mardi 19 mars 2024

La Société Civile tchadienne

Oct 03, 2019

Au Tchad la société est structurée en quatre grands niveaux

Le plus haut niveau de structuration des organisations de la société civile regroupe les fédérations, les réseaux et les unions. Cette catégorie est très peu développée sinon elle n’existe presque pas au Tchad. C’est ce qui ressort de la cartographie des acteurs de la société civile au Tchad, établie par l’Union européenne et le gouvernement tchadien. La seule organisation de 4e niveau qui se veut une plateforme unique de concertation de toutes ses organisations faîtières est l’Organisation des Acteurs Non Étatique du Tchad (OANET). Cependant, celle-ci souffre d’un manque de représentativité des Organisations de la société civile tchadiennes.  L’OANET, en son temps, connaît une situation de blocage où l’imprécision entourant son mandat et son rôle l’empêche d’intervenir efficacement au nom de ses membres.

Les organisations faîtières de 3e niveau comme les coordinations, les fédérations et les réseaux englobent des organisations agissant dans le même secteur d’activité et/ou sur le même territoire. Les adhérents sont des associations et non des personnes physiques. L’intérêt de ces associations réside dans leur caractère représentatif permettant de faciliter les relations entre les OSC et les pouvoirs publics. Elles sont censées agir sur des positions et des stratégies pour défendre les objectifs communs du collectif. Parmi les réseaux d’OSC, on retrouve la FONGT (Fédération des ONG tchadiennes), le CILONG (Centre d’information et de liaison des ONG), l’UNAD (Union nationale des associations diocésaines). Les réseaux des associations de défense des droits humains comme le CADH (Collectif des associations de droit de L’Homme), le RADH (Réseau des Associations de Droits de l’Homme), la Coordination des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l’Homme (CASCIDHO) font partie de cette structuration.  A ce niveau, sont aussi inclus les réseaux thématiques ou sectoriels comme la CELIAF (Cellule de liaison des associations féminines), la FOJET (Fédération des organisations de jeunesse), la CONFENET (Confédération nationale des éleveurs du Tchad), la FENAPET (Fédération nationale des associations de parents d’élèves du Tchad), l’AEPT (Association des éditeurs de presse privée au Tchad), les confédérations syndicales comme l’UST, le Patronat (CNPT), etc.

Les OSC de 3e niveau ont, dans la plupart des cas, des capacités techniques insuffisantes. Elles souffrent également d’une faible circulation de l’information entre les organisations, d’un faible degré de structuration et d’articulation entre le niveau national et le niveau local. Ce qui s’explique par une faiblesse dans la capacité institutionnelle, d’esprit de compétition, mais aussi de communication interne et externe. Le dernier aspect est la conséquence d’une utilisation déficiente des nouvelles technologies due en partie aux problèmes d’accès l’internet et à sa cherté.

Les mouvements des jeunes comme l’APAD (Association action de partenaires pour l’appui au développement) ont développé des initiatives participatives d’activisme pour interpeller l’État et les collectivités locales sur leurs devoirs. Elle participe à l’émergence d’une participation citoyenne à la vie politique parmi les jeunes et les nouveaux leaders. La participation des jeunes au processus électoral est soutenue par le CSJEFOD (Centre de solidarité des jeunes pour la formation et le développement) pour tout le cycle électoral et non pas comme une activité ponctuelle de trois mois juste avant les élections. La CAMOJET (Coordination des associations des mouvements des jeunes au Tchad) de son côté, se penche beaucoup plus sur les problèmes du système éducatif tchadien.

Les OSC œuvrant dans le développement socioéconomique 

Les organisations de deuxième niveau constituent l’espace traditionnel des grandes associations au Tchad. Elles se concentrent principalement à N’Djamena. Elles ont des antennes ou des représentations dans les provinces. Une majorité des OSC de 2e niveau sont des prestataires de services dans le domaine socioéconomique. Elles interviennent là où l’État tchadien est déficitaire soit parce qu’il est trop faible soit parce que la solution des problèmes peut difficilement venir d’une planification centralisée. Elles couvrent une large gamme de secteurs sociaux notamment la santé, l’éducation, l’environnement, etc. parmi celles-ci, on retrouve les acteurs comme le SECADEV, la BELACD, la BASE, le CSSI, l’ASTBEF, entre autres. Dans les organisations de défense des droits de l’homme, on trouve celles qui appartiennent aussi à cette classe. Il s’agit de l’AFJT ou l’APLFT. 

Des organisations de proximité 

Les organisations de premier niveau connaissent bien les populations à qui elles s’adressent. Cette proximité leur permet d’instaurer un climat de confiance qui facilite leur travail et l’appropriation des actions. Ce qui favorise une certaine cohésion sociale. Parmi les ressources dont elles disposent ou qu’elles produisent, l’on peut citer la microfinance à travers la démultiplication des associations d’épargne et de crédit, les produits artisanaux, les produits agroalimentaires, etc. Cependant, leur capacité d’autofinancement est très faible. Ce qui réduit considérablement leurs capacités opérationnelles. Ces structures ont été appuyées par de nombreux programmes de développement comme le PSAOP (Projet d’appui aux Services Agricoles et aux Organisationsde Producteurs), le PROADEL (Projetd’appui au développement local), le PRODALKA (Programme de Développement Rural Décentralisé du Mayo Dallah, du Lac Léré, du Mont d’Illi et dela Kabbia) à travers l’approche « faire-faire ».

L’insuffisance des structures d’appui

Il y a peu de structures de recherche et d’accompagnement du monde associatif. Nous pouvons citer, par exemple, le CEFOD qui est une association d’utilité publique. Il s’agit d’un lieu de référence en matière de législation et de jurisprudence, en matière d’études/recherche (travail sur la mémoire historique et culturelle du pays). Un lieu de dialogue (sur les clivages ethniques, politiques, religieux et régionaux) de formation (pour la professionnalisation des ONG) et d’information (revue Tchad et Culture, Revue juridique tchadienne, magazines radio et vidéo). D’autres structures ont également une expérience avérée en matière de renforcement de capacités des OSC comme l’INADES Formation, le Centre Al Mouna, etc. Ces deux institutions, par exemple, bénéficient de collaborations individuelles avec des universitaires tchadiens.

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