samedi 20 septembre 2025

Les pays membres de la communauté économique des états de l’Afrique centrale (CEEAC) décident de réagir aux diverses crises naturelles qui frappent la sous-région. C’est pourquoi ils se rencontrent à N’Djamena, la capitale tchadienne pour préparer les réponses aux éventuelles catastrophes qui pourraient frapper la communauté. Reportage

La CEEAC décide de réagir aux crises diverses qui secouent la région. C’est dans ce cadre qu’ils organisent la 9e consultation régionale annuelle qui a démarré aujourd’hui 6 juillet à N’Djamena et se terminera le 7. Pour les organisateurs, cette rencontre permet d’améliorer les efforts de préparation aux risques liés aux catastrophes naturelles et de renforcer les capacités des gouvernements.

Les responsables de la protection civile, les directeurs des Croix rouges nationales, la fédération internationale de la croix et du croissant rouge, les experts des services météorologiques et hydrologiques nationaux et les experts de centre d’application et de prévision climatologique de l’Afrique centrale vont pendant ces 2 jours éplucher tous les nœuds du problème et proposer des solutions pérennes dans le cadre de la prévention des catastrophes dans la communauté.

L’objectif de réunion est de suivre dans un premier temps des progrès en matière de préparation et des réponses aux catastrophes naturelles avec références aux engagements pris dans le cadre du plan d’action humanitaire de Yaoundé, au Cameroun en 2015. Il sera aussi question de faire le suivi des progrès au niveau national en matière de préparations et de réponses, avec référence aux engagements pris en 2019 au Burundi. Aussi, les différents experts venus de 11 pays vont se partager les bonnes pratiques sur la base des leçons apprises pendant les deux dernières années.

Les participants de ces 11 pays vont également aborder les différents thèmes, tels que la coordination civilo-militaire dans la région et les études de cas pratiques liées à la gestion des catastrophes, présentation du centre d’application et de prévision climatologique (CAP-AC)  en matière de prévision météorologique en lien avec la gestion des catastrophes naturelles et enfin la divulgation des engagements pris par la déclaration  de Nairobi au Kenya de 2021-2025, avec référence aux pays membres du CEEAC.

Lors de cette 9e consultation de l’Afrique centrale pour la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles, tous les participants doivent être familiers avec la gestion des risques et de situations d’urgences, la collecte de données relatives aux catastrophes l’analyse et l’évaluation des risques de vulnérabilité et l’évaluation post-crise.

Ils devaient refléter de façon équilibrée les préoccupations des décideurs et celles des experts techniques. Ils devront se préparer à partager leurs expériences respectives afin d’alimenter les débats.

Jules Doukoundjé

Les femmes insistent et signent dans leur lutte pour se faire la place à l'ombre au Tchad. Elles veulent faire de cette période de transition, une rampe de lancement. Ces femmes leaders politiques et des mouvements associatifs affûtent leurs sagaies pour les échéances politiques à venir. Le Centre Juridique d’intérêt public (PILC) renforce le leadership de ces femmes issues des différentes formations politiques. C'est à travers le thème : « Participation des femmes aux processus électoraux » depuis 3 jours au Centre d’Études et de Formation pour le Développement (CEFOD) de N'Djamena. Ialtchad s'est entretenu avec quelques organisateurs ce mercredi 6 juillet. Reportage.

La situation de la femme et sa place dans la société préoccupent depuis plusieurs années le monde associatif, politique et médiatique. Elle alimente des colloques, des conférences, etc. La participation de la femme tchadienne dans le processus électoral est alourdie par les facteurs qui sont entre autres, la tradition, la religion, le manque de culture politique et l’égoïsme des hommes qui n’encourage pas la participation de la femme au jeu politique disent plusieurs militantes des droits des femmes. Pour ses militantes les femmes représentent plus de 50%, l’électorat le plus important par leur nombre, mais sont très peu présentes sur la scène politique.

Dans la perspective d’une transition politique menée par des civils, elles doivent être prêtes pour occuper des postes au niveau national et communal. C’est dans ce contexte que l’implication des femmes est nécessaire. C’est pourquoi le projet initié par le PILC pour mobiliser la gent féminine pour les élections communales, législatives et présidentielles est une bonne initiative disent plusieurs participants. Pour Mme Épiphanie Dionrang, chargée de communication du PILC, c'est un échange fructueux, un plaidoyer pour l’implication des femmes dans le processus électoral. Emmener les femmes à prendre la parole, être dans les partis politiques constitue les enjeux de la formation initiée par le PILC. « Nous constatons que les hommes sont plus nombreux que les femmes dans les partis politiques. Les femmes doivent sortir de leur silence et s'impliquer davantage dans les affaires politiques de leur pays. Nos voix comptent beaucoup, nous devons aussi adhérer dans les mouvements associatifs pour défendre l’intérêt public et aussi connaître son droit en tant que femme dans la société », affirme-t-elle.

Une participante, représentant le parti Les Transformateurs, estime que le début de cet atelier a consisté à faire d’abord un brassage de la gent féminine. C’est un moment de rencontre entre les femmes leaders politiques et mouvements associatifs d’ici et d’ailleurs pour exprimer leurs expériences dans le domaine de la participation de la femme dans le processus électoral, dit-elle. « C’est plus un moment de partage que de formation », confie-t-elle.

Mme Allahta Sedji, assistante du projet, souligne que ces femmes sont formées pour renforcer leur capacité et de repartir dans leurs partis politiques respectifs faire la restitution aux autres. Elle affirme que la voix de ces femmes doit être portée. « Nous voulons également que ces femmes qui ont reçu le minimum, celles qui sont dans les partis politiques, soient représentées et que leurs voix portent, parce qu’on pense toujours que la femme est placée au second rang et que sa place est à la cuisine. La femme peut réfléchir, voter, comprendre, voire être candidate. Ce n'est pas seulement les élections présidentielles, il y a des élections communales et législatives », renchérit Allahta Sedji.

Les participantes sont issues de différents partis politiques du Tchad. Certaines participantes sont venues des provinces précisément de Massakory, Pala, Guelendeng, Lai et Kélo.

Nadège Hountinto
Mariam Mahamat Abakar

Pour le compte de la troisième journée du championnat national de football, Espoir de Guera a affronté ce jour 5 juillet au stade Diguel dans la commune du 8e arrondissement de N'Djamena les olympiens de Mao. Les deux équipes se sont départagés sur un score fleuve de 4 buts à 0 en faveur des mongolais. Reportage.

Avec un stade à moitié rempli, les deux adversaires se sont affrontés cet après-midi au stade de Diguel. Dès l'entame du match, grâce à leur supporteur ambiant dans les gradins, les 11 entrants de Espoir de Guera ont complètement dominé le match. Il a fallu attendre que 15 mn pour que l'attaquant Brahim Ousmane ouvre le score après une erreur au milieu de terrain commis par les joueurs de l'OM. Ce premier but a complètement affecté les olympiens et donné une avance au bleu ciel de Mongo. Ils ont dominé davantage le jeu sur tous les aspects. A 5 minutes de la pause, Brahim Ousmane alias « El pistelero » a marqué à nouveau et donne l'avantage à son équipe. Espoir de Guera 2, Olympique de Mao 0.

De retour de la pause, le rythme de jeu reste intact. Les mongolais sont resté fidèle à leur rythme de jeu de première partie. Les olympiens étaient perdu dans terrain et même en dehors. Leur public s'est tu, certains ont quitté les tribunes. De l'autre côté, les supporters de Espoir de Guera n'ont rien lâché malgré un le score favorable. Il criait et encourageait les joueurs et trollait l'adversaire. A la 62mn, Ahmat Idriss attaquant de Espoir de Guera a fait trembler le filet de l'adversaire. Après le troisième but, les olympiens se sont réveillés pour quelques minutes. Les jeunes de l'OM ont tenté de trouver le cadre mais la pression et le dynamisme des défenseurs mongolais ont évité d'encaisser le moindre but. Après une erreur défensive des olympiens, Ahmat Idriss a une fois de plus trouver le chemin de buts. Il a inscrit son deuxième but de la rencontre et le quatrième à son équipe. Le match s'est terminé sur le score de 4 à 0 en faveur de Espoir de Guera.

Pour Ousmane Hassan supporteur de Espoir de Guera dit être fier de cette victoire. Il confie « mon club de cœur à des adversaires coriaces comme Élect Sport et AS PSI dans son poule mais cela ne peut sous aucun prétexte nous fait douter de la capacité de nos joueurs et le voir remporter la finale » dit-il. Contrairement à Ousmane, Adji Ali supporteur de l'OM dit être déçu du score de ce match. Il relève toutefois qu'il est serein et confiant du reste du championnat pour son équipe.

Si cette victoire est un bonheur pour les joueurs des mongolais, du côté des olympiens c'est la désolation et la frustration. Tout paniqué Alhadji, attaquant de l'Olympique de Mao martèle « nous avons eu un milieu techniquement faible et un gardien moins vigilent ». Il souligne que deux erreurs ont contribué à leur effondrement. Toutefois, Alhadji dit « rien n'est perdu. Nous allons nous nous concentrer sur la suite afin de remporter cette coupe », a-t-il déclaré. Pour Ahmat Idriss, buteur de cette rencontre « nous nous sommes préparé bien avant le championnat et le résultat de cet engagement a été démontré aujourd'hui grâce à cette large victoire contre Olympique de Mao ». Il ajoute que son équipe a de l'énergie pour poursuivre avec le même dynamisme jusqu'à la fin du tournoi « nous ne sommes pas ici pour une visite touristique, nous sommes venus pour un objectif bien déterminé, celui de gagner la coupe », a-t-il affirmé. AbdelMadjid Hamid Président du club Espoir de Guera présent dans les gradins, affirme qu'il est comblé de joie et rassuré du résultat du match et de la suite.

Rappelons que grâce à leur victoire d'aujourd'hui, Espoir de Guera prend provisoirement la tête de la poule « A ». Dans la même poule, Gazelle FC de Sarh a battu Expérience FC de Bongor sur un score de 1 à 0. Le championnat national se poursuivra demain avec des matchs chocs. Boule d'Or de Pala affrontera As santé d'Amdjarass au stade de Diguel et FC Amboko de Goré fera face à As Santé d'Abéché au stade de Paris-Congo.

Abderamane Moussa Amadaye

La Cour suprême tchadienne par un arrêt social a suspendu lundi 4 juillet, l'arrêt de rejet de la Cour d'Appel de Moundou. Par ordonnance 096 le président de la Cour d'Appel de Moundou a débouté la requête pour la rétractation introduite par l'Étude de Me Hisseine N'garo, huissier-commissaire de Justice titulaire de charge contre l'ordonnance 041 réhabilitant Me Dogregué Mathla, Greffier en chef de la Cour d'Appel de Moundou à exécuter la décision condamnant Esso désintéressé les Ex-travailleurs de TCC. Ialtchad a donné la parole aux deux parties, mardi 5 juillet 2022. Reportage.

Pour Me Hisseine Ngaro, Huissier-Commissaire de Justice titulaire de charge, le dispositif de la Cour Suprême a dit simplement que l'arrêt de rejet rendu par la cour d'Appel de Moundou est suspendu. Cela veut dire simplement qu'on ne peut plus parler encore d'exécution de l'arrêt 97 jusqu'à ce que l'annulation par la Cour Suprême suive, clarifie-t-il. « Je dis tout simplement que c'est dommage parce que c'est beaucoup plus de dilatoires qui nous ont fait arriver à ça. Et cela au détriment des ex-travailleurs de TCC qu'on a fait venir à N'Djamena pour, qu’elle raison je ne sais pas. Ce sont des gens qui n'ont aucune qualité d'agir et endetter. C'est une manière d'escroquer encore ces paysans. Ils mettent en place des commissions et exigent que les gens leur payent ceci, cela. Ils ont fait venir des pauvres paysans qui auraient dû rester pour s'occuper de leurs travaux champêtres pour assurer leur survie », confie, Me N'garo. Heureusement soutient-il, que la justice est là et elle a dit le droit. Nous attendons de voir la suite, assure l'huissier.

Me Dogregué Mathla, greffier en Chef de la Cour d'Appel de Moundou déclare ne pas être convié ni assigné à ce procès. A son avis, il a appris quand même qu'il y a eu un procès relatif à un arrêt de rejet suite à une requête d'une ordonnance d'exécution. « On m'apprend que la Cour suprême par un arrêt social a ordonné un sursis. C'est une décision de justice donc je n'ai pas de commentaire à faire. Sinon j'ai été désigné par une ordonnance venant de la cour d'appel de Moundou suivant l'article 441 du Code de travail. Ce texte donne pouvoir au président de la cour de designer un agent d'exécution en l'espèce c'est un arrêt social et non de droit commun", argue le greffier en chef. Si c'est un arrêt de droit commun, ça revient de droit à l’huissier or cet arrêt est spécial de nature sociale et c'est le Code de travail qui gouverne l'exécution, dit-il. « Le président de la cour d'appel de Ndjamena a pris l'ordonnance 041 pour me désigner pour l'exécution. Les huissiers ont demandé une rétractation et le président a rejeter par une ordonnance 96. C'est ainsi qu'ils ont fait pourvoit. Donc j'estime que l'ordonnance 41 qui me désigne pour l'exécution est valide et je dois continuer l'exécution »,, affirme Dogregué Mathla.

Le sursis, dit-il, est prononcé contre l'ordonnance 96 ordonnant le rejet de la demande de rétractations. Autrement, je trouve que c'est un non-évènement, réalise le greffier en chef de Moundou. Il insiste et souligne que si cela le concernait, on doit l'assigner à cette audience. Selon lui, ils sont en train de perdre le temps dans cette affaire. Il estime pour sa part que l'arrêt accordant dommages-intérêts aux ex-travailleurs de TCC est antérieur à la loi 2 du 15 mars 2022 habilitant seuls les huissiers à exécuter les décisions de justice. Au regard du principe de la non-rétroactivité de la loi nouvelle, la loi 02 ne peut que disposer pour l'avenir et par conséquent n'a pas d'effets rétroactifs, indique Dogregué Mathla.

Moyalbaye Nadjasna

Le retard de la pluies inquiète sérieusement les agriculteurs de Kournary et les villages environnants, du département du Logone Gana. Ils implorent le ciel pour avoir la pluie, et craignent une éventuelle sécheresse qui frappe à leurs portes, s’il ne pleut pas vite. Reportage.

Les agriculteurs de Kournary, dans département du Logone Gana sont angoissés par le retard des pluies. Ils craignent que ce retard crée une famine et demandent les autorités de les appuyer avec les semences de variété précoce, sans cela, les récoltes s’annoncent maigres. Certains qui avaient semé avec les premières pluies du mois de mai ont tout perdu, car les plans ont péri à cause de manque de pluie. D’autres, par contre, ont fini consommer leurs semences à cause de la faim.

Pour ALoh Ésaïe, agriculteur de Dilga arabe, un village situé à la sortie sud de Kournary, cette année la pluie tarde à pleuvoir et ceux qui ont semé, ont tout perdu, car les jeunes pousses ont péri à cause de manque d’eau. Selon lui, les paysans attendent la pluie pour commencer les activités agricoles. Les paysans de ce village expliquent depuis le début de la saison, il n’a plu qu’une seule fois depuis le mois de mai et certains agriculteurs pressés, ont semé, mais rien n’a poussé. Aloh Ésaïe souligne que c’était mieux l’année dernière, mais cette année, la situation est inquiétante et craint que ce retard puisse engendrer la famine.

Dans le village Dilga arabe, l’activité agricole la plus pratiquée est la culture du sorgho, le mil, le haricot et le riz. Chaque année, selon le témoignage de populations de ce village qui commençaient tôt le travail de mise en terre des semences, mais les retards des pluies les pénalisent. Pour rattraper le retard des pluies, ils proposent aux autorités responsables de l’agriculture de les doter des semences de courtes variétés ou variétés précoces. Certains résidents du village de Dilga arabe sont obligés d’utiliser les pompes à eau à base de panneaux solaires pour arroser leurs champs. C’est le cas du jeune cultivateur Aloh Ezai qui arrose son champ de riz à base de motopompes alimentées par les panneaux solaires. Il affirme que l’année dernière, il avait commencé à sarcler son champ de sorgho en fin juin « cette année on est en juillet. Et je n’ai même pas encore semé ». Il est inquiet de ce retard. Père de 3 enfants, Aloh Esaïe, nourris sa famille grâce aux activités agricoles et le retard des pluies constitue une réelle menace pour lui et sa famille.

S’exprimant dans le même registre Assienta Nicolas Kélo, cultivateur, la situation est intenable, s’il ne pleut pas tôt, c’est sûr qu’il y’aura la famine. Selon lui, quand il ne pleut pas, les activités agricoles sont bloquées et le paysan est obligé de consommer sa semence, cela crée d’autres problèmes. Il ajoute qu’un agriculteur qui n’a pas de semence est considéré comme une personne handicapée, car il ne peut rien faire sans la semence. Assienta Nicolas soutient que même s’il pleut, il sera difficile d’avoir une bonne récolte cette année.

Avocksouma François, a récolté plus de 30 sacs de riz l’an dernier, mais cette année, avec la rareté de pluies, il n’a pas encore mis en terre les semences du riz. Il implore le ciel afin de démarrer ses activités agricoles.

Partout dans les villages du département du Logone Gana, les paysans sont angoissés par le retard des pluies. Ils dépendent exclusivement des eaux de pluie pour leurs activités champêtres.

Jules Doukoundjé

Les femmes tchadiennes pratiquent des rites traditionnels au lendemain de l’accouchement avec des feuilles d’herbes. Mais les professionnels de la santé leur déconseillent de le faire. Reportage.

Généralement suite à l’accouchement, la femme perd de l'énergie, elle devient physiquement et psychologiquement faible. Pour l’aider à récupérer son énergie, la famille utilise de feuilles et d’écorces des plantes pour renforcer et établir son état de santé. Mais cette pratique traditionnelle malgré ses avantages, a montré ses limites chez certaines patientes.

Après des heures de travail sur la table d’accouchement, la femme enceinte reçoit de soins médicaux et une ordonnance lui est prescrite. Quand même que le traitement traditionnel lui est réservé à la maison, comme le bain à l’eau chaude, trempé d’écorces ou des feuilles de plantes qu’on lui donne à boire et à se laver.

Nous sommes allées dans un marché du 3e arrondissement, dit « marché Ndombolo, pour découvrir les rites autour du post-partum. Le bain de siège, qui est la pratique la plus connue, est un bain dans lequel l’accouchée s’assoit dans de l’eau très chaude, qui recouvre les fesses et les hanches. Cette pratique débute en général le lendemain de la sortie de maternité, avec de l’eau , avec du sel ou avec des plantes. L’eau bouillie avec les feuilles est bénéfique pour la maman et aussi pour le nouveau-né. Cela diminue les maux du ventre et permet, disent les tradipraticiennes de resserrer l’appareil génital de la mère. « Les écorces et les feuilles bouillies permettent à la femme de retrouver son énergie perdue et soigner ses plaies. Elle peut prendre le médicament moderne et utiliser en même temps les traditionnels. Mais je pense que cette pratique est la meilleure, car elle est très efficace», affirme madame Lady, vendeuse et pratiquante  des rites traditionnelles.

Par ailleurs, cette façon de faire n’est pas approuvée par les professionnels de la santé. Les sages-femmes préconisent aux accouchés de ne pas effectuer le bain avec de l’eau trop chaude, en raison de la persistance de l’orifice interne. Malheureusement certaines de ces femmes, dès le retour à la maison pratique un bain de siège. La responsable de Soins maternels et infantiles du centre de santé de Ridina, Mme Zara Diop, estime que les premiers repas de l’accouchée doivent être chauds, cette dernière ne doit pas goûter à ce qui est frais. Elle doit bien manger, bien allaiter exclusivement l’enfant et éviter surtout de boire de l’eau fraîche. Pour Zara Diop, les pratiquent traditionnelles du post-partum ne sont pas conseillées, car elles affaiblissent les femmes qui viennent de donner naissance, et également elles détruisent les cellules de la femme. « Nous prescrivons généralement aux femmes de prendre des antibiotiques tels que : Amoxicilline, Flagyl, Spasfon, tout ceci pour compresser l’utérus pour qu’il expulse le sang. Et nous conseillons également à ces femmes de prendre du fer, pour renforcer le sang qu’elles ont perdu », confie-t-elle.

Pour certains, cette pratique traditionnelle est bien et d’autres par contre, refusent de le pratiquer. « Je me sens toujours en forme quand je prends un bain avec de l’eau très chaude. Je suis à mon 3e  enfant et je pratique toujours cette tradition. Je ne trouve pas que c’est une torture », dit Fatouma Seid. Une autre poursuit en ces termes : « A chaque fois que je me lave avec de l’eau très chaude, j’ai de vertige et de la fièvre. Donc j’ai aussitôt arrêté cette pratique, malgré l’insistance de ma mère à continuer », confie Madjon Nonta

Nadège Hountinto
Mariam Mahamat Abakar

Le premier match de la poule « B » du championnat national a été lancé ce 4 juillet au stade de Diguel dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne. Un match qui a opposé le club richissime Foullah Édifice à l'un des plus anciens et populaire clubs du pays, RFC, Renaissance Football Club. Les deux adversaires ont fait régaler le public et donné un rythme à ce tournoi. Reportage.

Pour cette grande affiche, Foullah Édifice contre Renaissance FC, un grand public a envahi les gradins avant même le début de la rencontre. Les parkings des motos étaient saturés et les petits vendeurs ambulants d'eau fraîche et autres boissons rafraîchissantes se sont éparpillés dans tout le stade afin de rafraîchir le public venu à ce grand rendez-vous du football tchadien. Contrairement au match d'ouverture, l'heure fixée pour cette rencontre a été scrupuleusement respectée.

Dès l'entame du match, le doyen du football tchadien, RFC a dominé sur tous les compartiments du jeu son adversaire, Foullah Édifice. Possession de balle, tirs cadrés et le beau jeu « le fandassier » ont été déroulés par Renaissance. Comme on dit souvent 99 jours pour le voleur et un seul jour pour le propriétaire, le richissime club Foullah Édifice a profité d'une faille défensive et a ouvert le score grâce à l'attaquant de couloir, Mahamat Abakar. Un but conservé par Foullah jusqu'à la fin de la première période.

De retour des vestiaires, les jeunes joueurs de Renaissance sont revenus avec un moral d'acier. Avec le même rythme, ils ont dominé la rencontre jusqu'à l'égalisation. Si Renaissance connaît sait jouer au football comme les Espagnols, les attaquants de Foullah savent marquer des buts comme les Allemands. Kerim attaquant de pointe a ajouté le score en faveur de son équipe, Foullah Édifice. Le match entre les deux équipes finit sur le score de 2-1 en défaveur de RFC. Pour Mahamat, supporteur venu pour ce match estime que RFC a été battu sur des détails. Il affirme que RFC a développé un bon fond de jeu, mais n'a pas su profiter des occasions. « Dominer n'est pas gagner, Foullah a gagné le match, félicitations à eux » a-t-il lancé.

Du côté des joueurs de Foullah Édifice, Abdelaziz Issa latéral a affirmé « il y a eu une énorme pression, mais nous avons tenu et arraché les trois points ». Il ajoute, « le championnat national est encore long, mais nous allons nous donner corps et âme pour chaque match afin d'aller en finale et de jouer la Champions League Africaine, c'est notre souhait le plus ardant. Par le travail, je crois que nous allons y parvenir », a-t-il confié. Après leur défaite, les joueurs de RFC ont refusé de répondre à nos questions.

Le championnat national se poursuit jusqu'au 17 juillet prochain. Dans deux poules différentes, les 12 équipes qualifiées pour cette édition vont jouer dans deux stades de la capitale, Diguel et Paris-Congo. Deux matchs-chocs sont à l'affiche demain. Gazelle de Sarah affrontera Expérience FC de Bongor au stade Paris Congo et Espoir de Guerra va croiser le fer avec l'OM (Olympique de Mao) au stade de Diguel. Tous les deux matchs sont prévus à 15h30 min.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

Le Conseil national syndical de l'Union des Travailleurs du Tchad (UST) donne 10 jours francs au Conseil militaire Transition pour répondre à leurs revendications. Une décision prise lors d'une réunion extraordinaire avec les responsables syndicaux affiliés, le 2 juillet 2022 à la Bourse du Travail de N'Djamena. Pour plus de précision sur la question, Ialtchad Presse a rencontré Barka Michel, président national de ce conseil. Entrevue.

Barka Michel, président du Conseil national syndical de l'Union des syndicats du Tchad (UST), rappelle leurs décisions concertées du 02 juillet. A son avis, le Conseil national syndical (CNS-UST) donne un délai de 10 jours au Conseil militaire de Transition (CMT) à s'exécuter. Il affirme qu'ils prennent à témoin l'opinion nationale et internationale pour les conséquences qui vont découler si rien n'est fait pour satisfaire leurs revendications.

D'après le président du CNS-UST, ils ont lors d'une réunion extraordinaire ce 2 juillet, examinée le communiqué de presse du 28 juin dernier relatif au scandale financier au sommet de l'État et à l'évaluation du pacte social triennal. Le conseil a approuvé la position du Bureau exécutif de l'UST après un long échange sur les le crime économique révèle et l'application infime du pacte social triennal, depuis sa signature, le 4 octobre. Il affirme également que la réunion était élargie aux responsables des syndicats affiliés à l'UST.

Barka Michel précise que certains médias disent que le CNS-UST demande la démission du gouvernement de la Transition sans relever les raisons qu'ils ont mentionnées. Pour lui, leurs revendications sont motivées sur des points précis.

Selon le syndicaliste Barka Michel et ses camarades, le gouvernement doit engager une poursuite judiciaire de toutes les personnes impliquées dans le détournement. Ils demandent la restitution et le rapatriement des fonds publics détournés au trésor public et de tous les biens des personnes impliquées dans ces détournements soient saisi. Le conseil syndical exige aussi, l'apurement des arriérés des retraités estimés à 26 milliards et ceux des contractuels de l'État à 25 milliards. Le président de l'UST dit également que le Conseil revendique, l'application stricte du décret 862 portant réglementation de la retraite au Tchad, mais aussi, le remboursement des augmentations générales spécifiques (AGS) coupées en 2016 en espèce ou en nature.

Autres points, dit-il, le conseil demande au gouvernement de rembourser le 30% de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) prélevé sur le salaire des agents du secteur privé et les retraités en 2016. Il insiste à ce que l'alignement soit fait sur le même taux que ceux du secteur public. Enfin, Barka Michel soutient également que le conseil exige l'augmentation de 50% de salaire des secteurs publics et privés .

Le président du Conseil national syndical note que jusque-là, le gouvernement n'a pas encore réagi. Toutefois, ajoute-t-il, si rien n'est fait pour satisfaire les travailleurs et travailleuses, 10 jours après ce préavis, ils vont entrer en grève. Barka Michel rappelle que le conseil alerte ses camarades d’être vigilants et prêts pour des actions futures.

Moyalbaye Nadjasna

Suite à notre reportage sur le non-respect de la circulation des camions gros porteurs à certaines heures et aux carrosseries modifiées dans la ville de N’Djamena dans la journée. La rédaction de Ialtchad Presse s’est rapprochée auprès des autorités en charge pour avoir leurs versions des faits. Reportage.

Pour Idriss Ali Djalbord, Directeur de l’Urbanisme de l’Aménagement et du Transport Urbain les communiqués concernant la décision a été diffusée plusieurs fois, mais sa mise en application pose problème. C’est un constat réel, d’après lui. Il poursuit plus loin qu’ils ont une direction de la police municipale et de la protection civile qui prend en charge l’aspect maintenance, sécurité, marché de référence, les incendies qui se déroulent dans la ville, les noyades, etc.

Toujours selon les Idriss Ali Djalbord, ils ont eu à vouloir créer une unité de gestion relative uniquement pour le transport urbain. Mais selon lui les moyens manquent, c’est pour cela que le service n’est toujours pas encore actif. Pour lui, les transports urbains sont directement gérés par les services de la Brigade de Circulation routière de la police nationale (BCR).  « La police nationale devrait arranger les choses, mais ils tardent à s’exécuter. Nous ne connaissons pas la cause puisque c’est deux institutions différentes comme vous l’avez constaté vous-même ».

Pour la ville de N’Djamena, la circulation de ces engins cause d’énormes soucis de sécurité routière. Il y a des dérogations spéciales concernant les transports des lubrifiants comme les camions-citernes qui ravitaillent les stations-service à travers la ville. Selon nos la Mairie, il faudrait aussi savoir que par le passé, le communiqué concerne uniquement la circulation des gros camions n’excédant pas 7 tonnes. « Le maire a diffusé un autre communiqué qui autorise les camions qui pouvaient atteindre même 15 tonnes, les camions qui transportent les graviers, sables sur les chantiers en construction à travers la ville. Il a facilité un peu de tâches à ces conducteurs pour qu’ils exercent leur métier dans la journée et uniquement sur les chantiers, compte tenu des aspects sécuritaires ».

M. Djalbord affirme que la police nationale qui se charge de la circulation routière dans les périmètres urbains. Actuellement les autorisés municipales ont pris une décision pour appuyer la police nationale, c’est ainsi un peu partout dans la ville. Les policiers municipaux circulent à moto et facilite ainsi un peu la circulation sur certaines grandes artères de la ville. « Comme nos artères et les voies de la ville de Ndjamena sont étroites, elle cause énormément de problèmes pour la circulation routière. Les modifications des gabariers des camions qui occupent trop d’espaces et obstruent la voie », explique-t-il.

Il poursuit un peu plus loin qu’il faut que les autorités aménagent un peu les voies afin qu’elle soit large. D’après lui c’est vrai que cela nécessite beaucoup des moyens, mais il faut bitumer des voies afin de permettre une bonne circulation routière. Il prend l’exemple du boulevard du Maréchal du Tchad qui pour lui n’est pas facile à circuler aux heures de pointe. Selon lui si l’État pouvait réaménager cette voie Avenue Charles de Gaule pour permettre une bonne circulation, cela aiderait.

La rédaction a tenté de rencontrer les services de la Brigade des Contrôles de la Circulation routière pour avoir leurs versions des faits, mais en vain.

Djénom Josiane   

Le don de sang est un acte qui permet de sauver de vies. Mais au Tchad, ce geste salvateur n’est pas encore ancré dans les habitudes. Pour comprendre le rôle et l’importance du don de sang, la rédaction Ialtchad Presse est allée  au centre national de transfusion sanguine (CNTS) qui est un centre de production de produits sanguins, pour échanger avec le directeur sur les difficultés que rencontre cette institution dans la production et la conservation du sang. Reportage.

Créé par une loi en 1996, et a son décret d’application en 2000 qui définit son statut. Le CNTS a pour objectif de produire du sang. Dans ce centre, on prélève du sang chez des personnes supposées être en bonne santé qu’on appelle donneur.

Pour le directeur du CNTS, Dr Mbanga Djimadoum, quand on prélève le sang, on fait un certain nombre d’examens immuno hématologiques, c’est-à-dire le groupage sanguin qui permet de classer les poches de sangs en groupe A, B, AB et enregistre le positif et le négatif. Il explique qu’on fait de dépistages qui permet aussi de rechercher les principales maladies transmissibles par le sang. Selon lui, au Tchad et dans la région Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est le VIH1 et 2, l’hépatite b, c et la Syphilis. Dr Mbanga Djimadoum souligne que ce sang est dans les banques de sang. C’est quand les demandes leur parviennent qu’ils remettent le sang pour administrer aux malades qui en ont besoin.

À la question épineuse, des Tchadiens qui refusent de donner leur sang, le directeur du CNTS estime qu’on met le doigt sur la plaie. Le directeur fait un petit recule en expliquant que vers les années 1972, quand la première banque du sang était créée, la transition sanguine était basée sur le don volontaire à 100%. Mais c’est après les évènements qu’on a constaté qu’il y a un recul du nombre de donneurs volontaires. Il ajoute que cette situation a permis l’apparition des donneurs familiaux et c’est eux qui ont pris le pas sur les donneurs volontaires. « Jusqu’aujourd’hui nous avons de difficultés à avoir suffisamment du sang en stock pour faire face aux éventuelles urgences », dit-il.  Le directeur affirme que le don volontaire de sang vient de quelqu’un, qui volontairement décide de venir faire un don pour un malade qu’il ne connaît pas. Les études ont montré que le don volontaire du sang permet d’éviter les maladies transmissibles, donc quand quelqu’un vient volontairement donner son sang, c’est quelqu’un qui a conscience de son état de santé. Selon lui, quand un membre de la famille est malade, les gens sont forcés de venir pour se proposer de donner leur sang et que les donneurs familiaux sont moins fiables. C’est dans ce sens que, dit-il, l’OMS insiste sur la transfusion basée sur les donneurs volontaires.

Au centre de la transfusion sanguine du centre hospitalier général de référence, les donneurs familiaux sont à majorité à plus de 85%. Le directeur relève seulement 14 à 15% de donneurs volontaires, il y a 4 ans. Il précise que les données de 2021 ont mis en exergue un don volontaire de seulement 7,13 % pour la ville de N’Djamena.  

Au sujet du sang qui serait vendu par les employés du CNTS, le directeur de ce centre national est clair. Au Tchad tout le monde sait que la poche du sang est gratuite jusqu’à preuve du contraire et l’institution qu’il dirige, ne vend pas de poches de sang. Il soutient qu’il faut distinguer deux cas, et cela n’est spécifique au Tchad, ça se passe de la même manière un peu partout dans le monde. Le Dr reconnaît qu’il y a de brebis galeuses dans toute société et au CNTS, il n’en manque pas, surtout que le sang est un produit précieux. Il soutient que quand un produit est rare, il donne lieu à une spéculation. « Nous avons eu de plaintes que certains de nos collaborateurs vendent du sang, mais quand nous demandons à ceux qui se plaignent de nous aider à mettre la main sur ceux-là afin de les sanctionner, ils se rétractent », explique le directeur du CNTS.

La conservation du sang est coûteuse

 Le sang humain est tellement précieux que pour le conserver dans de bonnes conditions, afin qu’il puisse être utile aux éventuels, il faut de moyens pratiques. À son avis, les poches dans lesquelles on prélève du sang sont importées, les réactifs aussi sont importés, et la conservation a un coup. Le chercheur insiste en soulignant que les produits sanguins sont l’une des matières les plus coûteuses quant à leur production et à leur conservation.

À propos de la durée de la conservation du sang, Dr Djimadoum dit que cela dépend du produit, parce que quand on prend une poche du sang, on peut fractionner en plusieurs composants dont on peut en faire un concentré de globules rouges, un concentré de plaquette standard et du plasdon frais congelés. Il ajoute que les différents composants ne se conservent pas de la même façon. Selon lui, les globules rouges peuvent être conservés à 4 degrés et peuvent durer pendant 35 jours. Les paquettes ne vivent que 5 jours et il faut avoir une salle climatisée avec une température et le plasdon, une température de 35 degrés et peut durer un an.

Le directeur lance un appel aux Tchadiens de donner leur sang pour sauver de vies, car le sang humain, quel que soit les avancées de la science, on ne peut pas le fabriquer de manière industrielle. Il exhorte aussi les bonnes volontés à se mobiliser pour mettre à la disposition du CNTS ce produit pour les éventuels malades.

Jules Doukoundjé
Nadège Hountinto

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