Un collectif fait le point sur les évènements des Monts de Lam

Mai 14, 2023

Le collectif des associations du département des Monts de Lam a organisé une conférence de presse ce 12 mai au centre d'études pour la formation et le développement (CEFOD) dans la commune du 6e arrondissement de N'djamena. Il a fait le point sur la situation des conflits qui sévissent dans les Monts de Lam. Reportage.

La salle était presque pleine que l'échange avec les médias a démarré. Les membres du collectif étaient habillés en noir, signe de deuil et de soutien aux victimes, disent-ils.

Pour Me. Nodjitoloum Salamon, Coordonnateur du collectif, les terres du sud et plus particulièrement du département du Mont de Lam font l’objet de convoitises de certains allogènes et plus précisément les éleveurs à cause sa fertilité pour leur bétail, dit-il. Me. Salamon indique depuis quelque temps, les conflits agriculteurs-éleveurs sont devenus récurrents et prennent d'autres tournures. Il précise que des éleveurs détiennent des armes létales et rendent difficile le mouvement de la population. Il relève que rien qu'au mois d'avril, les « villages Dogoro, Bendjabo, Mempon, Dangnda ..., ont été victimes des attaques des éleveurs et de bavures des forces de l'ordre qui a occasionné des morts, des blessés et des déplacés ». Face à cette tragédie inhumaine et insoutenable, dit-il, le collectif des associations des Monts de Lam a dépêché une équipe pour non seulement compatir mais aussi de faire un constat. Il relève de cette mission un bilan macabre et alarmant, selon les mots du Coordonnateur. « Des morts, de personnes déplacées, des bétails volés, des dépossessions des biens et des villages incendiés », a-t-il rapporté. Me. Salomon souligne que la population du sud du pays est taxée des rebelles, des Kodos par les autorités.

Me Salomon s'est dit abasourdi par les propos tenus par le ministre de l'administration du territoire, Limane Mahamat dans une presse étrangère sur ces événements, qu'il a seulement minimisé en prétendant que « la situation est sous contrôle ». A ce sujet, il pense que Limane Mahamat ne contrôle pas le territoire pour lequel il est nommé pour administrer ou bien il entretient délibérément ce flou pour protéger certaines personnes ou son poste », a-t-il signifié. Le collectif affirme que sa lutte n'est ni politique, ni confessionnelle mais elle vise à protéger les droits humains et les intérêts de leurs parents abandonnés à leurs tristes sorts. Le collectif dit choqué de voir qu'à Goré, une enquête a été ouverte par le procureur de la République et aux Monts de Lam, c'est le silence radio. Il condamne avec la dernière énergie cette pratique et recommande au gouvernement de mettre fin à cette guerre par « la recherche de la paix, le désarmement de toute la population, sans discrimination, la nomination des cadres compétents et la suspension du gouverneur Ahmat Dary et autres cadres administratifs et l'ouverture d'une enquête indépendante, etc. » Me. Salom s'est interrogé si les autorités de transition actuelle ne sont pas tombées dans le piège de la perfidie française qui consiste à jouer sur la fibre ethnique pour exploiter et piller sans limites les richesses du pays ? Me. Nodjitoloum Salamonse demande, « curieusement, les tueries des paysans des Monts de Lam et de la Nya Pendé se sont multipliées au lendemain de l'installation d'une unité de l’armée française à Goré, à la frontière Tchad-Centrafrique. Est-ce entretenues ou une simple coïncidence ? », s'interroge-t-il. Pour finir, Salomon, Me. Salomon invite la population à se défendre, « il est temps que les populations s'organisent pour se défendre, elles-mêmes, car le gouvernement, nous a abandonné, en plein vol, comme dirait quelqu’un », a-t-il conclu.  

Abderamane Moussa Amadaye

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