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Barres de glace : pourquoi le prix double à N’Djamena ?

Avr 14, 2022

Le prix des barres de glace passe du simple au double en cette période de canicule et de Ramadan. Actuellement l’offre est inférieure à la demande. Les propriétaires des usines de fabrique de glace rencontrés ce mercredi, 13 avril dans quelques quartiers de N’Djamena la capitale tchadienne, évoquent sans détour la rareté du gazole et le manque d’électricité. Reportage.

Hamid 16 ans habite au quartier Diguel. Il vend de la glace sur l’avenue Taiwan, dans le 7e arrondissement de N’Djamena. L’adolescent bien qu’en jeûne, brave le soleil pour ce petit job qui l’aide à rompre son jeûne le soir. Selon lui, dans le passé, la barre de glace à l’usine se vendait entre 750f à 1500f (petite et grosse barre). Présentement, dit-il, la petite barre est vendue à 1250 et la grosse à 2750f. « Écoutez, nous avons besoin aussi de tirer un petit profit. Donc moi je vends la petite barre à 1500 et 3000f la grosse barre ».

À côté de lui, c’est Madjiyanan Thomas, un autre adolescent d’environ 15 ans. Il réside au quartier Abena. C’est un novice, il vient de se lancer dans la vente de la glace. Le jeune homme affirme qu’en période de fraîcheur, la barre de glace se vendait à 1000f. « Actuellement avec la pénurie de gazole et le besoin accru en cette période de ramadan couplé à la canicule, c’est devenu cher. La grosse barre de glace est entre 3000 à 3500f, la petite barre à mon avis ne se fabrique plus maintenant. Mais on peut aussi livrer la moitié de la grosse barre entre 1500 et 1750f », dit le jeune vendeur. Madjiyanan Thomas plaide auprès de ses clients pour leur demander de comprendre la situation. À son avis, ils ajustent leur prix par rapport à celui de l’usine et du transport pour gagner un petit bénéfice.

M. Baba Hassane, chef d’entreprise de glace souligne qu’ils n’ont pas augmenté le prix de la glace parce que c’est la période de la chaleur. D’après lui, c’est juste une pure coïncidence des choses. Mais la réalité soutient-il, le vrai problème c’est la rareté du gasoil et de l’électricité qui cause tout cela. « On est bloqué, on démarre le groupe électrogène seulement pour six heures après cela on arrête. La chaleur est intense, entre 48 à 49 degrés. Le prix en gros chez nous c’est à 1750 à 1500f, ce sont les détaillants qui font peut-être de la spéculation. Mais je crois s’ils vendent entre 2000 à 2750, c’est raisonnable. Ils ont besoin eux aussi d’avoir un petit bénéfice », justifie-t-il.

L 'entrepreneur rapporte que c’est depuis trois (03) jours qu’il cherchait du gazole, mais en vain. M. Baba Hassane, souligne qu’on leur vend un fut de gasoil à 150 000 F. Pour la production d’une seule journée, le fabricant dit qu’il faut six (06) futs de gasoil. « Voyez combien cela nous revient comme dépense en carburant. La chaleur est tellement forte que nos machines qui forment la glace à 12 heures de temps vont jusqu’à 15heures de temps. Maintenant on ne produit que 400 barres c’est tout », dit-il. M. Baba Hassane déclare que les fabricants sont limités faute de gazole et de l’électricité. Il demande au gouvernement de prendre des mesures pour régler le problème du courant, mais aussi augmenter la production du gazole. Sinon, souligne-t-il, leurs entreprises vont fermer.

Moyalbaye Nadjasna

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