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Manifestation des agents de l’ATPE

Avr 15, 2022

Les confrères de l’Agence tchadienne de Presse et d’Édition (ATPE), ont organisé ce vendredi une marche devant l’ancien local de la Radio nationale tchadienne (RNT), mais cette marche a été aussitôt dispersée par la police nationale. Les agents de l’ATPE réclament depuis plusieurs mois des arriérés de primes et l’amélioration des conditions de travail, mais l’administration reste insensible à leurs revendications. Reportage.  

Après plusieurs mois de revendications sans réponse favorable, les confrères de l’Agence tchadienne de Presse et d’Édition (ATPE) décident de descendre dans la rue. Ils ont organisé ce matin une marche devant l’ancien local de la RNT pour dénoncer le silence de l’administration, mais ils ont aussitôt été dispersés par les forces de l’ordre. Ils réclament plusieurs mois d’arriérés de primes et l’amélioration des conditions de travail. Depuis plus d’un an que les agents de ce médium de service public réclament la revalorisation de leur salaire comme leurs collègues de la radio nationale et la télévision publique, mais sans aucune suite favorable.

Pour le délégué du personnel, Blaise Djimadoum Ngarngoune, cette marche première du genre organisée par les agents de l’ATPE, a pour but d’attirer l’attention du gouvernement sur la situation calamiteuse dans laquelle les employés vivent. « Nous voulons que le gouvernement paye les arriérés de nos primes et indemnités. Nous voulons aussi que notre budget soit exécuté », réclame le délégué du personnel. Selon lui, il y’a eu trois conseils d’administration et c’est le gouvernement qui a pris l’acte pour que l’ATP devienne l’ATPE et cette institution publique a son autonomie de gestion. Il estime que dès lors que l’ATPE a son autonomie de gestion, on doit mettre des moyens à sa disposition pour son fonctionnement. Blaise Djimadoum Ngarngoune souligne que rien n’est fait et c’est la goutte d’eau qui a débordé le vase. Ils sont obligés de descendre dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol. « Nous avons commencé à marcher de notre ministère de tutelle vers le ministère des Finances et du Budget et la police est venue nous stopper net et étant légaliste et journaliste, nous avons pris bonne note de vos décisions », dit-il. Mais le délégué exige que le gouvernement réagisse rapidement pour décanter la situation, ou alors les agents vont passer à une vitesse supérieure, c’est-à-dire, ils vont organiser la marche de façon continuelle. Les confrères prévoient aussi envoyer le 3 mai prochain à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de presse, le message au gouvernement. Selon lui, l’ATPE et l’ONAMA sont deux organes de l’État, et s’interroge pourquoi l’on privilégie l’ONAMA au détriment de l’ATPE. Le délégué affirme que c’est une injustice criarde et les agents de l’ATPE ne peuvent cautionner.

S’exprimant dans le même contexte, la consœur de l’ATPE, Modjimadji Djimas, justifie leur marche en disant que c’est peut-être dans la rue que les autorités vont mieux les écouter. Selon elle, les agents de l’ATPE ont entrepris plusieurs moyens, mais sans une suite favorable. Elle a aussi expliqué qu’ils ont tout fait dans le respect et dans légalité, mais comme les hautes autorités ne veulent pas les écouter. « Nous sommes là dans la rue et c’est le monde entier qui nous entend aujourd’hui, si eux ne veulent nous écouter, nous allons continuer jusqu’à satisfaction totale », insiste la consœur. Modjimadji Djimas note que les agents de l’ATPE sont aussi les employés de l’État et non les individus ramassés dans la rue. Elle exige au gouvernement de prendre ses responsabilités, sinon ils continueront à manifester, même s’ils devraient perdre leur vie, ils sont prêts, car les générations à venir bénéficieront de cette lutte qu’ils sont en train de mener.

Jules Doukoundjé

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