jeudi 28 mars 2024

Le CMT et l’insécurité

Juil 19, 2021

Donc l’insécurité dans le pays n’est plus une histoire de « il paraît que », « il semblerait que », ce n’est plus les « on-dit ». C’est la réalité. Un procureur dans l’exercice de ses fonctions est assassiné au Palais de Justice. Un directeur des renseignements généraux abat froidement son adjoint de 17 coups de balles. Un jeune homme est tué en plein jour sur l’avenue El Nimery, l’artère la plus fréquentée de la capitale, N’Djamena. L’insécurité tout le monde en parle. Tout le monde la voit partout. La période de transition qui piétine n’aide pas. À cela il faut rajouter les réseaux sociaux et ses autoproclamés activistes, journalistes qui abordent le sujet sans retenu, ni filtre. Ils voient des complots partout. Cette ambiance instaure un climat de peur. Presque de psychose. Question : que fait le Conseil militaire de transition (CMT)? 

Il prend quelques mesures…
Un, intensifier l’opération de désarmement partout au Tchad.
Deux, le président du CMT Mahamat Kaka tiendra une réunion mensuelle et une autre hebdomadaire.
Trois, interdire la délivrance abusive du permis de port d’armes.
Quatre, redonner à la Justice son pouvoir et sa noblesse.
Cinq, lever les barrières anarchiques qui entravent la circulation interne.
Six, garantir l’autorité de l’État en appliquant la loi.
Sept, les responsables militaires doivent changer de région tous les 3 ans
Etc. 

Ces mesures a priori pas mauvaises sont du déjà-vu. Du déjà vécu. Et qui ne semblent pas avoir jugulé l’insécurité. Le sentiment d’impunité voulu ou pas. Entretenu ou pas. 

Il faudra que le CMT, dans cette période de transition, s’occupe de cette question avec plus de vigueur. Plus de sérieux. Et surtout avec une méthode bien définie. Il ne suffit pas d’aligner des mesures pour que celles-ci s’appliquent. Il faudra aussi que les autorités expliquent comment elles entendent le faire. Écrire une litanie de bonnes intentions comme : « redonner à la Justice ses lettres de noblesse en combattant la corruption et en assurant l’exécution des décisions judiciaires », est une bonne chose. Il faut maintenant dire comment y arriver. Déjà, les Tchadiens se rappellent de la première sortie du ministre de la Justice Mahamat Ahmat Alhabbo lors de la passation de service. 

Une déclaration à hauteur du ministre et de l’ampleur de sa mission. Cette sortie appréciée par presque tous ses compatriotes a été mal accueillie par le gouvernement et le président de la Transition. Et pourtant dans cette déclaration il n’y avait que la vérité, rien que la vérité. Bref, les Tchadiens ont le sentiment que le CMT à deux bouches. Une pour bien parlé. Une autre pour souffler en haut lieu et dans les institutions de trainer les pieds, d’attendre un peu pour mieux voir. Alors que le temps file. Et l’insécurité galope. 

Enfin, il est temps d’agir par des mesures concrètes pour trouver une solution à l’insécurité afin de rassurer les Tchadiens. Comment faire? Quels actes faudrait-il poser? 

D’abord, laisser la Justice faire son travail. La justice, depuis 1990, n’a jamais joué son rôle d’équilibre. Elle n’a jamais fonctionné. Pis dégager tous les militaires de la gestion de l’administration publique. Et remettre à leur place des vrais administrateurs du service public. Ensuite, laisser la société civile faire son travail de groupe de pression. Elle est la chienne de garde de la démocratie. Elle est aussi la soupape où s’exprime toutes les frustrations, toutes les colères.

Il est vrai qu’en cette période de transition, le CMT et le gouvernement doivent s’occuper presque exclusivement du bon déroulement de la transition. Seulement, la sécurité est une condition vitale à la réussite de cette transition. Et pour la réussir, il faudra revenir au fondamental : la Justice, la Justice et la Justice.

Bello Bakary Mana

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