vendredi 29 mars 2024

Rapatriement des fonds destinés à la génération future !

Written by  Jan 02, 2006

Les économistes-interventionnistes prétendent qu’une politique macroéconomique discrétionnaire contribue à stabiliser l’économie. On pourra une fois de plus, apprécier la justesse de cette assertion dans le contexte actuel où le gouvernement tchadien envisage gérer une partie des revenus pétroliers pour d’autres fins.

Au regard  de ce qui se passe au Tchad, et surtout, récemment avec l’approbation de la modification de la loi 001 sur la gestion des revenus pétroliers qui comporte un ensemble de dispositions très important et faisant fi des préoccupations de la banque mondiale (garante du projet pétrole Tchad-Cameroun), tout porte à croire que l’étau se serre davantage au sein du gouvernement tchadien en matière de bonne gouvernance.

Le 10 novembre 2005, le ministre de la communication, Moussa Doumgor disait « nous avons besoin de ces fonds maintenant pour assurer le développement et la paix du pays ». Aussi, selon le compte rendu du conseil extraordinaire des ministres daté du 8 novembre 2005, on peut lire « les retouches opérées sur la loi No1/PR/99 visent à établir une approche réaliste dans la gestion des revenus pétroliers en intégrant d’une part la satisfaction des priorités présentes, et d’autre part la préparation de l’avenir des populations ».

Cette approche est ambitieuse et paradoxale, du moment où rien de concret n’est légué à la génération future. Comment peut-on expliquer ou comprendre que le gouvernement tchadien jusqu’à présent n’a pas pu justifier et avancer des arguments valables par rapport à la gestion des revenus pétroliers depuis 2003. Et tout d’un coup, il mise aujourd’hui sur les fonds destinés à la génération future pour assurer le développement et la paix ?

Naturellement, le Tchad fait face à des problèmes de trésorerie. Mais cela est le résultat de la mauvaise gestion de deniers publics. De là à rapatrier les fonds destinés à la génération future, il y a bien des ambitions sous-jacentes que nourrissent nos gouvernants. Ce « détournement paradoxal » ne doit en aucun cas occulter les problèmes de trésoreries et donc de bonne gouvernance. Les 36 millions et plus qui dorment dans le compte des générations futures, même rapatriés, ne résoudront pas le problème de bonne gouvernance dont souffre le Tchad.

De plus, on est en droit de se demander si l'instabilité politique qui est présente depuis belle lurette au Tchad n’est pas due à l’incapacité du gouvernement tchadien à faire preuve de plus de responsabilité politique et d’équité en matière de redistribution de la richesse nationale ?

Il y a deux grands défis économiques à relever. D’abord, il faut faire face à un déficit exponentiel. Ensuite, il faut faire face à un ralentissement récurrent de l’économie avec un taux de chômage qui ne parvient pas à diminuer.

Pour solutionner ce problème, il va falloir mettre sur place un programme de réduction des déficits à long terme. Mieux encore, il faut diminuer considérablement les dépenses de l’État et structurer la réduction du déficit. Ces politiques pourront favoriser la reprise de l’économie nationale. Finalement, ces mesures de réduction globale du déficit pourraient rétablir la confiance des investisseurs et donc la relance de l’économie. Et la population pourra ainsi croire encore à la capacité du gouvernement à maîtriser la situation. Et se passer ainsi de la loi 001.

Lona Ouaidou, Ramadan

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