Reportage

Reportage (1382)

Depuis l’application de la nouvelle grille tarifaire d’accès à internet par les deux opérateurs de téléphonie mobile, utiliser en toute tranquillité ses mégabits est un casse-tête. Le réseau est défectueux et les consommateurs râlent peinant à utiliser les forfaits auxquels ils ont souscrit. Ialtchad Presse est allé interroger des consommateurs. Reportage.

Le nouveau tarif d’accès à Internet appliqué depuis le 3 février dernier a réjoui tous les Tchadiens. Mais la qualité du réseau s’est gravement détériorée que les internautes ne peuvent pas profiter de cette réduction. Accéder à une page prend du temps, pourtant les gigas se consument à la vitesse grande V. Les clients des deux grandes compagnies de téléphonie mobile trouvent inadmissible que les prix  des forfaits soient baissés et que la connexion soit mauvaise.

Abakar Oumar Kaï-Kaï est un couturier. Il se connecte très souvent pour télécharger les modèles des habits. Mais depuis la réduction des grilles tarifaires, c’est le problème de réseau qui est le problème. Pour lui, la qualité du réseau chez Airtel pour appel ou connexion est proche de nulle. « Pour accéder à Google ou à ta page Facebook, c’est compliqué parce que la connexion est trop lente. Au cas où je voudrais télécharger un modèle alors c’est la galère. Ça tourne sans arrêt et mes gigas filent », dit-il. À son avis, les consommateurs sont des clients d’Airtel, elle doit les traiter avec respect. Mais elle refuse de nous fournir un service de qualité en couverture réseau, ce n’est pas normal, a-t-il ajouté. Abakar Oumar Kaï-Kaï affirme qu’il compte jeter la puce d’Airtel ou au besoin manifester pour l’amélioration de la qualité du réseau.

De plus, à la perturbation du réseau, s’ajoute un autre problème. L’escroquerie dans la vente des gigas. Aboubakar Souleymane a été victime. « Ce matin j’ai fait la souscription d’un giga à 550 avec Airtel, mais et je n’ai reçu que 500mb. On a beau discuter avec l’agent qui m’a vendu les Gigas, mais comme le problème n’est pas à son niveau, j’ai laissé tomber. Je ne comprends pas pourquoi on applique une nouvelle grille tarifaire, mais en réalité c’est faux. », explique-t-il. Il est convaincu que c’est escroquer les consommateurs.

Le chargé des droits et intérêts économiques des consommateurs de l’Association pour la Défense des droits de Consommateurs (ADC) Yaya Sidjim salue d’abord les efforts des opérateurs qui ont répondu aux attentes des consommateurs avec l’application des nouvelles grilles tarifaire avant de déplorer la qualité du réseau. Il constate lui aussi que la qualité du réseau ne cesse de se dégrader depuis l’application du nouveau tableau tarifaire et beaucoup de consommateurs se plaignent. « Certaines personnes disent qu’ils n’arrivent pas à contacter leur correspondant sur internet ou par appel à cause de la médiocrité du réseau, j’estime que c’est un autre défi à relever par les opérateurs de téléphonie mobile », argumente-t-il. M. Yaya Sidjim rappelle que l’ADC a fait de plaidoyer pour obtenir la réduction du coût de communication. Il poursuit qu’il reste à l’ADC de plaider cette fois-ci pour obtenir l’amélioration de la qualité de service. Selon lui, il ne sert à rien de fournir les MB et ne pas améliorer la qualité du réseau. L’ADC rassure les consommateurs que le plaidoyer va se poursuivre. « Nous n’allons pas tarder à nous rapprocher des opérateurs et même du régulateur pour que dans un très bref délai, des solutions soient trouvées aux préoccupations des uns et des autres ».

Kouladoum Mireille Modestine

Selon une déclaration ce 03 février 2022 à New York, l’Unicef évoque que des millions de filles sont exposées à un risque accru de mutilations génitales féminines. Cause, la persistance de la pandémie de COVID-19.

Selon le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (Unicef), la persistance du covid-19 reste un indicateur de risque accru de mutilations génitales féminines. « Avec la fermeture des écoles, les confinements et la perturbation des services visant à protéger les filles contre cette pratique nocive, deux millions de victimes supplémentaires risquent d’être recensées au cours de la prochaine décennie », soutient l’agence des Nations-Unies.

Nankali Maksud, conseillère principale de l’Unicef chargée de la prévention des pratiques nocives, dit que la lutte mondiale pour mettre fin aux mutilations génitales féminines perd du terrain. Ce recul, dit-elle, a des conséquences dévastatrices pour des millions de filles dans les régions où cette pratique est extrêmement répandue. La conseillère estime que, les filles qui n’ont pas accès aux services vitaux, aux écoles et aux réseaux de la communauté sont les plus exposées. Pour Mme Nankali Maksud, une telle pratique compromet la santé, l’éducation et l’avenir des filles. La chargée de la prévention appelle à un renouvellement d’engagements de tous face à cet important défi. À son avis, l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines doit conduire à une action concertée. Elle propose que cette action soit financée de manière adéquate afin de regagner du terrain et de mettre fin à cette pratique.

La conseillère principale de l’Unicef soutient que les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits des filles. Elle insiste sur le fait qu’elles peuvent provoquer de graves complications de santé, voire des décès. Les filles victimes de cette pratique sont exposées à un risque accru au mariage précoce et au décrochage scolaire.  « Une situation qui menace leur capacité à bâtir un avenir meilleur pour elles-mêmes, mais aussi pour leur famille et leur communauté », dit-elle.  Selon elle, les dernières données disponibles révèlent au moins 200 millions de filles et de femmes actuellement en vie, victimes des mutilations génitales. Il pourrait y avoir deux millions de victimes supplémentaires d’ici à 2030 à cause de la COVID-19, informe la conseillère. Ce qui représenterait une baisse de 33 % des progrès accomplis pour mettre fin à cette pratique nocive, dit Nankali Maksud.

Une tendance alarmante

L’Unicef affirme que près d’une fille ou d’une femme victime de cette pratique sur quatre, soit 52 millions de femmes dans le monde a été mutilés par un professionnel de santé. « Cette proportion est deux fois plus élevée chez les adolescentes, ce qui indique que la pratique fait l’objet d’une médicalisation croissante », explique l’agence de Nations-Unies.

Sur 31 pays disposant de données sur les mutilations génitales féminines, 15 pays sont déjà aux prises avec un conflit et une hausse de la pauvreté et des inégalités, déclare l’Unicef. Ce qui crée une crise à l’intérieur de la crise pour les filles les plus vulnérables et les plus marginalisées du monde. Des progrès peuvent être accomplis, espère l’agence des Nations Unies. « Le risque pour les filles d’aujourd’hui d’être victimes de cette pratique a baissé d’un tiers par rapport à celui que les filles couraient il y a trois décennies. Cependant, nous devons progresser au moins 10 fois plus vite pour réaliser l’objectif mondial visant à éradiquer cette pratique d’ici à 2030 »,affirme l’Unicef. La survenue de crises simultanées, telles que la COVID-19, l’augmentation de la pauvreté, les inégalités et les conflits, expose des millions de filles à un risque accru de mutilation.

Au cours des deux dernières décennies, la proportion de filles et de femmes opposées à cette pratique dans les pays enregistrant une prévalence élevée a doublé.  Il est essentiel de garantir l’accès des filles à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi pour accélérer l’élimination des mutilations génitales féminines et permettre aux filles de contribuer à un développement social et économique équitable.

Moyalbaye Nadjasna

Le collectif des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation en collaboration avec sept autres organisations organise un forum ce 5 février à N’Djamena. C’est la cour de la bourse du travail qui a servi de cadre à ce forum. Plus de 500 participants venus des provinces et ceux de N’Djamena vont réfléchir toute la journée sur la question de l’employabilité au Tchad. Reportage

C’est autour du thème « diplômés tchadiens face aux défis de l’employabilité » que les participants à ce forum vont discuter. Ils vont étudier, débattre, et examiner ensemble tous les maux concernant le problème de l’emploi au Tchad et  proposer les solutions. Aussi, ils produiront un document et formuleront des recommandations au gouvernement et aux partenaires à la fin des travaux.

Dans son mot de bienvenue, le président du comité d’organisation Neuzilka Emmanuel salue la solidarité, la détermination et l’endurance des diplômés sans emploi dans la lutte pour leur insertion socioprofessionnelle. Car selon lui, il est difficile de revendiquer son droit et de cheminer avec des autorités sourdes et aveugles. M. Neuzilka réaffirme leur motivation quant à la tenue de ce forum. « Notre plus grande motivation à organiser ce forum est de prouver au gouvernement qu’il ne suffit pas seulement d’avoir de l’argent et les armes pour se dire capable de gérer le pays, mais plutôt d’avoir une jeunesse pleine de connaissance et capable de la transmettre d’une manière constructive de génération en génération », a-t-il indiqué. Il rappelle au gouvernement que c’est une richesse pour le Tchad d’avoir une main-d’œuvre qualifiée rare recherchée dans les pays des autres.  Malheureusement, poursuit-il, cette main d’œuvre est chiffonnée par les autorités.

Le coordonnateur du collectif des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation Nanga Thierry,  parle lui du degré de la douleur que peuvent ressentir tous les diplômés sans emploi dans leur corps. À son avis, l’un des facteurs les plus importants dans le développement d’un pays à l’heure de la mondialisation est le capital humain. Mais les autorités tchadiennes ne tiennent pas compte de ressources humaines formées. « Au Tchad, malgré la diversité des ressources naturelles disponibles, le problème de l’emploi se pose avec acuité. Tous ces problèmes s’expliquent par la mauvaise politique et de gouvernance de nos dirigeants qui se sont succédés depuis l’accession du Tchad à l’indépendance sans oublier la politique du colonialisme et néocolonialisme », a-t-il précisé. Il déplore également le fait que les enseignants formés chôment, mais cela n’empêche pas le gouvernement de former encore. Nanga Thierry explique cette manière de faire du gouvernement dans le seul but de bénéficier du financement des bailleurs de fonds. Il n’a pas perdu de vue l’épineux problème des maîtres communautaires. Pour lui, ces maîtres communautaires ont un niveau douteux, mais le gouvernement les priorise au détriment des instituteurs formés dans les Ecoles Normales d’Instituteurs Bacheliers ENIB. Il invite enfin  ses camarades au bon sens dans le respect, la convivialité et la maturité pour la réussite de cette assise.

Kouladoum Mireille Modestine

La société tchadienne des Eaux (STE) a fait l’extension du système d’adduction d’eau potable à Guinebor 2. Cette extension va permettre aux habitants de ce quartier situé dans le 1er arrondissement de la commune de N’Djamena d’avoir de l’eau potable. Ces travaux sont accueillis avec beaucoup d’espoir par ceux-ci. Reportage.

Depuis plus de 10 ans que les habitants du quartier Guinebor 2 peinent à avoir de l’eau potable pour leur consommation. Certains qui ont de moyens, se font forer les puits à pompe, d’autres, dépendent de la générosité des voisins bienveillants. Mais en ce début d’année 2022, la société tchadienne des eaux (STE) a décidé de faire des travaux d’extension du système d’adduction en eau potable. Et cela vise à améliorer les conditions de vie des habitants grâce à un meilleur accès à l’eau potable dans les zones urbaines et périurbaines de la capitale tchadienne.

Pour la directrice générale de la STE, Mme Koubra Mahamat Itno, l’amélioration des conditions de vie des populations demeure une priorité pour les autorités. Au cours d’une cérémonie de l’extension du réseau d’adduction, elle a annoncé plusieurs projets, entre autres : l’amélioration de l’accès à l’eau potable, le renforcement des services de santé, à l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Selon elle, ces projets pourront au Tchad d’accélérer sa marche vers les objectifs de développement durable.

De l’avis du délégué du quartier Guinebor 2, Adam Ousmane, les habitants de Guinebor 2 sont soulagés et accueillent avec beaucoup d’espoir l’extension du réseau en eau potable dans leur quartier. Selon lui, depuis des années, les femmes et les jeunes font longs déplacements pour aller chercher de l’eau potable pour la consommation et les ménages. « Pour être sincère, c’est depuis longtemps que nous attendons que les autorités viennent faire ces travaux d’adduction. C’est désormais fait, nous sommes très heureux », a exprimé avec satisfaction le délégué de Guinebor 2. Selon lui, grâce à cette extension, les populations de son quartier auront de l’eau potable et se porteront beaucoup mieux, surtout sur le plan sanitaire. Adam Ousmane a aussi rappelé le calvaire qu’ont connu des habitants de Guinebor 2, par rapport au manque de fontaine d’eau. Le représentant du quartier a exprimé, au nom de tous les habitants de sa circonscription leur soulagement pour ce joyau qui tombe à point nommé. Le délégué a indiqué que la STE leur a promis un prix raisonnable pour permettre à tous les ménages d’avoir accès à l’eau potable. Il estime que la balle est maintenant dans le camp des habitants qui souhaitent avoir de l’eau de la STE d’exprimer le besoin en formulant une demande adressée à la société. Pour lui, c’est une question de temps, car ce moment est attendu pendant des années et les habitants ne tarderont à faire des démarches dans les jours à venir.

Il y’a de cela un an et demi que le gouvernement tchadien et ses partenaires avaient signé deux conventions de financement d’un projet de réhabilitation et d’extension du système d’adduction d’eau potable dans la ville de N’Djamena.

Jules Doukoundjé 

L’activiste Ahmat Larry défi le Maire Ali Haroun pendant que les membres du Collectif des Associations et Mouvement des Jeunes du Tchad CAMOJET lui ont rendu visite ce 04 février à la maison d’arrêt de Kléssoum. C’était, disent-ils, pour lui apporter soutien et encouragement. Larry est détenu pour une affaire de diffamation qui l’oppose au maire de la ville de N’Djamena Ali Haroun. Reportage.

Après avoir passé 48h à la maison d’arrêt de Kléssoum, les camarades de lutte d’Ahmat Haroun Larry lui ont rendu visite ce 04 février. Ils sont plus d’une vingtaine de membres avec dans leurs mains des palettes d’eau, du jus et de la nourriture. Objectif: relever le moral de leur camarade incarcéré à la maison d’arrêt depuis le 2 février. Aussi, ils viennent faire comprendre à M. Larry qu’il est injustement incarcéré selon leur propre terme. Et qu’il a tout le soutien des leaders de la société civile. Les compagnons du détenu ont eu à échanger avec lui des paroles d’encouragement et de réconfort.

Selon nos sources, M. Larry a refusé de céder lorsque des proches du Maire Ali Haroun lui ont proposé de faire des excuses publiques en contrepartie du retrait de la plainte. D’autres sources affirment à la rédaction que dans cette affaire Larry se cache une lutte à finir entre le Maire et ses opposants. Je ne céderai pas a-t-il dit à ses amis de la CAMOJET.

Le chargé de communication du CAMOJET Hassane Issa Abba, affirme que leur camarade a le moral haut et la lutte pour sa libération vient de commencer. Toutefois, Il dénonce les vices de procédures dans cette affaire qui l’oppose au Maire de la ville de N’Djamena, M. Ali Haroun. « En matière de procédures judiciaires, il y a des normes à respecter, mais dans cette affaire, les procédures pour son arrestation et son incarcération n’ont pas été respectées. Le directeur de la police judiciaire a appelé Larry au téléphone. Il s’est présenté, il a été mis en détention préventive. Ce n’est pas normal » a indiqué le chargé de communication du CAMOJET. Selon lui, la plainte du Maire n’a jamais été vue et signifiée. Et directement un procès-verbal a été dressé et l’accusé est déféré à la maison d’arrêt.

M. Hassane Issa Abba apporte des éclaircissements sur la vidéo de M. Larry. Pour la CAMOJET, leur camarade a dénoncé le déguerpissement ségrégationniste des occupants des espaces publics. « M. Larry a déploré le fait qu’il existe deux poids, deux mesures dans le déguerpissement. Il a aussi dénoncé la mauvaise gestion de la mairie de N’Djamena dans ses vidéos. Et le maire a fait de cela son problème personnel », a-t-il précisé. Il ajoute que Larry est un militant de la société civile qui contribue d’une manière ou d’une autre à la vie publique par rapport à la gestion de l’argent public. Il poursuit que les gens comme Larry sont facilement incarcérés pour des motifs fallacieux. Le chargé de communication appelle les autorités à s’impliquer dans cette affaire pour faire triompher le droit.

Pour rappel, il est reproché à M. Ahmat Haroun Larry d’avoir diffamé le maire de la ville de N’Djamena Ali Haroun à travers les vidéos qu’il poste sur sa page Facebook. Il comparaîtra devant les juges le 17 février prochain.

Kouladoum Mireille Modestine

Le président du parti « Les transformateurs » Dr Succès Masra dénonce ce vendredi le refus des autorités de la transition d’autoriser la tenue d’une formation des jeunes en leadership et entrepreneuriat dans un hôtel de la place. Il estime que ce refus est contraire à la politique de l’État en matière de création d’emploi pour les jeunes. Reportage.

Plus de 800 jeunes venant de toutes les provinces du pays devraient pendant 2 jours suivre une formation en entrepreneuriat et en leadership sous le thème « entreprendre2022 ». Prévue du 4 au 5 février dans un hôtel de la capitale, les autorités ont refusé la tenue de cette formation pour l’autocréation d’emploi pour les jeunes. L’opposant Dr Succès Masra, président du Parti « Les transformateurs », l’un des formateurs de cette 4e édition de ce rendez-vous du donner et de recevoir des jeunes en quête d’expérience en matière de l’entrepreneuriat exprime son incompréhension par rapport à ce refus. « J’ai été invité en tant que cadre de ce pays qui a un minimum d’expérience internationale pour venir former mes jeunes frères et sœurs qui viennent de partout », explique Dr Succès Masra à la presse. Selon lui, il y a des jeunes tchadiens, brillants qui ont organisé cet évènement et aimeraient faire partir des formateurs pour donner leur modeste contribution. Le jeune politicien révèle que 800 jeunes doivent être formés sur les méthodes de création de richesses pour promouvoir le « made in Tchad » et faire consommer le « made in Tchad ».  Dr Succès Masra précise aussi que ce serait l’occasion d’expliquer aux jeunes tchadiens qui ont soif d’apprendre à se prendre en charge de bénéficier des techniques et des expériences des aînés. « Nous sommes dans un pays où on ne veut pas que la jeunesse se prenne en charge. Une jeunesse qui a transformé sa vie, qui a fait de sa vie une entreprise, qui est capable de s’occuper d’elle-même, n’est pas une jeunesse qu’on peut acheter sa conscience », estime-t-il.

Au sujet de la bavure des forces de l’ordre sur les habitants d’Abéché, l’opposant exprime sa tristesse et condamne ces brutalités inouïes qui ont causé des morts.  Succès Masra rappelle autorités de la transition que la seule raison pour laquelle les Tchadiens ont accepté qu’elles soient là, parce qu’ils ont promis d’assurer la sécurité. Il ajoute que sur la question de la sécurité, ils sont en train d’échouer et leur demande de se ressaisir.

Le jeune opposant a aussi expliqué les raisons de sa tournée en Europe. Il affirme que cette tournée a pour but d’expliquer aux diplomates, aux militaires et aux économistes européens, le souhait des Tchadiens de choisir leurs dirigeants de manière démocratique. Selon lui, le Tchad n’est pas un pays isolé et n’a pas l’intention de s’isoler, mais a besoin d’avancer avec l’ensemble de ses partenaires.

Jules Doukoundjé

Depuis hier jusqu’aujourd’hui 4 février 2022, les élèves du lycée de Gassi dans le 7e arrondissement de la capitale tchadienne N’Djamena boudent le remplacement d’un enseignant vacataire par un titulaire décidé par l’Administration. Le débordement de cette manifestation a conduit la police à faire l’usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Il y a eu quelques blessés et des arrestations affirme un de censeur rencontré dans l’établissement. Reportage.

Vendredi 4, 11h. Un silence de cimetière plane le lycée de Gassi. Un vieux gardien vient à notre rencontre. Nous déclinons nos identités : journalistes. Il nous accueille et nous montre les bâtiments de l’administration. Il nous dit que le proviseur est absent. Au coup d’œil, toutes les portes de salles de classe sont fermées. Nous sommes chanceux, Luwheta Moïse, censeur chargé de la classe de 2d littéraire est là. Il nous rapporte les faits.

Selon lui, un enseignant vacataire a été recruté pour donner des cours aux classes de 1re S et 2d L2. Il avait remplacé une collègue titulaire absente pour maladie, précise-t-il. Sur instructions de médecin dit-il, elle a bénéficié de deux mois de repos. En attendant, le proviseur a décidé de faire appel à ce vacataire, explique le censeur. Un arrêté d’affectation a été signé récemment. « Deux chargés de cours de Français et un chargé de cours de philosophie ont été mis à la disposition de l’administration. « Naturellement, l’administration a décidé de retirer l’emploi du temps du vacataire et le confier au titulaire. Les élèves se sont opposés et ont dit qu’ils ne veulent plus d’un autre professeur », dit M. Luwheta Moïse.

Selon le censeur, les élèves disent s’être habitués au vacataire et qu’il est hors de question de le remplacer. Le nouveau venu devrait avoir cours hier, mais les élèves refusaient, soutient l’administrateur. Sur des bouts des papiers, les élèves ont écrit le nom de l’enseignant vacataire et criaient « Éric, Éric! » « On a essayé de les calmer et de leur demander de regagner leurs salles en vain », souligne M. Luwheta. À son avis, les élèves semblent se préparer d’avance à cet évènement. « Alors qu’on se démêlait pour mettre certains en salle, d’autres nous jetaient des pierres. Quelques minutes après, ils se sont retrouvés sur la route entrain de troubler l’ordre public. La CSP 16 juste à côté les a aperçus et elle a appelé le proviseur avant de venir les disperser à coup de gaz lacrymogène », dit le censeur. Hier matin rappelle le censeur, un élève a eu une fracture au bras et dans l’après-midi, un autre s’est fracturé la jambe. Il rajoute qu’un élève était blessé, il a été conduit à l’hôpital par ses parents. « Une vingtaine d’élèves sont arrêtés et gardés au CSP16. Ce matin, nous sommes allés les voir. Nous allons vérifier d’ici là leurs identités pour nous rassurer s’ils sont réellement nos élèves avant que le proviseur n’intervienne », assure le censeur de la 2de.

M. Luwheta signale l’absence du proviseur du lycée littéraire qui se serait rendue à la délégation ce matin. Seulement, déclare le censeur, leur souci est de libérer ces élèves à temps pour ne pas susciter d’autres problèmes. Il insiste et précise que le proviseur n’a pas frappé les élèves. « C’est un chef d’établissement, c’était juste une intimidation pour les faire regagner leurs salles de classe. Naturellement il est dans son rôle », conclut le censeur.

Moyalbaye Nadjasna

Au Tchad, les chefferies traditionnelles s’organisent autour de la figure emblématique du chef, désigné selon les régions. Dans le Nord, totalement musulman, le monarque porte parfois le titre de sultan et dans le sud, animiste et chrétien, c’est l’appellation Mbang ou Gong. Mais ces dernières années, la question des chefferies traditionnelles peinent est sources de tensions. A la vieille du dialogue national inclusif (DNI) Ialtchad Presse lance les débats à travers deux personnalités publiques. L’enseignant-chercheur Dr Sitack Yombatina et sa Majesté Tamitah Djidingar chef de canton Donomanga, dans la province de la Tandjilé et président de l’association des autorités coutumières et traditionnelles du Tchad (ACTT). Reportage.

Les chefs traditionnels sont des auxiliaires de l’administration. Ils sont placés sous la tutelle du ministère de l’Administration du territoire. Représentants légaux de l’État, ils sont chargés de certaines tâches telles que la collecte des impôts. Mais ces dernières années les chefs traditionnels tels que le sultan et le chef de canton rencontrent d’énormes difficultés dans l’exercice de leur fonction. Mal compris, les chefs traditionnels sont parfois bafoués et contestés par leurs sujets, rejetant leur autorité.

Pour l’enseignant chercheur, Dr Sitack Yombatina Béni qui fait l’historique de la chefferie traditionnelle, explique que le canton est une subdivision administrative d’un pays. Pour ce qui concerne le sultanat, il précise que le sultanat a une connotation religieuse musulmane surtout et est légèrement au-dessus du canton. Pour le juriste, le canton est un découpage territorial qui comprend plusieurs communes qui sont réglementées par des textes. Selon lui, le sultanat est un regroupement de plusieurs cantons, une coche au-dessus du canton. 

Au sujet du rôle du chef de canton et du sultan, M. Sitack affirme que les deux jouent pratiquement les mêmes fonctions, mais le sultan est une appellation musulmane. Il est considéré comme le commandeur de la religion, donc en même temps un guide spirituel. Alors que le chef de canton peut être un animiste. Toujours selon M. Sitack, le point commun entre les deux est le pouvoir héréditaire chez le sultan comme chez le chef de canton. Le chercheur souligne aussi que le sultanat existe depuis le 14e siècle. C’est un pouvoir qui se transmet du père en fils comme le chef de canton. M. Sitack Yombatina Béni précise que c’est à partir de la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1993 que le débat sur la chefferie traditionnelle s’est posé et jusque-là, aucune solution n’a vu le jour. A son avis la chefferie traditionnelle pose problème dans un pays qui se veut démocratique. Pour lui, la chefferie traditionnelle n’obéit à aucune règle démocratique. Il estime que le mode de désignation est contraire aux règles démocratiques. Et propose qu’on annule la chefferie traditionnelle au Tchad, comme dans certains pays africains. Dr Sitack voudrait qu’on inscrive le problème de chefferie traditionnelle au débat lors du dialogue national inclusif prochain.

Pour le chef de canton de Donomanga, province de la Tandjilé et président de l’association des autorités coutumières et traditionnelles du Tchad (ACTT) Sa Majesté Tamitah Djidingar, on ne peut pas supprimer la chefferie traditionnelle. Ce influent chef de canton affirme qu’il est impensable de parler de la suppression de l’autorité traditionnelle. Il estime que supprimer la chefferie traditionnelle, c’est oser supprimer nos us et coutumes, car la chefferie traditionnelle est l’identité d’un peuple. Sa Majesté souligne que depuis la nuit des temps, les chefs traditionnels ont joué et continuent de jouer un rôle majeur à chaque étape décisive de l’évolution politique du Tchad. « Tantôt adulés, tantôt honnis suivant les périodes et les régimes, les chefs traditionnels sont incontestablement les piliers de l’administration du territoire parce qu’ils connaissent mieux que quiconque les populations dans leur vie profonde », dit le président. Tamitah Djidingar. Il soutient qu’aucun des régimes qui se sont succédé de 1960 à 1990 n’a pris à bras le corps le problème de la chefferie traditionnelle au pays.  Mais poursuit-il, c’est avec l’avènement de la démocratie en 1990 que les chefs traditionnels naguère confinés au rang de simples auxiliaires chargés d’aider l’administration publique sont projetés à l’avant-scène de la vie publique.

Jules Doukoundjé

Le savonnier ou l’arbre à savon produit des fruits délicieux. Les fruits de cet arbre sont appelés savonnes. Ils sont appréciés diversement par les consommateurs tchadiens. C’est la saison, il est vendu un peu partout en ville. Les nutritionnistes estiment que même si les avantages de la consommation du savonne est démontré les risques n’en manquent pas. Reportage.

Il s’appelle Mahamat Salib. Il a 25 ans. Il est vendeur détaillant de savonnes. Très tôt le matin, il remplit sa brouette des fruits du savonnier (ou l’arbre à savon). Il parcourt de grandes distances chaque jour pour écouler ses produits. « J’achète le sac de savonnes à 7500 F CFA. Je vends le Koro entre 500f et 300f selon les périodes », dit-il. Selon le jeune marchand, les savonnes viennent de Gelendeng, Linia, du sud-est de la capitale, N’Djamena. En plus d’être vendeur de savonne, le jeune vendeur est un connaisseur de l’arbre à savon. « Vous savez, le savonne a plusieurs vertus. Ceux qui en consomment connaissent le secret. Ce fruit peut soigner le mal de ventre, le rhumatisme, la fièvre jaune », dit-il. Mahamat Salib, affirme aussi que du grain du savonne on peut extraire de l’huile ou le manger comme du pistache.

À peine la conversation achevée, un conducteur de mototaxi l’appelle, « taal, ni doraa hidjilidje » en arabe local. Ce qui signifie, « vient, j’ai besoin du savonne ».  « Je ne peux m’en passer des fruits du savonnier. C’est mon bonbon depuis mon jeune âge. Lorsque je vais au village voir mes grands-parents, nous partons en brousse cueillir les savonnes », soutient Mahamat Idriss. Selon lui, il souffre d’hémorroïde et lorsqu’il ressent les symptômes, il consomme le savonne et ça le soulage. Un autre conducteur de mototaxi  témoigne, « quand j’en consomme, je passe toute la journée aux toilettes. Même l’odeur me fait vomir. Ce n’est pas du tout de mon goût. Pourtant cela ne fait rien à mes amis qui en consomment », dit-il.

M. Olbom Jean, doctorant en Nutrition, alimentation et Sciences des Aliments à l’Université Abdou Moumouni de Niamey affirme que les fruits du savonnier à des avantages, mais aussi des risques. Selon lui, ce fruit de son nom scientifique, Balanites aegyptiaca, appartient à la famille de Zygophyllacée. C’est une plante, dit-il, appréciée dans plusieurs régions d’Afrique (Tchad, Sénégal, Niger, Mali). « Les feuilles, et fruits entrent dans l’alimentation de certaines communautés. Les autres parties comme les écorces, racines, tiges, noies, fruits et voire les feuilles entrent dans la médecine traditionnelle à cause de ses vertus thérapeutes », dit le nutritionniste. Il soutient que lorsqu’on consomme le fruit du Balanites aegyptiaca (savonnier), on obtient une graine oléagineuse. « Cette graine est très riche en huile exploitée pour plusieurs intérêts (médicinale et cosmétique) semblable à l’huile d’arachide», dit M. Olbom Jean. Le diététicien précise que le fruit du savonnier contient le sucre complexe, de l’acide linoléique, acide oléique, a plusieurs vitamines, des propriétés antivirales et microbiennes de qualité. Ces vertus souligne-t-il, lui procurent le pouvoir anti-inflammatoire, effet asphyxiant, effet émétique, diurétique, antirhumatismal et fébrifuge. En plus des valeurs soulignées ci-haut, M. Olbom soutient que le savonnier a un pouvoir dégraisseur, très important pour les personnes obèses. Il peut contribuer à l’amélioration de la santé en cas d’hypertension artérielle, de dyslipidémie, assure le nutritionniste.

Les risques sont évidents

Le doctorant en Nutrition explique aussi le côté sombre du savonnier.. « Les fruits sont généralement ramassés par terre, là où les animaux urinent, défèquent et marchent. Le risque d’infection à la fièvre typhoïde, à la diarrhée, à la dysenterie causée par les microbes (Salmonella, …) », soutient M. Olbom.

Le fruit contient selon lui, des saponines triterpenines et diosgenines. Ces composés sont dangereux pour la santé. À une certaine dose, le savonne peut causer des flatulences, des troubles digestifs voire une intoxication alimentaire en cas de forte ingestion.

Moyalbaye Nadjasna

La réduction à 30% du tarif de connexion à internet annoncé par les autorités de transition et les opérateurs de téléphonie mobile est devenue réalité ce 03 février. Airtel a baissé ses tarifs de connexion Internet. Moov Africa ex-Tigo ne l’a pas encore fait, mais promet de le faire incessamment. De nouveaux tarifs de connexion sont proposés aux clients Airtel. Interrogés, quelques utilisateurs du réseau donnent leurs avis. Reportage

« Réduire pour ne pas réduire », c’est la phrase qui est sur toutes les lèvres des internautes tchadiens depuis la publication du nouveau tarif. Airtel a tenu à sa promesse en réduisant les tarifs de connexion Internet. Désormais, la compagnie Airtel propose à ses abonnés les tarifs suivant : 250FCFA = 100 MB valable 1 jour. 350 FCFA= 300 MB valable 1 jour. 55OFCFA= 1GB valable 1 jour. 1000FCFA= 2 GB valable 2 jours. 2500FCFA = 4GB valable 7 jour.

Moov Africa ex-Tigo propose elle pour 250 FCFA=100 MB pour 1 jour. 350 FCFA= 300 MB valable 1 jour. 550= 1 GB valable 24h. Pour les tarifs mensuels les abonnés auront l’embarras du choix. Les offres vont de 1GB à 3000 FCFA pour 1 mis à 10 GB pour 7000 FCFA en terminant avec 75GB 1 mois pour 31 500 F CFA. Les prix de la tranche de 7 jours vont de 1 GB à 1 250 FCFA à 8 GB à 3 500 FCFA.

Mais pour les consommateurs, la réduction n’est pas forte. Pour Mahamat Nour, le nouveau tarif ne convient pas aux consommateurs, ils veulent plus. « Nous voulons que le tarif de connexion soit encore réduit, les appels et messages aussi. Airtel nous demande de détrousser 2500 pour avoir 4G pour 7 jours. Pendant que chez notre voisin le Cameroun, avec 500f, tu as la connexion tout le mois. C’est encore cher à mon avis », a-t-il indiqué. Monsieur Mahamat Nour estime que la réduction n’est pas à la hauteur des attentes des internautes. Elle est également lente. Si on n’améliore pas la qualité du réseau, poursuit-il, la réduction du tarif de connexion n’a pas lieu d’être. Il estime que le nouveau tarif est discriminatoire. « Airtel a fait de telle sorte que quand tu as Airtel money d’abord que cette réduction t’avantage. Nous ne sommes pas obligés de faire Airtel money puisque dans les boutiques à proximité de nos maisons, on ne peut pas en trouver », argumente-t-il.

Un autre consommateur Alhadj Abbas Abakar dit que les utilisateurs veulent une vraie réduction. Et non une baisse de façade. Il propose un forfait illimité qui, selon lui, est bénéfique pour tous. « Nous voulons acheter illimité à 2000f valable pour un mois. Sinon leur forfait de 4G à 2500 valable 7 jours c’est de la vraie arnaque. Quand on prend le tarif de connexion au Tchad par rapport à d’autres pays il n’y a même pas comparaison. Alors si on décide d’améliorer, qu’on le fasse bien », a-t-il affirmé. A son avis, non seulement la réduction n’est pas avantageuse, mais le réseau est défaillant. Pour accéder à une page, cela prend trop du temps, pourtant les consommateurs le veulent en un clic, a-t-il ajouté.

Kouladoum Mireille Modestine

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