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Ce 17 décembre 2023 les Tchadiens ont voté sans grand engouement. Certains membres des  bureaux de vote de certains arrondissements dénoncent la logistique de la Commission Nationale Chargée de l'Organisation du Référendum Constitutionnel (CONOREC).

Certains membres des bureaux de vote disent être oubliés par la CONOREC. Ils dénoncent plusieurs manquements comme les fiches de procuration, l'alimentation, les banderoles du bureau de vote, etc.

Pour Yacoub membre de bureau de vote dans le 2e arrondissement de N’Djamena, le vote a débuté depuis le matin, mais ils nous ont abandonné à notre sort, « pas de  nourriture ni de l'eau à boire alors que nous sommes les gardiens des urnes. La Conorec n’a pas pensé à nous. Elle nous a abandonnés dans la faim et la soif ».

Totobé Idriss Emmanuel, président du carré 5 de 3e arrondissement affirme qu'il y a pas de logistique, « manque des fiches de procuration, cela a compliqué le vote des nomades. Depuis le matin nous n'avons pas mangé ni bu de l’eau ».

D'autres membres de bureau de vote ont témoigné sous anonymat, ils dénoncent une mauvaise organisation de la Conorec. «  On ne peut pas organiser un référendum de cette importance sans inclure le budget de la ration alimentaire », se lamente un membre. Un autre estime que « des choses simples comme l'alimentation ne doivent pas manquer aux membres des bureaux de vote. On ne peut pas embaucher quelqu'un sans prendre soin de lui ».

Toutefois, dans certains bureaux des arrondissements de la capitale tchadienne, les scrutateurs ont bien reçu leurs rations alimentaires, mais avec un grand retard.

Noël Adoum

La pénurie de carburant a touché durablement la ville de Mongo, capitale de la province du Guera depuis quelques jours, le litre d'essence est vendu à 2500 Fr mais la situation continue de s'empirer dans cette localité, l'essence est devenue une denrée rare. L'inquiétude plane chez de nombreux citoyens mongolais. La rédaction d'Ialtchad Presse a interrogé quelques habitants de cette ville. Reportage.

A Mongo chef-lieu de la province du Guera, le carburant ne cesse d'augmenter de jour en jour. Certains habitants de cette ville ont garé leurs engins roulant. D'autres planent dans l'inquiétude entre grincement de dents, lamentations, patience, etc. Pour le citoyen défenseur des Droits Humains Ahmat Taglo Awana, les citernes d'essence quitte depuis N’Djamena et d'autres viennent depuis Ati pour arriver à Mongo mais à la grande surprise, c'est les vendeurs à la sauvette qui s'occupent de ces citernes pour les caserner à la maison, a-t-il dit. Il relève que l'augmentation du prix du carburant est due aux vendeurs à la sauvette qui jouent leurs cartes d'intérêts pour s'enrichir, car ces derniers stockent le carburant à la maison par fraude en vendant à un prix exorbitant sans toutefois payer les impôts.

Daoud Ousmane Djabir estime que le prix du carburant augmente selon les heures à Mongo, « j’ai acheté un litre à 2000 Fr le matin mais à mon retour le litre d'essence s'est vu augmenté à 2500 Fr », la carence de carburant est un grand problème pour tout le monde dans cette ville. M. Djabir appelle les vendeurs d'essence à penser à leurs pauvres frères et demande aux autorités de trouver une solution à cette pénurie.

Idriss Mahamat quant à lui souligne que la pénurie du carburant est devenue un malheur pour les uns et un véritable business pour les autres qui ne cessent de profiter dans des telles situations pour s'enrichir. « Un tangui c'est-à-dire un litre demi coûte 3250 Fr, certains moto-taximans n'ont pas eu d'autres choix que de garer leurs engins parce que dans cette ville, les clients n'ont pas le moyen pour payer le double du prix de clando », a témoigné M.Idriss

« C’est un cauchemar terrible », témoigne un moto-taximan qui requiert l'anonymat. Il ajoute, « presque toutes les stations sont fermées et le prix du carburant dehors est exorbitant, donc je préfère garer mon engin et me reposer en attendant que la situation s’arrange ».

Notons que la pénurie d'essence dans la ville de Mongo a affecté négativement les activités des moto-taximans qui, désormais, sont obligés de garer leurs engins.

Noël Adoum

Dans un point de presse animé ce vendredi 15 décembre, le porte-parole du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) Max Kemkoye a appelé à une manifestation pacifique sur l'étendue du territoire national pour le boycott du scrutin du 17 décembre. Il a accusé la France et d'autres puissances étrangères de manigancer pour valider le processus référendaire et maintenir Mahamat Idriss Deby au pouvoir. Il annonce la création d'une vaste coalition contre l'impérialisme et les puissances étrangères dès la semaine prochaine.

«Hier en 1996 au nom de supposée unité nationale, certains chefs de partis politiques ont choisi, en contrepartie de quelques postes ministériels, de soutenir Idriss Deby qui était loin de remporter les élections  au second tour. Puis en 2001, ils en ont fait pareil. Et c’est ce qui a permis à feu Idriss Deby ITNO de rester au pouvoir durant 30 ans. Aujourd’hui, les mêmes acteurs avec les mêmes arguments classiques, mais cette fois-ci, appuyés d’autres nouveaux acteurs brandissent l’unité nationale, la réconciliation nationale, la justice et l’égalité pour sacrer une Constitution qui mettra cette fois-ci, le fils Mahamat Idriss Deby  au pouvoir aussi longtemps que possible », dénonce M. Kemkoye.

Selon le GCAP, ceux qui appellent à aller voter pour le NON ne contribuent-ils pas sans le savoir à valider ce référendum? Et à valider la prochaine élection pour que Mahamat Idriss Deby ITNO reste au pouvoir?. M. Kemkoye estime que tout le processus est biaisé y compris la Constitution pour légitimer la dynastie au Tchad. Il a appuyé ses propos avec quelques articles de la nouvelle constitution comme l l'article 67 qui dit, « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans. Il est rééligible une fois pour un mandat consécutif ». M. Kemkoye explique, « dès que le président de la République est réélu une fois, pour le reste, il est automatiquement éligible pour autant de fois », dit-il.

Le porte-parole du GCAP a aussi insisté sur l'article 285 qui dit que « le Président de la République en fonction continue d’assumer sa charge jusqu’à l’investiture du Président de la République élu ». «Qui est ce Président de la République en fonction ?», s'interroge-t-il. Il poursuit, « c’est lui, Mahamat Idriss Deby Itno. Pourtant, dans une constitution, on ne personnifie pas à travers l’adjectif possessif. L’utilisation de cet adjectif spécifie que Mahamat Idriss Deby Itno, une fois que l’ordre  constitutionnel est rétabli, il cesse d’être Président de Transition et devient automatiquement Président de la République de par cette Constitution. Et il pourra rester au pouvoir autant que faire se peut dans la mesure où il demeure jusqu’à l’organisation des prochaines élections ».

De plus, selon M. Kemkoye, l’ordre constitutionnel pour lequel tout le monde réclame est déjà rétabli, l’élection peut attendre jusqu’à ce qu’ils soient sûrs de gagner pour les organiser. Ainsi, il garantira les intérêts des puissances étrangères qui l’ont mis et imposé aux Tchadiens ainsi que l’intérêt de ceux qui se tuent à la tâche pour lui et ceux avec qui son gouvernement a conclu un accord.

Pour M. Kemkoye le scrutin référendaire ne doit pas servir à maintenir un président à la solde de l'étranger en indexant la France. « Votre vote ne doit pas servir à maintenir quelqu’un que les puissances étrangères nous imposent en l’occurrence la France », dit-il. Face à ce qu’il appelle ingérence extérieure, M. Kemkoye annonce la création d'une coalition dans les prochains jours pour y faire face. «En protégeant leurs intérêts sur notre territoire, au lieu d’être à équidistance des acteurs politiques, ils ont choisi leur camp et leur homme. En réponse, une vaste coalition des patriotes contre l’impérialisme et les puissances étrangères sera lancée la semaine prochaine et s’en suivra une offensive populaire de grande envergure, dit-il « Et quand cela va arriver, il n’y aura dans notre pays, ni ONU, PNUD, Union européenne, ni l’Ambassade de France, l’Ambassade des États-Unis, et que sais-je encore. Et tel qu’ils sont partis du Niger, du Mali, de l’Afghanistan, ils partiront d’ici précipitamment », dit M. Max.

Pour finir, le GCPA appelle les Tchadiens à se joindre à eux le jour du vote pour marcher pacifiquement et empêcher la tenue de ce référendum.

Abderamane Moussa Amadaye

Le président de la coalition des partis politiques pour le « Oui », le Premier ministre Saleh Kebzabo  a clôturée les 21 jours de campagne référendaire au stade de Paris Congo cet après-midi en présence plusieurs personnalités publiques.

Dès 14h, les militants de différents partis ont pris d'assaut les lieux, habillé en tee-shirts, tenant des banderoles de différentes couleurs ils se sont rassemblés sous la protection des forces de défense et de sécurité. Les officiels venaient  chacun à son tour s’asseoir à sa place . Il était 16h lorsque M. Kebzabo a fait son entrée en faisant le tour de stade pour saluer la foule.

Tout d'abord, c’est le président du comité d'organisation Abakar Rozi Téguil qui a exprimé sa reconnaissance pour l'effort des uns et des autres durant les 21 jours de campagne sur toute l'étendue du territoire. « La forme cosmopolite de la coalition est un message d’unité. Les Tchadiens dans leur majorité veulent vivre dans l'unité et dans la paix », dit-il. Il a affirmé que l'espoir ne se rêve pas, il se crée, « partout le peuple réclame le Oui. Oui pour l'unité, Oui pour le Tchad nouveau ».

Ensuite, c’est le président de la coalition du Oui de la ville de N’Djamena Abba Djidda Marmar qui a affirmé que « grâce au travail et au dévoiement, nous avons pu toucher la ville de N’Djamena. On a mis les petits plats dans les grands pour atteindre notre objectif. La refondation de ce beau pays est prévue dans cette nouvelle constitution avec un réel partage de pouvoirs ».

Enfin, M. Saleh Kebzabo a affirmé que l'essentiel de cette Constitution est le transfert du pouvoir de la capitale vers les régions. C'est le retour à la base. C'est la base qui décide de son propre destin pour le progrès vers le chemin de l'unité et de changement.

Ousmane Bello Daoudou

Le Bureau de soutien au parti socialiste sans frontière annonce sa démission lors d’un point de presse ce 15 décembre au centre Al Mouna dans le 2e arrondissement de la capitale tchadienne.

La Résistance est un bureau de soutien du PSF engagé pour le soutenir dit être déçu. Et change de camp à la veille de la clôture de la campagne référendaire affirme Betolom Sidjim Dotardé président de ce bureau de soutien. « Cette décision a été prise en raison de l’impopularité du président du parti Yaya Dillo, son incapacité à rassembler et à unifier le parti », dit-il.  Il rajoute que cette situation a poussé les membres du bureau à décider de rejoindre le parti les Démocrates Révolutionnaires (PDR) qui incarne mieux leurs valeurs et leurs aspirations politiques.

Selon lui, le PDR leur offre une plate-forme pour défendre les intérêts de leur commune et celui du Tchad.

M. Dotardé appelle leurs militants à voter Oui dimanche. « C’est une opportunité pour apporter des réformes nécessaires au système politique et renforcer la démocratie et les droits de citoyens ».

Ousmane Bello Daoudou

Le Président du Réseau des Acteurs Libre de la Société Civile, des Organisations Syndicales et des ADH pour des Élections Libres et Transparentes (RALSCOSAT) Brahim Ben Saïd a fait un point de presse ce vendredi 15 décembre à la bourse du travail. Il était question de retrait des cartes d'électeur pour le vote référendaire du 17 décembre 2023.

M. Ben Saïd affirme que les campagnes citoyennes menées par l'ensemble de ses équipes déployé sur l'étendue du territoire national pour le retrait des cartes d'électeur est un succès. Il rajoute « une sensibilisation citoyenne électorale est l'occasion pour éveiller la conscience des électeurs, informer l'opinion nationale et internationale ». De plus, dit-il, les équipes d'observateurs sont prêtes et seront déployées dans les provinces, le 17 décembre prochain afin de s'assurer du bon déroulement du scrutin dans chaque bureau de vote.

Le RALISCOSAT est, soutient-il, satisfait du travail abattu par ses agents sensibilisateurs, « les rapports sont déposés et seront compilés dans un bref délai ». Il estime que l'observatoire reste le seul moyen privilégié garantissant la crédibilité et la transparence d'une élection.,

Pour rappel, le RALISCOSAT est une organisation faîtière regroupant des organisations syndicales, des ONG, des associations de défense des droits humains, des associations de développement ainsi que des organisations féminines et des jeunes.

Noël Adoum

À 2 jours de la fin de la campagne référendaire, le parti Tchad uni annonce son boycott lors d'une conférence de presse organisée à son siège au quartier Sabangali pour expliquer sa position.

Mahamat Zène Chérif, président national affirme qu'après la consultation des membres du parti, une tendance s'est dégagée pour le boycott. 60% pour le boycott, 30% pour non et 7% pour Oui.  Selon le parti, cette journée comme une journée de deuil du Tchad.  Ils affirment que la procédure de cette élection est biaisée dès le départ, « le parti Tchad uni ne peut pas s'associer à cette mascarade pour légitimer un prince », dit M. Chérif.

Le processus d'adoption d'une constitution devrait se faire de manière démocratique, consensuelle de sorte que toutes les diversités qui composent la République soient consultées même s'il y a des voix discordantes, dit le parti. Les membres ajoutent que le passage à la 5e république ne devrait pas être un passage folklorique pour satisfaire le besoin d'un individu. « Au parti Tchad uni, les valeurs républicaines, les règles démocratiques et la bonne gouvernance sont désirées ardemment », disent-ils.

Ousmane Bello Daoudou

Dans une déclaration à la presse, le porte-parole de la primature, M. Martin Inoua a fait hier une mise au point sur des propos tenus, selon lui, par le président du Comité de crise du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), M. Faustin Djimoudouel. Ce dernier aurai affirmé que le Premier ministre Saleh Kebzabo a déclaré que la grève ne l’intéressait pas parce que ses enfants étudiaient à l'étranger. « C'est une allégation totalement mensongère », dit le porte-parole. De plus, M. Inoua s'est exprimé sur la grève en soutenant que les grévistes ne peuvent pas prétendre à leur salaire, « le gouvernement a décidé en toute légalité de ne plus verser le salaire aux grévistes qui suivent le mot d'ordre du comité de crise ».

Cette annonce a fait bondir le comité de crise qui dit poursuivre sa grève jusqu'à la satisfaction. M. Faustin, a répondu en affirmant que le Premier ministre et son porte-parole méconnaissent les textes régissant le droit de travail au pays.«  Tous les deux, Kebzabo et Inoua n'ont jamais été fonctionnaires moins encore syndicalistes, alors ils ont raison de méconnaitre la législation du travail, les droits et devoirs y afférents. S'ils arrivent à répondre à la question pourquoi les enseignants sont partis en grève, ils diront eux-mêmes que les enseignants ont raison d'aller en grève. Et que leur grève est fondée, et qu'il faut les payer et rembourser l'argent indument coupé », dit-il .

Rappelons qu’hier 11 décembre, le conseiller à la communication, aux médias et porte-parole de la primature M. Martin Inoua a annoncé, à la surprise générale une mesure gouvernementale contre les enseignants grévistes : la suspension de leur salaire. Une décision qui a soulevé la controverse sur sa légalité de la décision et sur la qualité de celui qui l’a annoncé. M. Inoua est le porte-parole du gouvernement ou de la primature? Les avis divergent.

Abderamane Moussa Amadaye

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