Le président du nouveau parti l’Union pour la Refondation du Tchad (URT), M Siddikh Abdelkerim Haggar lors d’un entretien, ce 8 novembre au studio Saleh Gaba de Ialtchad Presse, affirme que l’État doit exister. Selon lui, il faut des lois républicaines applicables à tous sans distinction pour éviter que les Tchadiens se divisent. Reportage.
M. Siddikh Abdelkerim Haggar, président du parti l’Union pour la Refondation du Tchad (URT), il y a des questions qui divisent et fâchent les Tchadiens. Il cite d’abord les conflits agriculteurs-éleveurs, le foncier, le rôle et les prérogatives des autorités traditionnelles. Il évoque la question de réforme de l’armée réputée, non républicaine par certains des Tchadiens, les crimes économiques et les crimes de sang. « Ce sont là les questions qui sèment la division aujourd’hui au Tchad. Si ces problèmes ne sont pas résolus, je pense que le Tchad va éclater en mini-morceaux », dit le président de l’URT.
Selon lui, pour résoudre de telles questions, l’on doit commencer d’abord par l’État. « Il faut que l’État existe, il faut que l’injustice et l’impunité soient mises fin. 2e il faut résoudre le problème de la transhumance, du foncier et des autorités traditionnelles », précise Siddikh Haggar. Il souligne que ces points mentionnés constituent de principaux facteurs des conflits agriculteurs-éleveurs. Le leader de l’URT remarque qu’aujourd’hui au 21e siècle on ne peut pas voir 100 millions de têtes de bétails, transhumés 365 jours sur 365 jours d’Est en l’Ouest, du Nord au Sud. Il propose plutôt que l’élevage soit modernisé. Car, dit-il, la Hollande par exemple, ne fait même pas le Chari-Baguirmi en termes de superficie et est premier pays producteur de lait. Concernant le foncier, le politique indique que chacun dit que la terre lui appartient, soit à ses ancêtres, soit à ses parents, etc. Aujourd’hui soutient-il, certains officiels tels que les généraux sont devenus de grands éleveurs qui traînent des millions de têtes de bétail. « Ce n’est plus l’élevage classique connu qui avec 10 ou 20 têtes de bétail », déclare-t-il.
Or, affirme-t-il, la population a augmenté. De 3 millions en 1960, le Tchad compte aujourd’hui 16 millions d’habitants. « Toutes ces bouches il faut les nourrir. C’est pourquoi il faut moderniser l’agriculture, l’habitat, les infrastructures. Et tout cela empiète sur la dette. Il faut bien définir clairement le cadre normatif de gouvernance du foncier. Si cela n’est pas fait, nous allons continuer à voir les familles tchadiennes endeuillées par les conflits agriculteurs-éleveurs », explique Siddikh Haggar. Le président de l’URT insiste sur la modernisation de ces deux pôles d’activités. Mais il estime pour sa part qu’il faut, une intervention de l’État avec des lois réellement républicaines et sans distinction. « Il faut aussi une administration professionnelle. Car nos villes et nos villages sont gouvernés parfois par des illettrés qui ne connaissent rien de la loi et des principes de la République », affirme-t-il.
M. Siddikh Haggar soutient que le Tchad a un sérieux problème. A son avis, il faut se référer à certains pays ou musulmans et chrétiens, éleveurs, agriculteurs cohabitent harmonieusement. « Il faut partir de ces pays et voir comment ils vivent et sont régis par quelles règles. Il n’y a qu’au Tchad et au Soudan qu’on parle de conflits agriculteurs et éleveurs. Tout simplement parce que la République n’est pas là. Ailleurs les gens appliquent la loi », s’interroge-t-il. Il cite en exemple, le Niger, le Cameroun, la Guinée, le Mali, etc. D’après le leader de l’URT, il faut aussi se demander comment ces pays ont fait pour avoir un Code de la famille et de personnes qui est unique pour tous ? Et comment ont-ils réussi à avoir la règle de transhumance respectée par tous ? Il conclut en martelant qu’il suffit de faire comme eux.
Moyalbaye Nadjasna
Jules Doukoundjé
Le président du parti Les transformateur, Dr Succès Masra s’est adressé depuis le balcon du siège de son parti, appelé « le balcon de l’espoir ». M. Masra s’est exprimé pendant une heure d’horloge, il appelle la jeunesse à rester debout. Le président du parti Les transformateurs exhorte les autorités du CMT à saisir l’occasion de la dernière chance qui s’offre à tous les Tchadiens pour tenir un vrai dialogue. Il affirme être pour un dialogue sincère et non un monologue. Minus de drapeau, plusieurs milliers de jeunes ont transformé la devanture du siège en un stade. Reportage.
Un monde fou, composé majoritairement de jeunes s’est rendu massivement samedi dans l’après-midi au siège du parti Les Transformateurs, au quartier Habena, dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena pour écouter le message du Président du Parti les Transformateurs, Dr Succès Masra. Minus des drapeaux, les jeunes entonnaient l’hymne national la Tchadienne pour accueillir leur président. Il est 16 heures, l’homme sort sur le balcon du siège de son parti, vêtu en veste blanche, colle couleur du drapeau tchadien. Il s’est adressé à la jeunesse pendant plus d’une heure. M. Masra a abordé plusieurs questions, surtout l’épineuse question de la transition devant conduire aux élections dans les mois à venir. Il déclare que rien ne peut se faire désormais sans la jeunesse et que les autorités du CMT ne devraient pas avoir peur de la jeunesse et surtout du parti les Transformateurs. Selon lui, le Tchad a besoin d’une vraie transition et qu’il était le premier à proposer un schéma d’une transition civilo-militaire. Le jeune homme politique qui s’est vu refuser Stade Idriss Mahamat Ouya a réussi le pari de remplir la devanture du siège de son parti. Pour lui, rien ne sera comme avant, il faut compter sur la jeunesse, pour un Tchad de demain qui doit rester solide sur ses deux pieds.
Au sujet du combat politique, il ajoute que personne ne peut arrêter la marche d’un peuple debout pour sa dignité. À son avis, cette dignité ne se vend pas. S’adressant à la jeunesse, il dit « vous êtes cette énergie renouvelable pour une cause commune. La transition se fera avec nous tous, ou alors personne ne gouvernera le Tchad dans l’apartheid et l’inégalité ». Dr Succès Masra exhorte les autorités du CMT et tous les Tchadiens épris de justice et paix à s’asseoir autour d’une table pour dessiner l’avenir du pays. « Asseyons-nous et cogérons cet avenir dans la sincérité et la vérité, car la vérité nous rendra libre », souligne, le président du parti Les Transformateurs. Le Président Succès Masra estime que l’organisation du dialogue devrait être une dernière chance pour le pays et qu’il faut l’organiser d’une manière véridique et sincère, en impliquant toutes les entités de la nation. « C’est la dernière chance qui s’offre au Tchad pour quitter les murs et les trous d’un Tchad d’apartheid et d’inégalité, afin de construire les ponts d’un Tchad de justice, d’égalité et d’opportunité pour tous ses enfants », insiste le jeune homme politique. Il avertit par ailleurs que si cette chance d’un Tchad qui marche enfin sur ses deux jambes n’est pas saisie, personne ne gouvernera le pays et il y aura plusieurs Tchad à gouverner.
Concernant le creusage de la tranchée autour de N’Djamena, il précise qu’on ne construit pas une tranchée dans une ville, mais des ponts. Car, ce sont les ponts qui unissent et non une tranchée.
Il annonce un prochain meeting au stade Idriss Mahamat Ouya de N’Djamena, une caravane nationale dans toutes les provinces du pays pour une sensibilisation de la grande masse. Il demande à la jeunesse de se mobiliser pour remplir le stade et envoyer ainsi un message fort aux autorités de la transition que rien ne peut désormais être comme avant.
Jules Doukoundjé
Une foule immense des militants du parti les Transformateurs du Dr Succès Masra s’est fortement mobilisée ce 6 novembre. Le siège du parti à Abena dans le 7e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne était noir de monde. Danses, youyous entre coupés des chansons ont agrémenté une ambiance bon enfant. Reportage.
Prévu pour être tenu au stade Idriss Mahamat Ouya dans le 3e arrondissement de N’Djamena la capitale tchadienne, le meeting des Transformateurs n’a pas été autorisé par les autorités tchadiennes. Mais des milliers de militants se sont donné rendez-vous devant le siège de leur parti sis au quartier Abena. C’était la grande messe sous le « balcon de l’espoir », surnom donné par les militants lorsqu’ils se retrouvent devant leur siège où apparaissent le leader Succès Masra et ses lieutenants. Ce fut le cas ce 06 novembre. Une démonstration de force. Drapelets aux couleurs nationales en mains, inscriptions sur des papiers blancs dénonçant la France « non à l’ingérence de la France, révision de la charte », etc. Venus de tous les arrondissements de la ville et de ses environs, tous ont soif d’écouter le message de leur leader Succès Masra. Mais avant cela, sous le balcon les danses modernes, traditionnelles ou culturelles ont rythmé la rencontre, des vacarmes des chansons s’élèvent d’une manière stridente, des cris de youyous ont fait vibrer le siège des Transformateurs. Et voisins qui ont des maisons à étage, ont profité du spectacle de l’évènement.
Tour à tour, l’artiste rappeur Rais’Kym animateur de la cérémonie invite les leaders et jeunes transformateurs à prendre la parole. Selon lui, les jeunes transformateurs ne cesseront de s’insurger contre les barbaries que subissent à chaque fois les marcheurs. Ricardo Nanadoumngar, ex-animateur de la Radiodiffusion nationale tchadienne (RNT), a rejoint officiellement les rangs des Transformateurs. « Dans une République normale avec des hommes normaux, on ne peut pas réveiller à 5h du matin un citoyen avec de lacrymogène par ce qu’il se réclame transformateur. Moi Ricardo je n’en peux plus et je suis transformateur. Je n’ai pas servi le défunt président Idriss Deby Itno, mais le peuple jusqu’à sa mort et je l’assume parce que j’ai fait mon travail de citoyen », déclare-t-il. Les Transformateurs, dit-il, ne sont jamais dans la violence, ils veulent le dialogue, mais le vrai dialogue. « Je ne suis pas venu ici comme un plaisantin, je veux vous dire une seule chose, si je dois tomber sur-le-champ de bataille, j’ai dit à mes enfants, chaque fois que je sors de la maison considérée votre papa comme défunt. Mais pour la patrie je suis prêt à mourir avec les transformateurs », ajoute M Ricardo.
Une militante demande que la paix soit avec tous. Gédéon, un autre jeune transformateur, déclare « un jour, un jour nous allons vaincre ». Pour M. Masri, l’un des leaders des Transformateurs, « on a commencé avec un petit groupe aujourd’hui on tient 80% du Tchad. Parce que la jeunesse est l’avenir du Tchad et nous représentons la jeunesse. La Terre promise est à portée de main et soyons confiants Transformateurs. Nous arriverons inch Allah. » Selon Dr Sitack Yombatnan les Transformateurs et Wakit Tama empêchent le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement Abdraman Koulamallah et le Conseil Militaire de Transition de dormir. Il se désole qu’on les empêche de tenir leur meeting au stade Idriss Mahamat Ouya. « Un stade qui a été construit par notre argent on nous refuse l’accès. Une personne au ministère de la Jeunesse m’a informé que même quand le parti Mouvement Patriotique du Salut (MPS) veut faire quelque chose là-bas il ne demande pas d’autorisation. Pourquoi a-t-on peur des Transformateurs et Wakit Tama ? Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra », lâche-t-il.
Moyalbaye Nadjasna
Le curé de la paroisse St Isidore Bakandja de Walia Goré, dans le 9e arrondissement de la commune de N’Djamena, abbé Madou Simon-Pierre a été agressé par les militaires qui accompagnaient la Société Nationale d’Électricité (SNE) dans sa mission de contrôle des clients. Selon les témoins rencontrés dans la paroisse, le curé qui cherchait à photographier les 3 véhicules militaires a été giflé, puis son portable a été arraché. Reportage.
3 véhicules remplis de militaires étaient arrivés le 3 novembre dernier sans demande d’autorisation pour se reposer dans la cour de la paroisse St Isidore Bakandja de Walia Goré, dans le 9e arrondissement de la commune de N’Djamena. Le gardien de cette paroisse s’est approché des militaires pour savoir l’objet de leur visite. Les militaires lui ont bonnement répondu qu’ils accompagnent l’équipe de contrôle de la SNE et en attendant l’arrivée du reste de l’équipe, ils veulent se reposer dans la cour de l’Église. Selon le gardien de la paroisse, c’est pour la première fois que les militaires entrent dans ce lieu de prière et en tant que premier responsable de la sécurité, il en a informé le curé. Pour le laborantin du centre de santé de cette paroisse et témoin des faits, les militaires étaient arrivés vers 8h30, sans demander l’autorisation d’entrer. Selon lui, informé par les membres de la paroisse et le gardien, le responsable de la paroisse a voulu photographier leurs camions et cela a irrité les hommes en treillis qui ont fini par le gifler.
Les témoins indiquent aussi que les agresseurs ont par la suite cherché à s’enfuir vers la forêt de Walia. Ils ont été rejoints par le prêtre et par quelques-uns de ses fidèles. Après les réactions des fidèles de la paroisse, les militaires ont tenté de justifier leur forfait en disant que le curé ne leur a pas spontanément offert la place au sein de son église pour qu’ils se reposent.
Cette violation du lieu de culte a fait réagir plusieurs communautés chrétiennes de la capitale, des intellectuels et certains membres de la société civile. Le président de la commission nationale des droits de l’homme (CNDH) Djidda Oumar Mahamat s’est insurgé contre de tels agissements qui constituent une violation d’un lieu de culte et un traitement inhumain et dégradant. Il appelle le ministère de la Justice et le ministère délégué à la présidence du conseil, chargé de la défense nationale que les auteurs de cet acte soient poursuivis et punis conformément aux lois en vigueur. L’archevêque de N’Djamena, patron de l’église catholique du Tchad, s’est rendu sur le lieu pour constater les faits. Une réunion diocésaine est en cours pour faire le point sur l’agression du curé, abbé Madou Simon-Pierre, de la paroisse st Isidore Bakandja de Walia Goré.
Jules Doukoundjé
Les ressources humaines (RH) constituent un capital important de développement d’un pays. Le système des Nations unies en partenariat avec le gouvernement tchadien œuvre pour améliorer les conditions de vie de la population. Reportage.
Pour atteindre les objectifs de l’axe 4 du Plan national de développement (PND) et s’inscrire sous l’Agenda 2030 des objectifs de développement durable (ODD), le capital humain est incontournable. Depuis quelques années le gouvernement du Tchad et son partenaire multilatéral, le système des Nations unies (SNU) investissent dans le développement du capital humain. Selon le rapport du SNU de 2020 publié en mars 2021, les secteurs clés sont l’éducation, la santé, le genre, l’environnement et l’économie. Toutes ces entités étatiques ont été mises à contribution ainsi que toutes les agences des Nations Unies activent au Tchad.
Au sujet de l’Éducation, d’importantes réalisations relatives au développement du capital humain se dégagent dans ce rapport. Il est écrit dans le rapport « l’amélioration de l’offre des services éducatifs et l’élaboration du plan intérimaire de l’éducation au Tchad(PIET) et la production de la statistique scolaire 2018-2019 et 2019-2020. Ce qui permet de mieux suivre les projets et programmes, mais aussi servir de base pour la formulation de politique éducative au Tchad. » Selon toujours ce document, la contractualisation et la formation des enseignants a augmenté la proportion d’enseignants qualifiés au niveau fondamental et non formel de 30% en 2029 à 67% en 2020. 24 % des jeunes de deux sexes en ont bénéficié en situation d’urgence dit le SNU.
En santé, le PNUD affirme que les années 2019-2020 à nos jours sont marquées par l’avènement de la Covid-19. Le système des Nations unies précise dans son rapport que la réalisation des objectifs a été perturbée. Les ressources autant humaines que financières touchées, signale le document. Toutefois, le SNU a disposé d’un appui technique et matériel dans le cadre de protection, de la surveillance épidémiologique et de riposte contre covid-19. L’institution onusienne relève aussi les efforts consentis en 2020 pour l’hygiène et l’assainissement. Le taux de défécation à l’air libre qui était à 67% en 2017 a baissé à 65,6 % en 2020. 414 770 communautés vivent désormais dans un milieu assaini. 72 947 personnes ont accès à l’eau potable et 26 680 personnes ont accès aux installations sanitaires dans les milieux ruraux.
Défis du développement
Les mesures sanitaires dues à la Covid-19 ont limité selon le rapport la mise en œuvre des activités du développement du capital humain. Il y a des difficultés de transfert de fonds, de collecte d’informations des partenaires qui ne disposent pas de bases de données pour le suivi des interventions inscrites dans le plan-cadre de développement. Les pesanteurs socioculturelles entravent la demande de service et développent la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH-Sida. Le document note l’insuffisance des ressources humaines sur le plan qualitatif et quantitatif tant au niveau opérationnel que central.
Le rapport du SNU recommande une évaluation des cours à distance pour s’assurer des impacts et l’accès au cours des enfants en milieu rural, évaluer l’année scolaire 2019-2020 avec le comité interministériel, élaborer un guide sur le minimum requis d’intervention dans une école au Tchad, etc.
Moyalbaye Nadjasna
Le comité technique, chargé de l’organisation du dialogue national inclusif (DNI) travaille d’arrache-pied pour la réussite de sa mission. Le président de ce comité, Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand explique ici comment la structure qu’il dirige travaille sans relâche pour relever le défi de l’organisation. Reportage.
Le comité technique chargé de l’organisation du dialogue national inclusif (DNI) travaille sans relâche pour la réussite de sa mission affirme son président Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand. Nommé le 2 juillet dernier, ce comité a pour mission de préparer les conditions permettant de prendre part au DNI prévu pour la fin de ce mois. Le comité technique se fixe une mission de créer un cadre à tous les Tchadiens d’identifier et d’analyser les maux qui minent le pays. Pour M. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand, la préparation avance bien.
Selon lui, la préparation a 3 étapes : la première étape après la mise en place du comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI). Cette phase rassemble les informations et prépare le prédialogue dans les provinces et la diaspora. Le 2e axe, ce sont les réflexions et les préparations des documents par les groupes thématiques composés de 6 sous-comités thématiques. Le président du comité technique indique que ces 6 sous- comités thématiques travaillent sur la question de reformes de l’État, la constitution, le processus électoral, les droits et libertés fondamentales, les politiques sectorielles, les questions sociétales et de l’organisation matérielle du dialogue. Pour lui, pendant que les consultations ou le prédialogue se déroulent dans les provinces et à l’extérieur, 60 pour cent des missions sont réalisées et que le reste de la mission va s’achever la fin de cette semaine. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor indique que les sous-comités sont en train de préparer les premiers documents qui devraient servir, mais aussi, vont intégrer les recommandations et les conclusions du prédialogue. Il souligne par ailleurs que le 3e niveau qui concerne la préparation qui va précéder les rapports, est la consolidation et les discutions au cours d’un conseil scientifique de tout ce qui se prépare sur le plan thématique et tout ce qui vient du terrain, afin de finaliser le rapport. Il note que ce rapport sera soumis au gouvernement la fin de ce mois selon le calendrier prévu. Le responsable du comité technique de l’organisation du DNI précise que le gouvernement aura les éléments de proposition sur le format du dialogue, sur l’agenda, sur la liste des participants, sur les thématiques, sur les sujets et tout ce qui devrait alimenter le dialogue.
Au sujet de la frustration de certains membres de la société civile de l’organisation du prédialogue dans les provinces, M. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand déplore ces incidents et fait comprendre que le Tchad vient de loin et qu’aujourd’hui, il faut dire que le dialogue est avant tout citoyen, même s’il a des aspects politiques. À son avis, on a l’impression que certains hommes politiques s’empressent, alors qu’on aurait dû laisser la société civile et les citoyens se retrouver entre eux et parler du Tchad et que le politique vienne leur proposer son agenda. « Nous avons des questions de cohabitation, de coexistence, la forme de l’État. Toutes ces questions voudraient que ce soit discuter à visage découvert, mais parfois on a l’impression que certains courants pensent qu’à coup d’agitation on peut anticiper sur les choses », affirme le patron du comité technique de l’organisation du DNI. Il estime que tout Tchadien doit comprendre qu’on doit échanger à visage découvert, non pour faire le procès des uns et des autres, mais pour se projeter un nouveau Tchad. Il prévient qu’il ne faut pas s’attendre à ce que tout soit comme sur des roulettes, il peut avoir des ratés. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor exhorte toutefois la société civile à s’approprier du processus. « Dans l’histoire d’une nation, quand il y a des tels moments, c’est important de savoir comment s’est tenu dans la roue de l’histoire et pouvoir apporter sa contribution », ajoute-t-il. À l’en croire, en tant qu’instrument technique, ils voudraient que tout aille au mieux, mais comme ils n’ont pas le monopole, il peut y avoir des ratés et qu’il faut travailler pour que le dialogue soit à la base un dialogue citoyen.
Il est urgent de remettre le pays sur les rails
Le président du comité technique de l’organisation du DNI affirme qu’il est urgent de s’asseoir et de discuter que de s’exclure et critiquer. Il estime que les Tchadiens se sont exclus pendant des années. Selon lui, cette stratégie n’apporte rien et que la nature a aurore du vide. « Il n’y a pas d’exclusion, nous faisons de notre mieux pour que tout le monde soit inclus », dit-il. Il appelle les Tchadiens à se surpasser et de croire aux vertus du dialogue, même si l’on n’a pas encore reçu à obtenir les vrais résultats d’un dialogue.
Au sujet de la participation, il souligne que les comités ad hoc seront mis en place dans les jours à venir et ces comités vont travailler sur les projets et les règlements intérieurs, sur la liste des participants et sur la configuration de l’agenda. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor précise que la tournée pour le prédialogue se passe bien, il n’y a pas d’incident majeur, même s’il y’a de mécontentement exprimé. Il indique que les Tchadiens ne croient pas beaucoup à ce qui se passe et que cela constitue une barrière majeure. Il exhorte, tous les tchadiens, à s’asseoir autour d’une table pour discuter de l’avenir de leur pays. Personne ne fera ce travail à leur place.
28 ans après la première conférence nationale souveraine de 1993 qui devrait apporter un changement profond, le Tchad est toujours à la recherche des solutions pour jeter les bases pour sa refondation et pour le changement socio-économique.
Jules Doukoundjé
Les travaux préparatoires du dialogue national inclusif (DNI) de la commission technique avancent. La rédaction a rencontré ce 3 novembre 2021, Dr Alfred Ramadji, président de la commission technique numéro 2, chargée des réformes de l’État, des institutions et du processus électoral. Il explique la substance de la mission qui leur a été assignée. Reportage.
Selon Dr Alfred Ramadji, président de la commission technique numéro 2, chargée de réformes de l’État, des institutions et du processus électoral, sa commission est constituée d’une cinquantaine de membres. Il précise qu’ils ont commencé a travail depuis un mois. L’expert affirme que dans leur mission est de repenser les bases d’un nouveau Tchad pour l’ensemble des Tchadiens à fonder après le dialogue national inclusif (DNI). Pour lui, la principale question, c’est comment faire pour harmoniser les textes républicains avec les nouvelles institutions étatiques ? Répondre à cette question, c’est accomplir la mission qui leur a été confiée, affirme-t-il.
Le technicien soutient que sa commission est organisée en trois sous-groupes de travail. Le premier s’occupe de réformes constitutionnelle et institutionnelle, le second de la gouvernance locale et de l’administration territoriale et le troisième se charge des partis politiques et du processus électoral. Il précise que leur mandat n’est pas d’écrire une nouvelle constitution, mais de poser essentiellement les balises. L’analyste détaille que dans le chapitre constitution et institutions, ils partent de tout ce qui existe déjà sans inventer la roue. Il soutient que le Tchad a eu des textes et de constitutions (1996, 2018) qu’il suffit juste de faire des retouches à travers une analyse comparative. « Voir pourquoi cela n’a pas marché? Ce qui a été moins fait ou bien fait? Qu’est-ce qu’on peut améliorer, ôter ou changer ? », dit-il. Seulement, ajoute-t-il, en tant qu’experts, ils vont s’inspirer aussi de ce qui se fait ailleurs pour trouver une formule consensuelle.
M. Alfred Ramadji affirme que c’est le même travail qui sera fait au niveau de réformes institutionnelles. Selon lui, les techniciens se soucient d’une chose : mettre des institutions solides pour le Tchad. « Le défaut dans notre pays c’est parce qu’on érige des institutions à la tête des personnes. Cela n’est pas digne pour un pays qui doit survivre. L’essentiel pour nous les Tchadiens, nous devons doter notre pays des institutions fortes et démocratiques », argumente-t-il. Pour les tchadiens sont comme Sisyphe, condamné à rouler de grosse pierre jusqu’au sommet et à chaque fois qu’il fournit l’effort pour y arriver, la pierre retombe. Les Tchadiens sont dans une situation d’éternel recommencement. Il faut d’après lui, éviter de revenir à la case de départ. « On vient de tout bord pour une cause commune. On ne vient pas défendre une chapelle, mais pour diagnostiquer tout ce qui est mauvais et sans passion. Nous devons tirer les conséquences inhérentes, les forces et les faiblesses de nos travaux techniques et proposer de pistes de solutions ».
Pour le président de la commission technique n2, l’engagement des experts surtout pour celle qu’il conduit est encourageant. Il note la volonté et la détermination de son équipe. Selon lui, ils travaillent en plénière chaque jeudi, vendredi et samedi sans relâche pour atteindre leur objectif. Dr Alfred affirme qu’un doyen parmi les experts disait, « je pensais qu’en 1993 au sortir de la conférence nationale souveraine, la question de l’État de droit serait réglée définitivement au Tchad. Malheureusement, 30 ans plus tard, le pays revient au point zéro. » D’après lui, c’est regrettable, mais c’est aussi un défi lancé à tous les Tchadiens de ne plus revenir en arrière. Ce dialogue qui pointe à l’horizon doit être une véritable opportunité pour redresser le Tchad, insiste-t-il. Il martèle que dans sa commission, les experts discutent de manière franche et sans passion afin de faire de bonnes propositions.
« L’œuvre humaine n’est jamais parfaite, mais j’ai espoir que le dialogue à venir va bien se passer. Seulement les Tchadiens doivent comprendre qu’on ne vient pas au dialogue pour arracher le consensus, mais pour le trouver. L’enjeu c’est le Tchad. »
Moyalbaye Nadjasna
L’équipe féminine de kata du Tchad est championne de kata dans la sous-région d’Afrique centrale. L’annonce est faite par le président de la fédération tchadienne de Karaté et disciplines assimilées, Tchang Wei Tchang Houloulou. A cette 12e édition des championnats d’Afrique junior et senior de karaté zone 4, étaient présents, le Congo, le Cameroun, la RCA, le Gabon et le Tchad pays hôte. Reportage.
Malgré le manque d’investissement des autorités publiques dans le sport en général et le karaté en particulier, le Tchad, pays organisateur de la 12e édition des championnats d’Afrique junior et senior de karaté zone 4 a réalisé une prouesse. L’équipe féminine kata du Tchad est championne de kata de la sous-région d’Afrique centrale organisé du 28 au 31 octobre passé à N’Djamena. Faisant le bilan de cette 12e édition, le président de la fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées, Tchang Wei Tchang Houloulou, estime que l’organisation a été un succès. Il souligne que le cofondateur de l’union des fédérations africaines de karaté (UFAK), le premier vice-président de la fédération mondiale de karaté et le vice-président de le l’UFAK sont satisfaits de l’organisation. « Nous avions observé de manière générale que l’organisation n’a pas rencontré de problème. Toute œuvre humaine n’est jamais parfaite, il y’a eu de failles le premier jour, mais après tout est entré dans l’ordre », reconnaît le président de la fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées.
À propos de médailles, il souligne que le Tchad, pays a récolté 4 médailles en or, 5 en argent et 16 médailles en bronze. M. Tchang Wei Tchang Houloulou a aussi ajouté que l’équipe féminine kata du Tchad est championne de kata de la sous-région et que c’est important pour le pays. Selon lui, cette même équipe était déjà vice-championne d’Afrique au Maroc en 2012. « A l’époque, les filles étaient très jeunes, elles avaient 15 ans. Normalement, elles ne devraient pas faire le kata senior, nous avions écrit un engagement à l’union des fédérations africaines de karaté avant qu’elles ne soient autorisées. Aujourd’hui, elles ont confirmé leur titre », explique avec satisfaction le président de la fédération tchadienne de karaté.
M. Tchang Wei Tchang confirme que c’est une domination en ce qui concerne le kata chez les dames dans la sous-région. Le numéro 1 du karaté tchadien se réjouit de la performance chez les dames. Il indique qu’avec la pandémie coronavirus, tout était aux arrêts. Il souligne que la fédération n’a préparé ce championnat comme il se doit, parce que le stade était fermé. Le président de la fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées explique que beaucoup de ses athlètes sont partis en études à l’étranger et qu’on ne peut pas faire un bon suivi, mais la direction technique a fait un travail remarquable qui a permis à ces filles de gagner. « Dans la sous-région, être championne en kata, ce n’est pas chose facile », précise-t-il. Le patron du kata tchadien estime être championne devant les pays comme le Congo et le Cameroun qui ont des infrastructures assez développées que le Tchad est à encourager. Tchang Wei Tchang a par ailleurs révélé que son pays est vice-champion ex éco. Le Cameroun qui amené 40 athlètes est champion de la zone 4.
Abondant dans la même veine, le cofondateur de l’union des fédérations africaines de karaté (UFAK), Me Boumbou Batex Alexandre, exprime avec émotion la bonne organisation et sa satisfaction de l’accueil chaleureux des autorités du ministère de la Jeunesse et des Sports. Le doyen du karaté africain estime que le président de la fédération tchadienne de karaté est une icône du karaté africaine. Pour lui, Tchang Wei Tchang est la 2e personnalité en Afrique centrale à être arbitre et juge mondial. Il affirme que le patron du karaté tchadien vient d’être élu le 2e vice-président de la région centre. Me Boumbou Batex Alexandre appelle toutefois les parents à laisser leurs enfants faire du sport comme le Karaté. Selon lui, beaucoup de parents pensent que le sport ne mène à rien, ce qui est erroné. Il faudrait changer cette perception.
5 pays ont participé à cette 12e édition des championnats d’Afrique junior et senior de karaté zone 4.
Jules Doukoundjé
Lancé ce 30 octobre 2021, le meeting d’athlétisme organisé par la fédération tchadienne d’Athlétisme vient de prendre fin lundi 1er novembre. Sept 7 provinces du Tchad sur 23 ont participé à cette compétition nationale. Reportage.
Sur le classement par délégation provinciale, Ndjamena tient la première place avec plus de 30 médailles, suivis du Logone Oriental et du Mayo-Kebi Est. La directrice des sports de haut niveau Mme Assal Memadji Solange, a remis une enveloppe de 1000 000 FCFA à la province de N’Djamena, 750 000FCFA à celle du Logone Oriental Est et 500 000 FCFA à celle du Mayo-Kebi Est. Pour les athlètes individuellement les trois premiers reçoivent une somme de 200 000FCFA, 150 000 FCFA ET 100 000 FCFA, respectivement avec des médailles, d’or, d’argent et de bronze.
Walleré Tchéléba est un athlète de la province du Chari-Baguirmi. Il gagné une médaille d’or. « Je suis athlète de piste depuis 2014. Mon ambition ne s’arrête pas ici au Tchad, je compte aller plus loin. C’est une bonne chose que nous reprenions avec les activités d’athlétisme. Je veux faire retentir notre hymne national sur le podium international sinon mondial », dit-il. Behondingar Medar, un athlète de N’Djamena refuse de monter sur le podium et réfute la 3e place. Il estime avoir une meilleure performance de temps chronométré, une attitude qui fait quelque instant de remous au stade. Un autre athlète témoigne, « sur les 7/10 ou 1500 m, je défie quiconque, personne ne court plus vite que Médard. Il mérite la 1re place, c’est de l’injustice et il a raison de refuser la 3e place. Il a fait 2 séries. C’est une relance des activités et s’il fallait frustrer ainsi les athlètes ce n’est pas normal. » Mais selon un technicien qui requiert l’anonymat, plusieurs critères entrent la décision de la victoire finale. Achée Blagué, est vainqueur de 100 mètres dame, « je suis très heureuse, c’était dure au début, mais j’ai pu remporter les 100 m. Je suis désormais pour la 2e fois championne du Tchad. Depuis 2005, personne n’a battu mon record, j’ai fait 12’00. »
Compte tenu du bien fait du sport, les athlètes recommandent au ministère de tutelle, « la relecture des textes de base de l’athlétisme tchadien, l’organisation d’une Assemblée générale élective dans un bref délai, l’amélioration du circuit des championnats nationaux, les cardes d’EPES doivent remplir leurs missions vis-à-vis des athlètes, etc. » le président du comité d’organisation Daina Daloum appelle les athlètes au travail pour préparer éventuellement d’autres échéances nationales et internationales.
La représentante du ministre de tutelle mme Assal Memadji Solange apprécie ce brassage entre les jeunes tchadiens. Les athlètes ont participé à plusieurs disciplines, le saut en longueur, le saut en hauteur, la course d’endurance et la vitesse, le relais hommes et femmes.
Moyalbaye Nadjasna
Le collectif des lauréats professionnels de l’éducation (ENIB, CAP-CEG et DIPES) s’est réuni ce 1 novembre à la Bourse de travail de N’Djamena, Capitale tchadienne. Pour causes, faire l’évaluation de leur démarche auprès des autorités pour leurs dossiers en instance d’intégration à la fonction publique tchadienne. Reportage.
Il est 9h à la bourse de travail de N’Djamena. « Nous sommes malades, nous ne sommes pas en fête. Parce que nous sommes tombés, parce que nos familles sont dépassées et elles croupissent misérablement dedans. Nous avons tout fait, nous avons multiplié les demandes d’audiences et les correspondances à l’intention des autorités concernées. Mais personne ne nous a reçus », déclare Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif des lauréats, introduisant la rencontre. L’atmosphère n’est pas bonne ce matin. La tristesse, la désolation, l’émotion sont les traits caractéristiques des visages des lauréats professionnels de l’éducation (ENIB, CAP-CEG et DIPES), après cette affirmation de leur porte-parole.
Pour Neuzilka Emmanuel, le gouvernement actuel donne l’impression de s’inquiéter sur son sort. « Ils sont là encore pour eux, pour piller le pays sans penser à nous. Ils veulent nous enfoncer dans la souffrance », insiste-t-il. Quelques lauréats prennent la parole, « nous sommes victimes de l’injustice, nos collègues enseignants intégrés ne nous soutiennent pas. L’UST est aussi la cause de notre souffrance parce qu’elle nous a sacrifiés en faveur des scientifiques. » le porte-parole reprend la parole et affirme que, les autorités parlent toujours bien des jeunes à l’international, mais c’est une hypocrisie. En interne, dit-il, rien n’est fait pour satisfaire la jeunesse tchadienne. « C’est dommage que les autorités censées résoudre les questions sociales continuent à garder leur mutisme. Elles rejettent en bloc toutes voies pacifiques pouvant nous faire sortir définitivement de notre souffrance » indique-t-il.
Selon Neuzilka Emmanuel, ils ont étudié dans de conditions précaires jusqu’à l’obtention de leurs diplômes professionnels d’État et on leur ferme la porte d’intégration. Il regrette qu’on les contraigne de repartir à l’agriculture. Le porte-parole ajoute que les autorités ne sont pas reconnaissantes, elles ignorent ou font semblant qu’elles sont le fruit de l’enseignant. « On n’oserait pas revendiquer notre intégration si c’était l’argent de vos proches. Vous nous poussez à la violence dans la rue, mais ce qui marque notre différence, c’est notre bonne éducation et notre amour pour ce pays pris en otage », soutient-il.
Le collectif des lauréats conclut qu’il ne cessera jamais ses actions dans les rues tant que les lauréats n’entrent pas dans leurs droits.
Moyalbaye Nadjasna