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La légende Maître Toro

Written by  Jui 23, 2010

Ialtchad Presse : Maître Toro comment vous présentez aux jeunes qui n’ont pas connu votre légendaire carrière sportive ?
Maître Toro : Je suis Haroun Sabah plutôt surnommé Me Toro. Ancien footballeur j’ai fait toute ma carrière avec le club Gazelle et avec l’équipe nationale, les Sao. Aujourd’hui je suis employé de banque et j’entraine aussi des équipes depuis 1987.

Ialtchad Presse : Un petit rappel de votre parcours ?
Maître Toro : Mon parcours comme footballeur commence dans les années 70 et a pris fin dans les années 80. En deux décennies j’ai évolué dans un seul club de la capitale. Avec ce club j’ai gagné plusieurs titres.

Ialtchad Presse : Les Sao du Tchad n’ont jamais participé à des phases finales des compétitions internationales. Quels sont les problèmes qui minent le foot tchadien ?
Maître Toro :
Le constat est pathétique pour l’image de notre pays. Les raisons de cet échec sont multiples. Et il n’est pas du tout facile de juguler une association des phénomènes négatifs et interdépendants. Pour participer à des compétitions internationales, il faut des joueurs de talents. Ce qu’on ne produit pas du tout. Des joueurs de calibre, il faut les former à bas âge. Avec nos bricolages de circonstances, il sera utopique de forger une valeur collective avec un système de jeu de qualité. À ce problème s’ajoute l’absence des moyens financiers et d’infrastructures. Les peu des moyens sont mal gérés. Les terrains de foot sont impraticables, les équipements désuets rendent les conditions de travail difficiles. Et puis l’environnement sportif très hostile. Entre autres : l’attitude désobligeantes des dirigeants, le soutien quasi-inexistant du public et le manque d’intérêt de la presse. Voilà globalement nos problèmes.

Ialtchad Presse : Il y a beaucoup de joueurs africains professionnels en Europe. Pas assez des Tchadiens. Ces africains ont-ils des qualités particulières que nos compatriotes ?
Maître Toro : Comme les autres pays africains, ce ne sont pas les bons joueurs qui manquent. Nous faisons face à un autre problème, celui d’ouverture qui nécessite des participations à des hauts niveaux pour montrer les talents de nos joueurs. Nos clubs sont souvent éliminés au 1er tour. Ce qui ne permet pas aux sélectionneurs internationaux de voir des Tchadiens et de juger leurs talents. Mais des grands talents on a toujours eu : feu Mahamat Naham, Augustin dit kopa, Toko, N’Doram etc.

Ialtchad Presse : Avez-vous des solutions à proposer ?
Maître Toro : Du moment où les problèmes du foot tchadien sont connus de monsieur et de madame tout le monde, chacun a sa petite idée pour nous sortir de cette agénésie sportive. Cela dit, tout commence par une conscience nationale et une volonté politique susceptible de donner les moyens financiers adéquats et les structures nécessaires.

Ialtchad Presse : Votre meilleur souvenir avec Sao ?
Maître Toro : C’est mon 1er match international contre Azingo National du Gabon en 1974 à N’Djamena où on a gagné par 4 buts à 0.

Ialtchad Presse : Votre meilleur souvenir sous le maillot de l’équipe Gazelle ?
Maître Toro :
Avec le club Gazelle c’est ce trophée de la coupe du Tchad en 1972 alors que nous étions en deuxième division.

Ialtchad Presse : Votre conclusion sur le sport ?
Maître Toro : Le sport tchadien a besoin d’un soutien total. Que nos critiques ne soient pas néfastes pour les jeunes, les gouvernants ou pour ceux qui sont de près ou de loin concernés par le sport. Qu’on se donne la volonté et les moyens de defender valablement nos couleurs. De grâce, arrêtons de nous humilier.

Réalisation Abdine Ali Abdoulaye