La désillusion de nos amis ex- « activistes »

Written by  Juil 16, 2023

Makaila, Abel, Tahirou, Habib Ben ont organisé une conférence-débat pour disent-ils faire le bilan de la transition et examiner les perspectives. Bilan et perspective? Oui, faire le bilan et les perspectives un après-midi comme ça. Sans aucune raison sinon celle de vouloir exister dans une transition embrouillée et ennuyante.  

Je taquine souvent l’un d’entre eux, mon ami Makaila, le surnommant « activiste désactivé ». Il me répond toujours, sourire au visage, « journaliste opposant ». Je lui réplique, « dit journaliste et arrête-toi ». On en rit, on se balance des blagues comme depuis toujours avec « Fofana » son autre surnom de foot en plus de son premier surnom sigle de prénom « MK ».

Depuis leur retour, nos amis n’ont cessé de cumuler des erreurs. Je reviens sur quelques-unes de ces erreurs majeures.

Première erreur. C’est d’avoir accepté de cautionner le coup d’État. Surtout avoir accepté d’accompagner la perpétuation d’un système dynastique. Ils ont cru que leurs actions virtuelles et leurs amis aussi virtuels incarnaient le réel. Le réel tchadien est plus dur. Plus acrimonieux. Plus complexe. Ils le découvrent.

Deuxième erreur. Leur retour dans le brouhaha, en trompe œil, les a fait croire qu’ils étaient incontournables pour la transition. Ils marchaient presque sur les eaux du fleuve Chari, la tête dans les nuages de N’Djamena. Ils se voyaient ministre de la République, DG oubliant au passage qu’ils ne représentaient rien, comme dirait le ministre de la Réconciliation nationale M. Abdramane Koulamallah. Le réveil est brutal. Leur « entrisme » a été précipité et mal réfléchi.

Troisième erreur. C’est de n’avoir pas pu constituer lors du Dialogue national inclusif et souverain (DNSI) un groupe d’activistes pour peser sur les débats. J’ai fait à mon ami Makaila la remarque. Lors du DNIS, ils étaient perdus, noyés dans le tas des personnes ressources. Ils étaient inaudibles.

Quatrième erreur. Ils ont refusé de continuer à être activistes au Tchad, sur le terrain. Ils devaient s’inspirer d’un garçon comme Ahmat Haroun Larry. Brouillons parfois, mais intelligent dans son activisme. Il déjoue les pièges de la tentation. Et quand, le système croit l’avoir, il démissionne. C’est ce qu’il a fait après sa nomination à la Mairie, spécialement à la Voirie. C’était un gros piège tendu pour le temps de la saison de pluie. Larry a vite compris qu’il allait se faire prendre et se noyer dans les eaux de pluie s’il y restait.   

Alors que nos amis se complaisaient dans leur situation. Au début de leur retour, ils disaient partout avec fierté être les invités du président comme s’ils n’étaient pas chez eux, dans leur pays. Ils étaient ivres de leur retour. Et commençaient déjà à croire que le président de transition et son entourage avaient besoin d’eux pour la suite de la transition. Ils étaient d’accord par avance pour l’accompagner à s’agripper au pouvoir. Je n’ai jamais cru que le président de transition avait besoin d’eux. Ils réalisent aujourd’hui que leur retour n’était qu’une simple opération de communication. Rien de plus.

Bello Bakary Mana

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