Reportage

Reportage (1382)

Ce lundi 24 avril 2023, le secrétaire permanent de la Commission Nationale d'Accueil de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriés (CNARR) Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour a fait une déclaration dans son bureau au siège du CNARR situé au quartier Sanbangali dans la commune de 3e arrondissement de la ville de N'Djamena. Une déclaration axée sur la prise en charge des personnes réfugiés du Soudan vers le Tchad par la CNARR et ses partenaires. Reportage

Le conflit qui se passe actuellement au soudan voisin inquiète la Commission Nationale d'Accueil de Réinsertion des Réfugiés (CNARR). Les affrontements ont entrainé un déplacement massif des réfugiés soudanais vers le Tchad. C'est dans ce contexte que le secrétaire permanent Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour a lancé l’alerte lors d’une communication à l’adresse de l'opinion nationale et international. Pour le SP de la CNARR, la situation qui prévaut actuellement au Soudan reste délicate. Elle a entrainé un nombre important de personnes fuyant les atrocités généralisées sur le territoire soudanais pour demander asile en République du Tchad.

C’est près de 20 000 personnes qui sont accueillies à présent à l'Est du Tchad dans les deux provinces notamment la province du Ouaddaï et celle de Sila, a précisé le SP de la CNARR. Il poursuit, l'équipe de la CNARR conjointement avec celle du Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR) et les autres partenaires humanitaires notamment le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), l'UNICEF sont à pieds d'œuvre à la frontière Est du Tchad pour le monitoring et la planification des actions à mener, a déclaré le secrétaire particulier Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour.

Selon le SP de la CNARR, le Tchad bien que sa frontière avec le Soudan a été fermée ces derniers temps, des couloirs humanitaires restent ouverts comme l'a souligné le Président de Transition Mahamat Idriss Déby Itno qui a lancé un appel à la population de l'Est et aux humanitaires, afin d'accueillir les personnes fuyant les atrocités au Soudan.

Le Secrétaire Permanent Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour signale que, « le Tchad fait face à la problématique des réfugiés soudanais depuis 20 années déjà, mais fidèle à ses engagements internationaux, il continuera à accueillir toute personne qui demande asile sur son territoire ».

La Commission Nationale d'Accueil de Réinsertion des Réfugiés lance un appel à tous les partenaires et donateurs, de soutenir davantage le Tchad pour faire face à cette nouvelle crise humanitaire, a-t-il conclu.

Noël Adoum

L'augmentation du prix de gazole aux pompes le 17 avril dernier a eu des conséquences sur les bus de transport interurbain en commun dans la ville de N'Djamena qui ont déclenché la hausse de prix de transport à 50F sur chaque trajet à cause de la rareté de gazoile. La rédaction a fait réagir les chauffeurs de bus et les usagers. Reportage.

Depuis hier matin en pleine fête de l'Eïd Al Fitr, l'on constate le grogne de la population sur l'augmentation du prix de 50F sur plusieurs axes notamment l'axe Dembé-marché à Mil, l'axe Dembé-Ront point Hamama, le prix passe de 100F à 150F sans discussion.

Adam Nassour Adam chauffeur de muni-bus depuis 18 ans déclare que certains stations vendent 1 litre de gazole à 750 FCFA au lieu de 700F. M. Adam relève qu'il n'a pas travaillé pendant 4 jours à défaut du gazole, il affirme, «ma voiture est à sec, je ne peux pas la déplacer pour aller chercher le gazole, car les pompistes des stations refusent de servir du gazole dans des bidons». Il ajoute, «je suis père de 4 enfants et c'est grâce à ce métier j'essaie de joindre les deux bouts pour prendre soin de ma famille». Selon lui, la cherté de gazole à un impact sur les clients, car c'est difficile de trouver dans des stations-service, car ces dernières vendent à d'autres personnes dans des futs, et ces personnes augmentent le prix en liquidant à 1000 FCFA pour 1 litre. C'est la raison pour laquelle ils ont augmenté le prix du bus sur l'axe Marché à mil- Farcha Djougoulié à 350 FCFA, pourtant avant c'était à 250 FCFA. Il appelle le gouvernement à penser à eux, car le pétrole appartient au Tchad et le peuple en tant que consommateur à le plein droit de revendiquer la baisse de prix qui pèse sur lui, a-t-il martelé.

Abdelaziz Ramadan chauffeur sur l'axe Dembé-Habena-Hamama depuis 2010, relève qu' un litre de gazole coûte 700 FCFA à la station et 1000 FCFA chez les marchands ambulants, il affirme que c'est difficile de trouver du gazoil car parfois il faut faire la queue avant d'être servi, «on me sert seulement 10 litres alors que j'en ai besoin plus, defois le gazole finit en cours», a-t-il dit. Il poursuit, la somme pour ramener les gens est à 150 FCFA pour 3 personnes par siège et maintenant ils ont augmenté le nombre de personnes 4 par siège. Il ajoute que s'ils prennent trois personnes, le prix sera à 200F/personne. Il interpelle le gouvernement de transition à baisser le prix du gazole.

Tahir Wouloumi, client trouve que c'est inadmissible que les propriétaires de muni bus augmente le prix de transport, le carburant est disponible partout, a-t-il affirmé. Selon lui, les tchadiens aiment faire autrement, attroupement sur une seule station pompe, faisant croire l'accès au carburant est difficile, alors que les services en charge de cammande et de distribution de carburant travaillent nuit et jour pour qu'il n'y ait pas ce genre de comportement, a-t-il dit.

Il interpelle le service de la sécurité à prendre sa responsabilité pour barricader ce comportement mercantile des détenteurs de muni bus, car il n'y a aucune raison d'imposer un autre prix sur les usagers, a-t-il conclu.

Rappelons que les usagers n'ont guère le choix et sont contraints de s'adapter à cette nouvelle tarification imposée par les chauffeurs.

Noël Adoum

A l'instar des autres pays du monde, le Tchad a célébré hier 21 avril la fête du ramadan appelé aussi «l'Eid-el-fitr» en arabe. 24h après le spectre de la fête de la fin de ramadan est encore visible à N’Djamena, capitale du Tchad. Cet après-midi, 22 avril 2023, un tour de la ville a permis à l’équipe d’Ialtchad de faire le constat. Reportage.

Au lendemain de la fête l'ambiance est toujours festive. la fête continue. Les boutiques en face des artères de la ville, de l'avenue Tombalbaye en passant par Général Maldoum, Tcheré jusqu'à l'avenue Charles de Gaulle sont quasiment fermées. Le constat est pareil dans les marchés. Du marché de Diguel en passant par Dembé, marché à mil et le grand marché, ils sont déserts. Pas assez d'engouement. On ne peut apercevoir que des enfants vêtus en neuf, rares sont accompagnés de leur famille pour des visites familiales.

Au parc d'attractions situé à Mardjandafak sur la place de la nation, l'engouement est de taille. Une partie du terrain de foot située à proximité de la place est occupée par des apprentis de moto et voiture. Le symbole de l'esclave déchaîné est grimpé par des enfants curieux, d'autres pour prendre des photos de souvenirs. L'ambiance est euphorique au parc d'attractions. Les enfants jouent sur la glissade malgré la température élevée. C'est aussi l'occasion pour certains vendeurs. Ils se sont installés sur le coin pour vendre des bonbons, de l'eau fraîche, de sucrerie et aussi des jeux d'enfants. C'est le cas d’Achat Moussa. Elle vend de l'eau glacée, du jus d'oseille et de la mangue. Elle relève que ce deuxième jour de fête est une aubaine à saisir. « C’est le seul moment qu'on peut bien et mieux vendre. Il fait chaud, les enfants ont besoin de l'eau ou du jus d'oseille pour se rafraîchir ou de la mangue pour manger. Alors, nous tirons bénéfices », a-t-elle confié. Adam Hamid Moussa dit Hemeti, une dizaine révolue, vendeur de bonbons et de cigarette indique aussi que ce jour, communément appelé « deuxième Eid » est un véritable jour où il liquide plus de leur produit. « Il y a plus de vente de bonbons et la cigarette est encore plus », dit-il. Demandé sur la nuisance et la dangerosité de la cigarette, il affirme, «je n'ai pas le choix. Ça me permet de survivre et d’aider ma famille », dit-il. Au sujet de ses clients, Hemeti a souligné qu'il y a même des mineurs, « même ceux qui ont 12 ans achètent la cigarette pour fumer ici à la place de la nation au vu et au su de tout le monde, sans s’inquiéter », a-t-il déclaré. Si la fête semble tirer profit et du sourire à certains, d'autres affichent plutôt un visage un crypté. C'est le cas de Mahdi Harir. « Si pour certains cette fête fut belle et joyeuse pour moi, je dirai non », dit-il. Il ajoute, « je suis militaire en faction depuis hier. Je n'ai rien profité. A l'heure où je te parle, je ne suis pas allé à la maison. », a-t-il relevé, les yeux pleins de sommeil.

Signalons que l'Eid-el-fitr marque la fin de 29 ou 30 jours de carême sec musulman. Selon la tradition musulmane, elle est fêtée jusqu'à trois jours. Contrairement à la tradition musulmane, le Tchad, État laïque accorde une journée à cette fête.

Abderamane Moussa Amadaye

Les personnels de la Coordination générale du Passage de l'Audiovisuel Analogique au Numérique ( CGPAAN ) ont protesté ce matin 19 avril  devant l'ancien bâtiment du ministère de la Communication au quartier Béguinage dans le 1er arrondissement de la commune de N’Djamena. Ils ont proclamé une grève sèche et illimitée jusqu'à la satisfaction totale de leur droit. Reportage.

Ils étaient nombreux à se ressembler ce matin devant l'ancien siège du ministère de la Communication qui abrite désormais leur institution. Ils ont exprimé leur ras-le-bol sur des  papiers imprimés et scotchés sur la porte d'entrée où on peut lire, «Foyer, loyer», ou encore, «les personnels CGPAAN accusent 16 mois d'arriérés de salaire», etc.

Pour Kadebe Christophe, délégué du personnel de la CGPAAN, ils réclament le paiement intégral de leurs 16 mois d'arriérés de salaire, dit-il.  « C'est inadmissible que nous puissions travailler sans être payés. Joindre ne serait-ce qu'un mois avec le salaire, il faudrait faire des gymnastiques. Nous sommes déjà au 16e mois », a-t-il déploré. Il assure que plusieurs démarches ont été faites depuis lors, mais rien n'est fait. « Nous avons adressé plusieurs correspondances au ministre de tutelle. Au Premier ministre de Transition. À travers son conseiller à la communication, nous n’avons reçu aucune réaction positive », a-t-il expliqué. Il ajoute,  « cela nous a fait surseoir à la première grève tenue le 20 mars dernier. Aux derniers moments, il reste injoignable. Avoir accès à la primature, c'est pénible. Hormis cela, nous avons adressé beaucoup de correspondances au ministre des Finances et à l'inspecteur général des finances. Aucune solution. »

Les grévistes disent avoir reçu leur budget de fonctionnement de l'année. « Nous ne connaissons pas le réel problème que ces derniers (ministre des Finances et son Inspecteur général) ont contre nous », s'est-il interrogé. Selon lui, les fonctionnaires qui sont en détachement à la Coordination ont vu leur salaire bloqué depuis le mois de janvier, « sous prétexte qu'ils perçoivent doubles salaires. En réalité, c'est juste le différentiel. Toutes les documentations ont été fournies. Aucun résultat. La situation ne fait que s'empirer », s'est-il indigné.

Le Coordonateur exhorte au ministre des Finances et l'inspecteur Général de revenir à des meilleurs sentiments. «Nous sommes aussi pères de famille. Nous avons des obligations. Aujourd'hui, bon nombre du personnel étant en location est chassé par les bailleurs. Certains sont affectés négativement par cette situation inadmissible. Le personnel ne sait à qui tourner son regard, à part le Président de la Transition et le chef de gouvernement de la Transition », dit-il. Il soutient que si dans les heures qui suivent, rien n'est fait, ils organiseront des marches au ministère des Finances. «Nous les tenons pour responsables de tout ce qui adviendra».

Pour rappel, la CGPAAN est créée le 12 septembre 2014 afin de faciliter le passage de l'audiovisuel analogique au numérique.

Abderamane Moussa Amadaye

Le 17 avril dernier le ministre des Hydrocarbures et de l’Énergie, Djérassem Le Bemadjiel a annoncé l’augmentation du prix du gasoil qui va de 548 FCFA à 700 FCFA à la pompe suite aux réunions tenues avec tous les acteurs du secteur de distribution.

Le ministre des Hydrocarbures et de l'Énergie Djerassem Le Bemadjiel a affirmé « beaucoup de gens pensaient que lorsque la raffinerie va s’arrêter, il y aurait des pénuries ». Aussitôt, il rassure « tout le monde sait que la raffinerie est déjà arrêtée il y a deux semaines et qu'ils continuent à servir normalement la ville. On sait aussi que dans certaines villes du sud il y a eu de pénurie. Et donc le gouvernement a pris des actions pour aussi conserver la réserve stratégique ». Selon lui, beaucoup de produits pétroliers ont été importés et acheminés à N’Djamena, la capitale et à Moundou, deux centres de distribution. « À partir ces centres, toutes les villes seront normalement desservies pendant les quarante-cinq jours de l’arrêt de la raffinerie ».

Le coordonnateur national du Collectif des Associations et Mouvements des Jeunes au Tchad (CAMOJET) Mahamat Macki Adam déplore l’augmentation des prix de produits pétroliers dont le gasoil qui passe de 548 FCFA à 700 FCFA soit une augmentation de plus de 30% sur le prix. Selon lui, ces produits pétroliers vont impacter négativement la vie de la population. Il faudra selon lui, s'attendre inévitablement à l'augmentation des prix et spéculations sur le marché les prochains jours, a-t-il martelé. Le CAMOJET demande aux hautes autorités de revoir ses décisions.

Yaya Sidick, Secrétaire général Adjoint de l'Association des Droits des Consommateurs (ADC), « cette augmentation du prix de gasoil tombe très mal, elle va entraîner la montée des prix de transport, le renchérissement des prix de produits aux marchés notamment les produits de première nécessité. Il dénonce la décision du gouvernement est injuste ».

L’ADC appelle les autorités à prendre des mesures nécessaires pour que la pénurie ne répète plus, « la solution c'est d'avoir un stock de sécurité pour qu'en cas de rupture, nous tenions quelques. Il n'est pas normal qu'un grand pays comme le Tchad ne puisse pas faire une réserve d'un mois. C’est inacceptable, le gouvernement doit changer les choses ».

Noël Adoum

À deux jours de la fête du fin de Ramadan, les vendeuses et les vendeurs des habits « prêt-à-porter » s'activent pour écouler leurs marchandises. Reportage

Les vendeurs (ses) se disputent l’espace pour étaler leurs produits dans le brouhaha des mégaphones. Les uns sont assis, d'autres sont ambulants, des jeunes filles, femmes et hommes se frottent les mains dans un marché plein à craquer.

Saléka Abakar  est vendeuse, « à l'approche de la fête, j'importe mes marchandises depuis le Nigéria. J’en écoule beaucoup, mais cette année est exceptionnelle parce qu’elle est difficile » . Elle rajoute en affirmant que le marché est versatile,  jour c'est bon et l'autre jour nous disons Dieu merci, dit-elle.  « J’ai les boubous des garçons de 1 à 15 ans, ceux de 1 an sont à 1000 F CFA, les 2 à 5 ans varient entre 2000 à 5000 F CFA puis les 7 ans et plus à 7 500 F. Le marché est compliqué cette année ».

Moussa Hassan, est vendeur depuis 2022, « je vends le Pakistan et Robe de plus petite à la plus grande. Les prix varient de 3000 à 4500, 5000 voire même 7 000 F CFA », dit-il.

Debout non loin, Mme Anastasie Allafi. Elle vend uniquement des fouloirs appelés mâchoires indigo. Pour les petites filles, ils sont à 500 F CFA et les grandes à 1000 F CFA. Elle affirme que malgré l'augmentation des prix, « nous avons maintenue le 500 à 1000 F CFA pour avoir 500 de bénéficie ».

Une cliente, Mme Khadidja Mahamat mère d'une fille de 2 ans, « j'ai payé à 3 500 F CFA, pas de temps pour donner aux couturiers, si tu donnes, il ne coudra pas à temps ». Elle soutient que le virement de son salaire vient de passer à 2 jours, « je n’ai pas le choix, la solution c’est de payer ce que  ma fille voit avec ses yeux, elle sera contente avec ses sœurs le jour de la fête ».

Ousmane Bello Daoudou

À l'approche de la fête du ramadan, les couturiers appelés « tailleurs » sont très sollicités. Ils se plaignent de la coupure intempestive d’électricité. Ialtchad Presse fait réagir les couturiers. Reportage.

A quelques jours de la fête du ramadan, les fidèles musulmans se préparent à la grande fête de la Eid al fitir consacrant la fin du ramadan. Ils vont s’acquérir de nouveaux habits chez les couturiers du coin. Du grand marché, en passant par le marché à mil, marché de Dembé, marché Adala ainsi que le marché de Diguel, l'ambiance est la même, les ateliers de couture sont saturés d'habits.

Mahamat Saleh Amine Hassaballah diplômé en droit privé et couturier, chaque chose demande une organisation, certains clients sont dernière minute. Parmi ces clients figure des frères, des amis et des connaissances qui déposent leurs tissus avec un retard et veulent récupérer au plus vite possible. M. Mahamat Saleh dit être submergé de demande. Il dit avoir reçu plusieurs bandes de tissus, « chaque jour, je travaille jusqu'à 3h du matin avant de prendre quelques heures de repos », a-t-il affirmé. Il poursuit, « notre réel souci c'est le délestage, à chaque coupure de courant, on enchaîne directement les travaux avec le groupe électrogène jusqu'à l'aube», a-t-il souligné.

Mahamat Abdelhamid couturier à Mardjandafak affirme que le prix a baissé, mais le rythme du travail reste le même que celui de l'année dernière. Il coud les habits selon la valeur du tissu parmi lesquels trouve le tissu Gezner qu'il coud à 15 000 FCFA, pour les simples tissus ordinaires, le prix diminue. En deux semaines, il affirme avoir reçu plus de 700 tissus de différentes couleurs et qualités à coudre. « Nous sommes sous pressions et le téléphone ne cesse de sonner matin, midi et soir. Nous donnons un rendez-vous de 3 jours à chaque client pour venir récupérer son habit. Nous faisons de notre mieux pour satisfaire nos clients ». Selon lui, ils travaillent presque 24h/24. « La seule difficulté qu'ils rencontrent c'est celle du délestage d'électricité ».

Selon Abakar Haroun Djarma couturier, pour le moment le travail avance parfaitement bien sans difficulté. Selon lui, d'ici jeudi, il finira de coudre tous les tissus de ses clients déposés chez lui. « Nous donnons un délai d'une semaine ou de 10 jours, nous travaillons jours et nuits pour satisfaire nos clients ». Pour les anciens clients, il coud le tissu express au prix ordinaire qui est de 7 500 FCFA, mais par contre pour les nouveaux clients qui arrivent, la couture express est à 15 000 FCFA, a-t-il affirmé.

Mahamat Danna Mahamat brodeur de profession, affirme que cette année il y a pas assez des difficultés. « L'unique difficulté est la société nationale d'électricité avec ses délestages intempestifs ». Il ajoute qu'il taxe les broderies selon la qualité du tissu, il y a le modèle CMT  ( Conseil militaire de transition) qu'il fait à 15 000 FCFA et 20 000 avec le chapeau. Le délai est  d'une semaine pour chaque client, a-t-il conclu.

Noël Adoum

À quatre jours de la fête du ramadan, clients et vendeurs se bousculent dans nos marchés pour les préparatifs du grand jour. La rédaction était ce lundi 17 avril aux deux plus grands marchés de la capitale, N’Djamena. Reportage.

Les deux marchés étaient bondés de monde, même dans les allées les gens étaient serrés comme des sardines, les mégaphones des vendeurs à la criée égrainaient les prix des articles. Khadidja Moussa est vendeuse de « Kake », « j'ai des biscuits, du kiréba, du Kake nayeb, etc ». Le petit seau est à 2500 F CFA, le moyen à 5000 F CFA. Selon elle, cette année les ventes sont timides contrairement aux années précédentes, la montée des prix de la farine n’a pas aidé, mais nos prix n'ont pas changé pour maintenir nos clients, dit-elle.

Elle affirme acheter un sac de farine à 30 000 F CFA, elle fabrique les différentes variétés et fait un bénéfice de 5 000 F CFA. Elle souligne que l'argent ne circule pas, les clients n'ont pas d'argent donc «

Aicha Hassane à 8 ans de métier dans ce business.  « Alhamdoulillah pour cette année par rapport aux années antérieures ». Elle a différentes quantités, celle de 3 500 en passant par 5000 et le gros à 10 000 F. Elle soutient qu'il y a engouement, les clients viennent prendre après avoir faire un tour du marché. Cette année le marché est acceptable malgré l'augmentation du prix de la farine, confirme- t-elle.

Ousmane Bello Daoudou

Le mois de jeûne musulman est une période pendant laquelle les fruits sont consommés en grande quantité par les jeûneurs. Les vendeurs tirent leur épingle du jeu dans les rues de la capitale tchadienne. La rédaction est allée à la rencontre de ces vendeurs de fruits. Reportage.

Les étals de vente de fruits dans les artères de la ville de N'Djamena se sont multipliés depuis le début du mois de ramadan. De Dinguessou en passant par N'Djari, Amriguebé, Rue de 40 m, Diguel, Farcha ou encore Chagoua des tables juxtaposées sous forme d'armoire servent aux vendeurs un lieu confortable d'exposition des fruits de toute nature.

Remadji Dénis diplômé en électromécanique, vendeur de fruits sur le boulevard Maréchal Idriss Deby Itno dans le 6e arrondissement de N’Djamena. Il dit se lancer dans ce business depuis bientôt 2 ans. Il indique que la vente des fruits est rentable durant la canicule et plus encore lors de ce mois de ramadan. Remadji relève qu'après la fin de ses études supérieures, il n'a pas eu une chance d'intégrer le marché de l'emploi, « alors j'ai décidé de me lancer dans la vente de fruits », dit-il. Il précise tout de même que malgré les difficultés et l'importation qui revient cher, en cette période de carême sèche, la vente est viable. « Nous vendons plus de 50.000 FCFA par jour. On ne se plaint pas.  Dieu merci », confie Denis. Au sujet des ventes de fruits, il a précisé que le prix varie d'un produit à un autre, de sa qualité et de son d'acheminement. « La mangue du Tchad est vendue à 100 FCFA la pièce, la mandarine importée du Cameroun est vendue 3 à 1000 FCFA, l'ananas à 1500 FCFA, la pomme de France à 1000 FCFA la pièce gros calibre, 500 FCFA le moyen et 3 à 500 FCFA le plus petit », a-t-il expliqué.

Mbodou Ali, lui aussi vendeur à proximité du rond-point Adoum Tchéré dans le 4e arrondissement. Il s'est livré à notre micro. Pour lui, la vente de fruits est rentable malgré les tracasseries des agents municipaux, dit-il. M. Mbodou souligne que la plupart des fruits viennent de l'Afrique du Sud, du Cameroun ou encore de l'Italie. « Ça nous vient à un coup un peu élevé, mais nous essayons toujours de nous adapter en fonction des clients ». Il ajoute, « ici le marché est bien. Nous pouvons vendre entre 100.000 FCFA à 150.000 FCFA voir plus par jour », a-t-il glissé d'une base voix.

Pour la nutritionniste, Heloua Jean-Baptiste, en ce mois de carême sèche, aucun fruit n'est défendu. Cependant, elle conseille de privilégier la consommation des fruits riches en eaux pour favoriser une réserve en eau et limiter la déshydratation sévère pendant la journée. « Pendant cette période, il est préférable de limiter la consommation des fruits séchés, car ceux-ci sont pauvres en eau et concentrés en micronutriments », dit-elle. Au sujet de l'hygiène, elle indique que la plupart des fruits vendus sur le marché sont défavorables. « Ils sont exposés », a-t-elle souligné. Elle ajoute, « les fruits vendus sur nos marchés ont une hygiène douteuse alors pour assurer une meilleure hygiène de nos aliments, je conseille tout d'abord aux consommateurs de bien laver les fruits avec une eau potable avec de la javel avant toute consommation ». Selon la nutritionniste, il est aussi indispensable aux vendeurs de laver et couvrir les fruits vendus avec un léger tissu pour limiter les contaminations. « En appliquant ce conseil, ils vont préserver non seulement la santé du consommateur, mais aussi celle de leur entourage et éventuellement leur propre santé », conclut-elle.

Abderamane Moussa Amadaye

Ce jeudi 13 avril, les chauffeurs de minibus commerciaux interurbains de l’axe Walia-Ngueli dans la commune de 9e arrondissement de la ville de N'Djamena ont décidé faire grève jusqu'à nouvel ordre pour manque de stationnement pour garer leurs bus et les tracasseries policières. La rédaction s'est rendue sur les lieux pour faire le constat. Reportage.

À l’entrée du pont à doubles voies, le stationnement des minibus en bordure de la voie est strictement interdit par la police. Mécontents, les conducteurs de munis bus ont décidé de déclencher la grève laissant les clients désemparés. Du pont en passant par Walia hadjaraï, Walia Djigangali jusqu'à Nguéli, les usagers sont amers. Il y a moins des bus qui circulent sur l'axe Walia-Ngueli. Des chauffeurs de minibus qui entrent et sortent de Walia sont verbalisés et les clients sommés de vider les bus. À Midi, les chauffeurs se sont réunis dans sous un manguier à Walia Djigangali pour décider d’aller en grève.

Le porte-parole des chauffeurs des munis bus Goni Abderamane Adam affirme que la décision leur interdisant de se garer sur les abords du pont est arbitraire et infondée, car il n'y a aucun papier qui le prouve. Pour lui, les autorités se sont entendues avec les syndicats pour leur interdire les lieux.

« Si un chauffeur prend deux clients, le syndicat des chauffeurs lui donne une amande de 3.000 FCFA ». Il poursuit quant à la police, « à chaque fois qu'un chauffeur se fixe au bout de rond-point à doubles voies, il reçoit une amande de 6.000 FCFA au cas où le chauffeur demande l'amende fixe (AF), directement il reçoit des intimidations sous peine de confisquer sa voiture et le conduire à la commission ». Toujours selon M. Goni le syndicat de transport exige que les conducteurs soient régularisés, mais par manque d'espace, ils préfèrent ramasser les clients en « MPLT » a-t-il dit. Le rond-point double voie ne peut pas être desservi à la queue, « ils sont plus de 100 bus. La grève doit continuer jusqu'à nouvel ordre ».

Abakar Allamine Mahamat Chauffeur depuis 2010 sur l'axe Walia-Ngueli, affirme que le syndicat de transport est allé remonter la police contre eux les transporteurs les mini bus. « La dalle est construite pour que les voitures se garent, mais la police refuse qu’on se stationne pour prendre les clients ». Les chauffeurs dénoncent les policiers de Commissariat CA9 qu’ils accusent d’avoir arrêté 4 de leurs collègues au rond-point Walia barrière. Il s’agit, disent-ils, des MM. Ali Oumar, Haroun Mahamat, Adam Mahamat et Asra. « Nous demandons leur libération sans condition car ils n'ont rien fait du mal ».

Pour le Secrétaire Général de Fédération Nationale des Syndicats des Transports Urbains et Interurbains du Tchad Ramadan Hisseine, la police a interdit les chauffeurs de bus parce qu'ils ne respectaient pas l'ordre qui a été donné, et qu'ils dépassent toujours la ligne indiquée. Il ajoute que l'État va leur trouver un autre endroit et que seul le dialogue libère au lieu de se révolter. M. Ramadan, souligne qu'il fera de son mieux afin que la solution idoine soit trouvée dans les jours à venir.

Noël Adoum

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