La communauté Ngambaye a organisé un point de presse ce samedi dans le local de groupe média le Visionnaire pour annoncer la tenue de forum de Ngambaye qui se tiendra le 16 avril au Palais du 15 janvier. Placé sous le thème : Unité et identité du peuple Ngambaye : Quels défis ?
Le forum de Ngambaye aura bel et bien lieu le 16 avril 2022 au Palais du 15 janvier. L’annonce a été faite ce matin au cour d’un point de presse par le président du comité d’organisation, M. Aguidé Trésor. Pour lui la tenue du forum du peuple Ngambaye se justifie par la nécessité de créer un cadre permettant l’émergence d’un leadership nouveau et représentatif de la communauté et susciter une réflexion prospective sur les questions de diversité culturelle, d’unité nationale et du développement économique et social. Le tout dans un model intégré et innovant qui sert de référence pour le Tchad.
Ce forum du peuple Ngambaye sera un événement à la fois social et culturel sans précédent. Il réunira tous les repentants des différentes communautés Ngambaye du Tchad en tant que peuple et sa culture. Ce moment permettra aux participants de définir et d’adopter une charte du peuple Ngambaye, mais aussi, et surtout de mettre en place un Conseil Supérieur des Ngambaye (CSN) comme organe représentatif de toutes les communautés constitutives du peuple Ngambaye.
Signalons que les Ngambayes forment l’une des populations de la savane arborée à l’extrême sud du Tchad. Ils sont dispersés un peu partout dans le Logone occidental, le Logone oriental, la Tandjilé, et dans le Mayo-Kebbi Ouest. Ils appartiennent à la grande famille Sara. Toutefois, il est également important de reconnaître que toutes les communautés du Tchad ont contribué d’une façon ou d’une autre et à des degrés différents à la situation avant et actuelle du pays. Pour les organisateurs, il faut garantir la participation et l’implication des communautés dans le processus de construction pour leur permettre d’apporter une contribution déterminante et constante pour le développement durable du Tchad. Le président du comité d’organisation du forum du peuple Ngambaye invite tout le peuple Ngambaye à sortir massivement ce jour, 16 avril 2022 dès 08heures au palais du 15 janvier afin d’apporter leurs pierres à cet édifice qu’ils doivent bâtir ensemble.
Ousmane Bello Daoudou
Haoua Adoum Ibeth
Plusieurs enfants ont été vaccinés contre la rougeole dans le district sanitaire sud. Pour lutter contre la rougeole qui sévit dans la ville de N’Djamena, les autorités sanitaires ont lancé une campagne de vaccination contre cette maladie pour les enfants de 0 mois à Cinq ans. Partout dans les cinq districts sanitaires, la mobilisation est de taille. Reportage.
Sur les 116.400 enfants concernés dans le district sanitaire sud, 37.948 ont déjà été vaccinés. Pour lutter contre la rougeole qui sévit dans la province de N’Djamena, la délégation provinciale de la santé publique et de la solidarité nationale avait lancé le cinq avril dernier une campagne de la vaccination de 426.153 enfants de 6 mois à 5 ans des cinq districts sanitaires de la capitale tchadienne. Cette campagne qui doit durer pendant une semaine, se passe dans les conditions prévues par les autorités sanitaires.
Pour le responsable du programme élargi (PEV) de vaccination de l’hôpital de l’Union, dans le district sud, Labe Madjimbaye, la campagne se déroule dans de bonne condition. Il souligne que sur les 116.400 enfants concernés, 37.948 ont été déjà vaccinés en seulement deux jours. Le responsable du PEV de l’hôpital de l’Union estime qu’avec ce rythme, il espère que son district va atteindre les objectifs qu’il s’est assigné. Pour réussir cette campagne, les responsables du district sanitaire sud ont mis en place plus 23 équipes des agents de vaccination dans les 23 centres de centre de santé que compte le district. Labe Madjimbaye explique aussi que pour la réussite de cette campagne de vaccination contre la rougeole, le district a mobilisé plusieurs crieurs publics qui vont de carré en carré pour mobiliser les parents à faire vacciner leurs enfants. Des cinq districts sanitaires que compte la province de N’Djamena, c’est le district sanitaire sud qui est plus touché par l’épidémie de la rougeole.
Idriss Tchang a mené ses deux enfants pour ce faire vacciner contre la rougeole. Pour ce jeune père, l’année dernière, ses enfants ont été victimes de la varicelle et a dépensé beaucoup d’argent pour les faire soigner. Il dit qu’il a entendu à la radio nationale l’épidémie de la rougeole. « J’ai appris que le vaccin est efficace et gratuit, c’est pourquoi j’ai amené mes enfants », dit Idriss Tchang. Une autre jeune mère qui a préféré s’exprimer sous couvert d’anonyme dit que toute la nuit son enfant toussait et avait un corps chaud et des yeux rouges, une fois au centre de santé, le diagnostic a révélé que son enfant souffrait de la rougeole. Elle ajoute aussi que, l’enfant a aussitôt été soumis au traitement et maintenant il se porte mieux. Pour éviter que les autres enfants soient contaminés, elle a fait vacciner les autres enfants.
Pour prévenir contre la rougeole, le médecin chef de district sanitaire de N’Djamena sud, Dr Besso Ernest Mahamat précise que la meilleure prévention, c’est la vaccination. Il demande aux parents de faire vacciner leurs enfants de 0 à 5 ans contre la rougeole. Le spécialiste en santé publique démontre qu’une fois un enfant est vacciné, même s’il fait la rougeole, ce ne serait pas un cas compliqué qui entrainera la mort. Mais, il ajoute que si l’enfant n’est pas vacciné et qu’il contracte la maladie, son cas serait compliqué et cela pourrait entrainer la mort de l’enfant. « La meilleure façon de la prévention, c’est la vaccination contre la rougeole, contre toutes les autres évitables par la vaccination », dit-il. Pour le médecin, le district n’a pas encore enregistré des cas de décès liés à la rougeole. Il ajoute que ce sont des cas simples qui ont été pris en charge à domicile. Dr Besso a exprimé aussi sa satisfaction du bon déroulement de la campagne de vaccination et estime qu’avec ce rythme, son district va atteindre les objectifs fixés.
Jules Doukoundjé
Les lauréats des écoles professionnelles de l’éducation et ceux de toutes les écoles nationales de formation professionnelle ont organisé une marche pacifique ce 08 avril. La marche devrait partir de la bourse du travail à la place de la nation. Mais elle dispersée par les éléments du Commissariat de la Sécurité publique N°3 non loin de la grande mosquée roi Fayçal. Reportage.
Ils ont quitté la bourse du travail et se dirigent vers la place de la nation, la circulation sur l’axe du marché à mil jusqu’à la grande mosquée est bloquée. Les motocyclistes et automobilistes sont obligés de rester sur leurs engins pour observer les marcheurs. Parmi les véhicules, un est immatriculé Administration publique AP. Le conducteur a failli être lunché par les marcheurs.
Entre temps, les forces de l’ordre attendent les marcheurs aux coins du carrefour de la grande mosquée. Arrivés à 10 m d’eux, ils sont sortis de leur cachot et ont commencé à tirer les gaz lacrymogènes en direction des marcheurs. Le gaz lacrymogène n’a épargné personne. Les commerçants aux abords de la voie bitumée ont pris une bonne dose et se dirigent vers les maisons voisines à la recherche de l’eau. Les marcheurs reviennent à la charge avec des briquaillons qu’ils lancent policiers. C’était un véritable affrontement qui a duré plus de 30 min. Les vitres de véhicules des particuliers ont été brisées à coup de briquaillons que lancent les marcheurs. Une vendeuse de chaussures un étui de gaz. Elle a survécu grâce à son courage. « L’étui de gaz est tombé parmi mes chaussures et la fumée. J‘ai inhalé, mais j’ai réussi à ramper.», a-t-elle indiquée.
Les marcheurs eux, se sont retirés à la bourse du travail. Nanga Thierry est le coordonnateur des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation, explique le mobile de leur marche, « nous nous sommes retrouvés pour débattre ensemble de ce qu’il faut faire pour notre insertion socioprofessionnelle et bouder le recrutement à la fonction publique par voie de concours. Après échange, on a décidé unanimement de nous diriger vers la place de la nation pour nous faire entendre. Et la police est intervenue pour nous disperser à coup de grenade lacrymogène ». Pour lui, les lauréats sont en face d’un gouvernement irresponsable qui dépense des fonds pour former les jeunes et les laisser dans la nature. Ca fait des années que nous luttons pour notre insertion socioprofessionnelle et la lutte va continuer a-t-il affirmé. « Certains lauréats ont reçu des balles réelles et conduis à l’hôpital, d’autres sont arrêtés et conduits au CSP N° 3 », selon le coordonnateur qui souligne aussi que les lauréats vont mener des investigations afin d’avoir une idée exacte du nombre des blessés et ceux arrêtés par la police.
Kouladoum Mireille Modestine
Les magistrats ont décidé la suspension de leur grève illimitée pour reprendre les activités. C’était à l’issue d’une Assemblée générale très controversée ce vendredi, 8 avril 2022 au palais de Justice de N’Djamena, Tchad. Un moratoire d’un mois est accordé au gouvernement par les syndicats des magistrats à compter du lundi 11 avril au 6 mai pour tenir ses promesses. Reportage.
« L’AG n’a pas décidé, les bureaux ont suspendu la grève. Cette décision n’engage que le bureau et non la base, car l’AG est pour la continuité de la grève. Nous avons dit il faut qu’il y ait un début d’exécution de la promesse du Président du Conseil militaire de Transition (PCMT) aux magistrats avant la levée de la grève. C’est dommage que les deux bureaux aient décidé de la reprise des activités d’une manière unilatérale. Ce n’est pas l’avis de l’AG. Les bureaux sont manipulés », lance un magistrat furieux. Un autre aussi remonté que le premier affirme « sur les différents points de revendication, aucun n’a été satisfait. Nous demandons l’arrestation de ces délinquants. Depuis la nuit des temps les promesses ont été faites aux magistrats, mais non exécutées. On nous a imposés, mais qu’à cela ne tienne, nous ne sommes pas prêts pour la reprise. Rien ne prouve que les promesses faites seront exécutées. »
Ce vendredi, la température est estimée à 45 degrés à N’Djamena capitale tchadienne. C’est sous cette chaleur et une tension vive que l’AG des magistrats a eu lieu ce matin du, 08 avril. Les réactions de certains magistrats étaient tendues au sortir de cette AG convoquée par les deux bureaux exécutifs des magistrats (syndicat autonome des magistrats du Tchad « SYAMAT » et syndicats des magistrats du Tchad « SMT »). Les discussions ont duré trois (03) heures chronos. Au cours des débats d’ailleurs à huis clos, on peut entendre de loin les réactions controversées des magistrats. Mais pour le porte-parole des deux syndicats (syndicat autonome des magistrats du Tchad « SYAMAT » et syndicats des magistrats du Tchad « SMT ») M. Djonga Arafi, SG du SMT, les deux bureaux exécutifs ont décidé de la suspension de la grève pour la reprise du travail à d’ici lundi, 11 avril jusqu’au 06 mai 2022. Le SG du SMT précise qu’un moratoire d’un mois est accordé au gouvernement pour la réalisation des promesses faites par le Chef de l’État. « Dans une Assemblée générale (AG), vous trouverez naturellement une partie retorse. Mais la logique de la démocratie c’est la majorité qui décide et cette majorité s’est dégagée pour la reprise des activités. Les bureaux exécutifs n’ont fait qu’exécuter la décision de cette base majoritaire représentée au cours de cette AG », explique M. Djonga Arafi.
Il rappelle que suite à leurs revendications qui a abouti à une grève illimitée de trois semaines, le PCMT a rencontré mardi, 05 avril les deux syndicats des magistrats. Dans les chapelets de leurs doléances, les magistrats réclament la sécurité de tous les acteurs judiciaires, l’autorisation de port d’armes, la traduction en justice des auteurs d’agression des magistrats, les meilleures conditions de travail et la revalorisation de leur indice salarial. Selon M. Djonga Arafi, l’ensemble de leurs points de revendication ont été acceptés par le PCMT. « 800 gendarmes seront déployés pour assurer la sécurité judiciaire à travers le pays, des toges en quantité seront disponibles, les magistrats seront dotés des moyens roulants, et leur indice salarial sera revalorisé », a promis le chef de l’État dit le syndicaliste. Ce sont des acceptations expresses du PCMT, dit-il.
D’après les bureaux exécutifs des magistrats, suivant leur rencontre avec le PCMT, un bureau interministériel est mis en place et qui sera piloté par le Vice-président du conseil militaire de la transition. La mission de ce comité évoque M. Djonga Arafi, est de veiller à la mise en œuvre des promesses du PCMT.
Moyalbaye Nadjasna
La coordination des actions citoyennes Wakit Tama a organisé une conférence de presse ce 6 avril 2022 dans les locaux de la bourse du travail. Ceci pour annoncer son retrait de toutes négociations avec le Conseil Militaire de Transition (CMT) relatif au dialogue national inclusif. Wakit Tama accuse le gouvernement de transition de manque de volonté d’organiser un vrai dialogue. Reportage.
Engagé depuis des mois dans les négociations relatives au dialogue national inclusif et leurs conditions de participation, Wakit Tama dit se rendre compte d’une sorte d’incapacité à résoudre les problèmes élémentaires du Tchad. Alors, elle décide de se retirer tout simplement du processus de négociation pouvant aboutir au dialogue national inclusif. Le coordonnateur des actions citoyennes Wakit Tama Me Max Loalngar affirme que le gouvernement du CMT est incapable de résoudre les problèmes d’insécurité, de cherté de vie, et surtout la navigation à vue au dialogue des politico-militaires de Doha. Mais la goutte d’eau qui a débordé le vase est la future prolongation éminente de la période de transition qui se traduit par certains actes que le gouvernement de transition pose. « Nous avons appris à notre grande surprise que le gouvernement a lancé un programme de développement avec le Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD qui va de 2022 à 2026. Ce gouvernement est celui de transition qui a une feuille de route et cela ne l’autorise pas à organiser quelque chose qui dépasse sa période », déclare-t-il. Pour Me Max Loalngar, il y a une intention de complicité de la communauté internationale avec le gouvernement de transition pour imposer aux Tchadiens une mode de gestion de leur propre pays. Nous allons rester debout pour interpeller et en même temps éduquer nos petits frères à ouvrir les yeux parce qu’ils sont en train de conduire le pays vers un gouffre et nous refusons cela, a-t-il ajouté.
Le coordonnateur des actions citoyennes ajoute à cette liste la violence sur les magistrats. Selon lui, il n’y a pas de volonté de respecter la loi et l’ordre en la République du Tchad puisque les magistrats sont violentés par les agents de la commission de désarmement. Il énumère également les massacres de Sandana et d’Abéché qui jusqu’au jour d’aujourd’hui aucun présumé coupable de ces massacres n’est présenté aux juges. Me Max a soulevé aussi la question de la cherté de vie. « Prenons le phénomène de la cherté de vie qui fait souffrir tous nos ménages. Il n’y a même pas un petit mécanisme de contrôle de prix des denrées alimentaires pouvant contraindre les commerçants véreux à observer le juste prix à nos ménages. C’est à mettre en ligne de compte d’un gouvernement irresponsable qui ne se préoccupe pas de sa population », indique-t-il. Le coordonnateur de Wakit Tama a aussi abordé le pré-dialogue de Doha avec les politico-militaires qui, selon lui, n’accouchera même pas une souris. Il précise que tous les Tchadiens savent en leur arme et conscience qu’il existe six politico-militaires qui menacent la quiétude de la population et c’est avec eux qu’il faut discuter. Mais on nous traîne 52 politico-militaires à Doha alors se pose la question de savoir est-ce qu’il y a une volonté de faire bien les choses au moins pour une fois ? s’interroge-t-il. Il répond lui-même en affirmant qu’il ne croit pas à cette thèse, raison pour laquelle Wakit Tama décide de mettre fin à son contact avec le CMT.
Ousmane Bello Daoudou
La capitale tchadienne et les provinces connaissent depuis quelques semaines une pénurie du gasoil. Les stations-service peinent à se ravitailler en quantité suffisante pour leurs clients. Cependant, les consommateurs à travers l’ADC se rendent compte qu’il y a un silence du côté du gouvernement et les autorités de régulation du secteur des produits pétroliers. Reportage.
Les consommateurs tchadiens se plaignent de la pénurie du gasoil. L’Association pour la Défense des Droits de Consommateurs ADC déplore cette situation de pénurie dans un pays pétrolier. Pour le président de l’ADC Al hadj Daoud Adam, le gasoil n’est pas un produit qui vient de l’Ukraine ni de la Russie. Il est un produit local de grande consommation avec des réserves, mais cela n’a pas empêché qu’il y ait pénurie.
Cette situation pousse le secrétaire général de l’ADC à s’interroger sur le silence du gouvernement et les autorités de régulation du secteur des produits pétroliers. « Nous avons besoin des explications claires en tant que consommateurs et acteurs économiques, mais là il y a un silence. Depuis quelques semaines, il y a pénurie de gasoil à N’Djamena et dans les provinces et cela pourrait impacter le secteur de transport comme le gasoil entre dans la production de beaucoup de biens et service ». A-t-il souligné. Il appelle le gouvernement à sortir du silence pour communiquer sur ce qui ne va pas exactement aux consommateurs tchadiens. Le président de l’ADC revient cette fois-ci pour indiquer que son association s’est félicitée de la réussite du gouvernement face à la régulation du prix des produits pétroliers, dont le gasoil, le pétrole, l’essence et le gaz. Pour Al Hadj, les produits pétroliers sont les seuls produits ou le gouvernement fixe le prix, fait le suivi et implique les consommateurs dans la structure de prix. Selon lui, cela fait quand même des années que la situation des carburants est stable. Mais la pénurie du gasoil l’amène à se poser la question s’il n’a pas porté un jugement prématuré vis-à-vis du gouvernement.
Selon les informations collectées par l’ADC, il s’avère que la demande en gasoil a augmenté. Chose que le secrétaire général ne cautionne pas. Pour lui, quand la demande augmente, il faut aussi voir dans quelle condition augmenter la production nationale au niveau de la raffinerie de Djarmaya. « Le gouvernement doit veiller, il doit anticiper. Un gouvernement ne doit même pas attendre que le niveau de stock diminue ou qu’il y ait pénurie avant de chercher des solutions. Dans d’autres pays, les autorités font par exemple le stock de céréales pour 3 mois et plus, pourquoi on ne peut pas faire pareil au Tchad ? », s’interroge-t-il. Il déclare aussi que les consommateurs ne peuvent plus attendre, ils veulent le gazole.
Nos tentatives pour avoir l’avis de l’Autorité de Régulation du Secteur Aval au Tchad ARSAT ont été vaines. Entre temps, l’autorité organise une caravane pour sa visibilité à travers la ville de N’Djamena..
Kouladoum Mireille Modestine
Le ministère de l’Éducation nationale et de la promotion Civique organise, ce jeudi 7 avril, un atelier de restitution du rapport national d’évaluation du programme d’analyse du système éducatif (PASEC) de la conférence des ministres de l’Éducation nationale des États et des gouvernements (CONFEMEN). C’était le ministre de tutelle, Mogna Djimota qui a ouvert ce matin les travaux au Centre d’Étude et de Formation pour le Développement (CEFOD). Reportage.
Les ministres de l’Éducation nationale de l’espace francophone ont créé un cadre dénommé Programme d’analyse du système éducatif (PASEC) pour évaluer les enseignants et les élèves. Le Secrétaire General de la conférence des ministres de l’Éducation nationale des États et des gouvernements (CONFEMEN), Abdel Rahamane Baba-Moussa a souligné que c’est sur une démarche scientifique que les résultats des rapports des États qui ont été soumis à l’appréciation de la CONFEMEN ont été évalués.
Le ministre de l’Éducation nationale Mogna Djimota demande aux participants de formuler les recommandations réalistes. Selon lui, les résultats d’évaluation de 2019 ne sont pas reluisants pour le Tchad, un défi à relever. « Je vous invite à bien scruter la situation pour permettre au gouvernement d’inverser rapidement la tendance actuelle », a recommandé le ministre aux participants. Cette évaluation selon lui, fournis aux pays membres des éléments devant les aider à mieux piloter leurs systèmes éducatifs. Il ajoute que l’évaluation est un outil d’information sur l’évolution du système éducatif. « Le PASEC est aussi un véritable outil d’aide au diagnostic de qualité pour guider l’élaboration et le suivi des politiques éducatives des pays membres », a signifié M. Mogna Djimota.
Le ministre affirme que le Tchad a participé aux deux évaluations internationales groupées. Il nomme le PASEC 2014 et le PASEC 2019. D’après lui, par rapport à l’évaluation du PASEC 2014, celui de 2019 a connu une innovation avec les textes qui ont permis de mesurer les compétences des enseignants tchadiens. Après ces participations, dit-il, il y a lieu de s’interroger si les performances de nos élèves sont en évolution dans le temps. Aussi, le ministre déclare qu’il faut voir si les recommandations issues des évaluations sont mises en œuvre en vue d’améliorer la qualité d’enseignement et des apprentissages. Autre innovation dit le ministre, les élèves des écoles arabophones de classe de CM2 ont été testés. « Dans l’ensemble, par rapport aux innovations, l’évaluation PASEC 2019 permet au Tchad de reconnaître sa position exacte à travers la compétence des élèves et enseignants », a poursuivi le ministre.
Le ministre soutient que si les moyens sont disponibles, l’équipe nationale envisage organiser la restitution du rapport national de l’évaluation PASEC 2019 à l’intention de ses services déconcentrés. Il plaide ainsi auprès des partenaires techniques et financiers notamment, l’Agence française pour le développement (AFD), la CONFEMEN, l’UNESCO et le partenariat mondial pour l’Éducation pour les accompagner dans leurs ambitions.
Moyalbaye Nadjasna
Dans le cadre de recrutement des 5. 000 jeunes diplômés à la Fonction publique, le gouvernement a proposé organiser un test pour permettre à tous les diplômés d’avoir la chance à un emploi public. Cette proposition a été systématiquement rejetée par les diplômés en instance d’intégration. Certains analystes estiment que la proposition de l’État devrait concerner les diplômés des écoles privées et non ceux des écoles publiques qui ont passé un concours rigoureux. Reportage.
Le gouvernement justifie que cette nouvelle forme de recrutement à l’emploi public va permettre d’appliquer l’égalité des chances à tous les diplômés. Dr Sabre Fadoul, le désormais ancien directeur de cabinet du Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) avait défendu que le recrutement de 5 000 jeunes voulu par le PCMT se fera sur la base d’un concours transparent sous l’œil vigilant d’observateurs externes au circuit administratif. Mais aussitôt l’annonce faite, plusieurs diplômés en instance d’intégration avaient campé devant le ministère de l’Éducation nationale pour protester contre la nouvelle mesure.
Cette tentative du gouvernement qui peine à trouver des solutions au problème de chômage des jeunes diplômés est appréciée de différentes manières par les analystes et les leaders de la société civile.
Pour le Pr Ahmat Mahamat Hassan, cette procédure est légale, mais ne doit pas concerner tout le monde. Selon lui, les diplômés des Écoles professionnelles nationales ne doivent pas être concernés parce que depuis leur entrée par concours à l’école, ils sont considérés comme des élèves fonctionnaires. Il souligne que leurs places sont en principe réservées et n’ont pas besoin de passer un autre concours. L’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, estime par contre que le concours comme moyen d’égalité citoyenne et de transparence pourrait être utilisé pour les autres diplômés des autres écoles, notamment les universités et les autres écoles privées de formation professionnelle ou semi-publique. Le Pr Ahmat Mahamat Hassan estime que les Écoles nationales comme l’École normale supérieure, l’ENA, l’ENAM, l’école nationale de santé publique, les élèves de ces écoles précitées sont des élèves fonctionnaires, n’ont pas besoin de passer un concours pour entrer à la Fonction publique. « Le gouvernement aurait dû apporter cette précision qui est légale pour permettre à ce qu’il n’y ait pas de tiraillement inutile », ajoute-t-il.
Selon le président par intérim de la ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH), Me Adoum Boukar, l’institution qu’il préside n’est pas opposée au recrutement à la Fonction publique par voie de concours. Il souligne que c’est le statut général de la fonction publique qui le prévoit, même si dans la pratique, on n’a jamais mis en application cette disposition. Me Adoum Boukar exprime sa surprise de la manière avec laquelle, on veut organiser les choses. « Normalement un décret d’application devrait préciser les modalités pratiques de ce concours. Mais ce décret n’a jamais vu le jour », dit-il. Le défenseur des droits humains note qu’à défaut du décret d’application, on ne peut organiser le concours d’entrée à la fonction publique. Il estime d’autre part que le concours ne devrait pas en principe concerner les lauréats des écoles professionnelles publiques. Le président par intérim de la LTDH affirme qu’on y entre dans ces écoles publiques par concours et on est élève fonctionnaire. Il insiste en disant que les concours d’entrée à des écoles publiques et professionnelles sont organisés par l’administration qui a exprimé des besoins en personnel, donc ils ont leur place à la fonction publique. « En principe le concours concerne ceux qui ont fini à l’université ou des écoles privées », explique-t-il. M. Boukar exprime aussi son inquiétude en indiquant que l’expérience a montré que les concours au Tchad, ce sont des magouilles et du clientélisme. Pour organiser le concours, dit-il, il faut bien renforcer les conditions de transparence pour qu’il y ait vraiment égalité des chances entre les candidats.
Jules Doukoundjé