Borkou : un rattachement qui fait des mécontents

Sep 21, 2021

Les cadres et ressortissants du Borkou ont réagi au sujet de l’ordonnance du 31 août 2021 qui rattache une partie de leur province au Tibesti. Ils ont au cours d’un point de presse ce 20 septembre 2021, tenu à informer l’opinion nationale de leur désaccord à propos de cette ordonnance. Ils estiment que celle-ci est prise pour satisfaire l’exigence de certaines personnes du Tibesti. Reportage

Au cours d’une Assemblée générale (AG) organisée le 12 septembre dernier à Faya, la population de Borkou, les chefs de cantons, les associations de la société civile ont tenu à exprimer leur désaccord par rapport à l’ordonnance rattachant une partie de leur province au Tibesti. C’est aussi dans ce contexte que certains cadres et ressortissants ont organisé un point de presse ce lundi 20 septembre à N’Djamena pour informer l’opinion nationale. Pour le porte-parole des cadres et ressortissants du Borkou à N’Djamena, Hassan Eli Tidei, les dirigeants de certaines instances du Dialogue Nationale Inclusif (DNI) en cours ont conditionné leur participation à ce forum à cette ordonnance. Selon lui, cet acte ne se soucie pas de la cohabitation pacifique des populations depuis 1918 et reconduite lors du découpage administratif colonial de 1952. Il souligne que la Constitution et la charte de la transition ne prévoient aucun recours aux citoyens par exemple à la pétition pour exprimer leurs préoccupations. Toutefois, un recours gracieux en annulation a été adressé au Président du Conseil Militaire de Transition (CMT), au Premier ministre de la Transition, au Président de l’Assemblée nationale (PAN), aux présidents des groupes parlementaires, aux chefs de différents partis politiques et aux sages et sans aucun clivage.

« Devant cette situation grave, les ressortissants du Borkou ont été surpris par la mesure prise à un moment où les Tchadiens désirent vivres ensemble en rejetant les risques de la dislocation du tissu social et de la désolation », déclare, Hassan Eli Tidei. Il ajoute que les ressortissants du Borkou considèrent cette ordonnance comme un facteur aggravant la situation. Elle est susceptible de replonger la province et le Tibesti dans la haine, les déchirures tribales et ethniques.

A son avis, bien que le Tchad soit un État unitaire, il y a une exception Tibesti qui se manifeste par une administration territoriale dirigée uniquement et à tous les niveaux par les locaux. Aussi, il note que ce tête-à-tête ethnique dans la province permet à ceux-ci de détourner les moyens et les missions régaliennes de l’État qui leur sont confiés au profit d’un pseudo « État du Tibesti dans l’État du Tchad ». Le porte-parole a en outre révélé que pendant les 30 dernières années, le Borkou est la cible principale des découpages et morcèlements, comme en témoigne la configuration de sa carte réduite de presque 60% au profit du Tibesti et de l’Ennedi.

Pour les cadres du Borkou, le plus grand défi du pays dans les provinces du Nord n’est pas dans les découpages territoriaux, mais dans les moyens nécessaires à leur développement. Et à l’unité des Tchadiens, quelle que soit la forme de l’État qui sera acceptée lors du prochain DNI.

Jules Doukoundjé

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