jeudi 28 mars 2024

Conférence débat sur l’Alcoolisme au Centre Almouna

Sep 26, 2021

Le centre diocésaine de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA), vient de publier un ouvrage intitulé « Boire ou souffrir au Tchad : prévention et soin de l’alcoolisme à N’Djamena ». C’était au cours d’un échange, ce 25 septembre 2021 au Centre Almouna de N’Djamena. Le panel est constitué de Dr Rahmat Noubangar, psychologue clinicienne, M Djimtolnan Yeungar Etienne, infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale et M Madjirebaye Hervé, philosophe. Reportage.

« Boire ou souffrir au Tchad » est, le titre du livre écrit par le collectif du personnel du centre diocésain de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA). C’est un ouvrage de 130 pages qui fait une situation générale sur l’alcoolisme au Tchad. Selon les rédacteurs de cette recherche, l’alcoolisme n’est pas une fatalité. Il est possible de s’en sortir et retrouver une vie saine. C’est cette foi qui a guidé à la réalisation de cet ouvrage qui se veut un outil de lutte contre l’alcoolisme, disent-ils. « L’alcool détruit la santé, la famille et la société. Si nous voulons que le Tchad aille mieux, faisons de la lutte contre l’alcoolisme une priorité », affirment les rédacteurs.

Selon la psychologue clinicienne Dr Rahmat Noubangar, à l’époque, ce sont les adultes qui boivent l’alcool. Aujourd’hui, dit-elle, l’alcoolisme est devenu un monde qui nous questionne. Elle indique que ce livre que le CEDIRAA vient de publier est un véritable outil de sensibilisation et de prévention. La clinicienne estime que l’essentiel de la lutte repose sur la sensibilisation. Concernant l’alcoolisme en milieu jeune, Dr Rahmat Noubangar, pense que les parents doivent bien encadrer et suivre leurs enfants. Elle ajoute que l’éducation est la base de tout changement. L’État doit aussi mettre en place des activités ludiques pour occuper les jeunes, dit la psychologue. « Malheureusement, la télévision et l’Internet ne montrent que comment faire la fête avec de l’alcool. Les jeunes copient sans discernement ces pratiques négatives. La plupart fête aussi leurs anniversaires avec de l’alcool», déplore Dr Rahmat.

M. Djimtolnan Yeungar Etienne, un autre panelliste. Il est infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale. Il a travaillé plusieurs années avec CEDIRAA. Pour lui, cela fait exactement 22 ans que cette lutte est menée par CEDIRAA. D’après lui, un alcoolique perd plus ses capacités de jugement et de conscience qu’une personne lucide. L’alcoolisme a des effets désastreux sur la société tchadienne. L’infirmier spécialisé souligne que l’alcool n’épargne aucune classe sociale ni une tranche d’âges. Toutes les religions sont concernées, dit-il. « Nous écoutons particulièrement les personnes alcooliques. Nous prenons en compte leurs histoires, leurs cultures, leurs capacités psychiques. Leurs ressources inexploitées leur permettent de retrouver la voie de la guérison. Toutes les dimensions sont prises en compte afin d’amener les alcooliques à sortir de leur situation ». Il définit l’alcool comme étant du « sucre en présence de la levure. »

Les interventions des participants concernent plus les facteurs favorisants. Ils énumèrent : les attraits néfastes de la société, la perte de l’emploi, le rejet de la société, la stérilité, la souffrance, l’histoire personnelle, mais aussi le désintéressement de l’État. Selon Jean-Marie, un des participants, il faut faire des religieux des alliés dans le combat contre l’alcoolisme. Par exemple les prêtres, les pasteurs et les imams. Et les utiliser comme de passeur de message. « Au lieu de prendre le taureau par les cornes, il faut provoquer un déclic à travers des stratégies de communication. Au niveau des corps constitués, les journalistes sont des personnes appropriées », soutient-il.

M Djimtolnan Yeungar Etienne déclare que, la lutte contre l’alcoolisme n’est ni hier ni aujourd’hui ni de demain. Pour lui, ce n’est pas en parlant aujourd’hui que le problème sera réglé. Mais c’est pour limiter les dégâts d’aujourd’hui et de demain, précise-t-il. 22 ans d’existence au service ont permis au CEDIRAA d’écouter des personnes sous l’emprise de l’alcool, de tramadol, du cannabis, de la cigarette et autres stupéfiants.

Moyalbaye Nadjasna

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