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La communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) a fait une déclaration pour rendre publique sa mission d'observation du scrutin du 6 mai 2024 au Tchad dans les locaux de 60 villas au quartier Sabangali dans le 3e arrondissement de la ville de N’Djamena.

Conformément au mandat qui a été confié par ses paires Mr Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a travaillé avec la coordination de la mission internationale d'observation électorale de la CEEAC.
Le représentant Me Didier MAZENGA  MUKANZU, affirme que le scrutin présidentiel du 06 mai s'est déroulé dans la paix, le calme et dans une transparence malgré quelques incidents signalés. Me Didier dit saluer le sens de responsabilité et l'esprit de tolérance affiché par les candidats.
Ensuite, il exhorte les Tchadiens et la classe politique à attendre dans la tranquillité et la sérénité la proclamation des résultats.
Enfin, il a exprimé sa gratitude aux partenaires bilatéraux et multilatéraux du Tchad pour leur accompagnement pour l'organisation de cette élection présidentielle.

Ousmane Bello Daoudou

24h après le scrutin présidentiel du 06 mai 202, la Coordination des associations de la société civile et de Défense des Droits de l'homme (CASCIDHO) a déclaré que la mission nationale d'observation électorale de la coordination des associations de la société civile et de Défense des Droits de l'homme a déployé 500 observateurs sur l'étendue du territoire national.
Leur mission est la collecte des informations a dit le chef de cette mission Djerané Aristide « cette mission a constaté l'implantation des bureaux de vote à des endroits accessibles aux électeurs, la falsification des attestations d'accès par certains délégués des candidats aux bureaux de vote et la proximité des bureaux de vote », a-t-il dit. M. Djerané Aristide soutient aussi qu'à l'issue de cette mission son organisation fait la recommandation suivante : pallier au déficit d'éducation civique par une intensification des programmes d'éducation civique à toutes les échelles.

Il ajoute que la CASCIDHO demande aux partis politiques engagés dans la compétition électorale de se conformer au code électoral relatif à la délivrance des attestations d'accès et demande à l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) la révision du fichier électoral pour les prochaines échéances. De plus, la CASIHCO dit être satisfaite du déroulement de cette élection présidentielle. Elle appelle les candidats en lice à respecter les résultats issus des urnes et à recourir aux voies légales pour le règlement des éventuels différends.

Ousmane Bello Daoudou

Hier 6 mai c’était un jour pas comme les autres. C’est le jour de scrutin présidentiel au Tchad organisé par l'Agence nationale des gestions des élections (ANGE). IalTchad Presse a fait le tour de la ville ce lundi 6 mai pour observer le déroulement de l’élection présidentielle. 10 candidats sont en liste.

Des quartiers Dembé à Chagoua dans le 7e arrondissement, les bureaux de vote se sont ouverts à l'heure. Les gens vont et viennent pour chercher leurs noms sur la liste ou sur le tableau. Certains trouvent leurs noms, d'autres vont dans un autre carré.
Sur l’axe de la francophone en passant par la maison de quartier Chagoua, l'affluence est forte, ils sont nombreux à venir accomplir leur devoir de citoyen. Au carré 16 du 8e arrondissement, les bureaux de vote sont bondés. Il y a surtout plus des femmes. Elles sont venues, disent-elles, « pour la circonstance, mais avec peu d'engouement ».

L’équipe de la rédaction a continué au 5e arrondissement, ce sont les quartiers Amriguébé et Ridina. Ici l'engouement est moyen, la participation est moins que dans les précédents quartiers. Dans le 9e arrondissement, l'école primaire abrite 20 bureaux de vote, l’ambiance est joyeuse, la population est enthousiaste, chacun veut voter le candidat de son choix. À côté, au lycée de Walia, 21 bureaux de vote sont mis ouverts.
Dans le 6e arrondissement les bureaux de vote sont presque déserts, les délégués des partis prétexte, « la chaleur leur a fait peur, mais ils viendront le soir accomplir leur devoir ».

Tout de même, la rédaction a constaté quelques manquements exprimés par certains citoyens, « je suis venu pour voter, mais je n'ai pas mon nom sur la liste. Je préfère rentrer, je ne veux pas me promener là, il n'y a pas mon nom  », dit un électeur déçu.
Hervé est aussi un électeur déçu, « je vis dans ce carré, j'ai ma carte d'électeur, apparemment au tableau je n'ai pas retrouvé mon nom sur la liste. J'attends pour poser la question et entendre ce qu'ils vont me répondre. Comment vont-ils décider de mon sort sinon je suis prêt pour voter ».
Dans les bureaux de vote, il y a la présence seule des délégués du parti Les Transformateurs dans la plupart des bureaux visités et quelques rares délégués de la Coalition pour un Tchad uni. Les délégués des autres candidats ont brillé par leur absence.

Ousmane Bello Daoudou

Ce lundi 6 mai est jour de vote. Des Tchadiens sont allés choisir qui sera leur président parmi les 10 candidats. Selon les chiffres fournis par les autorités, il y a 8 millions d’électeurs. Je suis donc une voix parmi 8 millions.
 
Il est 10h. Je suis allé voter à mon bureau de vote Naga 1. Il était juste devant chez moi. Il était presque vide. On était 3 électeurs. Pas de rang. Pas d’affluence. L’ambiance était tristounette. Je me suis amusé à taquiner les membres du bureau de vote leur suggérant de jouer aux cartes en attendant les électeurs qui ont décidé soit de traîner, soit de ne pas participer à cette élection.
 
Un membre du bureau de vote vérifie ma vieille carte d’électeur. Et me lance, « c’est bon! ». Je prends le bulletin et m’isole dans l’isoloir. J’ai accompli comme disent les accrocs des réseaux sociaux (RS), « mon devoir civique ».  Je ne vous dirais pas pour qui j’ai voté. Le vote est secret, dit-on. C’est des balivernes, la démocratie, la vraie, est transparente. Donc le vote n’a rien de secret. Pourquoi doit-il l’être ?Il peut être scandé publiquement . Tenez, je n’ai rien à cacher. Je n’ai voté pour personne. C’est aussi un choix de ne pas choisir. Ma conscience s’est érigée en barrière infranchissable. Ma main est restée figée. Mon cerveau me dicta à travers une petite voix ceci…
 
Mon cerveau :  «  tu n’as ni eau ni électricité et tu dois choisir parmi ces 10 candidats. Parmi eux, aucun n’a parlé de solutionner en urgence ce problème qui touche tout le monde. Et qui ruine l’économie du pays ».
Moi : « Oui tu as raison, mais … »
Mon cerveau : « Mais quoi? »
Moi : « Mais ce n’est pas pareil »
Mon cerveau : « Écoute, c’est important l’eau et l’électricité. Parmi les candidats, aucun n’a proposé une solution concrète avec un délai pour régler définitivement ce problème ».
Moi : « Oui tu as raison. Alors, que faire? »
Mon cerveau : «  Annule ton vote ».
Moi : « Ok! D’accord. C’est super ».
 
J’ai donc annulé mon vote en cochant toutes les cages des candidats. C’est ma façon de protester contre ce cynisme des politiciens tchadiens.
Devoir accompli. J’ai remis ma casquette de journaliste pour sillonner quelques bureaux de vote aux quartiers suivants : Rue de quarante, MardjanDaffack, Kabalaye, Sabangali, Moursal, Chagoua, et la banlieue Koundoul. J’ai constaté qu’il y avait peu d’affluence dans ces différents quartiers. Un peu plus dans les quartiers au sud de la capitale que ceux au nord.
 
Il est 17h. La plupart des bureaux de vote ont fermé. Les réseaux sociaux sont déjà envahis par les partisans des principaux candidats, le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno et son Premier ministre Masra Succès. Ils ont commencé déjà la bagarre du Net. J’espère qu’elle restera virtuelle. En attendant, attendons les premiers résultats provisoires de l’ « ange » (Agence nationale de gestion des élections) pour calmer ou exciter ces « démons » de l’Internet.

Bello Bakary Mana

Une constante des élections présidentielles depuis celles de 2001, est la sur-candidature des ressortissants du Sud et la quasi ou mono candidature de ceux du Nord du pays. Est-ce-à-dire, en paraphrasant Jacque Chirac que la démocratie est un luxe pour le septentrion tchadien ?
 
L’historique et l’actualité des présidentielles y compris celles en cours en 2024, montrent que la concurrence pour la conquête et la conservation de l’électorat n’a lieu qu’à l’égard des populations autochtones du Sud. Celle du Nord ou supposé telle, et peu importe où celle-ci réside sur le territoire national, est réputée être une clientèle électorale captive pour le régime MPS et son chef : Deby père hier et son rejeton aujourd’hui. Et cela, de manière totalement assumée par les tenants du régime au pouvoir.
Par exemple et sans être exhaustif :   

Le président Lol Mahamat Choua, malgré la longévité de sa carrière, son audience politique national certaine, sa critique du régime jusqu’à 2008, n’a pas renouvelé sa candidature aux présidentielles, après l’expérience de 1996 

Ibni Oumar Mahamat Saleh, au firmament de sa popularité politique en 2008 n’aura pas l’occasion de concourir aux élections présidentielles de 2011 ; il l’a payé de sa vie. Idem de Yaya Dillo en 2024  

Mahamat Ahmat Al Habbo avait un boulevard pour porter une candidature commune aux présidentielles de 2021, selon l’aveu même de Saleh Kebazo qui souhaitait lui passer la main. Celle-ci ne verra jamais le jour.  

Mahamat Allaou Taher, président du RDP, nourrissait probablement des velléités de concourir à l’élection présidentielle en cours. Il découvre à son corps défendant que son statut de président est contesté, le siège de son parti est mis sous séquestre et sa propre liberté de mouvement est entravée avec le concours d’une Cour suprême jouant plus que jamais son rôle d’instrument de conjuration. Mais depuis, Allaou Taher, réinvesti président du RDP, écume le Kanem et le Lac pour battre campagne en faveur du candidat de Tchad uni. Faut-il y voir un lien ? Seuls les esprits mal tournés franchiront le pas.

MM Nassour Ibrahim Neguy Koursami,  Ahmat Hassaballah Soubiane et Rakhis Ahmat Saleh, ont vu leurs candidatures recaler par le très vénérable Conseil constitutionnel.   
 
C’est sans doute un fait du hasard, mais un hasard constant et prévisible l’est-il encore ?  C’est vrai en mathématique avec les phénomènes aléatoires à large échelle. Mais en politique, il est permis d’en douter. Il en résulte qu’un homme ou une femme politique ressortissant du septentrion du pays qui dispose d’un fort potentiel et est susceptible de mobiliser aussi bien au Nord qu’au Sud du pays ne doit jamais émerger et s’il y parvient, ne doit pas pouvoir se présenter à l’élection présidentielle face à un Deby. Et pour ne rien négliger, on y convoque au soutien, des dignitaires moraux (religieux, imams et oulémas, sultans, chefs de canton, chefs de races, les « cadres du Nord », l’armée, la police, les services et le bouquet final : les affres des régimes de Ngarta, de Malloum ou les « événements de 1979 ».  Et cela, alors même que les 40 années de pouvoirs du « Nord » et c’est un euphémisme, ont à minima rétabli, le balancier des atrocités, des oppressions et de la mal gouvernance. Il faut maintenir vive la mémoire de cette période sombre non pas pour un « plus jamais ça », mais au contraire pour entretenir le clivage afin d’empêcher la communion et in fine la culture du sentiment du vivre ensemble et donc de faire Nation.
 
Inversement, certes les élections présidentielles de par le monde, réservent souvent la surprise des candidatures inopinées, mais celles-ci restent anecdotiques. Au Tchad, depuis les présidentielles de 2001, et à une autre échelle de grandeur et de stupéfaction, dans les élections suivantes (2006, 2011, 2016, 2021, 2024), des candidatures, excusées de peu et sans mépris pour les intéressés, sorties de nulle part, sont légion dans les rangs des ressortissants du Sud. Qu’est-ce qui peut expliquer à défaut de le justifier qu’une personne certes respectable, mais dont la surface, l’épaisseur et l’envergure politiques et financiers ne permettraient de concourir qu’à une élection de chef de village, puisse valider sa candidature à une élection présidentielle qui est la mère voire la quintessence de la compétition politique ? Qui plus est, de manière itérative de présidentielle à présidentielle ? Un esprit malsain en conclurait que ce sont des candidatures suscitées et financées par le régime à une seule fin : empêcher l’émergence d’une candidature représentative et capable de fédérer en particulier les forces politiques issues du Sud. Ils n’ont jamais pourtant fait le poids face à Yorangar  Ngarledji en 2001, face à Saleh Kebzabo en 2016 et ne pèseront pas le poids d’un atome face à l’ouragan Succès Masra en 2024, mais sont toujours dans le décor à quelle fin ? Mystère !     
 
Cela étant, l’incurie managériale du Mouvement Patriotique Salut (MPS), parti au pouvoir, depuis 34 ans n’épargne aucune province, préfecture, canton, village, carré et Férik de Rig-Rig à Adré et de Mbaïbokoum à Bardaï. Non seulement elle obère le quotidien de la population dans son ensemble, mais compromet l’avenir de sa jeunesse et donc du pays à l’heure où les autres planifient l’Émergence. Pourquoi dès lors, laisser penser ou faire croire que ce régime est le seul à même de garantir les intérêts matériels, religieux et moraux du septentrion ? Un régime toujours prompt à accuser les adversaires de communautarisme, mais qui organise l’impossibilité pour les autres candidats de faire campagne dans certaines régions du septentrion alors même qu’il dispose et organise à sa guise sa propagande dans les moindres recoins méridionaux.
 
L’alternatif au pouvoir MPS n’est pas une garantie de la transformation du Tchad en pays de Cocagne. Mais pour sûr, tout autre candidat et peu importe le porte profil de formation et de carrière, à condition d’avoir l’onction de l’élection démocratique, ne peut faire pire que le pouvoir MPS avec qui le pire n’est d’ailleurs jamais sûr. Puisque non content d’avoir fait tomber le pays dans le fond de l’abysse, il continue de creuser pour l’enfoncer encore davantage.  Par ailleurs, l’élection d’un autre candidat que celui du MPS ne sera pas sans effet psychologique sur la population en termes de respiration démocratique, de libération d’énergies pour les initiatives individuelles et collectives qu’elles soient entrepreneuriales ou sociales. Mais aussi de l’engouement pour l’écriture collective d’une nouvelle page du pays.
 
Que pensent les intellectuels tchadiens en cours à la Cour, dans les Palais du prince et sur les plateaux de télé et radio d’État de ce schisme électorale entre le Nord et le Sud ?  Forts en gueule pour professer et ânonner les platitudes et lieux communs du « vivre ensemble » et de l « ’unicité et unité du pays » sans y croire et les pratiquer eux-mêmes, ils deviennent aphones ou sont mezza voce dès qu’il s’agit de défendre les opprimés et les discriminés, les veuves, orphelins et retraités, les victimes de sévices et abus du système sécuritaire du régime ou encore de l’iniquité judiciaire, devenu la marque de fabrique de la Cour suprême du pays.
 
Le Tchad est certes malade de ses forces de défense et de sécurité, et surtout de ses généraux à la liste interminable, de son administration, de sa justice, des hommes et femmes politiques alimentaires, bref de ses « Sept plaies »[1] et sans doute davantage. Mais il l’est aussi particulièrement de ses intellectuels manifestement intéressés, mais sans courage pour l’assumer au grand jour.   


[1] A. Mbotaingar, https://www.ialtchad.com/index.php/details/item/2373-les-sept-plaies-du-tchad

Abdoulaye Mbotaingar

Le Cercle de Réflexion et de Proposition des Intellectuels Tchadiens (CERPIT) est lancé lors d’une cérémonie organisée ce jeudi 2 mai 2024 à la maison de Médias du Tchad au quartier Moursal dans le 6e arrondissement de la ville de N’Djamena.

Mahamat Nour Ibedou est le porte-parole du cercle. Il affirme, « l'avènement de la transition qui était censé conduire le pays vers une vie démocratique normale a vu sa gestion se dégrader ». Selon lui, l’ insécurité est chronique, « c’est une impunité qui se déroule dans un environnement de « la loi du plus fort au détriment du plus faible et de violations des droits de l’Homme ». Il cite par exemple la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens qui, selon lui, est une cherté de vie programmée pour asservir et rendre dépendants les populations.

Le CERPIT par la voix de M. Ibedou dénonce l'absence permanente des services de base : l'accès aux soins, à l'éducation, à l'eau, à l'électricité. « Ces services sont devenus des denrées rares même dans la capitale ». À cela, dit-il, s'ajouté les répressions dans le sang des manifestations pourtant autorisées par la Constitution.

Selon le porte-parole, face à cette situation que traverse le pays, il est important de créer un cadre de débats, de réflexion et de proposition pour apporter sa contribution pour l'édifice national. Il a répété plusieurs fois que le CERPIT est un espace de réflexion et surtout de proposition. Il est structuré en deux catégories les initiateurs, les membres ordinaires et le pool des experts.

M. Ibedou soutient que le CERPIT est une organisation qui pour mission de sensibiliser les concitoyens à l'exercice de la citoyenneté notamment la maîtrise de leurs droits et obligations constitutionnels

Le CERPIT produira des mémorandums, des rapports à partager avec le gouvernement et les partenaires au développement dans le respect des droits l'homme, donnera des conférences-débats, publiera des tribunes et des réflexions, des communiqués de presse sur des enjeux d'ordre national, appuiera aussi le gouvernement en contribuant à l'apport d'une expertise nationale dans des secteurs spécifiques.

Ousmane Bello Daoudou

La confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) a célébré la fête du Travail hier mercredi 1 mai 2024 à la Place de la nation au quartier Bololo dans le 2ème arrondissement de la ville de N’Djamena.

Le thème  est « le respect des engagements du pacte social, gage de la promotion d'un dialogue sincère et durable entre les partenaires sociaux  » . Deux temps forts ont marqué cette cérémonie :  un grand défilé des travailleurs(es) des différentes institutions. Et la présentation du cahier de charge par M. Mahmoud porte-parole. Il affirme, « nous militants et militantes de la CLTT, exigeons et réclamons du gouvernement et du patronat notre prise en charge  ». Un, rendre accessible l'eau et l'électricité à la population. Deux, annuler l'augmentation du prix de carburant.

Les syndicalistes ont aussi exigé aussi la revalorisation des valeurs du point d'indice, l’augmente SMIG à 100 000. En tout ils ont réclamé 22 différents points.

Ousmane Bello Daouda

Déjà plus de 10 jours que les 10 candidats battent campagne. Comme électeurs quelle lecture vous faites? Où cette élection nous mènera?
 
Comme journaliste je constate 2 choses. Un, cette élection ressemble de plus en plus à un duel entre le pilote « Mahamat », le candidat de la coalition Tchad uni. Et son copilote, « Masra », candidat autoproclamé du peuple. Deux, ce duel porte en lui le germe d’un conflit postélectoral. Je ne veux pas être cet « oiseau de malheur», comme dirait quelqu’un, mais…. Je vous explique.
 
Le candidat Mahamat Idriss Deby Itno (MIDI) n’est visiblement pas un bon « campaigner » comme disent les Nord-Américains. Il n’est pas de nature à aller vers les autres, à prendre un bain de foule, pas à l’aise en public. Il devait donc compenser cela par des discours marquants, mais sa plume est mal tenue. Il ne cesse de « baragouiner » ses sorties, de bafouiller ses notes, de buter sur les mots, ses piques « les petites phrases » tombent à plat. Conclusion : ses conseillers ne font pas le job. Ils le laissent s’enfoncer. Pas de spontanéité ni d’originalité dans la livraison de ses prises de parole.
 
Pire, son directeur de campagne, Mahamat Zène Bada (MZB), occupe trop l’espace médiatique. Il multiplie les bourdes comme par exemple celle-ci « après nous, d’autres viendront. Ils ont compris la préséance parce que le chef passe d’abord et le goumier vient après ». Il est hors du temps et de l’espace rendant le message de MIDI risible.  Il est devenu un boulet lourd à traîner avec soi. Pourtant, le candidat de la coalition a des atouts à faire valoir. Malheureusement il ne s’est pas entouré des nouvelles têtes, avec des idées novatrices pour rendre sa campagne plus agréable et attrayante. Ses amis politiques restent accrochés aux vieilles méthodes, à l’exemple des « bureaux de soutiens ». Ils sont sûrs de gagner cette élection comme ils disent par « 1 coup ko ». Les nouvelles réalités sont plus complexes qu’elles ne paraissent. Le temps du père Maréchal, n’est pas celui du fils général. Quelque chose dans le cockpit échappe-t-il au contrôle du commandant de bord Mahamat?
 
C’est son copilote, le candidat Succès Masra, qui tente de prendre les commandes de l’avion. Sa campagne semble se dérouler sans problème majeur. Il enchaîne les meetings,  la foule se bouscule. Même dans la région septentrionale, le candidat autoproclamé surprend. Les gens viennent par millier l’écouter. Son discours est axé sur le changement. Il pousse l’audace en collant les 30 ans du Marechal père sur les galons du général fils. Le message subliminal est de dire qu’il est comptable du bilan de son père parce que fils de. Pour renforcer sa stratégie de tension, Masra invente le concept d’ « électeurs sentinelles » pour contrebalancer l’Agence de gestion des élections (ANGE).
 
Les 8 autres candidats sont relégués en second plan. Pahimi Padacké ex-Premier ministre tente d’exister, mais c’est difficile. Le duel entre le président et son Premier ministre écrase tout le reste. Et mets sous tension les résultats du 6 mai prochain. Déjà, les deux camps parlent chacun un langage de vainqueur. Celui du candidat de la coalition proclame être sûr de gagner au premier tour. Les partisans du « candidat du peuple » disent, eux, qu’il est impossible pour eux de perdre. Si le pilote « Mahamat » est battu acceptera-t-il de céder les commandes de l’avion? Rien n’est garanti. Si le copilote « Masra » est sanctionné dans les urnes facilitera l’atterrissage de l’avion à l’aéroport de la démocratie? Ou poussera-t-il ses partisans à envahir la piste d’atterrissage? Mine de rien, cette élection porte les germes d’une crise postélectorale.

Bello Bakary Mana

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