N'Djaména, après le jeudi noir

Oct 25, 2022

Après la manifestation du jeudi 20 octobre dénommé « jeudi noir », violemment réprimé par les forces de l'ordre causant plusieurs pertes en vie humaine, des blessés et des biens matériels endommagés, Ialtchad presse a promené son micro pour entendre les avis des N’Djamenois. Vox pop.

Ngaramal Jacques. « Ce qui s’est passé est imaginable. C’est une sauvagerie sans pareille. Rien ne peut qualifier ces actes des hommes en tenue. Ils sont censés protéger le peuple, pas tirer à balles réelles sur les gens qui manifestent et après chercher toutes les qualifications pour nommer cette situation. Je me pose la question : est-ce que passé que les Tchadiens ont un cœur humain ? Ou bien nous avons dépassé le cap humain pour atteindre l’instinct animal? C’est animal de poser des tels actes aux yeux de monde, au 21e siècle. On ne peut pas dire que les bavures commissent par les forces de l'ordre à donner à une connotation ethnique. Ce qui s'est passé à rien à voir à une connotation ethnique ni une fibre religieuse. Les manifestants expriment leur ra-bol pour dire non à certains nombres d'injustices. Je me pose la question est-ce que je suis sur terre ou bien je suis sur une autre planète ? Alors ça fait plaisir aux uns et aux autres cette situation ? Je pense que si on est un humain cette situation ne nous fait pas plaisir et si on est autorité on doit être interpellée ou faire interpeller sa propre conscience sur ce qui s'est passé ou bien ceux qui l'ont fait veulent imputé la responsabilité au président de la transition sans qu'il le sache. Comment peut-on sortir dans cette transition de 24 mois dans la paix et d'organiser les élections pérennes ? Comme une commission sera mise en place, je souhaite que cette commission fasse son travail dans l’impartialité pour que les responsabilités soient situées ».

Abakar Gadou Goudja. « Nous déplorons les pertes de vies humaines, la répression policière n'est pas bonne. Dans la Charte de Transition, la manifestation est autorisée, ils doivent l’encadrer au lieu de massacrer ses compatriotes. S’ils nous tuent tous, ils vont gouverner qui ? Pourquoi alors tourner son canon contre cette population ? C'est inacceptable ».

Enonck Mberbe. « Le gouvernement de la transition avait sorti une note à la veille empêchant cette marche pacifique. Pourtant, elle-même n'a pas l'adhésion des forces vives de la nation. Le dialogue n'a pas eu aussi l'adhésion de tout le monde, donc toutes ces préoccupations ont poussées ces organisations à la manifestation. Celle du 20 octobre n'est pas différente de septembre noir que le Tchad n'oublie jamais. Le gouvernement de la transition porte entièrement la responsabilité, même s'ils ont sorti un gros mot qui les protège ».

Delphine K. Djiraibé. « À mon avis ce qui s'est passé est désastreux. Le 20 octobre les Tchadiens de tout le bord est sorti pour manifester pour réclamer par rapport aux pasteurs et l'équité, la réponse à cette manifestation est complètement inadmissible, les forces de l'ordre et les personnes en civil tire de gaz lacrymogènes et des balles réelles tuant une centaine de personnes dans un seul jour cela nous rappelle la période sombre du feu Hissène Habré, il y a un amalgame autour de la question qui a fait quoi. Le gouvernement lui-même dit qu'ils vont ouvrir une enquête qui situera la responsabilité, mais pourquoi de mettre la charrue avant les bœufs. Tout le monde a intérêt que cette situation soit clarifiée ».

Ousmane Bello Daoudou

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