Par une conférence de presse animée ce matin 2 février au centre Al Mouna, plusieurs lauréats de la 24ème promotion des médecins formés au Tchad regroupés au sein d'un Comité représentatif réclament leur intégration à la fonction publique de manière exponentielle et sans délai.
Au chômage depuis la fin de leur formation, plus d'une année, la 24ème promotion de la médecine chôme. Elle conteste cette condition qui lui est infligée par le slogan " Stop chômage des médecins, trop c'est trop ". Pour ces médecins au chômage, le besoin est criard sur l'ensemble du territoire national surtout avec l'afflux des réfugiés soudanais à l'Est du pays. Pour Dr Mahamat Brahim Dahab, président de ce Comité, l'État a investi dans leur formation c'est pour répondre à un besoin, celui de la couverture sanitaire qui reste un véritable défi, dit-il.
Les médecins en instance d'intégration à la fonction publique exhortent les plus hautes autorités à prendre conscience de ce problème. Le Comité indique constater avec amertume que cette volonté politique à traduire dans le fait l'assurance de couverture sanitaire est loin d'être une réalité. Il indique qu'au Tchad le ratio recommandé par l'organisation mondiale de la santé d'au moins 2,3 médecins pour 1000 habitants reste une utopie au Tchad. « Ici, nous sommes à un médecin pour 28.466 habitants », a-t-il relevé. Malgré ce déficit, les lauréats de la 24ème promotion disent qu'il compte au total plus de 200 médecins en attente d'intégration mais l'État fait la sourde oreille. « Chaque jour les tchadiens meurent parce qu'il n'y a pas de médecins dans les hôpitaux. Pourtant, ceux qui sont formés sont poussés au chômage », indique le président du Comité.
Par se faire, le comité réclame l'intégration de manière exponentielle et sans délai des médecins et lance un appel au Président de Transition afin d'entendre leur cri. « Donnez-nous l'opportunité de servir, la nation, de contribuer à réduire la mortalité maternelle et infantile. Nous sommes prêts à contribuer à construire une nation en meilleure santé. Ceux qui ont été formés au Cuba ou ailleurs ne sont pas meilleurs que nous. La formation sanitaire est universelle. Nous pouvons relever le défi », a-t-il conclu.
Abderamane Moussa Amadaye
Par une conférence de presse animée ce dimanche 21 janvier 2024 à Ouagadougou, le centre Thomas Sankara pour la libération et l'unité africaine apporte son soutien indéfectible et sans faille à l'alliance panafricaine UMOJA-Toumaï pour sa lutte contre l'ingérence de la France au Tchad.
Fatou Balora, responsable du centre Thomas Sankara pour la libération et l'unité africaine justifie cette décision par le fait que le Tchad et le Burkina Faso vivent depuis l'accession à leur indépendance une domination outrancière de l'impérialisme tout genre accentué par le néocolonialisme français, dit-elle. « Nos deux peuples vivent le même problème, ils sont tout d'abord des pays super exploités dans le cadre du système capitaliste mondial soumis à un régime néocolonial pendant des années malgré nos efforts et nous partageons les mêmes destins en tant qu'Africains qui se battent pour l'unité de notre grand continent après notre division par des colons regroupés à Berlin en 1884. Mais surtout, nous vivons la terrible réalité de cette colonisation française qui, depuis plusieurs centenaires, cherche par tous les moyens à se perpétuer sur nos territoires, avec ses lots de souffrance et de déshumanisation », a affirmé Mme Fatou. Elle ajoute aussi que ce soutien se justifie par le fait que les Tchadiens ont exprimé leur désir de vouloir rejoindre l'Alliance des États du Sahel (AES) et demander le départ de l'armée française du pays de Toumai. « Les frères africains du Tchad ont décidé de prendre leur destin en main. Ils sont en train d'affronter les mêmes forces qui nous ont été imposées par un terrorisme créé et soutenu par ces forces du mal, ces loups qui se présentent sous la peau d'agneau. Le destin de ce peuple se joue et nous frères africains du (Niger, Mali, Burkina) ne pouvons rester indifférent à cette lutte engagée par nos frères du Tchad », a indiqué Mme Fatou. Elle poursuit que c'est à ce titre que le centre Thomas Sankara pour la libération et l'unité africaine a décidé de soutenir cette noble lutte pour l'indépendance effective et la dignité des Tchadiens et au-delà africaine. « Notre objectif final est la libération totale et l'unification complète de l'Afrique. Tant que l'Afrique ne sera pas libérée du néocolonialisme et unifiée, aucun d'entre nous ne sera libre. Nous appelons tous les Africains du monde entier à nous tenir fermement aux côtés du Tchad », conclut Mme Fatou Balora, responsable du centre Thomas Sankara pour la libération et l'unité africaine.
Abderamane Moussa Amadaye
Au cours d'un point de presse mardi 23 janvier 2024 le vice-président du Mouvement National pour le Changement au Tchad (MNCT) Marc Gougouma Maïna plaide le retour de leur président du parti Mahamat Ahmat Lazina parti en exil il y a une année.
Le MNCT demande au président de transition Mahamat Idriss Deby Itno de joindre l'acte à la parole pour faciliter le retour de leur président Mahamat Ahmat Lazina au pays rapidement afin qu'il puisse jouir de ses droits civiques et politiques.
M. Marc Gougouma Maïna, affirme que la jeunesse tchadienne est égoïste quand il s'agit de la paix, la stabilité, la cohabitation pacifique et de l'unité nationale, « l'absence de notre leader est difficile, mais il faut de la volonté, du courage et de la détermination, pour qu'ils posent les fondations, poursuivre leurs efforts pour bâtir un MNCT fort sous la clairvoyance de notre président afin de bâtir l’avenir dans un Tchad réconcilier », a-t-il dit.
Le MNCT souligne que la main tendue du président de transition devrait être sincère suivie d'une réconciliation non sélective. Une réconciliation qui doit faire renter tous les acteurs de la vie politique en mettant l'intérêt général avant toute considération politique, dit-il.
Le parti rappelle que Mahamat Ahmat Lazina était le seul leader à avoir mobilisé sa formation politique et a lancé un appel à tous les Tchadiens à participer au Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) devant 55 000 personnes au Stade Idriss Mahamat Ouya le 22 Janvier 2022. « M. Lazina a servi son pays avec dévouement et loyauté en tant que ministre pendant 20 mois. Il ne mérite pas cet exil politique forcé », disent les membres du MNCT.
Le parti appelle le président de transition à s'impliquer personnellement pour faciliter le retour de leur leader.
Noël Adoum
Lors d’un point de presse hier lundi 22 janvier, une plateforme dénommée, « Coalition républicaine contre l'impérialisme et l'ingérence extérieure au Tchad » est mise sur pied par le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP). Elle regroupe une dizaine de partis politiques de l'opposition. Avant de finir, M. Djona invite la France à plier bagage de pays de Toumai, « l'heure est venue de laisser le Tchad aux Tchadiens », dit-il.
L'objectif de cette coalition, disent les organisateurs, est pour faire bloc contre l'immixtion de la France dans les affaires internes du pays. Pour Professeur Avocksouma Djona, président du parti les démocrates, le Tchad depuis son accession à l'indépendance est sous le joug du néocolonialisme français, « tout se décide par la coloniale France. Le Tchad, notre pays, se dit État indépendant et souverain depuis le 11 août 1960, mais ses ressources, son système politique et éducatif, et sa gestion en tant que pays sont entre les mains de la France qui s'accapare de tout, contrôle tout et dicte tout, au point de choisir comment nos dirigeants doivent être choisis, qui doit être choisi, comment ceux-ci doivent se comporter, agir et parler », martèle M. Avocksouma. Il estime que le moment est arrivé pour que les Tchadiens décident de s'affirmer comme un peuple. Et se libérer définitivement des oripeaux colonialistes et des vestiges tels que, les bases militaires françaises, la prédation économique et d'esclavage institué via la monnaie des colonies (le franc CFA), etc. « En tant que citoyens notre ultime responsabilité patriotique est de défendre et de protéger notre partie et sa souveraineté. Nous décidons d'unir nos forces et nos énergies pour mettre fin à l'ingérence extérieure et défendre les intérêts de notre pays », dit-il.
L'ancien ministre de la Santé, Avocksouma Djona, rappelle à la France que le Tchad ne se laissera plus faire. « La France continue à s'entêter. Nous rappelons à ses dirigeants qu'il y a désormais au Tchad des patriotes pétris dans l'âme qui ne se laisseront plus faire et qui aiment leur pays. Nous ne courberons plus l'échine ».
Avant d'annoncer la mise sur pied de la coalition, il a rappelé, sous forme d’interrogation, le passé historique entre le Tchad et la France entre les deux guerres mondiales . « La France de Macron aurait-elle la mémoire courte? Oublierait-elle que sa libération en 1945 était essentiellement possible grâce au sacrifice des Tchadiens? Se souvient-elle encore du régiment de marche du Tchad (RMT) qui était un régiment d'infanterie de l'Armée de Terre Française ? La France de Macron oublierait-elle que pendant que les Tchadiens étaient au front pour défendre la France, certains Français n'étaient des collaborateurs? Se souvient-elle encore que sur les 1038 combattants de la Deuxième Guerre mondiale faits compagnons de la libération par le Général De Gaulle »
Enfin, il invite les tchadiens à une prise de conscience citoyenne pour faire bloc contre l'impérialisme français au Tchad et ses alliés. « Peuple tchadien, nous avons assez dormi. Il est grand temps de nous réveiller et de nous battre pour notre patrie ».
Abderamane Moussa Amadaye
Une Assemblée générale (AG) de l'Union Nationale des Étudiants tchadiens (UNET) section de N'Djamena organisée ce lundi 22 janvier a tourné en bagarre entre le nouveau et l'ancien bureau de l'UNET. La scène s'est déroulée à l'université de N’Djamena, à la faculté d'Ardepdjoumal dans le 6e arrondissement de la capitale tchadienne.
L’AG des étudiants des facultés d’Ardep-Djoumal a été sabotée par les membres de l’ancien bureau de l’UNET. L'ancienne équipe mécontente a débarqué en pleine séance de travail. Une bagarre rangée a alors éclaté entre les deux équipes faisant des blessés. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser les étudiants. Après quelques heures, le calme est revenu et les travaux ont repris.
Le président de l'Union Nationale des Étudiants tchadiens Mahamat-Saleh Ahmat Ali affirme que l'AG du 22 janvier était censée se tenir dans le calme et la sérénité au campus d'Ardepjoumbal, « c’est une petite perturbation, créée par l'ex bureau de l'UNET section de N’Djamena. Les étudiants ont pu maîtriser ces perturbateurs et l'assemblée s'est tenue. Des résolutions ont été votées parmi lesquelles figure la réhabilitation des 32 étudiants d’ici 3 jours, passés ce délai l'UNET ne sera pas responsable de ce qui adviendra », a-t-il dit. Il a aussi souligné la mise sur pied d'un comité d'organisation des élections composées de toutes les facultés dans un bref délai. L'AG demande au ministre de l'Enseignement supérieur, des Recherches scientifiques et de l'Innovation de prendre des décisions appropriées pour que les activités fonctionnent normalement ».
Le nouveau bureau rappelle les étudiants que les cours reprendront normalement ce 23 janvier.
Noël Adoum
Les membres du Bureau exécutif de l'Union pour le Développement et le Renouveau (UNDR) ont présenté leurs vœux au président du parti Saleh Kebzabo ce 20 janvier à son domicile au quartier Paris-Congo.
Ils étaient nombreux, simples militants, conseillers nationaux et cadres à la cérémonie qui a commencé par une minute de silence en hommage aux militants décédés. Le deuxième vice-président du parti, Abderrahim Brême Atteïb a souligné quelques points notamment l'accompagnement de la transition de Doha jusqu'au Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), ensuite la campagne référendaire. Pour M. Abderrahim, les dirigeants de la transition doivent être reconnaissants envers l’UNDR, « notre parti a existé et existera toujours parce qu'il s'est imposé et vivra plus mieux qu’ avant. L'objectif c'est l'avenir », dit-il.
Le président du parti M. Saleh Kebzabo a pris la parole en affirmant que 32 ans après la création du parti, les militants célèbrent toujours la cérémonie de présentation des vœux comme à l'accoutumée. Il souligne que l'UNDR a traversé une année difficile qui a fait vaciller la barque . « Nous avons traversé des épreuves difficiles, mais inutile de revenir dessus, car chaque jour le soleil se lève différemment pour éclairer le monde». Selon lui, son accession à la Primature n'était pas programmée, « ce sont les circonstances qui ont fait que j’accepte ce grand rendez-vous de l'histoire pour la construction du Tchad. Nous continuerons de façon ferme, résolue, déterminée, personne ne peut nous arrêter sauf à nous tuer », a-t-il renchéri. Il estime que le Tchad est éternel, lui et son parti battront pour ce pays en rappelant aux militants, « l'UNDR a sauvé le pays de la catastrophe. Nous avons pris la barque de la transition et nous avons rempli notre contrat de 14 mois. 80% des objectifs sont atteints par le DNIS, il n'y a que 20% qui restent. L’UNDR apportera toujours sa contribution pour le pourcentage restant», a-t-il conclu.
Noël Adoum
Hier 18 janvier, le nouveau Premier ministre Succès Masra a présenté le programme politique de son gouvernement devant les conseillers nationaux. Un programme politique qui s'articule autour du respect du calendrier de la transition, de l'Éducation, de la santé, de l'économie et des médias.
Prévue à 10h, la séance a démarré avec plus de 20 minutes de retard. Le nouveau chef de gouvernement a étalé son programme politique en affirmant que son gouvernement a pour mission de finaliser le retour ordonné à l'ordre constitutionnel. « Notre ambition est d'organiser dans les délais impartis, les meilleures élections de l'histoire de notre pays en mettant en place toutes les institutions prévues dans la Constitution, en définissant par le dialogue avec tous les acteurs politiques et forces vives de notre pays, le calendrier, le chronogramme, les moyens physiques et financiers nécessaires au retour à l'ordre constitutionnel », dit-il. Il ajoute que le succès de la transition se mesurera au retour à l'ordre constitutionnel dans la stabilité, la quiétude en permettant aux Tchadiens de choisir librement leurs dirigeants à tous les échelons, « cet objectif sera notre boussole de tous les jours et de toutes les secondes », a-t-il indiqué.
Le PM a aussi abordé la question de l'éducation, une des priorités de son gouvernement, a-t-il dit. « Mon gouvernement travaillera dès cette année pour jeter les fondations d'un pays où l'éducation deviendra la première priorité en budget en moyen, en rang protocolaire. «Déjà, dès la formation de ce gouvernement, le Président de la République a décidé que le ministère de l'Éducation nationale et de la promotion civique soit remonté dans l'ordre protocolaire pour être le premier des ministères juste après les ministères d'État; ce qui est un signal fort éloquent en plus de l'augmentation de 19% du Budget du ministère de l'Éducation nationale que vous avez vous-mêmes approuvé pour cette année », a expliqué le chef du gouvernement aux conseillers nationaux. Il a aussi évoqué dans programme la santé économique. Il estime que les secteurs clés, dont l’énergie, l’économie numérique, l'eau, le transport, l’élevage ou encore l'agriculture sont des priorités. Il a insisté sur la question de l'énergie qu'il estime la priorité. « Je ne connais pas d’exemple de pays qui s’est développé sans électricité et sans énergie. La refondation du Tchad et la transformation de la vie des Tchadiens ne peut se faire sans énergie, car l’énergie explique jusqu’à 60% de la croissance et donc l’industrialisation et la création de la richesse des nations », a-t-il laissé entendre.
Le chef de gouvernement a évoqué dans son programme le volet média public. Il estime que la télévision nationale est restreinte à un groupe et n'est à la disposition que de certains. Il promet d'ouvrir ce couloir. « Nous allons ouvrir les portes des médias nationaux à tous les Tchadiens et faire confiance aux Tchadiens dans leur jugement. Laissons les Tchadiens se parler dans leur diversité », dit-il . Il a ajouté que « la Haute Autorité des Médias et de l'Audiovisuel en tant qu'organe constitutionnel devra veiller à ce rôle de façon autonome et totalement indépendante. Nous allons faire auditer les programmes de la télévision et radio nationales et auditer les ressources humaines de l'ONAMA pour mieux les utiliser au service de tous les Tchadiens en mettant en exergue les talents cachés », a-t-il laissé entendre.
Abderamane Moussa Amadaye
Les associations des personnes handicapées ont élu leurs représentants à la Commission Nationale de Droit de l’Homme (CNDH) hier après-midi 18 janvier à la Maison des médias du Tchad au cours d'une élection supervisée par le comité ad-hoc.
Après l'explication du comité ad-hoc sur les critères, les conditions et le processus de déroulement, un bureau de vote composé de 5 personnes a été mis en place pour diriger l'élection.
Le Bureau a d'abord reçu les dossiers de candidature des candidats accompagnés des autorisations de fonctionnement des associations. Après l'examen de dossiers, 10 candidats ont été retenus. Les candidats ont été regroupés sur 5 listes, une femme et un homme.
Le Bureau organisateur a enregistré 51 participants (associations légales) pour 10 candidatures sur 5 listes. Ensuite s’en est suivi le déroulement de l'élection puis le dépouillement de 50 bulletins et 1 bulletin nul. Après dépouillement la liste numéro 1 a obtenu 19 voix, la liste numéro 2 a obtenu 13 voix, celle numéro 3 a totalisé 5 voix, la liste numéro 4 a fini avec 9 voix et celle numéro 5 avec 4 voix.
La liste numéro 1 est déclarée gagnante. Il s’agit de M. Mahamat Saleh Mahamat Tahir et Mélon Normand Moussanadji pour représenter les associations des personnes handicapées aux élections des commissaires de la CNDH.
Ousmane Bello Daoudou
Au Tchad et dans la capitale, N’Djamena, les bonnets traditionnels sont appelés «Taguiyé» en arabe locale.. Ils sont portés par les hommes pendant les cérémonies ( activités politiques, culturelles, religieuses et funéraires). L'équipe d'Ialtchad a fait un tour des plusieurs buanderies où sont lavés ces bonnets. Reportage.
Beaucoup des hommes, âgés, d’âges mûrs, des jeunes et de enfants ont adopté cet accessoire vestimentaire, le port de bonnet. Le bonnet est devenu une coutume, une tradition qui se portent fièrement lors des cérémonies culturelles et religieuses : les mariages, les baptêmes, les décès. Laveurs de bonnets est un métier qui fait bien vivre.
Aux quartiers Mardjandaffack, Bololo, Ambasatna, Ridina, Dembé, Chagoua, Habena en passant par Ndjari puis Diguel, les ateliers de laveurs des bonnets traditionnels sont partout. Les prix ne sont pas les mêmes, chez certains le prix est élevé, chez d’autres, le prix est plus bas.
Adam Moussa en a fait son métier. Il a son atelier au quartier Bololo, âgé d'une quarantaine d'années, il est père de 4 enfants. Il explique qu'il est dans ce métier depuis une dizaine d'années, « les grands bonnets décorés avec des motifs brodés ou des perles sont lavés à 750 F CFA, les petits bonnets appelés « taguiyé maréchal» à 250 F CFA et les moyens à 500 F CFA ». Il affirme recevoir plus de 50 bonnets par jour. « Grâce à cette somme, je paie le loyer du local 40.000 F CFA, je prends soin de mes enfants ainsi que leur scolarité », dit-il.
Souleymane Daoud, 52 ans, est aussi laveur de bonnets au quartier Dembé. Il estime qu'il reçoit plus de 100 bonnets traditionnels par jour, « je lave ces bonnets avec de l'eau mélangée du javel, en faisant attention aux couleurs de chaque bonnet. Je mets aussi un peu d'amidon, je le fait porter sur le bois sous forme du mortier pour l'agrandir ou le rétrécir afin de le sécher ». Il souligne que les prix sont fixés à 1000 Fr pour les grands bonnets, 750 Fr pour les moyens puis 500 Fr pour les petits. Selon lui, avant, il n'y a que les personnes âgées qui portaient ces bonnets traditionnels maintenant c'est ancré dans les habitudes vestimentaires.
Ousmane Mahamat Tahir est un client et amateur de port de bonnet, « le port de bonnet est une habitude, sans bonnet je ne prends pas part à la prière du vendredi ». Il affirme que jadis seulement quelques communautés comme, les Peuls, les Baguirmiens, les Haoussas, les Bornous et les Arabes qui valorisent le port des bonnets traditionnels. « Porter le bonnet est un atout d’élégance pour les Tchadiens », dit M. Ousmane. Il appelle les Tchadiens à conserver cette authentique culture.
Noël Adoum
Le Comité d'organisation du prix du meilleur citoyen de la plateforme Le Tchad d’abord a annoncé le lancement officiel de la 4ème édition du prix « meilleur citoyen 2023 » le samedi 13 janvier passé à son siège national au quartier Mardjandaffack.
Pour Mme Hapsita Djibrine Assali, ce prix que consacre chaque année la plateforme est une suite logique pour la promotion d'une société d'excellence « son organisation annuelle depuis 2021 épouse les différentes visions du président de transition qui entend bâtir un Tchad solidaire », dit-elle.
La présidente du comité d'organisation affirme que cette édition a retenu 5 catégories de citoyens : artistes, citoyens de l'année, sportifs, influenceurs, femme et deux prix spéciaux.
Mme Hapsita confie que la soirée de remise des prix sera organisée le samedi 17 février dans un grand hôtel de la capitale et placée sous le patronage du ministère des Affaires culturelles, du patrimoine Historique du Tourisme et de l'Artisanat.
Selon l’association, un jury indépendant composé de 3 personnes issues de la société civile, du secteur public et du secteur privé sera mis en place dans une totale transparence, selon les critères bien définis.
Enfin, la plateforme invite les partenaires à s'engager avec eux dans cette aventure, « participer à une activité sociale relève aussi de la responsabilité sociale », dit l’organisation.
Ousmane Bello Daoudou