Reportage

Reportage (1382)

La présence de l’armée française à Ati, la capitale provinciale du Batha intrigue certains intellectuels et leaders de la société civile tchadienne. Ils craignent la création d’une nouvelle base militaire française dans le centre du pays. Mais l’ambassade de la France au Tchad dément le redéploiement de l’armée et l’implantation d’une nouvelle base militaire au Tchad. Reportage.   

La France compte environ 4500 militaires répartis dans 3 bases militaires qui sont à N’Djamena, Abéché dans l’Est du pays et à Faya, dans le Nord. Mais la présence de quelques militaires français à Ati dans le centre du pays crée la polémique. Cette présence a été dénoncée par la plateforme de la société civile Wakit Tama qui craint la création d’une nouvelle base militaire française dans le pays.

L’ambassade de France au Tchad dément l’information. Le gouvernement tchadien par le biais de son ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Abderrahmane Koulamallah nie l’existence d’un nouvel accord militaire avec le gouvernement français. Il affirme que l’accord militaire entre le Tchad et la France existe depuis l’indépendance sous la gouverne du premier président François Ngarta Tombalbaye.

Pour le coordonnateur des associations de la société civile du Batha Ali Mamadia, la présence permanente de l’armée française à Ati n’est pas encore confirmée. Selon lui, le séjour des militaires français à Ati serait dû à une panne de leur avion qui a fait un atterrissage forcé.  M. Mamadia dit avoir demandé aux militaires français les raisons de leur présence. Il estime que si l’armée française devait s’implanter au Batha, il faudrait demander l’avis de la communauté.

Pour le maire de la ville D’Ati, Abakar Moussa Kaidallah, ce n’est pas nouveau que dans la zone en question, les avions de l’armée française et tchadienne ont l’habitude de s’entraîner. « La zone d’Ati est plate et c’est depuis des années que l’armée française s’entraîne. Elle fait des exercices ». Le maire soutient que les militaires français sont là pour garder leur avion en réparation. Il affirme que les militaires français ont réuni les autorités de la ville pour leur expliquer cette présence. Il ajoute que beaucoup de gens font de la spéculation en disant que l’armée française est dans la zone pour chercher de l’or. Ce qui est faux, dit le Maire.

Dans son analyse, le Pr Ahmat Mahamat Hassan affirme que sous couvert de la sécurité, il y aurait une exploitation ou exploration minière qui ne dit pas son nom. Il explique que ce sont les mêmes phénomènes qui se sont déroulés au Mali et au Niger Et l’armée française met toujours la sécurité au-devant pour piller le sous-sol africain. Au sujet du démenti de l’ambassadeur de la France au Tchad, le Pr soutient que c’est normal, celui-ci nie parce qu’il n’y a pas de base française à Ati mais c'est couverts par les accords secrets de coopération. Il affirme que légalement l’ambassadeur a raison. Pour la panne technique de l’avion, l’enseignant-chercheur est formel, « c’est juste une couverture pour faire autre chose et que les entraînements des soldats français dans la zone n’est qu’une diversion, les vraies raisons sont ailleurs ».

Jules Doukoundjé
Ousmane Bello Daoudou

L’Association Internationale des Canadiens d’Afrique en abrégé « AICA » a procédé au lancement officiel de ses activités ce matin, jeudi 12 mai à l’hôtel Radisson Blu de la capitale tchadienne, N’Djamena. C’est aussi l’occasion de mettre sur pied son bureau au Tchad. Plusieurs autorités et cadres associatives ont pris à cette cérémonie. Reportage.

Après avoir entamé des démarches administratives auprès des autorités tchadiennes en 2021 en vue d’un accord d’établissement pour sa représentation au Tchad, l’AICA a obtenu un avis favorable de déployer pour l’ouverture d’une section.

Dans son mot d’ouverture, Aicha Yahya, présidente de l’Association International des Canadiens d’Afrique au Tchad se dit très contente de diriger cette toute première association canadienne au Tchad avec une équipe engagée pour traduire en actes la vision de l’AICA, une vision universelle qui favorise une meilleure intégration des peuples et des cultures entre le Canada et le Tchad. Elle ajoute que la problématique du développement du Tchad nécessite le soutien de plusieurs partenaires en l’occurrence de l’AICA qui apportera sa modeste contribution pour soutenir l’effort du gouvernement tchadien dans le progrès social.  « Au partenaire du développement sur le terrain, nous voulons votre soutien pour un apprentissage dans le cadre de partenariat des actions conjointes », affirme-t-elle.

Commençant par la déclaration de Ralph Waldo Emerson « n’allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace », lance le président fondateur de cette association présent à cette cérémonie, Semoho Éric Agbemelo. Il affirme, « poser le premier pas au Tchad est une façon de créer le chemin à plusieurs autres organisations canadiennes qui désirent s’installer. Et je suis persuadé qu’aujourd’hui une grande porte de collaboration nouvelle s’ouvre au Tchad pour les ONG canadiennes. » Il ajoute encore que l’AICA créée à partir d’une initiative des Africains canadiens de la diaspora pour accompagner la société civile tchadienne et procéder à une évaluation objective des activités et des actions concrètes. Pour cela, l’AICA a regroupé toutes les associations de la société civile tchadienne autour d’une table de réflexion et de concertation pour trouver une solution réelle aux différents défis qui se présentent dans leur environnement immédiat et bien d’autres activités, a-t-il dit.

Enfin, Mabrouk Kalifa Faradj, Consul honoraire représentant l’ambassadeur du Canada au Cameroun explique que le Canada a toujours démontré son attachement aux différentes priorités en Afrique, notamment la promotion de la paix, du développement économique et surtout quand il s’agit de faire face à des situations du Genre. Selon lui, la politique de son gouvernement par le biais du fond canadien d’initiative locale a donné sa contribution aux programmes internationaux pour la sensibilisation sur les questions de paix, des droits de la femme, les questions sociales, éducatives, humanitaires, environnementales est une priorité de la politique canadienne au Tchad.     

Haoua Adoum Ibeth
Abderamane Moussa Amadaye

Le monde célèbre ce 11 mai la mort du reggaeman mondial Robert Nesta Marley connu sous le nom Bob Marley. Pour donner un cachet particulier à cette célébration, celui qui suit ses pas, Achille Baldal, est rentré au pays pour organiser un festival du Reggae, le premier du genre. Le festival se déroule du 11 au 15 mai 2022 à l’espace Talino Manu à Moursal dans la commune du 6e arrondissement. L’initiateur de ce festival Achille Baldal nous parle de l’objectif qu’il veut atteindre. Reportage

« Notre rôle consiste à réconcilier notre peuple. Fraternité matin, on doit être uni, on est tous des frères. Uni par le même sang, il faut qu’on laisse cette histoire de politique, de division à côté. On est obligé de vivre ensemble et puis essayer de porter le pays à l’échelle internationale. C’est ça qui nous intéresse ». C’est la motivation de l’artiste Achille Baldal à travers l’organisation de ce festival.

Pour donner de la couleur au mouvement rastafari et aider dans l’atteinte de ses objectifs, Achille Baldal a invité des artistes reggaeman du Burkina Faso, de la Côte-d’Ivoire et du Cameroun. En plus de ceux-là, il sera accompagné aussi par quelques artistes tchadiens. Pour Achille Baldal, les reggaeman doivent fêter quand même l’anniversaire de leur King Marley. Il est fêté partout dans le monde, mais pourquoi pas au Tchad ? Il ajoute qu’ils ont des messages à envoyer au public à travers ce festival. « Il y a une crise qui sévit actuellement au Tchad donc on apporte notre pierre à l’édifice de la nation. Le reggae c’est la musique des pauvres, des gens qui souffrent. Donc l’œil, l’oreille et la bouche du peuple tchadien. J’essaye de dénoncer les tares de la société. Quand ça ne marche pas, je joue le rôle d’un arbitre et je siffle le hors-jeu », précise-t-il.

Le festival se déroule du 11 mai au 15 mai prochain avec l’ouverture des stands et une entrée libre pour le public. Achille Baldal se définit comme reggæman tchadien et vit depuis 2002 aux USA. Très engagé, il s’est construit une réputation grâce à ses textes. Pour la petite histoire, Robert Nesta Marley à l’état civil, est le père du reggae moderne qu’on fête sa mort ce 11 mai. Auteur-compositeur-interprète et musicien, Bob Marley est considéré comme celui qui a permis à la musique jamaïcaine et au mouvement rastafari  de connaître une audience planétaire. Au cours de sa carrière, Bob Marley est considéré comme un symbole mondial de la culture et de l’identité jamaïcaine, tout en plaidant également pour le panafricanisme , le tiers monde et la réduction des inégalités et de la misère. Il est mort de suite de cancer généralisé le 11 amis 1981 à Miami à l’âge de 36 ans.

Kouladoum Mireille Modestine     

Un renforcement de capacité des médias en ligne pour un accompagnement au Dialogue national inclusif a été ouvert ce 11 mai dans un hôtel ici à N’Djamena. C’est une initiative du Comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) et ses partenaires financiers et techniques, l’Union européenne (UE) et Institut international en Appui au Développement Électoral (IDEA International). Reportage.

Le CODNI et ses partenaires renforcent les capacités des journalistes des radios communautaires et des médias en lignes pour plus de professionnalisme pendant le dialogue à venir. Selon M. Abdoul Wahab BA, représentant pays de IDEA International, la recherche de dialogue inclusif et transparent est important dans le contexte politique actuelle au Tchad. A son avis, cette formation est une opportunité pour réunir les outils techniques dans la production, le contrôle de la circulation de l’information digitale. « Avec le digital, vous disposez d’un instrument puissant, que d’aucuns appelleront de destruction massive. Je préfère l’appeler un instrument puissant de construction massive. C’est un instrument à double tranchant. Il est important de diffuser la vraie information pour éviter la dérive susceptible de troubler la quiétude ambiante », déclare-t-il. Le représentant pays de IDEA soutient que la communication est l’une des clés de voûte de la réussite du DNI.

M. Gambaye Ndjerakor Djegoltar, président du comité technique du CODNI, considère le digital comme un atout, mais en même temps un défi. D’après lui en 1990 à la Conférence Nationale Souveraine (CNS), on parlait de la représentativité citoyenne, mais aujourd’hui, c’est la participation citoyenne. Il souhaite que ce renforcement des capacités doit calibrer le digital. Seule la valeur ajoutée, dit-il, va garantir l’atteinte de l’objectif de ce dialogue : définir un cahier de charge pour un nouveau Tchad. Selon lui, le Dialogue à venir ne concernera pas seulement ceux en salle, mais tous les concitoyens sur l’étendue du territoire et ceux de la diaspora. « Toiser le digital c’est asseoir une stratégie commune de contribution citoyenne du digital pour le DNI. Les suggestions issues de cette formation pourront sous-tendre une meilleure organisation en matière de communication pour réussir ces assises nationales », exprime-t-il.

Le Gouverneur de la ville de N’Djamena M. Adago Yacouba souligne que les médias sont des acteurs clés. Grâce à eux, soutient-il, on peut rapprocher les Tchadiens et leur faire percevoir le sens profond de l’unité nationale. Chaque jour, chacun doit promouvoir la cohabitation pacifique et le vivre ensemble, lance le gouverneur. « La tolérance et l’ouverture d’esprit seul peuvent nous guérir de ce mal qu’est la division. Le CODNI et ses partenaires ont bien choisi un thème pour attirer l’attention des médias sur les dérives de tout genre sur les réseaux sociaux. Le moment est bien indiqué de convier les journalistes à un traitement responsable des informations pour promouvoir la paix sincère des cœurs », affirme M. Adago Yacouba. Seul le professionnalisme peut faire porter une influence positive avant, pendant et après le DNI, conclut-il.

C’est demain que les travaux de renforcement des capacités des médias en ligne vont finir.

Moyalbaye Nadjasna

Un mois après la levée de la grève illimitée lancée par les magistrats tchadiens, les hommes de la loi se sont retrouvés le 6 mai dernier pour évaluer les démarches de leurs revendications. Pour plus de précision, la rédaction d’Ialtchad presse a contacté ce 10 mai le 1er Substitut General de la Cour d’Appel de N’Djamena, M. Bruno Taoka, Vice-président du syndicat Autonome des magistrats du Tchad pour faire un suivi. Reportage.

Selon le vice-président du syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT), M. Taoka Bruno, ils ont eu une rencontre pour voir l’état d’avancement de leurs revendications suite à leur Assemblée générale (AG) du mois d’avril. Selon lui, il y avait plusieurs points, entre autres, le déploiement en effectif suffisant des gendarmes en protection dans toutes nos juridictions. Sur cette première demande, le 1er Substitut General de la Cour d’Appel de N’Djamena affirme que des éléments de sécurité sont déjà déployés dans quelques juridictions. Il cite les juridictions de, Moissala, Fianga, Mongo etc. À son avis bientôt vont suivre d’autres pour le reste des juridictions. Concernant la dotation de cinq ordres de juridiction du Tchad en véhicule, M. Taoka Bruno assure que la commande a été déjà lancée. « Nous avons demandé aussi la dotation de stations wagon ou fourgonnettes qui vont assurer la liaison entre N’Djamena et les maisons d’arrêt et les différentes chambres d’audience », dit-il.

Au sujet du sensible dossier de dotation en armes de pointe, le vice-président du SYAMAT annonce que la commande est aussi faite. Plus de 400 armes, dit-il, sont disponibles et vont être distribuées aux magistrats. Le procureur général soutient aussi que le point sur la construction d’un palais digne de ce nom à N’Djamena avance également. Le marché est relancé et l’attributaire également, affirme-t-il.

Sur l’indice salarial, il y a une promesse, déclare M. Taoka.  « Nous avons estimé que c’est globalement suffisant pour qu’on ne reparte pas en grève. Il faut donner du temps au gouvernement pour parfaire ce qu’ils ont commencé. C’est ainsi que nous avons décidé que la levée de la grève soit prorogée jusqu’au 6 juin 2022 ». Il explique qu’ils vont se revoir encore à cette date susvisée pour refaire une évaluation.

Rappelons que c’est le 22 mars 2022 que les magistrats ont déclenché leur grève illimitée. Ils évoquaient être fatigués des agressions physiques, de l’insécurité en milieu judiciaire, etc. Le 8 avril 2022 une autre AG a abouti à la suspension de la grève et un moratoire d’un mois a été accordé au gouvernement qui coulait du 11 avril au 6 mai.

Moyalbaye Nadjasna

L'espace réservé au marché moderne de Dinguessou dans le 8e arrondissement de la capitale tchadienne a été déguerpi par les agents de la mairie de cette commune il y a quelques jours. Reportage.

Une dizaine de boutiques construite et occupée par des ateliers de soudures, de quincailleries, des vendeurs de gaz butane et aussi de quelques occupants sur la partie sud aux abords de la route de Gaoui a été déguerpie. Selon les témoignages recueillis sur place par Ialtchad Presse, la commune de l'arrondissement n'aurait pas averti les propriétaires moins encore les occupants de ce lieu avant de procéder au déguerpissement.

L'espace qui était dédié au marché moderne qui n'a jamais vu le jour jusqu'à là serait aujourd'hui attribué aux hauts gradés de l'armée nationale. Selon Daoud, locataire d'une boutique déguerpit « les agents de la commune du 8e arrondissement étaient passés sur le lieu il y a de cela dix (10) jours environs en mettant des croix sur les boutiques, mais sans nous informer où nous avertir qu'il s'agit d'un déguerpissement ». Toujours selon M. Daoud, à la grande surprise au lendemain de cette opération, ils se sont présentés pour nous dire de quitter le lieu et le samedi matin ils étaient venus pour déguerpir nos boutiques. « Cet espace réservé au marché moderne est actuellement attribué aux généraux », affirme-t-il.

Sur le lieu déguerpi, c'est désarroi. Une handicapée, mère de 5 enfants, dont 3 fils biologiques et 2 orphelins qu'elle élève, propriétaire d'une boutique où elle loge s'est retrouvée sans abris avec tous ses effets exposés dans la rue. Elle donne sa version de fait « à 3 jours de la fin du mois de ramadan, des individus sont venus mettre des croix sur les murs sans nous avertir de quoi s'agit-il exactement, un samedi matin, ils se sont débarqués avec leur bulldozer Caterpillar, accompagné des forces de l'ordre, ils nous ont obligés à faire sortir nos effets avec brutalité et violence (verbale et physique) et procédé au déguerpissement. Lorsque nous voulons filmer, ils nous ont arraché nos téléphones. Le lieu est attribué aux généraux, c'est dommage », lance-t-elle. Selon un autre propriétaire d’une dizaine de boutiques, présent sur le lieu, affirme, « comme nous n’habitons pas loin d'ici, le samedi matin en passant j’ai constaté que la Mairie procédait au déguerpissement, nous sommes approchés pour demander les raisons. Leur réponse était surprenante. Ils ont affirmé que c'est un ordre qui d'en haut ». Selon eux, ils ne sont que de simples exécutants. Lorsque nous avons voulu photographier, ils nous ont interdits en saisissant nos téléphones et ceux des autres qui filmaient la scène. Nous avons appris que ce lieu a été attribué aux généraux. Nous n'acceptons pas cela dit la victime.

Quant à la mairie du 8e arrondissement, elle n'a pas voulu se prononcer sur l'affaire et nous a orientés vers le service de cadastre.

Abderamane Moussa Amadaye

Le Conseil National du Patronat tchadien (CNPT) était face à la presse hier lundi 09 mai 2022. Il a dénoncé à travers, la pénurie du gasoil et appelle le gouvernement à prendre des décisions qui s’imposent afin de sauvegarder l’intérêt public. Reportage.

Le Conseil National du Patronat tchadien sort de son silence pour dénoncer la raréfaction du gasoil depuis plus deux mois dans la capitale. D’après les informations recueillies par le patronat, les marketeurs affirment que la raffinerie de Djarmaya et l’Autorité de Régulation du Secteur pétrolier Aval du Tchad (ARSAT), n’arrivent plus à répondre à leur commande. De plus, ces deux institutions de l’État incitent les marketeurs à l’importation du gasoil. Le président du Patronat tchadien Bichara Doudoua  affirme que l’importation du carburant coûte extrêmement cher. « Le conseil du patronat tchadien croit et soutient que c’est bien au régulateur ARSAT qu’incombe la mission de juguler la crise de concert avec la raffinerie. Logiquement, il revient à cette plateforme sous la houlette du régulateur d’importer la quantité nécessaire pour améliorer l’offre du gasoil au niveau de la raffinerie ». Le patronat rappelle la mission de l’ARSAT qui est celle de maintenir le prix du carburant à la pompe auquel le ministère du Pétrole tient. L’ARSAT  doit aussi garantir la fourniture du carburant aux exploitations respectives, a-t-il ajouté.

De son côté, l’Autorité de Régulation du Secteur pétrolier Aval du Tchad en collaboration avec le Conseil national des pétroliers ont mené une opération de contrôle à travers la ville de N’Djamena. Pendant cette opération, le directeur de l’ARSAT, Adoum Djimet Saboune a expliqué que cette baisse de l’offre est due essentiellement au manque de collaboration de certains marketeurs et distributeurs qui décident de vendre de manière frauduleuse les produits destinés au marché national dans les pays voisins pour augmenter leurs marges de profit. Quelques jours après, la même ARSAT fait une sortie médiatique pour démentir qu’il y a pénurie de gasoil dans les villes tchadiennes.

Aujourd’hui encore, la rédaction a tenté d’interroger le directeur de l’ARSAT par rapport à la sortie du président du patronat. Le service de communication n’a pas donné une suite à nos tentatives.

Kouladoum Mireille Modestine

Le syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs du Tchad (SUCC) menace d’aller en grève, pour être menacé et expulsé de leur local par le Syndicat national des Chauffeurs (SNCT) du Tchad. Reportage.

Mahamat Saleh Nassour Secrétaire Général (SG) de syndicat unifié de chauffeurs et conducteur du Tchad explique le contentieux qu’en 2017, ils étaient partis en l’Assemblée générale (AG) élective pour la refondation du syndicat comme prévu par les textes du SNCT qui chaque 3 ans, doit tenir une AG ou un congrès. L’objectif selon le SG est de renouveler le bureau, mais le président a fait 12 ans sans tenir un congrès ou convoquer une AG. Et sur le texte de base des syndicats, il est prévu qu’en cas de refus d’organisation, la base a le pouvoir de décider de convoquer une assemblée. C’est ce qui a été fait. La base a tenu un congrès et dissous les deux syndicats, « et nous sommes passés à une refondation, mais le président Hassan Mahamat Hamid a refusé d’obtempérer à la décision de la base et nous a convoqué à la chambre d’administrative pour demander la suspension des effets de notre autorisation et la chambre a rejeté en lui notifiant que le syndicat émanant d’une dissolution doit exister ». Malgré la décision du tribunal, M. Hassan Mahamat Hamid a encore testé en justice. La cour d’appel a donné raison une deuxième fois au nouveau syndicat.

En 2018 il est allé en Sour suprême (CS). Cela a pris 2 ans, il a perdu. Le président de la CS a instruit le Procureur de la Cour Suprême de dégager M. Hassan Mahamat Hamid du local. Plus tard, cette même Cour Suprême qui a donné la grosse a rédigé une lettre anti datée en date du 23 et remis aux gendarmes pour venir dégager le nouveau syndicat. « Nous avons un avocat qui gérait ce dossier, en principe, ils doivent remettre cette lettre à notre avocat, c’est à lui de venir nous avertir. Lorsque nous avons remis cette lettre à notre avocat, il était sidéré, outré et a jugé injuste cette décision biaisée », disent les syndicalistes. Pour les membres du nouveau syndicat unifié face à la justice à double tranchant, ils ont décidé de convoquer une assemblée générale. Et la base à décider d’aller en grève. Le bureau exécutif n’a pas d’autre choix que d’exécuter la décision de la base.

Selon Me Allah-Ramadji Nabaye Maitre Avocat de Syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs du Tchad (SUCCT), au départ, il y a un seul cadre qui regroupait tous les syndicats dans son statut 054 qui l’autorise de fonctionner. Quelques années plupart une partie décide de créer un autre syndicat.

Une autre procédure un référé devant le même tribunal demande la suspension de cette autorisation. Après échange et débat, le tribunal de grande instance de N’Djamena donne ce SUCCT à fonctionner. La loi dit bien que la possibilité de contester cette décision, c’est la cassation. La décision est rendue en faveur de Syndicat unifié des chauffeurs et des conducteurs du Tchad. À cet effet que mon conféré a introduit une requête de révision, en face à cette situation nous attendons les résultats des juridictions compétentes. De l’autre côté c’est à dire le Syndicat national des Chauffeurs du Tchad confirme qu’ils n’ont aucun problème avec autre syndicat.

Toutefois le Syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs du Tchad par l’un des membres dénommé Idriss Aguid a confirmé que les autorités compétentes auraient pris la décision de réouverture pour le compte de syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs cet après-midi.

Ousmane Bello Doudoua

L’agression des enseignants par les élèves ne cesse de faire couler l’ancre. Pour mettre fin à ce phénomène, le syndicat national des enseignants du Tchad (SET) dénonce cette pratique et appelle les autorités de l’Éducation nationale à agir vite pour arrêter l’hémorragie, sinon ils prendront leur responsabilité. Reportage.

Après avoir examiné la situation d’insécurité qui gangrène l’École tchadienne, le Bureau exécutif national (BEN) du SET relève que partout, les enseignants font l’objet de menace de la part des élèves. Le BEN constate aussi que ces agressions et menaces par les élèves sont parfois soutenues par les parents et même par les autorités locales. Pour Mbairiss Ngartoidé Blaise, Secrétaire général (SG) du SET, les enseignants qui sont en service dans la province de l’Ennedi Est sont souvent victimes de coups et blessures volontaires par leurs propres élèves. Selon lui, malgré les souffrances physiques et psychologiques endurées quotidiennement par ses collègues enseignants, le délégué provincial de l’Éducation qui n’est pas du corps entreprend une vaste opération de suspension de leurs salaires. Le SG national du SET dénonce aussi les cas d’agression faite sur les enseignants de Bodo dans la province du Logone Oriental, brutalisés par le fils du préfet qui est censé assurer leur sécurité.

Après un examen approfondi de la situation, le BEN du SET constate que la politisation à outrance du système éducatif a introduit dans le système des responsables non enseignants ou incompétents qui perturbent son bon fonctionnement. Ngartoidé Blaise pointe du doigt l’irresponsabilité des autorités scolaires et administratives qui ne protègent pas les enseignants en mission dans leur circonscription et le non-respect de la hiérarchie par certains délégués qui passent outre le ministère de l’Éducation pour suspendre les salaires des enseignants.

Le SG national du SET exige la dépolitisation du système éducatif, la nomination des professionnels de l’Éducation aux postes de responsabilité conformément au décret portant statut particulier des enseignants, le rétablissement sans condition des salaires des enseignants de l’Ennedi Est arbitrairement suspendus et enfin la protection des enseignants dans leurs lieux de service. Ngartoidé Blaise exhorte le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale à prendre leurs responsabilités afin de sauver le système éducatif en déliquescence.  

L’année dernière, plusieurs d’enseignants ont été agressés par leurs propres élèves dans plusieurs provinces du pays et certains en étaient morts suite à leurs agressions.

Ces agressions inadmissibles ont poussé le syndicat des enseignants du Tchad (SET), à sécher les cours pendant 3 jours en novembre dernier sur toute l’étendue du territoire national pour protester contre l’assassinat du surveillant du complexe scolaire Lycée Toumaï, Ismaïl Alhadj Koulbo par un élève de la classe de 3e. Le SET appelle l’État à prendre ses responsabilités.

Le syndicat des enseignants du Tchad (SET) n’est pas content de la violence faite sur sa corporation.

Jules Doukoundjé

Les lampions sont éteints sur les festivités marquant la commémoration des 50 ans d’existence de l’université de N’Djamena. Pendant 6 jours l’université a vécu au rythme de la fête, mais aussi des conférences-débats animées par les éminents chercheurs. C’est aussi l’occasion pour les hautes autorités de tutelle de promettre la reconstruction de l’université de Toukra et d’augmenter du budget de fonctionnement de l’université. Reportage.

Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Ali Waïdou a promis d’augmenter le budget de fonctionnement de l’université de N’Djamena. Il affirme que le gouvernement s’évertuera pour relever les principaux défis auxquels les étudiants sont confrontés. « Nous avons bien relevé l’impérieuse nécessité de revoir en hausse le budget de fonctionnement de l’université de N’Djamena pour vous permettre de faire face aux dépenses de fonctionnement », dit-il. Il promet aussi de faire aboutir le projet du statut autonome des enseignants chercheurs et de reprendre les travaux de construction des sites universitaires de Toukra. Pour le ministre, 50 ans pour une institution d’enseignement supérieur comme l’université, est une occasion d’afficher ses grandes ambitions au profit de la jeunesse tchadienne. Selon lui, cet important évènement a été un moment de brassage culturel. Dr Ali Waïdou rappelle que pendant 50 ans l’université de N’Djamena a parcouru de chemins et le gouvernement est fier et reconnaissant pour celles et ceux qui ont contribué par le passé ou qui œuvrent aujourd’hui par leur engagement à l’atteinte des objectifs assignés à cette institution d’enseignement. Il exprime sa gratitude à tous les responsables (recteurs) qui se sont succédé à la tête des différentes facultés. En s’adressant aux étudiants, le ministre de l’enseignant supérieur, de la Recherche scientifique et de l’innovation conseille ceux-ci de privilégier d’abord le dialogue avec leurs enseignants et leurs responsables et de reprendre le chemin de la faculté. Dr Ali Waïdou ajoute que leur réussite est celle de la nation tchadienne et soutient que le gouvernement étudie les voies et moyens pour améliorer leurs conditions de vie.

Pour le président de l’université de N’Djamena, Pr Mahamat Saleh Daoussa Haggar, en un demi-siècle d’existence, l’université de N’Djamena a contribué au développement socio-économique et culturel de la sous-région et du Tchad. Malgré les efforts fournis par les uns et les autres, dit-il, il reste beaucoup à faire et invite tous les acteurs au travail bien fait pour relever le défi de la recherche scientifique au Tchad. Le Pr promet à ses collègues enseignants-chercheurs, aux étudiants et aux personnels administratifs le financement et l’organisation annuelle d’un colloque international et pluridisciplinaire à l’issue duquel des actes seront publiés par discipline. Il promet également la subvention de la confection des toges universitaires pour tous les enseignants chercheurs inscrits au CAMES. Aux étudiants, le président de l’université de N’Djamena promet d’organiser un tournoi de football et toutes les autres disciplines sportives à la fin de chaque semestre pour permettre un brassage entre les étudiants. Le Pr Haggar a l’intention de créer une fanfare universitaire pour l’animation de toutes les cérémonies officielles de l’université de N’Djamena.

Plusieurs attestations de reconnaissance ont été données à certains enseignants chercheurs et aux anciens recteurs de l’université de N’Djamena sous l’ovation des étudiants qui ont rempli l’amphithéâtre pour la cérémonie.

Jules Doukoundjé

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