La difficile survie de la musique tchadienne

Written by  Jui 22, 2022

La musique est célébrée dans le monde depuis mardi 21 juin 2022. C’est la fête de la musique. Les musiciens tchadiens sont aussi en fête. Depuis l'avènement du covid-19, l'ardeur et l'engouement festifs n'y sont plus. Certains musiciens estiment que le plus grand problème que rencontrent les musiciens tchadiens c'est le manque de volonté politique pour soutenir la musique tchadienne. Pis, le tchadien ne consomme pas sa musique, s’il le fait c’est très marginalement. Chronique.

La fête de la musique est célébrée à N'Djamena ce 21 juin dans un seul site en occurrence, à l'Institut Français du Tchad (IFT). L'ambiance du passé avec plusieurs sites semble être un vieux souvenir. Quelles pourraient en être les raisons ? Difficile à répondre à cette question. Mais l'important est que, les musiciens tchadiens trouvent enfin après l'avènement de covid-19, un cadre pour s'exprimer leurs talents et se faire évaluer par leurs fans. Comprise comme l'art de combiner les sons pour les rendre agréables à l'oreille, la musique se transporte. Des efforts ont été consentis par les musiciens tchadiens pour combler leurs fans des bienfaits de la musique. Il y a un retour à la source, une révolution qui se traduit par la quête de l'identité nationale. La musique adoucit les mœurs. Et combats le stress.

Les débuts de la musique populaire au Tchad datent de 1962 à cette époque c'était l'orchestre « Tchad succès » qui évoluait à Fort-Lamy, ancienne capitale du Tchad aujourd'hui N'Djaména. Deux plus tard en 1964, l'orchestre Chari-Jazz est né à Fort-Archambault actuel Sarh, chef-lieu de la province du Moyen-Chari. Certains membres de cet orchestre vont bénéficier d'une formation au Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo (RDC),  financée par le premier président tchadien, Ngarta Tombalbaye.

Aujourd'hui, le nombre des orchestres tchadiens est passé du simple au triple avec un environnement musical cosmopolite. La culture musicale étrangère a pénétré les frontières tchadiennes et le système musical national est influencé de toute part. Certains rythmes tels que le hip-hop des États-Unis et de l'Europe ainsi que d'autres rythmes africains comme le Dombolo, le coupé décalé, les Zouk ont infecté le milieu musical tchadien. Les figures de la musique tchadienne les plus connues actuellement sont entre autres, Abdoulaye Ndergué, Talino Manu, Ahmed Pécos, Matania, Maître Gazonga, Matibeye Généviève, Cidson Alguewi, Caleb Rimtobaye (Afrotronix), Mounira Mitchala, Kaar Kass Sonn, Moussa Chauffeur, Yasmine Abdallah, Diégo, Aimé Paly.

Seulement, les musiciens ont toujours déploré le fait qu'on les considère comme des amuseurs du public. Or, ils jouent un rôle important dans la promotion de la culture. Selon eux, les autorités les ignorent, le public voire les médias les évite. Les difficultés rencontrées souvent par les musiciens tchadiens sont le, par exemple, le paiement de leurs redevances, le manque des infrastructures, etc. Le bureau des droits d'auteurs a toujours évoqué l'insuffisance des moyens lui permettant d'effectuer de contrôle de la déperdition des redevances des musiciens ou artistes en général auprès des redevables (Bars, média, alimentations, kiosques, etc.).

Au-delà du rôle récréatif et de divertissement, la musique a toujours été un instrument de la promotion des cultures. Mais aussi une véritable industrie pouvant booster l'économie nationale. Il existe des talents, il suffit d'investir en eux pour révolutionner la musique tchadienne.

Moyalbaye Nadjasna

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