Reportage

Reportage (1382)

La 9e journée de la ligue a opposé Aiglons FC à Foullah Édifice au stade Paris-Congo dans la commune de 6e arrondissement de la ville de N'Djamena. Reportage. 

C’est dans une ambiance électrique et une foule nombreuse que le derby du jour a opposé les clubs favoris de la ligue provinciale de football au stade Paris-Congo dans le 6e arrondissement de N'Djamena. Il s’agit de Foullah Édifice et Aiglons

L’arbitre a donné le coup d'envoi à 15h45, le jeu était équilibré entre les deux adversaires. Dans les 15 premières minutes, les équipes ont passé leur temps à se jauger. À la 36e min, Abou a surpris le gardien en marquant le but pour les Aiglons FC. Le meneur de jeu de Foullah Bakhit est sorti sur blessure à la cheville. L'intensité et la pression des Aiglons FC leur a permis de gérer le match jusqu'à la pause.

De retour des vestiaires, les occasions de but se sont multipliées pour les deux formations, mais sans aucun succès. Les Aiglons FC ont intensifié les actions sans arriver à les transformer en buts. C'est sur le score de 1-0 que le match a pris fin.

La présidente des fans club de Foullah Zenaba Djembaye reste optimiste. « On ne s'attendait pas à cette défaite, mais comme on dit que la balle est ronde, c'est arrivé. Sportivement nous avons compté vraiment gagner le match ».

Limane Mahamat, secrétaire général d'Aiglons FC, dit être heureux et encourage ses joueurs à faire davantage au prochain match. « Satisfaction totale, nous sommes premiers depuis la 7e   journée et avons confirmé notre place de leader. C'était un bon match et tout le monde a mouillé le maillot. Nous sommes complètement satisfaits du résultat. Dans un match c'est toujours comme avec l'affaire d'arbitre, c’est le troisième joueur qui joue le rôle de juge sur le terrain. On espère bien garder notre position de leader jusqu'à la fin du tournoi ».

Il faut rappeler que grâce à cette victoire sur Foullah Édifice, Aiglons FC se hisse provisoirement à la tête de la ligue provinciale de football de N'Djamena.

Noël Adoum

Placé en garde à vue le 31 janvier dernier à la Direction Nationale de Recherches Judiciaires (DNRJ) le Directeur de Publication (DP) du journal Abba Garde, Moussaye Avenir De La Tchiré s’est présenté ce 2 février à DNRJ pour l’audition. Selon le DP, aucune plainte ne lui a été notifiée. La rédaction a passé le micro à son avocat Me Allahta Amos. Reportage.

Moussaye Avenir De La Tchiré avait annoncé dans une courte publication sur sa page Facebook, « je suis placé en garde à vue à la DNRJ sans avoir reçu la notification d'une quelconque plainte ». Me Allahta Amos, avocat du journaliste explique « mon client a été convoqué le 31 janvier dernier. Il s'est rendu tout seul, une fois sur place, il semblerait que c’est le ministre du Pétrole et de l'Énergie M. Djerassem Le Bemadjiel qui est à l’origine de la plainte déposée contre le DP du journal Abba Garde ». Prudent, Me Allahta Amos s’est repris une seconde fois, « j'emploie ce mot au conditionnel parce que je n'ai pas vu la plainte ».             

L’avocat affirme qu’il devrait en principe être auditionné et libéré pour laisser l'enquête suivre son cours. Mais, dit-il, les autorités ont préféré garder à vue le DP de Abba Garde. « Mon client n'est pas un vulgaire monsieur. On ne peut pas le garder à vue et l’éjecté des locaux comme cela », a-t-il dit.

Selon, Me Allahta Amos, le plaignant reproche à son client de l’avoir diffamé. Il rajoute « On ne pourrait pas garder à vue un journaliste pour diffamation. Il y a là une intention de museler mon client, de le faire peur, de l’intimider pour qu'ils n'écrivent plus ».

Pour Me Allahta Amos, ce n'est pas la personne du plaignant qui est en cause, mais sa qualité de ministre du Pétrole qui aurait été à l'origine de l’article. Toujours selon l’avocat, lorsqu’on est un homme public, on a obligation de rendre des comptes. Et les journalistes peuvent relayer ce que cet homme public fait dans l’exercice de sa fonction pour que demain il réponde de ses actes, a-t-il rajouté. « C’est un recul démocratique. Nous sommes repartis dans la dictature où règne la pensée unique et où il ne faut pas dénoncer ».                      

Me Allahta Amos qualifie cette mise en garde d'inédit qu'on convoque quelqu'un sans lui dire l'objet de sa plainte. Et qu'il n'ait pas accès à cette plainte. « C'est dommage d'être dans une transition qui veut museler la presse, c’est inacceptable ».

Noël Adoum

Le président du Parti du Parti Socialiste Sans Frontière (PSF) Yaya Dillo Djerou Betchi a animé une conférence de presse ce jeudi 02 février au siège son parti dans le 7e arrondissement de la ville de N'Djamena. Il a dénoncé la répression du 20 octobre, la mauvaise gestion de la transition, et a donné un délai d'un mois aux autorités pour libérer les manifestants arrêtés le 20 octobre dernier. Reportage.

C’est en présence de plusieurs journalistes et des militants de son parti que la conférence a démarré à 12h30 par des mots durs de M. Dillo. « La répression sanglante du 20 octobre 2022, appelé « jeudi noir », a endeuillé et continue d’endeuiller l’ensemble du peuple tchadien, touché dans son tréfonds par l’ampleur et l’inhumanité de ce génocide, de cette tuerie des masses par une junte brutale et sauvage ».

Selon M. Dillo, plus de 300 de ses camarades ont été massacrés de manière lâche, des milliers des personnes ont été séquestrées et torturées chez elles sauvagement, plusieurs centaines des personnes ont été jetées dans le fleuve, plus de 1500 personnes ont été portées disparues, Il donne des chiffres en appui à sa dénonciation, 1230 personnes ont été déportées vers les geôles de la junte de manière extrajudiciaire contrairement au chiffre de 600 personnes annoncé par les officiels de la junte. 47 personnes parmi les prisonniers transférés à Korotoro sont mortes en cours du trajet à cause des tortures, de la soif et de la faim volontairement imposées, a-t-il déploré.

Parmi toutes les personnes arrêtées ou portées disparues, nombreux sont des enfants mineurs. Voilà la vraie version de la tragédie humaine du jeudi noir, dit-il.  « C’est un génocide planifié, organisé et exécuté selon un plan machiavélique pour diviser, opposer le Nord et le Sud, les musulmans et les chrétiens ». Cette épuration régionaliste visait essentiellement les populations chrétiennes ressortissantes du Sud du pays. « Nous ne devons pas avoir peur de dire cette vérité », a-t-il dit. Il poursuit, « les renseignements généraux, l’Agence Nationale de Sécurité (ANS) et la direction générale de la Garde Nationale et Nomade du Tchad (GNNT) sont les principaux instigateurs de ces massacres odieux ».

Aussi, M. Dillo a dénoncé ce qu’il appelle parodie de justice. « Le PSF demande la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers » a-t-il affirmé. Il donne un délai maximum d’un mois à la junte pour libérer ces victimes injustement arrêtées, de les dédommager. Il demande d’arrêter et de traduire devant la justice internationale les vrais auteurs de ces crimes odieux. « Passé ce délai, le PSF s’activera à organiser de nouvelles contestations sur l’ensemble du territoire national. Le peuple tchadien ne doit pas lâcher devant l’injustice », dit M. Dillo

Il doigte les organisations et institutions africaines, notamment la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et le Conseil de Paix et Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA), et affirme qu’ils sont dérobés de leurs responsabilités.

Sur le chapitre des détournements, M. Dillo va plus loin en soutenant que c’est seulement un infime pourcentage des recettes des produits de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) arrive au Trésor public. La majeure partie est transférée sur des comptes comme des fonds privés. Le principe de l’unicité des caisses est allégrement violé, a-t-il déclaré.

Selon M. Dillo, la junte aurait conclu une convention secrète d’exploitation de la Douane tchadienne par l’entreprise de transit international BOLLORÉ. Cette convention prévoirait l’exploitation de cette principale régie financière du pays pendant au moins 5 ans contre le paiement par anticipation des recettes prévisionnelles de la Douane en deux ans.

Enfin pour Dillo, il est insolent et inhumain de prétendre soutenir un régime qui terrorise et tue sa population au nom de la lutte contre le terrorisme. « Le plus grand terroriste, c’est celui qui utilise les moyens de l’État pour massacrer sa population civile non armée. Tous ceux qui cautionnent et soutiennent cette junte criminelle sont en réalité les vrais ennemis du Tchad. Le protecteur du criminel est plus nuisible que le criminel lui-même ».

Noël Adoum

C’est, semble-t-il, la saison de taro ou « bogolobogolo » et carottes. Ces produits ont envahi les marchés de la capitale tchadienne, N’Djamena. C’est la période, disent surtout ceux qui raffolent de ce tubercule. La rédaction s'est entretenue ce jeudi 02 février 2023 avec deux vendeurs de taro et de carottes. Reportage.

La carotte est légume riche en bêta-carotène, un puissant antioxydant. Selon les spécialistes il ralentit le vieillissement et améliore la peau, la vue et le foie. Il apporte également à l'organisme une dose naturelle de nutriment qui lutte contre les maladies cardio-vasculaires, renforce les os et les dents. Le taro, lui, est une plante tropicale appréciée pour son tubercule alimentaire.

Oumar Abdelkerim Idriss est vendeur de taro. « Nous avons des taros qui viennent de Sarh et de Kélo. Dans un sac nous avons 6 à 7 tasses. Un sac coûte 6 000 F CFA . Je fais un bénéfice de 2 000 à 3 000 F CFA. Avec ce commerce j’assure les besoins quotidiens de ma famille », dit-il.

Oumar Ibrahim est également vendeur en détail de taro.  « Je prends un sac et je vends en détail de 100 à 5000 F CFA l’unité. Je fais un bénéficie 2000 F CFA », dit M. Brahim. Selon lui, avant les produits étaient cultivés sans engrais. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui les agriculteurs mettent trop de l’engrais, cela à des conséquences sur le produit. «  Les produits se décomposent trop vite. Ils ne résistent pas à la chaleur », dit-il.

Enfin, toujours selon le vendeur Oumar Brahim, avec la chaleur ce produit n'a pas de garantie d’arriver frais en cas de panne en route. Les commerçants courent le risque de perte totale. Au sujet de la carotte, M. Oumar Moussa affirme que ce légume vient de N’gouri, dans le Kanem. « Le sac coûte 12 500 F CFA. Je revends en détail 50 à 100 F CFA voire 250 F CFA attachés en petits grappe. Ma marge de bénéfice n’est pas énorme, mais Dieu merci, j’arrive à subvenir à mes besoins ».

Ousmane Bello Daoudou

Foullah Édifice vient de mettre fin à la série de 6 matchs sans défaites invaincues de Tout Puissant Élect Sport (TPES) lors de la 7e journée de la Ligue provinciale de Football de N'Djamena.  Un match qui s’est soldé sur le score de 1 but à 0 en faveur des oranges. Reportage.

Le classico de l'heure a opposé le richissime club du Tchad, Foullah Edifice au champion du Tchad, TP Élect Sport ce soir au stade Paris-Congo dans le 6e arrondissement de N'Djamena. Un match ouvert dans une ambiance euphorique avec des gradins pleins à craquer, majoritairement aux couleurs de Foullah Édifice. Les supporters de Foullah entonnaient la chansonnette, « c'est le temps de gagner, c'est le temps de marquer...Foullah, Foullah ».

L’arbitre a engagé les deux équipes dès 15h45 avec une domination folle du TP Élect Sport. À la 8e min, les adversaires avaient les nerfs tendus, le jeu a tourné un peu à la brutalité, les électriciens étaient toujours dangereux dans les relances. À la 31e min, Foullah revient dans le match. Malgré l'intensité et l'agressivité de deux formations, c'est sous le score de 0 but partout que l'arbitre Ousmane Abdelkerim renvoie les équipes à la pause.

De retour des vestiaires, l'intensité est le même, mais Foullah prend le dessus. À la 55e min, Frédéric du TP Élect Sport rate une occasion en or face au but, la balle est sauvée par le défenseur adverse. Les occasions se multiplient pour les deux formations, mais il a fallu attendre la 66e pour que Kerim Yaya, capitaine de Foullah Édifice ouvre le score sur une passe décisive de Bakhit. Après ce but, le champion du Tchad (TPE) est devenu méconnaissable. Dans les 10 dernières minutes, TP Élect Sport se réveille et créé une double occasion, mais le gardien adverse a répondu présent. C'est sur le score de 1-0 que le match a fin.

Zenaba Florence, présidente de l'Association Femmes anti-clivage et supportrice de Foullah Édifice est contentes de la victoire de son équipe. Pour elle, le football reste un facteur d'unité, de et de vivre-ensemble. « Tout ce monde réuni ce soir, c'est au nom de football. Ce sport n'a pas de limite géographique ni religieuse. Nous devons nous y investir pour que notre pays avance », dit-elle. Contrairement à Mme Zenaba, Yaya Mahamat supporteur d'Elect Sport dit être déçu pas par le résultat, mais la médiocrité, de l’arbitrage, dit-il, qui a permis à leur adversaire de gagner le match, « c'est honteux ce que l'arbitre à fait ce soir. Il y a eu plusieurs fautes, mais il n'a jamais sifflé. C'est dommage qu'on s'incline facilement. Cet arbitre ne doit plus arbitrer un match. Il est nul ».

Tokomon Madjiadoum, entraîneur titulaire du TP Elect Sport dit que son équipe est sereine malgré la défaite. « Nous ne sommes pas une équipe invincible, la preuve aujourd'hui on nous a battus. Maintenant, il faut savoir se relever. On va le faire dès le prochain match », a-t-il confié à notre micro.

Du côté de l’équipe gagnante, la joie se lisait sur les visages des joueurs, des entraîneurs et même du président du club, Brahim Foullah Wang-Laouna descendu des tribunes pour féliciter son équipe. Gaimon Gaimon, deuxième entraîneur interrogé, affirme, « nous préparons à chaque fois le match selon la taille de l’adversaire », a-t-il confié. Il ajoute, «au début du match ça été compliqué, mais nous sommes revenus renverser la vapeur », a-t-il expliqué.

Abderamane Moussa Amadaye

Sélectionné officiellement le 13 janvier dernier par la délégation générale du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le dessin animé de Salma Khalil intitulé « Reine du Guera », un film adapté d’un conte et qui incarne les valeurs ancestrales a été retenu dans la catégorie animation. Interrogé par la rédaction, Salma Khalil répond. Reportage.

Talentueuse polyvalente, Salma Khalil est à la fois artiste peintre, photographe, infographiste, écrivaine, animatrice et géographe de formation. Son œuvre retenu par FESPACO est un film animation de 1h : 07mn intitulé la Reine du Guera et scindé en deux parties.

La première partie traite de la route de l'eau « ourate oumaï » en langue du Guera tandis que la deuxième partie, c'est la route d'Abtouyour « ourate Ratcheng ». Selon elle, « la Reine du Guera » c'est un dessin animé qui a commencé avec une aventure pour le projet depuis 5 ans.

Le contenu est un récit, un conte qui a été raconté dans les années 1980 par sa mère Khadidja. Salma a commencé sa technique d'animation avec ce thème car le conte raconté par sa mère a attiré son attention. Ce conte parle de la magie, de la jalousie et la force de l'être humain à lutter pour sa liberté.                           

Le conte est l'histoire d'une jeune fille qui s'appelle Dounlassi, qui habite dans un village situé au cœur de l'Afrique centrale dans le Guera. Cette dernière devait aller chercher de l'eau au coucher du soleil car sa mère était malade et qu'elle ne pouvait pas l'accompagner alors elle était partie toute seule. En route, elle a rencontré Colima la fille d'un redoutable sorcier du nom Melleng. Colima partait pour une rencontre chez le chef du village parce que le fils du Roi Doubal devait se marier. Celle qui se marierait avec le fils du Roi aura du pouvoir parce que dans la culture ancestrale du Guera, les femmes ont un pouvoir. Elles sont impliquées dans le culte de Margaye et ont un rôle important dans la société. Kolima voulait absolument être l'épouse du fils de Roi parce que ça fait des siècles que les sorciers cherchaient le pouvoir et ils ont trouvé un moyen en commençant par écarté un à un ses rivales. Le fond de ce conte c'est de garantir notre liberté et protéger nos valeurs.                        

Pour Mme Salma Khalil, le début était difficile, car elle a commencé par l'écriture, le scénario, l'enregistrement de son. Venant d'une famille artiste, elle a contacté ses frères Abdelnassir qui a joué le rôle du sorcier tandis que Rislane a fait la narration. Elle a ensuite eu l'appui de sa petite sœur Bouchra qui a chanté la chanson du film en langue locale et enfin l'appui de son père qui l'a orienté. L’appui du père est essentiellement basé sur la philosophie, la sagesse et les légendes margayes ancestrales, la proposition du nom de personnage principal Dounlassi ainsi que l'interprétation du texte de français en « Bidia ». Sans oublié l'appui de son époux sur les matériels techniques. Elle affirme que ça n'a pas été facile mais elle a pu réaliser cette œuvre grâce à l'accompagnement de sa famille dans cette aventure. Elle ajoute que depuis son enfance, elle regardait des dessins animés de Tom and Jerry et autres de Wall Disney. C'est ce qui l'a motivé à réaliser son projet.

Salma Khalil va concourir pour la catégorie animation avec 16 autres dessins animés du 25 février à 04 Mars 2023 à Ouagadougou au Burkina-Faso.

Sélectionné officiellement le 13 janvier dernier par la délégation générale du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le film “Amchilini” ou Choisis-moi de Allamine Kader a été retenu dans la catégorie documentaire long métrage. L'équipe d'Ialtchad a passé le micro au réalisateur documentariste Allamine Kader. Reportage.

Le film Amchilini « Choisis moi » a été sélectionné au grand festival biennal Fespaco de Ouagadougou qui aura lieu du 25 février au 04 Mars. Le réalisateur documentariste, affirme que le film a été retenu parmi plusieurs chefs d'œuvres au niveau d'Afrique et de la diaspora. Le Comité a reçu au total 1200 films dont 170 films retenus et parmi les 170 films 14 sont sélectionnés dans la catégorie documentaire dont « Amchilini » pour le grand prix étalon d'or de Yenenga documentaire. M. Allamine Kader se réjouit de l'avancée de notre cinéma tout en disant que c'est une prouesse pour la jeunesse tchadienne.  Il se dit fier de sa réalisation, une fierté pour toute la jeunesse tchadienne.

« Amchilini » ou « choisis moi » est l'histoire autour d'un mariage traditionnel qui s'est passé il y a très longtemps depuis plusieurs années comme dans les contes de fées et reste toujours d'actualité jusqu'à nos jours dans nos villages reculés. Amchilini est appliquée dans un village Boutalfil de son ami d'enfance actuellement chef de canton dans la province de Hadjer Lamis.

M. Allamine Kader souligne les signaux qui indiquent dans ces villages notamment le manque de pluie, la rareté des récoltes, les maladies qui déciment les animaux et les êtres humains car les gens vivent dans une précarité au village et là les sages responsables du village indexaient les femmes en union libres (célibataires) d'être à l'origine de ce grand malheur. Il ajoute, pour conjurer ce mal, il faut organiser Amchilini afin d'avoir la bénédiction divine. C'est un moment où ces femmes célibataires doivent choisir un mari en public. Cette problématique du genre avec les nouvelles technologies, l'émancipation, l'égalité de l'homme et de la femme qui a atteint également les femmes au village, a-t-il martelé. Et c'est pour la première fois que la femme prend la parole en public en disant j'accepte à certaines conditions qu'il n'y est pas des moqueries, de tortures, d'injures dans le foyer. Car à l'époque devant l'assemblée la femme n'a pas droit à la parole, elle est soumise et accepte les décisions de l'homme. Aujourd'hui elle est en train de prendre sa place dans la société en parlant devant l'assemblée.

Allamine Kader déclare que les difficultés rencontrées sont énormes car la réalisation du film et le financement pour les recherches comptabilisent 4 ans de dure labeur. Il ajoute, qu'ils ont travaillé dans des conditions difficiles sans aucun financement. Il félicite le travail abattu par la production tout en saluant le « Toumaï film production » de Moussa Tidjani, « YN la cuisine aux images » de Baptiste en France et d'autres films du continent qui ont contribué à l'aider pour que le film se réalise. Allamine Kader appelle le président de transition à mettre un fond d'aide à la création à la cinématographie qui peut aider les cinéastes car plusieurs jeunes talentueux qui ont de scénario mais n'ont aucune orientation pour avoir le financement.

L'avant-première de la diffusion du film est programmée pour le 15 février à l'Institut Français du Tchad et la sortie officielle de la 28e édition cinématographique se tiendra du 25 février au 04 mars 2023 au Burkina-Faso.

Noël Adoum

Présenté Samedi dernier à la bibliothèque nationale, Mahamat Moussa Absakine Gadaya explique le sens de son livre intitulé “Le Département de Mangalmé est-il le Turc de son histoire politique ? ». Dans ce livre l'auteure fait le flash-back sur « la révolte des Moubi » contre l'injustice tout en soulignant les conflits agriculteurs-éleveurs qui ont ensanglanté le département de Mangalmé en 2022. Reportage.

Le livre "Le Département de Mangalmé est-il le Turc de son histoire ?” composé de 111 pages est scindé en 4 chapitres notamment la présentation générale de la province du Guera, la problématique du retard du développement de département de Mangalmé, les tentatives des solutions relatives aux problèmes de développement et les figures emblématiques originaires du département de Mangalmé et leurs apports dans le développement et la consolidation de la paix.

L'auteur affirme, cet ouvrage met en exergue les questions essentielles afin de connaître l'histoire politique, économique et culturelle de Mangalmé qui est l'un de département du Guera. Il relève qu'il s'est focalisé sur le contexte historique marqué par la « révolte des Moubi » qui a complètement plongé ce département dans un dédale Politique et économique. Depuis cette révolte les Moubi faisaient face à des moments difficiles d'où ils assistent à un drame qui a causé la perte des vies humaines, a-t-il déploré. Il ajoute que, « la révolte qui était au début une lutte contre l'injustice imposée par le pouvoir central a pris une autre tournure ». Selon lui, cette révolte a nourri les germes d’un conflit interne qui s'est soldé par un clivage social entre les Moubi. Dès lors, Mangalmé a porté sa croix à cause de la mésentente entre ses fils, l'analphabétisme, le faible investissement du gouvernement, l'absence d'un cadre de concertation et de réflexion et souvent le comportement radical de la population contre l'autorité de l'État.

Aussi, dans son livre, l'auteur a cité deux éléments qui sont les causes internes et externes de la révolte des Moubi en 1965. Parlant des causes internes, l'auteur déclare que plusieurs habitants de Mangalmé ont quitté leur village pour le Soudan, le deuxième élément remonte de la mésentente des Moubi entre eux et la dislocation des cantons en 3 parties par le président François Tombalbaye, le troisième élément c'est le refus catégorique de l'école des habitants de Mangalmé. Les causes externes quant à elles relèvent de la question de l'État qui considère le département de Mangalmé comme un département des opposants.

M. Mahamat Moussa Absakine Gadaya conclu que la page de la couverture du livre est de couleur noire tout simplement parce que c'est dû « au sang coulé depuis la révolte des Moubi en 1965 jusqu'aux conflits agriculteurs-éleveurs de 2022 qui ont fait plus de 100 morts ». Il appelle les agriculteurs et les éleveurs à vivre dans l'harmonie comme avant.

Noël Adoum

Le Bloc Fédéral a organisé ce 28 janvier une conférence-débat sur le thème, « Les enjeux fonciers des zones économiques spécialisées dans le contexte du référendum en faveur d'un Tchad fédéral ». Reportage.

Le Centre d’Études et de Formation pour le Développement (Cefod) a servi de cadre d'échange de cette conférence-débat. C’est en présence de plus d'une cinquantaine de participants que le débat a été ouvert. Le panel était composé de 5 leaders politiques et de la société civile. Il s'agit de l'ancienne ministre Mme Lucie Béassoumda et présidente du Parti pour la Démocratie et l'Indépendance Intégrale (PDI), de Bédaou Oumar Caman membre du Bloc fédéral, de Baniara Yayona porte-parole de ce bloc et de Noubathessem Jonathan.

m. Bédaou Oumar, estime qu'il faut nettoyer le système mis en place par le défunt Maréchal Idriss Deby Itno. Selon lui, les Itno ont instauré un système nuisible à abattre. Et qui depuis l'arrivée du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) au pouvoir, les proches au régime se sont livrés à l'accaparement des terres. « Aujourd'hui, ils le font avec des fusils. Ils veulent donner des espaces à des expatriés, quand ces derniers vont partir, ils les prendront pour l’offrir aux leurs », dit-il. M. Oumar estime que le pétrole du Tchad n'a servi qu'à acheter des armes sans servir la population locale moins encore les Tchadiens. « La solution au problème du Tchad, c'est le fédéralisme », a-t-il déclaré.

Mme Lucie Beassemda soutient qu'ils sont réunis pour débattre sur la question des zones économiques spécialisées créées par le gouvernement de transition dans un contexte où le pays prépare le référendum sur la constitution et la forme de l'État. Elle estime que la création de cette zone à des impacts sur les populations à Moundou. Elle estime que cette question n'est pas une priorité, c’est un processus d'accaparement ne respecte pas la loi. « Il faut un processus qui implique la population et qui prenne en compte aussi l'impact environnemental. Ces deux conditions ne sont pas réunies. Il y a un forcing des partenaires pour installer manu militari les industries ». Toujours selon elle, le nouvel organe pour l'organisation de référendum est biaisé, « on a mis d'abord la structure en place et nous avons appris que le processus est en marche. Cela ne respecte même pas l'esprit du DNIS qui devrait être égalitaire ». Elle signale qu'ils ne vont plus se laisser faire, « désormais nous engageons le débat et cela ne va pas s'arrêter là ».

Pour Baniara Yoyana, porte-parole du bloc, des actions de terrain seront menées pour que les Tchadiens comprennent le jeu du régime. Les Tchadiens sont fédéralistes, même le Tibesti est marginalisé, ses terres sont convoitées pour être accaparées. Aujourd'hui, cette province veut aussi le fédéralisme, dit-il. Des campagnes de sensibilisations seront faites sur l'ensemble du pays, dans toutes les langues pour que la population puisse décider de son devenir, a rajouté M. Klamong So Nguétour, secrétaire général de l'Union pour la République Démocratique au Tchad (URDT), « la fédération correspond aux réalités du pays. Le système néocolonial imposé par la France est le cancer du Tchad. Tous les régimes qui se sont succédé ont perpétué ce système où un seul clan profite sur le dos des autres. Il faut passer au fédéralisme, pour éviter le pire », dit-il.

Abderamane Moussa Amadaye

Ce Samedi 28 Janvier 2023, s'est déroulé un concert spéciale Slam sous le thème “Parlons de tout et de rien” dans la salle de conférence de la Maison de la Culture Baba Moustapha dans la commune de 4e arrondissement de la ville de N'Djamena. Reportage.

C'était en présence d’une grande foule dans la salle que les quatre guerriers slameurs et leurs compagnons ont presté sur le podium plusieurs thèmes à savoir : l'amour, le vivre-ensemble, la sensibilisation des étudiants et la dénonciation.

Pour le slameur Tanzy Larime, le slam n'est pas connu par le public tchadien, cette journée sert à révolutionner le slam afin de pousser le public à aimer cet art. Pour lui, le slam est un art pour véhiculer le message de sensibilisation pour la construction d'un Tchad meilleur afin de vivre en harmonie car à l'international, le slam est vraiment connu. Il n'y a aucun soutien pour les slameurs qui représentent le Tchad à l'international car les slameurs investissent leurs propres moyens pour se déplacer, a-t-il déploré. Il ajoute que les slameurs tchadiens ont le projet d'organiser des ateliers en écritures pour voir les jeunes tchadiens s'intéresser au slam. Il conclut qu'un slameur c'est celui-là qui voit les choses et les dénoncent car il ne peut pas être complice.

Le président du Collectif Tchad Slam Dieu Merci Protège quant à lui affirme que le slam au Tchad se porte bien parce que le niveau des slameurs tchadiens ne fait qu'augmenter car beaucoup des jeunes tchadiens transmettent les messages sur tout ce qui ne va pas, sur l'actualité, le message de joie, de vivre-ensemble et le message pour interpeller le gouvernement, l'opinion internationale. Il ajoute que le slam tchadien se porte merveilleusement bien. Selon lui, le slam est une culture oratoire car on écrit de la poésie récital tout en la partageant au public pour qu'il déclame.

Rappelons que durant ce concert, les slameurs ont dénoncé à travers leurs slams les évènements douloureux du 20 octobre qui ont fait plusieurs morts. Le collectif slam compte lancer des grands événements pour les slameurs dans les jours à venir. Il appelle tous les jeunes passionnés de cet art à s'inscrire à ce collectif qui se trouve dans la maison des jeunes de Chagoua là où se déroule l'entraînement.

Noël Adoum

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