PARCA : « corriger le déséquilibre entre réfugiés et hôtes »

Nov 16, 2020

Le Projet d’appui aux réfugiés et communautés d’accueil (PARCA) a été lancé le 8 novembre dernier à Koumra, chef-lieu de la province du Mandoul, par le chef de l’État, Idriss Déby Itno.  Ialtchad Presse a rencontré le coordonnateur national du projet, Japhet Doudou Beindjila, revient sur le bien-fondé de l’initiative. Entrevue.

Bonjour, monsieur, le coordonnateur national ! Qu’est-ce que le Projet d’appui aux réfugiés et communautés d’accueil ?

C’est un Projet d'appui aux réfugiés et aux communautés d'accueil. C’est une initiative du gouvernement de la République du Tchad qui a bénéficié de l'appui financier et technique de la Banque Mondiale pour aider les ménages vulnérables qui sont autour des camps des réfugiés et également les réfugiés eux-mêmes. L'idée c'est de faire en sorte qu'il y ait un équilibre entre les réfugiés et les communautés hôtes. Depuis toujours, les réfugiés ont bénéficié de l'appui de tous les partenaires. La Banque Mondiale et le gouvernement ont réfléchi. Et ils ont constaté un déséquilibre. Il fallait corriger cela à travers le PARCA. Le but est de diminuer les tensions autour du partage des ressources naturelles entre les réfugiés et les communautés hôtes.

Pourquoi avoir choisi la province du Mandoul ?

C'est simplement parce que nous avons également des réfugiés dans le Mandoul, à Moïssala. Mandoul fait partie de la province qui appuie le projet. Comme je le disais, l'idée c'est d'amener le changement au sein des communautés hôtes qui sont autour des camps. Les Tchadiens ont beaucoup souffert de cette crise des réfugiés qui a envahi le Tchad depuis quelques années. Ils sont là sur le sol tchadien, on a utilisé les mêmes ressources, les Tchadiens ont tout donné pour les réfugiés. Maintenant ils sont devenus plus pauvres que les réfugiés. Donc il faut corriger ce déséquilibre. Et apporter un appui aux Tchadiens qui ont accueilli leurs frères réfugiés de la Centrafrique, du Soudan etc.

Quels sont les domaines d'intervention ?

Il y a deux composantes clés. La première composante est le renforcement des infrastructures communautaires. Le projet va investir dans la construction des écoles et des centres de santé, des châteaux d'eau pour renforcer la communauté hôte. Nous allons également construire des écoles dans les camps des réfugiés et là où il y a un besoin. S'il n'y a pas de besoins, nous allons faire tous ces investissements dans les camps donc ce sont les Tchadiens qui vont bénéficier de cet appui.

La deuxième complaisante est le transfert monétaire non conditionnel. Ce sont les filets sociaux. Sur la base des enquêtes que nous réalisons, nous arrivons à identifier les ménages vulnérables, c’est-à-dire pauvres. Dans le Tchad profond, vous trouverez des gens qui vivent dans des difficultés. Ce sont ces gens-là qui sont nos cibles. Le PARCA s’attaque à leurs problèmes, on essaie d'apporter des ressources financières directes. C'est de l'argent qu'on donne à la communauté, en raison de 45 000 FCFA par trimestre. On donne à chaque ménage qui est identifié et sélectionné. Nous avons une base de données, sur la base d'une enquête. Nous avons eu à la phase pilote. Les résultats sont très encourageants. Tous ceux que nous avons appuyés, 96% sont des personnes démunies. C'est l'étude qui a montré cela. Et c'est cela qui nous encourage. L'appui continu des plus hautes autorités est présent et nous exécutons leurs orientations.

D’autres provinces sont concernées par le projet ?

Nous intervenons dans 7 provinces du Tchad, là où il y a les réfugiés, dans un rayon de 25 kilomètres à savoir : Logone oriental, Ouaddaï, Lac, Wadi Fira, Ennedi Est, Moyen Chari et Mandoul. En ce qui concerne la proportion de financement, nous appuyons à 70 % la communauté hôte et 30 % pour les réfugiés.

Important à savoir : d’un montant global d’environ 67,5 milliards de FCFA, le PARCA couvre, à travers les programmes Filets sociaux, 130 000 ménages pauvres et vulnérables. Ces derniers sont bénéficiaires des transferts monétaires non conditionnels et des subventions d’activités productives, dont 18 800 ménages vulnérables de la province du Mandoul.

Entrevue réalisée par Maurice N’gonn Lokaar

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