Reportage

Reportage (1382)

Les destinations touristiques au Tchad sont nombreuses. Pour les rendre plus attractives, il faut mobiliser des moyens conséquents. Dans le sillage de la commémoration de la journée mondiale du tourisme ce 27 septembre, la rédaction s’est intéressée à l’Office national de la promotion du Tourisme, d’Artisanat et des Arts (ONPTA). Reportage.

Créé depuis 2017, l’Office national de la promotion du tourisme, de l’artisanat et des arts (ONTPA), a pour mission de rendre les destinations et le potentiel touristique tchadien plus attractifs, affirme son Directeur Marketing et Communication M. Baïyabé Gong-ya Ernest. Selon lui, le Tchad dispose plus de 9 destinations touristiques. Les sites des lacs Ounianga et les massifs de l’Ennedi Est et Ouest sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans le même sillage, M. Ernest souligne que le dossier du parc national Zakouma  à l’UNESCO avance aussi bien. D’après lui, avant covid-19, la statistique touristique était de 100 000 à 300 000 visiteurs. Il déplore qu’avec la pandémie, la barre ait chuté et oscille entre 16000 et 5000 visiteurs. Le communicateur explique cette baisse par deux facteurs : le covid-19 et l’insécurité. Concernant la Covid-19, il affirme que les conditions de voyages et les mesures prises par les États n’ont pas permis le déplacement des touristes. Certaines activités comme le festival international de la culture sahélo-saharienne FICSSA n’ont pas été organisés, soutient-il. M Baïyabé Gong-ya Ernest indique, pour attirer les touristes, il faut connaître leur goût en termes de positionnement et de destination

Au sujet de la sécurité, il soutient qu’avec les djihadistes qui infestent le désert de tout coté, ont limité le mouvement des touristes.  Le Tchad a été mis sur les zones dites jaunes et rouges dans certaines localités, dit-il. Le Directeur Marketing et Communication de l’ONPTA, dit toutefois que, le Sahara le plus sécurisé aujourd’hui est le Sahara tchadien.

Parlant de la position mondiale du tourisme tchadien, M. Baïyabé Gong-ya Ernest répond que c’est difficile. Pour lui, aujourd’hui, les mers et les forets n’intéressent plus le monde touristique. L’envie se tourne vers le Sahara et le sahel, dit-il. Le Directeur Marketing et Communication affirme que le secteur tourisme au Tchad n’est pas vu comme prioritaire. « C’est l’orientation politique qui définit la valeur d’une chose. Si on veut décoller dans un secteur, il faut qu’on y investisse », lance-t-il. Il propose que les sites touristiques soient aménagés, construire des infrastructures d’accueil des visiteurs, disposer d’une flotte aérienne, etc. « S’il faut 5 jours de route pour un touriste avant d’arriver aux lacs Ounianga, en avion, il ne fera qu’une heure. Ces conditions réunies mettront les visiteurs plus en confiance », dit-il. Si nous restons dans les idées, les squelettes et plan d’action inexécuté, ce secteur ne sera jamais promu, dit M. Ernest.

Le Directeur de communication de l’ONPTA suggère que « les guides touristiques soient formés, de disposer des moyens de transport adéquats, avoir une communication internationale, rétablir la sécurité dans les zones stratégiques, avoir une rencontre formelle avec le ministère des Affaires Étrangères. » Pour diversifier les activités touristiques dans la capitale tchadienne, M Ernest estime que l’ONPTA a financé la reconstruction de la case zoologique de Koundoul. Et rajoute que l’ONPTA est allé au-delà de Koundoul pour s’entretenir avec les nomades parce que certains touristes aiment les promenades à dos des chameaux ou chevaux. « Tout cela est à organiser, notre rôle c’est de convaincre les touristes à venir vers le Tchad ».

Moyalbaye Nadjasna

La 3e législature de l’Assemblée Nationale (AN) tchadienne issue des élections de février 2011 est terminée. Son président Dr Haroun Kabadi fait le bilan de la fin d’exercice pour céder la place au Conseil national de transition (CNT). C’était le 29 septembre passé à Gassi, dans le 7e arrondissement de N’Djamena.

Les rideaux sont tombés sur la 3e législature de l’AN du Tchad ce 29 septembre au palais de la démocratie de Gassi. L’annonce a été faite déjà pendant l’ouverture de la 2e session extraordinaire, le 1er septembre dernier par son président Dr Haroun Kabadi. Élus en février 2011 puis installés en mois de juin de la même année, les députés finissent leurs mandats après 10 ans d’exercices. Pour dresser le bilan des activités effectuées par son institution, Haroun Kabadi note d’abord le travail bien fait, dans le consensus et la recherche de l’intérêt général qui a jalonné tout le travail de ses collègues députés. 28 sessions extraordinaires et 14 sessions extraordinaires effectuées, 322 projets de loi soumis à l’AN, 70 sessions orales accompagnées de débats avec les membres du gouvernement. Selon lui, c’étaient des débats sur des sujets d’intérêt public.

Pour le président de l’AN, une commission d’enquête parlementaire sur le système éducatif a été aussi mise en place. Le rapport de cette commission a recueilli le suffrage du gouvernement et de ses partenaires. Il ajoute que les députés ont autorisé l’envoi des troupes tchadiennes à l’extérieur du pays pour lutter contre le terrorisme. Haroun Kabadi mentionne aussi, l’adoption de la constitution du 4 mai 2018. En diplomatie, l’AN tchadienne a participé à plusieurs autres Assemblées parlementaires internationales. Il cite l’Assemblée parlementaire de la francophonie, l’union parlementaire africaine, l’union interparlementaire, le parlement communautaire de la CEMAC, etc. Au sujet du social, il souligne la mise en place d’une mutuelle d’entraide santé, la signature de conventions avec la Star Nationale et l’hôpital moderne. Ce dit-il, pour les évacuations sanitaires et le remboursement des frais médicaux. Une autre réalisation importante c’est la création d’un site Internet de l’AN. Pour Kabadi, la mise sur toile les activités de l’AN va assurer la visibilité de ses actions à l’intérieur comme à l’extérieur.

La perfection n’a pas été atteinte

La 3e législature n’a pas atteint la perfection souligne son président. D’après lui, de nombreux projets n’ont pas pu être réalisés. Il liste le projet d’extension du terrain de l’AN, la construction d’un immeuble tenant lieu de résidence des autorités de l’AN, le raccordement de l’AN au projet de la fibre optique, etc. Haroun Kabadi est satisfait de la collaboration des services de base dans son ensemble. Il trouve bien réfléchie la confiance renouée à la 3e législature par le Conseil Militaire de Transition (CMT). Ce crédit leur a permis un tant soit peu d’achever leur exercice. Selon lui, la désignation des membres du Conseil national de transition (CNT) répond parfaitement aux critères établis.

Le président de l’AN termine son bilan et souhaite aux députés reconduits au CNT bonne chance dans leurs nouvelles fonctions. À ceux qui ne sont pas reconduits, Haroun Kabadi leur souhaite également le meilleur et une bonne réinsertion dans la vie active. Il rassure ses collègues que les mesures nécessaires pour leurs indemnités de départ sont en cours d’exécution.

93 députés ont répondu présents sur 188 dont 25 sont morts.

Moyalbaye Nadjasna

Le secrétaire général (SG) du Syndicat des enseignants du Tchad (SET), Ngartoïdé Blaise rejette la proposition du Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert qui consiste à réduire le nombre des agents qui exercent dans les administrations de l’éducation nationale. Le SG estime que pour régler ce problème, il faudrait faire les affectations des enseignants en respectant la carte scolaire de chaque province. Reportage

Pour décongestionner les administrations déconcentrées de l’Éducation nationale, le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert a, dans une note, instruit les autorités en charge du dossier de réduire le nombre des agents qui travaillent dans les inspections départementales. Dans cette circulaire datée du 2 septembre dernier, le Premier ministre souhaite qu’on réduise entre 5 ou 6, le nombre des agents. L’objectif selon la note est de régler le problème de manque des chargés de cours.

Cette proposition a fait bondir le syndicat national des enseignants du Tchad. Le SET estime que c’est un problème qui date de longtemps et que la décision de M. Pahimi Padacké Albert ne pourrait rien apporter de nouveau. Le SG du SET, Ngartoïdé Blaise explique que c’est un vieux problème qui a pour solution le respect de la carte scolaire de chaque province. La carte scolaire est le fait de prendre en compte le nombre réel des élèves de chaque province pour faire des affectations et de faire de projets de constructions des infrastructures scolaires. Le syndicaliste dénonce la pression des ministres, des députés et autres hauts fonctionnaires qui font souvent des pressions pour obtenir des affections de leurs proches parents dans les provinces préférées. Le SG affirme qu’il y a cumulation des enseignants dans des villes comme N’Djamena, Moundou, Abéché et Sarh. Pour étayer ses propos, M. Ngartoïdé Blaise prend le cas des enseignants arabophones qui sont concentrés dans la capitale politique, qu’en province. 

Aussi, selon le SG, il n’y a pas une bonne politique de l’éducation nationale. Le syndicaliste ajoute que, outre le manque de volonté des autorités, il s’y greffe un autre problème : celui de la gestion des ressources humaines de l’éducation. À l’en croire, pour résoudre cette situation, il faudrait respecter la carte scolaire. « Si les affectations sont faites en respectant la carte scolaire, on ne peut pas se trouver en surnombre des enseignants dans certaines provinces que dans d’autres », affirme-t-il.  Pour ce qui concerne les solutions, ce dernier dit qu’il ne croit pas à ce régime qui n’est autre que le prolongement du régime de Idriss Deby Itno.  Le SG du SET accuse le régime du défunt Idriss Deby, qui a pendant 30 longues années, détruit le système éducatif tchadien.

Pour avoir d’amples explications, la rédaction a contacté le délégué de l’Éducation nationale pour la ville de N’Djamena. Il n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Jules Doukoundjé

La 3e législature prend fin ce mercredi 29 septembre. Le président de l’Assemblée nationale (AN), Dr Haroun Kabadi, a annoncé au cours d’une session parlementaire. C’est aussi l’occasion de faire le bilan de 10 ans d’exercice. Reportage

Le président de l’AN, Haroun Kabadi a déclaré au cours d’une session parlementaire ce 29 septembre la fin de la 3e législature. Cette fin de législature qui a duré plus de 10 ans, fait suite à la mise en place du CNT, par décret du président du CMT vendredi dernier. Cette nouvelle chambre désignée devrait jouer le rôle du parlement jusqu’aux prochaines élections en fin 2022. Plusieurs élus rencontrés dans l’hémicycle ont exprimé leur satisfaction et souhaitent une bonne suite pour la nouvelle équipe qui doit assurer la transition. Mahamat Saleh Ahmat Khayar, député de la circonscription de ouara, province du Ouaddaï, député de la majorité, exprime sa fierté pour travail accompli depuis 10 ans. Il estime que le Président de l’Assemblée nationale (PAN), Haroun Kabadi, a bien mené le bateau à bon port. « Je suis fier de tout le travail que nous avons fait ensemble. Je garde un bon souvenir, la vie est faite ainsi », s’est réjoui le député de la province du Ouaddaï.

Au début, l’AN comptait 188 députés. Ils ne sont plus que 150. Beaucoup sont décédés, d’autres sont partis pour entrer dans le gouvernement. Le député indique que 24 députés sortants sont reconduits pour accompagner les nouveaux membres du Conseil National de Transition (CNT). « Notre pays traverse une situation compliquée. Nous faisons le transit vers la stabilité des institutions, vers le fonctionnement normal de l’appareil étatique », explique l’élu de Ouara. Il reconnaît que pour mener à bien cette transition, il y’a du travail à faire. Le député de l’ancienne majorité salue la composition de la nouvelle équipe du CNT qui a pris en compte, dans sa composition, toutes les couches sociales du pays. Parlant de la représentativité, il estime que cette nouvelle équipe est un exemple, car elle mettra en œuvre la représentativité tant souhaitée. Pour lui, le CNT est composé de 33% des femmes, alors que dans la 3e législature précédente, elles ne représentaient que 11%.

Au sujet de la jeunesse, l’honorable député de la province du Ouaddaï reconnaît que c’est une avancée majeure pour la consolidation de notre pays. Selon lui le CMT a entendu les doléances de la jeunesse et a apporté une réponse satisfaisante avec 31% des jeunes dans le CNT. Il a aussi cité entre autres : la société civile, les leaders religieux et les chefs coutumiers qui y sont représentés. À son avis, toutes les forces vives sont impliquées dans la gestion du CNT. Le député Mahamat Saleh Ahmat Khayar qui est aussi reconduit dans le CNT exhorte ses collègues qui ne siègeront pas dans le nouveau Conseil soient leurs guides et conseillers. Pour que l’équipe du CNT n’ait pas droit à l’erreur et réussisse. Abondant dans le sens, le député Djimet Clément Bagaou exprime sa satisfaction pour certains débats en plénières. Il a par ailleurs indiqué qu’il a toujours défendu sa base pendant la 3e législature et compte le faire dans le CNT. Selon lui, c’est une mission difficile, mais il faut l’accomplir.  Après 10 longues années de services, les élus de la 3e législature vaquer à d’autres activités. Le PAN a annoncé également le paiement de leur prime de départ dans les jours à venir.

Jules Doukoundjé

Les problèmes de succession au Tchad pullulent devant les tribunaux et s’empilent dans les cabinets notariaux. Très souvent, les héritiers se voient confisquer leur droit par certains descendants ou des ayants droit des défunts. Reportage.

Le Tchad, depuis 1960 jusqu’aujourd’hui est régi par le Code civil français de 1958 déclare, Me Djomian Germain, président de l’Ordre national des notaires du Tchad (ONNT). Selon lui, la loi est claire en matière de droit à la succession. Il affirme que les articles 731 et suivants du Code civil de 1958 qui stipulent que, « la succession est dévolue aux descendants, ascendants et collatéraux. » Pour le notaire, c’est un droit qui se situe par degré d’élimination. D’après lui, si le défunt a des enfants, ils sont d’office héritiers et éliminent les autres prétendants héritiers. Mais au cas où le défunt n’aurait pas d’enfants, c’est le père, la mère ou les frères et sœurs qui héritent, explique-t-il. Les collatéraux (oncles, tantes, cousines, etc.) viennent en dernière position s’il n’y a pas des parents.

Me Djomian Germain regrette que les réalités sur le terrain soient autres. « Il arrive que les gens ignorent les droits des enfants et se partagent l’héritage. Au regard du droit c’est inadmissible », dit-il. Concernant la hiérarchie des normes pour régir la succession, le président des notaires du Tchad cite les conventions et traités ratifiés par applicable au Tchad : le Code civil, les us et coutumes ainsi que le droit musulman. Pour lui, des contradictions sont constatées parfois dans les dispositions respectives. Il précise que, en succession, le droit positif applicable au Tchad met tout le monde sur le même pied d’égalité. Or, dit-il, en droit musulman, une fille n’a droit qu’à la moitié de l’héritage d’un garçon. Me Djomian soutient que, si le juge lui notifie la liquidation et le partage des biens selon le droit musulman, il fait appel aux dépositaires de ce droit qui s’exécutent et il cautionne. En cas de refus opposé par un héritier, c’est le Code civil qui s’applique, soutient-il.

Le juriste indique que le grand problème c’est sont les parents. Ils ignorent les vrais héritiers, c’est-à-dire les enfants des défunts. Ces individus parfois, se partagent les biens des défunts, disparaissent et laissent les veuves et les orphelins dans la misère, « lorsqu’on reçoit des cas pareils, on conseille les clients de déposer une plainte à la justice. Ce, pour réclamer ce qui leur revient de droit. Habituellement ils obtiennent gain de cause et les juges ordonnent la restitution de ces biens », dit le notaire.

L’indivision

Me Djomia Germain clarifie aussi sur la question de l’indivision. Il évoque l’article 815 du Code civil de 1958 qui stipule que « nul ne peut être contraint de rester dans l’indivision. » L’indivision, dit-il, est un bien commun à tous les héritiers, appelés indiviseurs. Si l’un d’eux décide d’avoir sa part et sortir de l’indivision, c’est son droit le plus absolu. Un notaire sera chargé d’évaluer le bien et faire une simulation de partage. Autre possibilité, renchérit le notaire, si les autres indiviseurs disposent en liquide la somme qui doit revenir à l’indiviseur sortant, ils le désintéressent et gardent la propriété ou les biens.

Le Code civil français de 1958 ne sied pas au Tchad

Me Germain émet le vœu de voir l’adoption prochaine du Code des biens et de personnes au Tchad. Selon lui, cela va permettre d’avoir une loi plus adaptée à nos réalités. Le président des notaires relève que, le code civil dans sa version de 1958 qui régit le Tchad a connu en France, plusieurs reformes et d’innovations. Ces changements ne sont pas pris en compte au Tchad, précise-t-il. Il explique que dans le Code civil français, le régime légal du mariage est la communauté des biens. Un tel régime affirme-t-il, est favorable à la monogamie. « La tendance majoritaire au Tchad est la polygamie. Au regard du Code civil, la polygamie pose un problème sérieux dans la liquidation et le partage des biens entre coépouses et les enfants », dit Me Djomian. Il souhaite que notre Code de biens et personnes adopte le régime de séparation de biens afin de répondre à nos réalités. Pour toutes ses raisons, le président des notaires du Tchad estime qu’il est urgent d’accélérer le processus de la mise en place de notre régime matrimonial.

Selon lui un comité de toilettage a été mis sur pied par le Ministère de la Femme et de l’Enfance. Ce comité va travailler sur les points de divergence de façon à faire l’unanimité avant adoption.

Moyalbaye Nadjasna

Beaucoup des jeunes tchadiens s’adonnent à la consommation de l’alcool et de la drogue. Ce qui n’est pas sans conséquence pour leur propre santé et la vie en société. Ils deviennent dépendants et il devient difficile pour eux quelques fois de se sortir tout seul de cette dépendance. Le Centre Diocésain de la Recherche Action en Alcoologie, CEDIRA, travaille avec ces jeunes pour les sortir de cette addiction. Reportage.

Des jeunes, bras valides du pays, consacrent leur temps à la consommation de l’alcool. Cette consommation les rend dépendants. Ils peuvent se détourner de la consommation de l’alcool par une simple volonté, déclare Dr Djimtolnan Yangar Etienne psychiatre addictologue au CEDIRA. Le Centre Diocésain de la Recherche Action en Alcoologie CEDIRA accueille, prévoit, soigne, accompagne et aide les dépendants de l’alcool à se libérer. Il précise que l’objectif principal du CEDIRAA est d’informer à travers la formation et la sensibilisation des méfaits de la consommation de l’alcool et des autres drogues. Ce travail bénévole, dit-il, se fait dans les quartiers, les églises, les médias et les clubs des jeunes. Il ajoute  que « l’alcoolisme est une maladie. Quand les personnes dépendantes de l’alcool se présentent au centre, nous faisons le sevrage. Ensuite, on voit si la personne est admissible à une hospitalisation »

Dr Djimtolnan Yangar Etienne affirme aussi que le centre ne dispose pas de moyens conséquents pour des hospitalisations. Le centre envoie 7 personnes par mois en hospitalisation à l’hôpital de la liberté ce qui revient à 84 personnes par an. Pour lui, 64% des personnes dépendantes de l’alcool ont définitivement abandonné la consommation d’alcool et autres drogues. Ce chiffre donne un sentiment de satisfaction, se félicite-t-il.  Le psychiatre addictologue soutient qu’après hospitalisation, les personnes désintoxiquées sont accompagnées bénéficient d’accompagnement psychologique et psychiatrique. Cet accompagnement se fait aussi par les activités à vocation thérapeutique, explique-t-il. Le technicien donne comme exemple, le fait de faire du théâtre et de participer à des ateliers d’art. « Tout cela pour éviter que ces personnes se retrouvent seules quelque part pour ne pas retomber encore dans la consommation de l’alcool », indique-t-il.

Dr Djimtolnan conclut que leurs portes de son organisation restent ouvertes à toute personne surtout les jeunes qui désirent se sortir de la dépendance de l’alcool. Selon lui, la consommation de l’alcool est un problème et il faut chercher immédiatement une médiation.

Kouladoum Mireille Modestine

Le centre diocésaine de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA), vient de publier un ouvrage intitulé « Boire ou souffrir au Tchad : prévention et soin de l’alcoolisme à N’Djamena ». C’était au cours d’un échange, ce 25 septembre 2021 au Centre Almouna de N’Djamena. Le panel est constitué de Dr Rahmat Noubangar, psychologue clinicienne, M Djimtolnan Yeungar Etienne, infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale et M Madjirebaye Hervé, philosophe. Reportage.

« Boire ou souffrir au Tchad » est, le titre du livre écrit par le collectif du personnel du centre diocésain de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA). C’est un ouvrage de 130 pages qui fait une situation générale sur l’alcoolisme au Tchad. Selon les rédacteurs de cette recherche, l’alcoolisme n’est pas une fatalité. Il est possible de s’en sortir et retrouver une vie saine. C’est cette foi qui a guidé à la réalisation de cet ouvrage qui se veut un outil de lutte contre l’alcoolisme, disent-ils. « L’alcool détruit la santé, la famille et la société. Si nous voulons que le Tchad aille mieux, faisons de la lutte contre l’alcoolisme une priorité », affirment les rédacteurs.

Selon la psychologue clinicienne Dr Rahmat Noubangar, à l’époque, ce sont les adultes qui boivent l’alcool. Aujourd’hui, dit-elle, l’alcoolisme est devenu un monde qui nous questionne. Elle indique que ce livre que le CEDIRAA vient de publier est un véritable outil de sensibilisation et de prévention. La clinicienne estime que l’essentiel de la lutte repose sur la sensibilisation. Concernant l’alcoolisme en milieu jeune, Dr Rahmat Noubangar, pense que les parents doivent bien encadrer et suivre leurs enfants. Elle ajoute que l’éducation est la base de tout changement. L’État doit aussi mettre en place des activités ludiques pour occuper les jeunes, dit la psychologue. « Malheureusement, la télévision et l’Internet ne montrent que comment faire la fête avec de l’alcool. Les jeunes copient sans discernement ces pratiques négatives. La plupart fête aussi leurs anniversaires avec de l’alcool», déplore Dr Rahmat.

M. Djimtolnan Yeungar Etienne, un autre panelliste. Il est infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale. Il a travaillé plusieurs années avec CEDIRAA. Pour lui, cela fait exactement 22 ans que cette lutte est menée par CEDIRAA. D’après lui, un alcoolique perd plus ses capacités de jugement et de conscience qu’une personne lucide. L’alcoolisme a des effets désastreux sur la société tchadienne. L’infirmier spécialisé souligne que l’alcool n’épargne aucune classe sociale ni une tranche d’âges. Toutes les religions sont concernées, dit-il. « Nous écoutons particulièrement les personnes alcooliques. Nous prenons en compte leurs histoires, leurs cultures, leurs capacités psychiques. Leurs ressources inexploitées leur permettent de retrouver la voie de la guérison. Toutes les dimensions sont prises en compte afin d’amener les alcooliques à sortir de leur situation ». Il définit l’alcool comme étant du « sucre en présence de la levure. »

Les interventions des participants concernent plus les facteurs favorisants. Ils énumèrent : les attraits néfastes de la société, la perte de l’emploi, le rejet de la société, la stérilité, la souffrance, l’histoire personnelle, mais aussi le désintéressement de l’État. Selon Jean-Marie, un des participants, il faut faire des religieux des alliés dans le combat contre l’alcoolisme. Par exemple les prêtres, les pasteurs et les imams. Et les utiliser comme de passeur de message. « Au lieu de prendre le taureau par les cornes, il faut provoquer un déclic à travers des stratégies de communication. Au niveau des corps constitués, les journalistes sont des personnes appropriées », soutient-il.

M Djimtolnan Yeungar Etienne déclare que, la lutte contre l’alcoolisme n’est ni hier ni aujourd’hui ni de demain. Pour lui, ce n’est pas en parlant aujourd’hui que le problème sera réglé. Mais c’est pour limiter les dégâts d’aujourd’hui et de demain, précise-t-il. 22 ans d’existence au service ont permis au CEDIRAA d’écouter des personnes sous l’emprise de l’alcool, de tramadol, du cannabis, de la cigarette et autres stupéfiants.

Moyalbaye Nadjasna

Les Piqûres et Envenimations de scorpions (PES) et l’avancée du désert dans les régions sahariennes terrorisent les populations du Borkou, de l’Ennedi, du Tibesti et du Wadi-Fira. Reportage.

« Les piqûres de scorpion doivent être considérées comme un problème de santé publique mais cette question soulève une autre encore plus sensible, celle de l’avancée inexorable du désert qui déplace l’habitat naturel du scorpion, le désert, en ville, mais détruit également les rares oasis qui existaient jusqu’à maintenant », alerte l’ONG HDS. Cette ONG fait de la lutte contre le scorpion, de la lutte contre l’avancée du désert et la protection de l’environnement dans les régions du B.E.T/Wadi-Fira sa principale mission.

Les habitants du Grand Nord, Borkou-Ennedi-Tibesti et Wadi Fira mènent souvent une vie dangereuse. Ils sont menacés en période de chaleur par des scorpions noirs. Il ne peut se passer une semaine ou un jour sans enregistrer des cas de morsure de scorpion. Selon HDS, les hôpitaux enregistrent plusieurs cas de piqûres. Ces insectes sont agressifs. Par exemple les scorpions de Faya, selon un agent technique de santé, « ils ne sont pas comme les autres scorpions. Ils sont gros et longs les venins qu’ils injectent à leurs proies peuvent être recueillis au moins à 5 cl. »

Le Coordinateur M. Koni Sougoudi Kellemi de l’ONG HDS affirme que « c’est l’effroyable leiurus quinquestriatus qui sème la mort dans l’Ennedi, au Borkou et au Tibesti. » Il définit cet insecte vénéneux comme Le leiurus de la famille de buthidés, un arthropode de couleur jaune, mesurant 7 à 10 cm. Il se distingue des autres scorpions par les deux derniers anneaux de sa queue qui sont sombres et surtout par ses fines pinces. Toujours selon M. Kellemi son venin est le plus foudroyant et la bestiole est agressive à la moindre rencontre.

D’autres scorpions appartiennent à la famille des arachnides. Le redoutable scorpion est appelé par les scientifiques Androctonus australis. Ce scorpion, Androctonus australis, est aussi hautement venimeux que son congénère Leiurus quinquestristus. Les deux espèces sont cotées 4/4, donc très toxiques. Leur venin est mortel pour les enfants de moins de 7 ans et les vieilles personnes.

D’après les chercheurs, un scorpion Androctonus australis, couvant ses petits appelés pulls, a été capturé en mai 2018 dans un jardin potager de Kalaït pour être identifié. Il avait autour de lui 55 bébés scorpions. Cette espèce est dominante autour de la ville de Kalaït, de Fada et d’Amdjarass.

Traitement contre piqûre

« Les produits pharmaceutiques utilisés pour soigner les malades envenimés sont entre autres le dexaméthasone, hydrocortisone et prométhazine », affirme un agent technique de santé de Faya.

Selon le Coordinateur de HDS Mr Koni Sougoudi Kellemi, les piqûres de scorpions sont la première cause de mortalité dans les villes de Bardaï, Faya, Fada et Amdjarass. On dénombre 300 cas, dont 10 décès environ, par mois pendant le moment de pic. Les victimes sont en majorité des enfants et des femmes enceintes.

HDS préconise en cas de piqûre de scorpion, d’abord, de garder son calme, de ne pas faire de garrot, de ne pas faire d’aspiration à la bouche, d’immobiliser la région piquée, d’appliquer de la glace pour lutter contre la douleur, de transférer la victime rapidement à l’hôpital, d’identifier le scorpion mis en cause si possible, de mettre la victime en position demi-assise ou position latérale d pendant son transfèrement à l’hôpital.

Pour l’ONG HDS, les axes stratégiques de lutte contre les PES doivent cibler sur le scorpion et son environnement, sur le comportement de la population et sur les professionnels de santé, sur l’amélioration de la prise en charge et sur l’implication de tous.

Les régions sahariennes du Borkou, de l’Ennedi et du Tibesti, a fait l’objet de plusieurs programmes mis en œuvre par le programme National de Lutte contre le Scorpionisme, le Ministère de la Santé publique, l’OMS, certains partenaires internationaux et également avec  l’Organisation humanitaire tchadienne HDS (Halt Death Stalker), seule organisation qui lutte contre les piqûres de scorpions dans le Grand Nord.

En 2014 la ville de Faya a été choisie pour servir de point d’ancrage à toutes les études scientifiques qui seras entreprise au Tchad sur de cette problématique. L’objectif de cette rencontre était d’élaborer un cadre stratégique global de lutte contre les piqûres de scorpions. Un tableau complet de la situation épidémiologique a été élaboré. Il a fait ressortir plusieurs constats parmi : aucune étude réelle n’a été menée dans la région du BET (Borkou-Ennedi-Tibesti), excepté les efforts de HDS qui a fait une étude de terrain sur les différentes espèces, les zones endémiques et les périodes où les piqûres sont les plus fréquentes. Les actions et les expertises menées  par l’organisation ont contribué à la mise en œuvre de ce Programme National de Lutte contre les Piqures de Scorpions et surtout ont mis à jour la nécessité de créer un Programme National de Lutte contre les piqûres de scorpions et les morsures de serpent. L’idée consistait aussi à faciliter la disponibilité du sérum de prise en charge dans toutes les 4 régions. De mettre en place de campagnes de types IEC (Information-Éducation-Communication) dans les zones endémiques. De poursuivre les appuis techniques et financiers aux acteurs, etc. …

Pour éviter d’être attaqué par les scorpions, il faut porter des chaussures fermées lors de déplacements, secouer toujours les habits et les chaussures avant de les porter. Éviter de laisser traîner les objets et les habits au sol. Il est important d’élever des poules, des chats et des hérissons qui sont les principaux ennemis de cette bestiole. Certains produits répulsifs comme l’acide borique et la terre de diatomée peuvent éloigner les scorpions.

Mahamat Kao Adoum

Un chèque d’un montant de 57 683 100 FCFA a été signé le 22 mars 2021 à Koumra, province du Mandoul pour 45 organisations professionnelles. C’était un financement du Fonds national d’appui à la formation professionnelle (FONAP). Depuis cette date, les 1125 bénéficiaires attendent toujours leur argent. Ces groupements s’inquiètent du silence prolongé du FONAP et se demandent quelle serait la cause. Reportage.

Le 22 mars dernier, 45 organisations professionnelles de la province du Mandoul avaient bénéficié d’un chèque 57 683 100 FCFA. Ce chèque a été concédé par le Fonds national d’appui à la formation professionnelle (FONAP). De passage dans cette région, nous avons rencontré quelques promoteurs bénéficiaires qui s’inquiètent du silence non justifié de leur donateur. Pour certains cela fait pratiquement 6 mois qu’ils attendent. « Le FONAP a organisé une formation des organisations professionnelles dans le domaine Agro-Silvio pastoral. Pendant la campagne présidentielle passée, ils ont réuni les promoteurs pour leur donner des informations sur nos projets. C’était à cette occasion que le fameux chèque a été remis », déclarent-ils.

Selon quelques promoteurs, d’habitude, lorsque FONAP signe une convention, deux semaines après, il débloque le fonds de formation. D’abord pour la première phase, l’institution verse 70% et le 30% restant après la présentation du rapport, disent les bénéficiaires. « Depuis leur dernier passage, les promoteurs croyaient que les choses vont déboguer immédiatement. Or, depuis lors, ils attendent », rapportent-ils. Ils se demandent quelle serait la cause de ce long silence du FONAP. D’après les bénéficiaires, chaque organisation professionnelle a reçu une banderole signalétique de formation organisée par le FONAP.

La rédaction a contacté par téléphone Mme Falmata Danembaye, chef de service Apprentissage du FONAP ce 24 septembre 2021. Elle reconnaît la véracité des faits. Selon elle, le FONAP devrait normalement leur débloquer le fonds depuis longtemps. Mais des irrégularités ont été relevées sur le dossier au service du Controle financier du ministère de Finances et du Budget, affirme Mme Falmata. « On a déjà revu le dossier qui a été rejeté. Maintenant le dossier est à nouveau au contrôle financier. Autre chose, le FONAP a eu aussi de difficultés financières. L’institution n’a pas perdu de vu son engagement à satisfaire les bénéficiaires », soutient-elle.

Mme Danembaye affirme que, le dossier est en cours et les bénéficiaires seront désintéressées dès que possible.

Moyalbaye Nadjasna

Les centres sociaux sont placés sous la tutelle du Ministère de la Femme de la protection de l’Enfance. Ils ont pour mission aussi la prise en charge des adolescentes de la rue. Ces structures sociales estiment qu’elles sont limitées. Ils soutiennent que la prise en charge psychosociale et la réinsertion de ces enfants nécessitent un travail d’accompagnement. Reportage.

9 centres sociaux installés dans 9 arrondissements de N’Djamena sur 10. Seule la commune du 9e arrondissement qui ne dispose pas d’un Centre social. Ces centres sociaux ont pour mission de subvenir aux besoins des femmes et des enfants en situations  difficiles. Certains responsables de ces centres affirment qu’ils ne disposent pas de budget de fonctionnement. Selon eux, ce manquement sape l’efficacité de leurs activités au quotidien. « La prise en charge des adolescentes qui vivent dans la rue, surtout celles qui consomment les stupéfiants, nous dépasse. Nous sommes limités par le manque de moyens », disent-ils.

Mme Bapowa Pamdandji du centre social N°1, affirme qu’aucun fonds n’est alloué aux centres sociaux pour faire ce travail. « En juin dernier, les 9 centres sociaux de N’Djamena ont travaillé avec l’Unicef durant 3 mois. C’était dans le cadre d’un projet de sensibilisation des enfants de la rue sur l’hygiène corporelle, vestimentaire et la COVID 19 », dit-elle.  Elle précise qu’ils ont récupéré 90 enfants de la rue âgés de 6 à 17 ans. Selon Mme Bapowa Pamdandji, l’Unicef a réinséré 16 enfants par centre social. Elle souligne que malgré le manque de moyens, les centres sociaux s’acquittent de leurs devoirs de conseil en vers les femmes et les enfants. « Nous demandons au gouvernement d’aider les centres sociaux. Nous appelons aussi les personnes de bonnes volontés au secours », lance-t-elle.

Le sociologique, M. Mbété Félix explique que ces filles ne s’adonnent pas à la drogue par gaieté de cœur. « Elles pensent qu’elles sont abandonnées à elles-mêmes et s’adonnent quelquefois à la prostitution. Pour se déstresser, elles sont obligées de fumer ». Il affirme qu’à une certaine époque, on voyait seulement les garçons dans les rues, maintenant les filles sont aussi touchées.

Pour Mbété Félix le mal étant déjà là et il faut l’attaquer à la racine.  « Quelques pistes de solutions envisageables sont : la lutte contre la pauvreté, le chômage et surtout, l’éducation des enfants », propose le sociologue.

Kouladoum Mireille Modestine

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