Une formation à l’initiative du Centre de Formation et de Perfectionnement (CFP) de la Direction générale des Impôts, ce 28 mars 2022. Ialtchad a rencontré les formateurs et les participants ce 29 mars pour approfondir les enjeux de cette formation. Reportage.
Trente et cinq (35) agents d’Impôts, gestion des bureaux suivent depuis hier une formation sur le thème : « contrôle fiscal : contrôle sur pièces, contrôle ponctuel et vérification générale (de la comptabilité des sociétés). » Déjà ce matin 29 mars, deuxième jour de formation, les participants apprécient le niveau des encadreurs. Ils admettent que certaines zones d’ombre de leur métier se dissipent.
Pour M. Derrom Mbaïadoum, Inspecteur des Impôts et Chef de centre de Formation et de Perfectionnement (CFP) de la Direction générale des Impôts (DGI), cette formation sur le contrôle fiscal vise trois catégories. La formation se fera en trois vagues. Elle dure une semaine. Pour l’instant, dit-il, c’est le volet contrôle sur pièces. La première vague de formation d’après lui ne vise que les gestionnaires des bureaux. Car ce sont eux qui reçoivent les dossiers de contribuables, a-t-il précisé. « L’objectif de cette formation c’est de permettre aux bénéficiaires de confronter les déclarations des contribuables et les bilans qu’ils déposent. Les gestionnaires seront aussi à mesure de ressortir les chiffres réels et trouver ce qu’il fallait. Ils pourront ensuite, prouver les redressements à faire et recouvrer l’argent à mettre dans la caisse du trésor national », a répondu le chef du CFP-DGI.
M. Derrom Mbaïadoum évoque qu’il va falloir outiller leurs agents pour bien faire le travail de manière professionnelle. Il ajoute qu’un autre enjeu de cette formation est le respect des procédures légales. À son avis, chaque contrôle obéit à des procédures spécifiques. L’inspecteur affirme qu’il faut éviter l’amalgame dans les différents contrôles fiscaux. « Si c’est un contrôle de pièces, il y a la limitation de procédure qui définit clairement comment il doit s’opérer. Donc tout est spécifique et clairement défini », assure-t-il.
M. Derrom Mbaïadoum remarque que dans le passé leurs agents font un peu de chevauchement. Il précise que suivant leur organisation interne, de recyclages périodiques sont programmés en faveur de leurs agents. « Chaque année, la Direction générale des Impôts(DGI), reçoit des agents qu’elle déploie partout pour le travail ». Certains, dit-il, ont la théorie sans la pratique, d’autres ne sont pas du domaine. Seuls les recyclages permettent de concilier la théorie et la pratique. Le chef du CFP-DGI exprime ses soucis en tant que responsables, c’est bien faire son travail en respectant la déontologie. « Un travail mal fait est un manque à gagner pour l’État. Mêmes les contribuables en tant que partenaires seront frustrés. Nous travaillons d’une manière très structurée avec eux. Il faut alors éviter de tels désagréments de relation partenariale », dit l’inspecteur.
Former les inspecteurs d’Impôts à l’échelle nationale
Pour M. Doguiné Yondé, formateur et ancien DGI, la formation se passe bien. La salle est enthousiaste et les participants sont réceptifs et curieux. Ce qu’il faut signaler ce que les formateurs sont des anciens responsables de la DGI. Le formateur assure que la DGI leur a fait confiance et ils croient satisfaire les attentes de cette formation. « Je vous avoue qu’on a assez de compétences au Tchad. Je vous informe qu’on voudrait créer une école qui forme les inspecteurs des Impôts sur place. On a même formé une première vague d’une trentaine d’agents qui est opérationnelle. Un bon produit fini avec la collaboration de l’Union Européenne », soutient-il. L’ancien DGI affirme qu’ils devraient avoir deux vagues de trente (30) donc soixante (60) inspecteurs d’impôts formés par les cadres nationaux. Malheureusement dit-il qu’un souci de financement s’était posé pour la deuxième vague de 30 inspecteurs à former. « Ne perdons pas de vue, à l’extérieur on nous forme par rapport à la fiscale étrangère. Arrivée au pays, il faut vous faut modeler par rapport à notre législation fiscale ». Pour compléter son collègue, M. Ousmane Abakar un autre formateur lui aussi ancien DGI maintenant Conseiller, indique que les 30 inspecteurs d’impôts qui ont été formés dans la première vague par les nationaux sont reconnus par la Fonction publique tchadienne. « Ils sont devenus actuellement des chefs de division et font normalement leur travail. Ce qui prouve que le Tchad est capable et dispose des compétences pour former ses ressources humaines », conclut-il.
Moyalbaye Nadjasna
Un incendie d’origine inconnue a ravagé une partie du marché Dombolo situé au quartier Ardepdjoumal dans la commune du 3e arrondissement de la ville de N’Djamena.
C’était aux environs de 3h 40 du matin ce 29 mars que le feu a commencé. Les produits de première nécessité, les caisses remplies de tomates, les pâtes alimentaires, les céréales et autres produits sont réduits en cendre. Les sapeurs-pompiers étaient sur les lieux peu avant que le feu ne soit maîtrisé par les riverains du marché. Ce matin, les détaillants et les enfants essayent de récupérer quelques objets récupérables dans les cendres. Les dégâts matériels sont énormes, mais aucune perte de vie n’est signalée.
Cela fait 15 jours que la délégation gouvernementale et les politico-militaires se sont retrouvés au Qatar pour un pré-dialogue qui permettra d’aller au grand dialogue national, prévu le 10 mai prochain. Que veulent les politico-militaires? Comment fonctionnent les Qataris? Pourquoi, 2 semaines plus tard, rien de concret n’est sortie?
D’abord, les politico-militaires ne semblent pas comprendre que Doha est une étape où ils posent les conditions de leur participation. Et le cœur de ces conditions est la garantie de leur sécurité. Le reste des leurs revendications devraient en principe se faire lors du grand dialogue. Mais les « politicos » donnent l’impression de ne pas savoir ce qu’ils veulent. Ils ont surtout fait étalage de leur désunion. Résultat, des groupes se sont formés sur des superficielles affinités. Quelles affinités? Guerrières? Idéologiques? En fait, les politico-militaires ne se font pas confiance. Les uns ne considèrent pas les autres. Il y a ceux qui croient dur comme fer que parmi eux, certains rouleraient pour la junte.
Ensuite, la lassitude de ne rien comprendre aux « méthodes quatariennes » a étreint tout le monde. Surtout la délégation gouvernementale qui semble réaliser que les choses sont plus compliquées que cela. Avant d’aller à Doha, le Conseil Militaire de Transition a fait jouer le nombre, imposant des politicos, au nom du dialogue inclusif, dans le jeu de la négociation espérant tirer profit. Arrivé à Doha, c’est une autre réalité qui s’est imposée, celle de la méthode quatarienne. Le négociateur en chef Chérif Mahamat Zène est même parti s’occuper d’autres choses. Bref, les bruits des couloirs en provenance de Doha se résument en une phrase, « rien ne se passe, rien ».
Rien? Pas tout à fait. Les Qataris ont travaillé. Ils ont un projet. Ils ont leur méthode. Leur plan repose sur trois piliers : l’écoute, le temps et le sérieux. Ils sont les maîtres du jeu et de l’horloge. Ils ont l’expérience et les moyens. S’ils ont supporté durant 2 ans les négociations entre les redoutables talibans et les intransigeants Américains, gérer les différends entre les Tchadiens est de la « petite bière ». D’ici à ce que les Qataris démarrent concrètement les négociations, les Tchadiens, gouvernementaux ou « politicos », ne savent pas ce qui les attend. Alors ils attendent, s’ennuient entre les couloirs du luxueux hôtel Rotana et les grandes tours de Doha en s’adonnant aux selfies et aux gawala gawala.
Aussi, la « méthode qatarie » qui consiste à donner du sérieux à la discussion est une bonne chose. Et une chance pour ce pays, même si les participants de deux côtés s’interrogent sur la pertinence de la méthode. Et sur son impact sur le calendrier de la transition. Les Tchadiens doivent prendre conscience que le Tchad a cessé d’être un pays politique au sens noble. Il est depuis la mort du premier président N’Garta Tombalbaye un pays politico-militaire où servir son pays est une tare, mais servir ses amis et son clan est le summum de la réussite.
Enfin, Doha est une occasion pour enterrer définitivement cette culture politico-militaire où les militaires sont militaires en faisant la politique. Et les civils prennent les armes pour faire de la politique. Et cela même s’il faut sursoir sur la date du 10 mai.
Bello Bakary Mana
Pour un recrutement transparent de 5000 jeunes à la fonction publique, il faut désormais passer un concours. C’est ce qui est suggéré par le Président du Conseil Militaire de la transition (PCMT), annoncé par son cabinet civil, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul. Raison : égalité de chances pour l’accès à l’emploi public. Reportage.
Pour le recrutement des 5000 diplômés à la fonction publique, ceux-ci vont désormais passer un concours, comme le font certains pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Cette nouvelle stratégie a été annoncée par le directeur du cabinet civil du PCMT, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul. Dans une correspondance du directeur de cabinet civil adressée au Premier ministre de la transition, il est justifié que cette nouvelle forme de recrutement à l’emploi public permette d’appliquer l’égalité des chances à tous les diplômés. Dr Sabre précise que le recrutement des 5000 jeunes voulu par le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) se fera sur la base d’un concours transparent sous l’œil vigilant d’observateurs externes au circuit administratif.
Saisi par la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique, le PCMT instruit le Premier ministre d’accélérer le processus de recrutement de ces jeunes en tenant compte des besoins réels des différents départements ministériels et mettre en place une commission spéciale en incluant deux représentants des organisations syndicales et deux représentants de la plateforme des diplômés en instance d’intégration.
Depuis plusieurs mois, la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique a organisé des marches pour réclamer leur recrutement. Le porte-parole des sans-emploi craint que le PCMT emboîte les pas du gouvernement précédent. « Vu ce qui s’est passé, nous avons demandé notre implication dans le processus de recrutement à la fonction publique. », explique, le jeune diplômé. Il note que la plateforme des diplômés sans emploi a toujours clamé qu’on l’associe dans le processus de recrutement. Aimé Assaidji Bona s’interroge pourquoi le gouvernement refuse de les impliquer. Pour lui, le CMT veut faire tout à la place des jeunes et perpétuer l’ancien système qui consiste à recruter à la tête du client. Il estime que la plateforme devrait être dans la commission pour voir ce qui se passe de près. « Nous ne pouvons pas accepter que le gouvernement fasse quelque chose pour nous, sans nous », ajoute-t-il. Il pense que si la plateforme n’est pas associée à ce processus de recrutement, le gouvernement va les dribler. Le porte-parole souligne que le souhait des diplômes sans emploi est que les choses se passent dans la transparence. Pour le laborantin, la plateforme n’est pas prête pour se laisser faire et compte aller jusqu’au bout.
Jules Doukoundjé
Les magistrats sont en grève sèche et illimitée depuis le 22 mars 2022 sur toute l’étendue du territoire national pour dénoncer l’insécurité dont sont victimes les magistrats dans l’exercice de leur fonction. Cette grève a eu des impacts sur les affaires judiciaires dans toutes les provinces. Cependant, certains magistrats dans les provinces font toujours l’objet de violence à leur domicile et en dehors. Ialtchad Presse est allé au palais de justice de N’Djamena ce matin pour constater. Reportage.
Au moment où le palais de la justice qui autrefois était bondé de monde est désert ce matin. Les salles des audiences sont fermées. Dans la cour, on voit les hommes en treillis et certains en civils circuler avec des casiers judiciaires en main. Comme les magistrats ne travaillent pas, la délivrance de ce papier est devenue un vrai business.
Depuis que cette grève est observée, ils sont de plus en plus en insécurité. À la fin de la semaine passée et ce matin, les magistrats de Kélo Moundou et Bokoro sont violentés par la commission de désarmement. Cette situation inquiète le président du syndicat autonome des magistrats du Tchad Taoka Bruno. Pour lui, les cas d’agression se multiplient, les violences sur les magistrats vont crescendo et les magistrats s’interrogent sur ce qui va se passer. Selon lui, le pouvoir exécutif doit faire quelque chose pour stopper cette violation. « Il est impérieux que le gouvernement à travers son ministère de la défense monte au-devant de la scène pour dire halte. Aujourd’hui, les autres corporations ne sont pas visées, sauf les magistrats. Pourtant, les armes que détiennent les magistrats leur sont conférées par leur statut », a-t-il expliqué. Il souligne qu’il y a des procédures auxquelles la commission de désarmement doit se conformer. Lorsqu’on vient dans une ville pour le désarmement, on commence naturellement par les magistrats parce qu’ils ont cette possibilité de détenir les armes, a-t-il précisé.
L’occasion est toute indiquée pour le président du syndicat autonome des magistrats du Tchad de parler de l’impact que cette grève peut avoir sur les affaires judiciaires. Il affirme que lorsque les magistrats sont à la maison, cela a beaucoup d’impacts négatifs sur l’appareil judiciaire. « Les unités des polices judiciaires sont bondées, les procès-verbaux ne sont plus traités, les délinquants sont gardés dans les commissariats parce qu’ils ne peuvent être envoyés à la maison d’arrêt, etc. Imaginez ce que cela donne ». Tout de même, M. Taoka Bruno est optimiste quant à la recherche des solutions entre l’exécutif et le judiciaire même si celui-ci ne les pas encore appelés pour les écouter. Pour lui, les magistrats ont demandé assez de choses et la question est sérieuse. Et l’exécutif est en train de regarder les choses sérieusement. Il affirme au nom de tous les magistrats que le jour de la discussion arrivera. « Nous avons en face de nous des gens sensibles. Ils vont trouver une solution à ce problème. »
Kouladoum Mireille Modestine
Le mouvement citoyen notre Tchad a tenu son Assemblée Générale extraordinaire pour les 300 jours d’existence du mouvement. L’assemblée a eu lieu le 26 mars dernier au CEFOD. Il a été placé sous le thème bilan et perspectives. L’occasion pour le mouvement d’installer officiellement les nouveaux membres élus de la présidence dans leur fonction pour un mandat de deux ans renouvelable une seule fois. Reportage
Le mouvement citoyen notre Tchad est présent dans les pays comme le Niger le Cameroun, la Guinée-Équatoriale l’Égypte, le Togo, le Benin et le Tchad. Il regroupe plus de cent quarante associations de la société civile tchadienne. Les 300 jours de vie, du mouvement est célébré avec l’élection de Korom Acyl Dagache comme président national du mouvement. Dans son mot de bienvenue, le président du comité d’organisation réitéré le soutient du mouvement au Conseil Militaire de Transition (CMT). Pour lui, le mouvement citoyen notre Tchad est créé pour soutenir le CMT qui, selon lui, a pris ses responsabilités pour assurer la transition. Après le discours du président du comité d’organisation a suivi la lecture de la décision des membres du bureau exécutif, de la résolution, de la motion de soutien au CMT par la diaspora et celle des femmes. Et enfin le passage symbolique du flambeau de Lissa Wakit Ma Tama au mouvement citoyen notre Tchad.
Le président réélu Korom Acyl Dagache a dans son discours mesuré l’immensité de la tâche, mais promet de mener à bien cette mission. L’ AG a été aussi l’occasion pour lui de faire le bilan des 300 jours passés à la tête du MOCINT. « Notre mouvement associatif a réalisé environ 83 activités en faveur de la paix, du vivre ensemble, du dialogue interreligieux, de la citoyenneté dans les milieux estudiantins et surtout dans le domaine de la cohabitation pacifique » a-t-il indiqué. À mettre aussi à l’actif du mouvement, l’installation au niveau international des bureaux de coordinations, qui pour le président est un pari historique gagné. À propos du changement de nom Lissa Wakit Ma Tama en mouvement citoyen notre Tchad, le président précise qu’il prend acte de ce changement. Mais les activités de Lissa Wakit Ma Tama sont mises en veilleuse en attendant les compatriotes qui s’obstinent à faire du désordre. Alors la plateforme Lissa Wakit ma Tama va renaître de ses cendres pour les rencontrer au travers de leurs chemins poussiéreux et caillouteux, ajoute-t-il.
Le président du MOCINT Korom Acyl Dagache invite les autorités diplomatiques et consulaires à prêter main-forte au mouvement dans l’accomplissement de ses missions à l’étranger. « Nous sommes un organe de soutien au Conseil Militaire de Transition et il est inadmissible que des diplomates s’immiscent dans nos activités à l’effet d’interdire ou encore de saboter nos actions citoyennes. Cette manière risque de violer ainsi l’esprit et la lettre de la Circulaire du Premier Ministre de Transition qui exigent à ce que les différentes autorités adoptent une attitude équidistante en la matière », a-t-il souligné.
Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou
Le Parti Socialiste sans Frontière de l’opposant Yaya Dillo Djérou Betchi a organisé une marche pacifique ce 26 mars. L’itinéraire allait du rond-point Dembé à la bourse du travail. Le PSF proteste contre la prolongation potentielle de la période de transition. Dans son discours, le président du PSF a abordé plusieurs sujets relatifs à la vie sociale et politique. Reportage.
Arrivés au point de chute de la marche, les militants du parti socialiste sans frontière PSF attendent le discours de leur président. Bien avant que le président du PSF ne se prononce, la parole est accordée aux victimes de la monnaie électronique, le Bitcoin. L’entreprise qui exerce dans ce secteur a escroqué des Tchadiens avant de s’évaporer dans la nature. Pour les victimes, le Bitcoin est implanté à N’Djamena avec la complicité des autorités tchadiennes pour arnaquer les paisibles citoyens. « Les autorités tchadiennes ont délivré des papiers administratifs fiables à cette entreprise qui a commencé ses activités le 13 décembre 2021. Un mois plus tard, elle disparaît avec presque 2 milliards de francs CFA. Bitcoin a fait 3.000 victimes, 9 morts et 3 victimes devenues folles », précise une des victimes de Bitcoin. Pour lui, une plainte a été déposée, mais personne ne les a programmés pour le procès. Les victimes comptent désormais marcher avec le PSF le parti de l’espoir.
Prenant la parole à son tour, Yaya Dillo dit merci à ses militants qui acceptent de porter les valeurs du PSF dans leur cœur afin de relever le défi de l’heure. Il avance quelques raisons qui poussent son parti à organiser cette marche. Selon lui, les 12 mois du CMT sont un échec dans la gestion des affaires publiques. Une gestion qu’il qualifie d’enfantine avec des faux décrets et des nominations fantaisistes et sans qualification.
Le président du PSF évoque aussi le problème du chômage des jeunes. « L’accentuation du niveau de chômage est presque à 80%. Le Conseil Militaire de Transition (CMT) est en carence d’imagination de politique publique pour booster l’emploi. La pauvreté s’accentue, le prix de denrées alimentaires augmente, la sécheresse se fait ressentir, mais le gouvernement reste insensible à ces conditions difficiles que vivent les pauvres ménages », indique-t-il. Il ajoute que pendant que les Tchadiens meurent de faim, le CMT fait des projets faramineux. Quelle est la motivation réelle de cette junte qui annonce des projets à plusieurs milliards ? s’interroge-t-il. Au sujet de l’appareil judiciaire, Yaya Dillo affirme que le pays vit dans une injustice indescriptible ajoutée à la haute corruption. En aucun moment, les coupables des crimes ne sont traduits devant la justice. Parce que les autorités veulent protéger quelque part ceux qui commettent les crimes, a-t-il affirmé. Il a fait une révélation à propos de l’assassinat du colonel Nousradine. « C’est le président du CMT en personne qui a payé la dia à hauteur de 120.000.000 millions de FCFA. Cette somme est répartie comme suit 20.000.000 pour la dia, 70.000.000 pour acheter la maison qui a fait l’objet de litige jusqu’à occasionner la mort du colonel et les 30.000.000 pour les parents qui réclament la justice. C’est ça l’achat de conscience», poursuit-il.
Il a fini son allocution sur le pré-dialogue de Doha en demandant à ses compatriotes de ne pas se faire tromper. Parce que ce pré-dialogue est une mise en scène du CMT et rien de sérieux ne sortira de Doha.
Kouladoum Mireille Modestine
La marche pacifique acte 2 du Parti socialiste sans Frontière PSF a eu lieu ce 22 mars. Les militants de ce parti ont répondu présents à l’appel de leur président Yaya Dillo Djérou Betchi. À travers cette marche, ils demandent la non-prolongation de la période de transition. Cette marche a drainé un nombre important des militants.
Tôt ce matin, les militants du PSF ont pris d’assaut le rond-point de Dembé point de départ de la marche. Ils se sont habillés aux couleurs du parti. Sur les banderoles et pancartes, on peut lire des messages hostiles au gouvernement de transition. « Mahamat Kaka doit dégager dans 6 mois », « nous n’oublierons jamais les Tchadiens massacrés par le Président du Conseil Militaire de Transition » ou encore « le PCMT assumez-vous face à la cherté de vie ».
Tout au long de la marche, les militants constitués majoritairement des jeunes crient vouloir de l’emploi, de la bonne éducation, de la justice et à un dialogue sincère et inclusif. Pour ces jeunes marcheurs, la réduction des prix de connexion à internet ne constitue en rien une solution à leurs problèmes. Ils demandent plutôt l’électricité pour leur permettre de mener leurs activités génératrices de revenus. Chemin faisant, les militants ont fait la moitié de l’itinéraire de la marche avant que le président du Parti socialiste sans Frontière ne rejoigne l’équipe. La marche est encadrée par la police. Arrivée au point de chute, la police qui encadre la marche a envoyé un étui de gaz dans la foule. Quelques militants ont fui pour se mettre à l’abri du gaz avant de revenir écouter le discours de leur président.
Ousmane Bello Daoudou