jeudi 28 mars 2024

Les établissements privés en grève de soutien

Jan 30, 2021

Les établissements scolaires privés du Tchad ont décidé d’aller eux aussi en grève de solidarité à leurs collègues du public en grève depuis le 11 janvier dernier. Ialtchad Presse a reçu le président du syndicat des établissements scolaires privés au Tchad M. Wardougou Djimi Chietté pour faire le point. Entrevue.

Pourquoi une grève de solidarité ?

Notre décision d’aller en grève se justifie dans le cadre de notre partenariat conventionnel, avec la plateforme syndicale. On a toujours soutenu leurs revendications. On est solidaire de leur action parce qu’une grande partie de nos enseignants viennent du public. Nous sommes collègues, collaborateurs et partenaires. Donc nous n’avons pas raison de rester indifférents lorsqu’ils revendiquent légitimement leurs droits. C’est un message adressé au gouvernement. C’est une grève de trois jours à compter du jeudi, 28 janvier 2021.

Cela suppose que vous reprenez le lundi 1er février ?

Oui. Nous avons des engagements pratiques avec les parents d’élèves. Mais si l’État ne fait absolument rien, on a l’intention de les soutenir continuellement. Vous savez, techniquement les établissements privés seront paralysés si la grève continue. Un, nous ne pouvons pas exécuter correctement le programme national puis que la plupart de nos enseignants viennent du public et sont des syndiqués. Deux, nous envoyons nos candidats au public pour faire les examens. Les examens sont préparés par le public et non par le privé. Bref sans le public on ne peut pas fonctionner.

Il y a 48h, un groupe d’individus non identifiés a perturbé les cours dans certains établissements privés. Ne pensez-vous pas que vos élèves seront en insécurité ?

Parlant d’insécurité de nos élèves vous avez raison. Quelquefois les élèves du public perturbent ceux du privé. Mais cela se passe généralement au début de la grève. Nous sommes prudents. On verra si cela vaut le coup nous allons arrêter les cours. Et soutenir définitivement la grève. À vrai dire nous dépendons du public et les raisons je les ai déjà évoquées.

Que dites-vous au gouvernement au sujet de cette grève qui perdure ?

Nous demandons aux autorités compétentes de régler le plus tôt possible ce problème qui fait reculer notre système éducatif. Un système qui ne fait que piétiner depuis 2 ans. Nous avons perdu une partie de l’année à cause de la pandémie l’année dernière. Cette fois-ci encore cela semble se faire par la grève. Je demande au gouvernement de trouver une solution. Il faut respecter ses engagements et répondre aux revendications afin que les cours reprennent rapidement.

Le Tchad ne serait-il pas en train de former les enfants au rabais dans un tel contexte ?

C’est évidemment une formation au rabais. C’est une grande perte pour le pays. Lorsqu’une partie du programme scolaire n’est pas réalisé, l’élève est formé à moitié et son niveau baisse. C’est automatique. Si dans les prochains jours, rien ne changement, même les parents d’élèves comprendront notre engagement de soutenir le public.

Propos recueilli par Moyalbaye Nadjasna

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