Reportage

Reportage (1382)

Alors qu’ils ont annoncé la reconduction, probable, de leur grève de faim, les lauréats des écoles professionnelles y ont renoncé au détriment d’autres actions. Reportage.

Dernier jour de grève de faim pour les lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration. Visages tristes, affaiblis, nerveux, les grévistes évaluent ce vendredi 2 juillet, la grève de faim qu’ils ont entamée depuis le 30 juin. « Je sais que c’est dur, mais soyons endurants. Il ne reste que quelques heures », dit Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif, motivant ses amis grévistes. Tout en annonçant en même temps que cette action ne sera pas reconduite compte tenu du mutisme du gouvernement. « Nous n’allons pas continuer à nous priver de manger et de boire. D’autres actions sont envisagées », prévient-il.  

Dans la présentation faite par le porte-parole du collectif, deux propositions sont sur la table. La première est l’organisation des manifestations sporadiques et spontanées ; la seconde à quitter le pays. Le débat est ouvert. Dans les interventions des uns et des autres, l’idée d’aller manifester mains sur la tête devant la présidence de la République ou à la place de la nation ou encore à la Fonction publique est écartée au détriment des actions dans des arrondissements. « Nous sommes des intellectuels, nous n’allons pas faire la casse », conseille un lauréat. Cependant la base a ajouté un troisième point qui est celui de demander la démission du conseil militaire de transition et son gouvernement lors des actions qui seront menées.

Dans la synthèse présentée par Nanga Thierry, coordonnateur du collectif, un point a été retenu.  « Une action de grande envergure sans précédent sera organisée à l’issue de cette grève de faim jusqu’à satisfaction totale », déclare le patron du collectif. D’après lui, le bureau qu’il dirige n’est plus à mesure de contenir la rage de ses membres à partir de ce jour. « Nous n’avons plus de mot pour les convaincre », argumente-t-il. Cependant, le collectif accorde 48heures au gouvernement pour trouver une solution. Et selon Nanga Thierry, c’est « la signature de leur arrêté d’intégration ».

Toujours selon lui, cette conclusion est le résultat de la mauvaise foi du gouvernement. « Durant tout ce temps que nous avons passé ici, aucun membre du gouvernement n’est venu nous réconforter ni n’a pris attache avec nous », a fait-il savoir. Le coordonnateur du collectif accuse le gouvernement de vouloir résoudre leur situation par la violence : « nous avons en face de nous des inhumains,  des sanguinaires qui n’entendent plus les cris et préfèrent la violence. »

En attendant l’enclenchement de ces actions, le collectif des lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration dit se joindre à toutes les forces vives de la nation pour libérer le Tchad, quel que soit le prix à payer.

En rappel, le jeudi 24 juin, les lauréats des écoles professionnelles (ENIB, ISSED, ENS) en instance d’intégration depuis une décennie ont tenté de quitter le pays en masse. Leur action a été vouée à l’échec avec l’intervention des forces de l’ordre qui les ont dispersés à coup de grenade lacrymogène. Le 30 juin, ils ont changé de stratégie pour entrer en grève de faim de trois jours. La grève est terminée au soir de vendredi 2 juillet. Elle n’a pas fait de victime. « Mais beaucoup ont de problème de maux de ventre », soutient Nanga Thierry.

Christian Allahadjim

La Banque Mondiale (BM) reprend ses activités au Tchad. Le ministre tchadien de l’Économie, de la Planification du développement et de la Coopération,  Issa Doubragne et Rasit Pertev, représentant de la Banque mondiale au Tchad ainsi que ses équipes ont échangé ce 02 juillet au sein dudit ministère. Ils ont évalué ensemble les meilleures façons d’accélérer le processus d’utilisation des ressources mises à la disposition du Tchad. Reportage.  

La Banque mondiale va poursuivre ses opérations au Tchad. L’annonce a été faite ce matin par son représentant au Tchad M. Rasit Perteven compagnie du ministre tchadien Issa Doubragne. « Comme vous savez, les opérations de la BM étaient suspendues il y a quelques mois. La rupture de l’ordre constitutionnel était à l’origine de cette pause pour respecter les normes internes de la BM. Cependant une mission d’évaluation a été réalisée il y a quelques semaines par nos équipes pour le gouvernement, les partis politiques de l’opposition, de la société civile et le secteur privé ont été consultés. À la suite de la mission d’évaluation, le management de la BM a décidé de reprendre ses opérations », rappelle le représentant du BM au Tchad. Selon lui, depuis le, 20 mars 2021, le Conseil d’Administration de la BM a approuvé la phase II du projet régional d’appuis au pastoralisme au Sahel (PRAPS). Pour lui, la signature d’accord de financement de ce projet donne corps a la décision du CA et marque un nouveau départ avec le Tchad.  « C’est une bonne nouvelle pour le pastoralisme au Tchad. À travers cette phase II, PRAPS va améliorer la résilience des acteurs opérant dans le secteur de l’élevage dans les zones d’intervention sélectionnées », note-t-il. D’après Rasit Pertev, ce projet ne va pas seulement améliorer la santé animale, mais aussi relever la qualité de prestation des vétérinaires et les infrastructures.

Le ministre de l’élevage et de Productions animales Abderahim Awat Ateib s’est dit satisfait. « Dans la première phase, il y a eu beaucoup de réalisations donc la phase II est la suite logique. Elle vient renforcer ce qui était fait et ajouter comme venait de le dire le Représentant de la BM le renforcement de la résilience et autres », rapporte-t-il.  La plus importante dit-il, c’est la mise en œuvre et la bonne gestion étant donné que le projet est accordé et le financement disponible. « Vous nous avez donné ce projet, mais nous allons faire tout pour sa bonne gestion afin d’atteindre notre objectif qu’est le développement de ce secteur d’Élevage » rassure le ministre de l’Élevage à la BM.

BM-BAD, près de 900 millions de dollars à injecter dans les projets au Tchad

« Après cette réunion, je puis vous annoncer que nous pouvons rapidement engager les projets en préparation à hauteur de 785 millions de dollars, près de 800 millions de dollars, ce n’est pas rien. Dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les infrastructures, l’eau, l’éducation, le renforcement des capacités » dit le ministre Issa Doubragne.

Le réengagement de la BM soit une réalité dit-il, en remerciant l’équipe dirigeante au siège. Quand vous voyez la taille du financement de ces partenaires, trois mois sans la BM au Tchad nous ont déjà causé de problèmes, dit-il. « Les bonnes nouvelles ne viennent pas seules. Il y a quelques jours, la BAD s’est engagée dans le secteur de l’élevage dans le projet en préparation à hauteur de 20 millions de dollars plus 100 millions aujourd’hui. Nous pouvons préparer ce secteur à être le prochain secteur le plus rentable de notre économie », déclare le ministre. Bientôt nous allons vous soumettre la feuille de route de la transition une fois le processus de sa validation terminé, promet-il au partenaire financier.

Le ministre Doubragne affirme que depuis le 25 juin 2021, la BM s’est réengagée officiellement au Tchad après la BAD qui a observé le même processus. « Le Plan National de Développement (PND) 2017-2021 finit, nous sommes en élaboration d’un autre PND, 2022-2026. La Banque a été toujours un partenaire important et elle le sera davantage », affirme Issa Doubragne.

Moyalbaye Nadjasna

Le président du Conseil Militaire de Transition (CMT), Mahamat Idriss Deby Itno a accordé une interview au journal Jeune Afrique il y a quelques.  Il a évoqué la possibilité de proroger de la période de transition de 18 mois. Selon lui, pour organiser le Dialogue inclusif et les élections, les Tchadiens doivent s’entendre et il faut une aide financière des partenaires, car le trésor tchadien ne pourra pas supporter seul un tel coût. Pour avoir la réaction de la société civile et l’opposition politique, Ialtchad Presse s’est entretenu avec Mahamat Nour Ahmat Ibédou, fondateur de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDH) et le président du parti les Transformateurs, Dr Succès Masra. Reportage.

Il est 12h 45 minutes lorsque M. Mahamat Nour Ahmat Ibédou, fondateur de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDH) décroche notre appel téléphonique. Nous échangeons sur la sortie médiatique du président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby Itno dans une interview accordée à l’hebdomadaire « Jeune Afrique ». Selon le SG de la CTDH, le président du CMT annonçait la possibilité de prolongation de la transition en avançant des arguments faibles. « S’il faut attendre que tous les Tchadiens s’entendent avant d’organiser le dialogue, on attendra longtemps. Nous disons que le dialogue est une question de volonté. Et cette volonté doit émaner d’abord de ceux qui ont le pouvoir. Nous avons déjà au niveau de Wakit Tama envoyé un mémorandum au CMT leur demandant d’organiser un vrai dialogue exactement à l’image de la conférence nationale souveraine. Le cadre de ce dialogue doit être souverain et le reste viendra tout seul », déclare-t-il. Ils ne nous ont pas encore répondu, mais comme nous avons donné un ultimatum, nous serons obligés de recommencer les marches, dit Mahamat Nour Ahmat Ibedou.

Pour lui, le CMT bloque délibérément les contacts et montre déjà sa mauvaise volonté.  Il rajoute que, la question d’argent pour organiser le dialogue et les élections à venir est un faux problème. « Ils ont la possibilité d’acheter des chars, des recruter des militaires, de procéder a des nominations pléthoriques, fantaisistes et coûteuses, mais pour organiser le dialogue ils disent qu’ils n’ont pas d’argent. C’est ridicule de parler d’aides financières des partenaires internationaux. Les moyens financiers que dispose le CMT sont suffisants pour organiser le dialogue, c’est un manque de volonté manifeste de tenter de confisquer le pouvoir », dit-il. D’après lui, il revient au peuple de voir ce qu’il faut faire et prendre son destin en main.

Dr Succès Masra, « quand il y a un flou, il y a un loup »

« Je voudrais dire à cœur ouvert à mon jeune frère, le Gal Mahamat la même chose que j’ai dit à son défunt père. S’il est tenté de mettre sur pied de superflu pour se maintenir au pouvoir, il va finir comme de la même manière. Tous ceux qui avaient dit à son père à l’époque que tout ce qu’il faisait était bon l’ont enterré. Juste après ils sont passés à autre chose », affirme le président du parti les Transformateurs.  Selon lui, si le président du CMT est sage, il faut qu’il arrête avec sa fuite en avant. Il rappelle que le président de la transition a promis une transition non renouvelable. Cela est logique et dans tous les pays, la transition est toujours limitée, renchérit-il.

 « Le fait de rejeter la responsabilité financière sur les partenaires à qui on demande de centaines de milliers de dollars est une fuite en avant. C’est aux Tchadiens de trouver les solutions à leurs problèmes », dit Succès Masra.

Selon lui, s’il y a de l’argent pour mettre sur pied un gouvernement de transition pléthorique avec 40 membres avec une distribution de postes à tous azimuts. On peut fusionner et ramener à 20 membres, le Tchad peut organiser le dialogue sans l’aide financière extérieure. « Chercher des alibis autour de cela, il nous verra devant lui. Quand je dis-nous, c’est le peuple. Plus jamais on n’acceptera la conquête du pouvoir par les armes et sa confiscation par la force. S’ils veulent s’aventurer sur ce chemin, je leur dis que le Tchad va se saucissonner et non se diviser. Il faut que cela soit clair pour tout le monde. On doit organiser, cogérer le pouvoir avec tous les Tchadiens suivant les règles d’égalité », s’insurge-t-il.  D’après Succès Masra, ils ne boiront pas de ce lait. Il faudra que cela soit compris par tous. Il poursuit en disant que, c’est un avertissement direct sans détour, la transition doit être respectée. « Nous leur avions dit par écrit nous Transformateurs et Wakit Tama, de transcrire ce qu’ils disent oralement dans la Charte de transition qu’eux-mêmes ont écrit.  Mais quand il y a un flou, il y a un loup. Les gens qui sont capables de marcher sur la constitution sont capables aussi de ne pas respecter leurs paroles dites oralement », lance-t-il.

Aujourd’hui martèle-t-il, c’est l’exécutif entre guillemets qui veut nommer le législatif, drôle de manière de compromettre la démocratie de manière à commencer par un régime totalitaire. « Je demande au peuple tchadien de garder les yeux ouverts et de se mettre debout. Alors, chacun doit s’asseoir et pour qu’on définisse ensemble les règles de la transition. Nommer quelques Tchadiens pour faire le saupoudrage sans pouvoir réel, nous ne l’accepterons jamais ».

Moyalbaye Nadjasna

Selon la loi portant, code de l’organisation judiciaire du 17 juin 2013, et la constitution tchadienne, la justice est rendue au nom du peuple tchadien. Défense itérative est faite à toute immixtion dans les affaires judiciaires. Dans la pratique, la réalité en est autre. Pourquoi un dysfonctionnement notoire existe dans tout le système judiciaire tchadien? Ialtchad Presse a rencontré des avocats, des magistrats et des justiciables pour en discuter. Reportage.

Les Tchadiens ont, en majorité, une mauvaise opinion du fonctionnement de l’appareil judiciaire. Djibrine Moussa Alkhalil, est un justiciable, «j’ai horreur lorsque les journalistes m’interrogent sur la question du dysfonctionnement de la Justice au Tchad.  C’est un cachot de désordre, rien de sérieux ne se fait. C’est n’importe quoi. Ils sont tous corrompus, rien de bon ne sort de là », dit-il d’un air furieux. Un autre justiciable, lui c’est Guerdjita Solalbaye, « en toute sincérité il n’y a rien de bon à la Justice. C’est la raison des riches qui domine sur les pauvres. Bien sûr on ne peut mettre tout le monde dans le même sac, mais les tomates pourries ont pourri les autres », martèle-t-il. Il se désole pour les pauvres citoyens.

Pour Me Dainonet Fréderic, Avocat au Barreau, notre justice souffre de beaucoup de maux. C’est tout à fait légitime que les citoyens s’en plaignent, dit-il. Les problèmes sont nombreux, mais la lenteur dans le traitement des affaires décourage beaucoup les justiciables. D’après lui, la corruption est une véritable gangrène. C’est l’un des facteurs du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire, déclare Me Frédéric. Le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire est réel, confirme-t-il. «Les justiciables n’ont pas tort de dire que la justice va mal. De nos jours, plus personne n’a confiance à notre Justice», lance-t-il. Parlant de l’immixtion de l’Exécutif dans les affaires judiciaires, le technicien du droit dit que c’est anormal. D’abord, justifie-t-il,  la Constitution consacre trois ordres de pouvoirs notamment, l’exécutif, le législatif et le judiciaire.  «C’est une séparation rigide entre ces pouvoirs. En clair, l’un ne doit pas interférer dans les attributions de l’autre», dit l’avocat. Selon lui, rien n’est nouveau au Tchad, l’exécutif s’est toujours immiscé dans les décisions judiciaires. Voilà dit-il, une autre cause du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. Il informe que des correspondances politiques sont même souvent adressées aux juges. Un fait qui vient bousculer l’indépendance des magistrats, précise Me Frédéric. « À mon avis, il faut que les magistrats commencent à être jaloux de leur indépendance. Ils ne doivent pas avoir peur et se soucier  des « affectations sanctions », des « remontrances », etc…».

«Intime conviction du juge»

S’agissant de l’intime conviction des juges dans la prise des décisions, Me Dainonet nous rafraîchit la mémoire. D’après lui, certains juges courageux ont rendu des décisions selon leur « intime conviction », d’autres ont subi l’intrusion de l’exécutif. Me Fréderic Dainonet rappelle une petite anecdote : c’est l’histoire d’un magistrat qui a rendu par conviction un jugement suite à la fameuse affaire de phacochère contre Gali Gata Ngoté à la cour d’Appel de Moundou. Pour lui, même si cette décision courageuse s’est soldée par la radiation de ce magistrat cela prouve qu’il y en a qui sont courageux.

 «Je suis jaloux de mon métier d’avocat. Je n’admets pas qu’on piétine mon indépendance, et ma profession elle est libérale», assène-t-il. Chaque avocat fonctionne selon sa conscience pourvu que cela n’enfreigne pas les règles de la société, précise-t-il. Il se dit navré en tant qu’avocat, de voir les clients se plaindre de la lenteur dans le traitement de leurs dossiers, du classement sans suite de leurs affaires, des condamnations injustes entre autres choses.  Selon M. Moussa Wade Djibrine, président du syndicat des Magistrats du Tchad (SMT),  ils ont à maintes reprises, réagi à propos du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. Et ce à travers plusieurs communiqués et points de presse. Les agressions physiques, les outrages, l’assassinat des magistrats et auxiliaires de la justice, l’extirpation des détenus, etc. sont des causes de dysfonctionnement dénoncés par les magistrats.

Redonner à la justice tchadienne ses lettres de noblesse

Pour un bon fonctionnement du système judiciaire, Me Frédéric recommande, le respect à l’Institution. Les individus selon lui ne doivent pas être plus forts que l’État. « Car la justice c’est le dernier rempart des citoyens contre les forfaitures», note-t-il.  Dans la dynamique de solution, l’avocat dit qu’il faut arrêter les intimidations des magistrats, faire un bon suivi de la formation du recrutement des magistrats à l’École judiciaire. Il estime qu’il faut sanctionner les corrompus et corrupteurs,  car on ne peut pas demander à la fois justice et passer par des voies illégales.  Les citoyens ne doivent pas tourner le dos à la justice et se confier à la justice du quartier (gendarmeries, commissariats, arrondissements), indique l’avocat. « Ce ne sont pas des professionnels de droit et moins encore des justiciers. C’est du gangstérisme », signifie-t-il.  Certes dit-il qu’une justice privée notamment l’arbitrage, la médiation et la conciliation sont permises au Tchad. « Cependant, ce sont des modes alternatifs de résolution des conflits peu rependus sur l’ensemble du territoire national ».

Moyalbaye Nadjasna

Le président de l’Assemblée Nationale (PAN), Dr Haroun Kabadi Jacques, a officiellement clôturé ce 30 juin, au palais de la démocratie sis à Gassi, dans le 7e arrondissement, la première session ordinaire 2021 de l’Assemblée nationale (AN).  Retour sur cette cérémonie de clôture avec Ialtchad Presse.

Selon le PAN, Dr Haroun Kabadi Jacques, la clôture de cette session ordinaire 2021 revêt un caractère spécial à cause des profonds bouleversements intervenus au Tchad. Pour lui, au moment où les Tchadiens, épris de paix et de démocratie exprimaient leur devoir civique le 11 avril passé, jour de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle, un groupe de mercenaires terroristes attaquait le pays à partir du septentrion libyen. « Pendant que les tchadiens suivaient avec un immense espoir la proclamation des résultats provisoires du 1er tour de l’élection présidentielle par la CENI ayant plébiscité le candidat du consensus, le Maréchal Idriss Deby Itno, qui était en première ligne pour stopper l’avancée de ces mercenaires fut blessé et a donné son dernier souffle de retour à N’Djamena », dit-il. D’après lui, la clôture de cette 1re session ordinaire intervient également au moment où l’AN a déjà anticipé la mise en place prochaine du Conseil National de Transition (CNT), ce nouvel organe législatif. « Un comité chargé de l’élaboration du rapport bilan de la troisième législature a été créé. Ce comité, dont les travaux sont très avancés, centralisera tous les rapports bilans des différents organes et services de l’Assemblée nationale et déposera le projet de rapport au bureau pour adoption, afin de passer le relais au CNT, lorsqu’il sera installé », dit Haroun Kabadi.

Le PAN toujours lui affirme qu’au cours de cette 1re session ordinaire 2021 qui s’achève, la scène politique a été dominée par la campagne présidentielle, et le travail législatif n’a pas été très dense. « L’AN a délibéré et adopté 3 projets de loi portant respectivement,  ratification de l’ordonnance instituant un médiateur de la République, modification de certaines dispositions du code électoral et création d’un pool judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme et des infractions connexes », indique-t-il.

Il ajoute que l’Assemblée nationale a également adopté 2 projets de résolutions. La première porte sur la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. La seconde fixe les modalités de présentation du programme politique du gouvernement.

À l’international, l’AN a pris part à la 12e assemblée des présidents des assemblées et de sections de l’assemblée parlementaire de la francophonie (APF) qui s’est tenue à Kigali au Rwanda et à la 4e session de la 5e législature du parlement panafricain à Midrand en Afrique du Sud.

À propos de la sécurité, l’AN condamne avec fermeté l’ignoble assassinat injustifiable du procureur de la République près du tribunal de première instance d’Oum-Hadjer dans l’exercice de ses fonctions.

Au plan diplomatique, l’AN apprécie les décisions sages et constructives  de l’Union africaine, de la CEEAC, de l’OIF, des Nations unies et de tous nos partenaires bilatéraux et multilatéraux qui ont accepté d’accompagner la transition en cours au Tchad, et exprime à l’ensemble de ces organisations et partenaires la profonde reconnaissance du peuple tchadien.

L’AN relève que l’économie tchadienne a été fortement affectée et impactée depuis 18 mois par la pandémie du Covid-19 qui s’est installée dans les différentes villes et campagnes, réduisant ainsi de façon drastique les capacités d’intervention du gouvernement.

Sur le plan sanitaire, l’AN félicite le gouvernement d’avoir accéléré le processus d’introduction du vaccin contre la Covid-19 au Tchad et lancé la campagne de vaccination contre cette redoutable maladie.

Au plan agricole, l’AN constate avec préoccupation le retard de la pluviométrie variable d’une zone à une autre. Ce retard risque d’être préjudiciable à certaines cultures. 

Au plan social, l’AN félicite le gouvernement de transition pour sa maîtrise de la crise sociale à travers la promotion d’un dialogue constructif avec les acteurs sociaux et l’encourage à trouver des solutions durables aux litiges en cours avec les employés de la Coton Tchad SN, et ceux de la compagnie pétrolière Esso.

Christian Allahadjim
Allarassem Djimrangar

Les lauréats des écoles professionnelles de l’État entament une grève de faim de trois jours ce mercredi 30 juin. Ils revendiquent leur intégration à la Fonction publique.

Réunis pour évaluer les pourparlers avec les autorités, les lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration à la Fonction publique ont unanimement décidé d’observer une grève de faim de trois jours.

« En avant, en avant pour l’exil », c’est avec ce refrain de la chanson de « souffrance » que ces lauréats se sont réunis autour du porte-parole de leur collectif, Neuzilka Emmanuel. Pour la énième fois, ils évaluent l’évolution des pourparlers engagés avec les autorités.

« Les négociations n’ont abouti à rien », annonce Neuzilka Emmanuel à ses camarades qui, déjà, ont le visage triste. « Ils vont de promesse en promesse. Et là franchement on est fatigués. On est devenus allergique au mot « patientez », fait-il savoir. Car, d’après lui, cela fait une dizaine d’années que les lauréats des écoles professionnelles attendent d’être intégrés. « On a tout vu, tout écouté, sauf l’arrêté d’intégration », déclare-t-il.

La décision, observer une grève de faim de trois jours. « Nous allons nous primer de manger. Nous sommes déjà des mourants. Donc nous allons mourir collectivement ici », harangue-t-il ses camarades de lutte.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les grévistes, venus avec des couchages, se sont installés dans la cour de la Bourse de travail. Certains sont allongés, d’autres jouent à des jeux de distraction, d’autres encore animent de petits débats. La grève de faim est lancée.

D’après le porte-parole du collectif, la grève est aussi une forme de lutte. Même si la grève de faim est assez osée, Neuzilka Emmanuel trouve que ça résume leur souffrance. « Grève de faim, si c’est fort ce n’est pas plus fort que ce que nous vivons. Nous souffrons énormément. Nous n’avons plus besoin d’égrainer ici nos situations. Cette foule que vous voyez, elle est dépourvue, sans moyen de subsistance », tempête-t-il. Toujours d’après lui, c’est aussi un moyen de faire pression sur le gouvernement afin de statuer promptement sur leurs cas. « Nous n’avons pas encore baissé les bras. Nous étudions d’autres stratégies. Et l’option de quitter le pays n’est pas non plus écartée », rappelle-t-il.

Dans l’après-midi, les grévistes ont reçu la visite de Yaya Dillo Djerou, président d’honneur de la plateforme politique dénommée Front national pour le Changement (FNC). Celui-ci est venu leur apporter son soutien dans cette lutte. D’après lui, cette situation que vivent ces lauréats est la résultante de la mauvaise gouvernance entretenue depuis des décennies.  « Sinon comment comprendre qu’un Etat normal mette en place des écoles professionnelles et ne trouve pas des points de chute aux personnes formées », s’interroge-t-il.

En réalité, dit-il, lorsque l’Etat créé une école professionnelle c’est pour répondre à un besoin particulier. « Créer des écoles professionnelles, former des jeunes et les laisser à la merci de la nature, je crois que cela démontre combien de fois notre gouvernement manque d’initiative et de politique efficiente pour développer le pays », juge-t-il.

Autre soutien, celui des pasteurs des églises pentecôtistes. Ces trois hommes de Dieu, suspendus par le ministère de l’Administration pour leur participation à une marche, étaient présents aux côtés des grévistes. Des prières ont été dites pour implorer la Miséricorde de Dieu. « Nous nous en remettons à Dieu », conclut Neuzilka Emmanuel.

Le 24 juin, ces diplômés en instance d’intégration ont tenté de quitter le pays. Mais ils ont été empêchés et dispersés par la Police. Les autorités ont engagé des discussions avec les leaders de ce collectif. Mais ça traine au point où cet ultime sacrifice a été décidé. Tiendront-ils ou pas pendant ces trois jours ? La suite le dira.

Christian Allahadjim

Lors d’une l’interview du président de la CMT GAL Mahamat Idriss Deby Itno, accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, beaucoup des questions ont été posées. Beaucoup des réponses ont été faites. Mais une réponse a retenu l’attention de tous. Le Président de la transition conditionne le respect du délai de transition prévue pour 18 mois par les aides financières. Réactions des certains citoyens tchadiens au micro de Ialtchad Presse

Akalambi Sanigué Abdias, est le premier citoyen rencontré ce matin, il déclare : « Je pense que prolonger les dix-huit mois n’est pas une solution et même attendre l’aide venant de l’international ce n’est ni une solution parce que le Tchad est un pays indépendant. Le Tchad peut bien organiser une élection sans l’aide venant de l’extérieur. Le président du CMT n’a pas droit de se présenter aux élections prochaines, sa mission c’est d’assurer la transition.»

Un deuxième citoyen Allaramadji Basile affirme : « Mahamat Idriss Itno a promis de régner 18 mois non renouvelables alors il doit tenir à sa promesse. Le Tchad n’est pas la dynastie ou le pouvoir se transmet du père au fils. Le fait qu’il soit au trône n’est pas une occasion pour qu’il se présente comme candidat aux élections prochaines. Nous voulons des candidats civils et non des militaires. Ils ne connaissent pas les souffrances des citoyens. Nous attendons un changement réel dans ce pays. Conditionner le respect du délai des 18 mois de transition par l’aide financière extérieure est un argument qui ne tient pas la route. C’est trop tôt de remettre en cause ce qui est à venir à moins que ce soit intentionnel. »

Allarangar Françis, lui soutient que « la transition est de 18 mois, il reste 16 mois. L’Union Africaine a accepté le principe. Mahamat Idriss Deby doit tenir à sa parole, celle promise au peuple tchadien de ne pas se présenter aux élections à venir. S’il aime réellement ce pays, il doit être sincère. Cela ne vaut pas la peine de penser à une éventuelle prolongation de la transition. Ça va susciter encore des mécontentements. Il faut revoir la charte de transition. »

Un quatrième et dernier citoyen, Ousmane Ahmat , « l’élection présidentielle est un droit et un devoir civique. Les citoyens ont le droit de choisir en toute conscience leur futur président. Si les 18 mois accordés au Président du CMT prennent fin, il doit se reposer pour qu’une autre personne prenne le pouvoir et nous voulons un civil. Un autre président qui sera élu par les Tchadiens. On souhaite que l’élection soit libre et transparente. Un président qui va nous conduire vers l’émergence. Pour sa candidature, on dit Non et c’est impossible. Normalement il devrait même ne pas assurer la transition, mais après le refus du président de l’assemblée, le CMT s’est autoproclamé. »

Réalisation Orthom L’or

Depuis l’annonce de la vente des actifs de la société pétrolière Exxon Mobil à une jeune  société britannique dénommée Savannah Energy, le torchon brûle entre cette société et ses employés. D’un côté, les employés revendiquent leurs droits. L’autre camp dit que ces revendications sont illégitimes. Ialtchad presse s’est rapproché du secrétaire général du Syndicat national du secteur pétrolier du Tchad, (PETROSYNAT). Reportage. 

Restitution intégrale du plan épargne retraite, prime de séparation, régulation des droits sociaux, plan médical, remboursement des soldes de crédits des employés, convention sanitaire pour les retraites, constituent les nerfs de guerre entre employés et employeur de la société pétrolière Exxon Mobil.

Selon le secrétaire général du Syndicat national du secteur pétrolier du Tchad, (PETROSYNAT), Noubaïssem Christian, le conflit entre Exxon Mobil et ses employés est né suite à la déclaration de la présidente directrice générale d’Exxon Mobil. Elle voulait vendre les actifs de l’entreprise à une autre société pétrolière britannique Savannah Energy. Pour lui, les délégués du personnel d’Esso Tchad pendant la négociation en janvier et mars dernier ont évoqué ce problème de vente des actifs d’Exxon Mobil, mais la présidente directrice générale d’Esso a opposé un refus catégorique. Elle argumente que cette rumeur du rachat des actifs d’Exxon Mobil n’est pas du tout vrai et que la société pétrolière Exxon Mobil va rester au Tchad jusqu’en 2050. « Subitement, en mars dernier, ils ont signé la convention ce juin. Elle a annoncé que l’entreprise Esso Tchad allait vendre ses actifs. Donc, pour le personnel, cela veut dire qu’il y a du flou. Cette situation a créé une psychose, une opacité sur cette vente. C’est ce qui a mécontenté les employés d’Exxon Mobil à revendiquer leurs droits avant que cette entreprise ne soit rachetée », relate-t-il. D’après le SG du PETROSYNAT, les délégués ont dans un premier temps, rapporté au PETROSYNAT que c’est une information qui a été donnée par la présidente directrice générale d’Esso Tchad. Ils ont écrit dit-il, pour demander une rencontre avec la direction générale de la société pétrolière Exxon Mobil. « C’est ce qui a été fait. Ils ont eu des rencontres successives avec l’administration et c’est au cours de ces rencontres qu’ils ont eu à poser leurs revendications entre autres le paiement de leur épargne de retraite, le plan de retraite, le plan médical, etc. », explique Noubaïssem Christian. Le secrétaire général du PETROSYNAT rajoute que la présidente directrice générale Exxon Mobil de son côté, a refusé ces revendications en jugeant qu’elle qualifie d’illégitimes. Après le refus délibéré de la présidente directrice générale, les délégués ont saisi le ministre du Pétrole et celui de fonction publique par une correspondance, a-t-il informé. « Ils ont été reçus, mais rien de clair n’est sorti de ces rencontres. Les ministres leur ont rassuré que le gouvernement va suivre les négociations et jusqu’à présent, la direction d’Exxon Mobil est restée sur sa décision. C’est pourquoi les employés sont obligés d’entrer en grève. Même pas plus tard qu’hier, le Premier ministre de la Transition, Pahimi Padacké Albert leur a reçu, on attend les propositions ainsi le résultat », dit-il.

Exxon Mobil doit clarifier la situation des employés avant un éventuel départ…

Noubaïssem Christian souligne que la présidente directrice générale d’Exxon Mobil avait écrit au ministre de la Fonction publique pour demander son avis à une réquisition. La note de réquisition de la présidente directrice générale évoquant que le secteur pétrolier est très sensible, mais c’est d’abord le droit des travailleurs d’aller en grève, précise-t-il.

Pour lui, cette décision inopportune est une entorse aux textes de la République. Jusqu’à ce jour, les travailleurs sont restés dans leur position. Personne n’a repris le travail. « Je ne sais pas quel est le contrat qui lie Exxon Mobil à l’État et aux autres consortiums d’exploitation. En principe lorsqu’une entreprise vend ses actions à une autre, le code de travail exige qu’elle puisse transférer ses employés à la nouvelle entreprise qui prend les rênes de l’exercice », note-t-il. Cependant, déclare-t-il, le cas d’Exxon Mobil, « nous inquiète parce que c’est Esso qui avait signé avec ses employés. » 

Il indique que le PETROSYNAT craint que cette convention ne sera pas être respectée par la nouvelle entreprise puisque ce n’est pas elle qui l’a signée. « Nous voulons que la situation soit clarifiée avant que la société pétrolière Exxon Mobil ne quitte le pays », conclut-il.

Il faut noter que les employés de la société pétrolière Exxon Mobil sont entrés en grève le vendredi 25 juin 2021.

Allarassem Djimrangar

Les magistrats ont plus de trois heures discuté hier lundi, 28 juin sur des questions d’insécurité en milieux judiciaire, de confiscation de procédure et d’outrage aux magistrats. C’était dans une grande salle d’audience du palais de justice de N’Djamena pleine comme un œuf. Reportage.

Les justiciables peuvent attendre, il n’y a ni de procès ni d’auditions. Les portes de la justice tchadiennes étaient fermées. Les magistrats sont en grève illimitée. La décision est prise à l’issue d’une Assemblée générale qu’ils ont organisé ce 28 juin. Ils étaient très nombreux à répondre à cette rencontre décisive. Au-delà du choc ressenti suite à l’assassinat d’un de leurs collègues, il y a cinq jours à Oum-Hadjar, c’est aussi un temps des retrouvailles entre les hommes de robe noire.

Pour Moussa Wadé Djibrine, président du Syndicat des Magistrats du Tchad, cette assemblée générale a été organisée par deux syndicats des magistrats. Notamment le syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le syndicat autonome des magistrats du Tchad (SAMT). Selon lui, les magistrats ont discuté sur plusieurs points : l’insécurité qui règne en milieu judiciaire, la confiscation de procédure et l’outrage aux magistrats. « Vous savez, il y a quelques jours notre collègue, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance d’Oum-Hadjar a été froidement assassiné.  Suite à cet acte odieux, nous avons décidé d’abord un arrêt de travail de trois jours pour observer le deuil et dans le même communiqué, on avait prévu une AG », rappelle-t-il. D’après lui, les magistrats sont exposés à tous les dangers puisque les tribunaux ne sont pas sécurisés. Il rajoute que, les magistrats ont toujours dénoncé le fait de travailler dans l’insécurité. « Il faut que l’État intervienne et plus particulièrement le Président du CMT en sa qualité de président de conseil supérieur de la magistrature, intervienne personnellement pour régler ce problème du milieu judiciaire », renchérit-il. L’AG a décidé d’une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire à compter d’aujourd’hui, et ce, jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.

Quant à Taoka Bruno, président du Syndicat autonome des Magistrats du Tchad(SAMT), l’insécurité frappe tous les magistrats. « Les deux syndicats doivent conjuguer leurs efforts. C’est le résultat de nos frustrations endurées pendant longtemps. Nous avons toujours dénoncé ça et cette fois, c’est exagérer et nous disons non pour qu’on soit entendu pour une fois pour toute», soutient-il.

« Confiscation de procédure judiciaire…, outrage aux magistrats… »

Sur le second point de l’ordre du jour, la confiscation de procédure judiciaire, Moussa Wadé Djibrine du SMT l’AG note l’examen de la question de la ministre de l’Urbanisme qui a confisqué une procédure au sein du service cadastral. « Le tribunal sur la base d’une décision a effectué une descente et la ministre est intervenue et elle a arraché le dossier de la procédure entre les mains du tribunal. Pour ce comportement, l’AG a demandé que la ministre soit poursuivie », dit-il. A ce sujet son collègue du SAMT Taoka Bruno, déclare, « c’est une résistance à la décision de la justice en obstruant qu’une procédure judiciaire soit suivie dans son département. Et nous avons estimé qu’à ce niveau, elle doit être poursuivie pour ce genre d’infractions. La ministre n’est pas au-dessus de la loi, il s’agit de l’exécution de la loi pénale. »

Le dernier point abordé concerne l’outrage d’un magistrat par les éléments de la police, souligne le président du SMT. « Un de nos collègues a été outragé par les éléments de la police et l’AG a décidé qu’ils soient arrêtés et poursuivis conformément à la loi », précise-t-il. Pour rendre justice, il faut avoir une tranquillité d’esprit, confie-t-il. D’après lui, Tant que le juge n’est pas sécurisé, il ne pourra pas rendre une décision. « Il faut sécuriser les tribunaux, les procureurs de la République, les présidents des Tribunaux, les juges de paix, bref tous le corps judiciaire, comme on le fait pour les autres hautes autorités », dit-il.

 Moyalbaye Nadjasna

Les Tchadiens s’adonnent de plus en plus aux cultures maraîchères. Pour preuve, les légumes et oléagineux pullulent sur les différents marchés de N’Djamena, la capitale. Dans un souci de rendement et du meilleur traitement des plants, les jardiniers utilisent divers pesticides pour s’attaquer aux insectes nuisibles à leurs plants. Ont-ils une maîtrise de ces produits chimiques ? Ialtchad Presse est allé à la rencontre de quelques maraîchers. C’est le premier article d’une série de trois reportages sur les pesticides et leurs conséquences.

Moursal, carrée 21 après le rond-point centenaire direction la rue Corniche de Sabangali. Dans un immense site clôturé, de jeunes hommes jardinent. Nous rencontrons un premier jardinier. Il s’appelle Dieudonné Samba, connu sous le nom du Gouverneur. Samba est depuis deux décennies dans la production maraîchère. Jovial, il accepte sans rechigner de parler de son métier. Première question : quels sont les produits chimiques utilisez-vous pour traiter vos plants ? Réponse du gouverneur, « on produit à base d’un fumier et après tout cela. Il y a des légumes qu’on récolte une fois et on brûle les tiges pour reprendre à zéro. D’autres comme les céleris on les cueille chaque dix jours. Oui tout produit maraîcher doit être traité. Nous utilisons des insecticides pour traiter nos plants et les préserver en cas d’attaque des insectes », dit-il.  Selon lui, s’il n’y a pas d’insectes, il n’utilise non plus les pesticides. Généralement au mois de février avec la brume, explique-t-il, beaucoup d’insectes s’attaquent aux plants et seuls moyens de protection, c’est de les pulvériser d’insecticides. « Nous utilisons les insecticides dont font usage les cotonculteurs appelées communément « landrine ». Malgré cela, certains insectes résistent. En fait, ce sont des produits chimiques, mais tout produit chimique se révèle nocif a la santé, mais, je crois, il suffit de bien laver ces légumes avant de les consommer », dit-ilDieudonné Samba affirme que pour avoir un bon rendement des produits maraîchers, c’est une question de savoir-faire. Il reconnaît que certains jardiniers font usage d’engrais chimique. Mais, dit-il, lui se sert depuis toujours des déchets des chèvres comme composts ou fumier. « Cela fait bien pousser mes plants. Je crois que c’est naturel et le meilleur ».

Kolwang Waré est aussi dans la maraîchère depuis 2012. Il est aussi étudiant. « Je paie mes frais académiques avec le revenu de cette activité. Je suis tranquille, la terre est toujours nourricière et le pauvre y trouve son compte », confie-t-il. D’après lui, le traitement des salades recommande absolument l’utilisation de pesticide. « Ceux qui disposent des pompes les utilisent, mais d’autres mélangent l’insecticide a l’eau pour arroser leurs salades afin de les mettre hors de nuisances des insectes ».

« Peut-être nous utilisons à tort ou à raison les pesticides… »

De l’autre côté du bitume se trouve un champ de salades. Les planchers s’étalent à perte de vue. Selon Mahamat Ahmat, ce dernier temps les insectes sont nombreux et très résistants aux produits chimiques. « Nous utilisons différentes qualités d’insecticides. Je ne maîtrise pas bien les noms pour protéger nos salades. Mais pour que les salades se développent bien, nous utilisons des engrais chimiques, mais aussi un peu du fumier. Les salades bien traitées, on peut les consommer après 40 à 45 jours », indique le maraîcher.  Pour l’horticulteur, c’est un travail qui nécessite plus de vigilance à l’égard des insectes. « Nous contribuons à l’alimentation des N’Djamenois. Nous demandons aux techniciens d’agriculture de nous accompagner dans ce travail. Peut-être nous utilisons à tort les pesticides pour traiter nos plants. Leurs appuis en formation ou encadrement nous aideraient », rajoute-t-il.  Le maraîcher mentionne qu’ils ne sont pas organisés, mais ils demandent aux organismes de la place de les accompagner pour le bien-être de la population. D’après lui, les légumes jouent un rôle très indispensable dans l’équilibre de l’être humain.

Moyalbaye Nadjasna

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