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Il y a déjà, 72 heures que les portes de la Justice tchadiennes ont été fermées par les magistrats. Ceux-ci réclamaient leur sécurité et celle du milieu judiciaire en général. Les enjeux d’une grève illimités à la Justice sont importants. Votre journal Ialtchad s’est entretenu ce 23 mars avec Me Hisseine Ngaro, huissier de Justice Commissaire-Priseur. Interview.

Que devient la Justice au Tchad ?

D’abord il faut dire c’est une situation à déplorer. J’avoue que depuis 1989, date à laquelle j’ai pris fonction à la justice en tant que greffier en chef avant de quitter cette fonction pour devenir aujourd’hui huissier de Justice, les choses ne font qu’aller de mal en pis à partir de 1990. Malheureusement, depuis cette date jusqu’à l’heure actuelle on se demande si le pouvoir judiciaire est considéré comme un troisième pouvoir au même titre que le législatif et l’exécutif. En toute sincérité je ne pense pas. Le pouvoir judiciaire est devenu complètement amorphe par la faute du politique et législatif. Aussi simple que paraitre comme cela aujourd’hui, je vous donne un exemple. En 1993, 95 les gens tiraient sur le personnel judiciaire. Dans l’ancien palais de justice de N’Djamena devenu actuellement trésor public, nous avons connu beaucoup d’humiliations de la part de l’exécutif et du législatif.

Les choses semblent s’enfoncer pourtant ?

Pie aujourd’hui si les magistrats sont dénigrés cela vient des deux autres pouvoirs (exécutif et législatif). Vous savez en son temps il n’y avait qu’un seul syndicat des magistrats. Le politique a réussi à diviser les magistrats et prendre ceux qui sont à sa dévotion pour en faire des ministres, des chefs de juridiction etc. l’aspect le plus marquant est qu’aucun respect n’est dû à un magistrat dans ce pays. Or, on ne peut parler de véritable démocratie dans un État que lorsqu’il existe une véritable Justice indépendante. Autrement, c’est l’indépendance des magistrats qui fait l’indépendance de la Justice. Les choses sont claires, l’exécutif dispose d’un palais rose, identique au législatif mais il n’existe même pas un palais digne de ce nom pour le judiciaire. Avec cela on vous dit que le Tchad est un État démocratique où les droits et devoirs sont respectés. C’est le fait que les magistrats soient divisés qui fait que les décisions sont rendues non sur le droit mais en considération des volontés politiques ou législatives.

Selon vous, qu’est-ce qui peut être à l’origine des menaces répétitives des magistrats ?

Aujourd’hui l’insécurité se généralise non seulement concernant les magistrats mais le maillon judiciaire dans son ensemble. On tue des magistrats, des greffiers, des huissiers, des avocats dans ce pays depuis 1990 à nos jours.

A chaque fois, on se retrouve entre personnel du corps judiciaire parce qu’on forme un seul noyau. Mais choses à déplorer il y a des magistrats ou des greffiers du pouvoir qui viennent casser l’ordre préétabli. Ce que ceux-ci oublient les gens ne font pas part des magistrats, ils tirent sur tout le monde. Malheureusement on ramène les mêmes délinquants devant un juge au lieu de dire la vraie sentence, il se montre clément. Quelque fois, nous sommes aussi responsables de ce qui nous arrive.

Vous dites à quelque chose le malheur est bon, que cela veut dire ?

Je dis à quelque chose le malheur est bon parce que les magistrats doivent cette fois, prendre leur destin en main.  Ils doivent dire qu’ils sont des magistrats, hommes indépendants, garants de la justice pour tous. Ils ont pour devoir d’assoir la démocratie dans ce pays. Aujourd’hui ce sont les deux syndicats qui se retrouvent ensemble. L’heure est à la prise de conscience de cette situation. Je pense que nous formons un seul corps et le corps c’est la magistrature. Désormais plus de deux syndicats, un seul pour défendre les intérêts de tous. Je crois que quand on prête serment pour légiférer en toute conscience et âme, on doit prouver qu’on est indépendant. Il faut que les magistrats prennent garde, ils doivent s’assumer c’est-à-dire être solidaires. Ils doivent rendre leur verdict conformément à la loi. Je sais que certains magistrats ont fait ça et qui ont la conscience tranquille. Tant qu’ils se fragilisent en termes de syndicats, ils ne s’en sortiront jamais.

La justice se ferme au pays, quelles peuvent être les conséquences à votre avis en tant qu’auxiliaire de Justice ?

Les conséquences sont simples, ceux qui viennent demander justice parce qu’ils ont foi en elle, sont sur les carreaux. Ils sont obligés d’attendre, les urgences qu’on ne peut même pas regarder étant donné que c’est un arrêt illimité. Or il y a des faits qui nécessitent des urgences. Par exemple un accidenté de circulation qui croupit à l’hôpital et on attend la décision du juge pour qu’il soit évacué. Cette grève va faire part belle à certains officiers de police judiciaire(OPJ).

Vous dites la grève des magistrats va faire part belle aux OPJ. Expliquez-vous davantage ?

La grève des magistrats va faire part belle aux OPJ évidemment. Ils diront que la justice ne travaille pas ‘’on règle ça entre nous’’. A mon avis c’est ouvrir une boite à Pandore en ce qui concerne l’injustice. Les gens vont croire qu’en payant les amendes on règle le problème or rien n’est réglé. En matière criminelle par exemple, rien ne se règle au niveau des OPJ ou commissariats. Autres conséquences, le nombre des personnes gardée à vue va remplir les prisons et les commissariats. Et qu’est-ce qui va se passer ? Demain il n’y aura pas à manger pour les détenus et cela risque de susciter une grève des prisonniers. On ne peut pas parler d’un pays démocratique sans justice s’il vous plait !  Dès que la justice cesse de travailler, les abus viennent de toute part.

Que faut-il faire pour arrêter les abus ?

Pour arrêter les abus, il faut mettre les magistrats dans toutes les conditions requises. Assurer la sécurité au travail comme à la maison. Les contrôles dans la ville même si tu présentes ta carte professionnelle, on te néglige. On compare même un magistrat à un ministre. Or il y a une grande différence entre un magistrat et un ministre. Le ministre est nommé par un décret et peut partir à tout moment mais un magistrat reste un magistrat. Il n’y a pas une école de ministre mais une école des magistrats. On doit concéder au juge ou magistrat, la valeur et l’honneur qui sont les siennes. Les magistrats doivent avoir eux aussi l’escorte comme le Président du CMT et le Président du CNT. Le judiciaire est le 3eme pouvoir, pilier de la démocratie.

Les magistrats ont raison de jeter leurs cartes professionnelles, quel commentaire faites-vous ?

Les magistrats ont raison de jeter leurs cartes professionnelles, moi je ne la porte pas sur moi. Je me promène qu’avec ma carte nationale identité. Il faut que le Chef de l’État dise au service de sécurité que les magistrats et l’ensemble du service judiciaire est assermenté.  Je pense qu’il faut que cela cesse sinon il ne sert à rien de parler Justice dans ce pays-là. C’est quand les gens vont commencer à se pourchasser comme dans une jungle qu’on comprendra l’importance de la Justice. Aujourd’hui 4à 5 jours la justice ne travaille pas, je pense que dans un État normal on doit déjà interpeller beaucoup de gens. Ce qui les intéresse actuellement c’est Doha, or 80 pourcent de ceux qui ont mis ce pays à genoux sont là-bas. Je suis désolé qu’on veuille restaurer la démocratie sans la Justice.

Interview réalisée par
Moyalbaye Nadjasna

Les élèves des lycées scientifiques et littéraires Félix Éboué manifestaient à cause des frais de dépôt des dossiers revu en hausse.

En date du 21 mars dernier, le secrétaire d’État à l’enseignement supérieur Mamadou Gana Boukar, a signé un communiqué qui indique que les frais d’inscription au baccalauréat sont ramenés à 15.000 comme dans les années précédentes pour les candidats libres.

Les élèves ont bien accueilli cette nouvelle, mais restent pessimistes quant à son application effective. Plusieurs ont payé le dépôt de 25.000FCFA et revendiquent le remboursement du surplus de 10.000FCFA. Cette restitution va être un peu compliquée vu les procédures nous confie le proviseur du lycée Félix Eboué Pabamé Gouara. L’argent est déjà déposé à la banque et pour le retirer, il faut toute est une procédure qui risque de prendre du temps. Il demande aux élèves concernés d’être patients, « les 10.000F leur seront restitués. »

Suite au préavis de grève lancé par la plateforme syndicale revendicative relatif au non-respect des clauses du pacte social, les autorités ont répondu en tenant une rencontre avec les responsables syndicaux. La rencontre a eu lieu le 22 mars dernier entre le ministre de la Fonction publique, celui des Finances et le secrétaire d’État aux finances. Reportage.

Certaines clauses du pacte social triennal souffrent d’application du côté du gouvernement. C’est ce qui a amené les centrales syndicales revendicatives à rappeler de temps en temps le gouvernement sur ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Le dernier communiqué qui annonce un préavis de grève a fait réagir le gouvernement qui a convoqué, hier, une rencontre avec ses partenaires sociaux afin de discuter sur les points faisant l’objet de revendication.

Pour le secrétaire général de l’Union des Syndicats du Tchad Gounoung Vaima Gan-faré, le protocole d’accord n’est pas appliqué comme ils le veulent, mais le gouvernement ne veut pas entendre raison.  « Il est écrit dans le pacte qu’on doit fournir des passeports de service aux premiers responsables syndicaux. Mais cela n’a pas été fait. Il y a des points dans le pacte qui ne concernent pas l’argent. On ne doit pas tout résumer sur l’argent pour dire que le gouvernement a déjà tout fait. Même le simple respect est important pour les partenaires que nous sommes », a-t-il indiqué. Le secrétaire général de l’UST d’ajouter qu’il existe dans les clauses une partie qui dit que si l’une des parties signataires ne respecte pas ses engagements, l’autre doit reconsidérer sa position. C’est même la raison qui a amené l’UST à écrire plus de six lettres pour rappeler le gouvernement de la période à laquelle tel aspect du pacte est violé. Selon lui, le sérieux manque dans l’application du pacte social. Alors le bureau de l’UST va s’associer avec les autres pour analyser point par point les clauses du pacte avant de répondre aux autorités. A-t-il souligné. Gounoung Vaima Gan-faré déplore enfin le comportement des autorités qui appellent les responsables syndicales le soir au téléphone pour les convier à une rencontre le jour suivant à 10h.

Le ministre des Finances et du Budget Tahir Hamid Nguilim parle lui d’une multitude d’engagement financier que le gouvernement a pris et qui doit s’exécuter de septembre à juillet. Pour lui,  le gouvernement a accompli tout ce qui concerne le plan financier. « Tout est réglé en ce qui concerne les rappels, les primes de transport, les arriérés des enseignants scientifiques et des médecins. Malgré les bruits, le gouvernement va être à jour ». Il a également abordé l’aspect des arriérés des retraités de la caisse nationale des retraités du Tchad. De son avis, le gouvernement s’est engagé à mensualiser et à augmenter le point d’indice de 105 à 115 pour les retraités. Aussi, le gouvernement s’est engagé à payer les arriérés sur 10 à 15 ans qui sont un montant théorique de 26 milliards. A-t-il précisé. En ce qui concerne la Caisse Nationale de Prévoyance sociale, le ministre des Finances dénonce le non-versement des cotisations collectées chaque mois par cette institution. Tout en déplorant les multitudes communiquées de la part des centrales syndicales, il indique que tous ces engagements doivent faire l’objet d’une discussion tripartite entre le gouvernement et les centrales syndicales.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou

La plateforme revendicative des droits et intérêts des personnes handicapées au Tchad a organisé une cérémonie de remise des badges hier aux personnes en situation de handicap. Objectif : leur permettre la traversée du pont vers Kousseri une ville camerounaise dans l’exercice de leurs activités génératrices de revenus. La cérémonie dans les locaux de l’école FDAR au quartier Chagoua. Reportage

Ce sont des personnes à mobilité réduite visiblement contentes qui ont reçu des badges d’accès à la ville Kousseri pour le trafic des produits recommandés. Ils sont plus de 200 personnes à obtenir ce permis de traverser. Le badge contient les informations sur le profil du détenteur : nom et prénom, la photo et le numéro de matricule. Il est destiné à une utilisation personnelle. Les engins à moteur ou non des personnes handicapées sont eux aussi immatriculés afin de permettre aux agents douaniers d’identifier les personnes handicapées qui vont traverser la frontière. La cérémonie a commencé avec la remise d’une attestation de reconnaissance décernée à la ministre de la femme, de la Famille et de la Protection de la petite enfance Amina Priscille Longoh. Pour son engagement, son sens d’altruisme et sa politique sociale pour le bien-être des personnes handicapées.

Dans son mot de circonstance, le porte-parole des personnes en situation de handicap Ali Hossimbété Justin remercie ses camarades de lutte pour leur courage et les exhorte à se comporter en personne responsable dans l’exercice de leurs activités. La conseillère nationale de transition Haram Moussa Alkhali elle, encourage les personnes handicapées avant de les demander de faire preuve de responsabilité pour le bien de toute la couche. « Vous n’êtes pas appelés à trafiquer les produits comme la drogue, les armes à feu et autres. Respectez les consignes données par les autorités sur les produits qui doivent entrer dans le territoire tchadien et tout ira pour le bonheur de tous », précise-t-elle. Elle ajoute que la personne à mobilité réduite doit vivre normalement comme les autres. Raison pour laquelle, le gouvernement a fini par leur donner accès au pont de Ngueli pour leurs activités de survie.

Le représentant de la ministre de la femme, de la Famille et de la Protection de la petite enfance Hassane Manké Homa félicite les récipiendaires avant de les rappeler à l’utilisation personnelle et rationnelle du badge. Il rappelle les conditions du gouvernement qui sont celles qui consistent à ne pas trafiquer les produits prohibés. « Quand certaines personnes vont vous demander de faire sortir tel ou tel produit non recommandé, déclinez simplement l’offre. Vous devez faire preuve de maturité pour trouver aux autorités qu’ils n’ont pas tord de vous faire confiance », affirme-t-il. Hassane Manké indique aussi que tous les regards des autorités sont désormais tournés vers les personnes handicapées pour voir s’ils vont déroger à règle. Quelques conseils pratiques et orientations sont donnés à ces dernières. La dernière étape reste les formalités douanières.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou

Selon nos sources, le Qatar finalement a accepté d’être le médiateur du pré-dialogue de Doha. Le conseiller de l’émir Ahmed Abdallah Ali Al-Mousnat, chargé du dossier Tchad est le médiateur en chef. Il a rencontré tous les 3 groupes politico-militaires formés à Doha, en plus de rencontrer la délégation gouvernementale. M. Al-Mousnat est le même qui a dirigé pendant des années les négociations entre les Américains et les Talibans. Il est réputé être fin stratège dans l’art de la négociation.

Aux dernières nouvelles, les différents groupes tchadiens se sont identifiés comme suit. Et les Qataris ont commencé les travaux avec les représentant des politico-militaires

D’abord, le groupe de Rome. Ce sont ceux qui se sont rendus dans la capitale italienne un peu avant d’aller à Doha. Il sont au nombre de 14 mouvements. Ils ont aussi 14 délégués qui les représentent. Il s’agit des principaux groupes rebelles : le Fact, l’UFR, le CNR, le FSR etc. C’est le groupe des durs.

Ensuite, il y a le groupe de Doha, il est composé de 22 mouvements. C’est le groupe des récents ralliés, un peu avant et peu après la disparition de l’ex-président Idriss Deby Itno. Il s’agit  des Mackaye Aboud, de Hounno etc. Ils auraient 16 personnes.

Enfin le troisième, il est dénommé le groupe de Qatar. Il regroupe la société civile, quelques activistes, des personnalités ressources et de plusieurs arabophones.

Selon plusieurs sources, les négociations vont s’accélérer jeudi. Dès demain le médiateur en chef, et conseiller de l’émir M. Ahmed Abdallah Ali Al-Mousnat rencontrera les groupes de Doha et de Qatar. Et le lendemain jeudi, il rencontrera le groupe de Rome et la délégation gouvernementale dirigée par le ministre Chérif Mahamat Zène.

Le collectif des lauréats de l’Écoles normales et professionnelles en instance d’intégration à la fonction publique organisé un set in aujourd’hui, 23 mars au ministère tchadien de l’Éducation nationale. Ils expriment leur mécontentement suite au retard de leur recrutement à la fonction publique. Reportage.

Le temps n’était pas doux ce matin du mardi, 23 mars à N’Djamena capitale tchadienne. C’est sous une chaleur brûlante que les lauréats des Écoles normales et professionnelles ont campé dans la cour du ministère tchadien de l’Éducation nationale au quartier Moursal. Pancartes en mains, on peut lire « jusqu’à quand la fin de notre calvaire », sifflets à la bouche, chants de malheur, telle est l’ambiance qui a prévalu autour du rond-point du building.

M. Djabar Ahamat est un lauréat de l’École normale d’enseignement technique de Sarh, très remonté. Il dit qu’il est ici à N’Djamena en solidarité avec ses collègues pour revendiquer l’intégration à la Fonction publique de tous les lauréats de l’école normale. « Écoutez dans la logique, on ne devrait pas sortir et se placer sous le soleil pour exiger notre recrutement à la Fonction Publique. Nous sommes entrés dans les écoles normales par voie de concours. Nous sommes alors formés pour enseigner. On devrait être automatiquement déployés sur le terrain pour travailler. Ce n’est pas digne du tout », exprime-t-il. A son avis, ce sont les autorités en charge du système éducatif au Tchad qui ont tué l’éducation dans ce pays. Il poursuit qu’elles tiennent des réunions avec les partenaires pour dire qu’il faut améliorer le système éducatif pour rien. M. Djabar Ahamat trouve triste de parler d’une quelconque amélioration du système éducatif au mépris des ressources humaines formées et prêts à l’emploi abandonnées à elles-mêmes. « L’éducation c’est la lumière et lorsqu’on l’enterre, on va vivre mille ans dans l’obscurité », relate-t-il.

Selon Asrabaye Félicité, une des leaders du collectif des lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration à la Fonction publique, c’est une expression du ras-le-bol. Elle explique que les autorités tiennent des fausses promesses. La jeune dame rappelle qu’il n’y a pas longtemps une des plus hautes autorités les rassurait de faire partie d’une commission de recrutement qui sera mis en place. Or c’était juste pour les berner, dit-elle. « Franchement nous sommes fatigués de tout ce mensonge. Ce matin une équipe dite de négociation est venue nous voir. Ils ont promis revenir nous trouver, on ne bouge pas jusqu’à ce qu’ils reviennent nous trouver. C’en est de trop-là. Le PCMT a ordonné qu’on intègre 5000 jeunes, quelle est l’autorité plus grande que lui dans ce pays », s’interroge Mme Félicité ?

Pour M. Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif des lauréats, c’est une expression de mécontentement suite au retard de leur intégration à la Fonction publique. « Voyez-vous que nous sommes légalement formés pour le besoin de cause. Malheureusement jusqu’aujourd’hui, nous en souffrons. Nous avons eu beaucoup des rencontres avec les plus hautes autorités assorties des promesses non réalisées. Nous avons estimé que ça ne va pas continuer de la sorte. Et c’est pour cette raison que nous sommes ici », signifie-t-il. Selon lui un adage dit que, la vérité ne s’expire pas, mais seul le mensonge s’expire. D’après le porte-parole des lauréats, les autorités sont prises à la gorge et ils n’ont rien à leur proposer actuellement. « Nous allons rester dans ce lieu et nous ne quitterons pas si rien n’est fait », lance-t-il. M. Neuzilka Emmanuel souligne que personne ne s’est intéressé à eux ce matin, même le ministre a quitté le bureau. Selon lui ils disent que, le pays est en phase de dialogue et dans cet état c’est difficile à trouver de solutions pour les faire sortir de cette situation précaire.  « Sincèrement c’est déplorable pour notre pays », déclare-t-il.

Le porte-parole des lauréats rapporte que la sécurité s’est déployée, mais ils ne les ont pas bousculés. Il indique qu’ils ne vont pas baisser les bras, mais ils vont continuer la lutte jusqu’à la satisfaction.

Moyalbaye Nadjasna

L’accueil des patients dans les structures médicales est la première étape d’une prise en charge sanitaire. Mais de nos jours, le personnel médical ne semble pas jouer pleinement ce rôle. Certains patients accusent le personnel soignant de ne pas leur apporter une attention particulière. Pour comprendre ce phénomène, Ialtchad Presse s’est rendu dans quelques hôpitaux de la capitale, N’Djamena. Reportage.

Un patient bien accueilli dans une structure sanitaire est un patient guéri à moitié, dit un adage médical. Mais cet adage est de plus en plus loin de la réalité. Partout au Tchad, les patients se plaignent du manque d’accueil par le personnel soignant. Surtout à N’Djamena, beaucoup de patients malades n’apprécient pas le comportement de certains personnels soignants.

Dans certains hôpitaux de la capitale, les services les plus pointés du doigt sont les services de la maternité, la consultation et l’infirmerie.  Pour cette patiente qui s’exprime sous couvert de l’anonyme, à l’hôpital de l’Union au quartier Chagoua,  qui est sur place depuis plus 2 heures se tord de douleur, mais aucun infirmier ne s’est approché d’elle. Selon elle, dès qu’une personne malade arrive dans une structure sanitaire, le personnel soignant doit être prompt pour l’aider. La jeune dame estime qu’à l’hôpital de l’Union, le personnel soignant n’a pas de compassion pour les malades qui arrivent. Elle ajoute qu’elle a fait cette remarque plusieurs fois. La dernière fois, dit-elle qu’elle avait amené sa mère gravement malade au service des urgences tard dans la nuit, le personnel de garde avait traîné les pas et certains se permettaient même de gronder la malade. La jeune institutrice regrette qu’il n’y a pas un autre hôpital public digne de nom dans les quartiers sud. Ce qui l’obligeait à revenir toujours à l’hôpital de l’Union.

Au centre de santé d’Atrone, toujours dans le 7e arrondissement, certaines femmes estiment qu’accoucher dans ce centre à des heures tardives est un calvaire. Marie-Antoinette Memadji, une grand-mère d’une cinquantaine d’années, raconte la dure nuit qu’elle a passée avec sa fille en travail au centre de santé d’Atrone. Selon elle, les sages-femmes de ce centre de santé manquent d’humanisme. Elle dit avoir vu ces accoucheuses insulter sa fille qui souffrait pendant le travail. « Au lieu de consoler la personne qui souffre, elles l’insultent. C’est inhumain », dit-elle. Marie-Antoinette Memadji relate qu’il y’a environ 20 ans, si une femme en terme arrivait au service de la maternité, les sages-femmes se mobilisaient pour lui apporter les soins qu’il faut. Mais de nos jours, regrette la grand-mère, quand une femme en travail arrive à la maternité, celles-ci ne bougent pas et parfois abandonnent dans la salle d’accouchement seule la pauvre dame en travail.

Parlant de l’épineux problème d’accueil des malades dans les structures de santé au Tchad, le médecin-chef de l’hôpital Sultan Cherif Kasser, situé dans le 3e arrondissement, Dr Tidjani Abangassou, dans un hôpital, la première des choses c’est l’accueil des malades. Selon lui, l’accueil est important pour un hôpital, du fait qu’il fait partie de la prise en charge du patient. Il souligne qu’un malade bien accueilli est guéri à environ 80 pour cent. Concernant la structure qu’il gère, il précise que dès l’entrée, il y’a un service pour orienter les malades. Il estime que l’orientation est le premier accueil d’un patient. Le médecin-chef de l’hôpital Cherif Kasser ajoute que le médecin doit toujours accueillir son patient avec sourire pour le mettre en confiance. Il affirme qu’’on ne doit pas juger le patient, mais on l’écoute avant de demander les examens.

Pour résoudre le manque d’accueil dans les structures de santé, Dr Tidjani Abangassou propose qu’on sensibilise le personnel soignant sur l’importance d’accueillir patient dans une structure sanitaire. Il argue que certains médecins ou infirmiers qui ont de problèmes dans leurs familles, déversent parfois leurs soucis sur les malades qui ont pourtant besoin d’un accueil chaleureux et psychosocial. Il estime que certains personnels de la santé n’ont pas la vocation et ne sont pas heureux dans ce qu’ils font.

Abondant dans le même sens, Dr Guilia Tampi Babegue, médecin généraliste à l’hôpital de la paix, à Farcha dans le 1er arrondissement, constate qu’il y’a un réel problème d’accueil du personnel soignant qui se pose. Elle précise que de fois certains patients frustrés et mal accueillis, deviennent souvent violents envers le personnel soignant. Elle exhorte les autorités à prendre au sérieux le problème d’accueil des malades dans les structures de santé.

Jules Doukoundjé

Le monde célèbre l’eau ce 22 mars. Au Tchad, certains établissements scolaires ne disposent pas de forage d’eau. D’autres en ont comme le cas de l’école Chagoua FDAR dans la commune du 7e arrondissement.

Il est 10h, pendant la récréation, les élèves de l’école sont autour de leur forage d’eau pendant la récréation. Chacun se positionne pour remplir sa bouteille d’eau surtout qu’il commence à faire chaud. Les plus grands tirent les plus petits de côté pour se servir avant eux. C’est une véritable jungle ou c’est la loi du plus fort qui règne. La lutte sur le point s’intensifie jusqu’à l’épuisement des 30min de récréation. Les enseignants qui viennent les renvoyer dans les salles de classe.

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