Grogne sociale

Written by  Avr 05, 2022

Depuis l’entame de la transition, le climat social est peu reluisant. Des mécontentements sociaux se cristallisent dans des grèves, des manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre, etc. Les autorités de la transition semblent s’égarer dans ce tourbillon d’évènements. À qui la faute ?

La température sociale au Tchad n’est pas constante. L’éducation souffre, la santé aussi et même la justice a pris un coup de froid terrible tout dernièrement. Un ensemble des maux qui affectent la stabilité sociale du pays. Le Tchad depuis le 20 avril 2021, après le décès du maréchal Idriss Deby Itno, a enclenché un processus transitoire. La junte au pouvoir a été très contestée, mais a réussi malgré tout à s’installer. Le Premier ministre de la transition à son temps a présenté un programme du gouvernement jugé évasif par certains députés de la troisième législature remplacés par l’actuellement Conseil national de transition (CNT). Dans la foulée de la transition, les faits les plus marquants sont sans doute les grèves et les manifestations souvent violemment réprimées par les forces de défense et de la sécurité.

Niveau Éducation : des manifestations intermittentes d’élèves tantôt, ils revendiquent le manque d’enseignants surtout scientifiques, tantôt, les conditions d’études pour les étudiants. Les enseignants scientifiques, eux, cessent le travail après plusieurs préavis de grèves pour leur reversement à la fonction publique. Les lauréats des écoles professionnelles et ceux de l’École normale fatigués par les promesses qu’ils qualifient de fallacieuses choisissent la rue pour se faire entendre.

Niveau social : les retraités, personne de 3es âges cumulent des arriérés de pensions. Même si limitées par la performance physique, organisent des sit-in, des marches pour clamer justice. Les différentes plateformes syndicales sont perdues dans leurs revendications et la base ne sait à quel saint se vouer. Il a fallu prendre hausser le ton pour parvenir à la signature d’un pacte social le 4 octobre 2021 entre le gouvernement et ses partenaires sociaux. Les défenseurs des droits des consommateurs et les ménagères crient la flambée des prix des produits..

Niveau santé : ce secteur n’a pas épargné par la tempête des revendications. Dernièrement, l’ensemble des contractuels dans les hôpitaux publics appelle à la grève. Ils ont lancé un préavis qui expirer bientôt. Le Président du Conseil militaire de  transition a promis le recrutement de 5000 jeunes diplômés à la fonction publique. Depuis lors, des milliers frappent à la porte  de la fonction publique.

Niveau justice : depuis deux semaines, l’institution judiciaire a fermé ses portes. Les magistrats dénoncent les violences sous toutes les formes qu’ils font l’objet. Ils déplorent que tous les acteurs judiciaires soient en insécurité dans l’exercice de leur fonction. Aussi, ils réclament des conditions de travail et l’amélioration de leur indice salarial.

À qui la faute ? Est-ce les autorités qui ne tiennent pas à leurs promesses ? Est-ce les manifestants qui sont impatients ? Le social constitue-t-il une priorité en cette période de transition ? La liste des maux qui accablent les Tchadiens est longue.

Il est encore temps de s’armer du courage. Les Tchadiens doivent croire à un futur beau jour, à un destin radieux de ce beau pays.

Moyalbaye Nadjasna

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