Ramadan : vente des fruits, un métier qui nourrit son homme

Avr 15, 2023

Le mois de jeûne musulman est une période pendant laquelle les fruits sont consommés en grande quantité par les jeûneurs. Les vendeurs tirent leur épingle du jeu dans les rues de la capitale tchadienne. La rédaction est allée à la rencontre de ces vendeurs de fruits. Reportage.

Les étals de vente de fruits dans les artères de la ville de N'Djamena se sont multipliés depuis le début du mois de ramadan. De Dinguessou en passant par N'Djari, Amriguebé, Rue de 40 m, Diguel, Farcha ou encore Chagoua des tables juxtaposées sous forme d'armoire servent aux vendeurs un lieu confortable d'exposition des fruits de toute nature.

Remadji Dénis diplômé en électromécanique, vendeur de fruits sur le boulevard Maréchal Idriss Deby Itno dans le 6e arrondissement de N’Djamena. Il dit se lancer dans ce business depuis bientôt 2 ans. Il indique que la vente des fruits est rentable durant la canicule et plus encore lors de ce mois de ramadan. Remadji relève qu'après la fin de ses études supérieures, il n'a pas eu une chance d'intégrer le marché de l'emploi, « alors j'ai décidé de me lancer dans la vente de fruits », dit-il. Il précise tout de même que malgré les difficultés et l'importation qui revient cher, en cette période de carême sèche, la vente est viable. « Nous vendons plus de 50.000 FCFA par jour. On ne se plaint pas.  Dieu merci », confie Denis. Au sujet des ventes de fruits, il a précisé que le prix varie d'un produit à un autre, de sa qualité et de son d'acheminement. « La mangue du Tchad est vendue à 100 FCFA la pièce, la mandarine importée du Cameroun est vendue 3 à 1000 FCFA, l'ananas à 1500 FCFA, la pomme de France à 1000 FCFA la pièce gros calibre, 500 FCFA le moyen et 3 à 500 FCFA le plus petit », a-t-il expliqué.

Mbodou Ali, lui aussi vendeur à proximité du rond-point Adoum Tchéré dans le 4e arrondissement. Il s'est livré à notre micro. Pour lui, la vente de fruits est rentable malgré les tracasseries des agents municipaux, dit-il. M. Mbodou souligne que la plupart des fruits viennent de l'Afrique du Sud, du Cameroun ou encore de l'Italie. « Ça nous vient à un coup un peu élevé, mais nous essayons toujours de nous adapter en fonction des clients ». Il ajoute, « ici le marché est bien. Nous pouvons vendre entre 100.000 FCFA à 150.000 FCFA voir plus par jour », a-t-il glissé d'une base voix.

Pour la nutritionniste, Heloua Jean-Baptiste, en ce mois de carême sèche, aucun fruit n'est défendu. Cependant, elle conseille de privilégier la consommation des fruits riches en eaux pour favoriser une réserve en eau et limiter la déshydratation sévère pendant la journée. « Pendant cette période, il est préférable de limiter la consommation des fruits séchés, car ceux-ci sont pauvres en eau et concentrés en micronutriments », dit-elle. Au sujet de l'hygiène, elle indique que la plupart des fruits vendus sur le marché sont défavorables. « Ils sont exposés », a-t-elle souligné. Elle ajoute, « les fruits vendus sur nos marchés ont une hygiène douteuse alors pour assurer une meilleure hygiène de nos aliments, je conseille tout d'abord aux consommateurs de bien laver les fruits avec une eau potable avec de la javel avant toute consommation ». Selon la nutritionniste, il est aussi indispensable aux vendeurs de laver et couvrir les fruits vendus avec un léger tissu pour limiter les contaminations. « En appliquant ce conseil, ils vont préserver non seulement la santé du consommateur, mais aussi celle de leur entourage et éventuellement leur propre santé », conclut-elle.

Abderamane Moussa Amadaye

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