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Le SWEDD a organisé une table ronde avec des autorités politiques, traditionnelles, des leaders religieux, de la société civile et les organisations non gouvernementales, ce mardi 22 octobre dans un hôtel de la capitale tchadienne, N’Djamena. Une présentation d’un projet technique dénommé autonomisation des femmes et de dividende démographique en Afrique subsaharienne plus (SWEDD+) a été faite. 

L'objectif de cette table ronde est de partager les expériences des acteurs des différentes provinces du pays sur le projet SWEDD déjà exécuté, et échanger sur les difficultés rencontrées afin de proposer des nouvelles stratégies pouvant améliorer la mise en œuvre des activités du SWEDD+. Toute en remerciant les partenaires techniques et financiers, le directeur de la population et du développement Humain M. Narcisse Ndjimasra, souligne « le but spécifique de cette rencontre est de situer et présenter les rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans la mise en œuvre, de développer les concepts liés aux thématiques SWEDD+, d'identifier de nouvelle stratégie pour une meilleure efficacité de mise en activité ». Selon M. Narcisse Ndjimasra, ce projet vise à maintenir l'élan développé par les premières itérations de SWEDD et à élargir l'impact sur les adolescents et leur communauté. SWEDD+ mettra davantage l'accent sur le renforcement de compétences sur la vie des adolescentes et des jeunes femmes et leur connaissance en matière de santé sexuelle et reproductive. Il va favoriser le maintien des filles à l'école, la création des débouchées économiques et prévenir davantage les violences basées sur le genre (VBG) en s'attaquant à leurs racines profondes précise le directeur Ndjimasra.

NDM

Le président de l'agence nationale de gestion des élections (ANGE) M. Ahmed Bartchiret a fait une tournée des différentes mairies des arrondissements de la ville de N'Djamena ce samedi 19 octobre pour constater les conditions mise en place pour la réception de candidature qui répondent aux normes.

« Tout est prêt pour recevoir les différentes candidatures qui correspondent aux critères, pour les élections », affirme M. Batchiret. L'organisation des élections couplées du 29 décembre 2024 a atteint sa vitesse de croisière avec la publication du chronogramme des activités et le dépôt de candidature qui a commencé. Pour M. Ahmed Bartchiret président de l'ANGE, une élection couplée est une nouvelle expérience pour le Tchad qui doit être respecté selon le cahier des charges de la transition qui ne doit pas dépasser l'année 2024.

Cependant cette élection couplée fait face à de véritables défis pour toutes les parties prenantes et surtout pour L'ANGE. « Pour réussir le pari de ce scrutin l'ANGE met tout en œuvre. Le dépôt de candidature qui est une phase clé du processus électoral va du 19 au 28 octobre. Il me plaît de rappeler au parti politique et groupement de parti politique que la participation aux élections exige le respect de critère fixée par la loi. A tous les candidats, l’ANGE vous demande de respecter les lois électorales » souligne M. Ahmed Bartchiret. Il rappelle aux partis et regroupement politique de bien s'assurer de remplir tous les critères de candidature et aux électeurs de s'assurer de leur inscription sur la liste. M. Ahmed Bartchiret demande aussi aux partenaires techniques et financiers du Tchad de s'engager davantage dans le financement et l’accompagnement technique du scrutin afin de donner au Tchad la chance de réussir.

NDM

L’information a été ébruitée en début de semaine et a fait le tour des réseaux sociaux et de la presse, africaine et française. Kémi Séba, le sémillant leader du mouvement néo-panafricaniste « Urgences panafricanistes » a été interpellé en plein Paris, le lundi 14 octobre 2024, par des agents cagoulés des services français de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) alors qu’il déjeunait avec un proche dans un restaurant.  Sa garde à vue a été levée mercredi en fin de journée. Selon le parquet, « les investigations sur l'infraction d'ingérence étrangère se poursuivent dans le cadre de l'enquête préliminaire ».

Notons que ce n’est pas la première fois que l’activiste panafricain est aux prises avec les forces de l’ordre et la justice française. Il a été plusieurs fois condamné par le passé pour incitation à la haine raciale.

Au demeurant, sa récente interpellation intervient dans un contexte tout à fait singulier. En effet, Kémi Séba a été déchu de sa nationalité française en juillet dernier, après avoir déchiré son passeport français sur la place publique, non sans dissimuler sa fierté de se voir ôter par la suite son statut de citoyen français. Dans la foulée, il se vit attribuer un passeport diplomatique nigérien par la junte au pouvoir dont il s’est rapproché et fut nommé conseiller spécial du chef de la junte militaire nigérienne, le général Abdourahamane Tiani.

Ce que fait courir Kémi Séba

Mais qu’est-ce qui fait courir le leader des Urgences panafricanistes, qui a trouvé au Niger une seconde patrie et est perçu par une certaine jeunesse africaine comme le rédempteur d’un panafricanisme authentique qui rendra aux peuples « afrodescendants » leur grandeur ?

Avant d’y répondre, il y a lieu de souligner que l’émergence véritable et durable de l’Afrique est une nécessité historique. Il ne fait guère de doute que l’Afrique contemporaine, comme celle de demain, après des siècles d’esclavage et de colonisation, de domination impérialiste et de néo-colonialisme, a besoin d’un supplément d’âme. Le berceau de l’humanité, pour y parvenir, dispose aujourd’hui du capital humain. Mais force est de reconnaître que l’Afrique demeure scandaleusement à la traîne et souffre d’une insupportable marginalisation, de politiques de prédation et de pillages qui se traduisent par un manque d’estime de soi de ses peuples, pis encore, d’un déclassement aux yeux du reste du monde, tant et si bien que dans les imaginaires s’est installé le préjugé selon lequel ce continent serait en proie à un déclin fatal.

Naissance de mouvements de la conscience noire

C’est pour déconstruire cette image d’Épinal et rendre aux peuples noirs en général cette estime de soi qu’en Afrique, aux Amériques et en Europe ont émergé, à l’aube du XXe siècle, des mouvements de la conscience noire, dont le point d’aboutissement en Afrique fut le mouvement panafricaniste avec ses pères fondateurs : Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Barthélémy Boganda, Hailé Sélassié, Ahmed Sékou Touré, Cheikh Anta Diop, entre autres.

Toutefois, le néo-panafricanisme actuel, dont le mouvement des Urgences panafricanistes se veut le prolongement en vue de la « continuité de la conscience historique » africaine chère à Cheikh Anta Diop, peut-il revendiquer une juste filiation intellectuelle avec le panafricanisme des pères fondateurs ? De quoi le néo-panafricanisme est-il le nom ?

Un début de réponse à ces interrogations plus actuelles que jamais réside dans le communiqué de la porte-parole des Urgences panafricanistes, Maud-Salomé Ekila, au lendemain de l’interpellation à Paris de Kémi Séba :

« Dans le cadre de ses activités politiques, Kémi Séba a commencé une tournée de sensibilisation des diasporas africaines sur la nécessité de soutenir et d’accompagner les processus souverainistes des peuples afrodescendants partout dans le monde. »

De l’exégèse minimale de cet extrait, il apparaît clairement que, dans sa posture messianique de porte-parole des peuples afrodescendants, Kémi Séba a initié la tournée qui l’a conduit à Paris, afin que les diasporas africaines fassent bloc autour des « processus souverainistes » des peuples dits « afrodescendants ».

Apologie des régimes militaires

Or, lorsque nous parlons de « processus souverainistes », il s’agit en réalité de quelques régimes d’Afrique de l’Ouest, et notamment de l’un de ceux pour lesquels il émarge actuellement. C’est le lieu de se demander en quel sens il s’agit de mouvements de « peuples afrodescendants ».  Tous ces nouveaux régimes militaires qui revendiquent aujourd’hui des « processus souverainistes » sont arrivés au pouvoir par des coups d’État militaires. Aucun de ces nouveaux pouvoirs, au moment de leur prise de pouvoir, n’a clairement affiché une idéologie panafricaniste, encore moins souverainiste. Ils ont plutôt essayé tant bien que mal de se conformer aux exigences de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) dont ils étaient membres, notamment pour un retour à la normalité constitutionnelle et à des pouvoirs civils. Ils s’y sont tenus jusqu’au moment où leur volonté affichée de conserver le pouvoir s’est avérée inconciliable avec l’agenda de l'institution sous-régionale qui, certes, n’est pas sans reproches.

Ces militaires en ont justement tiré parti pour emboucher les trompettes du combat contre le néo-colonialisme et pour la restauration de la dignité des peuples africains. C’est alors que s’est enclenché, dans les capitales de ces pays, un ballet de néo-panafricanistes venus leur apporter le vernis idéologique et la caution populaire qui leur faisaient tant défaut. Force est de reconnaître qu’à cette occasion le leader des urgences panafricanistes a su jouer sa partition comme il n’en avait jamais eu l’opportunité en terre africaine.

À l’heure du bilan, il y a lieu de se demander ce qu’il y a de « populaire » et de « souverainiste » dans les pratiques de pouvoir de ces régimes néo-panafricanistes.

 L'insécurité qu’ils se sont donné pour mission de combattre s’est accrue et menace la stabilité de ces États, comme c’est le cas actuellement au Mali et au Burkina Faso ; le respect des droits humains est en nette régression, l’opacité dans la gestion de la fortune publique et la corruption ne se sont jamais aussi bien portées, comme l’atteste le récent rapport de l’ONG Transparency International sur le Niger.

L'argent de Moscou

Mais le mouvement néo-panafricaniste et ses figures de proue ne sont pas à un reniement près. Ils ont tous en commun leur inféodation aux puissances de l’argent venu de Moscou. Ils ont ceci de singulier et d’effarant qu’ils sont alignés au garde-à-vous sur les positions de Moscou en matière de politique internationale et ne s’autorisent jamais la moindre critique, la moindre contradiction, même lorsqu’il y a lieu de porter de légitimes critiques sur la politique extérieure du Kremlin. À titre d’exemple, ils sont demeurés silencieux chaque fois que les mercenaires de l'Africa Corps (ex Wagner) se sont rendus coupables de multiples violations documentées de droits humains en République centrafricaine, au Soudan ou encore au Mali.

Tout aussi effarant, ils sont demeurés étonnamment silencieux au moment du décès dans des circonstances troubles de leur agent traitant Evgueni Prigogine, le truculent patron de l’entreprise paramilitaire Wagner, le 23 août 2023 à Koujenkino, dans un crash d'avion.

Ces silences coupables conduisent à se demander si le souverainisme de leur credo panafricaniste se limite à la dénonciation des abus de position dominante de l’Occident en Afrique. Plus grave, de quelle autonomie intellectuelle disposent-ils lorsqu’ils reçoivent leur pitance de la main de Moscou, comme l’a démontré récemment, preuves à l’appui, une enquête fouillée du magazine Jeune Afrique ?

Le temps des clarifications

Sur un plan strictement idéologique, il est grand temps de passer au crible les fondements culturels de ce néo-panafricaniste qui abuse parfois de concepts sans apporter les clarifications qui s’imposent. Vouloir faire croire qu’il existe une communauté de destin entre tous les afrodescendants à travers le monde est une escroquerie intellectuelle, historiquement et factuellement intenable. Quels intérêts politiques communs existent-ils entre une Kamala Harris, un Barack Obama et le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte au pouvoir à Niamey ? Le fait d’avoir en commun avec un Américain noir, un Britannique noir ou un Brésilien noir un phénotype, une couleur de peau semblable, impose-t-il l’appartenance à une communauté politique ? Le mouvement des Urgences panafricanistes, autrefois Tribu K, de revendication raciale (dissous en juillet 2006 par les autorités françaises), qui postule l’idée d’une essence nègre, prospère cependant et, c’est le moins que l’on puisse en dire, sur un racisme à rebours comme l’attestent les condamnations de son leader pour incitation à la haine raciale, à l’instar d’Éric Zemmour, son pendant hexagonal.

Or, selon les termes de la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux du 27 novembre 1978, adoptée par acclamation lors de la 20e session de la Conférence générale de l'Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), article 2.1 : « Toute théorie faisant état de la supériorité ou de l’infériorité intrinsèque de groupes raciaux ou ethniques qui donnerait aux uns le droit de dominer ou d’éliminer les autres, inférieurs présumés, ou fondant des jugements de valeur sur une différence raciale, est sans fondement scientifique et contraire aux principes moraux et éthiques de l’humanité ». Pourtant, le panafricanisme originel des William Edward Burghardt du Bois, dit « W.E.B. du Bois », Kwame Nkrumah, Aimé Césaire, Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor ou Modibo Keïta est réellement de l’humanisme. Le kémitisme et le néo-panafricanisme actuels en sont fort éloignés.

Éclaireurs de conscience

Il y a donc urgence et nécessité, dans les cercles intellectuels et médiatiques, en Afrique comme dans sa diaspora, de déconstruire toutes ces idéologies factices qui sont devenues des fonds de commerce pour leurs promoteurs et contribuent à maintenir la jeunesse africaine dans une dangereuse impasse et dans l'obscurantisme. C’est à partir de l’observation froide, sans œillères envers le réel, que l’Afrique parviendra à se hisser à la hauteur des innombrables défis d’aujourd’hui et de demain et à les relever de manière urgente. On ne transforme guère la réalité historique sur la base des mythes, mais sur des réalités. La jeunesse africaine n’a pas besoin de messies, mais d’éclaireurs de conscience, afin qu’elle parvienne à la pleine maîtrise de son destin. Le développement de l’Afrique passe au préalable par la conceptualisation d’outils de pensée qui transforment le réel pour le bien-être des peuples.

Éric Topona Mocnga, journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle

Lors d’une communication le ministre de l'élevage et de la production animale M Abderahim Awat Atteib a lancé officiellement la campagne de sensibilisation de proximité pour la vaccination conjointe contre la peste des petits ruminants (PPR) et la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) dans les 23 provinces du Tchad, c’était le 15 octobre passé au sein de son ministère sous le slogan « unissons nos efforts, protégeons nos troupeaux ». 26 millions de têtes de petits ruminants et 6600700 de têtes de bovins sont ciblées par la vaccination de ces deux maladies grave (peste des petits ruminants et la péripneumonie contagieuse bovine). Ces maladies menacent le cheptel, impactant négativement la santé animale ainsi que les moyens de substance des éleveurs et de l'économie en générale.

Le but de cette campagne de sensibilisation est d'informer, de conscientiser et de mobiliser les éleveurs pour qu'ils comprennent l'importance de la vaccination pour leurs animaux. La campagne de sensibilisation durera deux semaines Selon le ministre, la réussite de cette sensibilisation dépendra en grande partie de la capacité du ministère à atteindre chaque localité, ferrick, groupement d'éleveurs, dans chaque région pour expliquer les bénéfices de la vaccination. Cette approche de proximité permettra aux agents de se rendre directement dans les communautés afin de donner de détails, répondre aux préoccupations et offrir une facilité nécessaire pour vacciner les troupeaux. « Chers éleveurs et agro éleveurs la vaccination n'est pas seulement une question de santé animale, c'est aussi un investissement pour l'avenir de vos activités et pour le bien être de vos troupeaux. Votre participation est essentielle. En faisant vacciner vos troupeaux contre la PPR et la PPCB, vous protège vos animaux contre des maladies éventuellement dévastatrices. Cela vous permettra de préserver vos moyens de substance, d'améliorer la productivité et de contribuer à la sécurité sanitaire et alimentaire de notre pays » a dit M. Abderahim Awat Atteib.

Pour atteindre l'objectif fixé par cette sensibilisation, le ministre dit compter sur l'implication et la participation massive des autorités administratives locales, traditionnels, organisations des professionnels de l'élevage et religieux D'après M. Abderahim Awat Atteib, le vaccin du PPCB dont le prix est à 350 F CFA, sera réduit à 100 F CFA pendant la campagne de vaccination et la PPR totalement gratuite. La zone de densité des animaux sera prioritaire.

NDM

Le Collectif des diplômes tchadiens des Écoles Nationales d'Administration et de Magistrature de l'extérieur (CODITENME) a animé un point de presse ce vendredi 4 octobre à la maison de Médias du Tchad au quartier Moursal dans le 6e arrondissement de la ville de N’Djamena. Les membres du CODITENME exigeant leur intégration à la fonction publique.

M. Baibonwa Jonas porte-parole du Collectif tient dénonce le laxisme des autorités publiques à différents niveaux, « le collectif est victime dans ses démarches administratives ». Selon lui, plusieurs démarches ont été entreprises depuis mars 2022 jusqu’aujourd’hui auprès de la République de la présidence, de la primature et au ministère de la Fonction publique et concertation sociale relative à l'intégration à la fonction sont restés sans suite favorable.

Toujours selon M. Baibonwa, entre-temps les arrêtés portant l'intégration dans le cadre régulier à la fonction publique continuent en faveur des proches du pouvoir politique, du système « c’est du clientélisme et du favoritisme. Pourquoi subissons-nous cette injustice? Étudier dans les écoles nationales d'administration et de Magistrature à l'extérieur est-il un péché? Est-ce que c’est une banalisation ou c’est notre formation douteuse qui est douteuse? ».

Le collectif demande au Président de la République et à son gouvernement de revenir à des bons sentiments, à penser à la situation des lauréats du collectif qui ont fini depuis 2007 et qui sont abandonnés à leur triste sort.

Enfin, le collectif dit être ouvert pour aboutir à un résultat favorable.

Ousmane Bello Daoudou

Hier « franc des colonies françaises d’Afrique », puis « franc de la communauté financière africaine », et peut être dans un proche avenir "l'Éco", cette monnaie singulière et propre aux anciennes colonies de l’Afrique Occidentale Française (ex-AOF) et de l’Afrique Equatoriale Française (ex-AEF) poursuit sa mue et l’épilogue, à n’en pas douter, est encore fort éloigné.

En effet, rarement dans l’histoire monétaire, une monnaie n’a autant suscité controverses et polémiques, à l’exception du dollar dont la valeur ne repose plus sur les réserves d’or des États-Unis d’Amérique, mais sur le seul papier qui l’incarne. Mais le FCFA ne fait pas polémique pour de semblables raisons.

Le FCFA, contrairement à la plupart des monnaies à travers le monde, ne relève pas d’une décision financière souveraine, mais subie. À l’origine, cette monnaie fut imposée par la France à ses anciennes colonies d’Afrique afin de conserver une mainmise sur ces jeunes États indépendants, mais aussi et surtout de tirer des gains substantiels dans le cadre des échanges asymétriques, voire inégaux avec l’ancienne métropole coloniale. En outre, l’histoire du FCFA fut calquée sur le tracé des anciens empires coloniaux français en Afrique. Les pays de l’ex-AOF furent rattachés à une même banque centrale, à savoir la BEAC (Banque des États de l’Afrique Centrale), et ceux de l’ex-AOF à la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), toutes deux placées sous la tutelle opérationnelle de la direction française du trésor où sont logés leurs fameux comptes d’opération et sous celle de la Banque de France. Une filiation coloniale que précise avec davantage de précision l’économiste togolais Kako Nabupko :

« Le franc CFA a été imposé aux Africains dans le cadre de la colonisation française. Il est le produit de la création de la banque du Sénégal en 1855, créée grâce aux ressources versées par la métropole française aux esclavagistes en guise de réparation à la suite de l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848. Cette banque deviendra, au début du xxe siècle, la Banque de l’Afrique de l’Ouest (BAO), qui sera chargée d’émettre la monnaie ancêtre du franc CFA, qui naîtra officiellement le 26 décembre 1945, dix ans avant la création de l’Institut d’émission de l’Afrique occidentale française (AOF) et du Togo, lequel institut deviendra la BCEAO, Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, quelques années plus tard (1959). C’est dire si le fait monétaire en Afrique francophone épouse les contours de la violence esclavagiste, coloniale et post-coloniale, ce qui explique sans doute les critiques récurrentes et les tentatives de dépassement dont la zone franc fait l’objet »[1].

Stabilité monétaire

Ceux qui ont longtemps trouvé une justification à cet arrimage du FCFA au Franc français puis actuellement à l’euro mettent en avant l’argument de la stabilité dans un marché monétaire mondial extrêmement volatil et parfois agressif.

Or, au même titre que le contrôle de son intégrité territoriale, des forces armées et de police, la capacité pour un État à battre monnaie et à en faire fluctuer le cours en fonction de ses objectifs économiques sont des actes de souveraineté parmi les plus éminents. À cet égard, les voix qui militent pour l’accession de ces anciennes colonies françaises à leur souveraineté monétaire, au rang desquels le Tchad, ne manquent pas d’arguments de poids.

En effet, nulle part au monde, on n’a vu un État asseoir une politique économique et une stratégie de développement viable et pérenne sans disposer de la gestion souveraine de sa monnaie.

Pour un pays comme le Tchad où quasiment tous les fondamentaux d’une économie moderne et d’une transformation sociale véritable et progressiste restent à bâtir, son essor est quasiment impossible sous le corset de la tutelle monétaire, et ce pour deux raisons majeures. Par exemple, il devra forcément référer à la France qui jugera en dernier ressort de la faisabilité, voire de la viabilité de ses nouvelles orientations économiques en fonction par exemple de ses réserves de change.

Il faut se souvenir qu’en 2016, lorsqu’enflèrent les rumeurs sur une seconde dévaluation de la FCFA, à la réunion extraordinaire des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) qui se tint à Yaoundé en présence de Michel Sapin, alors ministre français de l’économie et des finances, et de Christine Lagarde, alors directrice générale du FMI, la diminution drastique des réserves de change dans cette zone monétaire fut agitée comme un chiffon rouge qui aurait pu conduire au pire.

S’agissant précisément de cette dévaluation du FCFA évitée de justesse, celle qui fut effective en 1994 sur une décision unilatérale de la France, non seulement se traduisit par des conséquences tout aussi néfastes que les Plans d’Ajustement structurel (PAS), mais porta un coup d’arrêt brusque et dramatique aux programmes économiques alors en cours. Le Tchad n’en fut pas épargné.

La sortie du Tchad du Franc CFA serait donc à la fois un acte juste et sain de souveraineté, en outre un tremplin pour la conception et l’implémentation de politiques économiques efficaces.

Prisme aveuglant de l'idéologie

Il ne faut cependant pas dissimuler des vérités qui tombent sous le bon sens.

Le débat sur la sortie du Tchad du FCFA est parfois empreint de ces passions panafricanistes qui perçoivent tous les choix économiques ou politiques en Afrique sous le prisme parfois aveuglant de l’idéologie. En effet, il faut se ranger à l’évidence que toutes les économies africaines n’appartiennent pas à cette zone monétaire. De nombreux États africains disposent même d’une monnaie propre et en assurent sa gestion de manière souveraine. Mais la plupart, à l’observation, sont loin de figurer dans la catégorie des économies dites émergentes. Certaines économies, à l’instar de celle de la Côte-d’Ivoire, pourtant arrimée au FCFA, peuvent même se prévaloir de performances que lui envient nombre d’États africains monétairement souverains comme la Guinée, le Burundi ou encore la Gambie. La liste n'est pas exhaustive.

C’est ici qu’il faut convoquer l’exigence de bonne gouvernance.

Disposer pour le Tchad de la souveraineté monétaire souhaitée à juste titre, ce serait loin d’être la panacée de son développement. La gestion d’une monnaie implique à la fois une éthique de la responsabilité et des comportements vertueux sans lesquels toute économie s’effondrerait. Il ne faut pas perdre de vue que sous le Président Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga (1965 à 1997), le Zaïre disposait d’une monnaie éponyme, le zaïre. Mais que n’a-t-on vu dans les derniers moments du régime de Mobutu, cette monnaie perdre toute sa valeur d’antan, conjuguée à une expansion exponentielle de la pauvreté de masse, à cause des choix de gouvernance inconséquents, voire irresponsables.

Par ailleurs, il existe une réalité géopolitique dont il ne faut pas dissimuler les pesanteurs et les contraintes ; et celles-ci valent autant pour le Tchad que pour l’ensemble des économies de la zone franc. C’est leur appartenance à ces communautés économiques régionales (CER) que nous avons précédemment évoquées. L’intégration de l’économie du Tchad dans la zone CEMAC, avec toutes les contraintes juridiques, les partenariats économiques et le corset monétaire ne rendent pas facile la création isolée par l’un des États de cette zone, d’une monnaie nationale. Il va falloir non seulement négocier toute une batterie d’accords dont certains remontent à l’aube des indépendances, mais aussi hypothéquer la circulation des biens et des personnes au sein de cette zone économique et monétaire.

Or, il est important de souligner qu’entre le Tchad et le Cameroun, par exemple, les échanges de biens et services entre les peuples de ces deux pays remontent parfois à la période précoloniale. Certains de ces peuples entretiennent parfois une proximité ethnique, communautaire et religieuse séculaire sur laquelle se sont tissés des liens économiques.

C’est une réalité anthropologique similaire qui complexifie la création par les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) d’une zone économique et monétaire distincte de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il se traduirait mécaniquement, des manques à gagner substantiels et immédiats entre le Burkina Faso et la Côte-d’Ivoire, le Mali et le Sénégal, le Mali et la Côte-d’Ivoire.

C’est bel et bien ces réalités intangibles, qui ont justifié la prudence des nouvelles autorités sénégalaises à sortir de l’UEMOA pour rejoindre l’AES, voire la normalisation inéluctable en cours entre le Bénin et le Niger après quelques mois de brouille diplomatico-économique.

En somme, pour le Tchad, comme pour tous les États actuellement tributaires du FCFA, la souveraineté monétaire doit être pensée comme l’un des maillons d’une stratégie de développement globale pour être un outil véritable de progrès.

Une sortie du Tchad du FCFA, pour être efficace, viable et pérenne, devrait être envisagée, au minimum dans le cadre d’une démarche collective des pays de la zone CEMAC. Les espaces macro-économiques intégrés s’imposent aujourd’hui et pour longtemps comme les seules entités de développement viables.

Quel pays de l’Union Européenne, ne pâtirait pas aujourd’hui d’une sortie unilatérale de la zone euro ? L’exemple du Brexit britannique est à cet égard un édifiant cas d’école.

Eric Topona Mocnga, journaliste au service Afrique-Francophone de la Deutsche Welle à Bonn (Allemagne).

 

[1] Kako Nabupko, Du Franc CFA à l’Eco, Demain la souveraineté Monétaire ? Fondation Jean Jaurès/Editions de L’Aube, Paris, 2021, PP. 13-14

Dans un communiqué publié ce mardi 24 septembre, le gouvernement du Tchad et le groupe de la Banque africaine de Développement (BAD) à travers la facilité africaine sur l'économie circulaire ont procédé au lancement du projet pour l'élaboration d'une feuille de route dans le cadre de l'économie circulaire.

Selon le communiqué, ce doucement représente un premier pas afin de débloquer le potentiel transformateur de l’économie circulaire. Dans le même communiqué, une feuille de route pour le pays a été établie. Elle vise à faire de l'économie circulaire un levier pour la croissance verte du pays. Il est aussi dit que la BAD entend aligner les investissements aux dynamiques de développement durable en fournissant au gouvernement tchadien des outils concrets pour une transition vers la circularité tout en alignant les initiatives avec les politiques de développement durable et de lutte contre le changement climatique en instaurant un cadre de gouvernance propice.

Le communiqué souligne que cela facilitera la transition vers une économie circulaire qui est une opportunité pour le Tchad d'augmenter la production agricole, de renforcer la sécurité alimentaire et d'offrir de nouvelles opportunités d'emploi aux jeunes.

Pour la BAD cela favorise l'économie circulaire comme stratégie de développement permettant ainsi au Tchad de faire croître son économie sans dépasser les limites planétaires d’émission de gaz à effet de serre. Les secteurs prioritaires identifiés sont : la gestion des déchets plastiques, l'agroalimentaire, l'eau et l'énergie.

Ousmane Bello Daoudou

La Banque africaine de développement (BAD) a lancé le projet de feuille de Route nationale pour l'économe circulaire(NCER) pour le Tchad en collaboration avec le ministère du Tourisme ce lundi 23 septembre 2024 dans un hôtel de la place.

Pour le Représentant de la BAD au Tchad le projet de feuille de Route nationale pour l'économie circulaire est une initiative de la facilité africaine pour l'Économie circulaire de la Banque Africaine de Développement (ACEF) en collaboration avec l'Alliance Africaine pour l'Économie Circulaire.

Pour lui, ce projet vise à accélérer la transition de l'Afrique vers l'économie circulaire et à mobiliser son potentiel considérable. Le représentant de la BAD ajoute que le NCER établit les bases pour un changement systématique et une transformation sociétale.

Le Représentant de BAD affirme que ce sont les évolutions des stratégies nationales, environnement, favorables aux initiatives du secteur privé en faveur de l'économie circulaire, du renforcement des capacités institutionnelles et les impacts globaux qui stimulent la croissance verte et l'action pour le climat sur le continent et au niveau international.

Il affirme que son plan d'action pour l'économe circulaire représente est un levier permettant de canaliser les investissements vers une exploitation efficace du capital naturel africain qui aura des retombées positives à la fois pour l'environnement et pour les citoyens.

Rappelons que ce projet concerne 5 pays : le Bénin, le Cameroun, le Tchad, l’Éthiopie et l’Ouganda.

Ousmane Bello Daoudou

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