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Insécurité au quartier champ de fil

Juil 26, 2021

Les habitants des carrés 1,2, et 3 du quartier Camp de Fil, commune du 5e arrondissement de la ville de N’Djamena n’arrivent plus à vaquer correctement à leurs occupations. Surtout la nuit, ils craignent d’être agressés par les bandits qui sèment la terreur. Ils appellent aussi les autorités compétentes à sécuriser le quartier. Reportage.

L’insécurité va grandissant dans plusieurs arrondissements de la ville de N’Djamena. Au quartier Champ de Fil, les carrés 1, 2 et 3, dans la commune du 5e arrondissement, les habitants n’en peuvent plus et appellent les autorités à sécuriser le quartier. Pour ces habitants, beaucoup sont victimes des agressions, surtout pendant la nuit à des heures tardives. Pour vaquer normalement à leurs occupations, ils souhaitent mettre en place une brigade de jeunes pour assurer leur sécurité. Ces derniers se plaignent d’une absence totale des agents de sécurité publique. Ils accusent aussi les gardes nationales et nomades du Tchad (GNNT) qui sont en faction devant le gouvernorat d’être la cause principale de l’insécurité dans leurs carrés. Le samedi 24 juillet dernier, un jeune a été agressé aux environs de 23 heures par les agents de sécurité publique en poste devant le gouvernorat. Pour Matibeye Remy, jeune d’environ 25, victime d’agression, ce sont les militaires qui sont devant le gouvernorat, qui les ont agressés. « Je rentrais avec un ami, nous sommes passés devant le gouvernorat vers 23 heures, 3 militaires nous ont brutalisé pour arracher notre moto. Ils nous ont demandé de l’argent, et je leur ai donné 1500 f pour qu’on nous laisse partir », relate-t-il, avant d’ajouter que ces agents de sécurité publique les ont intimé l’ordre de ne plus passer devant le gouvernorat à des heures tardives. Matibeye Remy, visiblement bien molesté par les agresseurs, dénonce le comportement non professionnel des agents de sécurité publique du gouvernorat. Selon lui, ces derniers, au lieu d’assurer la sécurité des habitants du quartier, ils se transforment en agresseurs, surtout pendant la nuit.

Le problème d’agression devient de plus en plus préoccupant, surtout pour les habitants du quartier Champ de fil. Certaines personnes rencontrées estiment que, hormis les agents de sécurité publique qui sèment le désordre, il y’a aussi certains délinquants du quartier qui agressent les honnêtes gens. Pour Djimhadem Christoph, couturier au carré 1, avant le quartier était sécurisé et que la majorité des agresseurs viennent d’autres quartiers pour commettre leur forfait. Selon lui, même s’il y’a de jeunes délinquants dans le quartier, la plupart des agresseurs viennent d’ailleurs. Ce dernier explique aussi que ce sont les fumeurs de chicha qui pullulent dans le quartier qui sont les vrais agresseurs.

Cri de cœur du chef de carré 1

Pour lutter contre l’insécurité et surtout les agressions de nuit de certains délinquants du quartier champ de fil, surtout dans les carrés 1,2 et 3, le chef de carré 1, Kana Goumbogo, estime qu’il faut organiser les patrouilles de manière permanente et de fermer certains débits de boissons tels que les cabarets et les locaux de fumeurs de chicha. Selon lui, dans ces carrés, il y’a toujours de bagarres, de menaces mort, de poignards et autres incidents. Le chef de carré note que, ces carrés renferment que de bandits, de drogués et certains commerçants qui vendent la drogue au vu de tout le monde. « Je n’arrive plus à gérer la situation. À chaque qu’il y’a problème, je renvoie au poste de police, mais souvent la police relâche ces briguants, c’est compliqué », explique-t-il.

Pour l’aider à gérer la situation, M. Goumbogo a plusieurs fois envoyé de correspondances aux autorités communales, à la police et au gouverneur, mais sans suite. Selon lui, il faut nettoyer les carrés 1,2 et 3 pour permettre aux habitants de vaquer à leurs occupations. « J’en ai assez, j’ai tout fait, mais pas de changement, je suis surpris du silence des autorités », souligne-t-il. Le chef de carré dénonce le comportement de la police de proximité qui serait en connivence avec les agresseurs. Concernant la correspondance au maire, avec copie au gouverneur, ce dernier explique que cette correspondance lui a valu de menaces et de sanction de la mairie du 5e arrondissement.

Jules Doukoundjé

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