Reportage

Reportage (1382)

Après des affrontements intercommunautaires autour d’un site d’orpaillage la semaine surpassée à Kouri-Bougoudi dans l’extrême Nord du pays qui ont fait de dizaines de morts. Le président du conseil militaire de la transition (PCMT), le général Mahamat Idriss Deby a ordonné l’évacuation du site et de mettre un camp militaire. La démolition et le déguerpissement des orpailleurs sont interprétés de différentes manières par les analystes. Reportage

Trop c’est trop. Le gouvernement refuse de tolérer les conflits intercommunautaires. Après les affrontements intercommunautaires autour du site d’orpaillage de Kouri-Bougoudi qui a fait de dizaines de morts, le PCMT en déplacement dans la localité a ordonné la fermeture du site et le déguerpissement à Wour, chef-lieu du département. Depuis le samedi dernier, plus de 500.000 orpailleurs de plusieurs nationalités à la recherche de métal précieux ont été déplacés à Wour par l’armée nationale. Ce déguerpissement est analysé par différentes manières par les intellectuels.

Pour l’ancien ministre de la Justice, garde de sceaux et enseignant chercheur, Pr Ahmat Mahamat Hassane, le grand BET fait partie des provinces du pays sur lesquelles le gouvernement central depuis les indépendances n’a jamais eu le contrôle total. Selon lui, ce sont les zones qui échappent au contrôle et à la légalité républicaine du pouvoir central. Il rappelle qu’en 1972, le président Ngarta Tombalbaye en visite au Tibesti avait constaté déjà cette carence de l’État et de l’administration dans l’extrême Nord du pays qui ballotte entre la Libye et le Tchad. Ahmat Mahamat Hassan affirme que cette absence de l’État avait poussé le président d’alors à créer la garde nationale nomade du Tchad (GNNT) en intégrant les ressortissants du Tibesti et du Batha. L’enseignant chercheur soutient que pour le cas de Kouri-Bougoudi, l’exploitation de l’or échappe de nos jours au contrôle de l’autorité centrale et créée de risques et de bagarres entre les orpailleurs et prend une allure de conflit intercommunautaire. Il précise que ce n’est pas un conflit intercommunautaire, mais plutôt un groupe des orpailleurs qui ont pris des armes et ont remplacé les autorités locales dans le seul but d’accaparer les terres.

L’ancien ministre de la Justice, garde de sceaux sous le défunt président estime que cette situation est grave et le PCMT est allé mettre en place une base militaire et a demandé aux chefferies traditionnelles d’apporter leur contribution pour pacifier la zone. Pour le Pr Ahmat, c’est une bonne décision, mais la décision centrale, c’est que l’État ne s’est pas imposé. Il suggère qu’il faut revigorer l’autorité de l’État sur place. « La base militaire ne suffit pas, ça risque de créer un défi de rapport de force. Il faut plutôt impliquer les populations elles-mêmes dans la reconnaissance du pouvoir central », dit-il. Le juriste ajoute que ça serait une grande première, si le PCMT arrive à pacifier le Tibesti et notamment la zone des orpailleurs avec d’étrangers venant de l’Ouest du Soudan et qui ont des armes pour défier l’autorité de l’État et des autorités traditionnelles. Le Pr Ahmat Mahamat Hassan souligne que c’est important et les Tchadiens attendent de voir les effets.

La découverte de l’or dans les montagnes du Tibesti en 2012 a déclenché une ruée vers l’or des pays voisins et des autres régions du Tchad provoquant ainsi de tensions et parfois des affrontements meurtriers.

Jules Doukoundjé

Les militants de Wakit Tamma se sont donné rendez-vous ce lundi au palais de justice pour contester contre le procès des leaders de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma à Moussoro. Tôt ce matin, les forces de l’ordre ont envahi les abords du palais. Les militants ont annulé la manifestation de contestation. Reportage.

Moussoro, ville à quelques kilomètres de la capitale tchadienne, N’Djamena le verdict des 6  leaders tombe. Ils sont condamnés à 12 mois avec sursis et 10 millions à payer solidairement à l'État tchadien pour préjudice subi. Entre temps, dans la capitale les forces de l’ordre bien armées font la patrouille en plein jour aux alentours du palais de justice ou les militants de Wakit Tamma ont prévu se réunir pour protester contre le procès de leurs leaders. Des équipes des forces de l’ordre sont postées devant, des côtés et derrière le palais. Les convois des différentes unités se succèdent et font le tour du palais. Le public du palais de justice se pose des questions, ils n’ont pas des réponses. Les militaires postés devant le palais de justice procèdent à des fouilles systématiques de tous les usagers avant d’entrer au palais.

Peu de temps après, les militants de Wakit Tamma ont décidé de se disperser. Après le retrait des militants de Wakit Tamma du palais de justice, le porte-parole de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma Adoum Soumaine a fait un point de presse à la bourse du travail pour informer sur le déroulement du procès de leurs leaders depuis Moussoro. Il qualifie le procès d’un procès à charge donc essentiellement politique et demande au parquet de revoir les choses. Pour lui, il n’accepte pas cette condamnation sans preuve sur les leaders avant de parler des réquisitions du parquet. « Les réquisitions du parquet sont extrêmement sévères. La réquisition dit 2 ans d’emprisonnement ferme, 2 milliards de dommages et intérêts qui doivent être payés solidairement et 100.000F d’amande. Il faut des années de travail pour payer les 2 milliards de dommages avec l’ensemble du salaire des six prévenus. Pour qu’on arrive à un tel réquisitoire, il faut qu’il y ait des preuves sur la table. Le procureur ne dispose d’aucune preuve », explique-t-il. Il ajoute que Wakit Tamma va engager des actions et tient le gouvernement et la France responsables de tout ce qui arrive. Adoum Soumaine précise que c’est un procès de la France contre les leaders et considère les 2 milliards comme étant une rançon à payer à la France parce que Wakit Tamma a toujours réclamé que le gouvernement fasse preuve de compréhension et de solidarité avec la population qui réclame une autre coopération avec la France. « La seule chose que le Conseil Militaire de Transition (CMT) a pu faire c’est arrêter les leaders qui contestent sinon il a échoué dans tous. Dans tous les cas, la France va être contestée que le CMT et son gouvernement soient d’accord ou non, c’est un sujet qui est lancé et qui n’arrêtera pas. Arrêter les leaders de Wakit Tamma n’empêchera pas la population de sortir pour revendiquer le départ de la France de ce pays », a-t-il conclut.

Kouladoum Mireille Modestine

La Revue de Performance du Portefeuille Pays (RPPP) a eu lieu ce matin 6 juin à l’hôtel Radisson Blue de N’Djamena organisé par la Banque Africaine de Développement (BAD) en collaboration avec le gouvernement tchadien.  Les experts de la BAD avec les techniciens du ministère de l’Économie, de la planification du développement et de la coopération internationale ont évalué ensemble les difficultés de la mise en œuvre de la stratégie  2015-2020 prorogée en 2022 et formuler des solutions et recommandations pour le Plan d’amélioration du portefeuille pays (PAPP). Reportage.

La coopération entre la BAD et les pays membres régionaux est régie par un document stratégique pays, dont celui du Tchad couvre la période 2015-2020 prorogée en 2022 en raison de la pandémie à coronavirus. L’opération de cette stratégie se matérialise par des opérations ou projets qui visent à l’attente des objectifs fixés. Elle arrive à terme cette année.

Pour la performance globale du portefeuille, la BAD soutient qu’il y a trois thèmes transversaux à savoir : le genre, la fragilité et l’environnement, changements climatiques et croissances vertes. Par rapport à l’évaluation du respect des conditions de la performance de la gestion des projets, les conditions ont été satisfaisantes. Du respect des clauses du projet, en passant par le respect des clauses de sauvegarde environnementale et sociale et enfin le respect des clauses relatives à l’audit, les scores sont largement appréciés. Sur le score de quatre (4) la plus basse performance est à 2,66. Contrairement à l’évaluation du respect des conditions, l’évaluation des systèmes et procédure des projets sont quasiment insatisfaites. Sur quatre (4) types de performance, trois (3) ont été non appréciées, il s’agit de la performance dans les acquisitions des projets, la performance dans le suivi-évaluation et enfin la performance de l’exécution et du financement de projets et état d’exécution, sauf la performance dans la gestion financière qui a été satisfaisante et notée ¾.

Plusieurs contraintes ont été remarquées dans la mise en œuvre de la stratégie  2015-2020-2022. Du côté de la BAD, il ressort le manque de chargés de projet basé au Tchad, les longs délais de traitement des dossiers et de soumission d’avis au pays, le non-respect du nombre requis de supervisions à effectuer par projet, etc. Les problèmes en rapport avec le gouvernement tchadien sont aussi multiples, parmi lesquels, le démarrage tardif des projets, la lenteur dans le processus de passation des marchés, les faibles maîtrises des règles et procédures de la Banque, le retard dans le paiement de la contrepartie….

Les experts de la BAD avec les techniciens du ministère de l’économie ont fait des recommandations sur les problèmes du portefeuille qui nécessitent des mesures supplémentaires. Du côté du gouvernement, il a été recommandé de remplir les conditions de premiers décaissements dans un délai maximal de 6 mois après l’approbation des projets ; de justifier les reliquats des comptes spéciaux des projets achevés ; d’améliorer la soumission des rapports d’audit et les délais de recrutement des auditeurs… Pour ce qui concerne la BAD, il l’a été recommandé de rationaliser les conditions de don et œuvrer continuellement avec les autorités à remplir les conditions avant l’approbation du Conseil, d’accélérer le traitement des dossiers et la soumission des avis, de continuer le dialogue avec la BDEAC pour trouver une issue au retard de mobilisation de sa quote-part pour les projets cofinancés, etc.

Selon le Directeur général adjoint de la BAD de l’Afrique Centrale, M. Souleymane Goné, la stratégie  2015-2020-2022 arrive à échéance cette année. Il souligne que la BAD et le gouvernement tchadien procéderont dans les prochains mois à l’élaboration d’une nouvelle stratégie pour la période 2023-2027, axée sur le Plan National de Développement (PND). Il a ajouté également que son institution a préparé un rapport de diagnostic pour justifier les axes prioritaires de développement du pays. Pour lui, la présente revue de performance du portefeuille pays (RPPP) rentre aussi dans le cadre de la prochaine stratégie.

Il faut rappeler que, la Banque Africaine de Développement (BAD) est une institution financière multinationale de développement fondée en 1964 qui compte aujourd’hui quatre-vingt-un (81) États membres, dont cinquante-quatre (54) régionaux et vingt-sept (27) non régionaux. Elle est établie dans le but de contribuer au progrès social des États africains. La BAD a pour mission de combattre la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie sur le continent, via la promotion des investissements à capitaux publics et privés dans des projets et des programmes aptes à contribuer au développement économique et social de la région.

Abderamane Moussa Amadaye

Le Brevet d’enseignement fondamental est lancé ce matin lundi 6 juin 2022 sur l’ensemble du territoire. 104.205 candidats vont composer pendant neuf jours les épreuves écrites, orales et physiques. Ialtchad a fait un tour dans quelques centres. Reportage

Au centre Félix Eboué dès l’entrée de la porte une ceinture de dispositif policière est mise en place. Tout est calme. Élèves, surveillants sont concentrés. Chacun fait son boulot. Par contre au centre du lycée de la concorde les élèves sont distraits dans la salle de composition, mais déterminés.

Quelques élèves interrogés donnent leurs avis. Pour Brahim Mahamat 0usmane tout est à leur portée, « les deux sujets sont abordables. Je pensais que ça allait être difficile, mais Dieu merci ». Quant à Moutonna Norina, il trouve que le premier jour s’est bien passé par la grâce de Dieu je vais l’avoir. Abdoulaye Mahamat renchérit  « alhamdoulilah pour le premier, nous avons fait et nous attendons le résultat ». Tous sont d’accord pour dire que le sujet n’est pas difficile c’est ce qu’il ont fait en classe. « Les ainés nous disaient que c’est compliqué, mais c’est abordable ».

Un premier surveillant trouve que les épreuves sont abordables pour les élèves, ils affirment n’avoir pas connu des difficultés, tout se passe bien. Ils ont commencé par la rédaction et pour continuer avec la mathématique, les candidats sont très disciplinés. Ils sont concentrés dans leur travail.

Pour un deuxième surveillant, l’examen se déroule dans les bonnes conditions depuis le matin. « Nous n’avons rien constaté, mais nous avons eu une candidate qui a fait un malaise, mais elle s’est retrouvée pour repartir dans la salle de composition ». Pour le président du centre du lycée de la concorde Alladoum Guebabere l’examen se déroule dans des bonnes conditions. Le lancement a eu lieu ce matin par les autorités compétentes, « pour l’heure nous sommes à la deuxième épreuve et nous allons finir par le civisme le soir ». Selon le président du centre, les surveillants ont assumé normalement leur travail, mais il y a trop des absents « nous n’avons pas le motif de leur absence ».

Le président du centre Felix Eboué avait au début des inquiétudes, mais après l’ouverture tout s’est passé à merveille, il y a l’engouement et motivation de l’équipe qu’il dirige, a-t-il affirmé. « Je pense que le BEF dans notre centre se passe normalement sauf qu’au début nous avons eu quelques soucis, certains élèves n’ont pas leur nom sur la liste des candidats et d’autres n’ont pas des cartes. Certaines listes sont venues avec un grand retard, mais nous avons pu résoudre ce problème en les mettant dans une salle en attendant la liste avec nos chefs hiérarchiques ».

Rappelons qu’après 10 ans des études secondaires le Brevet d’enseignant fondamental est le premier diplôme dans la vie d’un élève.

Ousmane Bello Daoudou

La série de la conférence-débat publique organisée par le comité technique d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) prend fin. Le dernier thème est « les conflits intercommunautaires au Tchad : état des lieux et solutions ». 5 panélistes composés de chefs traditionnels, des chefs religieux, mais aussi des enseignants chercheurs et experts ont mis à nu le nœud du problème et ont suggéré quelques pistes de solutions. Reportage.

Les conflits intercommunautaires ont endeuillé plusieurs familles au Tchad. Chaque année le pays enregistre plusieurs de conflits intercommunautaires et les autorités en charge de la sécurité publique et de l’administration du territoire peinent à mettre fin à ces conflits qui désolent les citoyens, surtout ceux du monde rural, éleveurs et agriculteurs. Pour mettre fin à cette situation malheureuse, le CODNI, dans le cadre du prochain dialogue organise une série de conférence-débats publiques. Le dernier thème de cette série de conférences-débats est « les conflits intercommunautaires : états des lieus et solutions ».

Pour sa majesté Tamita Djideingar, président de l’association des chefs traditionnels au Tchad, qui expose sur les conflits liés aux chefferies, souligne que la recrudescence de ce phénomène posent problème pour un Tchad en construction. Selon lui, les chefs traditionnels sont avec la population à la base et vivent au quotidien avec les populations et connaissent aussi bien comment cela se passe. Le chef de canton de Donomangua, soutient que les autorités traditionnelles sont les détentrices et garantes de valeurs traditionnels de ces communautés et exercent de pouvoir profond et en cas de trouble, ils sont impliqués dans la recherche de solution. Il ajoute que les conflits méritent d’être traiter avec une grande attention. Il estime que ces conflits sont liés à l’accès aux ressources naturelles telles que les terres, les forêts, les cours d’eau et leurs répartitions. Sa majesté Tamita Djideingar suggère le rétablissement de l’harmonie au sein de la communauté.

Pour le Pr Djérareou Abel, qui expose sur le conflit interreligieux, et comment les religieux contribuent à trouver de solution, les religieux ont contribué à atténuer la tension dans les conflits interreligieux et interethnique pour pouvoir vivre ensemble. Selon lui, les conflits ont pour cause la manière de vivre sa foi qui amène les conflits interreligieux. Il affirme que la principale cause de division est la méconnaissance de l’autre. Le pasteur souligne que pour promouvoir le vivre ensemble, les religieux proposent l’enseignement de valeurs humaines partagées. Il ajoute que le tchadien utilise souvent le nom de Dieu, et que ce sentiment religieux peut faciliter le dialogue.

L’expert du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, Kabadi, estime que le ministère éprouve beaucoup de difficultés pour résoudre les conflits intercommunautaires dans notre pays. Il énumère l’absence et l’insuffisance de moyens de travail. Il révèle que le pays compte 420 sous-préfectures et les chefs des unités administratives travaillent dans de conditions difficiles et cela ne favorisent pas la gestion des conflits. L’expert évoque aussi la multiplication des unités administratives et les chefferies traditionnelles sans assises territoriales précises qui seraient aussi une des causes du problème. Pour résoudre, M. Kabadi propose qu’on revalorise le salaire des agents de commandement et leur allouer les moyens conséquents pour faire correctement leur travail. Il propose qu’on renforce les mécanismes traditionnels et communautaires de règlement de conflits. Selon lui, les communautés ont leurs moyens de régler les conflits.

Tirant la conclusion de la série de conférences-débats organisées durant la semaine, le président du comité technique du CODNI, Djégoltar Gambaye Armand se réjouit des panels et du niveau de débats qui sont francs et ouverts. Il appelle les médias à organiser les débats contradictoires sur les sujets d’actualité.

Jules Doukoundjé

L’Union des Syndicats du Tchad (UST) a tenu sa deuxième Assemblée générale (AG) évaluative ce samedi 4 juin à la Bourse du Travail. Des travailleurs des secteurs publics et privés se sont présentés et ont évalué à tour de rôle la grève au niveau sectoriel. Il a été décidé de tenir une autre Assemblée au cours de laquelle le service minimum dans les hôpitaux sera suspendu si les leaders arrêtés ne sont pas libérés le lundi. Reportage. 

La grève est évaluée de temps à autre pour voir ou est-ce les syndicalistes vont. L’UST se réjouit du fait que les travailleurs des secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’administration du territoire, du pétrole ont pris part à l’AG de ce samedi. Chaque représentant des cellules syndicales a pris la parole pour évaluer la grève au niveau de son secteur respectif. Pour le président de L’UST Barka Michel, son organisation syndicale est satisfaite du fait que la grève continue à être suivie. Il poursuit en disant que des décisions allant dans le sens de leurs camarades en prison ont été prises. « Il a été décidé que jusqu’au 06 juin si nos camarades ne sont pas libérés, une autre AG sera conviée le mardi et probablement le service minimum sera suspendu. Les syndicalistes du secteur de l’élevage disent que les heures d’battage seront fermées. Le secteur privé décide de faire une grève de solidarité non pour soutenir, mais l’observer normalement comme il le faut. Alors nous sommes contents que les gens comprennent le sens de la lutte que nous menons », affirme-t-il.

L’occasion est toute indiquée pour l’UST de faire le point sur le soutien international qu’ils ont. Pour lui, toutes les organisations syndicales internationales leur ont apporté leur soutien. Elles ont en même temps pris de dispositions pour se faire entendre au niveau de Genève. « On ne peut pas négocier avec des gens qui ne respectent pas leurs propres lois. On va plutôt durcir les actions pour montrer au gouvernement que la solidarité des travailleurs ne va pas s’arrêter. Nous avons le soutien de la population face aux agissements du gouvernement. La seule chose qui reste au gouvernement c’est mettre les gens en prison et nous nous sommes fatigués de leur prison », a affirmé Barka Michel.

Il ajoute également que les autorités les insultent au téléphone, les suivent partout, mais tout cela ne veut rien dire pour les syndicalistes. L’UST a elle aussi engagé des procédures judiciaires contre l’État tchadien en déposant une plainte au niveau du Bureau international du travail (BIT). Me De La Rochelle suit le dossier et il a saisi la cour de Justice des droits de l’Homme et des peuples de l’Union africaine (UA). Le président de l’UST demande à tous les syndicalistes et militants de Wakit Tamma de converger tous au Tribunal de Grande Instance de N’Djamena pour dire qu’ils ne sont pas contents du déroulement du procès à Moussoro.

Kouladoum Mireille Modestine

Josiane Djikoloum Darwatoye a présenté ce jour 4 juin au Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) deux (2) articles de recherche. L’un intitulé « Une analyse conceptuelle du sentiment anti-français au Sahel » composé de cinquante (50) et l’autre « Action des femmes en matière de prévention de l’Extrémisme violent en quoi est-ce pertinent ? » composé de vingt-sept (27) pages. Reportage.

Le premier article intitulé « Une analyse conceptuelle du sentiment anti-français au Sahel » parut au Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE). Pour la chercheuse, cette étude intervient à un moment où les relations entre la France et les pays du sahel sont remises en cause par les populations locales. Selon l’auteur, la remise en cause de ses relations s’explique par la montée en puissance de sentiment anti-français. Elle ajoute que cette question ne doit être prise au sérieux, sinon les conséquences seront désastreuses dans la lutte contre le terrorisme d’une part et sur le plan politique et diplomatique, d’autre part.

Pour elle, quelques conséquences sont déjà visibles, le départ de l’armée française du Mali et les manifestations anti-françaises un peu partout sont des parfaites illustrations, dit-elle. L’auteur affirme aussi que les populations locales sont frustrées par la présence militaire française et le résultat mitigé dans la lutte contre le terrorisme.  Josiane Djikoloum Darwatoye présente trois (3) pistes de solution.

Tout d’abord, mettre la population au cœur de toute action de partenariat et prendre en compte le besoin de la population et respecter son choix. Ensuite, ouvrir un débat franc avec les universitaires, les chercheurs, les acteurs de la société civile afin de réajuster le partenariat Nord-Sud, rétablir le lien de confiance qui s’est brisé entre la France et les pays de l’Afrique dans le respect et la non-ingérence dans les affaires internes des États.

Le second article intitulé « Action des femmes en matière de prévention de l’Extrémisme violent en quoi est-ce pertinent ? ». Selon l’auteur, la croyance populaire veut que les femmes ne soient que victimes de l’extrémisme violent, pourtant les récentes tendances terroristes dans la région du sahel indiquent que les femmes sont à la fois victimes et auteurs des conflits. Pour Josiane Djikoloum Darwatoye, ces femmes peuvent à l’inverse être des auteurs clés dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent à tous les niveaux. Pour l’auteur, l’élaboration des politiques seules ne peuvent pas changer leurs communautés, mais plutôt la sensibilisation globale au Genre pourra être encore plus bénéfique afin de détecter les changements et les influences néfastes dans la société. Elle invite par cet article, l’opinion publique a porté un regard sérieux sur cette thématique. Si les femmes sont instrumentalisées dans l’extrémisme violent, elles peuvent aussi être vitales dans cette lutte et doivent à cet effet être impliquées.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou 

La série de conférences-débats publiques organisées par le comité technique pour l’organisation du dialogue national inclusif (CODNI), continue. Le thème de ce vendredi est « pardon, réconciliation et dialogue ».  Cette avant-dernière conférence-débat qui a lieu dans l’auditorium de l’office national des médias audiovisuels (ONAMA) a mobilisé plusieurs leaders des associations féminines et de la société civile. Reportage.

Les dialogues nationaux sont des processus politiques nationaux visant à générer les consensus parmi un large éventail d’acteurs nationaux en temps de crises politiques profondes, dans les situations d’après-guerre ou lors des transitions politiques profondes, définissent un auteur. Ces cas de figure sont expérimentés par notre pays. C’est dans ce sens que le CODNI organise depuis le 30 mai dernier une série de conférences-débats publiques pour informer et sensibiliser les citoyens sur les enjeux du dialogue national inclusif (DNI). Ce vendredi, le débat est accès sur le thème « pardon, réconciliation et dialogue ». 5 panélistes ont tour à tour expliqué l’importance d’organiser le dialogue avant d’ouvrir le débat qui a suscité la réaction de certains des jeunes, des responsables politiques, mais aussi des leaders de la société civile et des associations féminines.

Pour Abdéraman Djasnabaille, président du sous-comité thématique cohésion sociale, les facteurs qui divisent les Tchadiens sont multiples. Il énumère le problème de manque de la justice et le problème de la gouvernance. Selon lui, le pays a un déficit de bonne gouvernance. Abdéraman Djasnabaille souligne que les membres du gouvernement ne respectent pas les textes votés à l’hémicycle.

Dans la même logique, la directrice générale de la maison de la femme de N’Djamena Mme Dékoubou Mbaitoloum c’est urgent de trouver les voies et moyens pour une réconciliation. La directrice qui débat sur le thème « les conditions de pardon et de réconciliation » souligne que c’est un thème pertinent et vaste, qu’il faut avoir une expertise avérée. Selon elle, la réconciliation est un cheminement qui passe par la révélation de la vérité. Elle ajoute que pour se réconcilier, il faut se parler vrai et que l’autre reconnaît sa faute. Et c’est à ce niveau qu’il peut y avoir la réconciliation.  Au sujet du pardon, elle a cité quelques versets du coran et de la bible pour démontrer l’importance de la réconciliation et du pardon pour les Tchadiens.

Djimta Martial est revenu sur les différents points de vue de la directrice de la maison de la femme. Il soutient que pour qu’il ait dialogue et réconciliation, il faut tenir compte de la vérité, il faudrait que les langues soient déliées, et que la vérité devrait être dite dans le respect de l’autre.  Le juriste affirme qu’après le pardon, il tenir compte de la justice qui est un élément fondamental. Selon lui, sans la justice il est impossible de se faire la paix. « La réconciliation, c’est l’acte de mettre deux personnes en rapport ou un comportement d’unir deux communautés en état de conflit. Lorsque vous arrivez à les concilier vous être en train de développer le processus de réconciliation », explique-t-il.  Il a pendant longtemps mis l’accent sur la justice transitionnelle. M. Djimta précise que dans un pays qu’on l’accent sur la justice transitionnelle, c’est une nation qui a traversé des périodes difficiles, autoritaires, totalitaires ou la dictature. Dans ce pays, dit-il, le peuple est opprimé et subit un mauvais traitement. Dance ce cas de figure, il propose la justice transitionnelle. Il soutient que le pays sort d’une situation difficile et il est raisonnable de rechercher la démocratie. Le juriste propose aussi que l’on établisse la vérité, offrir une tribune aux victimes en mettant sur pied les tribunaux. Il ajoute qu’après avoir offert une tribune aux victimes, il faut faire apparaître la responsabilité des auteurs de violations. Il suggère aussi que ceux qui ont commis de crimes soient poursuivis et renforcer l’État de droit et promouvoir le débat public.

Jules Doukoundjé

Rien ne va depuis quelques jours entre la direction administrative, la direction des études, la surveillance générale et les enseignants chargés de cours du Collège d’Enseignement général (CEG) N°2 d’Abena. Tout est parti d’un arrêté d’affectation sorti depuis le 22 avril dernier qui mute 4 enseignants de leur poste pour la province de Wadi-Fira et dans la même école. Les enseignants ont prévu organiser un sit-in ce 03 juin pour exiger le départ du directeur administratif, mais la Direction des Ressources humaines a calmé la tension. Reportage

La Direction des Ressources humaines DRH a convoqué ce matin les quatre enseignants mutés pour jouer la médiation suite au conflit qui les oppose avec le directeur administratif de l’établissement scolaire Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio. De l’avis des enseignants, le directeur administratif a adressé une correspondance à la direction des ressources humaines pour affecter quatre des enseignants pour motif de perturbation. Informés, ces derniers boudent l’arrêté et comptent organiser un sit-in afin d’exiger le départ de leur directeur Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio. Rencontrés, la direction des ressources a demandé aux éducateurs de sursoir au sit-in et penser plutôt à l’organisation du Brevet de l’Enseignement Fondamental (BEF) qui est à la porte. La DRH a également reproché aux enseignants de ne pas la saisir au préalable pour résoudre le problème, mais qu’ils ont écouté sur les ondes de la radio qu’un sit-in est prévu. Il ressort de cette médiation que les enseignants mutés ne seront plus au CEG d’Abena, mais seront réaffectés dans un établissement dans la commune du 7e arrondissement pour le compte de l’année 2022-2023. Le directeur administratif  Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio sera lui aussi affecté ailleurs.

Bembatem Victor est l’un des mutés, il fait la genèse du problème. Pour lui, la goutte d’eau qui a débordé le vase est la demande que les enseignants ont émise à propos de la clôture de l’établissement. « Lors d’une réunion avec le directeur, les enseignants lui ont demandé de faire un budget annuel et introduire le chapitre clôture de l’école. Depuis ce jour, le directeur a ciblé ceux qui ont pris la parole pour aborder cet aspect et c’est cela qui est à l’origine de notre affectation sanction », explique-t-il. Il ajoute que le directeur Dabio a tout confisqué et s’est refermé sur lui-même. Il ne collabore pas avec ses collègues et ne rend pas compte de la gestion financière de l’école. Pour les enseignants, le directeur est un ex-combattant qui ne fait pas partie du corps enseignant, mais mange dans la même assiette qu’eux. Au final les éducateurs ont décidés que si jamais les noms des quatre mutés ne figurent pas sur la liste de l’organisation du BEF, ils vont boycotter cet examen. Jusque-là, la liste des élèves devant composer le BEF et les enseignants qui doivent surveiller le déroulement des épreuves ne sont pas encore affichés.

Contacter pour sa version de fait, le directeur administratif  contesté Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio, affirme que c’était une incompréhension entre ses collègues et lui. Et que la hiérarchie a déjà résolu le problème.

Kouladoum Mireille Modestine

La capitale tchadienne N’Djamena est ceinturée à moitié par le fleuve Chari à sa sortie sud. Généralement vers les mois d’août et septembre voire octobre, c’est la période de crue ou montée des eaux. Les lits du fleuve sont occupés dans leur totalité. En période de décrue, les riverains mettent en valeur la berge. Diverses cultures sont entreprises. Mais la culture du manioc semble la plus répandue. Reportage.

Maxime, 16 ans travaille chaque matin et soir sur-le-champ de manioc de sa grande sœur. Ce matin, il chasse les cabris qui viennent souvent manger leurs pépinières. Il est maintenant en vacances et opte porter secours à sa grande sœur.  « Je fais ce travail depuis cinq ans déjà. C’est un job pénible, mais on ne gagne rien sans sacrifice. Je me pointe ici à 5heure du matin. J’introduis la motopompe dans le fleuve pour drainer l’eau au pied des jeunes plants de maniocs. Je m’occupe également du désherbage. Seulement depuis 2 jours, ma motopompe est en panne », se lamente-t-il. Maxime s’inquiète pour ses plants, car, dit-il, s’il n’arrive pas à faire réparer vite sa motopompe, tous ses plants de maniocs vont se sécher. Ce serait une peine perdue à ce stade où tout est encore bon, assure-t-il.

Son voisin s’appelle Michel Weinembé, âgé d’une vingtaine d’années, il travaille pour le compte de M. Ousmane Abakar. Il est père d’une petite famille. « Je fais ce travail pour aider ma maisonnée. Rien n’est facile dans la vie. Ce que ta main sait faire il ne faut pas hésiter. Telle est ma vision de la vie », confie le jeune homme. Le manioc lorsqu’on la cultive, il faut six (6) à sept (7) mois pour récolter les tubercules. Michel relate qu’ils vendent aussi les feuilles fraîches avec les femmes vendeuses de légumes du marché de Dembé. Il soutient que le revenu leur permet de s’alimenter en carburant pour leur motopompe.

Son Chef M. Ousmane Abakar assure que ce n’est pas facile. Selon lui, ils font une culture de contre saison et par irrigation. L’eau, dit-il, est loin des terres fertiles de la berge. « Nous nous servons des motopompes et le carburant nous revient cher. La terre est fertile, il suffit que les plants soient bien irrigués et ça va bien produire. Une chose que nous déplorons ce sont les cabris des gens qui divaguent. Ils nous détruisent beaucoup de choses », signifie-t-il. L’horticulteur se plaint du fait que les propriétaires de ces animaux répondent que c’est un espace de l’État. Les autorités municipales sont aussi muettes lorsqu’ils leur présentent ces cabris, insiste-t-il. « C’est difficile, en plus de cela, les hippopotames constituent aussi pour nous un grand danger. Il n’y a pas un mois, ils ont tué un horticulteur qui gardait ses plants. On s’est plaint, mais comme le gouvernement les protège, on n’y peut rien », exprime Ousmane Abakar. Il martèle que le gouvernement pourrait bien les effrayer avec de bruit de fusils pour les éloigner de leurs champs.

Ce cultivateur âgé d’environ 60 ans estime que ce n’est tout le monde qui travaille au bureau. Il affirme que les gens négligent les pauvres qui se lancent dans le travail de la terre pour assurer leur quotidien. M. Ousmane Abakar ne demande que de matériels de travail à l’État ou à toute bonne volonté. « La berge est vraiment fertile et je crois que si moyens accompagne les efforts, il y aura des résultats surprenants. Il y a de la variété, ce n’est pas seulement du manioc », se résume-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

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