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Prise en charge des adolescentes de la rue, pas de budget

Sep 24, 2021

Les centres sociaux sont placés sous la tutelle du Ministère de la Femme de la protection de l’Enfance. Ils ont pour mission aussi la prise en charge des adolescentes de la rue. Ces structures sociales estiment qu’elles sont limitées. Ils soutiennent que la prise en charge psychosociale et la réinsertion de ces enfants nécessitent un travail d’accompagnement. Reportage.

9 centres sociaux installés dans 9 arrondissements de N’Djamena sur 10. Seule la commune du 9e arrondissement qui ne dispose pas d’un Centre social. Ces centres sociaux ont pour mission de subvenir aux besoins des femmes et des enfants en situations  difficiles. Certains responsables de ces centres affirment qu’ils ne disposent pas de budget de fonctionnement. Selon eux, ce manquement sape l’efficacité de leurs activités au quotidien. « La prise en charge des adolescentes qui vivent dans la rue, surtout celles qui consomment les stupéfiants, nous dépasse. Nous sommes limités par le manque de moyens », disent-ils.

Mme Bapowa Pamdandji du centre social N°1, affirme qu’aucun fonds n’est alloué aux centres sociaux pour faire ce travail. « En juin dernier, les 9 centres sociaux de N’Djamena ont travaillé avec l’Unicef durant 3 mois. C’était dans le cadre d’un projet de sensibilisation des enfants de la rue sur l’hygiène corporelle, vestimentaire et la COVID 19 », dit-elle.  Elle précise qu’ils ont récupéré 90 enfants de la rue âgés de 6 à 17 ans. Selon Mme Bapowa Pamdandji, l’Unicef a réinséré 16 enfants par centre social. Elle souligne que malgré le manque de moyens, les centres sociaux s’acquittent de leurs devoirs de conseil en vers les femmes et les enfants. « Nous demandons au gouvernement d’aider les centres sociaux. Nous appelons aussi les personnes de bonnes volontés au secours », lance-t-elle.

Le sociologique, M. Mbété Félix explique que ces filles ne s’adonnent pas à la drogue par gaieté de cœur. « Elles pensent qu’elles sont abandonnées à elles-mêmes et s’adonnent quelquefois à la prostitution. Pour se déstresser, elles sont obligées de fumer ». Il affirme qu’à une certaine époque, on voyait seulement les garçons dans les rues, maintenant les filles sont aussi touchées.

Pour Mbété Félix le mal étant déjà là et il faut l’attaquer à la racine.  « Quelques pistes de solutions envisageables sont : la lutte contre la pauvreté, le chômage et surtout, l’éducation des enfants », propose le sociologue.

Kouladoum Mireille Modestine

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