mardi 19 mars 2024

Ialtchad Le Point : Adoum Younousmi

Jan 05, 2010

Le cinquantenaire de l’indépendance du Tchad sera célébré le 11 janvier 2011. Le chronogramme conçu pour l’événement sera dévoilé officiellement le 28 novembre 2010 et quarante-cinq jours d’intenses activités sont prévus après cette date. Pour savoir comment cette grande commémoration se prépare, Ialtchad Presse est allé rencontrer le président du Comité National des Festivités du Cinquantenaire (CONACE), Adoum Younousmi, Ministre des Infrastructures et des transports. Ingénieur en Génie Civil, le Ministre Adoum Younousmi reste un des éléments essentiels du Tchad émergent. Interview. 

Ialtchad Presse : A l’instar de plusieurs autres pays africains, le Tchad fête ses cinquante années d’indépendance le 11 janvier prochain. Pourquoi ce report ?
Ministre Adoum Younousmi : Ce report est une initiative très ancienne. Déjà en 1961 le Président Tombalbaye a promulgué une loi pour reporter la fête de l’indépendance. Les raisons sont aussi valables aujourd’hui. C’était pour des raisons diverses. Il faut dire qu’au début des années d’indépendance, la fête se déroulait à N’Djamena. Tous les tchadiens devaient venir à la capitale pour la circonstance en pleine saison pluvieuse. Déjà les voies de communication étaient inexistantes. Les gens abandonnaient leurs travaux champêtres pour se déplacer. Après la première édition, le président Tombalbaye a pris une ordonnance pour transférer  la fête au 11 janvier afin que tout le peuple tchadien puisse fêter. Les raisons sont nobles, nous avons jugé nécessaire d’appliquer cette loi.

Ialtchad Presse : L’Organisation de cet événement qui s’annonce grandiose vous a été confiée, comment elle se prépare ?
Ministre Adoum Younousmi : Pour nous, c’est une commémoration de nos cinquante ans d’indépendance avec ses hauts et ses bas, il faut le reconnaître.  Le Tchad a traversé beaucoup de périodes difficiles durant les cinquante ans passés. Il  y a aujourd’hui des acteurs de ces cinquante ans, il y a d’autres concitoyens qui sont nés après l’indépendance et qui ont subi ses évènements. Nous devons nous retrouver pour commémorer ces cinquante ans ; nous assoir ensemble, discuter de notre passée, l’assumer et de faire en sorte qu’autour de cette question du pays, de l’Etat nation, on puisse mobiliser tous les fils du pays la main dans la main, avancer, pour notre pays qui émerge. Que les années à venir permettent à tous les fils du Tchad de s’unir d’avantage, d’aimer leur patrie. Donc, l’évènement qui se prépare n’est pas une occasion de festoyer, c’est une commémoration.

Ialtchad Presse : Que peut-on savoir sur le chronogramme conçu pour les principales activités prévues pour le Cinquantenaire ?
Ministre Adoum Younousmi : Le chronogramme est très riche en ce sens que, vous aurez des débats, des conférences, des projections de films sur les cinquante ans du Tchad. Nous allons prendre les archives que  certains de nos concitoyens comme le feu Édouard Sally (Paix à son âme!) avait constitué pour réaliser un film sur l’histoire du Tchad. Sally devrait réaliser un documentaire sur le Tchad, malheureusement il est décédé. Cependant, avec les autres cinéastes, nous avons promis de faire en sorte que la mémoire de Sally puisse être pérennisée et de retracer dans le film les cinquante ans du Tchad.

Il y aura également des colloques avec des scientifiques et des historiens et le tout sera auréolé le 28 novembre en principe par une cérémonie officielle du cinquantenaire. Le chronogramme est très vaste, il intègre quarante-cinq (45) jours d’activités intenses. L’apothéose c’est le 11 janvier avec un défilé civil et militaire imposant, etc. La date du 11 est réservée pour l’aspect solennel car nous aurons beaucoup d’invités de marque. Et le 12 janvier, nous auront une fête entre nous même, tchadiens, parce que toutes les Régions du Tchad enverront les délégations qui reflètent la culture du pays pour l’animation.

Ialtchad Presse : Où en sommes-nous des préparatifs notamment sur le point des infrastructures prévues pour cet événement ?
Ministre Adoum Younousmi : Il n’y a pas d’infrastructures proprement dite pour le cinquantenaire. Le Chef de l’Etat a lancé depuis quelques années des grands chantiers pour pouvoir faire du Tchad un pays où on peut bien vivre, s’éduquer, se faire soigner et faire du Tchad, un pays où il y a l’autosuffisance alimentaire. Il y a bien d’autres  chantiers tous azimuts, cependant, ce ne sont pas des chantiers du cinquantenaire. Parmi ces infrastructures, une seule sera achevée d’ici peu  pour la fête du cinquantenaire. C’est la place du cinquantenaire qui abritera la fête avec ses avenues pour les défilés. Je précise que tous les chantiers continueront d’être exécutés après la commémoration. C’est un processus qui a été lancé il y a des années et il continuera jusqu’à ce que le pays soit suffisant en infrastructures.

Ialtchad Presse : A combien estimez-vous les dépenses pour l’organisation du cinquantenaire ?
Ministre Adoum Younousmi :
La commémoration du cinquantenaire nous coûtera sept milliards et deux cent quelques millions de FCFA (+ de 7 200 000 000 FCFA). Ce budget ne comprend pas les infrastructures. Nous avons donné un cachet particulier à cette commémoration en ce sens que toutes les régions vont fêter dans les mêmes conditions ou presque. Dans cette somme, il y a à peu près un tiers du budget  alloué aux 22 régions à raison de cent million par régions. Sur les sept milliards, cinquante pour cent sont réservés aux régions et aux ambassades de manière à ce que tous les tchadiens y compris, ceux des provinces du pays et de la diaspora fêtent dans les conditions relativement digne que ceux de N’Djamena.    

Ialtchad Presse : D’aucuns disent qu’il n’y a rien à fêter du cinquantenaire de l’indépendance. Que répondez-vous ?
Ministre Adoum Younousmi : Dire qu’il n’y a rien à fêter, je ne partage pas cet avis. Je l’avais si bien souligné au début de notre entretien que ce n’est pas une fête. C’est plutôt un évènement commémorant les cinquante ans de notre indépendance. Donc, ce sont des festivités commémoratives.

Ialtchad Presse : Vous êtes Ministre en charge des infrastructures, portefeuille très important, vous êtes aussi président de la fédération tchadienne de football, maintenant en charge des festivités du cinquantenaire. Comment arrivez-vous à concilier toutes ces activités ?
Ministre Adoum Younousmi : J’avoue que concilier ces activités n’est pas chose facile. Déjà dans mon département, nous sommes très occupés. Faire des infrastructures dans un pays aussi immense que le Tchad où l’attente de la population est très forte, c’est déjà un grand défi que nous relevons chaque jour. J’ai été copté à la Fédération Tchadienne de Football Association (FTFA) par des amis qui pensaient que je pourrai apporter un plus dans la gestion du football tchadien. Ils ont pensé que l’Etat était absent et qu’il faut l’impliquer davantage à travers le lobbying que je ferai au sein du gouvernement afin que l’Etat puisse consentir énormément des moyens pour le football. Je crois qu’on est en train d’y arriver, les membres du gouvernement sont toujours sensibilisés et quelques grandes entreprises essayent de sponsoriser le football. Ce n’est pas facile mais la tendance est bonne. J’avoue que je n’ai pas assez de temps cependant, j’ai une équipe dynamique qui s’occupe déjà si bien de la chose et j’apporte le leadership nécessaire.

Ialtchad Presse : Un mot sur le football tchadien. Du quasi débâcle des Sao du Tchad quels enseignements vous avez tiré ?
Ministre Adoum Younousmi : Le football tchadien est malade, les prestations de nos équipes nationales ont été médiocres. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de moyens mais nous pensons que nous n’avons pas des joueurs capables de faire la différence. Nous n’avons pas une équipe soudée, nous n’avons pas une équipe engagée qui mouille le maillot et tous ces paramètres font que nous échouons toujours. Tous ces échecs ne peuvent se corriger qu’à travers la formation des jeunes. C’est pourquoi nous ouvrons à la fin de cette année, le centre de formation « l’académie de football de Farcha » et d’autres écoles privées que nous allons appuyer fortement de manière à sortir dans les trois ans avenir, une équipe compétitive. Nous sommes tout à fait optimistes parce que beaucoup de pays sont passés par des centres pour assoir leur football à l’exemple du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal du Mali et récemment de la Centrafrique. Tous ces pays, à un moment donné se sont abstenus des compétitions, ils ont formé à la base, et après, une équipe est sortie. Mais le défi, c’est de faire en sorte que derrière, il y’aient toujours des pépinières pour arroser l’équipe. Nous conjuguons nos efforts pour arriver à ce résultat. Rien n’est impossible.

Propos recueillis par Moussa Yayami, Hamid

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