La barbarie du GMIP

Written by  Jan 16, 2022

Le GMIP (groupe mobile d’intervention de la Police) est un nid de barbares. Vous trouvez le mot barbare fort? Pas du tout. Ils sont de vrais barbares parce qu’ils se sentent étrangers à tout traitement humain raisonnable. Ils sont brutaux, incultes, intolérants, violents et usent d’un langage qui relève de l’ordure. Pourquoi le GMIP est barbare?

Les faits parlent d’eux-mêmes. Hamid Kodi, cofondateur du GROUPE IALTCHAD MEDIA et actuellement Directeur Général Adjoint de la Communication du Conseil National de Transition (CNT) assiste à des scènes de ce que la Mairie de N’Djamena a appelé opération déguerpissement des kiosques de commerces qui ont poussé, comme des champignons, dans l’anarchie sur presque toutes les grandes avenues de la ville. Et surtout que les autorités municipales, en tête le Maire Ali Haroun, appelaient les médias à couvrir l’opération. Comme bien de passant, Hamid a eu le réflexe de photographier avec son téléphone l’opération. 4 à 5 policiers, armes chargées et gâchette à la main, encerclent sa voiture et le brutalise. Un autre collègue, le journaliste reporter Jules Doukoundjé, intervient pour filmer la scène, il est à son tour roué des coups. Malgré leurs protestations clamant leurs identités.

Rien n’y fait. Les éléments du GMIP ont agi en barbare. Ils n’ont voulu rien entendre. N’ont voulu rien comprendre. Ils croient dur comme fer que la force est pour eux. Peu importe le contexte. Peu importe, les citoyens, les journalistes, ils ont droit d’atteindre à l’intégrité physique de tout homme, de toute femme, parce qu’ils sont la police. Ils étaient arrogants, violents, baveux et barbares. Ils ont, aux mépris de la loi, embarqué mes collègues décidant de les conduire à leur quartier général. Devant cet arbitraire, ils ont refusé d’obtempérer. Ils décident d’appeler le maire. Une fois chez M. le maire Ali Haroun, ils se sont confondus rejetant ainsi la méprise sur la Mairie. Le Maire gêné s’est excusé du bout de ses lèvres. Quel mépris! Voilà les faits.

Dans cette affaire, la première responsabilité incombe à M. Ali Haroun. Il est directement engagé parce que les éléments du GMIP étaient sous sa responsabilité. De plus, il est le maître d’œuvre de l’opération. Il devait, en amont, s’assurer que la mission du GMIP est simplement de surveiller le déroulement de l’opération pour empêcher les commerçants de s’en prendre aux agents de la mairie. Elle ne consiste pas à se comporter en hors-la-loi semant la violence à la moindre présence de journaliste, au moindre clic d’appareil photo ou de téléphone des citoyens. Cette agression est grave. Le cas de Hamid est encore plus grave, car il est à la vielle d’une opération médicale. Le voilà brutalisé par des brutes qui n’ont ni le sens du service ni celui de la protection civile.

Presque toutes les interventions du GMIP se soldent par des abus. Pas plus tard qu’hier lors d’une de leur opération de déguerpissement, ils ont molesté des paisibles citoyens leur confisquant leurs téléphones du simple fait qu’ils étaient en train de photographier une opération publique. Tout le monde se souvient de l’affaire du diocèse de Walia où ils ont violenté un homme d’Église parce qu’il leur a signifié d’évacuer la cour de sa paroisse qu’ils avaient envahie sans avoir la politesse de demander l’accès. M. le Maire Ali Haroun doit expliquer au GMIP leur mission. À défaut de le faire, son opération déguerpissement risque d’être un fiasco médiatique. Et surtout une catastrophe pour l’image de la Mairie, premier palier administratif proche des citoyens. Nous soutenons totalement les démarches des familles et leurs avocats qui sont en cours. L’agression est documentée. Justice doit être rendue.

Enfin, Ialtchad Presse a reçu de la part de ses lecteurs et des autres médias un solide soutien. Trouvez ici dans cette chronique nos remerciements. Aux internautes tchadiens « alif choukourr ». Le métier de journaliste au Tchad est un métier dur, ingrat, dangereux mais passionnant plus que partout ailleurs. Ialtchad Presse se réserve le droit d’agir contre le comportement de ceux qui sont responsables de les protéger dans l’exercice de leur fonction. Informer a un prix, mais pas celui de la violence gratuite de certaines crapules en kaki.

Bello Bakary Mana

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