samedi 20 septembre 2025

L’arrestation des leaders de la coalition d’opposition et de la société civile Wakit Tama, fait réagir plusieurs membres de la société civile et certains partis d’opposition. Ils dénoncent cette arrestation et estiment que c’est un mauvais signal pour la démocratie. Reportage.

L’arrestation des 3 leaders de la plateforme des actions citoyennes Wakit Tama a fait réagir plusieurs. Ils ont été poursuivis pour avoir organisé une marche pacifique le 2 octobre passé. Pour Younous Mahadjir, vice-président de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), l’arrestation et la garde à vue des leaders de Wakit Tama, dont Barka Michel, président de l’UST est inopportune. Selon lui, on arrête des citoyens connus pour les interroger, parce qu’on les accuse des choses qui n’existent pas. Le syndicaliste estime que cette arrestation est une intimidation et que ce pouvoir ne connaît rien d’autre  que la force. « C’est un pouvoir barbare, il a toujours été barbare depuis 30 ans et on l’a combattu et nous allons continuer à le combattre », affirme, Younous Mahadjir. Le vice-président de l’UST indique que ses actes ne vont pas émoucher leur volonté de lutte contre ce système de mauvaise gouvernance qui a existé depuis 30 ans et qui est en train de perpétrer en pis par le fils de Deby qui a pris le pouvoir illégalement et illégitimement. Il promet que l’UST qui est membre de Wakit Tama ne va pas courber l’échine. Pour eux, leur lutte est légitime, légale et que la plateforme des actions citoyennes Wakit Tama est une organisation de la société civile, des forces vives et par conséquent, ils ne lâcheront pas. « L’arrestation de nos camarades nous donne plus de forces, que de faiblesses. Nous pensons que le pouvoir va comprendre un jour que c’est notre pays et nous avons le droit d’exiger la justice dans ce pays », affirme-t-il.

Le bureau exécutif de l’UST s’est réuni hier en urgence pour se pencher sur l’arrestation de leurs camarades et de leur président Barka Michel. Au cours de cette rencontre, le bureau exige la relaxe pure et simple des leaders de la plateforme des actions citoyennes qui n’ont fait qu’exprimer la liberté de manifester inscrite dans la constitution du Tchad.

Le vice-président de l’UST, a par ailleurs indiqué que le gouvernement doit continuer les négociations avec les leaders de Wakit Tama au lieu de montrer ses muscles par cet acte d’intimidation. Il met en garde les autorités de la transition sur cette dérive qui risque en cause tout accord de paix postérieur et éventuellement celui qui pourrait advenir. Younous Mahadjir appelle les travailleurs à suivre avec minutie la procédure judiciaire contre leur camarade Barka Michel et les autres leaders de Wakit Tama. Pour lui, il est inadmissible d’arrêter des leaders de travailleurs et des leaders de la société civile en général. Par conséquent selon toujours le syndicaliste, au cas où cette arrestation se confirme, ils vont revoir leur position, surtout en ce qui concerne la signature du pacte social qui a eu lieu le 04 octobre dernier.

Abondant dans le même sens, le président de l’UNDR, Saleh Kebzabo dénonce l’arrestation des leaders du mouvement des actions citoyennes Wakit Tama. Pour lui, on ne peut pas être traîné en justice et gardé à vue parce qu’on a organisé ou soutenu une manifestation. « Autant j’ai toujours dénoncé les brutalités policières, autant je désavoue la justice dans ce cas », dit l’homme politique. Saleh Kebzabo qui soutient le gouvernement du CMT estime que l’arrestation de ces leaders est un mauvais signal pour notre démocratie.

Gardés à vue lundi soir dans les locaux de la police après leur audition par la police judiciaire, les 3 leaders de Wakit Tama, Barka Miche, Sitack Yombatinan Béni et Félix Marting ont été présentés mardi au procureur de la République. Ils ont été libérés, mais la justice pourrait demander à leurs avocats de les ramener chez le juge à tout moment.

Jules Doukoundjé 

Les leaders de la plateforme des diplômés en instance d’intégration dénoncent l’immixtion de certains camarades au sein de leur organisation. Ils estiment que ces derniers veulent devenir leaders de leur organisation au même titre que ceux désignés par leurs entités. Cette manière de faire met mal à l’aise les leaders. Ils dénoncent cette ingérence. Reportage. 

Tout est parti du recensement de tous les diplômés sans emploi qui a eu lieu en août dernier à la bourse du travail de N’Djamena. La plateforme a fait appel à d’autres camarades pour les aider à faire le recensement.  Pour le coordonnateur de la plateforme Aimé Aïssadi Bona, ils ont profité de ce moment pour faire des coups bas. Il estime que les camarades à qui ils ont tendu la main veulent prendre leur place. Le Coordonnateur affirme qu’ils sont des imposteurs qui s’autoproclament « collectif de généraux ». Aimé Aïssadi Bona dénonce l’écart de comportement de ses camarades qui vont jusqu’à tenir des réunions parallèles. Ce groupe qui n’est pas membre de la plateforme envoie des messages téléphoniques aux leaders pour leur dire qu’ils sont destitués de leur poste. Pour le coordonnateur de la plateforme Aimé Aïssadi Bona, la plateforme est constituée de plusieurs organisations et chaque leader représente une organisation et c’est à l’organisation de destituer son leader respectif. A son avis,  ce ne sont pas les individus qui viendront le destituer. Il  ajoute en outre qu’ils veulent carrément piloter la plateforme alors qu’elle est née sur la base d’un procès-verbal et que les signataires sont encore en vie. « La plateforme est une organisation informelle créée pour la cause de l’intégration des jeunes diplômés. Après leur objectif de l’intégration atteint, la plateforme sera dissoute. Alors il n’est pas question que quelqu’un usurpe le nom de la plateforme pour ses fins personnelles et égoïstes » 

Le coordonnateur de la plateforme Aimé Aïssadi Bona accuse le gouvernement et les hommes politiques de pratiquer la politique de « diviser pour mieux régner ». Ce dernier dit qu’il ne comprend pas ce qui se cache derrière ces jeunes diplômés en instance d’intégration. Il soutient que son organisation se porte bien et va continuer avec la lutte qu’elle mène pour la jeunesse tchadienne. Aimé Aïssadi Bona appelle ses camarades à une prise de conscience collective et à la retenue.

A son avis, c’est ensemble qu’ils parviendront à lutter pour atteindre leurs objectifs. Pour rappel, la plateforme est créée en 2019. Elle est constituée entre autres par : le collectif du département de philosophie, le collectif des techniciens de biologie médicale et de la pharmacie, le collectif des sciences de l’éducation et le cercle des diplômés du troisième cycle du Tchad. Elle a pour but d’œuvrer pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés sans emploi à la fonction publique.

Kouladoum Mireille Modestine

 

Le premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert a représenté le président du conseil militaire de transition au lancement officiel ce 12 octobre de la campagne He For She. La cérémonie de lancement a eu lieu à Radisson Blue en présence de plusieurs autres personnalités. Reportage

La campagne He For She a été lancée en septembre 2014 à New York au siège des Nations Unies par ONU femmes. Après 7 ans de vie, le Tchad rejoint ce 12 octobre le mouvement qui défend les droits des femmes. He For She a pour objectif d’inviter les hommes et toutes les personnes quelle que soit leur identité de genre à se déclarer solidaires des femmes afin de créer une force vive, visible et unie en faveur de l’égalité des sexes. Pendant très longtemps, les femmes de ce monde ont fait leur plaidoyer toutes seules. Il est temps que les hommes les soutiennent. La directrice régionale du bureau d’ONU femmes pour l’Afrique du Centre et de l’Ouest Oulimata Sarr, a dans son discours indiqué que les pays africains cherchent les taux de croissance à deux. Mais pour arriver à cela, il faut libérer le potentiel des femmes. Pour elle, le rêve pour les femmes du monde, les femmes africaines et celles tchadiennes, est celui d’un monde plus juste. Raison pour laquelle les hommes doivent faire partie intégrante.

« C’est le mouvement pour la vie de tous ces hommes champions qui disent je soutiens ma femme, ma sœur, ma fille. Ce sont des décideurs qui sont au gouvernement, des chefs traditionnels, des chefs religieux, des hommes qui s’engagent et qui n’ont pas peur de s’engager ». ajoute-t-elle. La directrice régionale du bureau d’ONU femmes pour l’Afrique du Centre et de l’Ouest appelle les femmes à relever quelques défis. Il s’agit du défis du huis clos, c’est-à-dire inviter d’autres partenaires dans la conversation des femmes, le défis du financement de l’agenda des femmes, le défis des données statistiques qui permettent aux Etats d’avoir des politiques qui sont fondées sur des évidences. Madame Oulimata Elle félicite enfin le Tchad pour son engagement et rêve d’une parité 50/50 sur le quota accordé aux femmes.

 La ministre de la femme et de la protection de la petite enfance Amina Priscille Longoh affirme que « lui pour elle » en français est un engagement personnel à faire quelque chose de positive pour les femmes.  « Les études ont démontrés que vue le rythme actuel des choses, il faudra attendre 170 ans pour que les résultats escomptés soit atteint. Alors pour bouger la ligne, il faut avoir des hommes comme partenaires et non comme concurrent dans la lutte pour promouvoir les droits les plus fondamentaux des femmes ». Argue-t-elle. La ministre de femme se félicite du fait que pour la première fois au Tchad, les femmes sont associées dans un processus qui concerne les politico-militaire. Elle invite enfin ses sœurs à travailler ensemble pour mettre fin à toutes formes de violence faite à leur égard. 

Dans son discours de lancement, le premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert fait mention de quelques actes de nature législative et règlementaire axé sur la promotion des droits de femme. Il s’agit de la loi portant sur la promotion de la santé de la reproduction, l’interdiction du mariage des enfants, la parité hommes femmes, la répression des violences à l’égard des femmes et la parité dans les fonctions nominatives et électives entre autres. Pour lui, il faut en plus de cela, projeter de nouvelles conquêtes en faveur de la femme. « Maintenir le plus longtemps possible la fille à l’école, améliorer les conditions de vie de la femme rurale en réduisant ses charges ménagères par l’adduction d’eau potable, et la mise à sa disposition des sources d’énergie pour diminuer sa corvée en matière de collecte et de transport du bois de chauffe ». Ajoute-t-il.  Pahimi Padacké Albert se dit compter sur la femme tchadienne pour cicatriser définitivement les plaies et placé le Tchad sur une trajectoire de paix durable.

Kouladoum Mireille Modestine

La Fédération Tchadienne de Luttes associées vient de décider de l’organisation de la 4e Édition du Championnat national de luttes traditionnelles et luttes olympiques (CNLTLO). L’annonce a été faite ce 11 octobre 2021 dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Ce championnat est placé sous le thème, « Ensemble renforçons l’Unité à travers le sport. » Reportage.

Selon son président Baba Ahmat Baba, ce championnat va se dérouler du 15 au 17 octobre 2021 à N’Djamena. Cette 4e édition va regrouper sept (7) ligues : la région de N’Djamena, du Chari Baguirmi, du Moyen Chari,  de la Tandjilé, du Mayo Kebbi- Est, du Lac et du Salamat. Plus de 70 athlètes sont attendus à cette messe, précise-t-il. La particularité de ce championnat va être la lutte féminine des combats très spectaculaires dit-il. « La journée du 15 sera concentrée à la cérémonie d’ouverture et les combats. La journée du 16 octobre sera spécialement concentrée aux différents combats en fonction de catégorie et la date 17 octobre va boucler la boucler avec des séries de finales toutes catégories confondues », explique le président de la FTLA.

Pour Baba Ahmat Baba le sport peut devenir un pilier important dans les efforts de la construction de la nation pour bâtir un avenir meilleur. « L’objectif est de ressembler tous les meilleurs lutteurs du pays sans distinction de sexe ni de religion afin de détecter et de faire asseoir les équipes nationales de luttes, juniors, cadets, et séniors », déclare-t-il. D’après lui, la FTLA cherche l’ossature d’une équipe nationale digne. Cette équipe va représenter le Tchad dans les compétitions continentales et mondiales. Les perspectives visées sont  les  Jeux Olympiques de Paris 2024, précise-t-il. « Les différents lutteurs de chaque ligue se sont préparés minutieusement avec des stratégies de combats qui répondront aux aspirations de la FTLA et des amoureux de cette discipline. La lutte attire de plus en plus des adeptes », informe le président de la FTLA..

L’objectif de ce championnat est de renforcer le brassage et l’unité entre les fils et filles du Tchad. C’est le stade du 10 octobre dans le 7e arrondissement de la capitale tchadienne qui va accueillir cette compétition nationale.

Moyalbaye Nadjasna

Le siège du parti politique les transformateurs a été perquisitionné dimanche 10 octobre 2021 par les forces de l’ordre sous ordre du procureur de la République. Ils ont arraché le drapeau du balcon, ceux des bureaux, emportés 5 seaux des douilles des grenades lacrymogènes et arrêtés un membre du parti. Reportage

Il était 6H du matin ce 10 octobre, les résidents autour du siège du parti Les Transformateurs se réveillent encerclés par les forces de l’ordre. Elles sont venues avec un mandat pour perquisitionner le domicile de Succès Masra chef du parti. Mais c’est plutôt au siège de son parti qu’ils se sont rendus en escaladant le mur. Le président du parti les Transformateurs Dr Succès Masra dit qu’il ne sait pas clairement leur intention. Selon lui, le drapeau flotte sur le siège du parti depuis plus de 3 ans déjà.  « Aucune loi n’interdit à un patriote de montrer son patriotisme en valorisant le drapeau. Parmi ceux qui sont venus enlever le drapeau, beaucoup ne sont pas des patriotes et ils savent qu’ils ne sont pas dans le cœur des Tchadiens. Je crois que le Dieu de la justice est en train de les confondre sinon ils ne viendraient pas un dimanche matin enlever le drapeau s’ils ne sont pas confondus », affirme-t-il.

Pour l’homme politique, un parti politique a le droit de mettre le drapeau tout comme les hôtels, les devantures des chefs de carrés, les écoles et les restaurants. Selon lui les autorités veulent que son parti respecte les lois qui n’existent pas. « Les gens ont jeté la mère des lois qui est la constitution. Sont-ils plus légitimes pour demander aux autres Tchadiens de respecter les lois sur le drapeau qui n’existent pas ? Ils sont perturbés par le fait que les transformateurs amènent les Tchadiens à aimer le drapeau du Tchad qu’ils ont piétiné », dit-il. Succès Masra décrète la journée du 10 octobre journée du tricolore tchadien. Son parti, dit-il, va célébrer cette journée chaque année. Il se dit déterminé et n’a pas l’intention de reculer malgré les persécutions. Pour lui, c’est de l’arbitraire et de la distraction alors il reste focalisé sur son combat parce que c’est la dernière chance qui s’offre aux Tchadiens de créer les conditions de l’unité. Masra invite les autorités de transition à faire la concurrence pour être dans le cœur des Tchadiens et non verser dans la brutalité.

Pour Yannick Djimotoum Yonoudjim conseiller juridique, aucun texte de la République du Tchad n’a fait mention qu’un parti politique ne doit pas mettre le drapeau au siège de son parti. Il indique en outre que le domaine juridique exige la précision.  M. Yannick Djimotoum affirme aussi que toutes les lois qui sont promulguées sont publiées et connues de tous d’où l’expression juridique « nul n’est censé ignorer la loi ». « Toutes les infractions sont définies avec des sanctions incluses à l’exemple du Code pénal. Alors tout ce qui n’est pas interdit est automatiquement permis en droit. Mais dès lors que la loi interdit une chose, que cela plaise ou non le citoyen est obligé de la respecter ».

Kouladoum Mireille Modestine

Après la contestation de la marche pacifique organisée par la coordination des actions citoyennes Wakit Tama, réprimée sévèrement par les forces de l’ordre et contestée par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Le procureur de la République vient de déposer une plainte contre les leaders de Wakit Tama pour trouble à l’ordre public, destruction des bien et agression. Reportage.

Deux leaders de la coordination des actions citoyennes Wakit Tama sont poursuivis par les autorités publiques. La police judiciaire cherche depuis hier à remettre la plainte déposée par le procureur de la République contre les deux membres de cette plateforme. Il s’agit de Dr Sitack Yombatinan Béni, vice-président du parti Les transformateurs et Barka Michel, président de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), par ailleurs porte-parole de Wakit Tama. Selon le procureur de la République, Youssouf Tom, la plainte a été déposée depuis hier 7 octobre contre les deux responsables de ce mouvement citoyen pour troubles à l’ordre public, destruction des biens et agression.

Le porte-parole de la coordination des actions citoyennes Wakit Tama, Barka Michel et Dr Sitack Yombatinan Béni reconnaissent avoir reçu la plainte de la part de la police judiciaire et attendent les conseils de leurs avocats avant de répondre à cette convocation.

La manifestation pacifique, à l’origine de cette plainte a été d’abord autorisée par les autorités en charge de la sécurité publique, mais les marcheurs avaient refusé l’itinéraire qui leur a été imposé. Cette manifestation a fait plusieurs blessés et des arrestations dans le rang des manifestants et un policier serait mort lors d’une course poursuite contre les marcheurs. Une mort que les autorités disent être fausse.

Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement Abderamane Koulamalah, avait contesté la légitimité de la marche et menaçait de déposer une plainte contre les organisateurs.

Pour rappel, la coordination des actions citoyennes Wakit Tama a prévu une autre marche pacifique ce samedi 9 octobre, allant du rond-point doubles voies au stade Idriss Mahamat Ouya pour contester la confiscation du pouvoir par le Président du CMT. Toutefois, dans un communiqué rendu officiel, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Souleyman Abakar Adam interdit cette marche. Il évoque les raisons du non-respect des conditions prévues et le risque de trouble à l’ordre public, compte tenu du non-respect des engagements pris par les organisateurs lors de la marche précédente.

Jules Doukoundjé

L’ancien député de Ouara, dans le Ouaddaï et membre du CNT, Mahamat Saleh Ahmat Khayar explique l’origine des conflits intercommunautaires qui ont ensanglanté sa province. Il met les autorités publiques devant leur responsabilité et tente d’esquisser quelques pistes de solutions pour permettre à sa province et tout le pays d’amorcer le chemin du développement socio-économique. Entrevue.

La province du Ouaddaï est l’une des provinces du Tchad où les conflits intercommunautaires ne cessent d’endeuiller les familles. Cette province située à l’Est du pays, en proie depuis plusieurs années à des conflits entre éleveurs et agriculteurs, qui sont condamnés à vivre ensemble dans le même espace. Depuis ces conflits sanglants, les autorités publiques du pays, peinent à trouver une solution définitive et permettre aux deux communautés de vivre côte à côte et en paix. Pour le conseiller Mahamat Saleh Ahmat Khayar, le conflit intercommunautaire a toujours existé depuis que les gens font des activités champêtres, et d’autres des activités d’élevage. Pour lui, comme les communautés vivent ensemble dans le même espace, les bêtes entrent dans les champs et parfois les champs sont aussi dans le couloir de transhumance. Il souligne qu’entretemps, les gens essaient toujours de régler ces différends de façon amicale, traditionnelle. Et l’administration était forte pour régler tous ces problèmes.

Pour l’élu de la province du Ouaddaï, maintenant, le problème s’est aggravé parce que chacun veut accaparer de la terre. « Les agriculteurs veulent s’en accaparer, ils sortent du couloir et les éleveurs aussi veulent s’installer et faire paitre leurs bétails jusqu’aux dans les champs », explique-t-il. M. Kkayar estime que l’origine du problème intercommunautaire du Ouaddaï provient aussi de la défaillance des autorités traditionnelles et administratives. Elles ont prouvé leurs limites, leur incapacité à résoudre ce problème. « Je dis cela parce que les autorités traditionnelles sont souvent complices. Au lieu de défendre la vérité et l’Intérêt Général, chacun se campe pour défendre l’intérêt de son groupe », dit-il. Toujours selon lui, un autre facteur s’ajoute. Les autorités traditionnelles n’ont pas les moyens nécessaires pour dire la vérité et trancher juste. Ces autorités locales ne sont pas indépendantes pour agir correctement, ils dépendent des gens. Outre ce facteur s’y greffe selon l’ex-député, les hommes politiques impopulaires qui cherchent à récupérer ce problème pour en faire un enjeu politique dans le seul but de gagner en popularité. À son avis, les autorités administratives, surtout les sous-préfets sont pratiquement dans leur totalité nommée par message. « Ce sont des gens qui n’ont pas de compétence technique ni d’éthique pour gérer de tels problèmes. Du moment où ils sont nommés par message, ils ne sont pas alignés sur le budget de l’État, ils ne sont pas salariés, donc c’est à travers ces conflits qu’ils vivent », affirme le nouveau conseiller du CNT. Pour lui, il faut dire la vérité en face si l’on régler le problème de façon définitive.

« Les choses ont été forcées dans la Province du Ouaddaï »

Pour régler ce conflit intercommunautaire, beaucoup de missions officielles ont été effectuées au temps du président Idriss Debby Itno. Mais, malgré ces interminables missions, la crise persiste, sans aucune solution idoine.  M. Mahamat Saleh Ahmat estime que plusieurs choses ont été forcées. « Vous savez, on ne peut pas obliger les gens à vivre ensemble, c’est impossible. Personne ne peut obliger les communautés à vivre ensemble, c’est à eux de choisir de vivre ensemble. Quand l’État intervient pour forcer les gens, ça ne marche pas et ça ne marchera pas », déclare-t-il. L’homme politique et ambassadeur de la paix estime que quand les communautés elles-mêmes se rendront compte qu’elles sont condamnées à vivre ensemble, de partager le même espace et d’utiliser les mêmes puits elles n’auront aucun intérêt à se battre. Elles seraient obligées de s’assoir   entre eux et vivre ensemble comme avant.

Concernant la spécificité des conflits intercommunautaire, il explique que la différence est si l’on prend le sud du pays, les éleveurs quittent le Nord pour aller au Sud et remontent pendant la saison sèche vers le Nord. Il affirme que dans le Ouaddaï, éleveurs et agriculteurs vivent ensemble. Ils sont des parents et se marient entre eux. Selon lui, ils sont habitués à ce mode de vie depuis des siècles. M. Khayar précise que de nos jours, quand ils se battent, ils sont armés.

À la question des armes utilisées dans les conflits intercommunautaires, il souligne que ce sont les réseaux venus de la Libye via Calaïb et les livraisons se font à domicile. « Nous savons qu’il y a des armes qui se vendent au vu et au su de tout le monde. Il y a des réseaux de trafic d’armes. Nous savons qu’il y a des mains d’une autre société qui alimente cela. », dit le conseiller. Il affirme connaître certaines personnes dans ce conflit et que si les autorités veulent, il est prêt à les dénoncer. Pour lui, quand le gouvernement est coincé, il accuse les hommes politiques de la région.  L’ancien député du Ouara dénonce cette voie de facilité que le gouvernement empreinte parce qu’il est incapable de trouver de solutions à ces conflits qui gangrènent le pays.

Enfin, il revient et insiste sur la défaillance de l’administration de notre pays. Il fait allusion à la nomination des sous-prêts illettrés, des chefs traditionnels sans moyens conséquents pour mener leur mission.  Il a révélé qu’il était sur le terrain pour constater les faits. « J’ai constaté que les gens sont laissés à leur triste sort. J’ai constaté l’absence totale de l’État. Ils sont face à face et chacun se prépare pour attaquer l’autre ». L’ambassadeur de la paix dit avoir pris sa responsabilité pour écrire au gouvernement pour envoyer une mission, mais qu’on a laissé trainer les choser et le pire est arrivé. Le député estime que « si l’on ne fait rien, c’est la haine tribale va s’installer ». Il prend pour responsable les autorités qui traînent les pieds à ce sujet. Il a décidé de déposer un rapport aux autorités sur ce qui se passe dans sa province.

La paix est un choix

Pour l’homme politique, la paix est un choix, il faut amener les citoyens tchadiens  qui n’ont pas la volonté de vivre en paix à faire le choix de la paix. Il croit au dialogue national inclusif, mais à son avis, il faut partir au dialogue avec l’esprit de vivre en paix.

Il suggère l’envoi d’une mission pour apaiser la tension, recenser les problèmes et proposer des pistes de solutions. Pour le conseiller, il faut une mission mixte et responsable, composée des membres du gouvernement, des Conseillers du Conseil national de transition et des personnes ressources pour aller vers la population pour apaiser les esprits.

Jules Doukoundjé

Le mois d’octobre est appelé aussi « Octobre rose ». C’est le mois de sensibilisation contre le cancer. Cette année, l’accent est mis sur le cancer du sein. Au Tchad, la Ligue tchadienne de lutte contre le cancer mène des activités dans la capitale pour commémorer cette journée. Reportage.

13 heures passées, nous entrons dans le bureau de Dr Manikassé Palouma. Il est le président de la Ligue tchadienne de lutte contre le cancer (LTLCC). Après les convivialités d’usage, nous échangeons sur le problème du cancer, précisément sur le cancer du sein. Selon lui, le cancer  du sein est la multiplication des cellules du noyau du sein de manière incontrôlée et indéfinie. Le gynécologue obstétricien précise que c’est le premier cancer féminin qui touche beaucoup des femmes.  Il soutient que les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estiment à 10 millions de nouveaux cas du cancer du sein sont détectés par an. « Une femme sur 9 sera atteinte du cancer et une femme sur 27 en mourra. Au Tchad, le cancer du sein représente 33,5 % de cancer féminin », explique-t-il.

Dr Manikassé Palouma dit qu’en 2018, la LTLCC a procédé au dépistage du cancer du sein et de l’utérus. « Elle a détecté 457 cas suspects donc 156 cas du cancer du sein et 291 du cancer du col de l’utérus », ajoute-t-il. Pour Dr Manikassé Palouma président de cette ligue, on fait plus de mal que de bien aux femmes dépistées. « Ces cas suspects restent à confirmer par des examens complémentaires. Les patientes n’avaient pas les moyens pour faire ces examens parce qu’ils coûtent cher. Au final, ces femmes sont restées avec le doute et sont abattues psychologiquement. En principe la ligue qui a osé faire ce dépistage devrait prendre les femmes en charge. Malheureusement elle venait de voir le jour donc elle n’a pas non plus les moyens de le faire», explique-t-il. 

Selon lui, il est inadmissible qu’au 21e siècle, un pays comme le Tchad ne dispose pas d’un plateau technique ou d’une unité de prise en charge des femmes victimes du cancer. Tout de même, la LTLCC plaide auprès des partenaires et surtout du ministère de la Santé publique de trouver de toute urgence une unité de soins palliatifs pour les malades du cancer. Le président de la ligue indique que cette unité de soins palliatifs ne demande pas beaucoup de moyens.

Le cancer du sein est une maladie qui peut se soigner avec une guérison totale à la seule condition qu’on arrive à poser le diagnostic très précocement, dit le gynécologue obstétricien.   Dr Manikassé Palouma déplore le fait que toutes les femmes qui se présentent à l’hôpital avec un cancer du sein sont déjà à un stade avancé de la maladie. Et ne peuvent plus être soigné malheureusement. Il conseille aux femmes âgées de plus de 35 ans de faire le dépistage précoce. De faire, elle-même, l’auto palpation de leur sein tous les soirs. Un élément essentiel selon lui. « Ou alors se mirer seins nus pour constater s’il existe une différence entre les seins ou une modification de la peau du sein », ajoute-t-il. Le président de la LTLCC affirme aussi que la tumeur n’atteint pas 1,5cm, ce qui la rend difficilement repérable. Aussi, les femmes sont appelées à se faire suivre très tôt et faire la mammographie tous les deux ans afin de détecter précocement le cancer pour espérer le guérir. Des activités de conférences-débats, de formations, d’émissions radiophoniques et de marche sont prévues par la LTLCC afin de marquer ce mois d’octobre rose.

Kouladoum Mireille Modestine

Le nom d’un des fils du défunt président Idriss Deby Itno circule dans l’enquête dite « Pandora papers ». Le consortium international des journalistes d'investigation révèle les noms de certains plusieurs hommes politiques qui auraient dissimulé des sociétés dans les juridictions secrètes. Suite à cette révélation, un analyste se prononce sur les conséquences d’un paradis fiscal sur l’économie d’un pays comme le Tchad. Il propose aussi quelques pistes de solutions. Entrevue.

Un paradis fiscal est un lieu ou un pays où on ne paie pas ou très peu d’impôts. Les paradis fiscaux sont souvent associés à l’idée de secrets bancaires. Ils permettent aux particuliers et aux entreprises de ménager leurs intérêts particuliers aux dépens des intérêts généraux. À ce titre, ils pourraient être responsables du désordre financier mondial et pourraient empêcher un pays de réaliser ses projets de développement socio-économiques. Pour  comprendre les conséquences des paradis fiscaux pour l’économie d’un pays en voie de développement comme notre pays le Tchad, l’analyste Caman Bedaou Oumar, définit les paradis fiscaux comme l’ensemble des critères qui démontrent qu’un pays ou un territoire a délibérément adopté des politiques et des lois permettant à des particuliers ou des entreprises de réduire au maximum leurs impôts dans les pays où ils sont directement actifs. L’expert indique que les paradis fiscaux ont des conséquences économiques lourdes pour les pays où il y a fuite des capitaux. Il cite entre autres la City Bank et la Couronne britannique qui sont rattachées à certains nombres de paradis fiscaux. Pour lui, dans les paradis fiscaux, l’on peut frauder ou blanchir l’argent sale, quelle que soit sa provenance. M. Caman Bedaou Oumar révèle les 10 principaux paradis fiscaux en 2021 qui sont : les îles vierges britanniques, les îles caïmans, les îles Jersey, les Besmines, les Pays-Bas, la Suisse, le Luxembourg, Hong-kong, les Émirats arabes unis et Singapour.

Pour le cas du Tchad, l’analyste estime que les gens peuvent détourner de l’argent et aller déposer dans un paradis fiscal comme la Suisse. « La Suisse est un paradis fiscal, on ne demande pas la provenance de votre argent. Vous placez votre argent et vous le retirez quand vous voulez, même si c’est l’argent volé ou l’argent de la drogue », explique-t-il. Selon lui, dans les paradis fiscaux, les pays diminuent les impôts, alors qu’au Tchad, on augmente d’une manière arbitraire les taxes sur les revenus. Pour lui, cette situation est à l’origine de fuite des capitaux vers les autres pays où les taxes sont relativement basses. À son avis, certaines compagnies aériennes ont cessé leurs activités au Tchad à cause des fiscs. « Au lieu que les gens gardent leur argent au Tchad, ils vont placer là où il y a moins d’impôts sur le revenu », ajoute M. Caman.

5.880 milliards de FCFA au Panama papers en 2016

Dans une large explication méthodique, l’expert rappelle le scandale papers qui a eu lieu en 2016 au Panama, en Amérique centrale. Panama papers est un cabinet d’avocat qui s’est reconverti en paradis fiscal. L’analyse révèle que parmi les chefs d’États africains cités dans cette affaire en 2016, on a aussi le Tchad avec plus 10,76 milliards de dollars américains au panama papers. « On avait dit que ce sont les chefs d’État. Pour le cas de notre pays, on sait de qui cet argent provient », dit-il. Selon lui, si l’on convertit cette faramineuse somme, le pays perd environ 5.880 milliards de FCFA. Or, en 10 ans d’exploitation du pétrole, explique ce dernier, le Tchad n’a eu que 5.309 milliards de dollars. Il affirme que l’argent du pétrole qu’on montre, une partie est a été dissimulée dans un paradis fiscal. L’expert qui décortique comment le revenu du pétrole a été mal géré par le président Idriss Deby, précise qu’au même moment, le pays avait lancé son programme national de développement (PND). À l’en croire, le pays de Toumaï avait demandé 5000 milliards de nos francs pour ce vaste programme de développement, alors qu’il y a 5.880 milliards cachés dans les paradis fiscaux. Pour M. Caman Bedaou Oumar, on a dépouillé un pays.

Il n’y a pas un sans deux, ou tel père, tel fils ? En 2016, c’était Deby Itno père qui était cité dans panama papers. En 2021, soit 5 ans après c’est le tour de l’affaire dite Pandora papers qui cite un des fils Deby Itno.

Pour lutter contre cette malheureuse méthode peu orthodoxe qui empêche le pays de sortir la tête de l’eau, l’analyste esquisse quelques pistes de solutions. Il souhaite qu’on mette sur pied une justice « juste et équitable ».  De l’avis de ce consultant, au Tchad, le trésor public est comme un bien particulier pour certaines personnes qui peuvent puiser à leur guise. « Il faut des lois qui frappent des gens qui détournent le denier public », propose-t-il. Caman Bedaou Oumar affirme que les lois de la République doivent être fermes contre les détournements et les fuites fiscales. À son avis pour une justice ferme, il faut un gouvernement élu par le peuple.

Il a par ailleurs déclaré que 31% de désordres fiscaux dans le monde sont en Grande-Bretagne, avant d’ajouter que 65% de l’argent, soit 245 milliards de dollars sont dans les paradis fiscaux des pays occidentaux. « Ce sont les pays forts qui ont le monopole des paradis fiscaux ».

Jules Doukoundjé

Un dîner de presse offert par Ali Haroun, le Maire de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne hier 6 octobre dans un hôtel de la place. Dans un court message, il sollicite l’appui des médias dans la sensibilisation de la population. Reportage.

C’était une soirée empreinte de respect mutuel entre les autorités municipales et les médias. Regroupés autour des tables, les convives dégustent le dîner tout en échangeant avec le maire de la ville de N’Djamena Ali Harou. Dans une ambition agréable, le maire remercie l’ensemble de la presse tchadienne. Il soutient que les médias font un travail important pour  vulgariser la mission communale. Selon Ali Haroun, la ville de N’Djamena est cosmopolite et très peuplée. Ce n’est plus Fort-Lamy de l’époque avec 300 à 500 000 habitants, dit-il. Le maire affirme qu’aujourd’hui, N’Djamena compte 2 millions d’habitants, peut-être même plus. Pour rendre propre notre capitale, il faut sensibiliser sa population, dit M. le Maire.

Ali Haroun rappelle qu’à l’époque de Fort-Lamy, ce sont les griots qui relaient les informations communales auprès du public. Mais aujourd’hui, il estime que la réalité est autre parce que la ville est devenue très grande. « Nous utilisons la télévision, la radio, la presse traditionnelle et celle en ligne pour faire passer nos messages de sensibilisations ». Pour lui, lorsqu’on parle de l’assainissement, c’est de la santé qu’il s’agit donc l’affaire de tous. « Nous avons opté pour plus de sensibilisations et les médias sont incontournables. D’ailleurs, vous les avez aussi faites et vous continuez à le faire. Nous en sommes conscients, mais nous aimerions vous impliquer davantage dans cette mission », souligne-t-il.

Le maire de N’Djamena déplore les comportements peu orthodoxes de la population. Il remarque que certains citoyens jettent les peaux de banane, les canettes et les bouteilles d'eau sur les grandes voies publiques. D’autres, ajoute-t-il, cassent les éclairages publics, mettent des ordures dans les canaux, volent les batteries solaires des feux tricolores pour réglementer la circulation. « Ce sont des biens publics communs à tous. Ce n’est pas la propriété du maire ni de son staff. Chacun est appelé à y veiller dans l’intérêt général », dit Ali Haroun. Le maire déclare que c’est la somme de tous ces constats que la mairie demande plus de synergie d’action avec la presse. La conjugaison d’efforts va permettre d’amener la population N’Djamenoise à adopter un comportement positif et plus responsable, affirme-t-il. « C’est dans notre intérêt à nous tous. Si dans d’autres pays certaines villes sont propres, c’est grâce à la volonté publique, les autorités municipales et la forte mobilisation de la population. Tant que ces 3 entités ne conjuguent pas leurs efforts, nous ne pouvons pas changer notre capitale ».

L’autorité municipale évoque la journée de salubrité de chaque samedi de la semaine. Selon lui, si elle est réellement observée, un changement va s’opérer. Il signale aussi que ce dernier temps, les directeurs techniques sont souvent sur le terrain voir ce qui se passe. « Arriver à une ville propre ne sera pas pour demain, mais un processus. Il suffit d’une prise de conscience commune pour y parvenir. Alors aider nous à sensibiliser nos populations pour réussir cette mission », dit-il.

Des propositions et questions sur les ordures et défécation à l’air libre à la place de la nation, la divagation des animaux, les parkings des bars qui occupent les voies publiques, l’évacuation des ordures ménagères, lavages des engins par les jeunes avec les eaux des bassins de rétention, ont été soulevées par les médias. Ali Haroun se dit satisfait des échanges avec les journalistes et prend bonne note de leurs suggestions.

Moyalbaye Nadjasna

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