mardi 19 mars 2024

Humour Sahibi : blagues, cancans et contes ialtchadiens

Oct 19, 2020

Pour rire et s'évader, venez chaque jour me visiter. Mon nom est Sahibi, mon père s'appelle Filan, mon meilleur ami est Waldar, ma fidèle dulcinée est Akhoutna. Nous sommes ici pour vous divertir avec nos aventures, blagues, anecdotes, contes, devinettes, etc. Des histoires drôles 100% ialtchadiennes envoyées par les ialtchad et qui sont régulièrement mises à jours pour vous faire plaisir. Sahibkou  

Sahibi et la question Nord-Sud
Sahibi un gamin d'à peine neuf ans est très estimé par son père Filan, d'abord parce qu'il est fils unique et en suite pour son intelligente curiosité. Un jour après le dîner, il entama comme d'habitude quelques discussions avec son père. Son père Filan lui demande : 
   - Sahibi mon fils, où étais-tu ce matin ?
   - Au CEFOD, je suis allé naviguer sur Internet, répond Sahibi
   - C'est bien, qu'est-ce que tu as appris aujourd’hui mon fils ?
   - En fait, je suis allé sur un site Web et on parle que des nordistes et des sudistes au Tchad, c'est quoi exactement ces différences, papa ?
   - Laisse tomber mon fils, tu ne comprendras rien même si je t'expliquais en criant dans tes oreilles.
   - Mais papa, Explique-moi, insista Sahibi
   - Ben bon comme tu insistes. Tu vois fiston, un Nordiste, c'est une personne généralement mince qui porte un boubou, un bonnet et un couteau à la hanche près à s'en servir à la moindre dispute. Quand il va à l'école c'est souvent pour déranger les autres, il est fréquent dans la cour que dans la classe. Je ne sais pas comment te dire, mais ce type arrive à réussir depuis la cour de l'école. C'est un secret fiston, garde pour toi.
Par contre, un Sudiste, c'est le verso de la monnaie. Il est costaud, aime les vestes et les cravates comme si c’était sa tradition. Il est allergique au couteau. C'est une personne qui se croit toujours intelligent, connaisseurs sans même aller à l'école. Il a la gueule sans le verbe. Il se croit toujours victime, mais quand on lui tend une fraîche Gala, il sourit. Voilà Sahibi c'est à peu près les différences.
   - mais papa, toi tu portes tantôt des boubous, des cravates, tu aimes, la cigarette, la bière, tu vas à la mosquée, à l'église, dis-moi es-tu Sudistes ou Nordistes ?
   - Sahibi mon fils, moi et ta mère, on a rien choisi, nous avons décidé de rester tchadiens.
   - Ah bon papa, donc les autres ont choisi d'être des nordistes et des sudistes ?
   - Évidemment mon fils, ce sont des personnes volontairement égarées. Sais-tu que partout il y a le nord et le sud, acceptes-tu que moi et toi, on se chicane dans notre maison parce que ta chambre est au nord et la mienne est au sud ?
   - Non papa, répond Sahibi
   - Alors ça doit être valable pour le Tchad, fiston
   - Tu as raison papa.
   - Ok Sahibi, siestons et continuions nos discussions plus tard.
   - Comme tu veux papa.

Anna S. Ngaré /
N'Djaména - Tchad


Sahibi et l’éléphant du Soultan
Dans le village de krim-krim où vivaient les deux amis Sahibi et Waldar, le chef du village s'offre un jour le plaisir de domestiquer un grand Phil (éléphant). Bien qu’apprivoisé, l'animal ne manque pas de faire des dégâts notamment dans les champs des paysans. Cela, dans I'indifférence totale de son maître qui lui voue presque un culte. Las et dépités d'observer impuissants, la destruction de leurs cultures, les paysans avec à leur tête Sahibi et Waldar se réunissent un jour et décident de dire enfin leur malheur au chef pour qu'il puisse immobiliser son animal. Mais le problème, c'est que le chef Filan est autoritaire et très craint. Personne n'entend prendre la parole devant lui au nom du groupe. Après moult hésitations, un des leurs, Sahibi, se propose d'être le porte-parole. Mais à condition d'être soutenu par tous. Il leur dit ceci :
- debout devant le chef, je dirai "éléphant, éléphant, éléphant !" et à ma suite vous citerez tous en chœur les ravages que cet animal cause dans nos champs".  
Lumineuse idée que celle-la, car le chef ne pouvant punir tout le monde, prendrait sans doute en compte leurs doléances. Waldar salua aussitôt le courage de son ami et le sera fort dans ses bras en disant :
- Motal Djama irsé, inti abada wa anina ni tabouk. (la mort en communauté n’est qu’une noce, commence et nous te suivront).
Vint alors le moment de la rencontre avec le chef Filan, sous le chadaraï kalakouka (baobab) qui abrite habituellement les réunions convoquées par lui. Sahibi, au milieu de I'assistance se place devant le chef, après le rituel salut à celui-ci, entame sa partition :
 - Soultan Philac da, philac da, philac da ! (Chef, Éléphant ! Éléphant ! Éléphant !) crie-t-il à gorge déployée mais, à sa grande surprise, sans le répondant de ses compagnons. Sahibi chercha à croiser les yeux de son ami waldar dans l’assistance, mais ce dernier avait les yeux vers la terre. Las d'entendre Sahibi débiter comme un fou le mot "Éléphant !", le chef I'arrête sec et lui demande ce que cela signifie. Pétrifié à I'idée d'être le seul à subir la foudre punitive du chef, Sahibi rate de peu de trébucher, devient presque aphone. Mais dans un sursaut de défense dicté par l’instinct de conservatisme de l’homme, Sahibi trouve l’imparable parade :
- Chef, tu as un très bon éléphant mais un seul ne nous satisfait pas, il en faut deux ! lâche-t-il à la grande déconvenue de ses compagnons qui rentrèrent déçus et n'en finirent pas de regretter leur lâcheté. Sahibi, quant à lui, gagna I'affection du chef qui le considéra comme le seul homme du coin et, obtint une fonction à la cour.

Tchadicus


Le périple de Sahibi
Sahibi qui vient de faire une super longue route en voiture se rendant de N’Djamena à Sarh. Pendant la nuit il décide de s'arrêter pour dormir un peu vers 6h du matin, avant de continuer son chemin, encore long, quelques heures plus tard. Il s'arrête sur un parking à l'entrée de Bongor, un peu à l'écart de la grande route, pour dormir un peu.
Mais son parking est en fait un lieu de passage obligé pour tous les cultivateurs du dimanche de la ville... Et sur le coup des sept heures, il est réveillé par un «Toc Toc» à la fenêtre de la voiture. Sahibi, tiré de son sommeil ouvre les yeux, baisse la vitre et dit :
- Ouais, qu'est-ce qu'il y a ?
- Vous avez l'heure, demande le cultivateur.
- Il est 7h15, répond Sahibi après un coup d'œil sur sa montre.
Le cultivateur le remercie, et s'en va en courant. Sahibi se rendort, mais pour peu de temps car des coups sur sa vitre le tirent de son sommeil :
- Pardon monsieur, est-ce que vous avez l'heure
- 7h30!
Le deuxième cultivateur remercie et s'en va.
Voyant que d'autres cultivateurs risquent par la suite de venir l'empêcher de dormir, Sahibi prend un papier, un crayon, et il écrit :
«Je ne sais pas l'heure qu'il est !» sur son papier, qu'il colle bien en évidence sur sa vitre. Puis il se rendort.
Un quart d'heure plus tard, on tape dans sa vitre :
- Monsieur, monsieur?... Il est 7h45.

Fatime Yacoub


Le sakkari mafindi
C'était vers la fin du mois de ramadan exactement le 29e jours. En plein rue à N'djamena, dans le quartier Ambassatna, un groupe de personnes, une centaine environ cherchent ensemble désespérément à localiser la lune pour célébrer son lendemain la fête du fin de ramadan. Tout à coup un Sakkari Mafindi sakkran (un vagabon soûlard et ivre) se tenant à peine sur ces pieds fait son apparition. Très étonné par cette foule immense devant lui, il  n'attend pas pour savoir, tout en trébuchant, il va vers la foule et demanda:
- gaï din ti fatouchou chounou wa, ya djama (qu'est ce que vous chercher)
Quelqu'un parmi  la foule à quand même pris la peine de lui répondre:
- gaï din nou fatouchou gamar da (on cherche à localiser la lune)
Puis le sakkary mafindi sakkran d'un geste, pointa sa main  vers le ciel et dit:
- ma dakou gamar da wa
 Tout le monde se joint à lui et effectivement voila enfin la lune en forme de croissant dans la direction de sa main. La foule applaudit  le sakkari mafindi sakkran, le souleva aux cris de youyou et d'acclamation :
- cha fa gamar da awwal, achkourou, (il a pu localiser la lune le premier, il faut le remercier, etc.)
Après cette hasardeuse réussite, le Sakkari mafindi sakkran est encore tenté par l'expérience inattendu de tout à l'heure et il dit à la foule qui l'acclamait toujours, en pointant sa main vers le ciel:
- agoufou, agoufou, dakou gamar akhar (arrêter, arrêter, voici une autre lune par ici)
Cette fois, la foule se jette sur lui, coups de poings, coups de pieds, et il à dû prendre ses jambes sur son cou pour s'échapper à la foudre de la foule qui criait cette fois ci:
- aakourbou, doug gouou, fourouchou, sakkary, mafindi, kad dab (arrêtez le, tapez le, battez le, soûlard, vagabon, menteur) 
  Après s'être évader de justesse dont lui même ne sait pas comment, le sakkari mafindi sakran constate avoir perdu deux dents et ses chaussures. Il jure retenir qu'une leçon de cette expérience où en moins de cinq minutes il est passé d'allier en ennemi, celle que même l'enfer est pavé des bonnes intentions, lui qui voulait aider se retrouve en mauvaise posture. Visiblement très déçu et fâché il dit tout bas:
- nass ma indoum khére, boutan kan gamar marac guidami koulla, ni laffid allé saba, wa kan marac allé saba ka man n'akdar le khachoumi (les gens ne sont pas reconnaissants, dorénavant si la lune apparaît devant moi je tourne à l'Est mais si jamais il apparaît encore à l'Est, je ferais mieux de me taire)

Tchadicus


Le malentendant Sahibi et sa femme Akhoutna
Dans le petit village d'endjobdi nom loin de n'djamena sur la route de Massaguet, vivait Sahibi un malentendant et sa femme Akhoutna. Dans ce village d'une vingtaine de couzi(cases) environ juxtaposées les une des autres, la nuit tombée, les villageois ont du mal a dormir et cela dure depuis le mariage de Sahibi avec akhoutna, parce que Sahibi comme il entend mal pense que les autres aussi lui entendent mal et il faut qu'il crie fort pour ce faire entendre. En effet, chaque nuit que Sahibi retrouve sa femme Akhoutna pour coucher avec elle, il crie à haute voix:
- amourgui sourwalkiiiiii, amourgui sourwalkiiiiii(enlève ta culotte, enlève ta culotte)
C'était tellement à haute voix que tout le petit village ne peut s'en passer d'entendre. C'est ainsi que les femmes du village avec en tête Caca la plus vielle femme du village décident d'aller voir Akhoutna la femme de Sahibi. Par la voix de la vielle femme les femmes du village proposent à Akhoutna:
- akhoutna, sid di achirna, batan da amourgui sourwalki wo ardjé radjilki, lé ma yi awi(desormais enlève ta culotte et attend ton mari, pour qu'il ne crie pas) 
- sémé, kalamkou saii(daccord, vous avez raison) répond Akoutna la femme de Sahibi
La nuit est tombée encore sur le village, Sahibi le malentendant retrouve sa femme Akhoutna sur le lit comme d'habitude mais il remarque vite qu'elle ne portait pas de culotte. Très content, il crie à haute voix:
- bigui léki halou saii, bigui léki halou saii(tu commence à aimer ça, tu commence à aimerça)
Cette nuit là était pire que les autres nuits, Sahibi dans son euphorie n'en fini de crier à tel point que même les animaux domestiques du village ont eu peur de ce vacarme assourdissant. mais qu'est ce qu'il faut pour faire taire Sahibi? Histoire à suivre.

Tchadicus


Sahibi et sa voisine de 80 ans
À N'Djaména dans le quartier Diguél non loin du palais de 15 janvier vivait une vielle femme de 80 ans, c'était une voisine à Sahibi. La vielle femme à défaut d'enfant prenait tous les enfants de ses voisins comme ses propres enfants.  Elle vivait seule et dépendait souvent des services de ses voisins. Mais cette dernière âgée de 80ans a tout le temps des problèmes de santé. Tout les jours elle dit qu'elle est malade et qu'elle a mal partout. Sahibi qui est son voisin immédiat et qui a une voiture l'emmène à l'hôpital central de N'djamena chez le médecin, et après analyse, le docteur n'a détecté aucune maladie, elle est en bonne santé. Les autres jours c'est toujours le même scénario: elle dit qu'elle est aux portes de la mort tellement qu'elle a mal au corps. bref Sahibi son voisin et le docteur en ont marre d'elle. Un jour le docteur analyse la situation générale, tire une conclusion et dit ceci à Sahibi:
- votre vielle voisine a une santé de fer mais je crois que ce qu'il la faut, c'est un homme, je sais que ce n'est pas facile pour vous d'entendre ça mais il faut que vous la cherchiez un mari sinon elle va devenir hystérique. Sahibi ne sachant quoi faire pour aider sa vielle voisine, décide de la ramener chez elle. En voiture, sur le chemin du retour pour la maison, non loin du Souk-kabir, la vielle femme dit brusquement ceci à Sahibi : 
-Sahibi... kalam al doctor orra da simita séy?
 Sahibi répond doucement:
- ayé simita. 
quelques instants plus tard la vielle femme dit:
-wo hassa tidora tisséy chounou ya wilédi, 
Sahibi se fâche et dit à sa voisine: 
-kaka, radjil hana tamaïnine sénné(80ans) da, ana nalga léki mine wéne.
la vielle voisine décidément ne veut pas relâcher l'idée du docteur conclut:
-haïy ya wilédi...radjil hana tamaïnine séné(80ans) kan ma talga koulla, kan liguita roudjal tinéne hana arbaïne séné(40ans) da ma yabga tamaïnine, wa da bass nalga afé khalas .

Mahamat saleh Erdimi Hull/Canada


Sahibi en Europe
Fraîchement arriver en Europe dans le cadre de ses études, sahibi s'est trouvé un ami. Un jour pour impressionner son ami au visage pale, sahibi commence à lui expliquer:
- mon cher ami, sais-tu que chez moi au Tchad dans la grande forêt africaine la circoncision se fait avec un couteau rouillé, non effilé et les sutures se font avec des épines, en plus le moindre cris te vaudra des injures pour toute ta vie
- mais vous êtes chanceux chez vous au Tchad répond son ami, sais-tu que chez nous ici l'infirmier procède à la circoncision les yeux bandés, ciseaux d'un mètre de longueur à la main  et seuls les chanceux en sortirons avec la tête de leur machin décapitée
- mais ils sont malade ou quoi, et toi mon ami tu es parmi les chanceux ou non, demande sahibi très étonné 
- moi je suis sorti indemne de cette affaire lui répond son ami
- puis-je savoir comment demande encore sahibi
- c'est simple, j'ai refusé la circoncision 
- donc tu es zoumboulou rétorque sahibi
- oui mon ami, même si je ne sais pas ton mot zoumboulou je suis certain que tu es au pays de ces derniers
- kaïé ma adjib(arabe local) lance sahibi en murmurant.

Tchadicus


Sahibi en classe de CE1
Le maître comme on a souvent tendance à nommer l'enseignant au baladna dessina un mur au tableau et demanda si un élève pourrait trouver le nom.Du fond de la classe sahibi un élève plutôt d'habitude nul, silencieux  et dont la forte note atteint difficilement 0,5/10,cria:
- moi monsieur, moi monsieur, moi monsieur
    Le maître visiblement très étonné de l'effort sans précédant de son élève sahibi hésita un instant puis le désigna:
-vas y sahibi ,je me suis toujours dit qu'un jour tu feras de progrès 
sahibi poitrine en avant sourire jusqu'aux joues répond:
- une dourdourrr (le mur en arabe local)
Alors des larmes jaillirent des yeux du maître qui comme l'assistance applaudirent sahibi. Après tout il ne veux pas sanctionner le premier effort erroné soit-il de sahibi.  Le maître expliquera par la suite que sahibi voulait bien dire <<un mur>>
  seulement sahibi fait allusion à l'époque de la légende Sao ou le mur est aussi appelé dourdourrr mais que dorénavant c'est un mur.
Personne dans la salle n'a compris et sahibi était tout content de trouver une réponse même ancienne.


Les deux amies
  Deux femmes très amies âgées d'environ une cinquantaine d'année chacune sont  prises en chasse par un méchant chien sur le chemin du souk khalla (marché de mil), dans le quartier Ridina. Après quelques interminables minutes d'une course folle, l'une d'entre elle voyant la fatigue venir en elle demanda à l'autre qui prend de l'avance sur elle:
- eh! prends un peu de sable et verse dans les yeux de ce chien méchant afin qu'il puisse arrêter de nous poursuivre ainsi
l'autre femme sans ralentir sa course répond:
- et toi tu cours sur une natte ou quoi? regarde sous tes pieds s'il n'y a pas de sable


Le 1er amour de Sahibi
C'était l'été 1985, Sahibi est en classe de CM1à l'école du Centre. L'année scolaire tire à sa fin, les élèves étaient tous content de finir l'année. Mais voila que l'année tant à finir, Sahibi vient juste de faire la connaissance d'une jeune fille de sa classe la belle Fanta appelée aussi  «chaloufta Zarga» pour ses lèvres noires. Une très bonne relation amoureuse qui vient de commencer entre Sahibi et Fanta chaloufta zarga. Un jour, Sahibi invite la belle Fanta chaloufta zarga chez lui, après avoir parlé du tout et de rien, Fanta décide de partir et avant de partir elle demanda à Sahibi:
- antini bise wahit, anna machi bét (donne moi une bise, je veux rentrer chez moi) 
Sahibi n'a jamais entendu parler de ce mot «bise» auparavant, il est surpris et très gêné de ne pas comprendre ce que demande la belle Fanta chaloufta zarga mais quand même il décide de la répondre:
- sémé, ambakir taali nantiki bise wahit (d'accord, revient demain et je te donnerai une bise) 
 La belle Fanta chaloufta zarga part chez elle avec bien sûr des interrogations. Sahibi, resté seul, se demande si cette fille n'est pas matérialiste. En tout cas, c'est bizarre dit-il, premier rendez-vous et la belle Fanta veut une bise et je ne sais pas combien coûte une bise, à voir sa beauté, ce qu'elle demande coûte une fortune et moi je suis qu'un élève. Le lendemain, à quelques heures de son rendez-vous avec Fanta, Sahibi désespéré, retrouve son grand frère et lui demande :
 - grand, amiss chifta filime wahit illé bi orou bise, bise, hou chounou bise da? (grand frère, hier j'ai suivi un filme dans lequel on parle que de bise, bise, c'est quoi bise?) 
- bise da ma embrasser fi choudouga béss wa (c'est juste embrasser sur la joue) lui répond son grand frère.
Sans attendre, Sahibi va dans la douche, il prend une heure pour brosser ses dents et sa langue. Comme prévu, la belle Fanta chaloufta zarga se présente au rendez-vous. Après quelque temps passer ensemble Fanta dit qu'elle veut rentrer, et cette fois ci Sahibi la prend dans ses bras et la donne une bise. Quand Fanta lui demande pourquoi hier il a refusé de lui donner une bise, Sahibi dit qu'il ne voulait pas simplement précipiter les choses au premier rendez-vous. Chaloufta zarga n'a rien compris et Sahibi est heureux.

Adoum Hassan, (TORO)


Sahibi, l'enfant terrible du Quartier Arboutsoulback
À N'djamena dans le quartier Arboutsoulback, vivaient Sahibi un enfant d'âgé d'environ 8 ans et sa mère Amsahibi. Malgré son très jeune age, Sahibi est un enfant terrible, têtue, insolent, curieux et il ne manque pas d'imagination pour entraîner sa pauvre mère dans de nombreux  problèmes. Un jour, leur voisine accoucha un bébé qui n'a pas d'oreille et le jour du baptême Amsahibi supplia son fils Sahibi de ne rien dire au sujet des oreilles de ce bébé une fois qu'ils seront au baptême, Sahibi pour sa part promet à sa mère de fermer les yeux et d'ignorer les oreilles du bébé de la voisine. Le jour du baptême, Sahibi, sa mère et beaucoup d'autres invités étaient près de la voisine quand, Sahibi demanda à leur voisine la mère du bébé:
-voisine, voisine, votre bébé voit-il?
-non il est encore bébé répond la voisine
-quand il aura 30 ans, est ce qu'il peut voir? questionne encore Sahibi
- à 30 ans il sera un homme et il pourra regarder de loin comme de près répond la mère du bébé.
   En ce moment là, la mère de Sahibi était très contente de son fils qui ne joue pas au trouble-fête avec jusqu'ici que des simples questions sagement posées. Mais Sahibi n'a pas encore satisfait sa curiosité et il demanda encore à sa voisine :
- mais voisine, quand votre bébé aura 100 ans, est ce qu'il pourra toujours voir?
- non Sahibi, à 100 ans on lui cherchera des lunettes expliqua sa voisine
- comment votre fils portera-t-il ses lunettes? demande encore Sahibi.
 Brusquement toute l'assistance se tut, la voisine, la mère de Sahibi, comme les autres ont tous compris ou est-ce que ce terrible Sahibi. veut en venir. Sahibi le terrible enfant d'Arboutsoulback a tout fait pour dire autrement que le bébé de leur voisine n'a pas des oreilles et une fois de plus Amsahibi est dans de problèmes.

Adoum Hassan (TORO)


Sahibi, sa femme khadidja et le génie
Sahibi et Khadidja, est un couple comme tous les autres mais le mari se nommant Sahibi est un chasseur. Un jour il partit en forêt, et il vu un  épervier  pris au piège d'un autre chasseur. Il le libera, et au moment de s'envoler, l'épervier qui en faite était un génie déguiser lui remis trois oeufs et lui dis ceci: prend ces œufs, et à chaque fois que tu voudra quelques chose, va au bord de la rivière et prononce le nom de ce que tu veux(or, argent, pouvoir)  et jette un oeuf dans la rivière et ton vœu sera exhaussé immédiatement, un autre jour l'autre oeuf, ainsi de suite jusqu'a ce que tu finisses les trois œufs, mais il ne faut surtout et surtout le dire à personne (même pas à ta femme) c'est très important. Notre chasseur Sahibi est le plus heureux des hommes, sur le chemin du retour il se fait des milliers de projet entre autres (un ranch en Californie, une alpha Roméo, un jet privé). Arrivé à la maison, Sahibi oubli la recommandation du génie et dit à sa femme: 
- khadijda! ké taali djaï, dounya amfakat lenna khalass. Et puis il commence à raconter à sa femme ce qui s'est passé dans la foret. khadija dont les cheveux s'arrêtent aux oreilles dit ceci:
- aoual be aoual da, khalli namchou bahar nazougoulou béte djidatt wahit léy chahary (cheveux) yabgo toual.
 et ils s'en vont au bord de la rivière, jettent un oeuf et là, instantanément les cheveux de khadidja abondent jusqu'aux chevilles. très surprise, elle crie:
 - la la la, souf da koulou niwadi wéne, yalla azougoula béte djidatt akhar léy nangoussou chia madiri. Le pauvre Sahibi s'exécute et jette le deuxième œuf, et là comme par magie, sa femme Khadidja se retrouve complètement chauve. Elle crie de nouveau:
- wourourouk wadal kélip da,  yalla azougoula akhar le soufi al chiya hana awal da yedji bakana. Bien sûr il jeta son dernier et ultime œuf et sa femme retrouva ses cheveux d'avant. Sahibi psychologiquement milliardaire se retrouve sans œuf et sans rêve, aussi misérable qu'avant.

Mahamat Saleh Erdimi


Les deux compagnons, le "djamal" et le "dout"
C'était deux compagnons qui font un voyage au dos d'un chameau, après des jours et des nuits de marches, le chameau se fatigue, craque et meurt. Désespérés, les compagnons décident quand même de le dépecer et de le manger. Alors ils se mettent à l'œuvre : ils tirent l'animal sous un arbre et commence à le vider le ventre et le peller la peau. Ils sont en plein travail quand tout à coup, surgit d'on ne sais où, un lion. Alors là, c'est la panique, l'un grimpe à l'arbre et l'autre entre dans le ventre vidé du chameau. Le lion qui avait vu celui qui était monté à l'arbre, s'approche de l'arbre en rugissant. Alors la personne qui est sur l'arbre dit ceci en arabe local:
- hey dout, ana walla wehedy. mah daakou refigui guaï tihit fi botoune djamal da, amchi akoulah ké. 
 Soudain, très choqué par l'attitude lâche de son ami sur l'arbre, le compagnon caché dans le ventre du chameau sortit de sa cachette, s'approcha de l'arbre et engueula son ami en disant: 
- hey iinti, kadab hanak da, malla toori da Tellement qu'il était en colère notre ami avait complètement oublier la présence du lion. Bien sûr, le lion le dévora.

M.S. Erdimi.  Hull/Canada


Un goum en situation 
Un goum (ancien militaire) par une claire de lune se trompa de dourbali (culotte) en portant celle de son amante. Arriver à la maison, sa femme constata la nouvelle tenue que son mari balançait entre les jambes, très étonnée elle demanda à son mari
- HÉ! ou est-ce que tu as troqué cette culotte ?
Après avoir eu chaud quelques seconde il répond :
-tu crois que nous les goumiers (goums) on a le choix avec ce Hakouma (colon) qui nous donne des tenues bizarres à chaque fois, pire encore je crains que la prochaine fois c'est une bornoborno (robe) qu'il nous obligera à porter, et ce jour je démissionnerai.


Sahibi, sa femme et le tigre!
Sahibi est un éleveur des ovidés. Il garde son maigre troupeau avec attention et chaque soir il le case dans son enclos fait des branches épineuses. Mais, chaque matin, Sahibi se rend compte qu'un groupe de chacals rodant dans la nuit, autour de l'enclos, a emporté un animal. Il décide de mettre un piège afin de venir au bout de ces prédateurs. A chaque fois que le piège prend un chacal, Sahibi passe le bout de la corde qui maintient ce piège par la fourche d'un tronc d'arbre, le tracte et le confie à Akhoutna avant d'aller achever la bête.
   Une nuit, clap! le piège prend un prédateur. Sahibi passe la corde par la fourche, la tracte et appelle sa femme à l'aide. Celle-ci arrive pour maintenir la traction. Sahibi, armé d'une massue, fait le tour de l'arbre et là, il découvre que son piège ne tient pas prisonnier un vulgaire chacal mais plutôt un... tigre! Pris de peur Sahibi détale vers le campement où il se dissimule sous une couverture avant de s'adresser à Akhoutna:
- Aaaaakhoutnaaaa, l'animal n'est pas un chacal, c'est un tiiiigre!Cache-toi!!!

CCL: il existe bien des hommes poltrons!
Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, le plus sage des fous
Sahibi est un malade mental retenu dans un cabaneau. Il y vit parmi tant d'autres fous, errant par ci, par là dans la grande cour de ce centre. Un jour un groupe de ces fous découvre un pneu de voiture dans la cour. tous étonnés, ils se demandent:
- c'est quoi ce? c'est rond, c'est noir mais c'est....bizarre.
- Vous ne connaissez pas ça? hi! hi! ha! ha! ce n'est qu'une vieille lune tombée du ciel! Repond Sahibi, le plus lucide des fous.

Jamila fouda Kodji


Sahibi, son ignorance et le jeune papillon
Un jour Sahibi trouva à tout hasard un jeune papillon qui se peine à sortir de son cocon où il avait vécu à l'état larvaire. Il se débattait sans cesse, sans parvenir à agrandir l'orifice exigu du cocon. Après une longue observation, Sahibi décide de l'aider en élargissant l'ouverture. L'insecte battit des ailes et mais hélas! il n'a pu volé. Il traîna un long moment sans jamais pouvoir prendre son envol. Un vieillard qui a tout observé dit à Sahibi:
   - ce papillon ne pourra voler que s'il a ouvert lui-même son cocon. En voulant l'aider, tu as empêché la sève vitale d'atteindre la périphérie de son anatomie. Ce beau papillon ne décollera jamais du sol et il mourra par ta faute.
   - ah! bon! c'est comme ça!!! s'exclame Sahibi avec remords.

NB: Il faut toujours laissé un homme se frayer son chemin et bâtir son avenirs. Car en voulant toujours lui porter secours, vous risquerez de lui causer de pires malheurs, comme l'ignorant Sahibi fit au petit papillon. 
Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, le fou et la mauvaise idée
Sahibi vit dans son village reculé, quelque part au Tchad. Un village dont toutes les cases ont des toits en chaume et en paille. Il se trouve qu'il existe dans ce village un malade mental errant qui traverse le village de long en large. C'est un fou simple dont l'internement est si aigu qu'il n'est ni violent ni agressif. Un jour Sahibi qui n'a pas sa langue dans la poche, voyant passer le fou près des cases, s'exclame haut et fort :

-Ne peut-on pas écarter ce débile des cases ! Chassez-le loin de nos maisons sinon, un jour, il incendiera nos habitats.
Le fou qui n'a jamais été vu parler se tourne alors vers Sahibi et déclare :
- l'idée d'incendier des maisons ne m'a jamais effleuré mais comme tu me l'inculques alors...je vais la mettre en exécution!!
Le fou s'empare d'un tison et se lance dans une course folle tout en mettant le feu à chaque case. Les dégâts ont été sans mesure.

Leçon: il y a des situations désastreuses que nous créons par notre seule initiative. Ce fou n'aurait jamais mis le feu aux cases si Sahibi n'a pas prévu cet acte par sa langue sans cadenas. Toute mauvaise intention nous est inspirée par quelqu'un d'autre, raison pour laquelle les adultes ne causent jamais près des esprits immatures comme ceux des enfants.

Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, Professeur en Psychologie et l'enfant
Sahibi est un psychologue. Par des techniques simples, il parvient à interroger des enfants afin d'évaluer leurs quotients d'intelligence. Un jour, dans la pratique de son métier, il tombe sur un jeune enfant de dix (10) ans difficile à interroger. L'exercice consiste à pousser l'élève à donner la réponse à cette opération: 10-6 = 4. Sahibi demande: 
    -Tu as 10 francs et tu part acheter des "fangassou" pour 6 francs. Combien te restent-ils?
    - D'abord je n'ai pas 10 francs et même si j'en possède, je n'achèterai jamais des "fangassou". Ma
     maman en fait d'ailleurs! lui rétorque l'élève.
    -Tu vas au pâturage avec 10 vaches. Les six (6) vaches se perdent. Combien en ramènes-tu à la
     maison? redemande prof, Sahibi.
    - Je n'oserai jamais rentré à la maison. On dirait que tu ne connais pas le degré de sévérité de mon
     père! s'exclame l'enfant.
    - Dans une classe il y a 10 élèves. Les six (6) contractent une rougeole. Combien d'élèves viendront
     en classe?
    - Personne ne viendra en classe car les autres auront peur de contracter à leur tour cette maladie.
     dit l'élève, toujours imaginatif!

Leçon: cet enfant n'est pas idiot, d'ailleurs il a l'air très éveillé et laisse libre cours à son imagination. Cependant Professeur Sahibi est très déçu. Les tests de psycho. ont vraiment leurs limites, n'est-ce pas?

Djiddi Ali Sougoudi 


La vengeance de Sahibi
Sahibi vit dans une région du Nord du Tchad. Sahibi est un maître de la forge mais dans cette contrée ceux qui appartiennent à ce métier sont considéré comme des castés donc des sous-homme pour ne pas dire des infra-humains. Bien que les forgerons rendent des services de prestation inégalés, les nobles de ce pays les regardent avec mépris et leur réservent un traitement dégradant et humiliant.
   Sahibi, le forgeron, a aussi d'autres cordes sur son arc: il est aussi divin, féticheur et guérisseur. Les femmes stériles affluent de partout pour le consulter. Un jour parmi ces clientes se trouve Akhoutna, une voisine du clan des nobles, à la langue trop aiguisée, trop prompte à insulter Sahibi et sa famille, à la moindre occasion. Elle vient consulter aussi  pour la stérilité:
   - oh! divin Sahibi, me voilà depuis dix pluies sans progénitures. J’ai fait tout mais hélas je reste inféconde. Peux-tu m'aider, mon voisin?

- pour nous qui avons la science occulte, la stérilité n'est qu'un mal anodin, au remède très facile. Viens cette nuit à mon atelier avec du beurre.
A l'heure indiquée, Akhoutna arrive munie de son beurre. Sahibi lui demande d'ôter son seroual (culotte). ce qu'elle fait sans tarder, trop soucieuse de concevoir. Le malicieux Sahibi applique le beurre tout autour de l'organe génital de la femme et met une grosse quantité juste à l'entrée du....vagin. Il dit alors à la femme:
   - il nous faut un pénis pour introduire le panacée dans les "profondeurs".

    - non, sois sérieux! Tu ne peux me faire ça, puisque tu est un forgeron, un casté! proteste Akhoutna

   - En fétiche comme en science médicale, le traitement ne connaît pas de caste ni d'ethnie moins encore de tribu. Le seul but est de vous guérir.

   - d'accord, utilise alors le "tiens" pour le "faire" mais garde bien le secret, c'est entre nous deux que ça restera.
Quelques semaines plus tard, Akhoutna se dispute avec la propre femme de Sahibi.

   - Espèce de femme de forgeron, castée, femme inférieure! cria Akhoutna
Sahibi, très touché et très remonté contre son ancienne cliente, tonne du fond de son atelier de la forge:
   - Hé, Akhoutna! en quoi dépasses-tu une femme de forgeron? J'ai eu à...faire l'amour à une femme noble au sexe enduit de beurre mais elle n'a rien de meilleur que ma femme!!
En écoutant ses mots, Akhoutna se précipita dans sa case et s'y terre pour toujours. Elle n'ose plus jamais insulter sa voisine.

 Léçon: comme Sahibi a si remarquablement confirmé dans cette histoire, il n'y a aucune différence entre ceux qui se disent nobles et ceux dits castés. Mais seulement seul l'orgueil humain est à l'origine de telles stratifications sociales qui sont souvent sources des conflits dramatiques inutiles. En plus il y a mille stratèges pour lutter contre de telles considérations. Sahibi en use quelques fois, demandez-lui conseil!

NB: je suis désolé pour les termes crus et sans pudeur. Comprenez-moi, je suis d'un domaine (médecine) dans lequel l'anatomie de l'homme n'a pas de tabou!

Djiddi Ali Sougoudi 


Professeur Sahibi et son étudiante
Sahibi, professeur d'Anatomie à la faculté des sciences de la santé de N’Djamena a l'habitude de poser des questions à ses étudiants pour susciter leur curiosité afin de les initier aux lectures. Il demanda à Akhoutna, une assidue étudiante :
- Quelle est la partie du corps de l'homme qui, en se dilatant, devient sept (7) fois plus gros par rapport à sa forme initiale de repos?
Akhoutna, l'étudiante se plongea dans une longue réflexion sans pouvoir répondre. Dans la salle des voix chuchotent: "zi..zi...pé..pé...zi..ni..ni...pé.....ni"
Alors la brave étudiante sortit de son silence:
- c'est le pénis de l'homme!
La salle applaudit, croyant que la fille a trouvé la réponse!
- Quelle illusion!!! c'est faux! c'est plutôt la pupille de l’œil! répond professeur Sahibi

Djiddi Ali Sougoud


Sahibi a faim
Un jour, Sahibi se retrouva sans argent à cause des salaires impayés. Il a faim, très faim et il faudrait absolument se mettre quelque chose sous la dent. C’est ainsi qu’il décida d’aller voir au Marché de Mil son ami le boucher Waldar. Comme à son habitude, notre boucher était en pleine besogne entrain de dépecer des chèvres et un poulet. Sahibi mendia d’abord un peu de viande mais le boucher lui dit :
-  C’est entendu, je vais t’en donner, mais seulement si tu arrives à compter jusqu’à dix sans prononcer «un».
Sahibi réfléchit pendant un long moment puis répondit :
-  Ces deux chèvres et ce poulet ont à eux trois dix pattes.
Et notre malin Sahibi eut droit à sa part de viande ! .

MORALE : Qui veut manger doit savoir réfléchir !
Mahamat A. Moussa Wichemi.


Sahibi et Ak'kou
Il était une fois, dans le Soudan d'El Nimery. Sahibi est un de ces révoltés qui en a assez du train de vie imposé par le régime. Alors, tous les jours, il clame des insultes envers le gouvernement en place, critique sans cesse la politique, et traite en permanence le président soudanais de tous les noms d'oiseaux; tout cela bien sûr lorsqu'il est chez lui, entouré de personnes qui savent garder un secret. Dehors ou en public, il n'oserait pas.
Seulement voilà, un certain Ak'kou, habite chez Sahibi, et Ak'kou n'est autre chose que le perroquet de notre ami. Un jour, le colocataire de Sahibi alla comme d'habitude pour faire un tour, mais ce jour-là, il se posa sur un poteau dans une rue où était postée une patrouille de police et se mit à répéter inlassablement les paroles qu'il entendait tous les jours chez lui:
- "El Niméry, que Dieu te maudisse"... "Que Dieu sauve le Soudan de ce tyran et de ses acolytes"...etc
Les policiers tuent donc ce perroquet qui vocifère, et retrouvent son propriétaire grâce à quelques renseignements dans le quartier. Ils arrivent donc chez Sahibi et lui demandent des explications en lui présentant le corps inerte de son oiseau. Le pseudo-polititcien comprend aussitôt, et, la peur donne des ailes ne dit-on pas ? Sahibi trouve une parade pour le moins imparable !
- "En effet, cet oiseau m'appartenait, mais depuis qu'il a commencé à parler de politique, je l'ai renvoyé de chez moi"

Toute personne ayant vécu à N'Djaména a sûrement entendu parler de cette histoire populaire.
Ne dites pas ce que vous n'assumerez pas.

Taher CHEMI KOGRIMI


Sahibi et Akhotna: qui trompe qui ?
Sahibi ne manque pas d'occasions pour se soustraire des yeux d'Akhoutna, sa femme, pour la tromper. Un jour Sahibi s'éclipse et quelques heures plus tard, il appelle Akhoutna qui se trouve blottie dans les bras de.... Waldar, le meilleur ami de Sahibi:
- Allo! chérie, je suis à la pêche au Chari en compagnie de Waldar. Sers les enfants car je viendrai un peu tard. Tiens ! Waldar a attrapé un gros capitaine ! 
- D'accord et bravo pour lui! lui répondit Akhoutna, après un long hochement de tête.
- qu'est-ce qu'il dit d'autres, s'enquit Waldar, tout nu et un peu apeuré.
- Ne t'effraie pas, il ne viendra pas de sitôt ! Il prétend qu'il est avec toi à la pêche et que tu as réussi à prendre un gros capitaine à l'hameçon.

Djiddi Ali Sougoudi


Blague: Sahibi se voit le plus malin
Un jour en se dirigeant  vers le marché, en cours de route Sahibi rencontre un guérisseur ambulant.
   - Des remèdes pour tous les maux ! Achetez ! Achetez ! crie le guérisseur.
   - Tu as aussi le remède de la mort ? l’interroge Sahibi.
   - Oui monsieur, à condition que ce remède soit mêlé au lait d’une poule, lait trait de la personne même qui a envie de se guérir de la mort.
Sahibi surprit de cette condition dit Waï, hannak daa fata rass (ah ! la tienne me dépasse).

ALLATCHI Daraya


Sahibi, son fils et le chasseur
Un matin sahibi fait appel à un grand chasseur du village et lui demande de l'aider à abattre un loup qui ne cesse de ravager son maigre troupeau d'ovins. un rendez-vous fut pris pour le lendemain afin de traquer le méchant animal. Après le départ du chasseur, le fils de Sahibi (âgé de cinq ans) qui a suivi la conversation de son père avec le chasseur demande:
    - papa, ce quoi le loup?
    - c'est un méchant carnassier, une sorte de chien sauvage.
    - pourquoi voulez-vous le tuer?
    - parce qu'il tue les moutons.
    - alors après le loup, vous tuerez aussi Mahamat, le boucher? Lui aussi il tue les moutons!

Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et son père
Sahibi et son père devaient prendre un avion pour se rendre en France. Après trois heures de vol, le commandant de bord dit à ses passagers : "C'est votre commandant qui vous parle. Nous perdons de l'altitude et = nous n'avons pas assez de kérosène pour atteindre notre destination. Donc, nous allons larguer hors de l'avion tous les bagages." L'avion regagna de l'altitude. Une demi-heure plus tard, l'avion = reperdit de l'altitude et la voix du commandant se fit encore une fois entendre dans les hauts parleurs : "C'est votre commandant qui vous parle. Nous perdons encore de l'altitude et nous ne pourrons pas atteindre notre destination sans jeter quelques passagers hors de l'avion. C'est une mauvaise solution, mais nous allons le faire d'une manière honnête et démocratique. Nous allons utiliser l'alphabet... Commençons par la lettre A." "Y a-t-il des Africains ?" Personne ne répondit. "Lettre B : Y = a-t-il des Blacks ?" Toujours pas de réponse. "Lettre C : = Y a-t-il des gens de Couleurs ?" Toujours pas de réponse. Mais, à l'arrière de l'avion, Sahibi demande a son père : "Papa, tu as toujours dit qu'il fallait être honnête. Nous sommes d'Afrique et nous avons la peau colorée en noir." "Oui, mon fils. C'est vrai. Mais aujourd'hui nous sommes des Nègres !"

Mahamoud Sow


Sahibi et l'os
Akhoutna, la femme de Sahibi, avait préparé une bonne sauce aux gombos où trône au beau milieu un gros os à moitié immergé. Sahibi commença d’abord à mordiller sans cesse dans l’os dur et sec. Sa femme non contente de voir son mari négliger ainsi le gros du festin lui demanda :
-  Pourquoi tant de peine, rien que pour un vieil os dur et sec ? .
-  Parce que je compte bien trouver là-dedans de la moelle exquise. Rétorqua Sahibi

Mahamat A. Moussa Wichemi


Sahibi au bloc opératoire
Sahibi est un attali (porte-tout ou colporteur). Un jour, dans l'exercice de son pénible métier, il sentit une douleur vive à l'aine, irradiant vers les organes génitaux. Transporté d'urgence à l'hôpital, le médecin posa le diagnostic d'une hernie inguinale étranglée et décida de l'opérer sous A.G. (anesthésie générale). Après l'acte chirurgical, pendant son réveil, les anesthésistes, portant leurs calottes et bavettes (bien masqués donc) lui demandèrent pour se rassurer de son réveil:
 - Monsieur, comment vous vous appelez?
 - fi dounia-da, oussoumi Sahibi. hini-da  oussoum-al toudorou bess nadouni (dans la vie on m'appelle Sahibi mais ici vous pouvez m'appeler comme vous voulez) répondit Sahibi, croyant être dans l'au-delà.

Fatimé Tombocha Adoum Aguid


Sahibi le coureur des jupons et sa belle-sœur
Sahibi croit qu’il a des justifications bien fondées, il ne cesse d’amadouer sa belle-sœur. A l’absence de dulcinée son épouse, sahibi profite pour séduire sa belle-sœur :
- Wallaï innti foutti akhaouti marawaï ( je te jure tu dépasses beaucoup ta sœur) !
La petite innocente l’interroge :
- fi chounou ? ( en quoi ?)
Sahibi qui pense que son ambition aboutira l’objectif, répond avec une voie très lisse :
- Bé Sama wa Bé koulou cheï ( en beauté et en toute chose)
Aussi tôt compris les paroles d’un coureur de jupons, elle lui répond avec une grande surprise :
- Tu es le mari de ma grande sœur et à la fois mon tuteur mais dès qu’elle nous tourne le dos, tu veux la tromper avec moi ? Tu es vraiment infidèle !  
- N’est ce pas de la fidélité ? au contraire que de ne pas m’éloigner de la famille de ma femme, conclu Sahibi.

ALLATCHI Daraya


Sahibi et la femme stérile
Sahibi, chômeur parmi les chômeurs, était excédé par l'oisiveté. Après réflexion, il décida de se convertir spontanément en marabout-féticheur. Ce métier lui rapporta beaucoup des sous et sa notoriété explosa vite dans les villes et villages du Tchad. Sahibi se tapa une nouvelle spécialité : fakir-spécialiste dans le traitement de la stérilité. Les femmes affluaient de partout pour se faire consulter et traiter par Sahibi, le "grand maître".
   Un jour une femme dont sa beauté était susceptible de damner un prêtre se présenta devant Sahibi pour se plaindre de la stérilité. "Le marabout" tomba raide sous le charme de la visiteuse.
 - je veux concevoir mais hélas depuis vingt ans je vis avec ce désir sans y parvenir. Aidez-moi, oh grand fakir ! lui dit la belle femme.
- c'est simple, chère dame, revenez ce soir, vers 20h.
A l'heure indiquée, Sahibi, en parfaite érection, écrit quelques versets sur la hampe de son pénis et attendit. La femme entra dans la piaule du " marabout" qui lui dit :
 - voici le seul remède qui te guérira, le mode d'emploi est le suivant : soit je te lave le écrits sur ma verge pour que tu boives l'eau de bain, soit, c'est mieux d'ailleurs, je te les lave directement dans ta ..."chose".
 - c'est mieux que tu laves ...directement "dedans", lui rétorque la belle dame trop soucieuse et trop pressée d'avoir des enfants.

Conclusion : les marabouts et les féticheurs, non seulement ils soulagent psychologiquement leurs visiteuses, ils les "consomment" sexuellement par mille subterfuges.

Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, son compagnon, le chien et le crapaud
Sahibi vit avec un ami avec qui il partage leurs repas quotidiens. cet ami a un chien. A chaque repas le copain de Sahibi coupe un gros morceau du repas et met à l'écart avant de dire:
- c'est la part de mon chien!
Excédé par ce comportement Sahibi décide de se défendre. Après mûre réflexion, il part se chercher un gros crapaud, le "Buffos buffos" qu 'il adopta. Un soir l'ami de Sahibi fit sa routine en mettant à l'écart une portion de la nourriture. Sahibi coupa également une bonne portion et mit à l'écart.
- que feras-tu de cette part? As-tu un chien comme moi ? lui demande son ami.
- cet animal qui ploie sa gorge n'est pas ton grand-père et il est à moi. Je lui réserve sa part! lui répond Sahibi, indexant son gros crapaud maintenu par un fil de coton.

Leçon: il faut toujours demandé l'avis du compagnon avant d'agir. C'est cela, vivre en société!!!

Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, chasseur de pintades
Sahibi fait la chasse aux pintades. Il écume la brousse à la recherche des pintades. Dés qu'il attrape un de ces volailles, il l'égorge et la mange avant de rentrer chez lui, bien repu. Le lendemain il refait la même chose.
Un jour Sahibi attrape une pintade après une longue course essoufflante. Il s'apprête à allumer un feu lorsqu'il arrive un voyageur qui s'installe à l'ombre sans être invité. Quelques minutes plus tard, au moment où Sahibi se prépare pour égorger son gibier, arrive un second voyageur qui s'immobilise sous l'arbre. Sahibi s'énerve et, d'un brusque mouvement, donne la liberté à la pintade.
   -  pourquoi lâches-tu la pintade ? lui demandent les deux voyageurs.
   -  il vaut mieux que cette pintade soit à sa nature que d'être mangée par plus de deux personnes.

ccl:
il existe bien de gourmand dans le monde!!! 
Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et la tête tranchée
Un jour sahibi, dans ses pérégrinations, trouva une tête tranchée, posée en plein milieu du chemin. Sahibi bien étonné dit:
   - qui est-ce qui tranche des têtes en toute impunité? Dans quel pays suis-je?
Aussitôt Sahibi finit de s'interroger, la tête lui répondit:
   -  cher voyageur, méfie-toi de ta bouche et de ce qu'elle profère car c'est effectivement ma bouche qui me mit dans cette situation.

Leçon: comme disent le peuple Toubou du Tibesti, il faut se méfier de sa bouche car elle peut être la cause de ta perte.
Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, sa dulcinée et le passant
Sahibi, dans un "loungou" (coin ou cul-de-sac) de Gardolé, traite avec une fille qu'il vient de faire sa conquête.
- je ne mettrai pas tout, juste la "tête", seulement et uniquement la "tête". Pardon, chérie, laisse-moi introduire seulement la "tête", juste la...
Un vieil homme passant par le même endroit ténébreux capte la négociation.
- ma fille, fais attention! si tu acceptes cette tête-là, elle n'a point d'épaules pour faire cal, dit le passant qui passe son chemin.

Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et sa femme
Akhoutna, la femme de Sahibi émit un pet et aussitôt après elle vit arriver son époux. Que faire face à l'odeur désagréable qui embaumait le salon? La pudibonde épouse alla se cacher derrière le Satara (rideau). Sahibi entre dans la salle et l'odeur fusilla ses narines. Il clama haut et fort:
   - bizarre, c'est vraiment bizarre, comment existe-t-il un pet sans propriétaire?
Sa femme pouffa de rire derrière sa cache.

Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et son beau-père
Sahibi est un nomade, propriétaire des dromadaires. Il vit avec sa femme et près de ses beaux-parents. Son père est un type trop radin et aime par dessus tout le thé et le sucre.
Un soir Nassibi le beau-père prépara son thé à la menthe et se mit à le siroter, sans tendre un verre à son beau-fils sahibi, assis près de lui. Celui-ci, en bon nomade friand de thé, très remonté décide de quitter le Damalay (salon de thé) en disant:
    - comme je n'ai pas droit à un simple et vulgaire verre de thé, je préfère aller...baiser ma femme.
    - tu baiseras ta femme ou tes chamelles, c'est ton affaire! lui répondu le vieil et chiche homme qui lèche ses babines peintes d'un enduit de sucre caramélisé

Djiddi Ali Sidimi


Sahibi en pleine nuit
Le sacre sahibi, marche en pleine nuit, il rencontre trois coupeurs de route. Les trois coupeurs, essaient d'arrêter sahibi.
en lui posant une question.
- Monsieur vous n'avez pas peur de marcher en pleine nuit ?.
Sahibi répond ainsi avec sa voix d'homme.
- Avant de mourir j'avais toujours peur et maintenant non.
Les trois coupeur se sont disperser sans qu'ils se rendent compte. Et pourtant sahibi avait la trouille, mais seulement il a gardé son calme.

Un petit conseil pour tout le monde: Si ,vous ne connaissez pas la personne, et que vous avez eu une embrouille ne vous laissez pas faire par la première empressions. Un proverbe sarh dit (n' djingam lo n'djingam to). Qui veut dire ,il existe les hommes des hommes.
Ahmat Adoum Massar, dit Mandela


Sahibi veut tout savoir de lui
Au lieu de rester tranquille, il part pour voir un astrologue  et lui demande qu'est-ce que va passer pour la journée d'aujourd'hui?. L'astrologue lui dit : - oh la la !!! aujourd'hui c'est l'embrouille avec ta femme.
Sahibi, fini son travail, et il rentre à la maison. Dés qu'il arrive devant sa porte, sa femme est là pour l'accueillir et prendre son sac et le mettre à coté, comme toutes les femmes africaines les font souvent. Et quant à lui, il a déjà compris qu'elle est là, pour l'attaquer. Sahibi, dit à sa femme avant qu'elle parle: - je ne t'ai rien fait et il commence à pleurer.

Juste pour dire à tout le monde, du moment qu'on a pas de problème, on reste tranquille. (un proverbe japonais qui dit, qui avale une pomme fait confiance à sa nus)

Ahmat Adoum Massar


Sahibi, sa Toyata 4X4 et le fou
Sahibi, a une voiture Toyota 4X4. Sahibi gare souvent sa voiture devant sa maison. Chaque matin quand il sort pour prendre sa voiture il trouve marqué à côté du sigle 4X4 la réponse = 16. 
Un fou qui passe chaque jour par le même chemin a constaté que 4X4 n'a pas de réponse. Et il marque la réponse en grattant à l'aide d'un clou = 16. Le fou l'a fait à deux reprises. Sahibi  refait la peinture pour effacer cet acte de vandalisme. Le fou revient encore pour la troisième fois récidiver. Mal prit, Sahibi s’est dit: si je mets la réponse = 16  il reviendra mettre quoi? 
Sahibi, appelle la Société Diagnose en leur disant: mettez moi = 16 à côté du 4X 4. Ce qui fut fait! 
Le fou de passage remarque que Sahibi lassé à mis la bonne réponse. Le fou écrit à côté du chiffre 16, Juste, et  repart.
Le lendemain matin, Sahibi surpris par la justesse d'esprit du fou inconnu, dit: les Nassaras, ils font le calcul sans mettre la réponse. Tout cela dans le but de me faire dépenser de l’argent bêtement.
Sahibi, pleure pleure pleure pleure pleure pleure

Ahmat Adoum Massar


Sahibi le Français
Sahibi avec un Anglais, Sahibi est en vacances aux États-Unis. Sahibi est entrain de boire dans un bar. Un Anglais rentre dans le même bar et cherche une place pour s’assoir. Sahibi, propose à l’Anglais de prendre une place à côté de lui. Mais problème Sahibi, ne parle pas la langue anglaise. Et l’anglais ne parle pas la langue française. Au moment où Sahibi vide son verre et veut partir une fourmi tombe dans le verre de l’Anglais. Sahibi dit : fourmi en montrant de son doigt le verre de l’Anglais.

Comme, l’Anglais ne parle pas le français, il a compris (for-me) pour-moi. Et la bagarre éclate entre les deux amis. Par la suite les gens font comprendre à l’Anglais que Sahibi voulait dire tout simplement qu’il avait vu une fourmi dans le verre de ce dernier.

Le lendemain matin, Sahibi revient dans le même bar et croise l’Anglais devant la porte apercevant Sahibi, l'Anglais lui fait signe et dit: come-here ( viens ici) Sahibi comprend: comme hier et d'un geste brusque prend position pour se battre.

De retour au Tchad, Sahibi dit à qui veut l’entendre : les Nassara chez eux, ils sont racistes. (Un proverbe chinois dit : le problème de l’homme c’est l’homme lui-même)

Ahmat Adoum Massa


Sahibi et les trois voleurs
Cette histoire se passe au quartier Klémat à N’Djamena. Sarrak, Colombien et Harami sont trois cambrioleurs foulatas qui sévissent depuis qu’ils ont quitté l’école Chouada au CP2 et terrassent le quartier par leurs incursions nocturnes dans les habitats, dénuées de toute bonne conscience. Un jour pourtant, la veille de l’Aïd-el-fitr en plus (qu’ils ne craignent pas la colère du Tout-puissant), après avoir sillonné le quartier en vue d’une « maison proie », ils s’arrêtent chez Sahibi, l’intransigeant chef de carré. Le quartier étant privé d’électricité (exceptionnellement ce soir-là), la demeure de Sahibi, trop peu rémunéré pour avoir un groupe électrogène, est très sombre. Sarrak propose à ses acolytes :

_ "Nankoutou nougoura fi gara lé bap da wo ni foukou hadit al bé tihit da" (Creusons en dessous du portail, et ouvrons  le loquet qui se trouve en bas)

Un chasseur n’allant jamais à la chasse sans son fusil, les trois larrons sortent leur pioche. En cette veille de l’aïd pourtant n’auraient-ils pas pensé que Sahibi et son épouse la très respectée Hadjé Sourwal avaient beaucoup de choses à se dire ? Le chef de carré, alors en pleine négociation conjugale est alerté par le bruit de la pioche ; et en Boulala digne de ce nom il se muni de son coupe-coupe et se dirige vers la sortie. Il analyse silencieusement la situation et comprend. Il patiente alors. Une fois le trou creusé, Sarrak, le leader se propose d’ouvrir le loquet. Il passe son bras par le trou, mais aussitôt Sahibi lui tranche la main d’un coup sec. Le voleur retire alors son bras brutalement et rattrapé par la solidarité foulata, il dit :

_ « idéni ma gaït yalhaga hadit da, Colombien, inti djerriba » (mon bras n’atteint pas le loquet, Colombien, essaye toi) Sarrak recule alors en cachant bien son bras tranché et Colombien s’avance pour essayer, mais Sahibi agit de nouveau, et comme on dit, jamais deux sans trois.

_ « ana koula idéni guisséyère bilhéne, inti djérriba ni choufou ké Harami » (moi aussi mon bras est trop court, toi, essaye pour voir Harami) Colombien ayant bien compris comment il venait de se faire avoir, imite son prédécesseur et recule en laissant place à Harami qui s’interroge :

_ « ountou tinéne koulla idénkou ma yi toum da hagui ana yaoussal kef ? » (si même vos deux bras ne suffisent pas, comment le mien y arriverait-il ?) Harami, résigné, avance car qui ne tente rien n’a rien, et subit le même sort que les autres, mais ne s’abstient pas de s’exprimer :

« atcha ! idéni goto ! » se plaint-il. (aïe ! on m’a coupé la main !)

_ « askout namchou, koullina goto idénna » lui rétorquent ses « amis ». (tais-toi et allons-nous-en, on nous tous coupés la main.)

Sahibi, alors fier de lui, s’en va voir son épouse lui conter son exploit : ce fût la corde de plus qu’il fallait à son arc pour aboutir dans ses négociations.

Taher Chemi Kogrimi


Sahibi est malheureux
Sahibi habite le sultanat de Dar, il est très pauvre, certes, mais il mange chaque jour et il vit dans une petite hutte en paille. Considérant sa pauvreté et aussi le fait que sa dulcinée ait été mariée à un riche commerçant du sultanat, le malheureux estime qu'il est inutile de vivre et s'en va voir le sultan :
 - Seigneur, je vous demande de me faire exécuter.
 - Pourquoi brave homme ? Interrogea le sultan
 - Parce que je suis trop pauvre et trop malheureux donc que je ne veux plus vivre
 - Je te propose alors du travail, rétorque le sultan.
 - Non, je veux juste qu'on m'exécute, insista Sahibi
 - Alors ton vœu sera exaucé, affirma le monarque.

Deux jours plus tard, jour des exécutions des condamnés à mort, la foule est présente, après deux têtes coupées, c'est au tour de Sahibi de passer sous la lame du bourreau. Un homme, d'apparence très pauvre et habillé d'un boubou déchiré du genou jusqu'en bas et avec une manche en moins s'approcha du bourreau et se renseigna sur le crime qu'avait commis Sahibi qu'il croisait de temps en temps dans le sultanat :
 - Pourquoi cet homme va-t-il être exécuté ?
 - Parce qu'il le veut, répondit le bourreau, il dit qu'il est trop pauvre et trop malheureux pour vivre.
 - Dans ce cas-là, dit l'homme, j'aimerais récupérer ses habits et sa cabane quand il sera mort.
L'homme en fait n'avait même pas d'endroit où vivre ni d'habits à se mettre.

Morale : Si vous vous estimez malheureux, vos problèmes ne sont rien comparés à certains autres.

Taher Chemi Kogrimi


Sahibi à la mosquée

Sahibi est un jeune homme de N'Djamena, il est étudiant et frère d'un commerçant, il vit très décemment, mais il est rêveur et ambitieux. Un vendredi, il va à la mosquée et à la fin de la prière,
 il reste dans la salle et prie Dieu : Allah, antini watir wa gourouss katir nibiya bét sémé, nidora mara samha wo khidimé kébir koula. (Allah, donne-moi une voiture et beaucoup d'argent pour acheter une belle maison, je veux aussi une jolie femme et un grand poste)

Pendant que notre rêveur fait ses voeux, un pauvre mendiant vêtu d'habits déchirés s'agenouille à quelques mètres de lui et commence aussi à formuler ses voeux : Allah, aliom da chokhol nakoul koula ma indi, ni dora khamsa rial ni bia foul mandawa bèss. (Allah, aujourd'hui je n'ai même pas de quoi manger, je voudrais juste 25 francs CFA pour m'acheter un sachet de cacahuètes)

Sahibi entendant le mendiant se retourné vers lui d'un air perturbé, lui balance une pièce de 100 francs CFA et lui dit : Hak da wo amchi ya radjil zén, ma ti télifa léi wanassa hagui ma Allah (Tiens ça brave homme et vas-t-en, n'interromps pas mes négociations avec le Seigneur.) Le pauvre homme s'en alla sourire aux lèvres, et Sahibi attend toujours que ses rêves se réalisent.

Taher Chemi Kogrimi


Sahibi, fornicateur arrogant!
   Sahibi enceinta sa "bonne". La réaction de sa femme s'en suivit:
 - Sahibi, sais-tu que la "bonne" est enceinte?
 - c'est son affaire!
 - il parait que c'est toi l'auteur!
 - C'est mon affaire!
 - Dans ce cas je vais partir chez mes parents!
 - c'est ton affaire!

Sidimi djiddi ali sougoudi


Sahibi: un juge injuste!
Sahibi fut élu juge de son village pour son apparence intransigeante. Un jour un homme inconnu et le propre cousin de Sahibi vinrent chez lui pour trancher leur différend. Sahibi jouait en ce moment au jeu d'awalé et ne veut pas perdre son temps.
 - oh! juge, tranche-nous notre différend, lui dit l'inconnu.
 - avec qui as-tu à être jugé? lui demande Sahibi
 - avec ton cousin germain.
 - tu as tort et il as raison, lui rétorque sahibi, sans se peiner
 - mais c'est parce que c'est ton cousin? Peux-tu supporter un tel injustice sur ton cou? Cria l'inconnu
 - Pourquoi pas? Que ferai-je de ce large cou si ce n'est pour supporter mon cher cousin! S'exclame Sahibi.

Leçon: trop de différends restent latents au pays à cause des juges partisans et partiaux
Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, Waldar et Faki Marara
Samedi 30 juillet 1988 à peine cinq heures du matin, les N'djamenois sont tirés de leurs sommeil, pas par le cocorico habituel de nos Dig(coq en arabe local) mais par des cris des jeunes accompagnés de sons de ganga(tambour).  Cette matinée pas comme les autres est annonciateur d'un match de football fort qui opposera en final de championnat de la ligue de Chari Baguirmi deux grandes équipes de la capitale, la Renaissance-football-club (RFC) équipe des fonctionnaire et de la douane au Tout-puissant Elect-sport, équipe de la société Tchadienne d'énergie Électrique (STEE).  Partout dans la ville, on voit les supporteurs en voiture, moto, à pied et souvent en groupe, scandaient des banderoles aux couleurs verte-rouge pour l'équipe Renaissance et jaune-noire pour l'équipe Elect-Sport, bref les N'djamenois se sont préparés pour assister à ce match fou fou foot. Cependant les deux amis depuis l'enfance du quartier AC derrière le commissariat du marché Sahibi et Waldar, tous deux grand supporteurs de renaissance ne sont pas tout à fait rassurés, ils ont peur que leur équipe Renaissance perde la rencontre, et s'exposer aux grands chammatines(moqueurs) du quartier AC, ce qui vaudrait aussi à une déception terrible, car il n'est un secret pour personne que les N'djamenois sont maître en chammaterie (moquerie).
Après plusieurs fikir(réflexions), les deux amis estiment qu’il faut aller voir un charlatan pour lui exposer le problème. C’est ainsi qu'après plusieurs recherches, ils ont appris qu’il y’a un bon charlatan dans le quartier Gardolé, derrière le palais de Congrès. C'était Faki Marara, appelé ainsi parce qu'il adore la viande, très puissant charlatan en lancement(maraboutage), il est très exigeant  mais sa vaut le coup, il faut que Renaissance gagne. Avec leur Moto Honda c75, ils arrivèrent chez le charlatan Faki Marara.
Ce dernier après avoir leurs adressé quelques salam aleykoum les accueille dans sa chambre de travail à peine éclairée par une lampe à pétrole. Faki marara tout de blanc vêtu, dans un accoutrement très étrange, sourire aux lèvres demande à Sahibi et Waldar:
- ialat, chounou djabakou bakan fakhir godourda (jeunes hommes, que cherchez-vous chez un grand charlatan comme moi?)
- Indina mouchkila kabir (On a un grand problème)
Les deux amis racontent le problème au charlatan comme quoi leur équipe Renaissance devrait jouer ce soir et ils veulent à tout prix gagner cette cruciale rencontre. Ils sont un peu inquiets et c'est pourquoi ils sont venus le voir. Le charlatan Faki Marara ignorant le Football, demande aux deux amis:
- Da hayiine, min djitou hiné da, kalam kamal, hou yalabo kikéf football da ( Pas de problème pour ça, dés que vous êtes venus ici votre problème est déjà résolu, au fait, commet se joue le football ?) demande le charlatan
- Yalabo bé ridjiléne (C'est un jeu qu'on joue avec les pieds) répond Sahibi.
- Kéda khalass ni rabita ridjilén hana houma hinak dolda. abadan ridjilénoum ma yi diss but ( Dans ce cas j'attacherai les pieds de vos adversaires, aucun de leurs pied n'osera marquer de but) expliqua le charlatan en grimaçant.
Faki marara ajoute aussi qu'en 50 ans de carrière il n'a jamais eu d'échec dans son métier et il leurs promet que l'équipe adverse va être humilier avec tous ses supporteurs, satisfaction garantie ou argent remis. Mais pour bien accomplir sa mission, Faki Marara exige 50.000fr cfa que les deux amis Sahibi et Waldar lui tendirent sans broncher, avant de quitter tout confiant sur leur moto, direction Stade de la Concorde. 
Il était 18 heure, le match commencera dans 30 minutes, le stade est bondé de supporteurs habillés généralement aux couleurs de leurs équipes à tel point que le stade se retrouve divisé en 2 camps, une partie toute de jaune-noire vêtue et l'autre de rouge-verte. Dans ce stade plein à craquer les sifflements, youyous et autres bruits sont assourdissants. Dans ce tohu-bohu digne de grandes rencontres, Sahibi et Waldar habillés eux aussi en vert et rouge pour la circonstance prennent place sur le côté de la tribune galaxie avec quelques Mandawa (arachide) en mains. Dans cette tension immense le chronomètre semble s'écouler vite, après une première partie vierge, nous voila à la 90e minute et nous sommes dans le camps de Renaissance quand, sur un centre du n°11 d'Elect-sport trouve la tête de l'avant centre n°9 qui n'hésita pas à marqué de la tête. C'était une catastrophe épouvantable pour Sahibi et Waldar, pire ils ont perdu 2 fois, et l'argent et le match, inimaginable. Sur le terrain les supporteurs d'Elect-sport envahirent la pelouse en scandant «Tout puissant Elect-sport Renaissance malheureux », «Tout puissant Elect-sport Renaissance malheureux», «Tout puissant Elect-sport Renaissance malheureux ».
   Déçus, humiliés, les deux amis décident d'aller vite récupérer d'abord leur argent avec le charlatan Faki Marara. Une fois chez le charlatan, ce dernier sourire jusqu'au joues leur demande:
- Incha-allah nassartou (je crois que vous avez gagné ?)  
Voyant que les deux amis ont les visages crispés, Faki marara a tout de suite compris ce qui s'était passé, puis Sahibi interrompe ce lourd climat de silence en demandant au charlatan:
- Khali isstibalak da, antina gourousna (laisses tes jeux, remets nous notre argent)
- khalass worouni kikéf dag gokou (c'est pas grave, dites moi comment ils vous ont gagné?) demanda très posément le futé Faki Marara
C'est ainsi que les deux ont commencé à expliqué que l'unique but de la rencontre a été marqué par un attaquant adverse de la tête sur un centre et voilà nous avons perdu le match. Après quelques minutes de silence Faki Marara dans ses accoutrements murmura quelques formules et commence à leur expliquer:
- Ya ialat, anna da sawéta khidimti, ountou goultouléy bal da yalabo bé ridjilén, wa anna rabbatta ridjiléy noum, houmam dasso bé rassoum, da yi dora khidimé akhar, wa bayyat akhar. Da ma minni anna (jeunes hommes, moi j'ai fais mon travail comme il le faut, vous m'avez dit que le football se joue avec les pieds et moi j'ai tout fait pour les empêcher de marquer de leurs pieds, et vous me dites qu'ils ont marqué de la tête, c'est un autre travail ça qui exige un autre pot. C'est pas de ma faute ça) Eh bien voila Sahibi et Waldar retournent bredouilles, sans victoire sans argent. 

  Les sages ont toujours dit que le dernier mot revient au charlatant. Des charlatans pareils savent toujours s'en sortirent même en signant un contrat. Heureux qui les croit pas.

Tchadicus


Les in-confidentes épouses de Sahibi
Sahibi avait deux épouses. Elles vivaient cote à cote. Il y'a un muret qui séparait leurs deux maisons. Sahibi passait un jour avec une et l'autre jour avec l'autre. Un jour Sahibi décida de tester ces femmes. Il voulait savoir laquelle de ses épouses est la plus confidente. En effet, Sahibi acheta deux bracelets et deux boucles d'oreille en or, deux achats de même valeur. Les jours suivants, il avait remis les bracelets à l'une tout en disant qu'il n'avait pas assez de moyen pour satisfaire toutes les deux. Il a aussi ajouté : "essaies de ne pas informer l'autre femme". Au tour de la 2eme épouse, il l'a remis les boucles d'oreilles tout en répétant la même chose: "...essaies de ne pas informer ta coépouse." Dans un laps du temps, celle qui a eu les bracelets ne pouvait pas garder le secret. Elle voulait tout faire pour prouver à sa rivale qu'elle était la plus aimée. Un de 4 matins, elle a eu un prétexte pour pouvoir montrer ses bracelets. De très bonheur, elle porta ses bracelets (sans aucune occasion), elle appela sa coépouse sous prétexte de la saluer. Après avoir échangé un petit bonjour habituel, elle souleva sa main au-delà du muret et puis demanda: 
- Je voudrais balayer la cour mais j'ai perdu mon balai, est-ce que je peux emprunter le tien?
Dès que cette dernière a vu les bracelets en Or, elle a directement compris que c'est Sahibi qui l'a offert. Pour ne pas se sentir inférieure, elle répond :
- Ok, attends-moi, je vais te le chercher.  
Elle rentra précipitamment dans sa maison, porta ses boucles d'oreille et sorti. Lorsqu'elle était sortie, sa coépouse ne pouvait pas voir ces boucles d'oreilles car le muret était entre elles. Pour pouvoir absolument la montrer, elle a pris une petite échelle. Elle monta sur l'échelle, s'assura que l'autre femme peut enfin regarder ses boucles d'oreilles, elle secoua sa tête et dit :
- Je m'excuse, je l'ai pas trouvé.
En épilogue toutes les deux ont perdu la confidence et la confiance.

Cet article est basé sur une histoire vraie. Par le biais de ce message, je voudrais dire à tous les amis et frères de ne pas tester les épouses pour rien. En outre, je voudrais aussi dire à nos sœurs tchadiennes d'être confidentes et garder le secret une fois demandé. Car garder le secret est l'une des plus grandes étapes pour construire un foyer.  Au revoir.

Mahadjir fils depuis l'Amérique du Nord


Sahibi et la sénilité (2)
Un zéphyr hawaien souffle sur le campement du vieux Sahibi qui vient de souffler sur ses cent-dix bougies. Comme d'habitude Sahibi, rudoyé par une sénescence sans pitié, se met à se plaindre auprès de sa femme Akhoutna :
 - Maman, mets-moi à l'abri des voleurs! Mamaaaaan!
Sa douce femme Akhoutna, toujours prompte, vole à son secours. Elle vient le prendre dans ses bras pour le mettre en lieu sûr.
 - Au secours! Les voleurs m'ont pris, Au secours! Crie le vieil homme, dans les bras de son épouse

Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Blague: Sahibi et la sénilité (1)
Sahibi n'est pas de ceux qui pensent qu'il est préférable de mourir tôt pour laisser un beau cadavre. Non, lui, il n'aime point une vie courte. Et le voilà âgé de cent dix ans. Une si grande sénilité qui l'a infantilisé: il appelle «maman!» sa femme Akhoutna et devient si pleurnichard qu'il est insupportable. Une nuit de pleine lune le vieillard se met à geindre:
 - maman, mets-moi à l'ombre, le soleil me brûle!
 - Nous sommes la nuit. Il n'y a pas de soleil sauf la pleine lune. Lui rétorque sa femme.
 - Aaaaaaaaa! la lune me brûle! Continue-t-il d'importuner.

Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Blague: Sahibi, Waldar et le serpent
Sahibi et Waldar deux cousin dans une brousse en pays zimé-kelo, perdus... Ils marchent quand soudain une envie d'uriner prend Sahibi ! Alors il défait sa braguette et sort l'engin. Un serpent passe par là et croyant apercevoir un concurrent sur son territoire, il se jette sur la bête et la mord. Sahibi hurle de douleur et parvient à se débarrasser du serpent. Son ami Waldar prend le livre des premiers soins qu'il avais avec lui et commence à le lire. "Chapitre 45 : morsure de serpents: serpents verts aux yeux jaunes." - "Ça tombe bien c'est un de ceux là !" "Il faut sucer l'endroit piqué pour aspirer le venin." Sahibi qui était assis plus loin demande à son ami Waldar qui a le livre:
- Alors Waldar, que dit le bouquin ? Hein ?
Et Waldar répond:
- Ben ... que tu vas mourir !

Un compatriote


Sahibi et les voleurs
En ce temps là notre ami Sahibi vivait avec son oncle - enseignant - dans une villa située dans l'enceinte de la faculté des sciences exactes et appliquée de farcha. Un samedi soir, Sahibi rentrait à la maison et se rendant compte que le temps était très avancé dans la nuit et ne craignant que les gardiens communiquent cela à son oncle, Sahibi a évité le portail central et passe par le cimetière. Et, là il rencontre une bande de voleurs que se partageait leur butin. L'un d'eux demande à Sahibi: 
- n'as-tu pas peur de passer par ici à cette heure? 
Et Sahibi de répondre : 
- avant de mourir j'avais peur mais maintenant non!
Et au tour de la bande d'être plus rapide que la lumière.

Koulyo, Italia


Sahibi en visite au parc de Zakouma
Sahibi est un des enfants dont les pères sont très sévères, obligeant leurs progénitures à rester cloîtrés dans leurs chambres. Un jour Sahibi découvre la liberté en partant passer ses vacances chez son oncle, gardien du parc animalier de Zakouma. Là le premier animal rencontré a été une autruche, créature que Sahibi n'a jamais entendu parler.
 - hou-da djidaday liguia boukane halou walla djamalay chotann? (ceci est une poule qui trouva un endroit propice ou un dromadaire devenu débile?) s'interroge Sahibi, tout ignorant.
 Leçon: laissons nos enfants ou nos petits-frères découvrir leur monde environnant, pour qu'ils ne deviennent des ignorants ridicules.

Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et Adjousse la vielle femme
Adjousse, une vielle femme, perchée sur son âne traversait l'erg de Djourab au nord du Tchad et comptait regagner Michémiré, avant la tombée de la nuit. Sous la pression du lait et des dattes ingérés la veille, Adjousse, la vielle femme lâchait des pets fort bruissants. A chaque échappée du gaz la bonne dame s'exclamait, assurée de la solitude qui l'environnait:
- anna biguide houmarayé, anna biguide masroufa (je suis devenue une ânesse!, je suis devenue une maudite!). Et les pets se succédaient.
Quand, par réflexe, elle se retourna, la vielle vit Sahibi sur son âne qui l'emboîtait les pas
 - min mata inti gaï waraï, ya wilédi (depuis quand es-tu derrière moi, mon fils?) Demanda la voyageuse.
 - anna gai waraki goubbal ma tabgué houmarayé wo masroufa (j'y suis avant que tu ne deviennes une ânesse ou une maudite), lui répliqua l'indiscret Sahibi.

Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et la conjugaison!
Dans la classe CE1A, à l'École de Gardolé derrière la Polyclinique de N'djamena, le maître de la classe appelé aussi Monsieur Waldar donne un cours de conjugaison à ses élèves. Il dit:
- Aujourd'hui, nous allons faire la conjugaison!!! C'est l'apprentissage du français de base, ce qui pourrait correspondre à un bon pourcentage de l'acquis du cours primaire. Et quand on parle de conjugaison, il faut tout de suite penser au verbe. C'est le verbe qui nous donne des indications quant au moment où se passe un fait. Comme le Passé, le Présent, le Futur. Exemple: j'ai mangé du Daraba, je mange du Tchélé, je mangerai du Kawal. Maintenant Qui est volontaire pour me conjuguer le verbe (marcher) au présent de l'indicatif ? 
Une multitude de petits doigts se lèvent dans cette classe tout en criant:
- moi monsieur, moi monsieur, moi monsieur, moi monsieur
Le maître Monsieur Waldar choisi d'interroger Sahibi:
- vas-y Sahibi, on t'écoute
Sahibi tout timide commence à réciter le verbe marcher : 
- je mar-che hum.....tu mar-ches, hum.....il ou elle hum....marche...
La récitation de la conjugaison de Sahibi était tellement lent que le maître monsieur Waldar perd patience et s'énerve. Il pointa ses yeux rouge dans les yeux de Sahibi et lui demande: 
- mais Sahibi plus vite enfin!!!
Le pauvre, miskine et timide Sahibi tout affolé réplique en accélérant la seconde partie de sa conjugaison: 
- nous courons, vous courez, ils ou elles courent!!!!

Ali senoussi Haggar / Canada


L'égoïsme de Sahibi!
C'était pendant la grande famine des années 80 au Tchad, dans le village d'Alhassout vivaient Sahibi et Waldar deux voisins et amis. La famine sévissait horriblement dans ce village et nos deux amis passaient tout le temps à méditer ensemble, implorant le secours de Dieu.  Voilà, un soir pas comme les autres, un génie apparaît à Sahibi et son intime ami et compagnon de tous les jours Waldar en situation matérielle très précaire et se propose de satisfaire toutes leur doléances. Il a donc demandé à Sahibi de formuler un vœu qu'il accomplira sur le champ, en précisant toutefois que le second qui est ici Waldar aura le double de ce que Sahibi aura reçu. Et voilà le dilemme dans lequel Sahibi s'est retrouvé : S'il demande 1 milliard, son ami sera plus riche avec 2 milliards. Jaloux, il renonce à cette idée. et s'il demande 1 château, son prochain en aura 2, et il ne supporte guère cette idée de voir son ami plus aisé que lui.
   Contre toute attente et après une longue période de réflexion, il demanda au génie de lui crever un œil. Pourquoi ? parce que borgne, il aura toujours un avantage sur son ami Waldar qui lui à son tour sera aveugle. Ainsi, à cause de la jalousie et de l'égoïsme de l'un de nos 2 amis, ils ont raté l'occasion de sortir de leur pauvreté.
Moralité : (l'égoïsme n'est pas source de bonheur dans la vie)

Ali Senoussi Haggar / Canada


Sahibi, Waldar et la bouillie chaude
C'était pendant le mois sacré de ramadan 1988 à l'Est du pays plus précisément à Abéché dans le petit quartier Amsiégo, Sahibi et Waldar deux voisins depuis la nuit des temps et très croyants suivaient scrupuleusement le jeûne comme tous les autres croyants. Chaque année, au mois ramadan, ils prennent le foutour (repas du soir) ensemble. Un jour, au moment de casser le jeûne du soir, comme d'habitude les deux intimes voisins devraient prendre ensemble la bouillie que les femmes ont apportée. Tandis que Sahibi faisait les ablutions, Waldar, qui lui, a déjà fini avec ce rituel, avait pris son djénou (cuiller traditionnelle), le remplit de la bouillie et l'avala d'une gorgée. Waldar ignorait évidemment que la bouillie était chaude. Akhoutna, la bonne dame n'a pas eu le temps de la refroidir, le temps de la prière étant arrivé. Aussi stoïque qu'il le pu, notre pauvre Waldar ne pouvait contenir les larmes qui commencèrent à couler le long de son visage. Sahibi, qui n'a pas encore goûter à la bouillie, voyant que les larmes de son amis et voisin coulaient, lui demanda calmement, voir avec beaucoup d'émotion et d’attention :
- chounou djaak, djari Waldar (qu'est ce qui se passe, Waldar mon voisin). 
Waldar de lui répondre:
- Sahibi djari, médidé da fakkarari wilédak al matt ramadan hana sana fat da (Sahibi mon ami, devant cette bouillie, je pense à ton enfant décédé l'année dernière au moment des carêmes)
- Allah dawara (C'est le bon Dieu qui l'a voulu) ajoute Sahibi. 
Sahibi à son tour prit son djénou (cuiller traditionnelle), le remplis à ras le bol, et l'avala d'une gorgée. Tout de suite après des larmes commencèrent à inonder le visage de Sahibi. Constatant ce fait, Waldar, qui savait déjà ce qui se passait puisque étant lui-même victime, posa la même question à son voisin et ami Sahibi:
- chounou djaak tép ki da, djari Sahibi (qu'a tu à pleurer ainsi? Sahibi mon voisin)
 Le malheureux Sahibi lui répondit en grondant :
- ma inti béss fakartini wilédi al marhoum (N'est-ce pas que tu viens de me rappeler mon défunt enfant ?)

Mouiba DJINGUERENG


Sahibi chez Waldar à Tripoli
Un matin de mai 1986 à Faya-Largeau, sous une chaleur de four, Sahibi convoqua une réunion familiale: sa femme Akhoutna et ses 14 enfants qu'il a eu en 14 ans de mariage avec sa dulcinée Akhoutna appelée aussi am-dalazate (pour son derrière gros et talonné). Devant la famille réunie, Sahibi prend la parole, c'est ainsi que bras dessus bras dessous avec sa pulpeuse et toujours jeune Akhoutna, il annonça à sa famille qu'il voulait voyager vers la Libye pour rejoindre son ami Waldar qui dit-on vie aisément à Tripoli afin de pouvoir chercher du travail, car il y en a plein là-bas à croire les récits que contenait la lettre de Waldar reçue quelques jours plutôt par Sahibi. Toutes fois, la famille était très soulagée de cette judicieuse décision de leur papa.
Une semaine après Sahibi quitta Faya-Largeau et s'envola vers la Libye. Arrivé en Libye, il trouva son ami Waldar très content de ce retrouvaille, les deux amis ont passés toute la nuit à bavarder de tout et de rien. Ils ont abordé tous les sujets, de leurs propres problèmes jusqu'aux problèmes du Tchad. Plus tard, Waldar prépara une sauce accompagnée des patates douces. N'ayant pas manger convenablement tout au long du voyage, sauf quelques tamours (dattes) et un peu de laban Djamal (lait de chamelle), Sahibi très affamé, précipita avec appétit sur le repas, cependant son ami Waldar ne lui a pas expliqué que la sauce et surtout les patates étaient très chaudes, bref hami marawaïhit. Sahibi prend un morceau de khoubza (pain Libyen) le trempe dans la sauce, le fait accompagné d'une patate et il avala le tout. Une fois avalé, il se fait brûler la bouche, le long de la gorge puis l'estomac, c'était tellement douloureux et insupportable que des larmes jaillirent des yeux de Sahibi. Son ami Waldar qui était en face de lui constata les larmes qui coulaient le long du visage de son ami à peine arrivé à Tripoli, il ne put s'empêcher de lui demander tout bas:
- Sahibi malak inta (sahibi, qu'est ce qui ne va pas ?)
Sahibi ne veux pas que son ami sache qu'il pleurait à cause de la patate très chaude qu'il vient d'avaler, avec un ton très sérieux il répond:
- chéï mafi Waldar, gaï ni fakkir lé iyali, kalam khalléta achara wa arba(14) iyal ma amoum da, taarfa mahaï yine koi ( non rien Waldar, c'est juste que je pense à mes enfants, tu sais il n'est pas facile de laisser 14 enfants avec seulement leur mère.
- Kalamak saï Sahibi, lakine chila sabour, hassada khali nakoulou gaboul ( tu as raison, mais prend patience et courage, maintenant mangeons d'abord ) ajoute Waldar
Mais Sahibi a toujours le feu dans la gorge et le ventre et il ne veux pas répéter la désastreuse expérience de tout à l'heure, préfère attendre que la sauce soit refroidi avant de manger. Il veut pas non plus son ami sache la vérité. Il répond à Waldar:
- anada lissa gaï ni farkir fi iyali, khalli guélbi yabouroute chia (moi, mes pensées vont toujours vers mes enfants, je préfère attendre que mon cœur se calme)
Waldar, ignorant le vrai problème de son ami est tout à fait d'accord, il dit:
- khalass nardjo chiya, kane moulada barade koulla nakdorow ni chauffé (d'accord Sahibi on attend un peu, même si la sauce se refroidi on peut la chauffer après.

Tchadicus


Sahibi, devin du roi  malgré lui
Sahibi et sa femme Djaratt sont des paisibles citoyens d'un royaume africain dirigé par le roi Waldar et son épouse Akhoutna. Un jour la reine Akhoutna nettoya ses bijoux d'or et les mit au soleil pour leur donner plus d'éclat. Tout à coup les bijoux disparurent. La reine s'enflamma, s'enragea et demanda l'identité et la tête du voleur. Le Roi Waldar manda tous les devins pour confondre le voleur.
 -  le devin qui me retrouvera l'or de la reine sera rétribué de 10 vaches, dit le Roi.
Or la servante de la reine savait qui a subtilisé les bijoux. La servante n'est autre que Djaratt , la femme de Sahibi. Alors Djaratt accourt vers son mari et lui.
Va, chéri, va jouer au devin et on aura les 10 vaches. C'est l'autruche du roi qui a goulument avale les pièces d'or. Je l'ai vu faire.
Sahib se présenta chez le roi comme étant un devin, jeta ses cauris à terre, fit des sillons sur le sable et déclara :

- Oh, Roi, quel est cet animal au long cou qui fréquente assidument ta cour ? Existe-t-il un tel animal dans tes parages ?
 - oui, oui, j'ai une autruche, s'empressa de dire le roi.
 - L'or de la Reine se trouve dans le gésier de cet animal.
  Le roi abattit l'autruche et l'éventra. Il trouva alors tout l'or de sa femme dans le gésier en fournaise de l'animal. Oui, le gésier de ce grand oiseau étant chaud, les bijoux se sont fondus en un amas d'or précieux.
 Le Roi Waldar, trop heureux d'avoir trouvé les bijoux de sa dulcinée, légua 10 vaches et bien d'autres cadeaux au pauvre Sahibi. Mieux encore, un décret royal nomma Sahibi comme le Grand Devin auprès de la Cour Royale. Désormais l'art divinatoire revint de chef au seul Sahibi. Quelques mois passèrent et ce fut un hold-up dans la cour royale. De nombreux œuvres d'art et des biens ont été emportés par des voleurs.
Le roi fit recours aux services de son devin attitre qu'était Sahibi. Mais celui-ci, qui n'a jamais été d'ailleurs devin, répondu à l'appel du roi, la tête pétillante des doutes. Avec la peur au ventre, Sahibi jeta ses cauris, fit des sillons sur le sable mais aucun écho ni aucun signe révélateur.      

  -  Oh, Roi de rois, à l’heure-ci, il y a beaucoup des piétons qui déambulent, faisant perdre les traces des voleurs. Attendons demain pour démêler les traces et retrouver les coupables, dit Sahibi, juste pour retrouver 24h de répit et de réflexion.
Sahibi rentra chez lui, tout abattu, sans même se rendre compte que les voleurs épiaient sa personne. En effet, les 3 de 7 voleurs du palais surveillaient le devin du roi pour savoir s'il parviendra à les démasquer. Arrive chez lui, Djaratt sa femme, voulant lui présenter le diner, lui demanda :
     - Je t'amène combien de pigeonneaux grillés ?
     - Amène 3 pigeonneaux et il restera alors 4 pour le soir, répondu Sahibi qui savait que son épouse avait égorgé 7 pigeonneaux pour le repas.
Les 3 voleurs en guet, interceptant mal le dialogue du couple, interprétèrent à leur façon ce dialogue et crurent que le devin avait vu eux les trois et qu'il restait à découvrir les 4 autres compagnons voleurs. Paniqués, ils frappèrent à la porte de Sahibi pour proposer un deal :
  - Cette nuit, nous déposerons tous les effets du Roi sous le grand tamarinier au Nord de la ville. Qu'il envoie ses goumiers chercher ses biens mais, toi, ne nous dénonce pas, pour l'amour de Dieu. Dirent les voleurs en chœur à Sahibi, en le suppliant.
Le lendemain à l'aube, Sahibi revint au palais et fit semblant de sonder ses cauris et déclara :
   - Oh, Roi, existe-t-il un Grand arbre au Nord de ta ville ? Si oui, tes effets sont cachés là-bas. Il faut envoyer tes goumiers pour les chercher.
Le roi ordonna ses goumiers qui trouvèrent tous les biens au pied du tamarinier. Sahibi gagna encore de l'estime aux yeux du roi. Le monarque se mit à vanter la force de divination de son sujet Sahibi. Il clamait haut et fort qu'il avait le mérite d'avoir le plus grand devin du monde.
Deux autres rois qui avaient, eux aussi, des devins imbattables décidèrent de mettre à l'épreuve les leurs avec Sahibi.
Les trois rois mirent un criquet (appelé djaratt en arabe) dans une grande tasse à couvercle. Ils appelèrent leurs devins respectifs pour donner l'identité de ce qui était dans la tasse. Gare à celui qui échoua. Il aura la tête tranchée.
Le premier devin s'avança et jeta ses cauris :
      - C’est un animal, donc c'est un lapin, dit-il, assez sûr de lui.
Le couperet des rois lui coupa la tête
Le second devin s'avança et sonda ses fétiches :
      - C'est un animal ailé, c'est donc un pigeon.
La même sentence appliquée à celui-ci aussi : tête décapitée.
Son tour arrivé, Sahibi se mit à pleurer à chaudes larmes, imputant tous ses périples a sa femme Djaratt qui l'a entrainé dans une science dont il ne détenait aucun brin de connaissance.

-  Mouaaaaaaahhhhhh, djaratt, Kataltini (djaratt, tu m'as tué).
Contre toute attente, l'assistance l'applaudit et le congratula, comme étant le grand devin de tous les temps qui put même voir un criquet à travers une tasse hermétiquement fermée. Or dans ses pleurs Sahibi appela le nom de sa femme "djaratt" qui se trouvait être l'homonyme du criquet. Heureuse coïncidence qui sauva la vie au pauvre Sahibi.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi le paysan et sa Majesté le Sultan Waldar
Sahibi est un paisible paysan d’un village du Centre-Est tchadien. Sa Majesté le Sultan Waldar règne d’une main de fer sur cette terre perdue au cœur de l’Afrique. Un jour, le sultan Waldar reçut un cadeau peu ordinaire (un éléphanteau) de la part de l’un de ses amis, souverain d’un pays lointain.
L’éléphanteau devint très vite le chouchou du Sultan. Le pachyderme jouissait d’une liberté sans limite, le permettant de passer à travers les champs et les potagers, avec au passage des destructions sur les fruits de durs labeurs.
Cette situation commença sérieusement à importuner les villageois, qui finirent par tenir une réunion.
L’ordre du jour : demander au Sultan de se débarrasser de son éléphanteau. Mais qui se chargera de transmettre une telle doléance au Sultan ? Cette question fut le vrai casse-tête car personne ne voulait prendre le risque d’une telle mission.

Alors, Sahibi propose : comme personne n’a le courage le dire au Sultan ce que nous avons décidé… je vais introduire et vous allez me compléter. Lorsque je dirai « Majesté votre éléphanteau », vous direz en chœur « débarrassez-vous le lui ».  Ayéh dâ bess, Ayéh dâ bess. Approuvèrent les villageois.

Le Sultan Waldar, naturellement bien informé du mobile de cette visite, céda la parole à l’assemblée après les salamalecs et autres « Sultan, Allah yansourak » d’usages.

- Sultan, filak dâ… (Majesté votre éléphanteau là…). Introduisit Sahibi, mais silence radio, dans la foule.

- Sultan, filak dâ… Recommença Sahibi mais aucun écho ne provint de cette foule, qui tout d’un coup est devenue muette comme une carpe.

- Mâ kalim (mais parles) ! Tonna le Sultan.

- Algaaléya Akhou [trouvez lui un frère (un compagnon). Murmura notre Sahibi, décidément bien seul dans le pétrin.Kalamak adil (c’est une bonne proposition). Conclut le Sultan.

Abderamane Oki Youssouf


Arrogance du menteur
Sahibi est un voyageurs sans provisions ni monture. Pour traverser les dunes de Korotoro, il s'adjoint à Waldar, un de ses amis. Celui-ci a un méhari bien chargé de nourritures et d'eau.  Chemin faisant, Waldar ne cesse de mentir et Sahibi ne fait qu'avaler ses ragots, sans la moindre audace de le contrarier, de peur de perdre un compagnon de voyage si utile en ces temps de denrées chères.

    - Un jour, mon père et moi avions trait nos chamelles et ma mère barata le lait pour extraire un énorme beurre avec lequel nous fîmes un hangar pour y passer nos journées ! Dit Waldar, sans une once de pudeur pour son compagnon !

    - Ah, bon ? Un hangar construit de beurre ? Et cela sous le soleil ardent du Sahara ? S’enquit Sahibi, apparemment dépassé par le trop-plein du mensonge.

    - Écoute si tu ne me crois pas, trouve-toi une autre monture et un autre compagnon ! S’emporte le menteur !

 Leçon : quand vous dépendez de quelqu'un, il peut toujours vous faire avaler de couleuvre.


Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et l’Ignorance
Sahibi et Waldar sont deux amis de longue date et beaux-parents (Waldar est le frère d’Akhoutna, la femme de Sahibi). Mais la pratique et l’appréhension de la religion ont toujours opposés les deux hommes : Waldar est un bon musulman et fervent pratiquant alors que Sahibi même « officiellement » considéré comme musulman, ne croit guère en Dieu. Il croit certes à certaines manifestations de Dieu comme la mort, la naissance ou encore la pluie mais l’appréhension de la personnalité divine et les exigences religieuses ont toujours été des vrais casse-têtes pour lui. Waldar à maintes reprises a tenté de ramener son ami sur « le droit chemin » mais ses efforts ont toujours été vains tant l’ignorance de Sahibi est grande.
Cette année, après un long et épuisant mois de Ramadan, Waldar décida de s’acquitter du devoir du pèlerinage. Il se rendit à Makka, comme on dit chez nous. Mais au cours de l’accomplissement du pèlerinage, l’ami Waldar trouva la mort ! Il fut appelé au Ciel comme le diraient mes amis Chrétiens.
La douloureuse nouvelle émut toute la contrée natale de Waldar. En effet, il est considéré comme mérite, par les Musulmans de trouver la mort au cours du pèlerinage. Mais Akhoutna, la femme de Sahibi, en âme sensible ne put s’empêcher de pleurer son frère et cela des jours durant. Ce qui finit par agacer Sahibi :
- Écoute, arrête de pleurer pour rien ! Si Waldar est parti mourir là-bas c’est de sa faute. Ce n’est pas la faute de Dieu ! Il est parti le provoquer chez lui ! Même ici, il nous cherche la mort, combien de fois chez lui. Il est très idiot ce Waldar, wallay (!!??)  ! Expliqua Sahibi à sa manière, apparemment très ignorant des pouvoirs divins. 

NB : Les Musulmans considèrent la Kaba qui se trouve dans la ville saoudienne de la Mecque comme la Maison de Dieu. La Kaba fut construite par le prophète Ibrahim ou Abraham pour les Chrétiens et qui se trouve être l’ancêtre commun aux prophètes Mohamed (paix et bénédiction sur lui) et Jésus Christ (paix et bénédiction sur lui).

Abderamane Oki Youssouf


Sahibi, la faim et l'outrage à la belle-mère
Sahibi est un berger des régions arides du Nord du Tchad où la corvée d'eau de boisson est un grand supplice. Il faut parfois aller à la quête de cette eau pendant deux à trois jours. Ce qui met à rude épreuve les nerfs de ceux qui s'y adonnent. Sahibi, notre compatriote, en fait parti de ceux-là.

Une nuit de claire lune, Sahibi revient tout exténuer des puits. Il a la faim au ventre et la patience râpée jusqu'à la dernière couche. Akhoutna, sa femme, qui garde la maison, avec le henné aux plantes de pieds, essaie de causer avec le mari, sans avoir pris la précaution de servir à manger à l’homme :

       - Chéri, te rends-tu compte de la blancheur de la lune de cette nuit ?

       -   Tais-toi, si tu n'as rien à dire ! La lune n'est pas plus blanche que les mirettes de ta mère ! Replique Sahibi, rudoyé par la faim.

La bonne épouse a tout compris. Elle prend la direction de la cuisine et se met à entrechoquer les ustensiles, par-dessus une marmite aux vapeurs appétissantes. Une demi-heure plus tard, Akhoutna dépose un repas tout fumant.

Sahibi se jette à manches retroussées sur le repas. Crissement de mâchoires et sucions des doigts. Une fois bien rassasié, l'homme se carre sur un oreiller, en décubitus dorsal. Il découvre alors un ciel majestueux parsemé d'une myriade d'étoiles au milieu desquelles s'enorgueillit une lune pâle.

     -   C'est vrai hein ! La lune est vraiment blanche ! Se démentit l'homme.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Gendre et beau-père, sous l'emprise de la gourmandise !
Sahibi est le jeune gendre de Waldar, un vieil éleveur du nord du Tchad. Les deux hommes, liés par le lien sacré conjugal, se vouent un respect mutuel, teinté d'un fort relent de pudeur et de timidité. Le jeune Sahibi fait preuve d'altruisme et de bonté à l'égard de son beau-père, père de sa belle épouse Akhoutna, une saharienne à la cambrure de palmier secoué par le vent. La cohabitation entre les deux hommes semble être parfaite et aucun d'entre eux n'a vu le défaut de l'autre.

Un soir, à la nuit tombé, la palpitante fille de Waldar, épouse enviable de Sahibi, dépose un petit van à demie remplie des dattes fraîches dont le miellat se colle sur les doigts. Ce sont des dattes rares, en cette période de début de la maturation des dattes dans les oasis. Ce sont effectivement les premières dattes d'une saison naissante de cueillette.
     
Les deux hommes s'apprêtent à plonger les mains au fond du van pour se délecter des fruits du sahel. Au même moment, quelques gouttes d'eau de pluie tombent d'un ciel bas et chargé de nuages frivoles. Quelques éclairs lézardent de temps en temps le firmament. Les mâchoires de deux hommes broient la pulpe des dattes, dans un mouvement commun d'équité.

Équité ? Non ! Quelqu’un triche, en complicité avec les pénombres du crépuscule déjà né. C'est Sahibi, l'insoupçonnable gendre qui prend deux dattes à la fois pour se fourrer dans sa gueule gourmande au lieu d'une seule, comme le veut la coutume. Il s'en veut pour son « larcin » devant un beau-père qui ne se rend compte de rien. Cependant, il ne cesse pas son manège infiniment gourmand.
 
Tout à coup, un lumineux éclair déchire le ciel, épandant sa forte lumière éphémère sur les deux hommes accroupis autour du van aux dattes. Stupeur ! Au même moment Sahibi découvre que Waldar le beau-père prend trois dattes à la fois !
   
Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Les deux envieux amis
Waldar et Sahibi sont deux amis d'enfance qui ne se séparent que rarement. Cependant, malgré leur amitié de longue date, les deux compères sont jaloux l’un de l’autre. Et chacun ne souhaite pas que l'autre ait une bonne chose.

Un jour, le sultan les convoque dans son palais royal pour tester le niveau de leurs envies. Il demande à chacun de solliciter ce qu'il désire et offrira à l'autre le double. Sahibi et Waldar jaloux de « carrière » réfléchissent longtemps, chacun voulant éviter de choisir quelque chose de merveilleux afin que le second n’ait pas le double.

Plusieurs heures après, Ils n’arrivent toujours pas à se décider. Le sultan décida, alors qu’il est temps de faire leurs choix. Sinon il ordonnera leur exécution sur les champs. Waldar, apeuré par la décision royale fut son bon choix. Il demanda qu'on lui crève l'œil droit. Et paf !, c’est fait. Au second : Et pif ! On ôta à Sahibi ses deux yeux.

Voilà le choix de ces deux amis très envieux qui n'ont rien trouvé de bon que de donner leurs yeux afin que l'un ne soit pas plus aisé que l'autre.

Mahamat Abdoulahi Absakine


L'immoraliste Sahibi
Sahibi est un vieux dont les attitudes sont immoralistes de telle sorte que les enfants de sa contrée ne lui obéissent pas et mêmes ses propres fils.

Un jour sa femme leur a préparé un régal, une sauce très délicieuse, agréable contenant un seul gros morceau de viande. Sahibi et son enfant « kirkir » se mettent à table pour se rassasier, après quelques bouchées, le papa 'immoraliste' s'est emparé du morceau en criant fort « jocker », se rappelant de jeu de cartes (arbatachar), son fils kirkir très vexé par les comportements irresponsables de son papa, prend la tasse contenant la sauce appétissante et la verse par terre,en hurlant ironiquement « carté indacca » le jeu est annulé.

Mahamat abdoulahi absakine


Sahibi, le « fils de caprins » ou la lourdeur d'un sobriquet !
Sahibi est un berger nomade de l'Ennedi. L'élevage des chèvres et des moutons lui réussit fort bien. Il devient en quelques années un grand propriétaire de ces ruminants. Contre toute attente, les autres bergers de cette contrée délient leurs langues jalouses et trouvent à l'humble éleveur des caprins un sobriquet : « Sahibi, le fils de caprins », juste pour le décourager dans son entreprise d'élevage.

Un soir de nombreux éleveurs de ce milieu, en route pour régler un différend, posent pied à terre, près du campement du « fils de caprins ». Comme veut la tradition en milieu nomade, Sahibi décide d'honorer les hôtes en leur égorgeant un ou deux ruminants. Mais il est aussi déjà au courant du sobriquet qu'on lui a collé depuis quelques années. Il amène alors deux gras moutons qu'il offre aux voyageurs, sans prendre la décision de les égorger comme le recommande la coutume en milieu nomade.

- Il faut nous égorger les moutons au lieu de nous amener vivants ! S’exclament les voyageurs, très contents d'avoir une si abondante ration carnée.
- Égorgez-les, vous-mêmes ! N'est-ce pas que vous m'avez surnommé "fils de caprins"! Alors un fils peut-il tuer ses parents ? Réplique Sahibi, revanchard mais généreux !
   
Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


 Argent du charbon ou du chameau, quelle différence !
Sahibi vivait dans son Ennedi natale et il était issu d'une famille plus ou moins pauvre. Se sentant comme tel, il décida de sortir du chaos de la pauvreté par la sueur de son front mais aussi par le génie de son esprit. Ainsi il parcourait les oueds de l'Ennedi pour dénicher des arbres asséchés qu'il les transformait en charbon et en bois de chauffe. Il élevait également des poules. Lorsqu'il rencontrait une caravane en partance pour les grandes oasis du B.E.T (Faya, Fada, Ounianga, Gouro...), il s'adjoignait à elle pour aller vendre son charbon, ses bois de chauffe et quelques volatiles. Dans ce milieu désertique où les hommes boudaient certains métiers et abhorraient par-dessus tout la vente du charbon et des volailles, Sahibi était traité de tous les noms dès qu'il tournait le dos. Il se savait calomnié et vilipendé à son absence pour son métier qui n'était en fait pas ingrat du tout. Les mois et les années passèrent et Sahibi devint le plus riche de sa contrée. Ceux qui se moquaient de lui venaient nuitamment pour lui emprunter de quoi pour faire survivre leurs familles. Eux qui ne savaient que s'enorgueillir de la vente de chameaux (dromadaires)! Eux qui se moquaient de la vente du charbon.

Un jour, au moment d'une grande retrouvaille, Sahibi délia une grande malle d'où jaillir plusieurs liasses d'argent dont le montant était si énorme qu'il percuta la conscience collective.
Devant le monde ébahi et envieux, Sahibi invita un homme du grand groupe et demanda :
- Regarde bien cet argent et prends tout temps pour me séparer par l'odeur l'argent du charbon, des bois de chauffe et des volailles !
   
Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, le soupçonneux aveugle et le poulet rôti
Sahibi était un malvoyant qui partage le même dabalaye (salon de repas) avec le reste de sa famille. Il vivait toujours dans l'anxiété d'avoir été floué à chaque repas par ses consanguins qui avaient une vision indemne.
Un jour, un poulet rôti, en position d'un yogi en exercice, fut présenté au Damalaye. Sahibi, l'insatisfait infirme, à tâtons, promena ses doigts revêches et calleux sur le plateau et s'empara du poulet en entier et tourna le dos au groupe, avant de déclarer :
 - Moi, un malvoyant même, j'ai un tel gros morceau ! Et vous autres, quels furent vos parts ?

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, vrai ou faux marabout??
Sahibi quitta son village du Kanem et atterrit dans un bivouac du Nord du tchad.  À bon mentir qui vient de loin. Sahibi s'y proclama grand fakir et se mit à faire des gris-gris et à prêcher la bonne parole mahomettane au milieu des bergers ignorants de ce monde-là. Ces derniers, assoiffés de foi et de savoir livresque coranique, adoptèrent le grand fakir Sahibi qui, en vérité, n'avait aucunement les moyens de sa prétention. Mais comme personne n'était instruit dans ces contrées désertiques, Sahibi étalait des vérités et des contre-vérités sans être contredit. Des années passèrent ainsi, Sahibi détenant la palme du savoir.

Un jour, un autre émigrant, sorti du néant, vint mettre pied à terre dans le même bivouac. Ce dernier s'appelait Filann et c'était un vrai érudit en Coran. Il finit par mettre en doute toutes les sornettes de Sahibi, qui entra dans une grande colère indescriptible. Une vraie haine s'installa entre les deux hommes de foi. Les villageois étaient sûrs d'une chose : aucun d'entre eux ne pourra apporter un démenti sur les versets de l'un ou de l'autre des marabouts car ils sont tous analphabètes comme la queue de l'âne ou l'anus du bouc. La lutte de leadership entre les deux charlatans (appelons-les ainsi) fut telle qu'il a fallu convoquer une grande réunion de réconciliation.
       - comme vous tous, vous ne savez pas lire entre les pages d'un coran, vous ne pouvez pas nous départager dans ce conflit avec cet innovateur nouvellement venu. Si vous voulez savoir qui d'entre nous est le plus grand et vrai fakir, je propose un combat des livres : il va me frapper avec son coran et je vais le frapper avec le mien. Le faux marabout mourra sur le coup. Êtes-vous d’accords ? Dit Sahibi, air malicieux, aux villageois.
       - Ouai! ouai! D’accord ! D’accord ! Crièrent les mille profanes de la contrée.
Filann frappa de la sacoche de son coran sur la tête de Sahibi. Sahibi résista sans gêne. Sahibi, qui a dissimulé quelques gros cailloux dans sa sacoche à la place du coran, balança un coup sec et rude sur la nuque de son adversaire qui tomba raide sans vie. Comme le coran de Sahibi était plus fort que le coran de l'arriviste, Sahibi resta, malgré son ignorance, le plus grand marabout du Nord.

Leçon : toutes les vérités ne passent pas. Il arrive très souvent que le mensonge prenne le dessus sur la vérité. Et c'est ainsi ce bas-monde. N'est-ce pas ?
Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


La femme, école de la vie
Se marier n'est pas un plaisir ni une aventure. C’est une responsabilité. Une grosse responsabilité. Sahibi, l'enfant insouciant de son père, goûtera à cette lourde responsabilité. Lisons cette histoire :

Sahibi est un enfant insouciant, intraitable et agité. Son père Filann l'a longtemps sermonné mais il ne change guère. Que faire face à un fils ibliss (diable)? La solution est vite trouvée. Son père lui trouve une épouse. Et miraculeusement Sahibi, le turbulent enfant, devient timide, sage et irréprochable et cela dès la nuit de sa noce. Il devient un jeune responsable, s'attelant à bien garder le patrimoine familial et s'occupant de sa femme avec tact et virilité.
Un jour, Sahibi qui élève un chiot se trouve confronté à l'agilité et aux turbulences de son canidé. Le chiot sautille, mord les habits, renverse les nourritures, aboie à se rompre les cordes vocales et renâcle tout le temps. Sahibi qui a le ras-le-bol à l'égard de son chien, sermonne son caniche :
hey! chiot, reste tranquille sinon je dirai à papa pour te marier à une femme !

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi

Sahibi irrésistiblement menteur
Sahibi et Waldar se retrouvèrent acculés par la faim et cela loin des campements. Ils décidèrent de tendre piège à des animaux. Clac ! Le piège prit un animal qui n'est pas socialement comestible : ce fut le chacal. Manger un chacal ? Non ! C’est une chose affreuse et culturellement honteuse à travers leur terroir.
Comme le deux compagnons étaient si rudoyés par la faim, ils écoutèrent leurs ventres et mangèrent la chair du canidé, en se promettant de garder le secret au fond d'eux-mêmes. Waldar connaissait bien son ami Sahibi, un menteur incrédule. De ce fait il l'avait longtemps sermonné et l'avait mis en garde afin d'obtenir une voile de silence sur la nourriture insolite.
Une fois arrivés dans un village, les deux comparses furent accueillis avec une calebasse d'eau de la part des villageois, comme le veut la tradition.
Sahibi s'empara du récipient d'eau et vida la calebasse dans son estomac et clama :

   -  Haaaasch! Avec ses dents acérées, ce gibier me donne des mœurs hydrophiles !
Waldar fusilla du regard son compagnon soumis à la corrosion du mensonge qui démangeait ses entrailles. Se sentant intimidé voire menacé par la torve du compagnon, Sahibi lâcha de nouveau :
   - Pourquoi ce regard oblique en mon endroit ! J'ai dit seulement que la viande du canidé me fait boire beaucoup d'eau mais je n'ai pas dit qu'on a consommé de la chair de chacal.

Les villageois présents au même endroit avaient tout compris : les deux comparses ont dégusté la chair interdite du chacal.

Dr Djiddi Ali Sougoudi Sidimi


Sahibi et la morsure de l'agneau
Il était une fois au Nord du Tchad. Là-bas l'hyène s'était faite une funeste renommée : elle s'attaquait aux hommes, surtout ceux les plus vulnérables tel un jeune berger égaré du ferrick, un adulte secoué par la soif ou la fatigue, une femme fugueuse etc... Elle finit d'ailleurs par roder autour des campements nomades, crocs menaçants.
Sahibi, un jeune marié vivait avec sa dulcinée Akhoutna auprès de sa belle-famille.
Un soir, Sahibi, soucieux d'éviter de rencontrer l’hyène, rentrait d'un pas pressé au campement. Tout à coup surgit d'un buisson une silhouette qui se mit à courir vers Sahibi. Le jeune berger mit ses jambes au cou et se lança à toute allure vers chez lui, la créature à ses trousses.

Arrivée à la hauteur du campement, Sahibi se fait apostropher par sa jeune et ravissante épouse :
    - pourquoi cours-tu de la sorte ? Ce n'est qu'un agneau mais pas une hyène !
    -  Ôte-toi de mon passage ! Que sais-tu de la gravité de la morsure d'un agneau ? S'emporta le poltron Sahibi qui voulait sûrement justifier sa peur-panique gratuite.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


La mise knock-out (K.O) de Sahibi par le rejeton de son rival
Sahibi est un grand plaisantin et ses plaisanteries ont vite fait de déborder les confins de son village pour se répandre dans la sous-région. Sahibi est ainsi devenu assez célèbre pour ses taquineries aussi vexantes qu'épatantes, aussi saugrenues qu’insensées. Sahibi détient la palme de la galéjade et personne, dans les parages, ne tente de l’égaler ou de se mesurer à lui.
Un jour le taquin homme ouï dire qu’il vit dans un village mitoyen, un homme plus blagueur que lui. Loin de céder son fauteuil d’homme bonimenteur, Sahibi décide d’aller se mesurer avec celui qui lui subtilise son insolite titre. Il se dirige alors vers le village du nouveau plaisantin et arrive devant la tente de celui-ci. Sahibi ne trouve pas son rival mais plutôt le rejeton de cet homme, un garçon d’environ sept pluies, jouant à cloche-pied dans la maison.
-  Bonjour fiston, où est ton père ? Lui demande Sahibi.
-  Le globe terrestre s’est fissuré à l’endroit où s’élève le soleil. Mon père y est allé, muni de son aiguille et de fil, pour recoudre cette faille. Lui répond le môme, avec un sérieux accablant.
-  Et ta mère, où est-elle ?
-  Ma mère est une adroite vanneuse. Elle est partie aider mon père en vannant les collines et les montagnes à l’aide de son Aharay (van.)
-  Comme tes parents sont absents, je retourne chez moi. Fiston peux-tu me donner un peu d’eau à boire ? Lui demande Sahibi.

Le gosse se met à plonger et replonger la carafe dans la jarre d’eau sans arrêt. Ce qui intrigue Sahibi qui s’empresse de lui demander :
- Que fais-tu là ?
-  Comme la jarre contient l’eau d’avant-hier, d’hier et d’aujourd’hui, j’aimerai juste séparer les trois eaux pour te servir la plus récente. Lui rétorque le gamin, imperturbable.

Peu après, le jeune garçon se met à poursuivre une poule, tenant entre ses mains frêles, la carafe d’eau.
-  Que fais-tu de nouveau, fiston ? Lui demande Sahibi, inquisiteur et inquiet.
-  Nous n’avons pas l’habitude de servir l’eau pure à nos étrangers. Comme veut la tradition nomade, j’aimerai te servir l’eau mélangée à du lait. Comme les chamelles sont aux pâturages, j’aimerai traire la poule pour la circonstance. Répond l’enfant, toujours à la poursuite de la volaille.
Sahibi, vaincu deja, lève précipitamment son camp car il est sûr de lui qu’il ne pourra égaler en pitrerie celui qui a enfanté ce gamin si plaisantin.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi au-delà du sommet
Autrefois les hommes ne connaissaient pas encore les moustiquaires et pour se prémunir contre les piqûres de tipules et autres moustiques, ils se construisaient des terrasses au sommet des arbres pour passer leurs nuits. Sahibi était un homme de cette époque. En outre Sahibi avait un regard particulier sur la femme de son voisin de l'Ouest. Le couple passait aussi ses nuits blotti sur le sommet d'un acacia, soigneusement aménagé.  
Un jour, ayant eu vent du voyage probable du mari de la femme, Sahibi décida de visiter celle qu'il avait toujours convoitée. Il grimpa alors sur l'acacia et accéda à la terrasse. Là, stupéfaction ! le mari était présent et celui-ci demanda en dégainant son couteau attaché haut sur le bras :
   - Qui es-tu et où vas-tu ?
   - C'est moi ! Je suis juste...de passage. Oui, c'est le chemin qui m'a mené jusqu'à là. Parvint par dire Sahibi, tout grelottant de peur et de surprise !
   - alors passe ton chemin ! Pourquoi t'arrêtes-tu ? Vociféra le mari, sans se départir de sa colère.  

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, l'enfant à malédiction
Sahibi, enfant d'un village tchadien, est un sourd-muet jusqu'à l'âge de six ans. À partir de six ans, l'enfant ne prononce rarement qu'un nom et celui qui répond à ce nom meurt avant 24h. L'enfant sème la panique parmi les villageois et chaque habitant prie pour que son nom ne soit prononcé par la bouche de cet enfant aux propos funestes.
Un matin, après le petit-déjeuner, Sahibi, le terrible enfant, se tourne vers son père et le fixe dans les yeux. Aussitôt le père se mit à grelotter, sentant venir son tour de la mort. L'enfant avance, ouvrant la bouche pour actionner ses cordes vocales et le père recule, tremblant comme une feuille morte léguée au vent.
- paaa....pa! Finit par dire l'enfant, contre toute l'opposition du père.
Le père, sûr de mourir dans 24h, décide de partager son patrimoine entre ses héritiers et aussi de demander pardon à ses voisins, parents et amis, avant d'aller s'acheter son linceul.
24 heures plus tard, c'est le voisin d'en face qui meurt d'une mort subite et imprévue.
- Merci de m'avoir trompé pour faire cet enfant maudit avec un autre. Dit à la mère de sahibi l'homme qui croit être depuis toujours le père.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


L’émigration de Sahibi pour le Darfour
Sahibi, un jeune du village « kouzi-wait », et,  n’est pas n’importe quel jeune, il est de ceux dont la renommée dépasse le cercle du village, c’est pourquoi il a demandé en mariage AKHOUTNA, la sœur cadette de KOYBO, une famille très connue dans la région.
Il est de coutume dans cette contrée, que le prétendant, une fois l’accord de principe acquis, devrait rendre fréquemment visites à ses beaux-parents, histoire d’intégrer la nouvelle famille.
Alors un beau jour lors d’une visite de bon matin, Sahibi ne trouva à la maison que Hadje Am Koybo « la mère de koybo », notre bonne mère accueilla son gendre, selon les normes de la coutume, elle l’installa sous un hangar, sur une bonne natte et alla s’occuper du cheval, avant de venir avec une belle calebasse pleine du lait frais, un de ce lait qu’à la seule vue, vous fait venir l’eau à la bouche, et le présenta à son étranger avec tout le respect dû à son rang, mais le pédant Sahibi refusa cette offre et convainc sa belle-mère qu il a le ventre lourd car il vient de la maison du chef de village ou il a été très bien reçu. Pourtant il a une faim de loup, la bonne maman a pris acte, elle alla placer la calebasse sur le hangar et pris un seau pour chercher de l’eau afin d’abreuver la monture de Sahibi. Ce dernier lorsqu’ il se trouva seul et que ‘envie de prendre un peu de ce lait l’a pris, il se leva et voulu descendre la calebasse, alors d’un geste maladroit il le renversa sur lui. Couvert de la tête au pied du lait évidemment il ne pouvait attendre sa belle-mère et hop sur son cheval, il traversa le village au grand galop à tel point que personne n’a pu remarquer l’état dans lequel il était.

C’est deux ans après que Sahibi donne signe de vie, et fait informer sa belle-famille de son intention de faire aussitôt ses noces. Ce jour tout le village a rendez-vous à la maison de Akhoutna, la fête s’annonce dès le matin, lorsque l’ambiance est devenue chaude et pendante qu’on ne parlait que de l’arrivée imminente du nouveau marié, et que la danse aussi battait son plein, un groupe des jeunes, celui-là même du cercle rapproché de la nouvelle mariée, se sont fait accompagner de GOUROUMBEK le batteur de tam-tam, la belle Médine à leur tête entonnait des chansons, elles ont pris la route qui mène à la sortie afin d’accueillir le marié à l’entrée du village et l’escorter, jusqu’à la maison dans une atmosphère de chansons et de parades, question de tradition, mais juste à la sortie la belle Djamila aperçu de loin le cheval de Sahibi qu’elle reconnut, et elle cria aussitôt pour les autres « voilà Sahibi » et elle courut à sa rencontre, suivi de tout le groupe, or entre temps Sahibi qui se trouvait juste à l’entrée du village, a senti un besoin naturel, il attacha sa monture autour d’un arbuste qui borde la route, puis s’abaisse à quelque pas de là, derrière l’arbuste pour se soulager, juste au moment où il vient de faire un dépôt énorme qu’ il entend de bruit et des you-you, il se lève  pour voir un peu, il croise les regards de la belle Djamila, laquelle en le découvrant crie a tue-tête : voilà Sahibi et elle court vers lui, suivie de tout le monde. Sahibi qui n’a pas eu le temps de prendre ses dispositions couvre son dépôt par son bonnet et resta a cote immobile jusqu’à la première venu tomba sur ses bras, pendant le « salamalek » et lorsque tout le monde est déjà la, Médine de dire: mais Sahibi ton bonnet  est a terre, et, d’un geste brusque elle soulève le couvercle et le pot au rose se découvre, une bonne montagne a la vue de laquelle la fille de pousser un cri « atchatchatchaaaa » repris par les autres et le groupe éclata, chacune courrait de son cote et Gouroumbek courrait aussi vers la maison battant fort son tam-tam. C’est un instant après que Sahibi est revenu a lui et a compris que le ciel vient de tomber sur sa tête et cette fois-ci son village ne peut le contenir et hop sur son cheval direction le Darfour Soudanais, depuis lors il n’a pas donné signe de vie

MANSOUR ABDOULAYE AHMAT


Sahibi, le vieux guide
Sahibi est un vieux toubou qui connaît le Sahara dans ses coins et recoins. Le vieil homme a fait mille et un voyages à travers le Sahara tchadien, sans s'égarer une seule fois. Les routes de Libye, du Niger et du soudan lui sont familières dans sa tête et dans son âme.
Avec le temps et par le temps, le vieux Sahibi a perdu la vue mais il refuse de perdre de vue les longues pérégrinations à travers le sahara. Aveugle, il joue le rôle de guide. Comment ? Hé, bien le vieil s'en sert de son odorat et reconnais chaque odeur de chaque lopin de son Sahara natal.
Un jour, en pleine voyage ses compagnons décident de lui jouer un tour. À chaque halte, les compagnons crient aux égarés et se rapprochent du vieux pour le sonder. En retour le vieux guide leur demande de lui donner une poignée du sol qu'ils foulent et aussitôt il donne le nom de l'endroit et les repères minéraux qui environnent après avoir humé l'odeur du sable.
Les compagnons, incrédules, décident de garder un sable de la veille et après une longue et harassant étape ils testent le vieillard en se plaignant auprès de lui. Lorsque celui-ci demande à humer le sol, les compagnons lui donnent le sable de la veille.
- Mes enfants, si ce sable est du sol que nous foulons présentement, nous sommes vraiment égarés. Et surtout sachez que nous tournons en rond depuis hier. Si vous ne mentez pas, alors prenez garde et économiser l'eau. Réponds le vieux, sûr de lui!

Autant nous savons lire entre les pages d'un livre, il existe des hommes analphabètes qui savent lire leur environnement qu'ils épousent pour le meilleur et pour le pire.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, le plus crétin du village

Tout le village est unanime que Sahibi est le plus idiot et le plus crétin de toute la contrée. Les moins jeunes aux plus vieux trouvent en Sahibi une intelligence bien moindre que celle de l'âne.
Sahibi ne supporte pas d'être traité comme tel et il décide de se suicider afin de se laver de son crétinisme, après la mort, auprès de Dieu et ses anges. Il va au fleuve pour se noyer. Là il rencontre Waldar, un de ses détracteurs remontant la berge du fleuve, après avoir arrosé son jardin de pastèques.
- où vas-tu, Sahibi? Demande Waldar.
- comme tout le village me traître de débile ou d'ignare, je vais mettre fin à mes jours en me jetant dans le fleuve. Répond Sahibi, le crétin du village.
- Avant cela, vérifions si tu es vraiment ce que les gens disent. Sahibi, quelle est cette chose bleue de dehors mais rouge avec des graines noirâtres de dedans.
- je ne sais pas.
- c'est une pastèque. Quelles sont ces deux choses vertes de dehors mais rouges avec des graines noirâtres de dedans ?
- c'est....tchaa! je ne sais pas !
- ce sont deux pastèques. Quelles sont ces trois choses vertes de dehors mais rouges avec des graines noirâtres de dedans ?
- eeeeh! C’est...je ne connais pas.
- ce sont trois pastèques. Quel est cet animal qui a quatre pattes, une queue et qui crie miaou ! miaou ! lui demande enfin Waldar
- ce sont quatre pastèques ! Jubile Sahibi qui croit avoir trouvé son intelligence, rebroussant chemin pour vivre en homme doué dans son village !


Sahibi et les putes devant son fils!
Sahibi est un humble tchadien qui vit à Abidjan. En bon tchadien, Sahibi mène une vie emplie de pudeur. Il chasse tout ce qui prône la nudité ou apporte la honte dans sa maisonnée. Sahibi a horreur de "Eêbb" (la honte) et il éduque sa famille dans la discrétion, à l'abri des bêtises du bas-monde !
Un jour l'émigré Sahibi va en promenade avec son jeune fils Filânn. Après une longue et éreintante flâne, Sahibi et son rejeton loue un taxi pour rentrer. Le taxi emprunte la "rue princesse" d'Abidjan, une rue où le sexe se vend comme le petit pain sinon plus fréquemment et vilement encore. Filânn, le fils de Sahibi voit les péripatéticiennes sur les trottoirs, aussi nombreuses que des pèlerins sous le mur de lamentation de Jérusalem ! Curieux, il demande à son père :
    - papa, qu'attendent ces femmes ?
    - elles attendent leurs maris ! répond le père.
    - Qui sont-ils, leurs maris ? Demande le jeune enfant, toujours curieux !
    - ce sont des putes, elles n'ont pas de maris ! Clame le taximan, intervenant dans le dialogue sans être invité, telle une mouche qui tombe dans le verre de café du matin.
    - ce quoi les putes, papa ? demande encore l'enfant.
    - ce sont des femmes qui ont plusieurs maris. Rétorque Sahibi à son fils, tout en menaçant de regard l'importun taximan aux réponses impudiques.
    - si ces femmes ont plusieurs maris, elles auront plusieurs enfants. Et que deviendront ces enfants, papa ? réplique le terrible enfant de Sahibi.
     - ils deviendront des taximens!! finit par dire Sahibi qui en veut au chauffeur qui a osé lever un pan sur la discussion entre père et fils !

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et la tête tranchée
Nous avons lu dans un précédent article que Sahibi a rencontré sur son chemin une tête tranchée qui parle. Cette tête a suggéré à Sahibi de faire taire sa langue en lui rappelant que c'est sa propre langue qui l'a mise dans cette désolante situation.
Dès la fin de cette injonction, Sahibi se précipite chez le roi pour lui rapporter l'intrigante découverte qui est une tête humaine tranchée mais qui parle. Le roi, peu convaincu, décide de joindre à Sahibi deux de ses garde-corps, armées jusqu'aux dents comme deux gladiateurs romains sur une arène de combat. Ces hommes en armes sont tenus d'aller vérifier la véracité de ce que Sahibi rapporte et en cas de mensonge...il subira le châtiment extrême, la mort.
Arrivés sur le lieu, l'on découvre effectivement une tête tranchée mais qui ne parle guerre. Sahibi a beau répéter les mêmes mots et les mêmes phrases, la tête décapitée reste coite telle une pierre en quartz, refusant de parler comme auparavant. Conformément aux ordres du roi, les deux soldats tranchent la tête de Sahibi pour mensonge outrancier distillé dans les oreilles de sa Majesté.
Aussitôt Sahibi étêtée, l'autre tête rompt le silence:
   - Ne t'ai-je pas dit de faire attention à ta langue? Ne t'ai-je pas dit aussi que c'est ma langue qui m'a mis dans cet état? Le pire que je crains t'est arrivé!
Les deux hommes en armes rentrent au royaume avec l'obsession de ne rien dire sur les dernières déclarations de la tête tranchée débusquée par le maraudeur Sahibi.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Le raisonnement d'un homme Amoureux!
Sahibi dota Akhoutna, une douteuse fille, sans scrupule. Quelques jours plus tard il convola à une noce avec celle-ci. Et quelques semaines après le mariage, Akhoutna, la nouvelle mariée mit au monde un enfant. Ce qui intrigua l'entourage qui alla de son commentaire. Les mauvaises langues se délient et une pub mal intentionnée se propagea dans le village du couple.
 - "Sahibi est un cocu ! Sahibi maria une femme déjà enceintée par quelqu'un d'autre". Clama la rumeur embaumant tout le village.
Sahibi ayant eu vent de la rumeur calomnieuse réunit tout le village. Il s'adressa ainsi à l’assistance :
 - Il est vrai que ma femme est enceinte avant que je ne la connaisse. Mais comme ce n'est qu'une grossesse débutante, je ne fais que la compléter. Oui, Akhoutna était enceinte de quelqu'un d'autre au début mais finalement j'ai apporté aussi ma semence pour parachever le produit de sa gestété. Qui doute de mon concours indéniable dans la conception de cet enfant? Hein! qui n'est pas d'accord? Parlez!
Les villageois s'engoncèrent dans un silence sépulcral, incapables de comprendre une chose dans le raisonnement peu scientifique et jamais génétique du nouveau marié.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi à l'épreuve de l'amour
Sahibi est fou amoureux de son amie Akhoutna mais il n'arrive pas à l'avouer. Un jour Sahibi, prenant son courage à deux mains, décide de lever la soupape qui emprisonne la flamme d'amour qui brûle son cœur:

      - Akhoutna, je... je...suis a..aa...aa..aamoureux de toi.
      - Non, tu ne peux me dire de telles choses. Tu es mon ami de tous les jours et de tout le temps. Nous ne pouvons-nous aimer mais seulement nous pouvons rester amis. Je préfère qu'on soit amis mais.... Lui rétorque Akhoutna.
Un vieillard qui passe par là,  à tout hasard, rétorque:
      - "offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif!" (proverbe espagnol)

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et le prix de la dévotion
Sahibi, combattant de FROLINAT, perdit sa vue dans une des multiples guerres du Tchad. Soucieux il se mit à adorer Dieu avec ferveur et assiduité. Et dans ses prières, le malvoyant ne cesse de demander à Dieu de donner sa vue perdue. Un jour, Sahibi tend ses paumes vers le ciel et implore Dieu :
   - Oh! Dieu le Magnanime et le Miséricordieux, accorde-moi ma vue pour mieux t'adorer et mieux m'orienter vers la qibla.
Tout à coup, en portant ses mains sur sa face, Sahibi l'ancien combattant récupéra la vue ! Inondé de joie il se mit non à louer Dieu mais à se verser dans la perversion :
   - Ah! en possession de mes yeux, les filles libres et les belles femmes d'autrui sauront de quel bois je me chauffe ! Je vais leur rendre la monnaie de leur négligence à mon égard lorsque je fus malvoyant !
Soudain Sahibi perdit instantanément sa vue, aussi rapidement qu'il reçut !
   - Oh, non! Dieu, je blague seulement ! Dit-il malicieux mais plus jamais il ne retrouva sa vue ! 

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et la peur du chameau
Sahibi est un paisible paysan du sud du Tchad. Il vit dans son village reculé des cultures champêtres et de la chasse. Sahibi, le paysan, n'a jamais côtoyé un dromadaire même s'il a ouï dire de son existence. Il a même vu de très loin, une seule fois de sa vie.
 Un jour sahibi quitte son village avec ses clics et ses clacs pour s'établir un peu plus au nord de son terroir natal. Un matin, sahibi qui part au champ avec ses trois gosses, rencontre sur son chemin un chamelier perché sur sa monture. Le chemin est étroit et le chamelier arrive droit sur le petit groupe.
   - s'il te plait ne t'approche pas des enfants avec ta bête, ils ont en horreur. Mes enfants ont peur de ta monture ! S’il te plait ! Crie sahibi à l'endroit du chamelier qui se dirige toujours vers le groupe, imperturbable.
    - Ne t'approche pas!! Moi-même, j'ai peur de ta vilaine bête !  Finit par avouer sahibi, grelottant de peur.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi son fils et le prof
Le fils de Sahibi qui s'était présenté au lycée Ibnousyna s'est vu recaler au test d'admission du lycée. Alors Sahibi ne comprenant pas comment cela s'est produit cherche à avoir des explications et se présente au lycée Ibnousyna avec son fils. Le prof chargé des examens lui dit, monsieur Sahibi comme vous n'êtes pas convaincu du résultat de votre fils nous allons l'interroger oralement et ce devant vous. Et le prof demande au fils de Sahibi un nom de messager de Dieu.
- Le fils de Sahibi réponds Firaona (Pharaon)
- Et sahibi réplique : Salallahou aleihi wa salam.
- Le prof dit : désolé monsieur, mais on n'a pas de place pour votre fils dans notre établissement.

Mahamat Nour Abakar


Waldar le chiche et son ami Sahibi
Waldar est un homme qui est reconnu comme le plus chiche et gourmand dans le quartier où il vit. Son ami Sahibi est l'un des plus malins, qui sait s'en tirer quel que soit la situation. Un jour, Sahibi va rendre visite à son ami. Dès qu'elle entend la voix de ce dernier, sa complice de femme lui dit : chéri, ton ami Sahibi le gourmand arrive. Aussitôt sa phrase finie, Waldar au lieu de se préparer à l'accueillir cache vite son repas. Malheureusement, le flair de Sahibi est très bon et il comprit de quoi il s'agissait alors, exprès il lui dit qu'il venait causer avec lui jusqu'au coucher du soleil. Waldar pour le décourager lui dit : mon cher ami, à cette heure, je fais toujours des prières surérogatoires pour remercier le bon Dieu jusqu'au coucher du soleil et je crains fort que tu ne sois déçu car je te laisserai seul, il est préférable pour toi de rentrer et revenir après la prière de Maghreb.  Et sur ce, il commença la prière en disant : miya rakates, allahou-akbar (pour dire qu'il va faire 100 rakates) Sahibi dis à haute voix alors ça tombe bien car te connaissant, tu ne fais rien pour rien alors je vais prier avec toi comme ça, Dieu m'aidera à avoir de quoi me mettre sous la dent car je n'ai mangé depuis ce matin. Il rejoignit son ami. N'en pouvant plus (fatigue aidant et faim tenaillant) Waldar s'arrêta pour soit dire faire une pause et dis à sa femme : - akhoutna, apporte moi le repas sous le lit ce qu'elle fit sans le lui faire répéter.  Il partageât son repas avec son ami avec le plus grand écœurement. Une fois le repas fini, Sahibi, lui dit : j'avais raison quand je te disais que tu louais Dieu pas pour rien, je reviendrai demain aussi pour qu'on le loue ensemble, alors son ami lui dis;: - c'est ça ce qui est appelé association, car Dieu châtie les «associateurs» pour une 1ère fois, tu es pardonné mais maintenant que tu connais, il n'est plus question sinon tu seras châtié sur place il est préférable que tu le loue seul chez toi. Sahibi qui avait bien compris son ami fit semblant de prendre ce qu'il lui disait comme conseil et se réjouis de l'aubaine pendant que Waldar le maudissait. Ne dit-on pas: à malin, malin et demi? 

NB: associateur : celui qui croit à la fois à un autre dieu et; au Dieu Suprême et non ceux qui le louent en groupe.
Wahilo Diguera


Sahibi et les voleurs
Un jour, il arrive que tous les membres de la famille soient partis au village pour un festival annuel. Sahibi se retrouve alors seul dans la maison.
A la deuxième nuit du voyage de sa famille au village, Sahibi a eu de la visite d'un groupe de voleurs qui ont encercle sa maison. Ayant très peur et ne pouvant pas dormir, Sahibi était éveillé quand les voleurs étaient arrivés. Pris par la trouille de ces visiteurs inattendus, Sahibi dit ceci à haute voix : "réveillez-vous, voilà ce que je vous ai dit, ils peuvent venir à n'importe quel moment ! Soyez prêts !" L'ayant entendu parler, ces voleurs se sont sauves sans accomplir leur mission.

Par Arnaud Mbaitolnan


Sahibi, le réfugié soudanais de Darfour
Sahibi est un soudanais qui a fui les atrocités du Darfour et se retrouve au Tchad. Avec quelques billets de Banque remis par le HCR, il se présente à une grillade de viande et demande le prix d'une tête boucanée de mouton.
     - 1500 FCFA! lui répond le vendeur.
     - combien ? S'étonne l'exilé.
     - je dis bien 1500 FCFA ! Réplique le vendeur.
     - Haffiz khorâân (cette tête récite-t-elle le Saint-Coran)? S’indigne l'affamé et pingre soudanais.

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi, son fils et le maître d'école
Sahibi est fou furieux. La raison? Le  maître d'école ne donne que des notes nulles à son fils. Il décide de descendre à l'école, tout bourré de colère et accompagné de son fils.
- Monsieur l'enseignant, quelles sont ces sales notes attribuées à mon fils? Est-il  le plus nul de la classe?
- Cher parent, du calme ! Votre fils semble ne point posséder de la cervelle dans sa tête. Il est non seulement nul aux cours mais même dans la vie courante. Voulez-vous que je vous le démontre ? Hé ! fiston, va voir dans l'autre salle si je suis là-bas ! Ordonne le maître en s'adressant au fils de Sahibi.
Le fils de Sahibi se lève et va à l'endroit indiquer, fouille un peu partout et revient bredouille et dit :
-"miché", je ne sais pas où es-tu là-bas! Je t'ai cherché partout mais tu n'es pas dans la salle.
Son père s’enflamme :
- si tu ne retrouves pas ton maître d'école dans la première salle, cherche-le dans la salle suivante ! Pourquoi reviens-tu bredouille ?

La baisse de niveau au pays est le fait des parents : soit eux-mêmes sont idiots et transmettent leurs idioties aux leurs, soit ils encadrent très mal leurs progénitures !  

Dr Sidimi Djiddi Ali Sougoudi


Sahibi et la justice
Sahibi caché entre les feuilles d’un arbre suivait la réunion tenue par les animaux. Dans la forêt, une malédiction sévit et tous les animaux conscients de ce mal tinrent conseil sous la présidence du Lion qui leur dit :

- cher sujets, je crois que je suis l’auteur de ce mal qui sévit, car je suis celui qui terrorise les bergers et sans raisons tue leurs animaux ; c’est pour me punir que le seigneur nous envoie ce mal, alors pour corriger mon tort et vous délivrer de cette malédiction, je dois me suicider ici même…

Lui coupant la parole, le loup dit :

- sire, vous n’avez fait que leur faire honneur en les exterminant car vous n’imaginez pas leur joie de finir leurs jours entre vos griffes ! je crois que je suis plutôt l’auteur de cette malédiction car je vole les paisibles villageois et tue certains de mes semblables qui sont plus faibles que moi, alors je dois mettre fin à ma vie ici même…

L’éléphant qui lui coupa la parole en se plaidant coupable eut la parole coupée par un autre, et le dernier par un autre et ainsi de suite ils se coupèrent la parole s’accusant chacun jusqu’au tour de l’âne qui tint ces propos :

- un jour passant devant la haie d’un jardin, la fin me tenaillant et la tentation aidant, je broutais l’herbe de la largeur de ma langue sans demander au propriétaire….

Avant d’avoir pu finir son récit, de l’assemblée, des cris s’élevèrent :
- haro baudet ! Tuons-le car c’est lui qui a commis le plus grand des maux, attirant ainsi la malédiction sur notre paisible vie…

Et ainsi, tous se ruèrent sur le malheureux laissant à la fin un corps inerte. Pour avoir juste brouté l’herbe d’une haie, il fut sacrifié au lieu de ceux qui avaient commis de plus gros crimes.

Remarque : Pour vous dire qu’il n’y a pas justice dans le monde d’aujourd’hui. Commettez la même bêtise qu’une personne bien placée et on trouvera une excuse à la sienne pendant que vous serez sévèrement puni. 

Azoura Diguera


Richesse d’esprit ou sagesse ?
Sahibi est l’un des plus démunis dans le royaume où il vit sa mère est aveugle et sa femme ne peut concevoir. Un jour, en se lamentant, lui apparaît le plus grand génie de la région qui lui dis :
- Bonhomme, si aujourd’hui j’apparais devant toi, ce n’est pas par hasard mais sache que tu es le plus riche homme de ce royaume je ne fais pas allusion à l’argent mais à l’esprit. Je t’écoute, si tu as un vœu à faire. 
Sahibi lui dis :
- je voudrais être riche, que ma mère recouvre la vue et ma femme puisse concevoir. 
Le génie sourit et lui dis : 
- j’ai dit un seul et comme tu dois y réfléchir, je te laisse jusqu’à demain à cette heure.  
Arrivé à la maison, Sahibi mis sa femme et sa mère au courant. La dernière, sans hésiter lui dis : 
- mon fils, qu’as-tu de plus cher au monde que moi qui t’ai porté pendant neuf moi, veillé à ce que tu sois un homme ? Fais-moi le plaisir de demander au génie que je recouvre la vue.
Sa femme à l’écoute ne dis mot mais dès que sa belle-mère a le dos tourné : 
- mon cher mari, la femme est ce qu’un homme a de plus cher au monde. Ta mère est vieille et ce pourrait être inutile car qui sais si elle mourra dans 2 ou 3 jours ? de plus à quoi te servirait ta richesse sans progéniture car dès que tu seras mort, les gens t’oublieront quoique tu leur ai fait.
Sahibi qui s’attendait à ce qu’une des 2 fasse passer ses soucis avant le sien fut déçu car il espérait qu’elles lui proposeraient de choisir la richesse qu’il désirait tant. Mais la nuit il réfléchit et le jour suivant quand le génie réapparu et lui dis qu’il l’attendait, Sahibi fit les vœux suivant : 
- je souhaite que ma mère puisse voir mes enfants en train de manger dans des assiettes en or.
Le génie qui s’avait d’avance la sagesse de Sahibi lui dis :
- « tu comprends pourquoi je t’avais dit hier que la richesse d’esprit est la plus importante car tu as réalisé tes 3 vœux en un seul coup. ». 
Et c’est ainsi que Sahibi vécu heureux jusqu’à la fin de ses jours.

Daraya Allatchi

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