jeudi 28 mars 2024

VBG, l’omerta dénoncé

Déc 06, 2020

Le problème de la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) est un défi. Au Tchad, la question préoccupe de jeunes femmes et hommes. Ialtchad Presse est allé à leur rencontre pour en discuter. Reportage.

Un léger froid souffle sur la Maison de la Femme au quartier N’jari. Dans les couloirs, Hadjé Aché Nimir, étudiante à l’Université HEC-Tchad participe aux 16 jours d’activisme contre les VBG. 23 ans, taille moyenne, regard doux, l’air sérieux, ses paroles dégagent la confiance en elle, en ses principes. Selon la jeune femme, la question des VBG est délicate. Pour elle, les femmes et jeunes filles sont menacées dans tous les milieux : scolaire, communautaire et surtout professionnel. « Lorsqu’une femme est nommée directrice dans un service, elle est soit menacée, soit négligée par son personnel parce qu’elle est simplement femme », a confié Hadjé Aché. La jeune étudiante soutient qu’aujourd’hui, un garçon enceinte une fille, les gens trouvent cela normal. Mais la fille, elle, est maltraitée et traitée de « fille de plaisir », de « traînée ». Elle est rejetée par tout le monde. « La femme vaut beaucoup pour une communauté. Elle est épouse, mère, fille et sœur. Alors il faut la respecter et la protéger », dit-elle sur un ton ferme.

Une autre jeune femme qui requiert l’anonymat affirme que la lutte contre les VBG ne doit pas se limiter aux 16 jours d’activismes. Elle doit être un combat quotidien et tous les instants. Elle propose que la lutte s’oriente vers la scolarisation des jeunes filles. Selon elle, les filles peuvent étudier et devenir aussi des personnalités dans la vie et contribuer comme les garçons au développement. « Il faut que les violences faites aux femmes cessent immédiatement », martèle-t-elle.

Autosuffisance

Issakha Bouba Tela est participant aux 16 jours d’activisme contre les VBG. Selon lui, il faut faire un état des lieux sur les difficultés que rencontrent les femmes et filles tchadiennes. Elles sont victimes des vices, menacées et sans grande protection, estime-t-il. Les femmes jouent un rôle capital dans la société. Il faut prendre soigne d’elle.

Les VBG sont le résultat d’une anomalie psychologique qui pousse certains hommes à être violents avec leurs épouses, sœurs ou compagnes. Selon un expert, dans un centre d’orientation d’appuis psycho sociale, « toutes formes d’actes ou de paroles qui puissent porter atteinte à l’intégrité physique, morale, psychologique d’un individu, que cela vient d’un homme vers une femme ou d’une femme vers un homme ou d’une fille vers un adulte ou d’un garçon vers une femme adulte peut être considéré comme une VBG ».

Pour M. Tela l’important n’est pas seulement de lutter contre les VBG, mais il faut aider les victimes à entreprendre. C’est la seule possibilité pour elles de s’autosuffire et d’être indépendantes financièrement. Cela permettra d’aider à résoudre le problème des VBG.

Moyalbaye Nadjasna

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