Reportage

Reportage (1382)

Beaucoup des jeunes désœuvrés à Ndjamena, capitale tchadienne, vivent des petits boulots appelés aussi la « débrouillardise ». Aux abords des bassins de rétention d’eau non loin du stade d’Abena, dans le 7e arrondissement, certains jeunes lavent des engins à 2 roues. Ils se servent des eaux de ces mares. Nos reporters sont allés à leur rencontre. Reportage.

Mercredi 6 octobre, le soleil brille très tôt sous un ciel bleu qui illumine N’Djamena, capitale tchadienne, d’un bel éclat de fin de saison pluvieuse. Des jeunes désœuvrés entre 17 et 25 ans lavent chaque jour des motocyclettes et des voitures de toutes les marques et de toutes les couleurs. Ils utilisent les eaux des mares comme ressource. La plupart sont des diplômés sans emplois, d’autres des pères de famille. Chacun joue de son expérience et de sa dextérité pour convaincre les clients. Ces petits boulots assurent leurs quotidiens et celui de leurs maisonnées.

Zacharia Adef, étudiant a l’université Adam Barka d’Abéché est client.  Il apprécie le travail de ces jeunes désœuvrés. Selon lui, ces débrouillards font bien leur boulot avec beaucoup de passion. « Souvent les gens me demandent où je fais laver ma moto. Je leur réponds que ce sont de jeunes sans-emploi au niveau de l’hôtel Santana vers Abena qui le font. Je pense qu’il faut encourager ces jeunes. Bravo à eux », dit-il fièrement.

Abdoulaye Issa Yaya est aussi un autre client du lieu. Pour lui, les eaux des mares que ces jeunes utilisent sont sales. Mais ce qui est bien dit-il, ils se servent d’Omo pour laver les engins. « Franchement c’est difficile de les voir dans ces conditions, mais leur survie les oblige. C’est dommage, mais telle est aussi la situation de notre pays », lâche-t-il.

Aidama Abderrahmane, un jeune sans-emploi. Il lave les engins chaque année lors que les étangs remplissent. Il affirme qu’au début, ils étaient nombreux, mais avec les reprises des classes certains sont partis. Il fait ce boulot parce qu’il ne veut pas vivre aux crochets de ses parents. « Je lave au moins une dizaine de motos par jour et je gagne 10 à 15000 FCFA par jour. Je fais au moins 5000 FCFA quand les affaires vont mal. Je déteste le vol et la mendicité. Tant que Dieu me prête vie, je me battrais », explique le jeune homme.

Un autre client Mbaidom Innocent, un habitué. « Ces jeunes souvent sont considérés comme des enfants de rue. Mais parmi eux, il y a ceux qui ont des diplômes de licence et de master. Comme trouver un emploi est difficile, ils se débrouillent avec les ressources de ces étangs », dit M. Mbaidom. D’après lui, certains se prennent en charge, ils sont indépendants, d’autres grâces à leurs recettes font vivre leurs familles.

« Certes il y a de conséquences, même la couleur de l’eau que vous voyez est verte. Ce sont des eaux très sales. L’État doit soutenir ces jeunes comme ceux qui osent. Ils peuvent traiter ces eaux pour les mettre à l’abri des maladies ».

Les motos sont lavées entre 300 à 350 FCFA et les voitures 1000 à 1500 FCFA.

Moyalbaye Nadjasna

L’Association Tchadienne pour le Bien-Etre familial (ASTBEF) à travers le Centre d’Information et d’Orientation des Jeunes (CIOJ) a organisé ce 06 octobre à la maison du quartier Chagoua, une causerie éducative avec jeux-concours. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation de proximité sur la Santé de la reproduction (SR) des adolescents et des jeunes adultes pendant les vacances pour un comportement sain et responsable. Reportage.

Selon l’ASTBEF, pendant les grandes vacances les jeunes se livrent beaucoup plus à la consommation des stupéfiants et de l’alcool. La consommation de ces excitants les conduit à adopter des comportements à risque qui aboutit aux rapports sexuels non protégés, ce qui n’est pas sans conséquence. C’est pourquoi il faut sensibiliser ces jeunes pour qu’ils adoptent un comportement sain et responsable.

La première phase de cette causerie éducative consiste à informer sur la santé de reproduction et ses composantes. Le superviseur du Centre d’Information et d’Orientation des Jeunes Zénaba Ngartoloum utilise les boîtes à images qui présentent les parents qui renvoient leur fille enceinte. Dans cette boîte à image, l’on constate aussi une fille qui avorte et celles qui viennent faire le dépistage volontaire pour passer le message. L’animatrice de la causerie explique chaque image aux jeunes accompagnées des exemples. « Nous vivons dans une société ou le tabou tourne encore autour de la sexualité laissant ainsi les adolescents et les jeunes adultes dans l’ignorance totale. Alors, il est important d’informer ces jeunes sur les pratiques élémentaires d’hygiène corporelle, les conséquences des grossesses précoces et non désirées, les IST VIH Sida et l’abstinence », dit-elle. Mme la superviseure a aussi profité de cette occasion pour vulgariser la loi mettant fin aux mariages des enfants. Pour  elle, le taux de fécondité en milieu jeune est très élevé au Tchad, il faut sensibiliser ces jeunes à s’abstenir de tout rapport sexuel non protégés pour éviter les grossesses trop tôt.  Au sujet l’adoption des méthodes contraceptives par les jeunes, la formatrice soutient qu’il existe un décret qui autorise les jeunes qui désirent utiliser les méthodes contraceptives de s’en procurer.

Les jeux-concours ont constitué la seconde phase de la causerie éducative. Les lots à gagner sont composés des cahiers, des stylos, des savons et des sacs à dos. Les jeunes qui répondent correctement aux questions relatives aux textes qui règlementent l’âge minimum pour le mariage, la planification familiale et les conséquences des grossesses précoces ont droit aux lots. Cette causerie éducative a réuni un nombre important des jeunes de 12 à 20 ans. L’équipe de la campagne de sensibilisation de proximité a  identifié une fille de 13 ans enceinte parmi les jeunes. Mme la superviseure indique que cette adolescente va bénéficier d’un suivi médical jusqu’à l’accouchement. 

Pour rappel, le conseil des ministres en sa séance du 12 mars 2015 punit dans son article 4 d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amande de 500 000 à 1 000 000 de FCFA toute personne qui contraint par quelque moyen que ce soit une personne mineure à contracter un mariage.

Kouladoum Mireille Modestine

Les 93 membres du Conseil national de la transition (CNT) sont installés ce mardi 5 octobre. Sans surprise c’est l’ancien président de l’Assemblée nationale (AN) Haroun Kabadi est reconduit par acclamation. Reportage.

Les membres du Conseil national de la transition (CNT), choisis par le comité ad hoc sont installés ce lundi au palais de la démocratie, situé dans le sud de N’Djamena. Les 93 membres de cette institution mise en place par le Président du CMT vont jouer le rôle des parlementaires provisoirement. Prévue par la charte de la transition, cette assemblée provisoire ne fait pas l’unanimité. Une partie de la classe politique et certaines associations de la société civile comme Wakit Tama contestent cette structure. Les membres du CNT sont désignés par le président du CMT. Ils exercent une fonction législative. Sa mission est de suivre et de contrôler l’exécution par le gouvernement des décisions et orientation du CMT. Le mandat du CNT prend fin dès l’installation d’un parlement élu. Pour le président de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT), Ben Said, les membres du CNT veulent un Tchad nouveau et ont pour ambition de remettre le pays sur les rails. Le syndicaliste souhaite qu’on écrive une nouvelle constitution, un nouveau code électoral et faire un recensement électoral pour permettre d’organiser les élections libres, transparentes et apaisées. « Je pense que le plus important c’est de réconcilier les Tchadiens entre eux-mêmes. La grande mission des conseillers, c’est pouvoir faire la campagne de sensibilisation pour que les Tchadiens vivent ensemble en paix », estime Ben Said. Selon lui, même s’ils ne sont pas élus par le peuple, ils sont désignés par les corporations et sur cette base, ils représentent le peuple.

Abondant dans le même sens, pour Mme Khadidja Sahoulba, conseillère et militante du PLD, les membres du CNT doivent travailler dans les règles de l’art pour faire avancer les choses et conduire une transition apaisée. « Le fait qu’on est désigné qu’on est prisonnier, on est désigné parce qu’on est des personnes ressources, le gouvernement de transition a confiance en nous. J’espère qu’on va nous laisser de marge de manœuvre pour faire normalement notre travail », estime-t-elle. Dans ce parlement provisoire, la diaspora est aussi représentée par quelques conseillers.

Les informations sur la désignation de l’ancien président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi circulaient depuis quelques jours. Sans surprise, les membres du nouvel organe législatif provisoire l’ont désigné par acclamation. Cette désignation fait grincer les dents de plusieurs opposants, des membres de la société civile et même des partisans et alliés du Conseil Militaire de Transition (CMT). 

Le CNT qui débute son mandat ce mardi est l’une des institutions clés de la transition en cours. Selon la charte de la transition, le CNT sera chargé le moment venu d’examiner et d’adopter le projet de constitution qui sortira du dialogue national inclusif (DNI) prévu en novembre prochain.

Jules Doukoundjé

Les Conseillers nationaux de transitions viennent d’être installés ce 5 octobre 2021 au palais de la démocratie de Gassi, 7e arrondissement de N’Djamena, Tchad. Dr Haroun Kabadi, ex-président de l’Assemblée nationale (AN) est élu président par acclamation président du Conseil National de Transition (CNT). Reportage.

Ça y est, les conseillers nationaux de la transition sont installés dans leurs nouvelles fonctions. Ils sont 93 conseillers à être nommés le 24 septembre dernier. Haroun Kabadi, ancien président de l’Assemblée nationale sortante vient d’être désigné par acclamation pour présider le Conseil national de transition CNT.  Ils étaient 2 candidats avec Delwa Kassiré Koumakoye, président du parti VIVA RNDP qui a désisté par la suite. Les travaux d’installation ont commencé à 11 heures avec la mise sur pied du bureau d’Âge. C’est une entité chapeautée par le conseiller le plus âgé avec à ses côtés 4 jeunes conseillers qui jouent le rôle des rapporteurs. Le président du bureau a coordonné un tant soit peu, les travaux d’examen et d’adoption de la résolution du conseil puis l’organisation d’élection des membres du bureau du CNT. Deux fois la séance a été suspendue pour des concertations des sensibilités représentées au CNT avant chaque étape des élections.

« Je remercie et félicite mon grand frère Delwa Kassire Koumakoye. Il a présenté sa candidature et l’a retiré par un acte. Un geste montrant la grandeur de l’homme. C’est un homme politique connu de tous les Tchadiens et il sait ce qu’il fait », déclare Haroun Kabadi. Selon le nouveau président du CNT, une législature s’est achevée une autre commence. Il affirme que la mise en place du CNT a pris en compte toutes les sensibilités et répond parfaitement aux attentes communes, de genre et de représentativité.

Kabadi dit qu’un vaste chantier les attend sur les réformes institutionnelles. Il précise aux conseillers que, les grands défis à affronter pour accompagner le CMT et le gouvernement de Transition sont d’ordre économique, financier et social. Kabadi attire l’attention de ses pairs que, la transparence dans les travaux parlementaires est un élément fondamental pour la crédibilité des lois qu’ils vont adopter.

Il rappelle que conformément aux dispositions de la charte de la transition, le CNT aura peut-être une durée de vie assez courte. « C’est pourquoi je vous invite chers conseillers, à vous mettre rapidement au travail. Participer aussi pleinement aux travaux de renforcement de capacités qui seront organisés par le secrétariat général du CMT à votre profit. Cela vous permettra de maîtriser les procédures des travaux parlementaires aussi bien dans les commissions que lors des séances plénières », dit-il. Le président du CNT insiste sur les objectifs assignés par la charte de transition au CNT. D’après lui, cela consiste à suivre l’exécution par le gouvernement, les décisions et les orientations du CMT, à veiller à la défense et à la promotion des droits et libertés.

Il les rassure que le CMT va mettre à leur disposition les moyens nécessaires pour la réalisation de ses objectifs.

Haroun Kabadi dit à ses collègues que leur objectif au CNT n’est pas de s’opposer systématiquement aux lois. Mais c’est plutôt pour créer un climat d’apaisement et de stabilité. « Rechercher les voies et moyens pour parvenir à une refondation de notre pays. Au sortir de cette transition, nous devons organiser des élections libres et transparentes et jeter une base institutionnelle pour un Tchad post transition ».

Moyalbaye Nadjasna

Le monde célèbre ce 05 octobre 2021, la 28e édition de la Journée mondiale des Enseignants. Cette commémoration est placée sous le thème « un esprit de cohésion pour une éducation de qualité ». Les enseignants tchadiens, à travers leur centrale syndicale, étaient en fête ce matin au ministère des Affaires étrangères. Reportage.

« L’enseignant a tout donné jusqu’au fond de son savoir », c’est l’hymne des enseignants par l’ensemble du corps présent dans la salle des Affaires Etrangères. Le secrétaire national du SET, Ngartoïdé Blaise informe que le thème national est, « hommages aux éducatrices et éducateurs disparus ». Selon lui, les enseignants tchadiens par cette célébration dire leur hommage à leurs collègues qui ne sont plus de ce monde. « La pandémie du coronavirus a emporté beaucoup des enseignants. Leur disparition a eu un impact négatif sur les élèves et sur la société ». dit-il. Aussi, de rendre hommage à tous les enseignants qui transmettent le savoir dans des conditions difficiles. L’occasion est ainsi offerte au porte-parole des diplômés en instance d’intégration Nanga Thierry de réitérer leurs vœux d’être intégrés à la fonction publique. Car selon lui, l’État les a formés pour le besoin de la cause.

Comme à l’accoutumée, les enseignants ont formulé quelques recommandations au gouvernement. Ces recommandations sont entre autres : la mise à disposition des enseignants des gels Hydro alcoolique et masques répondants aux normes sanitaires ; la désinfection des salles de classe et l’assainissement de l’enceinte des établissements ; l’augmentation du nombre des structures d’accueil ; l’affectation des enseignants arabophones selon les critères techniques dans les établissements scolaires sur toute l’étendue du territoire national et la répartition équitable des ressources humaines matérielles et financières en tenant compte de la carte scolaire.

Pour le représentant du ministre de l’Éducation nationale Mahamat Seïd Farah, en tant qu’éducateur, les enseignants doivent se rappeler de la déontologie, ligne directrice de tout enseignant pour accomplir normalement leur tâche. Il ajoute par ailleurs que l’enseignant est la clé de l’éducation, il doit continuer à apprendre pour être digne d’enseigner. Pour que l’enseignant accomplisse sa tâche, l’État doit mettre les moyens à sa disposition reconnaît-il. « Ce droit à l’éducation et à la formation suppose également une bonne gestion des ressources humaines, et matérielles, car un enseignant mal formé et mal géré ne peut donner un bon rendement ». Mahamat Seïd Farah appelle à une prise de conscience pour relever les multiples défis qui pèsent sur le système éducatif tchadien que sont l’accès, l’équité, la qualité et l’efficacité.  Car selon lui, avec les absences répétées ou les grèves de longue durée, ne peuvent assurer la bonne gouvernance des enseignements par apprentissages. Il souhaite enfin le respect du pacte social signé ce 4 octobre par le gouvernement et ses partenaires sociaux. La cérémonie s’est terminée par la remise de 24 attestations de reconnaissance aux militants de quelques centrales syndicales pour service rendu. Un match de football se joue ce soir au stade de Paris-Congo. Il  oppose le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) au Syndicat National des Enseignants et Chercheurs du Supérieur (SYNECS).

Kouladoum Mireille Modestine

Le gouvernement de transition et ses partenaires sociaux ont signé un pacte social triennal ce lundi 04 octobre à la primature. La signature de ce pacte vise à mettre un terme aux problèmes qui opposent le gouvernement et les travailleurs du Tchad. Toutes les représentations des centrales syndicales et les ministres de la Fonction publique et celui des finances et du budget  ont paraphé le document en présence du Premier ministre. Reportage.

Après quatre mois de négociation entre le gouvernement et ses partenaires sociaux, les voilà enfin arrivés à un compromis. Un pacte social d’une durée de 3 ans est signé afin d’apaiser la tension entre gouvernement et travailleurs sur les différents points de revendication des syndicats. Aussi, ce pacte va désormais contribuer à instaurer et consolider le climat social au Tchad disent les parties. La signature de ce pacte est rendue possible grâce aux fonds qu’a accordés la Banque Mondiale (BM) à la République du Tchad. Si les deux parties respectent les clauses du pacte, aucune grève ne sera observée durant les 3 prochaines années.  Après quoi les négociations vont démarrer pour renouvellement. Ceci étant, à l’ instant où ce pacte a été signé, le mot d’ordre de grève lancé par certaines centrales syndicales est automatiquement levé. Il est indiqué dans le pacte que le gouvernement va procéder au paiement des arriérés des frais de transport de 2017-2021 et par secteur ; le versement à terme échu des pensions des retraités du Tchad et le rappel du salaire des médecins entre autres.

Pour le ministre de la Fonction publique, le gouvernement de transition a donné plus que ce que les travailleurs espéraient. « Je crois que le gouvernement a pris un certain nombre d’engagements qu’il est tenu de respecter. Nous voulons à travers ce pacte créer un cadre et les conditions décentes de travail à tous. Il faut absolument que ce pacte apaise le climat social du pays. » Le ministre appelle en outre les partenaires sociaux à adopter une attitude qui favorise le vivre-ensemble pour le bien-être social au Tchad.  Le Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert dit dans son mot qu’il y a un temps pour tout. « Notre pays  est appelé un moment à prendre des mesures difficiles afin de faire face aux problèmes financiers qu’il a rencontrés. Voilà que nous nous sommes parvenus à asseoir les performances de nos régies financières pour le bonheur de tous». Pahimi affirme en que la signature de ce pacte montre que les Tchadiens quand ils le veulent, sont capable de grandes choses. Il rassure les travailleurs quant au respect de ce pacte et les invite au travail.

Pour le président du Syndicat des Enseignants et Chercheurs du Supérieur SYNECS Guirayo Jérémie, c’est un jour historique pour le gouvernement et les différentes centrales syndicales. Car indique-t-il, la signature de ce pacte est l’aboutissement d’un long processus de négociation avec le gouvernement depuis l’instauration des 16 mesures. Toutefois, les syndicats restent sur leur garde quant au respect des engagements. Pour lui, si le gouvernement ne respecte pas les clauses, les syndicats n’ont aucune raison de le faire. Pour évaluer les engagements du pacte pendant les 3 années à venir, un haut conseil d’orientation tripartite et un comité tripartite seront mis sur pied.

Kouladoum Mireille Modestine

La coordination des actions citoyennes Wakit Tama fait le bilan de la marche pacifique organisée le samedi 2 octobre dernier, mais réprimée par les forces de l’ordre. Les manifestants avaient refusé d’emprunter l’itinéraire imposé par les autorités publiques. Toutefois celles-ci rejettent la responsabilité sur les organisateurs et comptent saisir la justice. Reportage.

La coordination des actions citoyennes Wakit Tama fait le bilan de la marche pacifique qu’elle a organisée le 2 octobre dernier. Cette marche était au départ autorisée par les autorités publiques, et a fini par tourner à la violence entre manifestants et la police. Raison : les marcheurs ont refusé d’emprunter l’itinéraire imposé par le Ministère de la Sécurité publique. Ils ont opté pour un autre chemin.   Pour les responsables de la plateforme des marcheurs, les forces de la défense et de sécurité publique ont sauvagement réprimé les manifestants dans les quartiers sud de la capitale. Cette violence a malheureusement fait un mort du côté de la police nationale, causée par une chute libre lors d’une course poursuite des manifestants dans les quartiers. Les organisateurs de la marche ont également fait un bilan d’une vingtaine de blessés dont certains à balles réelles parmi lesquels une jeune dame atteinte au bas-ventre, un boutiquier atteint se trouve dans un état grave à l’hôpital général de référence nationale.

Selon toujours Wakit Tama, le responsable du Mouvement « Tournons la Page Tchad », Jacques Ngarassal a été blessé à la tête et à la poitrine. Plusieurs personnes, d’après eux, ont été arrêtées, 8 ont été relâchées, des femmes agressées physiquement, des destructions de biens au siège du Parti Les Transformateurs. Ils affirment aussi que l’opposant Dr Masra Succès serait visé par de tirs à balles réelles, mais qu’il a échappé. Wakit Tama affirme avoir saisi le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration depuis le 18 septembre dernier et ce dernier a attendu le 1er octobre pour notifier l’arrêté autorisant la marche en imposant un autre itinéraire dans le but de sévir contre les manifestants. Les responsables de la manifestation indiquent que tous ces actes de répression ne resteront pas impunis. Ils entendent rassembler des preuves pour constituer une documentation fournie à l’effet d’être transmise au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en complément du dossier pendant devant cette instance.

Du côté des autorités gouvernementales, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Abderamane Koullamala est monté au créneau. Il balaie du revers de la main les allégations des responsables du mouvement Wakit Tama. Et affirme que les manifestants n’ont sciemment pas voulu respecter le parcours et les règles comme ne pas s’en prendre aux édifices publics, aux personnes physiques et à la police. M. Koullamala soutient que les manifestants ont lancé des cailloux sur les forces de l’ordre. Ces attaques aux cailloux ont fait des blessés. Il estime qu’il est normal que la police réagisse de façon énergique contre ces actes manifestes de rébellion. « Nous avons décidé d’atténuer la situation politique en permettant à tous les Tchadiens d’exprimer librement leurs opinions », dit-il. Le porte-parole du gouvernement estime qu’une minorité qui refuse de se plier aux règles. Il dit que les autorités saisiront bientôt la justice et rien qui puisse remettre en cause le climat apaisé de dialogue ne sera toléré.

Jules Doukoundjé

Les sportifs tchadiens ont été honores hier 3 octobre. Une cérémonie dédiée s’est tenue dans un hôtel de la place. Ministre de tutelle, comité sportif, fédérations, associations, les sportifs de haut niveau, sportifs d’élite ainsi que les partenaires étaient tous conviés. Reportage.

Pour une fois, une soirée est dédiée au sportif tchadien. Commencée à 19 heures, l’ambiance dans la salle de cérémonie était conviviale. Un moment de détente et de retrouvailles entre amis. Une table ronde pour chaque invité. Le balai national à travers des pas de danse captivait l’attention des convives. Des jeunes filles d’une école de volleyball ont aussi par leur chorégraphie, apporté une touche spéciale à cette fête.

Selon la présidente d’organisation Mme Assel Memadji Solange, le sport est une activité sociale importante. « C’est un moyen idéal pour véhiculer le message de paix et du vivre ensemble. Un véritable vecteur de rassemblement. Le sport rassemble au-delà des considérations ethniques et religieuses », dit-elle. Elle demande aux Tchadiens de conjuguer leurs efforts pour le rayonnement du sport tchadien.

Promouvoir le sport tchadien reste une mission principale de l’Office national de la jeunesse et du sport (ONAJES), précise son coordonnateur. D’après lui, une telle soirée permet de repenser le sport tchadien dans son ensemble. Il évoque le manque d’assistance de son institution aux fédérations faute des difficultés financières. « Nonobstant tout cela, vous avez fait de votre mieux pour relever les défis sportifs tchadiens. Je vous rassure que nous resterons à jamais à vos côtés dans l’atteinte de tous vos objectifs. Certes, les moyens mis à votre disposition sont limités, mais je crois en votre engagement de donner des résultats », soutient-il.

Le président du Comité olympique sportif tchadien (COST) Me Djarma, est satisfait des indemnités octroyées par l’arrêté du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de l’entrepreneuriat aux sportifs de haut niveau et ceux d’élite. Il affirme que les organisations sportives sans exception ont bénéficié de subvention. « Ce n’est pas le montant qui compte, mais c’est l’engagement continuel auprès du mouvement sportif pour avoir des résultats. Cet engagement a permis à chacune des organisations sportives de se doter d’un siège ». Me Djarma ajoute que la vitrine géographique d’une association sportive sont ses installations. Un tel environnement mettra les partenaires extérieurs en confiances et imposera le respect et la considération du Tchad précise-t-il. Aux sportifs, le président du COST déclare, « les moyens n’ont jamais fait un champion. Mais c’est lorsqu’on devient champion que les moyens arrivent. »  Être un champion c’est un problème mental dépendant de notre volonté à relever le défi, renchérit-il. Pour lui, une telle vision doit être le leitmotiv du sportif tchadien. « Les résultats apportent plus de moyens pour faire davantage avec plus d’ambitions », insiste-t-il.

Dans son propos, le ministre Routouang Mohamed Ndonga Christian encourage et félicite les Olympiens 2020 et les sportifs tchadiens en général. Avant de signer les conventions d’objectif avec les fédérations, il appelle les bénéficiaires à plus de responsabilité, de traçabilité et de recevabilité. « Les perspectives de Paris 2024 doivent nous conduire à avoir au moins 50 athlètes pour participer aux Jeux olympiques. Tel est l’objectif de cette convention », précise Ndonga Christian.

Des projets de construction de la cité des jeunes à Mandjaffa et des centres multifonctionnels dans les différentes provinces ont été annoncés par le président du COST. La remise des chèques aux représentants du Tchad au JO de Tokyo a clôt la soirée des sportifs.

Moyalbaye Nadjasna

La rentrée officielle dans les écoles publiques pour l’année scolaire 2021-2022 prévue pour le 1er octobre dernier n’a finalement eu lieu que ce 04 octobre. Les élèves, en vacances depuis 4 mois, ont repris timidement le chemin de l’école. Ialtchad Presse est allé dans certains établissements publics de la capitale tchadienne, N’Djamena, pour constater l’effectivité de cette rentrée des classes. Reportage

Trois semaines après la rentrée des classes dans les établissements privés, c’est au tour des établissements publics ce 4 octobre 2021 de reprendre les cours. À l’école Annexe d’Ardepdjoumal A, tout est prêt pour commencer l’année scolaire 2021-2022. Tableaux repeints, emploi du temps et planning des activités annuelles sont prêts. La répartition des classes aussi est faite. Sauf les élèves la présence des élèves qui n’était pas effective. La cour et les salles de classe sont restées vides. Quelques parents sont venus pour les inscriptions et les réinscriptions de leurs enfants. Pour le directeur de l’école annexe d’Ardepdjoumal A Mahamat Djidda, « les élèves ont des idées reçues par rapport à la rentrée des classes. Ils pensent toujours que la rentrée ne sera pas effective les deux premiers jours, donc il faut attendre 4 à 5 jours avant de venir à l’école », affirme-t-il. Il a toutefois indiqué qu’il ne faut pas donner cette chance aux enfants de rester à la maison.

Au Lycée Félix Éboué, quelques élèves et enseignants sont présents dans la cour, mais pas dans les salles de classe. Les élèves font la queue devant l’administration pour les inscriptions et les réinscriptions. Le proviseur du Lycée littéraire Chamsadine Mahamat Dahab indique que la rentrée des classes n’est pas conditionnée par les inscriptions ou les réinscriptions, les élèves peuvent regagner les salles de classe. Selon lui, la loi 16 permet à l’élève de commencer les cours avant de payer les frais d’inscription. Il ajoute que la liste des élèves est même affichée par niveau devant chaque classe. Le proviseur exhorte ses élèves à vérifier leurs salles de  classe où ils sont admis à faire cours. À la sortie d’une rencontre avec les chargés de cours, il annonce que les cours vont démarrer le 6 octobre, après la célébration de la journée mondiale de l’enseignant. 

Kouladoum Mireille Modestine

Le président du Comité technique spécial relatif à la participation des politico-militaires au Dialogue national inclusif (DNI), l’ancien président Goukouni Weddeye a dévoilé lors d’une rencontre avec la presse la stratégie mise en place par le comité qu’il dirige pour amener les politico-militaires à participer au DNI. Il exhorte ces derniers à participer massivement à participer au DNI. Reportage.

Le président du comité technique spécial relatif à la participation des politico-militaires au DNI prévu en novembre prochain, l’ex-président Goukouni Weddeye est sorti de son silence. Au cours d’un point de presse animé hier vendredi, il a dévoilé le plan d’action détaillé, les moyens et les étapes à franchir qui doivent conduire à la réussite du DNI avec la participation des politico-militaires. Selon lui, toutes contradictions qui ont engendré des conflits violents à travers le monde ont pris fin par le dialogue entre les différents protagonistes autour d’une table.

Le président du comité technique, visiblement fatigué, affirme que l’histoire des grandes nations est jalonnée par de grandes crises. Et le Tchad n’a pas échappé à cette règle. « Il est temps pour nous de trouver par le dialogue, la formule idoine pour que cesse à jamais la guerre, ses destructions et ses ruines », déclare-t-il. L’ancien président souligne que les Tchadiens ont une obligation morale et éthique d’emprunter le même chemin du dialogue, de la réconciliation et de la paix pour consolider l’unité nationale. Ils doivent s’inscrire comme peuple sur le chemin de la coexistence pacifique, seule option pour relever les défis du développement socio-économique. Le président du comité spécial estime que le temps du dialogue est arrivé. « Nous devons nous accepter mutuellement, chacun dans sa différence pour engager un débat franc, direct et sincère sur l’avenir de notre pays. Le Tchad appartient à nous tous et personne ne doit se sentir exclu », dit-il.

Le dernier ex-chef d’État tchadien en vie, estime qu’à l’issue de ce processus, les Tchadiens auront l’obligation de jeter des bases solides pour lancer un projet de société et de nouvelles manières d’envisager l’avenir dans le respect des institutions. À l’entendre, la structure qu’il pilote s’engage à rendre compte régulièrement et fidèlement à tous les Tchadiens et aux partenaires de l’évolution des échanges du comité avec les politico-militaires.

L’ancien président a en outre salué le président du Conseil Militaire de Transition (CMT) pour avoir créé les conditions de convier toutes les forces vives du pays, de l’extérieur et de l’intérieur, à un DNI afin de débattre dans la confiance et la sérénité de l’avenir du pays. « J’ai bien voulu accepter cette lourde, mais exaltante mission après mûres réflexions, tout en pensant à l’avenir de notre pays et à l’avenir des générations futures. Je pense surtout à la possibilité de trouver toutes voies et tous les moyens qui peuvent nous conduire vers un dialogue franc et constructif pour faire taire à jamais les armes dans notre pays ».

Jules Doukoundjé

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