samedi 20 septembre 2025

Dans un rapport annuel 2020 du système des Nations Unies au Tchad paru en mars 2021, un accent particulier est mis sur l’importance du plan-cadre des Nations Unies d’assistance au Développement (UNDAF 2017-2022). Ce plan se traduit dans la mise en œuvre des plans nationaux de développement (PND) 2017-2021, 2022-2026 et 2027-2030. Décryptage.

Dans ce document de 59 pages, un aperçu est fait sur le plan-cadre de coopération 2017-2022 entre le Tchad et le système des Nations unies (SNU). Selon ce rapport, le partenariat Tchad-Nations Unies est à sa 4e phase basée sur l’UNDAF 2017-2022. L’objectif principal, c’est la priorité du plan quinquennal 2016-2020 du gouvernement du Tchad devenu Plan national de développement (PND).

Trois résultats stratégiques ressortent de ce document par rapport au plan-cadre des Nations Unies d’assistance au Développement (UNDAF 2017-2022). Il s’agit du développement du capital humain, de la protection sociale, de la gestion des crises et durabilités puis de la gouvernance, de la paix et sécurité.

Concernant le capital humain, il est question de sentir les effets de la coopération sur l’éducation, la santé et l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Pour ce qui vise la protection sociale, la gestion des crises et durabilités, ce sont les couches vulnérables (les femmes et les filles victimes de toutes les violences), l’alimentation et la production durable (lutter contre l’insécurité alimentaire). La gouvernance vise une gestion participative de la chose publique et assurer une croissance inclusive.

Le rapport clarifie que l’UNDAF 2017-2022 est un cadre de planification stratégique et de programmation des ressources du SNU au Tchad. Pour la mise en œuvre de ce plan-cadre, le document note la collaboration de 15 agences de Nations Unies. En plus, il se dégage que la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (ECA) y participe de manière stratégique. Pour exécuter ce plan, le ministère tchadien de l’Économie et du Plan met également à contribution les ministères sectoriels.

Le rapport note que le mécanisme de pilotage de ce plan-cadre repose sur le niveau stratégique et technique. Du point de vue stratégique, la mise en œuvre de ce cadre de coopération est supervisée par le comité national de pilotage coprésidé par le ministre en charge de l’économie et la coordonnatrice résidente du SNU.

Au niveau technique, la direction est confiée au groupe des résultats stratégiques. « Ce qui permet la cohérence d’interventions, la participation des acteurs étatiques et non étatiques, la focalisation sur des résultats, la redevabilité et la promotion des activités conjointes », précise le rapport.

Moyalbaye Nadjasna

L’Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi connu sous le nom populaire de « Plymplym » destinés à la consommation des enfants malnutris est en rupture dans certaines unités de prise en charge nutritionnelle de la capitale tchadienne, N’Djamena. Au centre de santé d’Ardepjoumal, il est en rupture depuis le mardi octobre 2021. Les mamans qui viennent se procurer du plymplym, repartent à la maison bredouille. Reportage.

Ce matin, la salle qui reçoit les enfants qui souffrent de la malnutrition est vide. Les cris et les pleurs de ces enfants venus pour prendre leur aliment ne se font pas entendre. Pour cause, ils sont privés de leur aliment qui vient combler leurs déficits alimentaires. Ce supplément alimentaire est en rupture depuis le mardi 19 octobre dernier. Ce manque vient aggraver la souffrance des enfants déjà affaiblis par la maladie. Pour les responsables de l’unité, ce n’est pas pour la première fois qu’il y a rupture dans les unités de prise en charge nutritionnelle à N’Djamena. Selon cette maman qui s’exprime sous couvert de l’anonymat, quand il y’a rupture, on ne leur donne pas des explications. La responsable de l’unité nutritionnelle d’Ardepjoumal, dans le 3e arrondissement indique qu’il est strictement interdit de parler aux journalistes sur la question de plymplym. « Nous sommes censés venir tous les jours attendre l’éventuelle arrivée du plymplym. Sinon, les ONG qui nous ravitaillent ne nous disent rien en cas de rupture. Nous sommes désolés pour les enfants qui souffrent encore plus, mais cela ne dépend pas de nous », regrette-t-elle. Dans cette unité, la distribution se fait tous les jours, et non par semaine comme dans les autres unités nutritionnelles. Plusieurs mères rentrent bredouilles sans cet aliment qui est nécessaire pour la santé de leurs enfants.

La responsable souligne qu’en cas de rupture, tout ce qu’elle peut faire, c’est prendre en charge médicalement les enfants souffrant de malnutrition. « Je transmets certains cas compliqués des enfants malnutris à l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine. Là-bas, il existe un plateau technique adéquat pour leur prise en charge », argumente-t-elle. De plus, les nouveaux cas de malnutrition détectés sont envoyés à l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine. Elle constate avec regret qu’au moment où le plymplym est en rupture dans les unités nutritionnelles, ce supplément alimentaire important se trouve en abondance dans les différents marchés de la capitale. Entre-temps, les enfants souffrant de malnutrition sont contraints de se priver et t’attendre que les centres se ravitaillent.

Kouladoum Mireille Modestine  

Les populations de Faya, capitale de la province du Borkou ont manifesté contre l’arrestation du chef de canton de Donza, Hassan Kalibou Sougoumi. Le chef de canton aurait accusé les autorités publiques et locales d’être à l’origine de l’insécurité qui sévit dans la province. Mais le gouverneur de la province du Borkou, le général Ismat Issakha Acheikh nie en bloc cette version. Reportage

Les populations de Faya, capitale de la province du Borkou, dans l’extrême Nord du pays contestent l’arrestation du chef de canton de Donza, Hassan Kalibou Sougoumi. Pour demander sa libération, elles ont organisé une manifestation à Faya, mais la manifestation a vite été dispersée par les forces de l’ordre. Pour le correspondant de ialtchad dans cette province, les manifestants composés majoritairement de jeunes et de femmes, exigent la libération du chef de canton et demandent le départ du gouverneur le général Ismat Hassan Acheikh. Pour exprimer leur mécontentement, les populations ont observé une grève à Faya, en fermant les boutiques, les magasins et les écoles depuis mercredi. Selon nos sources dans cette province, le chef de canton de Moussoï, Souleymane Hami Allahi aurait appelé tous les chefs de cantons du BET (Borkou, Ennedi et Tibesti) à une synergie d’action pour résoudre le problème de l’insécurité qui sévit dans ces 3 régions. Le chef de canton Souleymane Hami Allahi exhorte aussi ses collègues chefs de cantons des provinces précitées à prendre à bras le corps avant que la situation ne dégénère et entame les autres provinces. Il préconise aussi la création d’une commission des chefs de cantons pour trouver des solutions idoines.

Toutefois, de l’avis du gouverneur du Borkou, le général Ismat Hassan Acheikh que la rédaction a joint par téléphone, le chef de canton a été arrêté par ses supérieurs pour manque de discipline. Il précise que le chef de canton de Donza est un officier de l’armée et est arrêté pour une faute dont ses supérieurs ont jugé grave. Le gouverneur précise aussi que le chef canton est arrêté en qualité d’officier qui a commis de fautes vis-à-vis de sa hiérarchie et non en tant que chef de canton. A son avis, c’est un problème de communication qui a amené les populations qui n’ont pas compris le nœud du problème, à manifester. Il souligne que le calme est revenu et les populations de Faya vaquent normalement à leurs occupations.  

Jules Doukoundjé

Depuis juin, les employés d’Exxon Mobil au Tchad à couteau-tiré avec leur employeur n’avancent pas dans leurs négociations. Les travailleurs demandent d’être situés sur leur sort avant le départ annoncé d’Esso-Tchad. La géante pétrolière américaine au Tchad entend vendre ses actions à une nouvelle société, Savannah Energy. Selon le porte-parole des délégués des employés, la Direction générale d’Esso-Tchad refuse que l’affaire soit déférée à la cour d’Appel. Reportage !

Selon Dahasseal Dekoundou, porte-parole de la délégation des employés d’Esso-Tchad, jointe au téléphone ce 27 octobre, « jusque-là, leurs revendications sont au point mort. » elle informe qu’ils ont envoyé l’affaire à la cours d’Appel et la direction d’Esso oppose un refus. La déléguée déclare qu’ils ne savent vers ou ils se dirigent. Mme Dahasseal Dekoundou informe que, le vice-président directeur général d’Esso était arrivé le samedi dernier à N’Djamena, capitale tchadienne. Elle souligne qu’il aurait rencontré déjà les autorités tchadiennes ce lundi, 25 octobre 2021. Le mercredi 27 dit-elle, il était allé sur le site pétrolier à Komé, dans la région du Logone oriental. En ce moment le vice-président d’Exxon Mobil s’est envolé déjà pour les États-Unis, signale-t-elle.

Mme Dahasseal affirme que ce dernier n’avait même pas mis les employés dans son programme de visite au Tchad. « Nous avons insisté parce qu’on voulait un message de lui pour les employés mais il dit qu’il soutient tout ce que la direction générale fait. Ce qui sous-entend une expression de solidarité », explique la déléguée. Sur la question d’éventuel recrutement, elle note qu’il semble effectivement qu’ils font venir des expatriés. Toutefois, nuance-t-elle, que la délégation des employés d’Esso Tchad ne détient pas une liste active pour confirmer ou infirmer.

Pour Mme Dahasseal, jusque-là les employés sont à la maison mais ils ont appris que, la direction générale cherche les gens aller démarrer l’usine. En ce qui concerne la conclusion du marché, elle était au préalable conditionné par la visite sur le site empêché par les employés à Komé. « Mais comme le vice-président était arrivé ce n’est pas fortuit. Cette visite cache quelque chose de flou mais ils ne vont jamais révéler cela. Cependant si la vente est effectuée, les autorités seraient informées. Sinon nous ne sommes pas impliqués, ni de près ni de loin », confie-t-elle.

La déléguée précise leur intention en ces termes : « nous n’avons pas besoin de voir toute leur convention mais seulement le point concernant le personnel. Même juste cela on nous oppose un refus. » Selon elle, la direction dit verbalement que, la société Savannah Energy va garantir le travail des employés. Ce qui ne veut rien dire un avis verbal, termine-t-elle.

Moyalbaye Nadjasna

La fistule obstétricale au Tchad touche pour la plupart des jeunes femmes. Ces jeunes femmes tombent dans la fistule suite à des accouchements difficiles. La fistule constitue aussi l’une des causes principales de la mortalité maternelle. Les femmes fistuleuses sont souvent victimes de rejets et de stigmatisation dans leur milieu. Malgré des efforts fournis par le gouvernement du Tchad dans la prise en charge, le défi reste immense. Reportage.

Selon le médecin, Dr Achta Saleh, la femme en travail lorsqu’elle n’arrive pas à accoucher 2 à 3 jours et s’il y a une compression, elle risque de faire la fistule. Cette compression, dit-elle, peut occasionner un petit trou à l’entremise de l’organe sexuel. « La femme ne pourra plus faire des urines et cette accumulation dégage des odeurs insupportables. Cette mauvaise odeur est la source de stigmatisation et de rejet social », explique-t-elle. Le médecin ajoute que la fistule obstétricale est une forme sévère de morbidité maternelle. D’après Dr Achta, ce sont souvent des jeunes femmes pauvres, non scolarisées en milieu rural avec des revenus et statuts faibles qui sont les plus touchées. « On estime à 1000 cas de fistule obstétricale par an au Tchad. De 2011 à nos jours, 2973 cas sont opérés et réparés soit 200 ou 300 cas de réparation par an. Ce qui montre que chaque année, 700 cas de fistules attendent toujours la réparation. Raisons, soit par manque des chirurgiens spécialisés soit par défaut de partenariat », soutient-elle.

Pour éclairer l’opinion publique, Dr Achta affirme que la fistule obstétricale existe dans toutes les provinces du Tchad. « C’est un profil épidémiologique que le programme a établi après des études. Lorsque la fistule obstétricale est diagnostiquée, il faut attendre 3 mois pour commencer le traitement », dit-elle.  Face au long temps d’attente, les victimes sont désemparées, soutient Dr Achta.

Le médecin affirme que les facteurs favorisants sont les mariages précoces, les mutilations génitales féminines, la faiblesse du statut de la femme, la faible utilisation des produits contraceptifs (causes des grossesses non désirées et des grosses précoces) et l’inaccessibilité aux soins obstétricaux. Dr Achta précise que le Tchad ne dispose que 2 centres de prises en charge des cas de fistule. Elle cite le centre d’Abéché, province du Ouaddaï et celui de N’Djamena la capitale.

Pour résoudre ce problème, elle propose, « une mobilisation des ressources additionnelles, l’application effective de la loi interdisant le mariage des enfants et la réduction de l’inégalité sociale entre les hommes et les femmes (promouvoir par exemple la scolarisation des filles). »

Dr Achta, appelle aux soutiens des bonnes volontés et des partenaires techniques et financiers. Elle affirme qu’un acte positif et humaniste va redonner le sourire aux 700 femmes fistuleuses qui attendent désespérément des soins.

Moyalbaye Nadjasna

L’aliment thérapeutique prêt à l’emploi (ATPE) est connu sous le nom de « plymplym ». C’est l’un des types d’aliments thérapeutiques utilisés dans le traitement des formes simples de malnutrition, aiguës sévères chez les enfants. Curieusement il est vendu sur les marchés de la capitale tchadienne, N’Djamena. Comment cet aliment censé ne pas être vendu au marché se trouve sur les étals des vendeuses ? Nos reporters ont fait le tour des marchés.

Ce mercredi, le soleil a reparti très tôt ses rayons sur la ville de N’Djamena. Il est 10 h, nous sommes dans les couloirs du marché à mil. Sur les étals des femmes et de loin, nous apercevons l’Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi (ATPE). Sa couleur rouge raillée de blanc est facilement identifiable. C’est vendu au prix de 250F CFA le sachet de 92 g. Zenaba Fadoul, vient d’acheter dix sachets, elle refuse de se faire photographiée. Mais elle déclare : « écoutez, mes enfants ne sont pas des malnutris, mais ils aiment beaucoup plymplym. Quand je viens au marché c’est leur « ziguégué » (cadeaux en Arabe locale) qu’ils attendent à mon retour. » Plus connu sous l’appellation commune de plymplym, cet aliment est distribué aux mères ayant des enfants qui souffrent de la malnutrition. Le plymplym est détourné de sa cible principale, les enfants malnutris pour atterrir aux différents marchés de la ville. Ils sont vendus à toute personne comme tout autre aliment.

Pourtant, le gouvernement du Tchad et ses partenaires ont mis cet aliment à la disposition des unités nutritionnelles dans les différents hôpitaux et centre de santé de la capitale. Les unités nutritionnelles distribuent gratuitement aux mères pour la consommation de leurs enfants malnutris. Cela pour combler le déficit en énergie macronutriments, micronutriments et acides gras essentiels pour le bien-être de l’enfant. Pour une vendeuse rencontrée au marché central et qui accepté de parler sous le sceau de l’anonymat, le plymplym, dit-elle, n’a pas de pied pour se rendre sur les étals du marché. « L’histoire de la vente de plymplym est trop complexe parce que c’est toute une chaîne qui est concernée. D’abord, ceux qui sont chargés de distribuer aux mères, ensuite les mères des enfants malnutris elles-mêmes viennent pour nous le vendre ici », affirme-t-elle.

Selon cette vendeuse, la vente de plymplym génère suffisamment de bénéfice, des personnes de tout âge en achètent.  Toujours selon la vendeuse, il existe des mères qui souhaitent que leurs enfants ne sortent pas de la malnutrition simplement parce qu’elles se font d’argent avec la vente de cet aliment. S’il fallait sanctionner, il faut commencer par la tête, ceux qui vendent de cartons de 150 sachets aux marchands avant de venir à nous, dit d’un air taquin la vendeuse.   

Kouladoum Mireille Modestine

Dans le cadre des activités marquant octobre rose mois dédié à la lutte contre le cancer, la ligue tchadienne de lutte contre le cancer a organisé une conférence-débat ce vendredi 22 octobre à la maison de la femme. Conférence qui porte sur le thème « prévenir pour mieux guérir », vient boucler les séances d’échange avec le public sur le cancer du sein qu’a organisé la ligue durant tout le mois d’octobre. Reportage.

Cette conférence-débat a drainé un nombre important de femmes, des étudiants en santé humaine et les associations féminines. L’activité s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le cancer et vise à informer le public sur la prévention du cancer du sein. Dr Manikassé Palouma président de la ligue tchadienne de lutte contre le cancer et Dr  Némian Meurye Frédéric anatomopathologiste qui ont animé la conférence. Leur intervention est axée sur les symptômes du cancer, la manifestation et comment aider une victime à vivre avec la maladie. Pour Dr Némian Meurye Frédéric, le cancer du sein est une maladie générale pour laquelle il n’existe pour le moment aucun moyen de prévention primaire à cause de l’étiologie qui n’est pas complètement éclairée. À son avis, malgré qu’il n’existe aucun moyen de prévention primaire, on peut le guérir avec un meilleur pronostic quand il est détecté précocement.

À son tour, Dr Manikassé Palouma gynécologue obstétricien parle des symptômes du cancer et les facteurs de risque. Selon lui, la première manifestation du cancer du sein est le mal au niveau des os sur tout le corps. « Le cancer du sein est très fréquent chez la femme et est le premier cancer féminin responsable de mortalité. Près d’une femme sur 12 risque de faire le cancer du sein et la moitié des femmes qui décèdent du cancer du sein ont moins de 50 ans ». Ajoute-t-il. Le conférencier aborde en outre les facteurs de risque du cancer qui sont l’âge, les facteurs familiaux, hormonaux, environnementaux, l’alimentation, l’alcool, et les matières grasses. Il précise que les hommes qui ont les facteurs familiaux peuvent aussi faire le cancer du sein au même titre que les femmes même si le sein de l’homme n’est pas développé. Dr Manikassé indique en outre que le cancer du sein chez l’homme représente 1%, il est foudroyant et n’a aucune chance de se guérir comme chez la femme. A-t-il ajouté. 

Les deux conférenciers ont fini leur présentation par quelques conseils pratiques aux femmes pour éviter et/ou vivre avec le cancer. Pour Dr Némian Meurye Frédéric, les victimes du cancer ne vivent pas au-delà de 5 ans. « Dans les pays développés, le taux de survie à cinq ans s’élève à plus de 90%. Dans les pays à revenus faibles, ce taux est en deçà de 40% ». Argue-t-il. Selon lui, apprendre à une patiente qu’elle a un cancer de sein apporte des bouleversements pour la patiente et son entourage. Alors il faut dans ce cas compatir avec la personne, l’entourer et la soutenir dans ce moment difficile. Le conférencier indique qu’une convention a été signée par le Tchad avec la Mauritanie et le Maroc dans le cadre du traitement du cancer. « Toute victime du cancer se débrouille pour venir dans ces deux pays et le traitement est gratuit. Mais depuis deux ans déjà, le Tchad n’a pas renouvelé cette convention donc n’est plus en vigueur ». Tout de même, il annonce la bonne nouvelle sur l’installation d’un centre de prise en charge du cancer à Farcha dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena en 2022. Pour boucler avec les activités marquant octobre rose 2021, la ligue tchadienne de lutte contre le cancer prévoit une marche le 30 octobre prochain à 08h. L’itinéraire est l’espace Fest Africa jusqu’au stade Idriss Mahamat Ouya.

Kouladoum Mireille Modestine

L’Organisation des Nations Unies (ONU) compte 76 ans de service dans le monde. Ce 25 octobre, dans un hôtel de la place, la coordination des agences de National unies au Tchad a fait le point sur leurs réalisations au Tchad. L’accent a été mis sur le plan-cadre des Nations Unies d’Assistance au Développement (UNDAF2017-2022). Ce plan a été signé entre le Tchad et l’ONU pour une durée de 5 ans prolongée pour une année supplémentaire.  Membre de l’ONU depuis le 20 septembre 1960, l’ouverture des premiers bureaux de cette organisation mondiale au Tchad date de 1977. Reportage.

L’ONU a 76 ans d’existence depuis ce 25 octobre 2021 après sa création en 1945. La commémoration de cet anniversaire a mobilisé, à N’Djamena, toutes les agences des Nations unies au Tchad, leurs partenaires ainsi que quelques autorités du pays. Selon Mme Viollette Kakyomya, coordonnatrice du système des Nations Unies (SNU), c’est dans un contexte particulier dû à la Covid-19 que cet anniversaire des Nations Unies se célèbre. Elle affirme que cette pandémie a affecté économie formelle du Tchad, les revenus et les moyens de subsistance de la population tchadienne. Elle rassure le gouvernement tchadien de la poursuite des actions du SNU pour l’amélioration de conditions de vie de la population et leurs capacités de résilience. Pour elle, bien des réalisations ont été faites grâce à la grandeur de la mobilisation des agences de Nations Unies et leurs partenaires ainsi que la solidarité de l’État tchadien. Mme Viollette note le rôle significatif et salutaire que joue le Tchad sur l’échiquier sous régional qu’international malgré ses défis internes. Elle cite par exemple, l’adoption de la loi sur l’asile qui garantit la protection des réfugiés et demandeurs d’asile, la liberté de circuler, le droit de travail et l’accès aux soins. D’après la coordonnatrice du SNU, le leadership du partenariat entre le Tchad et le SNU en matière d’accueil des réfugiés et de réponses à leurs besoins est encourageant. « C’est un sens élevé d’humanisme qui relève de la Charte des Nations Unies », précise-t-elle.

Mme Viollette Kakyomya, rappelle que cette célébration est une forme de réflexion à des solutions communes face aux défis de l’heure. « La période de la transition au Tchad est un moment où chacun doit jouer son rôle pour atteindre les objectifs communs. Nous en tant que partenaire nous allons renforcer notre soutien au pays pour l’avancement de la démocratie et la cohésion sociale. Le SNU va travailler avec ses partenaires afin de créer des opportunités de développement pour le bien-être des Tchadiens », déclare-t-elle. La coordonnatrice du SNU au Tchad souligne que l’essentiel de leur objectif c’est le développement humain et l’amélioration des services sociaux de base. « La santé, l’eau potable, l’assainissement, la sécurité alimentaire et l’éducation. » Selon elle, tout cela passe forcément par la lutte contre les inégalités, mais aussi faire la promotion des droits humains. Mme Viollette Kakyomya conclut que les efforts pour la consolidation de la paix doivent être renforcés, car sans la paix il n’y a pas redéveloppement.

« 61 ans de chemin faisant avec les Nations Unies »

Le secrétaire d’État aux Affaires Étrangères Oumar Ibn Daoud, soutient que le Tchad a participé depuis septembre 1945 à tous les programmes et Agendas mondiaux initiés par l’ONU. « Qu’il s’agisse de la paix, de la sécurité ou du développement conformément à l’Agenda 2030. Cet agenda est relatif à la vision du ‘’Tchad que nous voulons’’ », dit-il. Selon lui, le SNU établit chaque 5 ans un plan cadre des Nations Unies pour le développement.

Il souligne qu’il y a des avancées significatives avec le SNU. En éducation par exemple, l’amélioration du plan intérimaire, la mise sur pied d’une commission de la statistique scolaire au Tchad. En santé, il relève, l’aide en matériels, équipements de protection individuelle pour les structures de santé, la formation du personnel de santé en prise en charge des cas, la surveillance épidémiologique et d’intervention, renforcement des capacités des laboratoires, le plan de riposte sanitaire, etc. Il ajoute que 2 centres multifonctionnels de prise en charge des victimes des violences basées sur le genre ont été aussi créés. « Ce qui a permis de baisser le cas des VBG de 10% contre 30% en 2019, 190 comités de protection de l’Enfance mis sur pied, dont 45 nouveaux. 105 communautés ont déclaré l’abandon du mariage de l’enfant sur une cible de 95 fixées », informe le secrétaire d’État.

M Oumar Ibn Daoud, signifie qu’au récent sommet de l’ONU, le Président du Conseil militaire de transition (CMT) a déclaré : « le CMT a été mis en place pour assurer la continuité de l’État et garantir la sécurité du pays. Il veille aussi à l’unité et à la réconciliation nationale. » Il plaide pour un appui multiforme de la communauté internationale pour la réussite de la transition au Tchad. Il rassure les partenaires que des dispositions soient prises pour la tenue du dialogue national inclusif.

Moyalbaye Nadjasna

Pour une bonne organisation du dialogue national inclusif (DNI) prévu dans les mois à venir, le collectif de la diaspora tchadienne a dans un document fait des suggestions aux autorités du Conseil Militaire de Transition (CMT) pour réussir cette rencontre attendue par les Tchadiens de l’intérieur et de l’extérieur. Il est aussi demandé aux autorités de la transition de ne pas se présenter aux échéances électorales à venir. Reportage

L’organisation du dialogue national inclusif ne cesse pas de faire couler l’encre. De l’intérieur, comme de l’extérieur, tous les Tchadiens sont unanime d’un vrai dialogue pour tourner la page noire qu’a connu le pays et amorcer un nouveau départ pour le développement socio-économique de tous les Tchadiens, sans distinction ethnique et religieuse.  C’est dans ce contexte que le Collectif des Tchadiens de la diaspora suggère aux autorités de la transition de prendre en compte toutes les propositions pour une bonne organisation et la réussite du DNI. Pour Biaki Tedang Djoret, membre actif du collectif, pour la réussite du dialogue, toutes les communautés tchadiennes doivent non seulement s’exprimer sur les sujets à débattre, mais aussi poser les préalables qui peuvent mener à la réussite de la transition. Il évoque des scénarios à venir pour le pays si l’on rate l’organisation de ce dialogue tant attendu. Selon lui, si l’on ne parvient à organiser le DNI comme voulu par tous les Tchadiens, de l’intérieur, et de l’extérieur, il est possible que le pays sombre dans une déchirure et la continuation de l’ancien système. À l’en croire, si le DNI est organisé comme le veulent tous les Tchadiens, cela ouvrirait la voie vertueuse d’une transition vraiment inclusive qui amènera à une réconciliation nationale sincère. M. Biaki Tedang Djoret estime que la bonne organisation du DNI sera un fondement sur lequel la refondation du Tchad, dans laquelle les autorités de transition doivent s’engager à ne pas se présenter aux élections à venir.

La diaspora soupçonne toutefois la junte dirigée par Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président de confisquer le pouvoir. Selon le collectif de la diaspora, le contexte sécuritaire qui a servi à justifier le coup d’État est obsolète. Pour le membre actif du collectif, le bon sens et les expériences internationales appellent à éviter que le processus de dialogue soit conçu et mis en œuvre uniquement par cette autorité de fait, le CMT. À son avis, le DNI doit revêtir le caractère d’une conférence nationale inclusive et souveraine et que ces assises doivent dessiner les contours d’un Tchad nouveau.  

Au sujet de la participation, il souligne le déséquilibre du pouvoir entièrement accaparé par le CMT et ses méthodes ségrégationnistes, laissent entrevoir une velléité de cooptation et de corruption des participants qui compromettra inévitablement le caractère inclusif du dialogue. Concernant le processus d’organisation, Biaki Tedang Djoret note que l’organisation d’une telle assise doit être déclenchée par la révision de la charte de la transition. Le membre actif du collectif de la diaspora affirme que cette révision, également demandée par la communauté internationale, doit être réalisée de façon consensuelle et permettra de définir la période actuelle, comme une période de prétransition, d’y inscrire le caractère souverain du dialogue à venir.

Jules Doukoundjé

La grande messe du cinéma africain, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), est dite depuis samedi 23 octobre dernier. Le Tchad était représenté par 2 films. « Lingui » ou le lien sacré de Haroun Mahamat Saleh et « Massoud », un film sur l’islam radical de Emmanuel Mbaidé Rotoubam. Reportage.

Avec les moyens du bord, sans appui financier réel de l’État, les réalisateurs tchadiens font briller le Tchad sous les étoiles du 7e art panafricain. C’est le cas de cette 27e édition du FESPACO qui est clos avec brio le week-end dernier à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Le Tchad était représenté avec 2 films, long métrage, des réalisateurs Haroun Mahamat Saleh et Emmanuel Rotoubam Mbaidé.

Pour le réalisateur documentaliste et SG de l’association des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel (APCA), Allamine Kader, le bilan du Tchad au FESPACO est satisfaisant. Le Tchad a participé avec deux films en compétition. Lingui « le lien sacré », un long métrage de Haroun Mahamat Saleh a obtenu le prix spécial de l’Assemblée nationale (AN) du Burkina Faso, un trophée avec une somme de 7 millions de F CFA. Le second film n’a pas gagné de prix. Le jeune réalisateur documentaliste estime que malgré cela, l’accueil du public a été formidable. Il ajoute que c’est déjà une bonne chose. « L’essentiel c’est de participer. Sur plus de 1000 films proposés, ils ont sélectionné 150 films et le Tchad fait partie des sélectionnés et c’est déjà une bonne chose », souligne Allamine Kader. Selon lui, le film qui a eu le prix par l’Assemblée nationale du Burkina met en exergue la démocratie, les lois, l’application des textes, ça touche l’AN de tous les pays. « Ce genre de prix montre combien l’Assemblée nationale d’un pays est importante, elle donne un prix pour un sujet important. C’est vraiment encourageant et c’est satisfaisant. Je suis satisfait de ce prix. Mes félicitations à mon grand frère Haroun », dit le jeune cinéaste. 

Au sujet de financement du cinéma par le gouvernement, Allamine Kader dit avec regret que les autorités ne financent pas le cinéma tchadien. Pas un kopeck de la part des autorités publiques pour le cinéma. Et c’est dommage pour le cinéma au Tchad, dit-il. Selon lui, dans les autres pays, il y a des fonds dédiés au cinéma, le gouvernement appuie le cinéma. Il ajoute que dans ces pays, il y a une politique pour la culture, mais chez nous, il n’y a pas une politique culturelle. Le jeune cinéaste estime que c’est difficile. « Même les partenaires qui financent de temps en temps nos projets de films, de fois ils sont gênés dans la mesure où le pays n’est pas à mesure d’appuyer l’industrie du cinéma », affirme-t-il.

Le manque de salles de cinéma, un handicap pour la diffusion

Concertant le manque de salles de cinéma, le SG de l’APCA ajoute que le problème de diffusion se pose. Pour lui, une fois le film fini et disponible, il faut des salles de cinéma, le festival, les télévisions et le public. Il note par ailleurs qu’on fait un film pour qu’il soit vu, et non pour le ranger dans le tiroir. « Avant, nous avons eu espoir avec le cinéma « Le Normandie », mais maintenant c’est fermé pour des raisons que j’ignore. On n’a pas de salles de cinéma et c’est difficile de faire du cinéma sans que ça soit vu par le public », regrette Allamine Kader.  Pour lui, c’est dommage que le public regarde de films dans les cinéclubs, il faut des salles de cinéma comme « Le Normandie ». Il affirme qu’à Ouagadougou, au Burkina, il y a beaucoup de salles de cinéma mais N’Djamena avec 2 millions d’habitants, il n’y a pas une seule salle de cinéma digne.

Le cinéaste propose au gouvernement de construire des salles de ciné dans chaque arrondissement de la capitale. Pour lui, il n’y a pas de miracle, il faut un fonds d’aide au cinéma et que chaque projet cinématographique doit être financé à la hauteur du budget. Il révèle qu’au Sénégal, l’État met 2 milliards de nos francs par an pour les projets de cinéma. Allamine Kader affirme que tant qu’on n’a pas un fonds dédié au cinéma, le Tchad sera à la traîne.

Le réalisateur somalien Khadar Ayderus Ahmed remporte l’étalon d’or, une récompense suprême pour son film « la femme du fossoyeur ».

Jules Doukoundjé

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