Reportage

Reportage (1382)

Le retard de la pluies inquiète sérieusement les agriculteurs de Kournary et les villages environnants, du département du Logone Gana. Ils implorent le ciel pour avoir la pluie, et craignent une éventuelle sécheresse qui frappe à leurs portes, s’il ne pleut pas vite. Reportage.

Les agriculteurs de Kournary, dans département du Logone Gana sont angoissés par le retard des pluies. Ils craignent que ce retard crée une famine et demandent les autorités de les appuyer avec les semences de variété précoce, sans cela, les récoltes s’annoncent maigres. Certains qui avaient semé avec les premières pluies du mois de mai ont tout perdu, car les plans ont péri à cause de manque de pluie. D’autres, par contre, ont fini consommer leurs semences à cause de la faim.

Pour ALoh Ésaïe, agriculteur de Dilga arabe, un village situé à la sortie sud de Kournary, cette année la pluie tarde à pleuvoir et ceux qui ont semé, ont tout perdu, car les jeunes pousses ont péri à cause de manque d’eau. Selon lui, les paysans attendent la pluie pour commencer les activités agricoles. Les paysans de ce village expliquent depuis le début de la saison, il n’a plu qu’une seule fois depuis le mois de mai et certains agriculteurs pressés, ont semé, mais rien n’a poussé. Aloh Ésaïe souligne que c’était mieux l’année dernière, mais cette année, la situation est inquiétante et craint que ce retard puisse engendrer la famine.

Dans le village Dilga arabe, l’activité agricole la plus pratiquée est la culture du sorgho, le mil, le haricot et le riz. Chaque année, selon le témoignage de populations de ce village qui commençaient tôt le travail de mise en terre des semences, mais les retards des pluies les pénalisent. Pour rattraper le retard des pluies, ils proposent aux autorités responsables de l’agriculture de les doter des semences de courtes variétés ou variétés précoces. Certains résidents du village de Dilga arabe sont obligés d’utiliser les pompes à eau à base de panneaux solaires pour arroser leurs champs. C’est le cas du jeune cultivateur Aloh Ezai qui arrose son champ de riz à base de motopompes alimentées par les panneaux solaires. Il affirme que l’année dernière, il avait commencé à sarcler son champ de sorgho en fin juin « cette année on est en juillet. Et je n’ai même pas encore semé ». Il est inquiet de ce retard. Père de 3 enfants, Aloh Esaïe, nourris sa famille grâce aux activités agricoles et le retard des pluies constitue une réelle menace pour lui et sa famille.

S’exprimant dans le même registre Assienta Nicolas Kélo, cultivateur, la situation est intenable, s’il ne pleut pas tôt, c’est sûr qu’il y’aura la famine. Selon lui, quand il ne pleut pas, les activités agricoles sont bloquées et le paysan est obligé de consommer sa semence, cela crée d’autres problèmes. Il ajoute qu’un agriculteur qui n’a pas de semence est considéré comme une personne handicapée, car il ne peut rien faire sans la semence. Assienta Nicolas soutient que même s’il pleut, il sera difficile d’avoir une bonne récolte cette année.

Avocksouma François, a récolté plus de 30 sacs de riz l’an dernier, mais cette année, avec la rareté de pluies, il n’a pas encore mis en terre les semences du riz. Il implore le ciel afin de démarrer ses activités agricoles.

Partout dans les villages du département du Logone Gana, les paysans sont angoissés par le retard des pluies. Ils dépendent exclusivement des eaux de pluie pour leurs activités champêtres.

Jules Doukoundjé

Les femmes tchadiennes pratiquent des rites traditionnels au lendemain de l’accouchement avec des feuilles d’herbes. Mais les professionnels de la santé leur déconseillent de le faire. Reportage.

Généralement suite à l’accouchement, la femme perd de l'énergie, elle devient physiquement et psychologiquement faible. Pour l’aider à récupérer son énergie, la famille utilise de feuilles et d’écorces des plantes pour renforcer et établir son état de santé. Mais cette pratique traditionnelle malgré ses avantages, a montré ses limites chez certaines patientes.

Après des heures de travail sur la table d’accouchement, la femme enceinte reçoit de soins médicaux et une ordonnance lui est prescrite. Quand même que le traitement traditionnel lui est réservé à la maison, comme le bain à l’eau chaude, trempé d’écorces ou des feuilles de plantes qu’on lui donne à boire et à se laver.

Nous sommes allées dans un marché du 3e arrondissement, dit « marché Ndombolo, pour découvrir les rites autour du post-partum. Le bain de siège, qui est la pratique la plus connue, est un bain dans lequel l’accouchée s’assoit dans de l’eau très chaude, qui recouvre les fesses et les hanches. Cette pratique débute en général le lendemain de la sortie de maternité, avec de l’eau , avec du sel ou avec des plantes. L’eau bouillie avec les feuilles est bénéfique pour la maman et aussi pour le nouveau-né. Cela diminue les maux du ventre et permet, disent les tradipraticiennes de resserrer l’appareil génital de la mère. « Les écorces et les feuilles bouillies permettent à la femme de retrouver son énergie perdue et soigner ses plaies. Elle peut prendre le médicament moderne et utiliser en même temps les traditionnels. Mais je pense que cette pratique est la meilleure, car elle est très efficace», affirme madame Lady, vendeuse et pratiquante  des rites traditionnelles.

Par ailleurs, cette façon de faire n’est pas approuvée par les professionnels de la santé. Les sages-femmes préconisent aux accouchés de ne pas effectuer le bain avec de l’eau trop chaude, en raison de la persistance de l’orifice interne. Malheureusement certaines de ces femmes, dès le retour à la maison pratique un bain de siège. La responsable de Soins maternels et infantiles du centre de santé de Ridina, Mme Zara Diop, estime que les premiers repas de l’accouchée doivent être chauds, cette dernière ne doit pas goûter à ce qui est frais. Elle doit bien manger, bien allaiter exclusivement l’enfant et éviter surtout de boire de l’eau fraîche. Pour Zara Diop, les pratiquent traditionnelles du post-partum ne sont pas conseillées, car elles affaiblissent les femmes qui viennent de donner naissance, et également elles détruisent les cellules de la femme. « Nous prescrivons généralement aux femmes de prendre des antibiotiques tels que : Amoxicilline, Flagyl, Spasfon, tout ceci pour compresser l’utérus pour qu’il expulse le sang. Et nous conseillons également à ces femmes de prendre du fer, pour renforcer le sang qu’elles ont perdu », confie-t-elle.

Pour certains, cette pratique traditionnelle est bien et d’autres par contre, refusent de le pratiquer. « Je me sens toujours en forme quand je prends un bain avec de l’eau très chaude. Je suis à mon 3e  enfant et je pratique toujours cette tradition. Je ne trouve pas que c’est une torture », dit Fatouma Seid. Une autre poursuit en ces termes : « A chaque fois que je me lave avec de l’eau très chaude, j’ai de vertige et de la fièvre. Donc j’ai aussitôt arrêté cette pratique, malgré l’insistance de ma mère à continuer », confie Madjon Nonta

Nadège Hountinto
Mariam Mahamat Abakar

Le premier match de la poule « B » du championnat national a été lancé ce 4 juillet au stade de Diguel dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne. Un match qui a opposé le club richissime Foullah Édifice à l'un des plus anciens et populaire clubs du pays, RFC, Renaissance Football Club. Les deux adversaires ont fait régaler le public et donné un rythme à ce tournoi. Reportage.

Pour cette grande affiche, Foullah Édifice contre Renaissance FC, un grand public a envahi les gradins avant même le début de la rencontre. Les parkings des motos étaient saturés et les petits vendeurs ambulants d'eau fraîche et autres boissons rafraîchissantes se sont éparpillés dans tout le stade afin de rafraîchir le public venu à ce grand rendez-vous du football tchadien. Contrairement au match d'ouverture, l'heure fixée pour cette rencontre a été scrupuleusement respectée.

Dès l'entame du match, le doyen du football tchadien, RFC a dominé sur tous les compartiments du jeu son adversaire, Foullah Édifice. Possession de balle, tirs cadrés et le beau jeu « le fandassier » ont été déroulés par Renaissance. Comme on dit souvent 99 jours pour le voleur et un seul jour pour le propriétaire, le richissime club Foullah Édifice a profité d'une faille défensive et a ouvert le score grâce à l'attaquant de couloir, Mahamat Abakar. Un but conservé par Foullah jusqu'à la fin de la première période.

De retour des vestiaires, les jeunes joueurs de Renaissance sont revenus avec un moral d'acier. Avec le même rythme, ils ont dominé la rencontre jusqu'à l'égalisation. Si Renaissance connaît sait jouer au football comme les Espagnols, les attaquants de Foullah savent marquer des buts comme les Allemands. Kerim attaquant de pointe a ajouté le score en faveur de son équipe, Foullah Édifice. Le match entre les deux équipes finit sur le score de 2-1 en défaveur de RFC. Pour Mahamat, supporteur venu pour ce match estime que RFC a été battu sur des détails. Il affirme que RFC a développé un bon fond de jeu, mais n'a pas su profiter des occasions. « Dominer n'est pas gagner, Foullah a gagné le match, félicitations à eux » a-t-il lancé.

Du côté des joueurs de Foullah Édifice, Abdelaziz Issa latéral a affirmé « il y a eu une énorme pression, mais nous avons tenu et arraché les trois points ». Il ajoute, « le championnat national est encore long, mais nous allons nous donner corps et âme pour chaque match afin d'aller en finale et de jouer la Champions League Africaine, c'est notre souhait le plus ardant. Par le travail, je crois que nous allons y parvenir », a-t-il confié. Après leur défaite, les joueurs de RFC ont refusé de répondre à nos questions.

Le championnat national se poursuit jusqu'au 17 juillet prochain. Dans deux poules différentes, les 12 équipes qualifiées pour cette édition vont jouer dans deux stades de la capitale, Diguel et Paris-Congo. Deux matchs-chocs sont à l'affiche demain. Gazelle de Sarah affrontera Expérience FC de Bongor au stade Paris Congo et Espoir de Guerra va croiser le fer avec l'OM (Olympique de Mao) au stade de Diguel. Tous les deux matchs sont prévus à 15h30 min.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

Suite à notre reportage sur le non-respect de la circulation des camions gros porteurs à certaines heures et aux carrosseries modifiées dans la ville de N’Djamena dans la journée. La rédaction de Ialtchad Presse s’est rapprochée auprès des autorités en charge pour avoir leurs versions des faits. Reportage.

Pour Idriss Ali Djalbord, Directeur de l’Urbanisme de l’Aménagement et du Transport Urbain les communiqués concernant la décision a été diffusée plusieurs fois, mais sa mise en application pose problème. C’est un constat réel, d’après lui. Il poursuit plus loin qu’ils ont une direction de la police municipale et de la protection civile qui prend en charge l’aspect maintenance, sécurité, marché de référence, les incendies qui se déroulent dans la ville, les noyades, etc.

Toujours selon les Idriss Ali Djalbord, ils ont eu à vouloir créer une unité de gestion relative uniquement pour le transport urbain. Mais selon lui les moyens manquent, c’est pour cela que le service n’est toujours pas encore actif. Pour lui, les transports urbains sont directement gérés par les services de la Brigade de Circulation routière de la police nationale (BCR).  « La police nationale devrait arranger les choses, mais ils tardent à s’exécuter. Nous ne connaissons pas la cause puisque c’est deux institutions différentes comme vous l’avez constaté vous-même ».

Pour la ville de N’Djamena, la circulation de ces engins cause d’énormes soucis de sécurité routière. Il y a des dérogations spéciales concernant les transports des lubrifiants comme les camions-citernes qui ravitaillent les stations-service à travers la ville. Selon nos la Mairie, il faudrait aussi savoir que par le passé, le communiqué concerne uniquement la circulation des gros camions n’excédant pas 7 tonnes. « Le maire a diffusé un autre communiqué qui autorise les camions qui pouvaient atteindre même 15 tonnes, les camions qui transportent les graviers, sables sur les chantiers en construction à travers la ville. Il a facilité un peu de tâches à ces conducteurs pour qu’ils exercent leur métier dans la journée et uniquement sur les chantiers, compte tenu des aspects sécuritaires ».

M. Djalbord affirme que la police nationale qui se charge de la circulation routière dans les périmètres urbains. Actuellement les autorisés municipales ont pris une décision pour appuyer la police nationale, c’est ainsi un peu partout dans la ville. Les policiers municipaux circulent à moto et facilite ainsi un peu la circulation sur certaines grandes artères de la ville. « Comme nos artères et les voies de la ville de Ndjamena sont étroites, elle cause énormément de problèmes pour la circulation routière. Les modifications des gabariers des camions qui occupent trop d’espaces et obstruent la voie », explique-t-il.

Il poursuit un peu plus loin qu’il faut que les autorités aménagent un peu les voies afin qu’elle soit large. D’après lui c’est vrai que cela nécessite beaucoup des moyens, mais il faut bitumer des voies afin de permettre une bonne circulation routière. Il prend l’exemple du boulevard du Maréchal du Tchad qui pour lui n’est pas facile à circuler aux heures de pointe. Selon lui si l’État pouvait réaménager cette voie Avenue Charles de Gaule pour permettre une bonne circulation, cela aiderait.

La rédaction a tenté de rencontrer les services de la Brigade des Contrôles de la Circulation routière pour avoir leurs versions des faits, mais en vain.

Djénom Josiane   

Le don de sang est un acte qui permet de sauver de vies. Mais au Tchad, ce geste salvateur n’est pas encore ancré dans les habitudes. Pour comprendre le rôle et l’importance du don de sang, la rédaction Ialtchad Presse est allée  au centre national de transfusion sanguine (CNTS) qui est un centre de production de produits sanguins, pour échanger avec le directeur sur les difficultés que rencontre cette institution dans la production et la conservation du sang. Reportage.

Créé par une loi en 1996, et a son décret d’application en 2000 qui définit son statut. Le CNTS a pour objectif de produire du sang. Dans ce centre, on prélève du sang chez des personnes supposées être en bonne santé qu’on appelle donneur.

Pour le directeur du CNTS, Dr Mbanga Djimadoum, quand on prélève le sang, on fait un certain nombre d’examens immuno hématologiques, c’est-à-dire le groupage sanguin qui permet de classer les poches de sangs en groupe A, B, AB et enregistre le positif et le négatif. Il explique qu’on fait de dépistages qui permet aussi de rechercher les principales maladies transmissibles par le sang. Selon lui, au Tchad et dans la région Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est le VIH1 et 2, l’hépatite b, c et la Syphilis. Dr Mbanga Djimadoum souligne que ce sang est dans les banques de sang. C’est quand les demandes leur parviennent qu’ils remettent le sang pour administrer aux malades qui en ont besoin.

À la question épineuse, des Tchadiens qui refusent de donner leur sang, le directeur du CNTS estime qu’on met le doigt sur la plaie. Le directeur fait un petit recule en expliquant que vers les années 1972, quand la première banque du sang était créée, la transition sanguine était basée sur le don volontaire à 100%. Mais c’est après les évènements qu’on a constaté qu’il y a un recul du nombre de donneurs volontaires. Il ajoute que cette situation a permis l’apparition des donneurs familiaux et c’est eux qui ont pris le pas sur les donneurs volontaires. « Jusqu’aujourd’hui nous avons de difficultés à avoir suffisamment du sang en stock pour faire face aux éventuelles urgences », dit-il.  Le directeur affirme que le don volontaire de sang vient de quelqu’un, qui volontairement décide de venir faire un don pour un malade qu’il ne connaît pas. Les études ont montré que le don volontaire du sang permet d’éviter les maladies transmissibles, donc quand quelqu’un vient volontairement donner son sang, c’est quelqu’un qui a conscience de son état de santé. Selon lui, quand un membre de la famille est malade, les gens sont forcés de venir pour se proposer de donner leur sang et que les donneurs familiaux sont moins fiables. C’est dans ce sens que, dit-il, l’OMS insiste sur la transfusion basée sur les donneurs volontaires.

Au centre de la transfusion sanguine du centre hospitalier général de référence, les donneurs familiaux sont à majorité à plus de 85%. Le directeur relève seulement 14 à 15% de donneurs volontaires, il y a 4 ans. Il précise que les données de 2021 ont mis en exergue un don volontaire de seulement 7,13 % pour la ville de N’Djamena.  

Au sujet du sang qui serait vendu par les employés du CNTS, le directeur de ce centre national est clair. Au Tchad tout le monde sait que la poche du sang est gratuite jusqu’à preuve du contraire et l’institution qu’il dirige, ne vend pas de poches de sang. Il soutient qu’il faut distinguer deux cas, et cela n’est spécifique au Tchad, ça se passe de la même manière un peu partout dans le monde. Le Dr reconnaît qu’il y a de brebis galeuses dans toute société et au CNTS, il n’en manque pas, surtout que le sang est un produit précieux. Il soutient que quand un produit est rare, il donne lieu à une spéculation. « Nous avons eu de plaintes que certains de nos collaborateurs vendent du sang, mais quand nous demandons à ceux qui se plaignent de nous aider à mettre la main sur ceux-là afin de les sanctionner, ils se rétractent », explique le directeur du CNTS.

La conservation du sang est coûteuse

 Le sang humain est tellement précieux que pour le conserver dans de bonnes conditions, afin qu’il puisse être utile aux éventuels, il faut de moyens pratiques. À son avis, les poches dans lesquelles on prélève du sang sont importées, les réactifs aussi sont importés, et la conservation a un coup. Le chercheur insiste en soulignant que les produits sanguins sont l’une des matières les plus coûteuses quant à leur production et à leur conservation.

À propos de la durée de la conservation du sang, Dr Djimadoum dit que cela dépend du produit, parce que quand on prend une poche du sang, on peut fractionner en plusieurs composants dont on peut en faire un concentré de globules rouges, un concentré de plaquette standard et du plasdon frais congelés. Il ajoute que les différents composants ne se conservent pas de la même façon. Selon lui, les globules rouges peuvent être conservés à 4 degrés et peuvent durer pendant 35 jours. Les paquettes ne vivent que 5 jours et il faut avoir une salle climatisée avec une température et le plasdon, une température de 35 degrés et peut durer un an.

Le directeur lance un appel aux Tchadiens de donner leur sang pour sauver de vies, car le sang humain, quel que soit les avancées de la science, on ne peut pas le fabriquer de manière industrielle. Il exhorte aussi les bonnes volontés à se mobiliser pour mettre à la disposition du CNTS ce produit pour les éventuels malades.

Jules Doukoundjé
Nadège Hountinto

 « TIM-ARMACOST Quarter », un groupe d’orchestre de jazz classique américain et les instrumentalistes du ballet national tchadien, ont offert un grand concert, hier samedi 02 juillet à la Maison de la Culture Baba Moustapha. Après 3 jours de formation et de partage d’expériences, le mixage entre  les sonorités musicales tchadiennes et américaines a donné un rythme exceptionnel au Jazz classique. Reportage.

C’était un public arc-en-ciel, un climat de brassage et de joie ambiant dans la salle de concert, sous le rythme harmonieux du balafon, de la guitare, du tam-tam, de la basse, etc, qui a égaillé les spectateurs et embellit par la beauté rythmique de ces deux cultures musicales réunies. Et qui a arrosé un même message « d’amour » à travers la musique.

8 morceaux musicaux ont été joués dont quatre (4) joués par le groupe TIM-ARMACOST et 4 joués en commun avec le groupe du ballet national.

En honneur de ce jumelage culturel, le conseiller de culture à l’ambassade d’Amérique, M. Keith Hughes a exprimé  sa grande satisfaction pour la réussite de cet événement et son admiration pour la musique folklorique tchadienne. «  J’aime beaucoup le rythme de la musique folklorique tchadienne, il y a en elle un rythme très harmonieux exprimant l’originalité et les sentiments avec précision. Le jazz est la musique de l’âme et l’une de plus grande réalisation américaine », a-t-il martelé.

« J’aurais souhaité accompagner et aider le groupe, mais malheureusement, il n’y a pas assez d’argent. Tout de même nous garderons le contact avec les musiciens. Nous ne pouvons pas créer un centre culturel, mais nous travaillons en étroite collaboration avec les centres culturels du pays. Nous contribuons au développement de ces centres et espérons organiser un grand évènement culturel dans l’avenir ».

Selon ses propos, le groupe TIM-ARMACOST est un de meilleur orchestre de la ville de New York.  L’orchestre était invité par l’ambassade des États-Unis d’Amérique au Tchad, pour la célébration de l’indépendance des États-Unis d’Amérique, le 4 juillet.

« L’idée nous est venue quand nous avons découvert la musique tchadienne. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas organiser une compétition et partager des expériences », dit l’orchestre New- yorkais.

Une compétition avait été organisée du 27 au 29 juin 2022, à l’espace culturel Themacult avec plus de 200 personnes. 5 candidats du ballet national étaient retenus. Les heureux sélectionnés ont bénéficié de 3 jours de formation et d’expérience dans le local de la Maison de la Culture Baba Moustapha.

« C’était une expérience partagée, nous leur avons appris notre mélodie traditionnelle. Ils nous ont appris le Jazz. La musique tchadienne est la mère de toutes les musiques », commente le chef des instrumentalistes tchadiens, M. Guindja Mah. Il regrette le manque d’intérêt des Tchadiens pour la musique locale.

Le groupe TIM-ARMACOST fera une visite à la cité de Gaoui et achèvera sa visite par une tournée de la ville avant de rentrer au pays de John Biden.

Mariam Mahamat Abakar

Le championnat national de football est lancé officiellement ce jour 3 juillet au Stade de Diguel dans la commune du 8e arrondissement de N'Djamena, capitale tchadienne. Il a opposé TP Élect Sport à l'As PSI. Reportage.

Dans un stade avec une toile abîmée, endommagé par les aléas climatiques et sans vestiaires, ni de toilettes que le ministre de la Jeunesse Mahmoud Ali Seid a lancé officiellement le championnat national de football tchadien. Le public a répondu présent à cette grande affiche qui a opposé le vice-champion de N'Djamena, Tout Puissant Élect Sport à l'équipe des hommes en tenue, l'As PSI. L'heure prévue pour le début du match à 15h30mn, était retardée pour une trentaine de minutes supplémentaires.  

L'As PSI a dominé largement la première partie. Après plusieurs occasions ratées, il trouve le chemin du but à la 40 minutes grâce à l'attaquant Masra Yannick qui a ouvert le score. Élect Sport est mené 1 but à 0. De retour des vestiaires, le vice-champion de N'Djamena a repris sa force et a poussé l'adversaire plus haut. Tout puissant Élect Sport a égalisé et le match sera équilibré par la suite. Après une faute défensive, le chouchou de supporters d'As PSI, Yannick a marqué à nouveau et donne l'avance à son équipe. À quelques minutes de la fin, Élect Sport a égalisé grâce à Frédéric après une faute défensive des joueurs de As PSI. Le match s'est terminé sur un score de 2 partout.

Pour l'artiste Alhadj Tawa, « la volonté pour l'organisation de ce tournoi y est », mais il déplore l'organisation « j'exhorte la sonorisation de tout le stade. Il faut aussi une distanciation entre les staffs, la commission d'arbitrage...du terrain de football », lance-t-il.

Hamad, supporter d'Élect Sport confie que son équipe a fait un bon match. Il ajoute que n'eut été les fautes d'arbitrage, son club allait remporter. Moustapha Hassan présent à la tribune présidentielle affirme « c'est une fierté de prendre part à un grand rendez-vous pareil. Aujourd'hui, le football a réuni tous les Tchadiens sans distinction d'ethnie, de religion, etc. Pour l'unité et la paix de notre pays, donnons de la place au football », dit-il. Maïtchari, milieu de terrain du Tout Puissant Élect Sport confie que « le match a été difficile pour nous à la première période, mais nous sommes revenus plus en forme en seconde période et nous avons arraché 1 point ». Il ajoute « nous sommes confiants pour la suite du championnat ». Pour Issa Hassaballah, milieu de terrain de l'As PSI, le match a été compliqué, « on aurait dû gagner, mais à la fin nous avons eu un adversaire plus costaud que nous. Nous ne sommes pas contents du match », confie-t-il.

Rappelons que le championnat national qui a débuté ce dimanche 3 juillet pendra fin d'ici deux semaines. Les deux meilleures équipes du championnat vont représenter le pays à la Champions League Africaine et à la Coupe de Confédération.

Abderamane Moussa Amadaye

Le tirage au sort du championnat national de football qui se tiendra à N'Djamena du 3 au 7 juillet 2022 a eu lieu cet après-midi dans la grande salle l'Office National des Médias audiovisuels (ONAMA). C'était en présence de tous les représentants de 12 équipes provinciales et de la capitale tchadienne qualifiées pour cette édition. Reportage.

Le calendrier du championnat national qui va se dérouler du 3 au 17 juillet prochain à N'Djamena est déjà connu. Au total 12 équipes qualifiées sont réparties en deux poules, « A et B ». Chaque poule dispose de 6 équipes. La poule « A » est composée du tout puissant Élect Sport, As PSI, Gazelle FC de Sahr, Expérience de Bongor, Espoir FC de Mongo et enfin Olympique de Mao. La poule « B » est composée de Foullah Édifice FC, Renaissance FC, FC Amboko de goré, Boule d'Or de Pala, As Santé d'Abéché et enfin As Santé d'Amdjarass.

Les différentes équipes vont s'affronter entre-elles en phase aller dans leurs poules respectives. Les matchs vont se dérouler dans trois stades de la capitale, le stade de Diguel, de Paris-Congo et l'Académie de Farcha. Les deux premiers de chaque poule s'affronteront pour la finale. A notre micro, Souleymane Daoud, entraîneur de As Santé d'Abéché a confié qu'il est satisfait du tirage. Il ajoute que son équipe est prête pour ce grand championnat, « nous avons quitté 1.000km pas pour une visite touristique, nous sommes venu avec un objectif, celui d'arracher cette coupe et représenter le Tchad sur le continent et bien au-delà », dit-il. Du côté des joueurs, le moral semble aussi plus haut que chez les entraîneurs. Nikson, joueur du tout puissant Élect Sport affirme qu'il sont prêts à affronter toute équipe et remporter le titre. Il confie que son équipe s'est bien préparée en amont et connaît pratiquement tous les adversaires « nous allons jouer le match d'ouverture, vous allez vous-même confirmer », lâche-t-il. Si les concernés sont optimistes, le public quant à eux est plus ou moins pessimiste. C'est le cas de Mahamat, amoureux du ballon rond. Il affirme que le tirage est équilibré, mais le football tchadien reste toujours le même, sans avantages pour les joueurs, mais exclusivement pour ceux qui sont au sommet. Il relève aussi que par rapport aux clubs de la capitale, ceux de provinces ne bénéficient pas de mêmes formation, équipement, conditions, etc. et ceci pourrait jouer en faveur des clubs de N'Djamena a-t-il affirmé. Sans citer le club de son cœur, Mahamat a souhaité une bonne chance à toutes les équipes de cette édition.

Signalons que le match d'ouverture de ce championnat aura lieu demain 3 juillet au stade de Diguel dans le 8e arrondissement à 15h30. Tout puissant Élect Sport croisera le fer à l'As PSI. Un choc inédit pour ce début de ce tournoi national.

Abderamane Moussa Amadaye

Trois leaders sur six arrêtés puis libérés par sursis après une audience foraine organisée à Moussoro ont organisé samedi, 2 juillet à la Conférence épiscopale du Tchad, une conférence-débat. Les leaders de Wakit Tamma ont saisi l'occasion pour raconter leurs mésaventures à leurs camarades et au public N'djaménois. Ils ont aussi dévoilé leurs prochaines actions citoyennes à mener, car selon le coordonnateur de ce mouvement, la lutte continue. Reportage.

Me Max Loalngar, porte-parole du mouvement citoyen Wakit Tamma et ses camarades ont échangé ce samedi 2 juillet avec le public. Ils étaient  trois sur les six qui se sont présentés. Le modérateur de cette rencontre était le Pr Avockssouma Djona, président du parti Les Patriotes, témoigné le processus de leurs arrestations. À en croire ces leaders, plusieurs manœuvres ont été utilisées par les autorités de la sécurité pour aboutir à leurs arrestations. Selon eux, l'ensemble du processus est biaisé et illégal, car disent-ils, ils ont trompé Me Koudé et les autres pour les cueillir. Me Koudé, avocat affirme qu'ils ont été encouragés depuis l'audition jusqu'à leur transfèrement de la prison de Kléssoum vers celle de Moussoro. Même à Moussoro rapporte l'avocat, la population s'est mobilisée pour les ovationner et les encourager. À son avis, même les autorités locales ont reconnu l'importance de leur lutte. Il affirme qu'ils sont arrivés tard la nuit à N'Djamena et ils les ont fait tourner jusqu'à minuit.

D'après Me Koudé, les leçons à tirer pour tout ce qu'ils ont subi, c'est qu'ils étaient fiers d'être Tchadiens. « Quand les Tchadiens sont unis, ça fait mal. Nous devrions être unis non seulement pour faire mal, mais pour un changement. Tous les problèmes que nous rencontrons c'est parce que nous sommes désunis. Nous n'avons plus peur de la prison même s'il faut repartir, nous sommes prêts », lance l'avocat. Il conclut par une parole de reconnaissance à l'intention de leurs camarades qui ont fait preuve de solidarité lorsqu'ils étaient en prison.

Pour M. Youssouf Korom, secrétaire général des syndicats des fournisseurs de l’État soutient que  même si vous êtes dans une prison dorée et si vous n'avez pas de soutien de vos sympathisants vous perdez le moral. Selon lui, leurs camarades et les Tchadiens de la diaspora ont été impeccables et c'est le lieu de leur dire merci. Tout ce que les Tchadiens veulent c'est la dignité, la justice et du pain sur leur table. C'est la moindre de choses pour un pays normal. Le porte-parole de Wakit Tamma Me Max Loalngar dit qu’ ils ne sont pas contre les Français, mais contre la politique française au Tchad. Le Tchad doit disposer de lui-même en tant que pays indépendant, dit-il. Il précise et pèse ses mots que la marche du 14 mai a respecté toutes les consignes, Wakit Tamma ne s'est jamais attaqué aux intérêts français. Il insiste et soutient que les vandales sont bien connus de leurs mandataires, mais ils ont mis quand même des innocents en prison. Toujours selon Me Max Loalngar, Wakit Tamma entend amener les autorités tchadiennes devant le tribunal de l'histoire. C'est de cela qu'il est question, soutient-il. Selon lui, la liberté de manifester ne peut pas être soumise à des conditions. La question d'infiltration des arabophones soulevée est un faux débat, c'est une manœuvre du politique pour diviser, signifie-t-il.

Certains participants au débat ont posé des questions sur l'aboutissement de la lutte, la division. Mais les leaders de Waki Tamma ont répondu que chaque chose à une fin et un jour tout cela va finir.

Moyalbaye Nadjasna
Sangnoudji Francine 

Les jeunes et cadres du département du Mont-Illi, province du Moyo-Kebbi Est se sont réuni ce samedi à N’Djamena pour réfléchir sur la problématique du développement de leur localité. Cette rencontre a pour thème : « l’unité et le progrès socioéconomique du Mont-Illi ». Ils ont aussi formulé plusieurs demandes aux autorités de la transition. Reportage.

L’intérêt commun, le Mont-Illi, c’est par ce mot que les jeunes et cadres du département du Mont-Illi ont débattu ce samedi à N’Djamena des maux qui freinent le développement socioéconomique de leur localité. Pendant plus de 3 heures, ces jeunes ont égrainé un long chapelet de problèmes qui empêchent ce département de prospérer comme les autres. Ils évoquent les problèmes de l’enclavement de la localité, l’eau potable, et les centres de santé qui manquent cruellement, disent-ils.

Pour Dr Ramatou Mahamat Houtouin, ancienne ministre et conseillère du PCMT, le défi de développement que rencontrent les jeunes du Mont-Illi, est le défi que tous les jeunes du Tchad rencontrent. Selon elle, la question d’accès à l’emploi, les difficultés d’entreprendre. Dr Ramatou dit que malgré les efforts fournis par le gouvernement, les défis restent. Elle ajoute que cette rencontre de jeunes et cadres a un sens capital, car elle permet de réfléchir sur ces questions afin que leurs voies soient entendues et considérées sur l’échiquier national. « Je dirais une rencontre de plaidoyer pour que les efforts qui sont en train d’être faits puissent prendre en compte tous les jeunes du Tchad de différents départements », affirme l’ancienne ministre. Selon elle, le Mont-Illi a une forte densité humaine d’environ 400 000 habitants, en grande partie des jeunes qui ont étudié. Mme Ramatou Mahamat Houtouin souligne qu’au-delà de la jeunesse, cette rencontre prend en compte le monde rural, le problème d’eau potable et du désenclavement. Elle reconnaît que le département regorge beaucoup de carrière, mais il ne semble pas bénéficier de celles-ci. La conseillère plaide pour la construction de la route principale pour désenclaver le département.

Dans le même sens, le secrétaire général de l’association des jeunes pour le développement du Mont-Illi, Kona Darsia, affirme que le département est en retard et est à la traîne par rapport aux autres départements du pays. Pour ce jeune, le département du Mont-Illi n’a pas des infrastructures de qualité, le manque de centres de santé et bien d’autres problèmes constituent des blocages au développement de la localité. Selon lui, c’est une manière d’interpeller la conscience des cadres du département pour que chacun mette la main à la poche pour booster son développement.

Au sujet de l’alcoolisme des jeunes du département, Kona Darsia interpelle les jeunes à prendre conscience, car la consommation de l’alcool nuit à la santé et qu’une jeunesse ivrogne ne peut pas contribuer au développement de son département.

Après avoir fait le tour de tous les problèmes qui freinent le décollage socioéconomique du département du Mont-Illi, les jeunes ont formulé plusieurs demandes. Et ont fait des suggestions aux autorités de la transition afin de faire sortir leur terroir de la pauvreté persistante. Ils plaident pour l’eau potable pour le département, bitumer le tronçon Ham-Fianga, construire et équiper les centres de santé, intégrer massivement les jeunes du Mont-Illi, et achever l’électrification de la commune de Fianga.

Jules Doukoundjé
Nadège Hountinto

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