Reportage

Reportage (1382)

L’éducation est l’une des solutions pour résoudre le problème de conflits intercommunautaires. C’est dans ce cadre qu’une école élémentaire a vu le jour dans le camp des réfugiés camerounais de Guilmey, situé à la sortie Nord-Ouest de la ville de N’djamena. Reportage.

Il est 11h30 sous un ciel brumeux. C’est l’heure de la récréation. Tous les élèves réfugiés du camp de Guilmey situé à environ 15 km de la sortie Nord-Ouest de la capitale tchadienne, N’Djamena, attire l’attention des visiteurs. Dans cette école de fortune, créée pour la circonstance, plus 700 enfants dont plus 60% des filles, jouent dans la cour. Innocents, ces enfants dont la plupart, ne comprennent pas qu’ils ont fui avec leurs parents le conflit intercommunautaire.

Pour permettre aux enfants de continuer d’apprendre et d’espérer un avenir meilleur, quelques volontaires se sont organisés pour créer un cadre dénommé « Ecole de la paix » au sein du camp pour dispenser des cours aux enfants.

Mme Fatimé Yorongar, animatrice d’hygiène eau et assainissement dans le site des réfugiés de Guilmey, explique les biens fondés de la création de cette école de la paix des élèves réfugiés. Selon elle, c’est l’initiative de la sous coordination de la paix, une organisation caritative basée dans le premier arrondissement de la ville de N’Djamena qui a décidé d’agir en faveur des enfants des réfugiés qui déambulaient dans la forêt de Farcha Milezi, alors que les enfants tchadiens partaient à l’école. Mme Fatimé Yorongar souligne que grâce à cette organisation, plus de 700 élèves ont pu trouver un cadre pour continuer d’apprendre. Elle précise que dans cette école, c’est le programme tchadien qui est dispensé à ces enfants. L’école est composée de deux sections : il y a la section francophone et la section arabophone. L’animatrice qui s’exprimait avec beaucoup d’émotion se réjouit de l’épanouissement des enfants de cette petite école. Elle ajoute que le cycle élémentaire est au complet et c’est l’inspection académique départemental du 1er arrondissement de N’Djamena qui les appuie avec les matériels didactiques. Selon elle, cette école a permis aux enfants, de ne pas seulement apprendre, mais elle constitue aussi un cadre d’épanouissement pour eux. Mme Fatimé Yorongar annonce qu’ils sont en train de recenser les élèves du secondaire qui sont dans le camp afin de les inscrire dans un lycée public du 1er arrondissement.

Pour le directeur de cette école de la paix des réfugiés, Saleh Moussa Adoum, l’école prône la paix comme son nom l’indique. Il souligne que c’est depuis le 11 décembre dernier qu’ils ont décidé d’encadrer ces enfants pour qu’ils ne ratent pas le cursus scolaire. Le directeur ajoute que l’école a permis un brassage entre les élèves et leurs enseignants. Il rassure que les enseignants sont qualifiés et le programme est certifié par l’inspecteur académique et départemental du 1er arrondissement qui contrôle le programme. Malgré les difficultés, le directeur affirme que, ce qui les préoccupe, c’est l’augmentation de l’effectif des élèves. Il a aussi évoqué le problème de salle de classe qui constitue leur principale préoccupation.

En attendant un appui des autorités, les enseignants utilisent les arbres comme salle de classe pour dispenser les cours. L’école de la paix des enfants réfugiés du camp de Guilmey est une expérience de solidarité créée par quelques volontaires tchadiens.

Jules Doukoundjé

Le collectif des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation entend organiser un forum national le 05 février prochain à N’Djamena. Ce forum va regrouper tous les lauréats des écoles professionnelles de l’éducation de N’Djamena, ceux des provinces, et tous les diplômés sans emploi à la bourse du travail. À la fin de cette rencontre, les recommandations leur serviront de feuille de route. Reportage.

Les lauréats des écoles professionnelles de l’Éducation changent de stratégie de communication. Ils estiment que le gouvernement ne les entend pas quand ils protestent à travers la manifestation. Ils ont décidé de communiquer autrement. Ils ont décidé d’organiser un forum national le 5 février prochain afin de faire un état de lieux des diplômés sans emploi. Les diplômés sans emploi des provinces seront représentés par deux de leurs leaders des sous-coordinations.

Pour le porte-parole du collectif, Neusilka Emmanuel ils veulent atteindre quelques objectifs à travers ce forum. « Nous voulons interpeller le gouvernement et les partenaires à l’Éducation sur la situation des diplômés sans emploi, promouvoir des initiatives libérales et combattre toute injustice dans le secteur de l’emploi et de l’insertion sociale », a-t-il souligné. Pour lui, c’est la seule occasion d’examiner tous les maux qui entravent le recrutement des diplômés sans emploi.  Il ajoute qu’à la fin du forum, un rapport sous forme de feuille de route sera produit avec des recommandations pour remettre à qui de droit.

Le porte-parole des lauréats des écoles professionnelles de l’Éducation déplore le fait que l’État crée des écoles professionnelles qui les forment, mais ne les recrutent pas.  À son avis, les écoles professionnelles à travers le pays sont des fabriques de chômeurs. M. Neusilka Emmanuel affirme que c’est le moment pour le collectif de dire aux partenaires qui financent le système éducatif tchadien, qu’ils le font dans le vide. « Jusqu’aujourd’hui, certains partenaires financent le système éducatif tchadien, mais ne sont pas informés des réalités sur le terrain. Le gouvernement prend l’argent des partenaires qu’il continue à injecter dans la formation des jeunes mène au chômage. C’est regrettable », a-t-il expliqué. Selon le collectif, beaucoup de suggestions ont été faites à l’endroit des autorités pour leur intégration à la fonction publique, mais personne n’a voulu les écouter. Aussi, il dénonce la discrimination dans le processus de recrutement et affirme que tous ces maux seront débattus lors du forum.

Kouladoum Mireille Modestine

Depuis le 10 janvier, les réfugiés camerounais installés provisoirement à Milézi Farcha dans le 1er arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne sont en train d’être relocalisés dans plusieurs camps. À Guilmey, à environ 15 kilomètres plus de 859 ménages sont déjà relocalisés et enregistrés. Reportage.

Fané Nguini, une vieille dame de 60 ans est la cheffe de ménage de 3 personnes. Elle a sa petite fille à ses genoux, avec toute la tendresse de « Kaka », grand-mère en arabe. Elle est moins heureuse, mais satisfaite de la tente qui lui sert de maisonnée. Seulement, Fané Nguini se plaint du manque de la nourriture. Elle affirme qu’elle reçoit une petite ration qu’elle doit gérer pour un mois. « À l’instant, tout est fini. Jusque-là je n’ai rien et je suis en pleine méditation de notre sort. En tout cas Allah est le maître de notre destin, nous nous remettons à sa Miséricorde », dit-elle.

Kola Wangnamou lui préside la sous-commission d’éligibilité de la Commission nationale d’accueil de réinsertions des réfugiés et des rapatriés (CNARR) au camp de Guilmey. Il précise qu’au camp de Guilmey depuis 10 janvier, les enregistrements continuent. C’est l’enregistrement niveau 2. Il consiste à prendre toutes les informations sur la personne. « Nous avons enregistré provisoirement, 859 ménages pour 3121 personnes. La relocalisation continue, ce vendredi nous avons relocalisé 180 ménages soit 582 personnes comprises dans la statistique globale. Dans tout cet enregistrement, on a détecté à la date du 25 janvier, 58 Tchadiens qui se sont infiltrés », dit M. Kola. À son avis, une fois l’opération d’enregistrement terminée, la CNAR va mettre la liste des Tchadiens détectés à la disposition de la sécurité. La hiérarchie en collaboration avec la sécurité décidera de leur sort, précise-t-il. Pour l’instant, ces infiltrés sont gardés dans le camp et pris en charge. « Le camp c’est pour les réfugiés camerounais et non les Tchadiens », insiste-t-il.

Le préalable d’enregistrement passe obligatoirement par la CNARR rapporte le président de la sous-commission. La CNARR gère un bureau de contentieux et de protection en même temps. Il rapporte que l’objectif n’est pas d’enregistrer les Tchadiens, car on ne peut pas être réfugié chez soi. Pour M. Kola, la sociologie de la frontière a fait que les mêmes gens qui se trouvent au Cameroun se trouvent aussi au Tchad. Cela pose un problème sérieux, se lamente-t-il. « Si on trouve une femme âgée de 60 à 70 ans avec un enfant de moins de 5 ans, on lui demande ou est-ce qu’elle a eu cet enfant. Car son âge ne lui permet pas de donner un enfant », affirme le président de la sous-commission.

M. Kola Wangnamou soutient que beaucoup de choses louches se passent. Il cite en exemple la substitution de token. Le token, indique-t-il, c’est un ticket blanc remis sur le site d’accueil de Mielezi. Il arrive d’après lui qu’avec plus de subtilité certains bénéficiaires le passent d’une main à une autre. « De tels cas sont considérés comme de la fraude. Toutefois, si le détenteur de token présente sa pièce d’identité camerounaise, il est enregistré. Concernant le mécanisme de prise en charge, plusieurs ONG interviennent dans différents domaines (santé, éducation, assistance sociale, distribution des vivres, etc.) ».

La CNAR dit le président de la sous-commission, a reçu les assistances du gouvernement camerounais. À son avis, la distribution a eu lieu déjà deux fois au camp de kalambaré. « Ici à Guilmey aussi les planifications sont en cours. Dès demain ils vont partager aux bénéficiaires. Ceux qui sont enregistrés légalement. Nous ne pouvons pas quantifier à notre niveau l’assistance du gouvernement camerounais maintenant ».

La CNARR explique que la procédure d’enregistrement a 6 étapes : l’accueil, le service biométrique, le service de protection et de litiges, le service informatique, le service de la vérification et la documentation. Le service de la documentation explique M. Kola, s’occupe de la délivrance des pièces officielles aux réfugiés. Mais présentement, il y a quelque souci technique. Il affirme que les réfugiés légalement enregistrés bénéficient provisoirement de cartes de ration estampillées par taille de ménage. « Si le HCR arrive à résoudre ce problème, ils vont leur tirer de document d’identification du statut de réfugié. Ce document leur permettra de circuler librement dans le pays et même de voyager », soutient la CNARR.

Moyalbaye Nadjasna

Le dialogue national inclusif (DNI) prévu pour le 15 février est reporté pour le 10 mai prochain. Ce report est diversement apprécié par l’opposition et la société civile. Reportage.

À presque 2 semaines de l’échéance, le Premier ministre de la transition, Pahimi Padacké Albert, annonce le report de la tenue du DNI. C’est selon lui, pour permettre à toutes forces vives de la nation d’y participer d’une manière libre et transparente. Dans sa déclaration à la presse, Pahimi Padacké Albert a justifié ce report en avançant des raisons. Une de ces raisons est la dispersion à travers le monde des politico-militaires et du temps pour l’établissement de leurs documents d’identité comme le passeport pour certains responsables des politico-militaires et la question logistique.

Ce report ne semble pas être bien accueilli par certains hommes politiques qui craignent une stratégie du CMT de se maintenir longtemps au pouvoir comme l’avait fait son défunt père Idriss Deby Itno.

Le président du parti Front pour la Fédération (FPF), un nouveau parti politique fédéraliste, Adoumbaye Daniel, estime qu’ils ont de mains plaisirs de reporter des mandats et ce report de dialogue s’inscrit dans le même principe. Selon lui, c’est une stratégie pour s’éterniser au pouvoir. L’opposant craint que ce report n’ affecte la période de transition. « Ils se préparent pour aller de prolongation en prolongation. Il faut que le peuple soit vigilant », prévient-il. Le fédéraliste Adoumbaye Daniel insiste sur le respect de la période de la transition fixé pour 18 mois. Il promet de mener des actions avec les autres membres de l’opposition politique pour peser de tout leur poids pour faire respecter la période de la transition.

Pour le coordonnateur de la plateforme de la société civile Wakit Tama, Me Max Loalngar, les membres de Wakit Tama ne sont pas surpris par ce report. Pour lui, lorsque le CMT avait annoncé la date du 15 février, la plateforme avait dit que ce n’était pas réaliste. La 1re raison est que, même le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) n’avait pas déposé son rapport final. Me Max explique que si l’on se fie au texte, c’est après le dépôt de ce rapport que la date aurait pu être fixée. La seconde raison ce qu’il n’y avait aucun consensus sur les conditions d’organisation de ce dialogue. « Nous étions sûrs que cette date-là était fantaisiste. Elle n’allait pas nous conduire à un dialogue qui peut sauver le Tchad ».  

Abondant dans la même veine, le professeur Ahmat Mahamat Hassan estime que le dialogue projeté avait pour objectif de légitimer le gouvernement de la transition et la prise du pouvoir par le CMT. Selon le juriste, le report de ce dialogue est dû à la priorité qu’on veut donner aux politico-militaires. Le professeur explique que les acteurs prioritaires sont les politico-militaires et non les partis politiques et la société civile.

Jules Doukoundjé

La répression des manifestants dans la ville d’Abéché (Tchad), la semaine dernière, a entraîné la fermeture des boutiques appartenant aux ressortissants de cette ville. Ils ont voulu par ces fermetures protester contre le Conseil Militaire de Transition (CMT). Ce lundi matin, ces boutiques ont rouvert. Reportage.

Les activités des commerçants ressortissants de la province du Ouaddaï à N’Djamena ont repris. Les boutiques au cœur des quartiers et sur les abords des grandes avenues ont rouvert. Un soulagement pour la population N’Djamenoise qui a eu quelques difficultés de ravitaillement. Idriss Abakar est un client. Ce matin il s’est présenté devant la boutique de vente de groupes électrogènes et Andoria. « Au fait ce n’est pas appréciable, surtout lorsqu’on effectue un long déplacement pour faire les achats et qu’on ne trouve rien. Il y a eu un impact économique non négligeable. Mais nous souhaitons que les choses rentrent dans l’ordre. La paix construit une nation », confie-t-il.

Pour Abakar Daoud Yacoub natif d’Amzoer, province du Ouadi-Fira dans le Ouaddaï géographique, le gouvernement doit prendre ses responsabilités afin d’éviter que de pareilles choses ne se reproduisent plus. « Le rôle de l’État est de veiller sur les biens et les personnes. Maintenant voyez-vous, 3 jours de fermeture des boutiques ne sont pas à négliger. Les boutiquiers perdent, l’État aussi. Autrement, l’économie en pâtie, les citoyens aussi », affirme le commerçant. Il prie que Dieu accorde la paix au Tchad. Un autre boutiquier qui requiert l’anonymat affirme qu’on ne gagne que si on est en activité. Lorsqu’on arrête, il n’y a rien à espérer, dit-il. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons fermé, mais par contrainte des faits de la société. Il faut exprimer sa solidarité envers les parents. Économiquement, nous avons perdu depuis quatre jours, mais c’est pour une bonne cause », soutient le boutiquier.

L’analyste économique M. Bédaou Oumar Caman estime que les évènements d’Abéché ont créé quelques problèmes au sein du pays. Pour lui, très peu de pôles d’économie du Tchad sont détenus par les commerçants originaires du Ouaddaï. Ils ont un commerce qui s’appuie selon lui, sur une stratégie particulière. L’économiste remarque que les commerçants Ouaddaïens sont sur l’ensemble du territoire, mais ils exercent peu dans les lieux publics (marchés). Ils s’installent à son avis, dans des lieux stratégiques à l’intérieur des carrés et des quartiers. « Ces boutiquiers entretiennent de très bonnes relations avec les populations environnantes. Ils connaissent même les noms de certains clients. Ils parlent leur dialecte. Ils octroient des prêts des produits des premières nécessités, etc. Les bénéficiaires de ces prêts s’acquittent dès qu’ils ont l’argent », dit M. Caman. Il souligne que la fermeture de certaines boutiques à N’Djamena a eu des conséquences.

D’abord, le manque de ravitaillement a créé un déséquilibre alimentaire. Deuxièmement, dit-il, c’est un manque à gagner pour les commerçants. Enfin le remords de la clientèle. La fermeture des boutiques a fait naître une frustration qui risque d’entraîner une autre conséquence. Il se pourrait, dit-il, qu’il naisse désormais une rude concurrence. L’économiste soutient que les autres risquent de se lancer dans ce commerce en détail particulier pour prévenir les mêmes retombées si d’aventure de tels évènements surgissent. « Déjà sur les réseaux sociaux, ils disent si on mettait nos enfants dans les commerces, ils vont continuer à nous ravitailler. Les gens commencent à prendre conscience », insiste-t-il.

Enfin M. Bédaou Oumar Caman, déplore le fait que les dirigeants du pays ne sont pas conscients de ce qui peut advenir à l’économie. « Dans la compétitivité économique, le Tchad est le dernier du monde. On est classé parmi un des trois pays les plus pauvres du monde », conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

Les autorités de transition ont promis aux consommateurs tchadiens la réduction des tarifs Internet. Cette réduction sera effective le 02 février prochain. Entre-temps, les autorités, les régulateurs et les opérateurs des téléphonies mobiles se sont réunis le 22 janvier dernier pour discuter du sujet. À la veille de la date d’entrée en vigueur de cette réduction, la rédaction a fait le tour de la ville de N’Djamena pour recueillir les attentes des citoyens. Reportage.

Le tarif d’accès à Internet et toutes les autres offres de communication des deux opérateurs téléphoniques basés au Tchad baissent de 30% à 60% ce 02 février prochain. Cette réduction fait suite à la promesse du président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) Mahamat Idriss Deby lors de la clôture du forum des jeunes le 29 janvier dernier. À la veille de l’entrée en vigueur de cette promesse, les consommateurs sont entre sceptiques. Certains trouvent que les gouvernants en complicité avec les opérateurs téléphoniques échafaudent une nouvelle escroquerie. Toutefois, ils espèrent voir la réalisation de cette promesse avant d’y croire.

Nartobaye Alfred et Nane Aristide sont deux étudiants en droit à l’université de N’Djamena. Pour eux, la réduction dans la parole est déjà faite, ils attendent qu’elle soit en acte pour confirmer la concrétisation de la promesse faite par les autorités. « Les autorités nous ont tellement menti que notre tête refuse de croire à ce qu’ils disent. Nous attendons de voir la réduction des tarifs de connexion se réaliser avant de dire merci », disent-ils. Selon eux, le Tchad est le seul pays au monde où la connexion coûte trop cher. En matière de tarif de connexion, poursuivent-ils, le Tchad aura beaucoup à apprendre du Cameroun voisin. Ils soulignent que non seulement la connexion est chère, mais le réseau aussi est défaillant. Cela ne facilite pas une bonne connexion. « Nous les étudiants avons besoin du Net pour nos recherches. À chaque fois, nous sommes limités par rapport dû aux prix élevés de la connexion. Aussi, l’intervalle de temps d’utilisation des mégas ne respecte pas le délai, plus la mauvaise prestation du réseau. Qu’ils règlent tout cela », disent-ils.

Solnan Arnaud gère une boutique d’un opérateur téléphonique à proximité du marché de Dembé. Il est informé sur la promesse de la réduction, mais prend avec beaucoup de prudence. Pour lui, beaucoup de choses entrent en jeu quant à l’effectivité de cette réduction. « Le gouvernement doit taper du poing sur la table à chaque fois pour que cette promesse devienne réalité. Sinon, les opérateurs vont faire à leur tête. Si la réduction se concrétise, elle sera bénéfique pour tout le monde y compris les agents commerciaux. Solnan espère qu’avec l’exonération de tout ce qui concerne le numérique, cette réduction deviendra une réalité.

Kouladoum Mireille Modestine

Un nouveau parti politique, dénommé Front Populaire pour la Fédération (FPF) vient de voir le jour. C’est son Président Adoumbaye Daniel qui l’a annoncé au cours d’une cérémonie officielle de lancement ce samedi à N’Djamena. Ce nouveau parti prône la fédération comme une solution pour gérer le Tchad. Reportage

Créer depuis un an, mais c’est seulement le 23 décembre dernier que ce nouveau parti a eu officiellement les documents administratifs pour fonctionner. Le Front populaire pour la Fédération (FPF) a pour objectif d’engager le peuple tchadien dans le respect des principes républicains en réaffirmant les principes fondamentaux républicains de souveraineté et d’indépendance de la République. Selon son président, le nouveau parti compte jeter des bases d’une réflexion pour la prise en compte des diverses réalités locales et des besoins spécifiques des territoires dont la prise en compte inégale crée aujourd’hui de problème d’unité nationale. Le Président national Adoumbaye Daniel fait le pari d’engager le peuple tchadien, chacun selon ses talents dans une démarche de fourniture des biens et des services sociaux de base afin que les retombées économiques, nées du développement du capital humain profitent de manière équitable à tous.

En justifiant d’instaurer la forme fédérale de l’Etat, l’homme politique explique que des pratiques obscurantistes instrumentalisent la pluralité des identités de ce pays au point de les faire déborder leurs aires géographiques traditionnelles. « Nous faisons le pari de nous démarquer des traditions de construction à l’identique des systèmes politiques jusque-là en cours qui distillent des gènes d’exclusion », promet président du FPF. A son avis, contre ces maux, il n’y a d’autres remèdes que l’instauration de la forme fédérale de l’Etat qui garantira l’application des lois de la République en tenant compte des spécificités de chaque Etat fédéré.  Adoumbaye Daniel s’engage aussi de faire bénéficier aux tchadiens, des avantages comparatifs dans cette forme d’organisation de fédération démocratique à fournir et produire avec plus d’efficience des services publics adaptés à la diversité des préférences individuelles et collectives. « La signification de notre présence massive est grande et me donne l’occasion de lever un coin de voile sur le projet que nous portons et nous, sous sommes engagés à porter aussi longtemps tant que Dieu nous donne le souffle », affirme-t-il.   En faisant le bilan selon lui, de toutes ces années d’échec à tous les égards. Pour lui, la forme de l’Etat unitaire fortement décentralisé a échoué. Le président du FPF pense qu’après une analyse approfondie, la cause principale de cet échec réside en grande partie dans la forme unitaire centralisée de l’Etat. En critiquant la forme de l’Etat unitaire décentralisé qui a échoué depuis plus de 60 ans, le fédéraliste lance un appel aux tchadiens de surmonter la peur et d’essayer la forme fédérale. Pour arguer ses propos, il a cité les Etats comme le Nigeria, et l’Éthiopie qui sont des pays africains qui ont adopté la fédération et qui s’en sortent mieux que notre pays sur tous les plans.

Plusieurs autres hommes politiques et des membres de la société civile ont participé à la cérémonie de lancement officiel de ce nouveau parti.

Jules Doukoundjé

La plateforme interconfessionnelle a célébré en différé la journée nationale de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale ce 29 janvier au palais du 15 janvier. La 12ème édition placé sous le thème tous ensemble pour le dialogue national et la réconciliation a vu la présence du président du Conseil Militaire de Transition, du premier ministre, du président du Conseil National de Transition et quelques autorités. Reportage

Hommes, femmes et enfants ont fait le déplacement du palais du 15 janvier afin d’implorer Dieu pour la paix et la cohabitation pacifique au Tchad. La cérémonie a commencé avec l’exécution de l’hymne national, de la lecture du Coran et de la Bible dans les deux langues officielles du Tchad que sont l’arabe et le français. L’édition de cette année est célébrée en deux temps. Le 1er temps est marqué hier 28 janvier par la prière dans les lieux de cultes et mosquées. Et le second par la prière solennelle qui réunit toutes les trois confessions religieuses à savoir le catholicisme, l’islam et le protestantisme. Dans son mot de bienvenue, le coordonnateur de la plateforme interconfessionnelle Abbé Romain Guelbé, lance un appel à l’unité et la solidarité de tous les tchadiens dans la marche vers le dialogue que la plateforme le veut sincère. Le coordonnateur félicite le président du CMT pour sa main tendue aux politico-militaires et autres opposants avant de déplorer le bain de sang à Abéché. Pour le dialogue en cours, Abbé Romain lance un appel à tous les fils du pays à mettre la main dans la patte. « J’appelle les hommes politiques, les personnes de bonne volonté, les leaders d’opinion, les communautés, bref tous les tchadiens à apporter chacun sa part de contribution pour la réussite du dialogue  national inclusif car la paix, la stabilité et le développement de notre pays en dépend », indique-t-il. Les leaders religieux s’engagent à mener des actions communes poursuit-il, et exhortent les autorités à respecter les conditions de la tenue de ce dialogue.

Le Secrétaire Général de l’Entente des Eglises et Missions Evangéliques au Tchad EEMET Dr Djimalngar Madjibaye, affirme pour sa part que le thème de cette année est révélateur. « Le Tchad est marqué par une très forte culture de la violence, des conflits intercommunautaires, des tensions entre éleveurs et agriculteurs et la prolifération des armes. Ce thème est donc un appel pour que nous ne perdions pas de vue le besoin de conjuguer nos efforts pour la consolidation de la paix dans un climat de cohésion sociale», argue-il. De son avis, Le dialogue et la réconciliation sont des atouts pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale. Le Secrétaire Général de l’EEMET ajoute que le projet de construction du Tchad doit s’efforcer à intégrer toutes les franges de la population victime et coupables.

L’archevêque métropolitain de N’Djamena Monseigneur Edmond Djitangar Ngotebé, parle du plan de Dieu pour le Tchad et les tchadiens. Pour lui,  Dieu ne fait pas la différence entre les tchadiens, il ne considère pas la religion, la culture la provenance, ou la fortune ;  il nous regarde avec amour et il nous demande de porter ce regard envers les autres. Il poursuit en disant que La cupidité, la volonté de domination se sont développés dans les cœurs des tchadiens qui divisent les autres et pratiquent l’exclusion sous toutes ses formes. Selon l’Archevêque, Les divisions vont jusqu’à s’installer au cœur des confessions religieuses rendant difficile l’acceptation réciproque et la cohésion sociale et cela devient une interrogation pour les leaders religieux. « La plateforme interconfessionnelle qui est une initiative louable, a quelque peu dévié de ses objectifs. Et la Conférence Episcopale a demandé que soient revu sa composition et son fonctionnement pour qu’elle soit véritablement un creuset pour les confessions religieuses afin de porter les vertus de tolérance et de respect réciproque de toutes les confessions religieuses ». Edmond Djitangar demande enfin que le dialogue soit une unité et une capacité de reconnaitre que la vérité peut être aussi dans l’autre camp afin que le dialogue débouche sur une véritable réconciliation de cœur et des esprits.

Le président du Conseil Militaire de Transition Mahamat Idriss Deby a dans son discours, exprimer le vœu de voir les tchadiens se réconcilier véritablement. « Ce nouveau Tchad que nous voulons construire, nous allons le rendre possible avec une vraie réconciliation de cœur. Le Tchad est notre patrimoine commun et personne ne viendra le développer à notre place », a-t-il souligné. Pour lui, les leaders religieux n’ont jamais failli à leur devoir de prêcher la bonne parole de Dieu. Pour ce faire, poursuit-il, ils ont un rôle important à jouer pour la réussite du dialogue. Le président du CMT a saisi l’occasion pour tendre une nouvelle fois la main à tous ses compatriotes qui sont encore sceptiques de venir autour de la table pour discuter de l’avenir du pays.

Kouladoum Mireille Modestine

L’Ordre des avocats du Tchad(OAT), a fait un point de presse ce matin, 29 janvier 2022 à son siège, au Ministère de la Justice à N'Djamena. Le Barreau du Tchad déplore les violations des droits humains ce dernier temps sur l’ensemble du territoire national. Les avocats tchadiens notent les actes de tortures, de traitements cruels, inhumains et dégradants. Le Bâtonnier Me Djerandi Laguerre Dionro, président du conseil de l’Ordre, doigte aussi, l’élan usurpateur ou d’abus de pouvoir de certaines autorités traditionnelles et coutumières. Le point !

Le Barreau du Tchad dans sa communication s’est attaqué d’abord aux actes de tortures, des traitements inhumains et dégradants. Pour le Bâtonnier Me Djerandi Laguerre Dionro, le caractère sacré de la vie humaine est bafoué. Il constate le manque de respect à l’égalité de tous en droits, dignité et principes de la vie en société inhérent au contrat social. Le président du conseil de l’Ordre s’indigne du retour à la loi de la jungle ou ‘’l’homme est loup pour l’homme’’. Selon lui, tout porte à croire que les plus forts pourraient avoir un droit de vie et de mort sur les plus faibles. « Ces malfaiteurs filment leurs forfaitures, réalisent des vidéos et les partagent sur les réseaux sociaux. Certains érigent illégalement des cachots de détention dans lesquels sont gardés les citoyens », martèle le Bâtonnier.

Me Djerandi Laguerre Dionro affirme que ces actes inhumains sont des affronts à la loi et à l’État. Il soutient que ce sont des actes qui constituent une grave atteinte à un État de droit. Les avocats tchadiens appellent à la responsabilité de l’État de diligenter une enquête pour identifier les auteurs de tels actes. L’ordre des avocats du Tchad, souligne que ce sont des malfaiteurs qu’il faut les juger conformément a la rigueur de la loi. Le barreau du Tchad rappelle au gouvernement ses engagements internes et internationaux du point de vue en matière de protection des droits humains. Le Barreau révèle avoir mis sur place un comité ad hoc de suivi de ces situations.

Les avocats tchadiens expriment leur préoccupation suite à la situation d’Abéché, province du Ouaddaï à l’Est du Tchad. Le Barreau évoque que les vidéos sur la toile, montrent que les forces de sécurité se sont comportés comme sur un champ de bataille. « Alors qu’elles ont à faire à une population civile qu’elles doivent sécuriser, protéger et encadrer s’il s’agit d’une manifestation pacifique », note Me Djerandi Laguerre Dionro, président de l’Ordre. Pour le Barreau, l’ordre et la sécurité publique ne sauraient justifier des violations flagrantes des droits de l’homme, causant la perte en vies humaines. Le barreau insiste sur une enquête sérieuse et indépendante soit faite. Selon le Bâtonnier, signe que les membres des forces de sécurité à l’origine de ces actes doivent après l’enquête être traduit devant la justice. « Le Barreau n’exclut pas l’option de saisine de juridictions internationales, notamment la cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour ces violations massives de droits de l’homme », signifie-t-il.

Le Barreau du Tchad, regrette qu’un cas emblématique se produise dans la province du Ouaddaï. Selon Me Djerandi Laguerre Dionro, or, les avocats avaient prévenu le gouvernement à travers leur point de presse du 21 octobre 2021 sur la question de l’usurpation ou d’abus de pouvoir par des certaines autorités coutumières. L’ordre des avocats a cité comme exemple, le sultan de Dar-Billiat, province de l’Ennedi Est qui s’est arrogé le pouvoir, de légiférer, de juger et d’exécuter les décisions.

Le Bâtonnier se félicite de la prompte réaction des autorités mais les interpelle à s’assurer de l’effectivité de la non-application dans une certaine mesure malgré son annulation. Pour les avocats, tout désordre de cette nature doit être combattu avec fermeté pour que force reste à la loi pour un État de droit que les tchadiens appellent de leurs vœux.

Moyalbaye Nadjasna

L’association socioculturelle et éducative pour le développement du Ouaddaï (ASCEDO) a organisé ce vendredi à N’Djamena une conférence débat pour sensibiliser les ressortissants de la province du Ouaddaï et informer l’opinion nationale et internationale sur les exactions perpétrées par les forces de l’ordre sur les manifestants contre l’intronisation d’un nouveau chef de canton Bani-Halba. L’ASCEDO a présenté un bilan de 21 morts et plus de 84 blessés. Reportage

Plusieurs milliers des ressortissants de la province du Ouaddaï, composés majoritairement de jeunes ont assisté à la conférence débat organisée par l’association socioculturelle et éducative pour le développement du Ouaddaï (ASCEDO). Cette rencontre d’échange a lieu à la maison de la Femme de N’Djamena, située dans le 7ème arrondissement de la commune de N’Djamena a pour objectif d’abord de sensibiliser sur les exactions perpétrées par les forces de l’ordre sur les manifestants. Le 24 janvier dernier, des milliers d’Abéchois ont manifesté contre l’intronisation d’un chef de canton de la communauté arabe Bani-Halba, résidant dans les féériques d’Abéché. Cette manifestation a été sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, avec un bilan provisoire de 21 morts et 84 blessés.

Pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale, l’ASCEDO a fait recours à des leaders de la société civile, les défenseurs des droits de l’Homme et les avocats qui ont tour à tour condamné les évènements malheureux qui se sont déroulés dans la capitale provinciale du Ouaddaï. Les conférenciers ont exigé une enquête neutre et transparente pour situer les responsabilités et punir les auteurs de ces incidents.

S’exprimant à propos des évènements qui ont ensanglanté les habitants d’Abéché, Anouar Mahamat Mustapha, secrétaire général de l’ASCEDO, explique que la rencontre permet de rendre visible les exactions commises par les autorités sur les citoyens les 24 et 25 janvier dernier à Abéché. Selon lui, il faut clamer haut et fort que l’Etat a failli à ses obligations vis-à-vis des habitants qui étaient sortis à mains nues pour exprimer leur point de vu par rapport à une chefferie. Le SG qualifie ce qui s’était passé dans la capitale du Ouaddaï de massacre qui ne doit pas rester impuni. « Nous les ressortissants du Ouaddaï géographique, nous disons que nous ne sommes pas d’accord des agissements contre les citoyens et pour réclamer justice pour les victimes », exige Anouar Mahamat Mustapha. Le SG de l’ASCEDO estime que ce qui s’est passé à Abéché doit susciter la réaction de tous les humains. Il ajoute qu’il est inadmissible que l’on vienne au cimetière pour traquer les gens qui enterrent leurs morts. Il en appelle à la solidarité de tous les tchadiens pour demander tous ensemble que la justice soit faite et que la dignité humaine soit respectée.

 Me Max Loalngar, coordonnateur de la plateforme Wakit Tama, exprime son indignation. Pour lui quel que soit les motifs ayant occasionné ces manifestations qui étaient pacifiques, la répression qui s’en est suivie ne se justifie nullement. « Puisque la vie humaine a été bafouée et banalisée, nous sommes ici pour exprimer notre solidarité aux frères du Ouaddaï, mais aussi exprimer notre attachement à un Tchad véritablement démocratique », souligne l’un des leaders de Wakit Tama. Selon lui, il faut une enquête de façon impartiale de manière à documenter pour que la justice soit saisie et que les vrais coupables soient condamnés.

Abondant dans le même sens, Me Coudé Mbaïnaissem, président de l’association tchadienne la libre parole à la jeunesse, dit ajoute que cette injustice que la population d’Abéché a subie, est un complot d’Etat contre la population et personne ne peut rester indifférent, il faut être solidaire. Pour l’avocat, les hautes autorités ont pris un acte pour diviser les enfants de la localité, mais encore aller tirer sur eux à balles réelles. « Nous interpellons les plus hautes autorités de l’Etat afin que les différents ministres tels que les ministres de la sécurité publique, de la Justice, de l’Administration du Territoire et de la Défense soient interpelés à sujet », propose Me. Il dit qu’il est disponible pour aider l’ASCEDO jusqu’à devant les juridictions pour que la vérité soit dite.

De l’avis de Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général (SG) de la Convention tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) qui suivait avec beaucoup d’intérêt le débat, il faut que tout le monde connaisse les tenants et les aboutissants de ce qui s’était passé. Le défenseur des droits humains appelle à la retenue. Pour lui, ces évènement malheureux d’Abéché sont une négligence des autorités. Mahamat Nour Ibedou a aussi dénoncé la brutalité des autorités locales qui ont ordonné de tirer sur la population. Selon lui, ces autorités qui ont donné des ordres à l’armée de tirer sur la population doivent être sanctionnées.

A la fin de la conférence débat, les responsables de l’association socioculturelle et éducative pour le développement du Ouaddaï ont fait de recommandations aux autorités de la transition le limogeage et la radiation de l’effectif de l’armée nationale du gouverneur et ses complices.

Jules Doukoundjé

  1. Arts & Culture
  2. Musique
  3. Mode-Beauté

-Vos Annonces sur le site Ialtchad Presse-

  1. Divertissement
  2. Sports
  3. Mon Pays