Le palu fait des ravages à Koundoul

Sep 16, 2021

Le paludisme continue à faire rage au Tchad. À Koundoul, sous-préfecture du Département de Loug Chari, à environ 25 km de N’Djamena, la capitale tchadienne, le taux du paludisme est inquiétant. Les plus touchés sont les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans. Nos reporters ont visité 2 centres de santé sur 3. Reportage.

La ville de Koundoul compte 3 centres de santé, il s’agit de centres de santé la Paix derrière la sous-préfecture, le centre de santé Alefa sur l’Axe lourd et le centre de santé Luthérien. Au centre de santé, la paix, le responsable a refusé de s’entretenir avec nous et nous a recommandés au chef de zone qui est à Mandala, à 50 km de N’Djamena. M. Hassan Djima Ali est chef de zone, il réside à Mandalia. 21 centres de santés y compris ceux de Koundoul sont sous sa responsabilité. Selon lui, en global, ce sont les enfants de 3 à 59 mois et les femmes enceintes qui sont les plus touchés par le paludisme. Le chef de zone estime qu’avec la campagne de Chimioprévention saisonnière (CPS), instruite par l’ONG Malaria Consortium, le taux du paludisme diminue considérablement chez les enfants. « Si un enfant prend normalement les comprimés, au bout de 4 mois, il ne va plus souffrir du paludisme », précise-t-il. Seulement, M. Hassan Djima Ali déplore le fait que les populations de sa zone ne fréquentent pas assez les centres de santé. Il pense qu’il faut une campagne de sensibilisation soit entreprise dans ces zones pour éveiller les consciences sur l’importance de se faire soigner dans les structures sanitaires. Le responsable de la zone du département de Loug-Chari affirme qu’il manque des intrants pour le test de dépistage rapide (TDR) du paludisme. « Le retard dans le ravitaillement en traîne des ruptures à tout moment. Il faut que le ministère de tutelle pense à approvisionner les centres de santé en ce moment de pic du paludisme », dit-il.

Axe lourd de Koundoul, derrière le marché à 200 m se trouve le centre de santé Alefa. Il est créé en 1994 et fonctionne avec 16 agents, dont 8 permanents et 8 agents d’appui, dit M. Abakar Souleymane, responsable du centre de santé (RCS). Il indique que leur cible générale se chiffre à 8182 personnes et la cible de 0 à 11 mois à 364. La plupart des personnes infectées par le paludisme sont des femmes enceintes et des enfants, note-t-il. Le responsable du centre assure que les TDR sont gratuits pour les femmes enceintes et les enfants. « Nous prenons en charge des cas simples du paludisme, en cas de complication, nous referons les malades soit à l’hôpital Notre-Dame des Apôtres(NDA) soit à l’hôpital de la Mère et de l’Enfant. Nous enregistrons jusqu’à 20 cas de paludisme par jour, vous voyez que c’est grave », dit Abakar Souleymane.

Le Centre manque de frigos pour la conservation des vaccins. M. Abakar Souleymane signale aussi la question de déplacement, les moyens roulants et surtout l’ambulance pour les évacuations d’urgence. « Nous déposons nos vaccins à Mandelia alors que nous sommes plus près de N’Djamena. C’est trop de va-et-vient. Nous cherchons les produits mis au frais à Mandelia pour le vaccin et après l’opération, il faut les ramener au frais toujours là-bas. Il faut que le ministère de tutelle nous règle cette situation ».

Le responsable du centre de santé Alefa estime qu’on ne peut pas parler des facteurs qui aggravent les décès maternels sans évoquer l’incidence du paludisme. Pour lui, la grossesse rend les femmes enceintes plus vulnérables au paludisme.

Moyalbaye Nadjasna

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