Reportage

Reportage (1382)

La ministre tchadienne du Développement Agricole a suspendu les ventes subventionnées des vivres par les sections provinciales de la zone soudanienne de l’Office national de sécurité alimentaire (ONASA). Causes : des irrégularités constatées dans certaines localités. Reportage.

Les ventes subventionnées des vivres par l’ONASA dans la zone méridionale ont été suspendues par la mission du 24 août au 2 septembre dernier de Mme Kamougué Deneassoum ministre du Développement Agricole. Les raisons de la suspension sont liées à des irrégularités constatées dans certaines localités selon le rapport de terrain. Il s’agit uniquement des stocks de l’ONASA dont les données sont disponibles. Selon le document, les stocks paysans et commerçants sont faibles, voire nuls. Le rapport précise que les entrepôts de la province du Logone Occidental sont vides. L’ONASA a autorisé la vente sans l’avis de la ministre de tutelle. Ces ventes vont être relancées après l’état des lieux de la situation, a déclaré Mme Kamougué.

7 entrepôts provinciaux ont été visités par Mme la ministre et sa délégation indique le rapport. Il s’agit des entrepôts du Logone Occidental, du Logone Oriental 209 tonnes de stocks 98,3 tonnes vendues et 110,7 tonnes restantes. Au Mandoul, 649,7 tonnes stockées, 28,8 tonnes vendues et 620,9 tonnes restantes. Au Mayo-kebbi Est, 422,1 tonnes stockées, 0000 vendues, 422,1 tonnes restantes. Au Mayo kebbi Ouest, 470,9 tonnes dans l’entrepôt, 0000 vendues, 470,9 restantes. Dans le Moyen-Chari, 749,3 tonnes emmagasinées, 77,3 tonnes vendues, 672 tonnes restantes et, dans la Tandjilé, 77,35 tonnes stockées, 0000 tonnes vendues, 77,35 tonnes stockées. Le stock total de ces provinces est de 2578,35 tonnes, 204,4 tonnes vendues et 2373,95 tonnes restantes. Une situation provisoire qui permet déjà au ministère de tutelle de prévenir une éventuelle crise alimentaire dit le ministère.

Selon M. Mahamat Djimet Dreni-Mi, Directeur des études, de la planification et du suivi (DEPS), « quand on dit crise alimentaire, c’est l’incapacité de certaines personnes d’acheter sur les marchés ». C’est un classement consensuel lorsqu’on croise les données. À la question de savoir à quel niveau se situe l’effort du gouvernement du Tchad à propos de la politique de l’autosuffisance alimentaire, M. Mahamat Djimé répond que c’est un effort sur plusieurs aspects. Il soutient qu’ils sont sur plusieurs projets. Actuellement dit-il, avec le changement climatique, le Tchad subit comme les autres pays africains les effets néfastes des grands pollueurs, les grandes puissances. D’après lui, le taux de pollution de l’Afrique est seulement à 1%. Il faut prendre des dispositions pour s’adapter et atténuer les conséquences des gaz à effets de serre, explique le technicien.

« Face à ce défi, il faut renforcer la résilience, développer des stratégies pour faire face aux chocs du changement climatique. Il faut aussi mobiliser les eaux souterraines, ce qui n’est pas moins significatif au Tchad qui dispose 100 milliards de millimètres cubes », soutient M. Mahamat Djimé Dreni-Mi. Pour lui, la mobilisation d’eaux souterraines va favoriser le développement des cultures de contre-saisons pouvant résoudre d’éventuelle crise alimentaire. Plus de 17 projets sont en étude dans le cadre du développement agricole au Tchad, dit le Directeur.

Moyalbaye Nadjasna

Une semaine après la reprise des cours le 15 septembre dernier, le syndicat des Enseignants et Chercheurs du Supérieur SYNECS lance pour la 2e fois une grève d’avertissement. Cette cessation d’activités prend effet dès ce mercredi 22 septembre, sur toute l’étendue du territoire national. À la faculté d’Ardep-djoumal de N’Djamena, capitale du Tchad, visitée par la rédaction, les amphithéâtres sont vides. Reportage.

Tout est aux arrêts ce matin à la Faculté d’Ardep-djoumal, dans le 3e arrondissement de la ville de N’Djamena. Les bus de transport des étudiants garés, les portes des amphithéâtres et les bureaux des enseignants sont restés hermétiquement fermés. La cour ressemble à un village fantôme. Qu’est-ce qui se passe ? Les Enseignants chercheurs du supérieur sont en grève. Cette séquence de grèves dite « perlée » désespère les étudiants.

Bembaye Jacob est en 2e année des Sciences de l’Éducation, il se dit désolé des grèves répétitives des enseignants. « L’enseignement supérieur au Tchad est très déplorable. Une semaine seulement après la reprise des cours de l’année qui est inachevée, les enseignants observent une grève. Ça fait très mal », dit-il. Certains étudiants affirment qu’ils sont fatigués de subir les conséquences d’incompréhensions répétitives entre le gouvernement et les enseignants du supérieur. Selon eux, l’espoir d’avoir un avenir meilleur a disparu.

D’autres étudiants estiment pour leur part que le gouvernement et le SYNECS doivent s’asseoir pour trouver une solution définitive à ces grèves. Mbaïramadji Didier étudiant en Sciences humaines et sociales est confus. « Je m’interroge si le problème vient du gouvernement ou des enseignants. À quel niveau se situe exactement l’incompréhension ? À mon avis, le gouvernement doit respecter ses promesses », dit-il. Bembaye Jacob trouve logique que les enseignants réclament ce qui leur revient de droit. « J’encourage les enseignants à tenir bon malgré les conditions de vie et de travail très défavorable. Toutefois qu’ils pensent aussi à nous, car nous constituons la relève de demain. Il faut bien nous former. Quelquefois on fait seulement 2 à 3 mois de cours pour une année académique. Cela devient ridicule pour l’avenir de l’enseignement supérieur au Tchad », regrette-t-il.

En attendant le 29 septembre prochain, jour de fin de grève, les étudiants attendront à la maison.

Kouladoum Mireille Modestine

Le suivi de la campagne agricole de tradition se fait chaque année par le ministère du Développement Agricole. Cette fréquence permet aux techniciens de faire la situation sur les difficultés des producteurs sur le terrain et prévenir les crises alimentaires. Dans la zone soudanienne parcourue par une mission du ministère, il ressort de cela que la campagne pourrait être moyennement bonne. Reportage.

Du 24 août au 2 septembre 2021, les techniciens du ministère du Développement Agricole avec leur ministre de tutelle ont entamé une mission sur le terrain dans la zone soudanienne afin de faire le suivi de la campagne agricole lancée le 5 juin 2021 à Mara. Selon Mahamat Djimé Dreni-Mi, Directeur des études, de la planification et du suivi (DEPS), « la campagne agricole en cours se déroule normalement. Elle a certes connu un léger retard de pluies qui a perturbé le calendrier cultural. Mais les ressemés pour rattraper la campagne se sont traduits par des cultures contrastées et variées selon les endroits. »

M. Mahamat Djimé soutient que les phénomènes climatiques a un impact sur le secteur agricole tchadien. Le technicien affirme que ces changements climatiques jouent au yoyo. Tantôt, c’est la sècheresses dues au manque de pluviométrie, tantôt ce sont des inondations. Il affirme aussi que les menaces acridiennes affectent les récoltes.

Le rapport produit par la mission des techniciens ce mois en cours, annonce qu’avec la montée des cours d’eau permanents et temporaires, il est possible que certaines provinces soient inondées. Dans le document on peut lire  que la situation phytosanitaire est relativement calme malgré quelques attaques des chenilles légionnaires d’automne et sautereaux sur le maïs, le sorgho, les pénicillines et le sésame précoce. Pour la situation globale, elle reste à préciser, indique le rapport. Mais la situation provisoire donne, 211 257 hectares de coton, 1 468 505 hectares des vivriers soit un total de 1 691 356 hectares.

Aussi, le document révèle que la situation est relativement calme malgré la hausse généralisée des prix sur les marchés. Cette hausse de prix est due au manque de stocks. Les récoltes de contre-saison abondent sur le marché. Dans les semaines à venir, la tendance de prix devrait baisser voire se stabiliser à cause de nouvelles récoltes, dit le rapport.

Enfin, le document souligne les difficultés comme l’insuffisance du personnel technique sur le terrain dans les différentes délégations, l’insuffisance des produits de traitement,  insuffisance de stocks dans le dépôt de l’Office national de sécurité alimentaire ONASA, les conflits agriculteurs-éleveurs, insuffisance des moyens roulants, etc. affectent le bon déroulement de la saison agricole.

« Si la tendance actuelle est maintenue et que les pluies continuent jusqu’au mois d’octobre, la campagne serait moyenne », conclut le rapport.

Moyalbaye Nadjasna

 

La campagne pour la distribution des Moustiquaires imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) a été lancée, ce lundi 20 septembre dans la commune du 9e arrondissement à N’Djamena, capitale du Tchad. Sur le terrain, les centres de santé et district sanitaires ont reçu chacun une quantité de moustiquaire à distribuer dans les ménages. La rédaction est allée dans quelques centres de santé. Reportage.

Le paludisme fait beaucoup de victimes surtout en cette période. Les plus touchées sont les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Pour réduire le taux de mortalité lié au paludisme, le gouvernement lance la campagne de distribution des moustiquaires après celle de démoustication de la ville de N’Djamena. Ce sont des moustiquaires imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA).  Elles sont mises à la disposition des centres de santé et districts sanitaires par le ministère de la Santé publique. Mme Souvenir Pauline est responsable du centre de santé AKS. Son centre couvre les quartiers, Ardep-djoumal, Kabalaye et Sabangali. Elle déclare que les moustiquaires sont remises conformément au nombre de la population dans la zone de couverture. Mme Souvenir Pauline informe qu’elle a reçu 460 ballots, dont 50 moustiquaires par balles, soit 23.000 moustiquaires à distribuer aux ménages. Dans sa zone, elle a mis à contribution les chefs de carré dans la chaîne de distribution.

Avant l’opération de distribution sur terrain, elle s’est entretenue avec les distributeurs sur la conduite à tenir. Il s’agit du nombre de moustiquaires à donner aux ménages et les conditions d’utilisation. Elle conseille aux bénéficiaires d’étaler les moustiquaires sous l’ombre à l’air libre au moins 4 heures du temps avant de l’utiliser. « Ne pas laver la moustiquaire au détergent ou à l’eau de javel. Utiliser simplement le savon pour laver la moustiquaire quand elle est sale », explique Mme Souvenir Pauline.

Au centre de santé Place Nord situé au quartier Blabline dans le 4e arrondissement, la distribution est effective ce 21 septembre. Le centre a reçu 125 ballots contenant chacune 50 moustiquaires, soit 6250 moustiquaires pour ce quartier. « Douze relais communautaires vont distribuer les moustiquaires dans 13 carrés durant 5 jours », affirme M. Hamit Mackaye, superviseur de la campagne de distribution de Blabline. Selon lui, les distributeurs passent de porte en porte et enregistrent les ménages dans la fiche de dénombrement et la fiche de pointage avant de donner les moustiquaires. Cela, dit-il, pour éviter que certaines personnes ne reçoivent à plusieurs reprises les moustiquaires.

Dans le quartier Blabline, les chefs de carré ne sont pas impliqués dans la distribution indique le superviseur. « Ils ont été mis à contribution dans les précédentes distributions des moustiquaires et beaucoup d’irrégularités ont été relevées », dit M. Hamit Mackaye. La présente campagne de distribution concerne seulement la ville de N’Djamena.

Kouladoum Mireille Modestine

Les épreuves écrites du concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration ENA au titre de l’année 2021-2022 viennent d’être lancées. C’est l’Amphithéâtre de cette École qui a accueilli, ce mardi 21 septembre le cérémonial. Environ 7500 candidats composent sur toute l’étendue du territoire national, a annoncé la secrétaire générale adjointe du gouvernement (SGAG) Mme Walmi Bairra Assane. N’Djamena, la capitale tchadienne, compte près de 5000 candidats. Reportage.

Les épreuves écrites du concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration ont eu bel et bien lieu ce 21 septembre comme prévu. Près de 7500 candidats composent dans 9 centres, d’Abéché, Bol, Bongor, Mao, Mongo, Moundou, N’Djamena Pala et Faya. Ce concours est ouvert aux candidats du 1er et 2d cycle en interne comme en externe. Les candidats internes sont ceux qui travaillent déjà dans l’administration publique. Les candidats externes sont des jeunes bacheliers et licenciés.

Le déroulement des épreuves était effectif juste après l’adresse de la secrétaire générale adjointe du gouvernement, Mme Walmi Bairra Assane. « Notre ambition en organisant ce concours est de doter nos administrations publiques des cadres de qualité. L’exigence de qualité commence avec la transparence dans l’organisation des épreuves, puis dans la délibération des résultats du concours. La transparence et la crédibilité s’imposent à juste titre dans la rigueur des principes d’égalité de chance pour tous », a déclaré la SGAG. Elle instruit les candidats à ne pas laisser de faille s’incruster dans tout le reste du processus.  Mme Walmi Bairra Assane a rassuré les candidats des dispositions fermes prises pour la transparence et le mérite, avant de préciser que, c’est le seul critère retenu pour l’admission à ce concours.

Dans la capitale N’Djamena, 400 sont retenus pour la composition. Il s’agit de l’École Nationale Supérieure (ENS), le complexe scolaire Ibnou Cina, le lycée féminin et l’École Nationale d’Administration (ENA). À signaler que 6 candidats malvoyants sont aussi candidats au concours. Actuellement un est malade et sur les cinq qui composent au centre de N’Djamena il y’a donc une fille. L’École Nationale d’Administration est créée depuis 1963, les admis  compteront pour la 19e promotion.

Kouladoum Mireille Modestine

Les cadres et ressortissants du Borkou ont réagi au sujet de l’ordonnance du 31 août 2021 qui rattache une partie de leur province au Tibesti. Ils ont au cours d’un point de presse ce 20 septembre 2021, tenu à informer l’opinion nationale de leur désaccord à propos de cette ordonnance. Ils estiment que celle-ci est prise pour satisfaire l’exigence de certaines personnes du Tibesti. Reportage

Au cours d’une Assemblée générale (AG) organisée le 12 septembre dernier à Faya, la population de Borkou, les chefs de cantons, les associations de la société civile ont tenu à exprimer leur désaccord par rapport à l’ordonnance rattachant une partie de leur province au Tibesti. C’est aussi dans ce contexte que certains cadres et ressortissants ont organisé un point de presse ce lundi 20 septembre à N’Djamena pour informer l’opinion nationale. Pour le porte-parole des cadres et ressortissants du Borkou à N’Djamena, Hassan Eli Tidei, les dirigeants de certaines instances du Dialogue Nationale Inclusif (DNI) en cours ont conditionné leur participation à ce forum à cette ordonnance. Selon lui, cet acte ne se soucie pas de la cohabitation pacifique des populations depuis 1918 et reconduite lors du découpage administratif colonial de 1952. Il souligne que la Constitution et la charte de la transition ne prévoient aucun recours aux citoyens par exemple à la pétition pour exprimer leurs préoccupations. Toutefois, un recours gracieux en annulation a été adressé au Président du Conseil Militaire de Transition (CMT), au Premier ministre de la Transition, au Président de l’Assemblée nationale (PAN), aux présidents des groupes parlementaires, aux chefs de différents partis politiques et aux sages et sans aucun clivage.

« Devant cette situation grave, les ressortissants du Borkou ont été surpris par la mesure prise à un moment où les Tchadiens désirent vivres ensemble en rejetant les risques de la dislocation du tissu social et de la désolation », déclare, Hassan Eli Tidei. Il ajoute que les ressortissants du Borkou considèrent cette ordonnance comme un facteur aggravant la situation. Elle est susceptible de replonger la province et le Tibesti dans la haine, les déchirures tribales et ethniques.

A son avis, bien que le Tchad soit un État unitaire, il y a une exception Tibesti qui se manifeste par une administration territoriale dirigée uniquement et à tous les niveaux par les locaux. Aussi, il note que ce tête-à-tête ethnique dans la province permet à ceux-ci de détourner les moyens et les missions régaliennes de l’État qui leur sont confiés au profit d’un pseudo « État du Tibesti dans l’État du Tchad ». Le porte-parole a en outre révélé que pendant les 30 dernières années, le Borkou est la cible principale des découpages et morcèlements, comme en témoigne la configuration de sa carte réduite de presque 60% au profit du Tibesti et de l’Ennedi.

Pour les cadres du Borkou, le plus grand défi du pays dans les provinces du Nord n’est pas dans les découpages territoriaux, mais dans les moyens nécessaires à leur développement. Et à l’unité des Tchadiens, quelle que soit la forme de l’État qui sera acceptée lors du prochain DNI.

Jules Doukoundjé

L’Union des Syndicats du Tchad UST revient à la charge à l’approche de la rentrée scolaire et académique 2021-2022. Elle a envoyé une correspondance au président du Conseil Militaire de Transition (CMT) Mahamat Idriss Deby Itno pour rappeler ses points de revendications. L’UST a reçu une réponse favorable de la part des autorités, mais reste sur ses gardes en cas de non-satisfaction.

L’Union des Syndicats du Tchad (UST) revendique à travers une correspondance adressée au  gouvernement et au président du CMT la restitution des avantages pécuniaires coupés pendant la période des 16 mesures en 2016. Ces revendications sont entre autres les frais de transport, les avancements et reclassement, la situation des contractuels de l’État et le versement de la pension des retraités. Tous ces avantages et salaires ont été coupés pour cause de crise économique que traversait le pays. À l’annonce des 16 mesures, le gouvernement a promis de rembourser aux travailleurs quand la situation économique sera favorable.

Le gouvernement a donné une suite favorable aux revendications et rassure les syndicalistes en promettant de satisfaire leurs doléances fin septembre 2021. Le président de l’UST Barka Michel a convoqué une rencontre ce samedi 18 septembre afin d’informer la base de la réponse du président du CMT. Selon lui, le gouvernement a des engagements vis-à-vis des travailleurs qu’il doit respecter. Cela n’a rien à voir avec le pacte social dont fait allusion le gouvernement dans la réponse à leur lettre. M. Barka Michel ajoute « les travailleurs ont souffert pendant les 16 mesures, donc le gouvernement doit nous dire combien s’élève le montant de notre salaire coupé et à quoi cela a servi. Parce que ce n’est pas à nous de payer au plus fort le prix de la mauvaise gouvernance de ce pays ».

Le président de l’UST se dit choquer des propos du Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert lors de sa dernière sortie médiatique. « Les travailleurs l’attendent fermement d’ici décembre. Si le gouvernement ne respecte pas la teneur de sa correspondance, l’UST va le rappeler à l’ordre », promet-il.

L’UST déclare Barka Michel, reste toujours ouvert au dialogue, mais reste vigilant. « À la fin du mois de septembre si rien n’est fait, la vraie lutte commencera ».

Kouladoum Mireille Modestine

L’artisanat est un secteur pourvoyeur d’emploi et constitue un levier de développement économique comme les autres secteurs. Mais les artisans peinent à vivre de leur métier. Pour redonner sa lettre de noblesse, les autorités cherchent à moderniser le secteur. Reportage.

Le métier de l’artisanat est l’un des secteurs d’activité le plus rentable au Tchad. Mais depuis quelques années, ce secteur semble négligé. Pour lui donner sa lettre de noblesse, les experts s’activent à moderniser et à réorganiser le secteur. Pour Abdelhakim Mahamat, directeur du centre national d’enseignement artisanal et des arts appliqués (CNEAAP), il faut réhabiliter les centres de formation. Pour lui, le centre a pour vocation, surtout la formation des jeunes et puis la production. Le centre artisanal a, au départ 4 centres : le centre artisanal de N’Djamena, le centre artisanal d’Abéché, le centre artisanal de Sarh et le centre artisanal de Moundou. À son avis, vu la nécessité, l’État vient de créer d’autres centres par arrêté. Le centre de Faya, le centre de Mongo et le centre de Pala. Ces 7 centres artisanaux donnent plusieurs formations aux jeunes. Entre autres, en maroquinerie et cordonnerie, en sculpture, en reliure, en fonderie, en peinture et en broderie. Pour la broderie, le plus grand centre est celui de Sarh qui est le premier centre créé en 1961. Le directeur explique que les cours ont cessé depuis 1990, sans raison valable et que depuis sa nomination, il cherche à rouvrir ces écoles. Selon lui, le métier d’artisanat est le plus grand pourvoyeur d’emploi. « Avec la prochaine ouverture de ces 7 écoles, nous formerons des jeunes qui vont être automatiquement entrés sur le marché d’emploi », dit le directeur.

On entre dans ces centres de formation artisanale par concours. Il faut être détenteur au minimum du Brevet d’Étude Fondamentale (BEF) et après 3 ans de formation, on sort avec un CAP. L’apprenant peut directement s’installer en son compte et peut même être un employeur. « Ces centres peuvent aider à lutter contre le chômage, après la formation, le jeune formé peut ouvrir son atelier (entreprise) », ajoute-t-il. Pour le directeur, pour rouvrir ces centres, il faut de moyens financiers pour réhabiliter les bâtiments, car ils sont vétustes. Il estime qu’il faut acheter des tables-bancs, des tableaux et des chaises pour les apprenants, acheter les matériels de la fonderie, les matériels de la sculpture sont de vieux matériels. « Le centre a d’énormes difficultés, surtout dans les domaines de formateurs et de matériels modernes pour se relancer », lance-t-il. Pour lui, il serait préférable de recruter les enseignants qui sont à la retraite par contrat et chercher les jeunes qui ont fait leurs études dans le domaine de l’art pour relancer les centres de formation. En attendant la réouverture de centre de formation, la structure se contente de la production.  Dans les ateliers du centre, on produit les objets de meilleure qualité qui sont exposés dans la galerie. Toutefois, ces objets n’appartiennent pas seulement au centre artisanal. Mais, à certains artisans indépendants qui exposent leurs objets à la galerie du centre.  

Abondant dans le même sens, le directeur du centre artisanal de N’Djamena, Annour Younous Djibert souligne que ce qui fait la particularité de ce centre par rapport aux autres, c’est sa galerie qui est alimentée par les artisans venant de toutes les provinces du pays. Dans cette galerie prisée par les touristes, l’on trouve des objets d’art fabriqués exclusivement au Tchad. Il y a des objets sculptés à base du bois, des objets en poterie à base de l’argile, la vannerie, la fonderie à base de cuivre et la maroquinerie à base de cuir. Pour le directeur, c’est depuis 2016 que le centre ne reçoit aucune subvention de l’État.

Le Tchad possède 274 métiers artisanaux

Le Tchad a toujours été un grand pays d’artisans. Avant les indépendances, les artisans tchadiens avaient un savoir-faire artisanal ancestral. Ils étaient déjà représentés dans toute l’Afrique-Équatoriale française, par exemple à la foire internationale de 1938. Ahamadaï Barkaï Erdimi, Directeur général technique de l’artisanat affirme que c’est depuis la période coloniale que l’artisanat tchadien était positionné comme un savoir-faire incontournable dans la sous-région. Il affirme que les premiers artisans qui avaient participé aux foires internationales avaient toujours rapporté de médailles en or pour le pays. À l’en croire, le gouvernement s’est toujours intéressé à l’artisanat et au savoir-faire artisanal ancestral. « Le gouvernement s’est intéressé au savoir-faire artisanal en organisant en 1961 la première foire nationale. Tout le pays était représenté, cet effort du gouvernement a permis le rayonnement de l’artisanat tchadien », explique M. Erdimi. Parlant du code de l’artisanat, il ajoute que l’artisanat n’était pas stable et c’est ce qui l’empêche d’avoir un code. Mais de nos jours, souligne le directeur technique, le pays peine à retrouver sa lettre de noblesse. À son avis, le Tchad est le dernier pays en Afrique centrale à ne pas avoir un code de l’artisanat. Selon lui, il faut avoir un code pour règlementer ce métier. « L’artisanat est resté marginalisé au Tchad. Pour qu’un secteur soit développé, il faut règlementer, mais le pays n’a pas de code » souligne M. Erdimi. Toutefois, il précise que le code est élaboré et actualisé et c’est en cours au conseil de ministres. Pour ce passionné de l’artisanat, grâce aux efforts des uns et des autres, le métier est règlementé et que maintenant les artisans sont catégorisés. Il précise que c’est grâce au code qu’on a pu catégoriser les artisans. Selon lui, les artisans ne meurent pas, mais ne tirent pas de meilleurs de leur métier. Le directeur national technique de l’artisanat a fait savoir que depuis 2019 le secteur est règlementé et que le Tchad est le seul pays d’Afrique centrale à avoir la nomenclature du métier de l’artisanat. Pour lui, c’est grâce à cette nomenclature que le pays possède désormais 274 métiers qui sont reconnus comme des métiers artisanaux.

Jules Doukoundjé

Le Centre de santé de Koundoul ALEFA créé fait de la question de la santé de la mère et de l’enfant sa priorité. Le Centre multiplie des activités de sensibilisation surtout des femmes enceintes afin de respecter normalement leurs visites prénatales dès les premières semaines de grosse jusqu’à la dernière semaine.  Reportage.

Notre objectif principal c’est de sauver des vies, dit Abakar Souleymane Responsable du centre de santé (RCS) de Koundoul. Selon lui, s’il disposait d’un pouvoir d’empêcher les femmes de mourir en donnant la vie, aucune d’elles ne mourra en couche. La mortalité maternelle d’après le RCS, est le décès d’une femme pendant la grossesse, l’accouchement ou dans les 42 jours suivants l’interruption de la grossesse. M. Abakar Souleymane note que les causes sont dues aux hémorragies, aux convulsions ou éclampsies, à la dystocie ou accouchement difficile, aux complications d’avortements. Le décès peut être également causé par l’anémie, le paludisme, le VIH-Sida et d’autres infections.

Pour le RCS, la faible moyenne de fréquentation des centres de santé est une situation préoccupante. Ici à Koundoul, notre centre adhère à toutes les activités de sensibilisation. « Nous avons une cible globale estimée à 8182 personnes, mais notre cœur de cible ce sont les femmes enceintes et les enfants », rappelle-t-il. M. Abakar Souleymane déclare qu’il faut vraiment une éducation sexuelle à la jeunesse surtout aux jeunes filles. Il faut initier des causeries débats avec les filles et les garçons pour éviter les grossesses à risques. Il ajoute que beaucoup de raisons expliquent la mortalité maternelle au Tchad. La population est confrontée à la pauvreté, à la faible disponibilité des services sociaux de base. il souligne aussi, l’analphabétisme, l’ignorance des signes de danger de la grossesse par les femmes, les familles, les accoucheuses traditionnelles et les communautés.

Selon les experts en matière de la santé maternelle et infantile, la situation reste préoccupante malgré les efforts fournis par le Tchad. « À la fin de l’année 2020, le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale a notifié 334 décès maternels contre 355 en 2019 sur environ 5 000 décès maternels attendus par an si on s’en tient au taux de mortalité actuel. Seulement 27%  des femmes en 2019 enceintes accouchent dans une structure sanitaire. Actuellement, 36 % des filles âgées entre 15 et 19 ans sont déjà mères ou enceintes, d’après l’annuaire des statistiques sanitaires de 2020 », rapporte le rapport de la coordination du système des Nations Unies de février 2021.

Moyalbaye Nadjasna

Une délégation de l’Union Africaine (UA) conduite par le président du conseil d’administration du fonds d’indemnisation des victimes de Hissène Habré est au Tchad pour finaliser la mise en place de ce fonds. Le président de l’association des victimes M. Clément Abaïfouta salut la démarche de la délégation, mais regrette la lenteur du dossier. Reportage.

Les victimes de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré sont soulagées. Une délégation de l’UA est à N’Djamena depuis hier jeudi 16 septembre pour s’enquérir de la situation et finaliser la mise en place du fonds d’indemnisation. Après la condamnation de l’ancien président Hissène Habré, confirmée par la Cour d’appel au Sénégal en 2017, une somme de 82 milliards de F CFA a été allouée pour indemniser les 7 396 victimes désignées. Mais depuis la condamnation, les victimes peinent à être indemnisées et beaucoup sont décédées. Pour le président de l’association des victimes, de crimes et répressions de Hissène Habré (AVCRHH), Clément Abaïfouta, la visite de la délégation de l’UA au Tchad pour finaliser la mise en place du fonds d’indemnisation satisfait les victimes, mais en même temps il y a un regret. Selon lui, l’UA a fait du surplace pendant 5 ans jusqu’à ce que plus de 200 victimes sont décédées sans avoir leurs indemnisations. « Ce silence depuis 5 ans, à cause de l’immobilisme de l’UA nous a fait mal », dit-il.

Pour lui, c’est l’UA qui a la responsabilité du dossier et il était question que la même UA mette à disposition le fonds. Il estime que malgré que le Tchad a octroyé un bâtiment à l’UA, rien n’avance dans le dossier. « Comme ils disent qu’ils sont venus accélérer l’opérationnalisation du fonds. Nous attendons de voir, est-ce que c’est une mission pour mission ou c’est une mission qui doit démarrer le moteur », affirme le président de l’AVCRHH. A son avis, les victimes attendent de voir au clair avant de jubiler et qu’il faudrait faire la joie avec beaucoup de réserves. À propos du statut du fonds, il explique qu’un Conseil d’Administration (CA) devrait être mis en place et que dans ce conseil, les représentants de l’État, les représentants de l’UA et les représentants des 3 associations des victimes. Clément Abaïfouta précise que le CA de ce fonds est piloté par le directeur de cabinet du président de la commission de l’UA. Ce dernier souligne que l’un des objectifs de la délégation de l’UA est de chercher aussi à compléter la composition du CA pour tenir la première réunion du conseil d’administration et ensuite la conférence des bailleurs. Pour lui, après ces démarches, il faut finaliser la liste de toutes les victimes qui devraient bénéficier des indemnisations. « Cette mission n’est pas venue avec de l’argent, il y’a encore du travail administratif, juridique et social », ajoute-t-il.

Pour Abakar Mahamat Tahir, coordonnateur national de l’AVCRHH, l’arrivée de la mission de l’UA est une bonne chose, l’association attendait depuis des années. Cette victime qui est visiblement épuisée note qu’il y’a de cela 2 ans, la mission de l’UA était venue, mais sans suite. Il espère que cette fois-ci, elle fera un travail concret qui va aboutir. Concernant le dossier du Tchad, il précise que c’est le gouvernement tchadien qui avait à l’époque organisé le procès contre les agents de DDS. Ils étaient condamnés et après l’État les a libérés. Pour lui, l’État doit indemniser les victimes d’un montant de 75 milliards de F CFA. Sur ce montant l’État est aussi condamné à verser 50% de la somme et les bourreaux doivent payer la moitié. L’AVCRHH exhorte le président de la transition de mettre en place un comité pour gérer les indemnisations concernant le procès organisé au Tchad.

6 ans après la condamnation de l’ancien président Hissène Habré à la prison à vie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, les survivants et les familles des victimes attendent toujours les réparations. Après la mort du dictateur Clément Abaïfouta et les autres espèrent voir se mettre en place le début du processus d’indemnisation.

Jules Doukoundjé

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