Reportage

Reportage (1382)

L’Association des victimes des crimes du régime Hissène Habré (AVCRHH) a organisé une conférence de presse ce 25 mars à son siège à N’Djamena. Le but selon son président, M. Clément Abaïfouta consiste à dénoncer le temps d’attente de 7 ans pour indemniser les victimes. Il fustige les démons des divisions qui circulent en leur sein et conseille aux victimes d’être vigilants car le chantier et le dossier demeurent entier. Reportage.

Les victimes des crimes et tortures du régime défunt du dictateur tchadien Hissène Habré se sont toutes mobilisées pour ce rendez-vous avec la presse. Comme les victimes ne doivent pas tous parler, leur président, M. Clément Abaïfouta s’exprime à leur place. Dans le résumé de son liminaire, il recommande une minute de silence en mémoire de ses camarades morts. Il énonce le rapport d’enquête de la commission de Me Mahamat Hassan Abakar qui atteste un minimum de 40 000 victimes pour l’ensemble du Tchad. Il ressort aussi, selon lui de ce document, des milliers des disparues, veuves et orphelins, tous attendent d’être indemnisés. « Ces victimes continuent de broyer du noir. Ils sont rongés par le désespoir. Mais ils restent  confiants de voir un jour le bout du tunnel », déclare-t-il.

Selon M. Abaïfouta, cela fait exactement sept (07) ans que les victimes attendent, « ni du côté de la commission de l’Union africaine ni de celui de l’État tchadien les choses ne se précisent pour indemniser les victimes. C’est un immobilisme sans justification », dit-il. M. Clément Abaïfouta affirme que 350 cas de décès sont déjà comptés en dehors de celles qui sont affaiblies par des maladies. Il doigte le manque de la volonté du politique. Pour lui, les autorités politiques surtout le régime Mouvement Patriotique du Salut (MPS) a en son temps manifesté sa volonté de faire obstacle de la décision de la justice du 25 mars 2015 condamnant les ex-agents de la DDS, la police politique du régime de Hissène Habré. Pour répondre aux questions des journalistes à ce propos, il incrimine le Premier ministre de transition qui tarde de mettre en place la commission des réparations des victimes conformément au procès de N’Djamena.

Le porte-parole de l’AVCRHH se félicite de la remise officielle du bâtiment devant abriter le siège du fonds d’indemnisation des victimes par le gouvernement de transition. Il rappelle aussi que les membres de l’AVRCHH ont été reçus par le Président du Conseil militaire de transition (PCMT) le 11 janvier 2022. Cette audience a permis au président de l’AVCRHH à participer au sommet de l’UA en Addis Abeba. Autre bonne nouvelle, dit-il, c’est la prise en charge des loyers de l’AVRCHH pendant une année et l’épuration de ses arriérés. D’après M. Clément Abaïfouta, en marge du sommet de l’UA, le président du Conseil d’administration du fonds judiciaire a annoncé l’arrivée d’une mission fin février ou début mars. L’objectif de la mission précise-t-il, c’est d’installer le secrétaire Exécutif de ce fonds. Il soutient que les victimes attendent de pied ferme, la suite de l’instruction du PCMT relative aux dédommagements du procès de N’Djamena. Le cabinet, dit-il, est instruit d’associer les victimes à cette démarche.

Le président de l’AVCRHH demande à ses camarades d’être vigilants afin de barrer la route aux démons de la division. Il leur recommande de rester unis, car seul l’optimisme conduit à la victoire. Même si on tombe, on doit se relever pour achever le chantier, dit-il.

Moyalbaye Nadjasna

L’artiste rappeur Ray’s Kim EDM sera en concert demain 26 mars 2022 au stade d’Abena. En prélude à ce concert, il a organisé une conférence-débat à l’hôtel Selesao à Sabangali dans la commune du 3e arrondissement avec ses invités de marque qui sont Valcero et Croquemort. Le concert annonce également la sortie de son nouvel album intitulé Ray’s Kim EDM. Reportage.

L’artiste engagé Ray’s Kim EDM voit en ce concert un challenge qu’il veut lancer à sa propre personne. Il veut relever un défi : remplir le stade d’Abena ce 26 mars. Quand celui qu’on surnomme le Bunda Boss a vu des artistes comme Smarty du Burkina Faso, et le rappeur Blaze du Benin remplir les espaces publics de leur pays il se dit pourquoi pas lui. « Au Tchad, tous ceux qui ont essayé de faire les choses grandioses se sont retrouvés avec des dettes sur le dos. On essaye de faire les choses une, deux fois et quand on échoue, les gens nous collent des attributs et on chute. Moi j‘ai décidé de me relever à chaque fois que je tombe », a-t-il affirmé.

Ray’s Kim ajoute que les artistes tchadiens ne peuvent pas vivre de leur art. Pour lui, toutes les plateformes que ce soit Youtube, Facebook et autres qu’on voit ici au Tchad, ne sont pas productifs. Et cela par le fait que peu importe ce que l’artiste produit, il ne sera pas rémunéré parce que ces plateformes ne sont pas accréditées. Pour son cas, il a adressé une correspondance aux pays qui ont une accréditation dans le domaine pour le permettre de vivre de son art. Parlant du nombre pléthorique des artistes qui vont l’accompagner dans son concert, l’ambassadeur de la forêt de Dembé donne ses raisons. « Je désire rendre la date du 26 mars une date historique et inoubliable dans l’histoire de la musique tchadienne. Alors je veux laisser le « je suis » pour faire avec le « nous sommes » pour voir ce que ça va donner. Je recherche le waouh pour l’art et la musique tchadienne au-delà des frontières. Ma victoire sera celle du peuple », a-t-il dit.

Ray’s Kim ne sera pas seul sur le podium ce 26 mars. Il sera accompagné des artistes comme Valcero du Cameroun et Croquemort qui vit actuellement au Mali. L’artiste Valcero dit répondre à l’appel de l’Afrique et non de Ray’s Kim ni du Tchad. Car pour lui, il faut des artistes engagés comme le Bunda Boss pour faire changer le visage de l’Afrique qu’il appelle zone d’extension. « Aller au stade d’Abena est un acte de combat. En Afrique, les gens ont réduit l’art et la culture au divertissement et à l’abrutissement. Pourtant, l’art et la culture transforment les mentalités avec une puissance phénoménale » affirme-t-il.

Pour le slameur Croquemort,  c’est un réel plaisir d’être aux côtés de Ray’s Kim pour ce concert parce que c’est un choix qu’il a fait. Il qualifie le concert d’historique en ce sens que les textes de Ray’s Kim parlent de ce qui allait arriver et c’est effectivement le cas. Aussi, il précise que c’est pour la première fois que quelqu’un l’invite au Tchad pour un concert et le donne la liberté de choisir les titres qu’il va jouer. « Les autres te disent tu enlèves ceci et tu joues cela et c’est ça qui tue l’art. Avant d’être artiste, on est citoyen alors si un artiste voit qu’il n’y a pas d’électricité et d’eau dans la société il doit dénoncer. C’est ça qu’on appelle artiste ». L’ère du Maréchal a été très longue et il a tenté de bousiller le cerveau des Tchadiens, il faut à tout prix changer cela pour que la nouvelle génération grandisse dans la justice, a-t-il précisé.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou

Pour lutter contre la propagation de la tuberculose, l’État a mis des stratégies allant des campagnes de sensibilisation à la mise en place des structures adéquates de prises en charge des malades. Ces stratégies semblent porter de fruit et ont permis au pays d’enregistrer des milliers de nouveaux cas de contamination. Mais certaines provinces du pays traînent les pas. Reportage.

La tuberculose est un véritable problème de santé publique pour le gouvernement et ses partenaires. Le Tchad a enregistré l’année dernière plus 13643 cas de tuberculose de forme confondue. Selon les données épidémiologiques, c’est la province de N’Djamena qui enregistre plus de cas de contamination, avec 4283 cas, à cause de la densité de sa population. Après N’Djamena, c’est le Logone occidental avec 1987 cas, Logone oriental 1329, le Mandoul 1231, Moyen Chari 716 cas, Mayokebi Est 663 cas, le Ouaddai 536 cas Mayokebi Ouest 520, Lac 542 Tandjilé 476, Guera 294, Kanem 286, Borkou 43, Enedi Est 5, Ouest 10. Il précise que dans les provinces où le nombre de contaminations est faible, il  y a un déficit de communication.

Pour le chargé de suivi et évaluation du programme national de lutte contre la tuberculose (PNT), Dr Abderahmane Abderahim, le gouvernement avec l’appui des partenaires a fourni des efforts considérables ces dernières années dans le domaine de la lutte et la prise en charge des malades. Il explique que les chiffres de contamination varient d’une province à une autre s’explique par le niveau des campagnes de sensibilisation. Selon lui, une forte campagne de sensibilisation permet de diagnostiquer et de détecter la maladie. Pour permettre aux malades de la tuberculose d’être prises en charge normalement, le médecin souligne que l’État a mis en place plusieurs centres de traitements et de prise en charge. Au sujet de la prise en charge, le chargé de suivi et évaluation, précise que le traitement de la tuberculose est gratuit.

Au sujet de la prise en charge de la tuberculose de la forme pharmaco- résistante, Dr Abderahmane Abderahim note que la résistance aux antituberculeux constitue un des principaux défis auxquels est confronté le PNT. Pour lui, cette forme peut être définie comme la confirmation par les tests de sensibilité de la présence de souches de mycobactéries résistantes aux antituberculeux de première ligne.  « La résistance est le plus souvent due à une chimiothérapie incorrecte caractérisée par une association inappropriée ou par une prise irrégulière des médicaments », explique-t-il. Le responsable de suivi et évaluation du PNT ajoute que pour l’éviter, il est essentiel de respecter les schémas recommandés et de suivre correctement le traitement. Pour permettre aux malades de respecter le traitement, le PNT forme les agents de santé communautaires pour suivre les malades de leurs communautés respectives à respecter la prise de ces produits.

Le centre hospitalier universitaire de référence nationale est l’un de plus grand centre du pays en matière de prise en charge des malades de la tuberculose. Pour l’infirmier-major du service de la pneumologie, en 2021, ce service a enregistré 2180 cas de malades de la tuberculose dont 222 en sont morts. Le major Chelyaka Padjonré ajoute aussi que pour le premier trimestre 2022, le service a déjà enregistré 518 cas, dont 35 décès. À propos de la prise en charge, il affirme que depuis quelques années, il n’y a pas de souci en matière d’approvisionnement en médicament. Selon lui, le seul souci, c’est que certains patients disparaissent dans la nature et ne reviennent que lors que la situation se dégrade.

Jules Doukoundjé

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose célébrée ce 24 mars, le ministre tchadien de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Dr Abdel-Madjid Abderahim a annoncé le Tchad dispose des structures sanitaires capables de faire le diagnostic et assurer la prise en charge. C’est aussi une journée dédiée au personnel médical qui s’évertue à prendre en charge sanitaire les malades. Reportage.

Le Tchad célèbre ce jeudi 24 mars, la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. C’est aussi l’occasion de faire le bilan avec les autorités publiques en charge de la santé.

Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, le Dr Abdel-Madjid Abderahim se réjouit des efforts du gouvernement dans la lutte contre cette maladie. Le pays commémore la journée sous le thème « Investissons pour en finir avec la tuberculose : sauvons des vies ».  Selon lui, ce thème traduit la bonne volonté de l’État, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers de mener une lutte coordonnée pour arriver au bout, à l’horizon 2030, pour éliminer la tuberculose au Tchad. « La commémoration de la journée de lutte contre la tuberculose vise un double objectif, sensibiliser le public sur les conséquences socio-sanitaires et économiques de la maladie, mais également mobiliser l’engagement politique en vue d’accélérer l’effort destiné à mettre fin à la maladie », ajoute le ministre de la Santé. 

Pour lui, malgré le contexte difficile marqué par la pandémie de la covid 19 et la situation sécuritaire, les efforts consentis par les acteurs clés ont permis de prévenir, traiter et guérir le patient souffrant de la tuberculose dans toutes les structures sanitaires du Tchad. Il révèle que le pays dispose 139 structures sanitaires capables de faire le diagnostic et assurer la prise en charge. Il ajoute également que les 1915 centres de santé que dispose le Tchad, il y a des médicaments essentiels pour la prise en charge des malades souffrant de la tuberculose.

Faisant le bilan du taux de la tuberculose, le ministre de la Santé affirme qu’en 2021 le taux d’incidence exprimée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est de 144 pour 100 mille habitants. Pour le Dr Abdel-Madjid, cette incidence appliquée à la population qui est estimée à 17 millions donnerait en toute logique 24 919 de tuberculose attendus en 2021. Il précise toutefois que le système de surveillance épidémiologique mis en place par le gouvernement n’a notifié que 13 432 cas de tuberculose.  La différence entre le cas estimé et les cas détectés est notifiée à 11487 cas. Et ces cas manquants se trouveraient dans la population vulnérable qui sont : les réfugiés, les déplacés et les personnes vivant dans les endroits carcéraux.

Le ministre lance un appel au secteur privé, aux leaders religieux et traditionnels, les maisons d’arrêt de se joindre au Ministère de la Santé publique pour mener une lutte planifiée et coordonnée pour vaincre cette maladie qui ravage le Tchad.

Jules Doukoundjé

Le réseau des femmes élues locales d’Afrique section du Tchad, a organisé un atelier de consultation sur le thème « rôle des élues locales dans la réconciliation nationale ». Les travaux se déroulent à la bibliothèque nationale du 23 au 24 mars 2022 ici à N’Djamena. Les femmes venues de divers horizons du Tchad et celles d’ailleurs prennent part à cette rencontre de partage d’expérience. Reportage  

L’exposé porte sur la participation de la femme dans le processus de la transition et du dialogue national inclusif animé par Armand Djégoltar Djérakor. Pour lui, la femme tchadienne est forte et peut apporter beaucoup de choses positives pour transformer le pays. Son implication dans tout le processus apporte des grandes solutions durables pour le bien-être de la nation, ajoute-t-il. Il souligne également que les femmes sont toujours protégées par les instruments internationaux, mais cela ne suffit pas. Les participantes ont beaucoup plus apporté des contributions que de poser des questions.

Pour elles, aucune société ne peut survivre sans la femme. Alors, il faut de la solidarité féminine pour porter plus loin les contributions des femmes sous forme de stratégies pour le dialogue national à venir. Les femmes pensent aussi qu’elles parlent trop et agissent peu. Cela ne facilite pas le développement, car le développement fait appel à l’action. Il faut autant impliquer les femmes rurales dans le processus du dialogue, car qu’elles aient leur mot à dire. Les femmes dénoncent les conditions précaires dans lesquelles vivent les femmes rurales avec un désenclavement comme le cas de la région du Salamat. Certaines femmes sont allées pour comparer la femme tchadienne et celle de la sous-région. Pour elles, la femme tchadienne est en retard sur tous les plans contrairement à la femme camerounaise ou congolaise. Les dames ont aussi décidé de surpasser les barrières ethniques, religieuses, politiques pour rendre la nation plus forte. De même, de ne pas mettre les bâtons dans les roues de l’autre qui sort sa tête de l’eau.

Prenant la parole à son tour, le conférencier Armand Djégoltar Djérakor indique qu’on ne change pas une société par les décrets ou par l’imposition d’une loi. Les sociétés ont besoin de vivre de manière pratique. Il a pris l’exemple dans les familles pour étayer sa thèse. « Il y a aucun partage de responsabilité dans les taches ménagères. Les filles ont plus de charges que les garçons et si elles ne réussissent pas à l’école, les parents les accusent. Pourtant le garçon a tout le temps pour réviser ses leçons contrairement à la fille. C’est injuste », explique-t-il. Il ajoute qu’il existe des actions aussi simples soient-elles qu’on peut poser pour l’épanouissement des femmes. Une femme qu’elle soit rurale ou urbaine demeure une femme et a besoin de dynamisme pour réussir. La femme est une personne incontournable, si elle n’est pas là, rien ne marche. Il revient sur le dialogue à venir pour dire que si les femmes ne sont impliquées dans ce dialogue, ça ne marchera pas.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou

Suite au préavis de grève lancé par la plateforme syndicale revendicative relatif au non-respect des clauses du pacte social, les autorités ont répondu en tenant une rencontre avec les responsables syndicaux. La rencontre a eu lieu le 22 mars dernier entre le ministre de la Fonction publique, celui des Finances et le secrétaire d’État aux finances. Reportage.

Certaines clauses du pacte social triennal souffrent d’application du côté du gouvernement. C’est ce qui a amené les centrales syndicales revendicatives à rappeler de temps en temps le gouvernement sur ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Le dernier communiqué qui annonce un préavis de grève a fait réagir le gouvernement qui a convoqué, hier, une rencontre avec ses partenaires sociaux afin de discuter sur les points faisant l’objet de revendication.

Pour le secrétaire général de l’Union des Syndicats du Tchad Gounoung Vaima Gan-faré, le protocole d’accord n’est pas appliqué comme ils le veulent, mais le gouvernement ne veut pas entendre raison.  « Il est écrit dans le pacte qu’on doit fournir des passeports de service aux premiers responsables syndicaux. Mais cela n’a pas été fait. Il y a des points dans le pacte qui ne concernent pas l’argent. On ne doit pas tout résumer sur l’argent pour dire que le gouvernement a déjà tout fait. Même le simple respect est important pour les partenaires que nous sommes », a-t-il indiqué. Le secrétaire général de l’UST d’ajouter qu’il existe dans les clauses une partie qui dit que si l’une des parties signataires ne respecte pas ses engagements, l’autre doit reconsidérer sa position. C’est même la raison qui a amené l’UST à écrire plus de six lettres pour rappeler le gouvernement de la période à laquelle tel aspect du pacte est violé. Selon lui, le sérieux manque dans l’application du pacte social. Alors le bureau de l’UST va s’associer avec les autres pour analyser point par point les clauses du pacte avant de répondre aux autorités. A-t-il souligné. Gounoung Vaima Gan-faré déplore enfin le comportement des autorités qui appellent les responsables syndicales le soir au téléphone pour les convier à une rencontre le jour suivant à 10h.

Le ministre des Finances et du Budget Tahir Hamid Nguilim parle lui d’une multitude d’engagement financier que le gouvernement a pris et qui doit s’exécuter de septembre à juillet. Pour lui,  le gouvernement a accompli tout ce qui concerne le plan financier. « Tout est réglé en ce qui concerne les rappels, les primes de transport, les arriérés des enseignants scientifiques et des médecins. Malgré les bruits, le gouvernement va être à jour ». Il a également abordé l’aspect des arriérés des retraités de la caisse nationale des retraités du Tchad. De son avis, le gouvernement s’est engagé à mensualiser et à augmenter le point d’indice de 105 à 115 pour les retraités. Aussi, le gouvernement s’est engagé à payer les arriérés sur 10 à 15 ans qui sont un montant théorique de 26 milliards. A-t-il précisé. En ce qui concerne la Caisse Nationale de Prévoyance sociale, le ministre des Finances dénonce le non-versement des cotisations collectées chaque mois par cette institution. Tout en déplorant les multitudes communiquées de la part des centrales syndicales, il indique que tous ces engagements doivent faire l’objet d’une discussion tripartite entre le gouvernement et les centrales syndicales.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou

La plateforme revendicative des droits et intérêts des personnes handicapées au Tchad a organisé une cérémonie de remise des badges hier aux personnes en situation de handicap. Objectif : leur permettre la traversée du pont vers Kousseri une ville camerounaise dans l’exercice de leurs activités génératrices de revenus. La cérémonie dans les locaux de l’école FDAR au quartier Chagoua. Reportage

Ce sont des personnes à mobilité réduite visiblement contentes qui ont reçu des badges d’accès à la ville Kousseri pour le trafic des produits recommandés. Ils sont plus de 200 personnes à obtenir ce permis de traverser. Le badge contient les informations sur le profil du détenteur : nom et prénom, la photo et le numéro de matricule. Il est destiné à une utilisation personnelle. Les engins à moteur ou non des personnes handicapées sont eux aussi immatriculés afin de permettre aux agents douaniers d’identifier les personnes handicapées qui vont traverser la frontière. La cérémonie a commencé avec la remise d’une attestation de reconnaissance décernée à la ministre de la femme, de la Famille et de la Protection de la petite enfance Amina Priscille Longoh. Pour son engagement, son sens d’altruisme et sa politique sociale pour le bien-être des personnes handicapées.

Dans son mot de circonstance, le porte-parole des personnes en situation de handicap Ali Hossimbété Justin remercie ses camarades de lutte pour leur courage et les exhorte à se comporter en personne responsable dans l’exercice de leurs activités. La conseillère nationale de transition Haram Moussa Alkhali elle, encourage les personnes handicapées avant de les demander de faire preuve de responsabilité pour le bien de toute la couche. « Vous n’êtes pas appelés à trafiquer les produits comme la drogue, les armes à feu et autres. Respectez les consignes données par les autorités sur les produits qui doivent entrer dans le territoire tchadien et tout ira pour le bonheur de tous », précise-t-elle. Elle ajoute que la personne à mobilité réduite doit vivre normalement comme les autres. Raison pour laquelle, le gouvernement a fini par leur donner accès au pont de Ngueli pour leurs activités de survie.

Le représentant de la ministre de la femme, de la Famille et de la Protection de la petite enfance Hassane Manké Homa félicite les récipiendaires avant de les rappeler à l’utilisation personnelle et rationnelle du badge. Il rappelle les conditions du gouvernement qui sont celles qui consistent à ne pas trafiquer les produits prohibés. « Quand certaines personnes vont vous demander de faire sortir tel ou tel produit non recommandé, déclinez simplement l’offre. Vous devez faire preuve de maturité pour trouver aux autorités qu’ils n’ont pas tord de vous faire confiance », affirme-t-il. Hassane Manké indique aussi que tous les regards des autorités sont désormais tournés vers les personnes handicapées pour voir s’ils vont déroger à règle. Quelques conseils pratiques et orientations sont donnés à ces dernières. La dernière étape reste les formalités douanières.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou

Le collectif des lauréats de l’Écoles normales et professionnelles en instance d’intégration à la fonction publique organisé un set in aujourd’hui, 23 mars au ministère tchadien de l’Éducation nationale. Ils expriment leur mécontentement suite au retard de leur recrutement à la fonction publique. Reportage.

Le temps n’était pas doux ce matin du mardi, 23 mars à N’Djamena capitale tchadienne. C’est sous une chaleur brûlante que les lauréats des Écoles normales et professionnelles ont campé dans la cour du ministère tchadien de l’Éducation nationale au quartier Moursal. Pancartes en mains, on peut lire « jusqu’à quand la fin de notre calvaire », sifflets à la bouche, chants de malheur, telle est l’ambiance qui a prévalu autour du rond-point du building.

M. Djabar Ahamat est un lauréat de l’École normale d’enseignement technique de Sarh, très remonté. Il dit qu’il est ici à N’Djamena en solidarité avec ses collègues pour revendiquer l’intégration à la Fonction publique de tous les lauréats de l’école normale. « Écoutez dans la logique, on ne devrait pas sortir et se placer sous le soleil pour exiger notre recrutement à la Fonction Publique. Nous sommes entrés dans les écoles normales par voie de concours. Nous sommes alors formés pour enseigner. On devrait être automatiquement déployés sur le terrain pour travailler. Ce n’est pas digne du tout », exprime-t-il. A son avis, ce sont les autorités en charge du système éducatif au Tchad qui ont tué l’éducation dans ce pays. Il poursuit qu’elles tiennent des réunions avec les partenaires pour dire qu’il faut améliorer le système éducatif pour rien. M. Djabar Ahamat trouve triste de parler d’une quelconque amélioration du système éducatif au mépris des ressources humaines formées et prêts à l’emploi abandonnées à elles-mêmes. « L’éducation c’est la lumière et lorsqu’on l’enterre, on va vivre mille ans dans l’obscurité », relate-t-il.

Selon Asrabaye Félicité, une des leaders du collectif des lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration à la Fonction publique, c’est une expression du ras-le-bol. Elle explique que les autorités tiennent des fausses promesses. La jeune dame rappelle qu’il n’y a pas longtemps une des plus hautes autorités les rassurait de faire partie d’une commission de recrutement qui sera mis en place. Or c’était juste pour les berner, dit-elle. « Franchement nous sommes fatigués de tout ce mensonge. Ce matin une équipe dite de négociation est venue nous voir. Ils ont promis revenir nous trouver, on ne bouge pas jusqu’à ce qu’ils reviennent nous trouver. C’en est de trop-là. Le PCMT a ordonné qu’on intègre 5000 jeunes, quelle est l’autorité plus grande que lui dans ce pays », s’interroge Mme Félicité ?

Pour M. Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif des lauréats, c’est une expression de mécontentement suite au retard de leur intégration à la Fonction publique. « Voyez-vous que nous sommes légalement formés pour le besoin de cause. Malheureusement jusqu’aujourd’hui, nous en souffrons. Nous avons eu beaucoup des rencontres avec les plus hautes autorités assorties des promesses non réalisées. Nous avons estimé que ça ne va pas continuer de la sorte. Et c’est pour cette raison que nous sommes ici », signifie-t-il. Selon lui un adage dit que, la vérité ne s’expire pas, mais seul le mensonge s’expire. D’après le porte-parole des lauréats, les autorités sont prises à la gorge et ils n’ont rien à leur proposer actuellement. « Nous allons rester dans ce lieu et nous ne quitterons pas si rien n’est fait », lance-t-il. M. Neuzilka Emmanuel souligne que personne ne s’est intéressé à eux ce matin, même le ministre a quitté le bureau. Selon lui ils disent que, le pays est en phase de dialogue et dans cet état c’est difficile à trouver de solutions pour les faire sortir de cette situation précaire.  « Sincèrement c’est déplorable pour notre pays », déclare-t-il.

Le porte-parole des lauréats rapporte que la sécurité s’est déployée, mais ils ne les ont pas bousculés. Il indique qu’ils ne vont pas baisser les bras, mais ils vont continuer la lutte jusqu’à la satisfaction.

Moyalbaye Nadjasna

L’accueil des patients dans les structures médicales est la première étape d’une prise en charge sanitaire. Mais de nos jours, le personnel médical ne semble pas jouer pleinement ce rôle. Certains patients accusent le personnel soignant de ne pas leur apporter une attention particulière. Pour comprendre ce phénomène, Ialtchad Presse s’est rendu dans quelques hôpitaux de la capitale, N’Djamena. Reportage.

Un patient bien accueilli dans une structure sanitaire est un patient guéri à moitié, dit un adage médical. Mais cet adage est de plus en plus loin de la réalité. Partout au Tchad, les patients se plaignent du manque d’accueil par le personnel soignant. Surtout à N’Djamena, beaucoup de patients malades n’apprécient pas le comportement de certains personnels soignants.

Dans certains hôpitaux de la capitale, les services les plus pointés du doigt sont les services de la maternité, la consultation et l’infirmerie.  Pour cette patiente qui s’exprime sous couvert de l’anonyme, à l’hôpital de l’Union au quartier Chagoua,  qui est sur place depuis plus 2 heures se tord de douleur, mais aucun infirmier ne s’est approché d’elle. Selon elle, dès qu’une personne malade arrive dans une structure sanitaire, le personnel soignant doit être prompt pour l’aider. La jeune dame estime qu’à l’hôpital de l’Union, le personnel soignant n’a pas de compassion pour les malades qui arrivent. Elle ajoute qu’elle a fait cette remarque plusieurs fois. La dernière fois, dit-elle qu’elle avait amené sa mère gravement malade au service des urgences tard dans la nuit, le personnel de garde avait traîné les pas et certains se permettaient même de gronder la malade. La jeune institutrice regrette qu’il n’y a pas un autre hôpital public digne de nom dans les quartiers sud. Ce qui l’obligeait à revenir toujours à l’hôpital de l’Union.

Au centre de santé d’Atrone, toujours dans le 7e arrondissement, certaines femmes estiment qu’accoucher dans ce centre à des heures tardives est un calvaire. Marie-Antoinette Memadji, une grand-mère d’une cinquantaine d’années, raconte la dure nuit qu’elle a passée avec sa fille en travail au centre de santé d’Atrone. Selon elle, les sages-femmes de ce centre de santé manquent d’humanisme. Elle dit avoir vu ces accoucheuses insulter sa fille qui souffrait pendant le travail. « Au lieu de consoler la personne qui souffre, elles l’insultent. C’est inhumain », dit-elle. Marie-Antoinette Memadji relate qu’il y’a environ 20 ans, si une femme en terme arrivait au service de la maternité, les sages-femmes se mobilisaient pour lui apporter les soins qu’il faut. Mais de nos jours, regrette la grand-mère, quand une femme en travail arrive à la maternité, celles-ci ne bougent pas et parfois abandonnent dans la salle d’accouchement seule la pauvre dame en travail.

Parlant de l’épineux problème d’accueil des malades dans les structures de santé au Tchad, le médecin-chef de l’hôpital Sultan Cherif Kasser, situé dans le 3e arrondissement, Dr Tidjani Abangassou, dans un hôpital, la première des choses c’est l’accueil des malades. Selon lui, l’accueil est important pour un hôpital, du fait qu’il fait partie de la prise en charge du patient. Il souligne qu’un malade bien accueilli est guéri à environ 80 pour cent. Concernant la structure qu’il gère, il précise que dès l’entrée, il y’a un service pour orienter les malades. Il estime que l’orientation est le premier accueil d’un patient. Le médecin-chef de l’hôpital Cherif Kasser ajoute que le médecin doit toujours accueillir son patient avec sourire pour le mettre en confiance. Il affirme qu’’on ne doit pas juger le patient, mais on l’écoute avant de demander les examens.

Pour résoudre le manque d’accueil dans les structures de santé, Dr Tidjani Abangassou propose qu’on sensibilise le personnel soignant sur l’importance d’accueillir patient dans une structure sanitaire. Il argue que certains médecins ou infirmiers qui ont de problèmes dans leurs familles, déversent parfois leurs soucis sur les malades qui ont pourtant besoin d’un accueil chaleureux et psychosocial. Il estime que certains personnels de la santé n’ont pas la vocation et ne sont pas heureux dans ce qu’ils font.

Abondant dans le même sens, Dr Guilia Tampi Babegue, médecin généraliste à l’hôpital de la paix, à Farcha dans le 1er arrondissement, constate qu’il y’a un réel problème d’accueil du personnel soignant qui se pose. Elle précise que de fois certains patients frustrés et mal accueillis, deviennent souvent violents envers le personnel soignant. Elle exhorte les autorités à prendre au sérieux le problème d’accueil des malades dans les structures de santé.

Jules Doukoundjé

Hier dimanche 20 mars dans la matinée, les forces de l’ordre ont débarqués au marché de Dembé et demandent aux vendeurs de libérer l’espace. Dans la précipitation, certains ont pu ramasser leurs articles. D’autres par contre arrivent avec un retard et leurs marchandises sont emportées par les personnes mal intentionnées. Les femmes pleurent et se lamentent. Ialtchad Presse est allé sur la place du marché. Reportage

L’espace clôturé appelé ironiquement maison d’arrêt où se vend toutes sortes de produits alimentaires et non alimentaires est vide. Sur les lieux dégagés, on peut voir des enfants qui viennent fouiner pour voir s’ils peuvent trouver quelque chose à emporter. Les forces de l’ordre sont installées partout dans le marché avec des chicottes et du gaz lacrymogène pour réprimer les belliqueux. Les femmes vendeuses avec sur leur tête les marchandises ne savent pas où les étaler. Elles sont obligées de se promener avec leurs produits sur la tête dans l’espoir de trouver un acheteur. D’un côté on libère de l’espace, de l’autre côté les femmes transforment les devantures des propriétés privées en marché. Difficile de circuler. Les vendeurs et les acheteurs ne se retrouvent plus.

Les lieux de vente des produits alimentaires ont changé d’endroit. Les acheteurs font le tour du marché pour trouver les produits désirés. Madame Dingambaye Mélanie vendeuse des ingrédients pour la sauce longue n’en revient pas. Elle est prévenue du déguerpissement et arrive pour sauver quelques-uns de ses produits. Les larmes aux yeux, elle explique son cas. « J‘étais à l’église quand on m’a appelé pour me dire que les forces de l’ordre sont en train de déguerpir les commerçants du marché. J’étais venu précipitamment, mais je n’ai pas trouvé mes marchandises au complet », affirme-t-elle. À son avis, les forces de l’ordre sont venues le samedi dans l’après-midi et les vendeurs pensaient que c’était pour sécuriser les lieux comme il y a beaucoup de vols. Pourtant, ils préparaient notre déguerpissement, ajoute-t-elle. Mme Mélanie souligne également que les forces de l’ordre disent que l’espace clôturé appartient à un individu et qu’il veut son lopin. Mais pourquoi ne pas avertir avant de procéder au déguerpissement ? s’interroge-t-elle.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, certaines personnes ont profité de la confusion pour voler les produits des autres. Madame Achta Yacoub est une victime. Ses sacs de fleurs d’oseille, de gombo et du sésame consignés dans le magasin du marché sont emportés par des voleurs. Elle n’a rien retrouvé. Madame Zara est en pleure, « j‘ai pris certains de ces produits en prêts. C’est quand j‘ai fini de vendre que je rembourse l’argent emprunté du grossiste. Mais là je ne sais même pas ce que je vais faire ». Se lamente-t-elle. En attendant de trouver un espace pour étaler leurs marchandises, les vendeurs errent sonnés, les regards lointains, dans les environs du marché.

Kouladoum Mireille Modestine

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