Inondations à N'Djamena : Senoussi Ahmat Senoussi explique pourquoi

Aoû 09, 2023

Les précipitations sont encore faibles en ce début de mois d’août, pique de saison pluvieuse mais une pluie diluvienne s'est abattue dimanche 6 août sur la capitale tchadienne, N'Djaména, faisant d’énormes dégâts et des inondations.

Du quartier Farcha en passant par Klémat, Walia, N'Djari, Diguel ou Bourdbourdoub, les conséquences de cette pluie sont visibles dans les rues. Des maisons et rues submergées par l'eau stagnante. Certaines veilles maisons ou mal construites se sont écroulées. Le rêve de voir N'Djaména vitrine de l'Afrique se noient peu à peu reste dans les eaux fluviales. Selon Senoussi Ahmat Senoussi, architecte et urbaniste plusieurs facteurs peuvent expliqués cet enfer.

L'urbaniste-architecte, Senoussi Ahmat, et président de l'ordre national des architectes du Tchad estime que la capitale s'est agrandie de façon anarchique sans planification. « Depuis 3 décennies, les autorités ont laissé les gens construire sans plan d’urbanisation et sur des lieux ou des zones non habitables », dit-il. L'urbaniste a indiqué aussi que le schéma directeur de la ville n'a pas été aussi respecté. Toujours selon lui, la ville n'a pas été viabilisée et s'est ajouté le manque des canaux de drainage des eaux, « c’est une de principale cause des stagnations d'eau dans les rues de la ville ».

Pour M. Senoussi, à N'Djamena sur chaque 2000 hectares habités, il est nécessaire d'avoir une unité de retenue (bassin de rétention) qui doit séparer une zone d'occupation à une autre avec des canaux de drainages modernes souterrains et sécurisées. « Malheureusement, aujourd'hui tous les terrains sont occupés y compris les réserves. Pas de planification, ni d'anticipation, ni un investissement conséquent à la hauteur des attentes. Toutes ces tares ou éléments combinés font qu'à la saison de pluies, la ville plonge dans l'eau, dans la misère et la risée des réseaux sociaux ».

Pour relever le défi, l'urbaniste-architecte affirme que la tendance actuelle est que le monde rural n’attire pas mais c’est plutôt la ville qui attire. « Le système des nations unies a conseillé d'investir davantage dans la ville ». Il invite le gouvernement à laisser les professionnels (urbanistes et architectes) du public mais aussi du privé à dresser un schéma directeur aux décideurs politiques pour sauver non seulement la capitale mais toutes les villes du Tchad. « On ne peut pas faire dans le tiroir et entre les 4 murs, difficile d’être à la fois décideur et exécutant. Rien ne peut évoluer dans un pareil système et c'est cela notre réalité malheureusement ».

Abderamane Moussa Amadaye

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