Reportage

Reportage (1382)

Le festival culturel Dary se poursuit au palais des Arts et de la Culture à Diguel dans le 8e arrondissement. Ce 3 janvier la province du Mandoul est à l'honneur. Des sculptures en bois et des produits sont exposés au public. Reportage.

Après Tibesti, aujourd'hui c'est au tour de la province du Mandoul de présenter ses variétés culturelles aux Tchadiens. Selon Djobaye Madjoumgaye, le Mandoul est une province qui produit des artistes depuis la nuit des temps. Elle est une région artistique par excellence, a-t-il expliqué. Aussi, il affirme que sa province dispose aussi des produits locaux consommables divers et variés, dit-il.

Selon M. Djobaye, le nom Mandoul en langue locale signifie « le coin des artistes ». Il explique que les objets d'arts et plus précisément la sculpture en bois sont faits depuis leurs aïeux et ce savoir est transmis de génération en génération, a-t-il renchéri. « Dans le temps ancien, on utilisait le bois pour le transformer en des divinités, des tam-tams, etc. Et aujourd'hui nous en fabriquons d'objets d'arts pour exprimer notre talent ou décrire un fait », a-t-il confié. Sur la question de la valorisation de ces objets, il affirme qu'il y a des difficultés parmi lesquelles, «la vente locale de nos objets sont un véritable problème, plusieurs personnes ignorent leur valeur et en plus, au Tchad nous n'avons pas des expositions culturelles pour l'art afin d'attirer les touristes », a-t-il exprimé. Il estime que le pays pourra créer des emplois en valorisant la sculpture de bois et attirer plus de touristes, « ce ne sont pas les ressources humaines qui en manquent », dit-il.

De plus, M. Djonabaye a parlé aussi des produits locaux, « nos richesses culinaires », dit-il. Parmi lesquels le poids de terre très souvent transformé en farine pour la bouillie, le couscous, etc. Selon lui, ce produit est l'une des spécialités de la région. Il soutient que le poids de terre est riche en vitamine A, en calcium en en sélénium. Il cite également le riz, le beurre de karité et le miel, « ce sont tous des produits consommés dans le Mandoul et dans tout le pays. Ils font notre fierté et celui du Tchad », dit-il.

Le Festival Dary se poursuit jusqu'au 21 janvier au palais du 15 janvier. Des activités artistiques, culturelles diverses et variées sont produits chaque jour.

Abderamane Moussa Amadaye

Au festival Dary, le Mayo Kebbi Est (MKE) est en haut de l’affiche en ce début de soirée du 30 décembre 2022 au palais des Arts et de la culture avec ses différentes cuisines et danses de la région. Quatre danses sur scène et deux repas traditionnels dans les assiettes. Reportage.

C’est dans une soirée haute en couleur que des filles et des fils du terroir ont démarré la cérémonie dans un enclos bien limité par garde fous que les ressortissants de ce coin du pays et des festivaliers sont venus applaudir les des MKE. L’entrée en scène des danseurs au rythme des danses du pays Massa a fait chavirer les participants.

Selon Abdelrassoul Harakail Bara le MKE a présenté aujourd'hui 5 danses. Il y a ADÉLË, une danse féminine exécutée en période de fin de récolte pour célébrer l'abondance. Après cette danse, c’est la danse Doumraï. Elle est dansée pendant la saison pluvieuse en cas de rareté pour faire appel à la pluie pour obtenir des bonnes récoltes. Il a aussi la danse Inawa, elle est pratiquée au moment des mariages pour ovationner de joie le couple. Il ajoute la danse Dagala, qui toujours selon M. Harakail Bara est une danse de deuil pour immortaliser la mémoire d’un mort, surtout un vieillard et suspendre les activités festives. Elle marque la fin de deuil. Enfin, il y a la danse Algaïta qui symbolise le pouvoir de chef de canton pour exprimer son pouvoir.

En plus des danses du Mayo Kebbi Est, il y a la case, elle est unique en son genre à travers le monde. Elle est appelée « LÉLEUK Case Mousgoum ». C’est une case pour scruter l'ennemi de loin quand lorsqu’on est au sommet. Selon M. Lassou Léonard Lifond, dans le Mayo Kebbi tout est patrimoine.  « Nous avons les objets d'art pour la pêche, pour la chasse, mais aussi pour la guerre et les minerais », dit-il. De plus, il y a un petit tronc d'arbre appelé prison si une personne commet une faute, on attache ses pieds à ce tronc pour le punir.

Pour finir, le Mayo Kebbi a présenté sa boule rouge appelée « Djigari » avec la sauce des poissons secs qui est  « Doufouni  », plus le Garlaka qui est préparé avec la farine du riz écrasé à la pierre. « Marta » sauce qui n’a ni cube Maggi ou condiments. Bref, la soirée était très riche en couleurs avec la présence des cadres de la région dans la diversité ethnique de cette province.

Ousmane Bello Daoudou

La province de Dar Sila a présenté ce jeudi 29 décembre en après-midi son menu du jour et ses danses du terroir au palais des Arts et de la Culture dans le 5e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena. reportage

Il est 17h passé lorsque des danseurs dans leurs tenues traditionnelles, boubous blancs ont formé un cercle autour d’un tam-tam et la danse a commencé dans une ambiance de tonnerre entouré par le public est venu pour la circonstance, enfants, jeunes femmes et hommes dans une mixité sociale de toutes les provinces. Pour joindre l'utile à l'agréable, nous avons fait parler les plus anciens.

Le premier participant, Abcoba Ibrahim Abdallah soixante ans révolu explique les différents produits exposés.  « Nous les avons cultivés au Dar Sila  », il y a le leya, arachides mascri, le miel, etc. À l'époque, dit-il, nos grands-parents utilisaient comme sucre pour faire le thé. De plus, il y a le adass, ce produit contribue à l'augmentation de globules rouges qui joue le rôle de fer dans l'organisme. Il y également le Kebkébé qui est un produit qu'on utilise durant le mois de ramadan. Pour finir, il y a le piment appelé « roudjale choutono », (traduction libre : les hommes sont devenus fous » qui a le vertu de rendre les guerriers braves lors des guerres.

Le deuxième à parler, s’appelle Mahamat Abdoulaye Moussa. Il cite les différentes formes de danses. Il y a dit-il,  le Rachad, Nougara, Douwet, Assirni mandouya, Masalite, Cangan et Tambal.

Il soutient que la danse Rachad est unique au Tchad. « Cette danse est la plus ancienne, elle a 200 ans avant la colonisation. Elle est dansée pendant les moments des fêtes », dit-il. Il affirme que cette danse est exécutée pour montrer au grand public qu’elle n’existe nulle part.

Enfin, Fatime Ahmat Souleymane a préparé la sauce des os mélangés aux haricots et ces ingrédients comme ouché barra, irré, loké et la viande de téné appelé encore dans le Dar sila le Damkour.

Ousmane Bello Daoudou

Suite à son arrestation à domicile au quartier Paris Congo ce 26 décembre dernier par les services de renseignements, le Parti Front Populaire pour le Redressement (FPR) exige la libération de son président Abdelkadre Mahamat alias Baba Ladé dans un communiqué publié rendu public hier. La rédaction a rencontré le coordinateur général (CG) du parti Dr Kimitene Ezept Valmo. Reportage.

Dans un communiqué rendu public hier, le FPR s'est indigné par l'arrestation de son président et exige sa libération immédiate sans condition. Le CG du FPR déplore cette arrestation, il était surpris. Cette arrestation, dit-il, a stupéfait les militants. Ils ne s'attendaient pas à l'arrestation de leur leader. Les conditions de son arrestation les ont outrés parce qu’elle ne respecte aucune procédure de droit, a martelé le coordonnateur. Il aurait aimé qu'il ait une procédure dans les règles de l’art notamment avec un mandat d'arrêt sur laquelle il peut répondre et comparaître. Il considère cette arrestation d'arbitraire parce qu'elle bafoue le droit et les procédures judiciaires.

Le coordonnateur et les militants ignorent, disent-ils, les raisons de l'arrestation de leur chef, ils attendent que les autorités expliquent les raisons qui ont fondé cette arrestation. Il ajoute enfin qu'ils ont eu les nouvelles de leur président au premier jour de son arrestation, mais depuis lors, ils n'ont reçu aucune nouvelle de lui parce que les autorités ont rompu les contacts. Ils demandent la libération de leur leader le plus rapidement possible. Une demande qu’il adresse directement au président de transition en soutenant qu’il doit consolider la réconciliation et  s'impliquer personnellement pour libérer le leader du FPR Abdelkadre Baba Ladé afin qu’il regagne sa famille biologique et politique.

Noël Adoum

Au début du mois de décembre, le prix de la tomate a flambé dans les différents marchés de la capitale tchadienne, N’Djamena. Au moment de publier cet article, le prix a baissé. Ce légume saisonnier a ses bienfaits. Tomate ou Solanum lycopésicum, elle est souvent considérée comme un légume pourtant c'est un fruit d'un point de vue botanique. Elle est généralement cultivée dans les zones humides partout au Tchad.  Ialtchad Presse a fait un tour dans les marchés pour vous entretenir de la tomate. Reportage.

Adoum Abdelkerim cultivateur de la tomate explique, « nous transportons la tomate depuis le Lac Tchad, Nous aménageons le terrain puis le tracteur vient labourer ensuite nous semons les graines, après la semi, nous mettons de l'engrais, le temps mis est de deux mois et 10 jours, parfois 3 mois, mais nous manquons d'engrais. Nous les achetons au Cameroun ou au Nigeria. Ils nous coûtent cher. Pour un champ, il faut plusieurs sacs d'engrais. Et un sac varie entre 40 000 à 45 000 FCFA », dit-il.

Ibrahim Issac cultivateur du même produit rencontré dans un marché de la place, il affirme qu’il cultive aussi dans la zone du lac-Tchad. Il transporte ses produits à N'Djamena pour les vendre aux grossistes par caisses. Sur place dans la zone cultivée personne n’achète la tomate, dit-il. « Après la récolte et la vente, je fais le calcul de toutes les dépenses pour faire sortir les bénéfices. D'après lui cela dépend de temps et varie de la situation »,affirme le producteur. Il souligne le même problème l’accès aux engrais est compliqué et cher. « Nous demandons aux autorités de faciliter l'accès et l'achat de ces produits pour augmenter la production ».

Fatimé Adoum est vendeuse de tomate,  « cela fait 12 ans que je vends ce fruit. Lorsqu'elle est chère nous achetons une caisse à 20 000 F voire même plus, mais pour le moment le prix est abordable. Je vends une caisse par jour et je fais un bénéfice de 3 000 F.

Pour la vendeuse Noudji Denise, cela dépend de l'engouement du marché. « Je suis une vendeuse ambulante. Je vais de quartier en quartier pour vendre une caisse, mais la police municipale ne nous laisse pas respirer », dit-elle.

Une autre vendeuse Khadidja Daïrou soutient,  « je suis entrée dans cette activité il y a 5 ans. Je vends 3 à 4 caisses par jour. Grâce à cette activité, je nourris mes orphelins. Nous payons la location de la chambre et satisfaisons à nos besoins naturels ».

L’industrie de la tomate crée du travail. C’est des conducteurs des mototaxis appelés « cladomens ». Ils s’occupent du transport des produits. Il disent être satisfaits de leur travail. Selon eux, chacun fait de 5 à 10 tours par jour. Et  le prix du transport varie par rapport à la distance. C’est entre 500 à 1000 F CFA.  « Nous gagnons notre vie avec la tomate ».

Enfin, les acheteurs trouvent que les prix ont chuté. Avant, il n'y avait pas le tas de 250 F CFA sauf celui de 500 F CFA. Pour le moment la tomate est partout et à la bourse des ménages pauvres. La tomate est un fruit riche en fibres, en vitamine, et en minéraux comme le fer, le calcium, le zinc ou encore magnésium. Elle est aussi une star des sauces, des jus et des salades. Elle a beaucoup des bienfaits sur la santé. Elle permet de lutter contre le cancer, le diabète, l'hypertension artérielle. Elle est une arme et un alliée de la minceur. Aussi, elle protège la peau, facilite la digestion, elle est aussi un puissant antioxydant contre le vieillissement. En plus de ces bienfaits, les apports nutritionnels de la tomate sont excellents. Et en consommer une fois par jour ou plusieurs fois par semaine est bénéfique pour le bon fonctionnement de l'organisme.

Ousmane Bello Daouda

Deux mois après la manifestation du jeudi 20 octobre dernier appelé souvent « jeudi noir » par les militants de la société civile et des partis politiques. Des militants du Collectif des Actions Citoyennes Wakit Tamma réapparaissent ce 27 décembre par une déclaration afin de continuer avec des actions de grandes envergures dans les jours à venir. Reportage.

C'est après-midi quelques membres du Collectif des Actions Citoyennes Wakit Tamma à sa tête l'un des leaders Ordjeï Abderahim Chaha sont sortis de leur silence pour faire une déclaration sur la politique française au Tchad et la succession dynastique du pouvoir. Il déclare qu'ils ont perdu des militants, des frères et des amis à qu’ils leur rendent hommage à tous les combattants de la liberté, ceux qui ont combattu pour la cause de leur pays afin de renaître la démocratie au Tchad. Pour M. Ordjeï, il faut que le peuple se prépare pour manifester afin de changer le pays, le peuple tchadien est privé de tout s'exclame t'il. Ainsi, il appelle les jeunes à les rejoindre afin de lancer des nouvelles actions des grandes envergures pour le changement au pays. Car sans le changement, il n'y a pas d'espoir et sans le changement notre vie quotidienne et sociale ne changera pas parce que les autres ont pris ce pays en otage.                 

Selon M. Ordjeï, les détenteurs du pouvoir sont là grâce à la France. Il rapporte que l'ambassade de France au Tchad a affirmé que, « même s'il y aura 1000 morts, la France souttiendra le pouvoir en place », et le 20 octobre la France a passé à l'acte. Il ajoute que les forces de l'ordre par la bénédiction de la France ont tué plusieurs manifestants. Il poursuit ensuite, « notre malheur c'est la France. Car cette dernière a mis un pouvoir dynastique au Tchad ». Selon lui toujours, au Tchad, c'est la France qui choisit le président, le premier ministre et même la formation du gouvernement. Il faut que le peuple se libère car tous les tchadiens sont victimes de cette injustice. Il explique que la France à travers ce régime cherche à tout faire pour soumettre le peuple tchadien dans cette succession dynastique. Il n'a pas manqué de donner l'exemple de certains pays qui se sont libérés de la France notamment la République Centrafricaine, le Mali et le Burkina Faso. Pour Ordjeï, il faut que la jeunesse tchadienne ose afin de se libérer du néocolonialisme français. Dans un pays pétrolier comme le Tchad, nous n'avons pas l'électricité, aucune industrie. C’est la volonté de la France de maintenir le peuple tchadien dans la pauvreté et monter les uns contre les autres. M. Ordjeï Abderahim Chaha lance un appel au peuple tchadien à sortir massivement au jour J pour déguerpir la France du Tchad comme l’ont fait la Centrafrique, le Mali et le Burkina Faso. C'est à nous de mettre un terme à la politique française en Afrique a-t-il conclu.

Noël Adoum

2022 a été marquée par les massacres de Kouri-Bougoudi dans la région de BET, la répression violente des manifestants du jeudi 20 octobre appelé communément «jeudi noir», des conflits intercommunautaires et agriculteurs- éleveurs. Notamment ceux d’Abéché, Faya, Sandana, Danamadji, Léo, Mangalmé et Krim-Krim et des enlèvements contre rançon dans la zone méridionale. Quelques représentants des organisations des Droits de l'Homme donnent leur bilan, c'est le cas du Président de Fédération Internationale des Droits Humains pour la Zone CEMAC (FIDH) et l'Alliance Tchadienne Universelle pour la Défense de Droit de l'Homme (ATUDDH). Reportage.

Selon les Associations de Droit de l’Homme (ADH), le bilan 2022 en matière des droits humains est lourd. Il y a les massacres de Kouri-Bougoudi dans la région du Borkou Ennedi Tibesti (BET), les enlèvements contre rançon  dans le Mayo-Kebbi et le Logone Oriental avec des dizaines des personnes enlevées dont un proviseur du lycée retrouvé mort, des manifestants sont tués, certains sont arrêtés et déportés à Korotoro, et l'audience foraine qui a eu lieu à la prison de haute sécurité de Korotoro sans la présence des avocats, des médias et même des familles de victimes. La remarque faîte  sur les affrontements intercommunautaires et agriculteurs-éleveurs ont montré, selon ces associations, que le Tchad est presque dans l’état de nature là où l'homme devient un loup pour son prochain.

Pour le Secrétaire Générale de L'ATUDDH Acheikh Ben Saïd, la situation de Droit de l'Homme au pays est inquiétante. Il a déploré le nombre des morts et des blessés sur l'ensemble du territoire. Il a cité les évènements de Sandana, de Léo, de Danamadji, de Krim-krim, de Mangalmé, etc.

Idem pour le président de FIDH Dobian Assingar qui parle d’année d'épreuve éprouvante parce que le mal est partout à la porte de chacun et de tous. Beaucoup des vies humaines sont emportées, des centaines des blessés et des milliers des déplacés « comme si cela ne suffisait pas, est venu ajouté la violente répression des manifestants jamais connus dans le pays », a-t-il dit.

Le bilan de tension intercommunautaire au Tchad indique une courbe en hausse par rapport à l'année précédente selon la statistique du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. Selon le dernier décompte de 9 octobre, au moins 36 cas des violences intercommunautaires ont été enregistrés dans le pays. Sur les 36 cas, il y a 20 au Sud, 5 à l'Est, 5 au centre, 5 au Lac et 01 au Nord avec une forte proportion de 90% pour la gestion des ressources naturelles. Le sud du pays enregistre 56% des cas des conflits à cause de son climat plus clément et sa végétation abondante qui attire les bétails et le fait qu’il soit une grande zone de transhumance, c'est pourquoi les conflits se localisent dans cette zone. Il poursuit que le bilan le plus meurtrier de ce conflit a été observé à Kouri-Bougoudi où une altercation entre les orpailleurs a fait plus de centaines des morts et plusieurs blessés. Et le dernier conflit dramatique s'est déroulé le 30 septembre dernier à  Mangalmé dans le Guera où plus d'une vingtaine de personnes ont trouvé la mort.

De plus de ces conflits ont eu lieu 2 semaines après la fin du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) où les Tchadiens avaient espéré la paix au pays, « s’est rajouter la violente répression de 20 octobre jamais connu dans l'histoire avec des centaines des morts et des blessés pour des raisons incompréhensibles. Alors pourquoi tout ça ?», s’est indigné M. Assingar.

En termes de bilan, les affrontements intercommunautaires ont fait dans l'année 2022 au moins 528 morts, 600 blessés et plus de 7000 déplacés. Pour la répression violente du 20 octobre, elle a fait 150 à 200 morts au moins 500 blessés et plus d'un millier d'arrestations dont environ 700 déportés à Korotoro. Il ajoute que selon d'autres témoignages des détenus libérés, il y aurait 39 personnes qui ont trouvé la mort à cause de la soif, de la faim ou de la maltraitance. Avec des audiences foraines qui ont eu lieu, si on fait les décomptes des personnes condamnées, le non-lieu et les mineurs relâchés, il y a encore 140 personnes qui ne répondent pas à l'appel sur les 621 détenus selon les chiffres du gouvernement. « La population tchadienne attend légitimement que le gouvernement lui dise où sont passées les 140 personnes? Sont-elles décédées? Sont-elles en vie?». Le gouvernement doit clarifier les zones d’ombres. Et laisser la main libre à une véritable enquête internationale.

Noël Adoum

Ouvert le week-end dernier, le festival Dary continu. Ce lundi 26 décembre, la province du Logone Oriental est à l'honneur. Des produits locaux pour la consommation et des cosmétiques sont exposés au public. Ialtchad Presse était sur place. Reportage.

Il est 11h passé au palais des arts et de la culture où se tient le grand festival Dary, une rencontre où s’exprime la diversité de la culture tchadienne. À la cour du village de ce festival, des danses et de la musique traditionnelle rythment l'ambiance. Au stand de Logone Oriental, des visiteurs se bousculent pour la découverte des merveilles de cette province.

Au menu, plusieurs produits locaux. Mbaiadjim Begtar, guide de ce stand provincial explique qu'il dispose de plusieurs produits, notamment pour la consommation, le cosmétique ou encore les herbes médicinales. Pour le cosmétique, il explique, «nous avons des savons fabriqués à base de l'huile de karité au kaolin à la couleur blanchâtre et celles pétries au moringa de couleurs vertes ». Il poursuit, « nous disposons également de beurre de karité pour les cheveux. Tous ces produits sont fabriqués localement dans la province » dit-il.

Au sujet des produits médicinaux, M. Mbaiadjim a présenté un sirop contre la toux. Il affirme que ce produit est fait à base de 4 plantes botaniques de la région. « Il est très efficace contre la toux, sèche ou provoquée par le rhume, trois cuillères par jour, jusqu'à 72h. Le patient pourra recouvrer la santé », dit-il. L'exposition des produits locaux ne finit pas là. Le guide présente des confitures faites à base de papaye ou encore de la mangue bien emballée. Il affirme que ces produits sont fabriqués localement. En plus des confitures, du jus naturel de citron a été aussi exposé. Pour le guide de la province, «ce jus peut se conserver 3 à 4 mois».

Dossier culinaire, la province a présenté la mythique sauce longue communément appelée « Ngeum ». Mbaitokodji Belizaire assistant-cuisinier affirme que cette saveur vient du pays Ngambaye. « Il est fait principalement en deux phases », dit-il. Selon lui, la première phase consiste à faire la cuisson d'une sauce salée à base d'oignon, du poisson fumé, « une fois fait, on expose le plat pour que cette composition se refroidisse à 100% », a-t-il confié. Après la première phase, vient la seconde, la plus importante. M. Belizaire relève dit qu'il faut tremper des écorces du « guem » dans l'eau puis les frotter pour avoir un jus gluant et mélanger. Une fois cette phase terminée, la cuisinière procédera au mélange des ingrédients avec le jus obtenu des écorces. Selon la tradition Ngambaye, seules les filles mineures, non pubères ou n’ayant pas vu leurs menstruations sont autorisées à le cuisiner, dit l'assistant de la cuisinière. Il ajoute, «si une femme qui a vu ses règles cuisine cette sauce, une personne initiée vomira le repas ».

Le festival Dary se poursuit jusqu'au 21 janvier 2023, plusieurs activités culturelles et artistiques sont au rendez-vous.

Abderamane Moussa Amadaye

Après la polémique sur les parapluies aux couleurs arc-en-ciel et leurs retraits, la 4e édition du festival culturel tchadien a été lancée hier 24 décembre 2022 au Palais du 15 janvier dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djamena en présence du Président de transition (PT), Mahamat Idriss Deby Itno. Sur le lieu, l'affluence est basse. Reportage.

Lancé, le festival Dary qui semble réunir les Tchadiens de tout bord dans l'enceinte du palais du 15 janvier. Si dans la matinée l'ambiance était électrique avec l'arrivée des personnalités publiques à leur tête le PT, général Mahamat Idriss Deby Itno. En soirée peu le public était très peu. Si le dispositif sécuritaire est au beau fixe, les travaux techniques se poursuivent dans certains villages du site et des stands.

Sur le site, des écolières, des jeunes et quelques rares personnes âgées font des tours pour la visite des expositions culturelles. Dans les cases abritant les provinces, le service d'accueil et guide sont quasiment inexistants. Pire, certaines sont même désertes. Les rares visiteurs n'ont pas le goût d'y rester plus d'une minute. C'est le cas de Mariam Abakar, « pour le premier jour, je suis déjà dégoûtée du festival. L'organisation est largement différente des années antérieures», a-t-elle confié. Un peu plus loin, un autre visiteur laisse entendre que pour le premier jour, c'est mal parti. Il estime qu'il y a moins d'engouement à cause de la délocalisation du site.

Signalons que festival Dary est un festival culturel, de brassage, d’apprentissage, de découverte, de transmissions et de promotion des différentes cultures du Tchad. Il a été institué en 2018 par feu Maréchal Idriss Deby Itno. À ce jour, c’est la 4e édition.

Abderamane Moussa Amadaye

La coordination exécutive du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi a tenu son Assemblée générale (AG) ce samedi 24 décembre dans la salle multimédia du Centre d’Études et de Formation pour le Développement (Cefod). Après avoir écrit aux autorités de la transition, les jeunes du Chari-Baguirmi font leur retour pour, disent-ils, attaquer le problème aux racines. Reportage.

C'était en présence de plusieurs participants que les jeunes du Chari-Baguirmi ont tenu leur AG cet après-midi. Les doléances des jeunes il y a quelques semaines ont été classées sans suite par les autorités de transition. Cette attitude, disent les organisateurs a provoqué le réveil de jeunes. Ils dénoncent la mauvaise gestion de 5% du pétrole qui leur revient de droit. Ils affirment qu'ils sont toujours forts et déterminés à continuer la lutte. Sur plusieurs petites affiches, formats 4×4, entre les mains des jeunes sont écrites, « la jeunesse de Chari-Baguirmi peut gérer le 5%» et «Mbang Hadji Woli, le 5% n'est pas votre bien patrimonial», déterminer dans leur lutte, ces jeunes ajoutent,« Chari-Baguirmi ou la mort nous vaincrons ».

Pour le coordonnateur du collectif Abdelkadre Djibia, le sultan du Baguirmi Mbang Hadji Woli a qualifié ses compatriotes de fourmi et des mouches. Pour lui, le sultan ne mérite pas de représenter la population de Chari-Baguirmi au Conseil National de Transition (CNT). Dans son allocution, il affirme que la jeunesse du Chari Baguirmi n'acceptera jamais que l'argent de 5% des revenus pétroliers serve à payer les dettes de Mbang Hadji parce que ce dernier a affirmé à Badoro qu'il est endetté. La jeunesse de Chari-Baguirmi ne se reconnaît pas dans les dettes du sultan, car cette jeunesse à besoin des infrastructures, des structures sanitaires et scolaires adéquates, un plateau technique dans son centre de santé a-t-il martelé. Il relève que la jeunesse du Chari-Baguirmi ne réclame que son droit social et dénonce la mauvaise gestion des 5% des revenus pétroliers gérer le sultan. Selon lui, le sultan aurait affirmé que, « le département de Loug Chari n'est rien» alors que ce département regorge le pétrole du Chari-Baguirmi dont il gère le 5% depuis neuf ans. M. Djibia au nom des jeunes du Chari-Baguirmi revendique toujours, la démission pure et simple de Mbang Hadji du 5% des revenus, le bilan des 9 ans d'activités de 5% ainsi le respect du décret 1911. Il ajoute, « nous demandons au Président de la Transition qui avait dit qu'il est au service de la jeunesse d'annuler le décret de nomination du sultan ».

Noël Adoum

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