« Le Tchad compte 777 chefs de canton, de sultans et de chefs de tribus », dit fermement le président de l’association des autorités coutumières et traditionnelles du Tchad (ACTT), Sa Majesté le chef de canton de Donomanga, dans la province de la Tandjilé, Tamita Djidingar. Il contredit le chiffre de 1400 avancé par le conseiller à la présidence Ali Abdramane Haggar. La rédaction Ialtchad Presse a rencontré le chef Djidingar. Entrevue.

Avec une superficie de 1284. 000km2, le Tchad a une population estimée à plus de 15 millions d’habitants, dont 777 chefs de canton, de sultans et des chefs des tribus. Ces chefs traditionnels jouent un rôle non négligeable pour la cohésion sociale dans les communautés rurales. Plusieurs chefs traditionnels font l’objet de critiques et de vives contestations par leurs administrés. Au cours d’une rentre avec les chefs traditionnels la semaine dernière, dans le cadre du Dialogue national inclusif (DNI), un rapport du pré-dialogue, organisé en décembre dernier a épinglé certains chefs de canton, expliquant leur dérive autoritaire.

Pour Sa Majesté le chef de canton de Donomanga, le devoir d’un chef traditionnel, c’est de préserver la vie de sa population. Selon lui, les chefs traditionnels sont les gardiens des us et coutumes et jouent un rôle des acteurs de développement. Tamita Djidingar affirme que les chefs coutumiers et traditionnels travaillent à la base et connaissent mieux les quotidiens et les problèmes de leurs populations. Il estime que les chefs traditionnels sont aussi capables de jouer pleinement le rôle d’acteurs de développement. A son avis, les chefs de canton, sultans et les chefs de tribus peuvent être consultés pour évaluer les programmes politiques de développement local. Ils sont les intermédiaires incontournables pour toutes actions gouvernementales en provinces.

Au sujet du nombre pléthorique des chefs traditionnels dénoncé le 15 janvier dernier par Dr Ali Abdel-Rhamane Haggar au cours d’un débat affirmant que le nombre des chefs traditionnels dépasse le nombre d’ethnies, Sa Majesté rejette l’affirmation de l’ancien recteur de l’université de N’Djamena. Dr Haggar avait révélé que de 400 chefs traditionnels que compte le pays dans les années passées, le Tchad se retrouve de nos jours avec 1400 chefs traditionnels.

Le président de l’ACTT estime que le chiffre donné par l’enseignant chercheur n’est pas la vérité. Selon lui, il faudrait se rapprocher des autorités administratives pour avoir de bonnes informations sur les chefferies traditionnelles. Pour contredire les propos du Dr Ali Abdel-Rhamane Haggar, Sa Majesté présente le chiffre des chefs traditionnels du Tchad. Selon Sa Majesté le chef de canton de Donomanga, Tamita Djidingar, les autorités traditionnelles reconnues sont les Sultans, les chefs de canton, les Chefs de Tribus et les Chefs Groupements. Il précise qu’ils sont au total 777.

Les chefferies traditionnelles par province

Pour des raisons de précision, le président de l’association des autorités coutumières et traditionnelles du Tchad a remis à la rédaction la liste des chefs traditionnels de toutes les provinces. Elle s’établit comme suit : Batha 43, Bahr El Gazal 17 cantons, Chari Baguirmi 24, Hadjer- Lamis 45, Moyen Chari 33, Mayo-Kebi Est 28, Mayo keby Ouest 20, Logone Oriental 51, Logone Occidental 53, Guerre 26, Ouaddaï 63, Tandjillé 42, Lac 27, Salamat 18, Ennedi Est 47, Ennedi Ouest 22, Wadi Fira 81 sultans, Borkou 11 chefs de canton, Mandoul 33 chefs de canton, Silla 28 sultans, Tibesti 19 chefs avec le derdeï, Kanem 45 sultans et N’Djamena 1 Sultan.

Jules Doukoundjé

L’école Chagoua FDAR A situé dans la commune du 7e arrondissement de la ville de N’Djamena, a été victime de vol dans la nuit du 24 janvier 2022. Les voleurs ont forcé la porte du bureau du Directeur et ont emporté beaucoup de matériels didactiques et des cahiers. Reportage. 

Le vol des matériels didactiques dans les établissements scolaires publics est en vogue ces derniers temps. L’école Chagoua FDAR A est la 3e victime de vol pour cette année scolaire. Les voleurs ont débarqué dans la nuit du 24 janvier. Ils ont réussi à casser les cadenas du bureau du Directeur. 38 cartons de livres de lecture du CP1 au CM2 sur les 71 sont emportés et des dizaines de cahiers et une bonbonne de gaz.

Le Directeur de l’école Chagoua FDAR A, Moyalbaye Frédéric, déplore la répétition de vols dans son établissement. Selon le directeur, rien que pour année scolaire 2019-2020 et 2020-2021, l’école a enregistré cinq cas de vol. « Nous sommes étonnés pour ce dernier cas. Les portes de mon bureau sont fermées à cadenas. Mais les voleurs ont pris leur temps pour sauter les cadenas, entrer dans mon bureau et trier les cartons des livres de lecture pour les emporter, », a-t-il précisé.  Les voleurs n’ont touché à aucun livre de calcul et aucun cahier qu’UNICEF offert à l’établissement. Monsieur Moyalbaye affirme avoir fait appel à un huissier pour faire le constat. La police était saisie à chaque cas de vol poursuit-il, mais rien n’est fait pour retrouver les voleurs alors cette fois-ci j’ai décidé de changer de camps, dit-il.

Le Directeur pointe du doigt l’incompétence de la sentinelle qui laisse les voleurs emporter les ouvrages à chaque fois. Pour lui, la sentinelle était là, mais n’est au courant de rien.  « C’est moi qui suis venu le mettre au courant de ce qui s’est passé. On a des sentinelles qui passent leur temps dans leur chambre et laissent les voleurs de venir ramasser les manuels destinés aux élèves. C’est inadmissible », explique-t-il. Il ajoute que la sentinelle est censée assurer la sécurité de l’établissement, mais ne fait pas son travail. Il compte suspendre ce dernier pour incompétence. Par la même occasion, le Directeur de l’école Chagoua FDAR A appelle toute la population de N’Djamena et ses environs de l’aider à retrouver ces manuels. Il précise que certains de ces livres sont cachetés avec le nom de l’établissement. « Ces ouvrages sont destinés à tous les enfants tchadiens qui doivent l’utiliser pour apprendre et un individu est venu les ramasser. Si une personne tombe sur ce livre, qu’elle nous appelle ».

Kouladoum Mireille Modestine

Après une semaine d’arrêt de cours relatif à la manifestation des élèves du lycée scientifique de Walia, les cours reprennent ce lundi 24 janvier. Le lycée a pris l’initiative de réunir les élèves autour du drapeau ce matin pour communiquer sur la paix avant que les élèves n’entrent en classe. Pour cause du mécontentement des élèves, ils revendiquaient leurs enseignants scientifiques qui observent une grève sèche depuis le 03 janvier. Reportage.

Les cours ont repris timidement ce matin au lycée de Walia. L’administration du lycée a pris l’initiative de réunir autour du drapeau, enseignants, élèves, étudiants, anciens élèves du lycée de Walia et le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET). L’objectif recherché est de parler de la paix aux élèves et aux étudiants après les affrontements qui se sont produits au lycée de Walia. Ils étaient nombreux à écouter le message. Le proviseur du lycée scientifique de Walia Beakba Debgaroua initiateur de la rencontre affirme que c’est pour empêcher qu’un autre incident ne se produise. Et éviter la perte des heures de cours qu’il a organisé cette rencontre. Pour lui, les élèves et étudiants sont les futurs cadres, ils sont appelés à travailler dans les mêmes bureaux alors pas besoin de s’entredéchirer aujourd’hui. « Nous leur avons parlé de la paix et de la cohésion sociale. Ils n’ont pas besoin de se regarder comme des ennemis, cela va semer la haine en eux. Nous voulons que les élèves du lycée de Walia et les étudiants du campus de Toukra cultivent l’amour entre eux », a-t-il souligné. Il précise que les personnes qui ont vandalisé le lycée ne sont même pas des étudiants. Ce sont des individus mal intentionnés qui ont profité de la situation pour faire du désordre. M. le proviseur du lycée de poursuivre en affirmant que les étudiants sont les aînés et d’ici un an, les élèves de son lycée vont les rejoindre pour les études supérieures. M. Beakba Debgaroua propose même que les étudiants viennent chercher les élèves pour qu’ils assistent à des activités culturelles au sein de l’université.

Si d’un côté le proviseur a réuni les élèves au nom de la paix, de l’autre côté, les enseignants scientifiques contractuels de l’État réclament le reversement à la fonction publique et le payement des arriérés de leur salaire avant de retourner dans les lycées. Ils ont réagi par un communiqué de presse signé du rapporteur adjoint Djiraibé Kosmadji. L’Amicale des Enseignants Scientifiques Contractuels, constate le blocage de l’arrêté de reversement à la fonction publique soumis depuis le 29 décembre 2021 au gouvernement. Selon le communiqué, les propositions ont été faites pour éponger graduellement les arriérés de salaire depuis leur prise de fonction en octobre 2019, mais rien n’est fait. L’amicale décide de reconduire la grève sèche dans tous les établissements scolaires du Tchad et appelle le gouvernement à honorer son engagement comme prévu dans le pacte social.

Les enseignants scientifiques menacent d’appeler tous leurs collègues des provinces de venir à N’Djamena pour des actions de masse si le gouvernement ne donne pas une réponse favorable à leur revendication. Au sujet de cette grève annoncée, le proviseur du lycée de Walia Beakba Debgaroua rassure ses collègues. « Les autorités sont en train de chercher de solutions à ces revendications. D’ici quelques jours, la situation sera décantée », a-t-il remarqué.

Kouladoum Mireille Modestine

Plusieurs habitants de la ville d’Abéché ont manifesté pour réclamer l’annulation de la cérémonie d’intronisation d’un nouveau chef de canton de Bani-Halba d’Abéché M. Bachar Younous Ahmat prévue pour le 29 janvier prochain. La manifestation a tourné à la catastrophe faisant plusieurs blessés à balle réelle par les forces de l’ordre. Reportage.

Bachar Younous Ahmat nommé chef de canton de Bani-Halba d’abéché depuis 2019, mais à cause de la COVID-19, son intronisation était reportée. Les bani-halba sont des tribus arabes nomades qui vivent dans les féériques autour d’Abéché, mais plus sédentarisées à Abougoudam. Depuis sa nomination, il régnait toujours dans sa tribu. Pour lui donner un pouvoir officiel, il est prévu d’organiser la cérémonie de son intronisation le 29 janvier prochain. Depuis plus de 3 jours, sa communauté s’active pour son intronisation à la place de l’indépendance d’Abéché, mais la population s’oppose à cette cérémonie. Pour empêcher la cérémonie d’intronisation de ce chef de canton, les abéchois ont organisé des manifestations dans toute la ville. Ces manifestations ont été violemment dispersées par les forces de l’ordre. Plusieurs blessés à balles réelles ont été dénombrés.

L’ancien député de la province du Ouaddaï et actuel conseiller national, Mahamat Saleh Ahmat Khayar exprime sa tristesse sur ce qui se passe à Abéché. Il explique qu’il s’agit d’un chef de canton arabe bani-halba qui est nommé depuis 2019. Pour le conseiller, le chef de canton est en activité. Il affirme qu’il y a des gens qui contestent cette intronisation, croyant qu’il sera intronisé comme sultan d’Abéché, parce que la cérémonie va se dérouler à la place de l’indépendance.

Selon le conseiller Mahamat Saleh Ahmat Khayar, il y a des gens qui sont en train de s’organiser pour préparer l’intronisation de ce nouveau chef de canton et il y’a d’autres qui étaient là depuis 3 jours dans un lycée pour s’organiser à contester. Il estime que chacun de ces 2 groupes est dans son droit. Mais, le hic, selon lui, ce que l’administration est absente depuis ces 3 jours. Il souligne que les autorités traditionnelles, administratives et politiques de la province ne font rien pour calmer la tension.

A son avis, ces autorités pouvaient se rapprocher des manifestants pour mieux les informer et leur apporter des réponses convaincantes à temps. Il s’interroge sur le silence des autorités qui laissent les manifestants depuis 3 jours descendre dans les rues de la ville. « Je pense qu’il y a une part de responsabilité des autorités de la place », dit-il. Pour le conseiller, ces manifestants ne savent pas que c’est un acte qui est pris depuis 2019, et ne savent pas que ce n’est pas un sultan. « C’est une confusion que les autorités ont laissée prospérer. Pour quelles fins? Je ne sais pas. En tant que conseiller national, je ramène la responsabilité entière au gouvernement et je tiens le gouvernement responsable de tout ce qui adviendra », insiste Mahamat Saleh Ahmat Khayar. Le natif du Ouaddaï précise que les ouaddaïens ne sont pas contre les Arabes ni les Arabes ne sont contre les Ouaddaïens. Il dénonce les forces de l’ordre qui utilisent les balles réelles contre les manifestants. M. Mahamat Saleh Ahmat Khayar lance un appel urgent au gouvernement pour qu’il prenne ses responsabilités, sinon il endossera toutes les conséquences.

Jules Doukoundjé

Un grand meeting dit « meeting pour l’appel au Dialogue National Inclusif » est organisé ce 22 janvier au stade Idriss Mahamat Ouya à N’Djamena. C’est le président du parti politique Mouvement National pour le Changement au Tchad MNCT Mahamat Ahmat Lazina, qui en est l’initiateur. Les personnes de toutes les couches sociales ont répondu présents ce meeting. Le Conseil Militaire de Transition (CMT) s’est fait représenter par son porte-parole Gal Azem Bermandoua. Une réponse en creux au parti Les Transformateurs de Succès Masra. Reportage.

C’est dans un stade plein à craquer que le meeting a démarré. D’un côté, l’on note la présence des commerçants, des élèves, des clandomans et des réfugiés venus du Cameroun. De l’autre côté, on peut voir les dromadaires et les chevaux alignés en position de course. Dans un poster géant du président du Conseil Militaire de Transition, on peut lire, PCMT, sécurité assurée, fierté du peuple tchadien, un fin stratège pour un Tchad fort et émergent. Dans un autre poster géant du chef du parti Mouvement National pour le Changement au Tchad MNCT Mahamat Ahmat Lazina, est inscrit le dialogue national inclusif prévu le 15 février, est un remède efficace pour les maux qui minent notre pays. Dans la foule un homme lance, « c’est depuis dix heures que nous sommes au stade. Ils nous ont promis l’argent pour un sandwich, une bouteille d’eau, de jus et le déplacement pour chaque personne qu’on a mobilisée. Jusque-là, rien n’est clair, on verra bien avec eux à la fin du meeting ».

Dans son mot de bienvenue, le président du comité d’organisation M. Bakary Hassane indique que la présence massive de la population est la preuve de leur engagement et de leur détermination pour la préservation de la paix et de la cohésion sociale. Aussi, souligne-t-il, cette forte mobilisation va conduire à la réussite du processus de la transition dans notre cher et beau pays. 

Ensuite, c’est au président du MNCT de monter sur le podium. Plusieurs aspects qui font l’actualité au pays notamment le dialogue en cours sont abordés dans le discours. Le chef du parti MNCT rappelle la feuille de route de la transition. Pour lui, le CMT a pris des engagements entre autres la tenue du dialogue national inclusif, l’élaboration d’un projet de constitution qui sera soumis au référendum et l’organisation des élections libres, démocratiques, transparentes et crédibles. M. Mahamat Ahmat Lazina affirme que le pays va organiser à partir du 15 février prochain, un dialogue national inclusif où tous les fils et filles du Tchad sont appelés à s’asseoir pour rechercher des solutions pouvant permettre la préservation de la paix, de la stabilité et de la justice sociale. Le chef du MNCT a aussi annoncé la participation de sa formation politique au dialogue national inclusif (DNI). « Notre formation politique ne peut rester en marge de cet important événement qui va déterminer l’avenir de notre pays. C’est pourquoi nous annonçons dès aujourd’hui notre participation au DNI afin d’apporter notre pierre pour la construction de notre pays », a-t-il précisé. Il explique que la présence de ses militants au stade Idriss Mahamat Ouya (IMO) ne constitue nullement une démonstration de force, mais une adresse au peuple tchadien, un message de paix. À ce titre, il émet le vœu que ce dialogue soit un succès total. « Que le dialogue offre un cadre idéal aux Tchadiens de parler à cœur ouvert, d’aplanir les divergences et d’enterrer définitivement la hache de guerre afin de s’orienter vers le développement socio-économique durable. C’est l’heure de dialoguer sincèrement pour des solutions définitives et durables », dit-il.

Le président du MNCT a également lancé un appel à l’endroit de tous les Tchadiens de l’intérieur, ceux de la diaspora ainsi que les politico-militaires à participer à ce DNI.  Dans sa lancée, il invite le président du parti les transformateurs à prendre part au dialogue national inclusif. « J’appelle mon jeune frère de la même génération que moi qui a animé son meeting ici il y a quelques semaines de ne pas rester en marge du DNI, mais d’y prendre part. Car, il a de bonnes idées et des initiatives à mettre à contribution pendant le dialogue » a affirmé M. Lazina. S’adressant aux jeunes qui se sont massivement déplacés au stade IMO, le président du MNCT affirme que la promesse de recrutement de 5000 jeunes à la fonction publique est généreuse. Il soutient qu’il va demander au président Conseil Militaire de Transition (PCMT) d’augmenter ce nombre. Dans le même élan, il demande au PCMT d’examiner les questions de l’approvisionnement des concitoyens en eau potable et en électricité. Pour lui, le problème de délestage dans les villes cause beaucoup de préjudices aux Tchadiens. Car, poursuit-il, c’est avec l’énergie que nous pouvons booster l’économie de notre pays.

Le dernier sujet abordé dans le discours de Mahamat Ahmat Lazina est l’interminable problème de conflit éleveurs-agriculteurs. À son avis, ce conflit endeuille de nombreuses familles tchadiennes. Il demande au gouvernement de transition de trouver de solutions durables à ce phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années. Au cours de ce meeting, une motion de soutien au gouvernement de transition pour la tenue du dialogue a été remise au porte-parole du CMT Gal Azem Bermandoua. À la fin du meeting, les jeunes qui ont été mobilisés réclamaient la promesse qui leur a été faite. Il a fallu l’intervention de la police pour les disperser à coup de gaz lacrymogène. Le siège du parti MNCT a failli être brûlé par ces jeunes mécontents qui disent n’avoir pas perçu l’argent promis.

Kouladoum Mireille Modestine

L’organisation des jeunes diplomates, « Young diplomat’s » en anglais, a initié une conférence-débat ce 22 janvier au Ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Tchadiens de l’étranger. Cet échange est axé sous le thème, « quel rôle peut jouer la jeunesse pour une transition apaisée? » Plusieurs panellistes se sont relayés pour poser les problèmes, mais aussi donner des pistes de solutions. Reportage.

Pour planter le décor, M. Bello Irima présente « Young diplomat’s » comme une organisation internationale avec des ramifications dans une dizaine de pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie et d’Amérique. Selon lui, c’est une première association diplomatique qui a une vision aiguisée et inspire de nouveau les dirigeants internationaux. Il souligne qu’ils sont soucieux du bien-être de la population tchadienne. « Notre pays est dans une phase cruciale de son histoire. Nous sommes tournés tous vers un dialogue national inclusif (DNI). C’est l’affaire de tous les Tchadiens. La jeunesse, fer de lance de la nation, devrait être plus impliquée », dit M. Bello. Pour lui, les Tchadiens aspirent à des institutions fortes, des ressources humaines compétentes, une justice équitable, un meilleur système éducatif, etc. Il plaide afin que, certains progrès accomplis par les autorités de la transition se perpétuent. « Les Tchadiens doivent vivre en sécurité et les jeunes avoir des emplois décents », ajoute M. Bello.

Quel rôle peut jouer la jeunesse pour une transition apaisée ? C’est le thème de cette conférence-débat. Il faut d’abord faire une analyse de la situation et proposer de pistes de solutions pour le développement de notre pays, précise M. Bello Irima.

Selon M. Issa Zackaria, directeur général de la même Ong, l’objectif c’est de parvenir à un dialogue apaisé. Ensemble, les Tchadiens doivent reconstruire positivement notre pays, dit-il. « La jeunesse est la force d’un pays. Elle est pleine d’énergies et d’ambitions. Nous jeunes devons être solidaires afin d’impulser un souffle nouveau à notre pays », dit le directeur général.

Ali Abdelkader lui est panelliste. Il soutient que les jeunes doivent jouer pleinement leur rôle. Pour lui qu’on ne peut pas parler de développement sans la jeunesse. Les hautes autorités poursuit-il, doivent impliquer davantage les jeunes dans les prises de décisions importantes de notre pays. Il remarque que jusque-là, les jeunes ne sont pas associés de près dans les affaires du pays.

Mme Beatrice, diplômée en Relations Internationales est aussi panelliste. Elle propose qu’on assure la formation sur la paix et la sécurité afin d’éradiquer la violence en milieu jeune. Pourquoi les jeunes doivent avoir leur place dans les instances de prise de décisions ? Mme Beatrice répond que la population tchadienne est à moitié jeune. « Les jeunes sont pleins d’espoir, ils sont énergétiques, novateurs et tournés vers le changement. Les jeunes sont des futurs acteurs du développement », soutient la panelliste. En résumé indique-t-elle, l’implication des jeunes dans la gestion des choses publique s’impose.

Un autre jeune ambassadeur de la paix relève que la mauvaise utilisation des réseaux sociaux par les internautes. Ce dernier temps, dit-il, les jeunes véhiculent beaucoup plus de messages de haine. Comment faire pour changer ce comportement dans notre société ?

M. Ali Hassan Ali, Proviseur d’un lycée de la place estime qu’il faudrait, chercher l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, les intégrer dans la vie politique ou organisationnelle. Selon lui, ce qui démotive les jeunes c’est, « le manque de la justice sociale, la méfiance des anciens, les conflits intergénérationnels, l’incompétence et l’indiscrétion des jeunes sur le plan professionnel, la mauvaise gouvernance du pays ». Le panelliste propose de pistes de solutions. Il suggère de considérer les jeunes comme la relève de demain, les sensibiliser à aimer l’école. Créer un climat de confiance entre les vieux et les jeunes, promouvoir la bonne gouvernance et le mérite, etc.

M. Ali Hassan expose qu’il faut surtout créer des conditions favorables pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes désœuvrés. De telles solutions calment et apaisent les jeunes.

Moyalbaye Nadjasna

La coordination des associations de la société civile et de défense des droits de l’homme (CASCIDHO) organise une journée de réflexion à l’intention de toutes les organisations de la société civile. Cette rencontre a pour thème « société civile, acteur clé et fondamental pour la réussite du dialogue national inclusif et souverain ». Reportage.

La réussite du dialogue national inclusif (DNI) n’est pas seulement l’affaire des autorités de la transition et ses partenaires, dit le CASCIDHO. Elle doit être une préoccupation majeure de toutes les organisations de la société civile. C’est dans ce sens que la CASCIDHO a organisé ce samedi à N’Djamena, capitale tchadienne, une journée de réflexion sur la contribution de la société civile au DNI. Plusieurs représentants des ONG et des organisations de la société civile et surtout les associations des jeunes ont pris part. Au cours de cette journée de réflexion, plusieurs thèmes ont été débattus. Parmi ces thèmes, il y a : l’espace socioéconomique, l’importance de la contribution des organisations de la société civile, la transition en Afrique et le cas du Tchad.

Pour le coordonnateur national de la CASCCIDHO, Mahamat Digadimbaye, vu l’enjeu de ce dialogue pour le destin du pays, il serait important que la société civile tchadienne puisse dans un sursaut salutaire, arrêter une stratégie et une vision commune pour sa participation. Selon lui, il est temps que la société civile tchadienne entre dans l’’histoire, en dictant les aspirations du peuple aux acteurs politiques véreux qui n’ont pour seul souci que leurs intérêts. « La société civile a un rôle fondamental à jouer pour la réussite de la transition et de l’organisation du DNI », insiste Mahamat Digadimbaye. Il souligne que cette journée de réflexion qui vise l’unité d’action de la société civile interpelle tous les acteurs de la société civile à apporter leurs contributions pour l’avènement d’un Tchad uni et démocratique lors des assises du DNI. Le coordonnateur de la CASCIDHO estime que le vent de la réconciliation nationale doit souffler partout au Tchad et les Tchadiens ont l’obligation d’accepter cela comme une condition pour l’avènement d’une paix définitive. À son avis, la réussite de la transition et du DNI repose sur cette exigence de paix et de la réconciliation nationale entre tous les Tchadiens. Mahamat Digadimbaye exhorte la société civile tchadienne à s’arroger le titre d’ambassadeur de la paix et de la réconciliation nationale pour emmener tous les protagonistes d’accepter de s’asseoir autour de la table du DNI.

Jules Doukoundjé

Il y a 72 heures, le Conseil militaire de la transition(CMT) dirigé par Mahamat Idriss Deby, a amnistié une vingtaine de rebelles et opposants tchadiens incarcérés à la maison d’arrêt de Klessoum, à N’Djamena la capitale tchadienne. Raison évoquée, permettre la participation des groupes armés au dialogue national, prévu le 15 février prochain. Le président par intérim de la Ligue tchadienne des droits de l’homme(LTDH) dénonce un traitement sélectif et discriminatoire. Selon le Coordonnateur et porte-parole de la plateforme, Convergences des organisations politiques(COP), c’est un « faire semblant de prendre le chemin de la paix. » Reportage.

Me Boukar Adoum, président par intérim de la Ligue tchadienne des droits de l’homme(LTDH) considère la libération des prisonniers de guerre et prisonniers politiques détenus, depuis 2018 par le Conseil militaire de la transition(CMT) de pas positif. Seulement déplore-t-il que la loi d’amnistie ne concerne que quelque 200 personnes. Il soutient qu’une frange importante des prisonniers de guerre n’est pas concernée par cette loi. « Si on veut aller au dialogue, c’est pour éponger tous les problèmes du pays. Donc on doit libérer tous les prisonniers de guerre qui se trouvent dans la même situation. Cette amnistie est sélective. Nous exigeons à ce que tous les prisonniers de guerre, de délits d’opinions soient aussi mis en liberté avant qu’on aille au dialogue ».

Selon lui, lorsqu’on gracie une partie et on laisse une autre en détention, cela veut dire que le problème n’est pas totalement réglé. « Je ne suis pas d’accord parce que tous les rebelles sont arrêtés pour être responsables de la mort de quelqu’un. Le chef de l’État c’est un soldat qui est mort aussi au combat de la même manière que les autres soldats tchadiens tombés aux fronts », dit le président par intérim de la LTDH. Il estime que si on veut régler le problème du Tchad, on doit le faire définitivement. Il propose que tous les prisonniers de guerre sans exception et sans discrimination soient libérés. Me Boukar assure que cette libération partielle risque de créer des frustrés et des mécontents. « L’amnistie c’est un pardon légal, un traitement sélectif et discriminatoire ne peut pas favoriser la bonne tenue du dialogue ».

Pour M. Salibou Garba, Coordonnateur et porte-parole de la plateforme, Convergences des organisations politiques(COP), « on ne doit pas faire semblant de prendre le chemin de la paix. »

Le garde des Sceaux Mahamat Ahmat Alhabo a dit le lundi dernier à Kléssoum que l’amnistie est un acte de pardon. C’est un gage de rétablissement de confiance entre les fils du Tchad et la paix sociale tant réclamée, a-t-il ajouté. « Sur les 44 détenus concernés par la loi 7, 22 ont été identifiés comme étant présents à la maison d'arrêt et de correction de Kléssoum. Par conséquent, ils bénéficieront des effets de cette loi. 44 divisé par 2 faits 22. Cela signifie que 22 ne sont pas présents aujourd'hui. Ils se sont certainement échappés de cette prison », a précisé Ahmat Alhabo. Il faut rappeler que l’amnistie est l'une des exigences des principaux groupes rebelles pour venir à la table des négociations à l'invitation du président Mahamat Idriss Déby Itno. Sont concernés « 39 personnes condamnées pour des faits d'atteinte à l'intégrité de l'État et de délits d'opinion » et « 257 membres » des groupes armés, détenus et jugés notamment pour « terrorisme » après une offensive de l'Union des forces de la résistance (UFR) en 2019, qui visait à renverser le président Deby.

Selon le ministre de la Justice, cette loi ne concerne pas les prisonniers de guerre de 2020 et les membres de la rébellion du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact).

Moyalbaye Nadjasna

Les autorités de la mairie centrale et celles de la commune du 9e, sortie sud de la capitale N’Djamena ont démoli la gare automobile située dans la forêt de Walia « barrière ».  Les responsables de cette gare dénonce et accusent les autorités communales de trop en faire et qualifient l’opération d’acte contre développement. Reportage.

Selon les témoins rencontrés sur place, les agents de sécurité publique composée de la police nationale, de la gendarmerie et les gardes nomades ont encerclé tôt, vers 6 heures du matin la forêt de Walia, situé à la sortie sud de la capitale tchadienne. Et à 8 heures, les tractopelles sont entrées en action en démolissant la gare routière et les installations environnantes. Cette démolition s’inscrit dans le cadre du ratissage des occupations anarchiques et illégales des espaces publics.

Pour le délégué de la commune du 9e arrondissement, Kélo Agnim, l’autorisation d’exploitation de cet espace est d’une année renouvelable et la Mairie a été claire, s’il y a quelque chose l’endroit sera évacué sans aucune difficulté. Selon le délégué, vu la nature de cette autorisation, les exploitants du lieu devraient faire attention à ne pas faire de gros investissements. À propos d’un éventuel dédommagement, M. Kilo Agnim souligne que ce n’est pas lui qui décide, mais les instructions viennent d’en haut.

Le colonel Djimet Bagaou, président du parti démocratique du Peuple tchadien (PDPT) et l’un de promoteur de cette agence de voyages balaie ces allégations du revers de la main. Il affirme que lui et ses associés ont mené des démarches auprès des autorités communales pour obtenir une autorisation d’occupation provisoire de cet espace public. L’homme politique affirme qu’ils ont même payé des taxes foncières à l’État. À son avis, l’acte posé par les autorités communales est une violation des droits de l’homme. Djimet Bagaou estime que la démolition de la gare routière crée de soucis aux propriétaires des agences de voyages. Selon le conseiller national, il y a une catégorie des Tchadiens qui continuent de maintenir une franche de la population dans la pauvreté. « C’est légalement que nous sommes allés nous installer avec les documents juridiques d’une entreprise et associés », dit-il. Pour lui, dans le 9e, il n’y a pas une agence de voyages et c’est dans le souci de réduire la peine des habitants qui traversent le fleuve pour aller dans une agence de voyages. Au sujet du délai d’un an dont faisait allusion le délégué du 9e, il précise qu’ils ont reçu l’autorisation d’exploiter l’espace qu’en septembre dernier. Pour l’officier, ce sont les propriétaires des agences de voyages qui sont en ville qui on fait des manigances et les autorités ont accepté de jouer leur jeu. Il qualifie cet acte de concurrence déloyale qui ne saurait être toléré.

En démolissant cette gare, dit-il, ce sont plus de 150 millions de FCFA d’investissement qui viennent d’être détruits par les autorités communales. « Quand nous avions entamé les travaux, on aurait pu nous arrêter, mais les autorités ne l’ont pas fait jusqu’à ce que nous ayons engagé des dépenses énormes avant de venir détruire », regrette-t-il.

Sur la question d’insécurité avancée par les autorités communales, Djimet Bagaou dit que grâce à l’installation de la gare automobile, le nombre d’agressions a drastiquement diminué à cause des installations des panneaux solaires.

Jules Doukoundjé

 

Les étudiants de l’université de Toukra et les élèves du lycée officiel de Walia se sont affrontés lors des revendications, lundi 18 janvier. Les étudiants, eux revendiquaient l’insuffisance de bus de transport. Les élèves réclamaient des professeurs scientifiques en grève pour rattraper leurs heures perdues. Ces revendications ont dégénéré en affrontement entre les étudiants de l’Université de Toukra et les élèves du Lycée de Walia. Bilan : bus d’étudiants endommagés et l’administration du lycée de Walia saccagée. Le campus de Toukra est fermé du 21 au 25 janvier. Reportage. 

Le SG de l’Unet (Union nationale des étudiants tchadiens) section de N’Djamena, Yaya Barkhai Issa, affirme que le problème a commencé le 18 janvier. Selon lui, l’axe de N’guéli n’a pas un bus fixe, ce qui a conduit les étudiants habitant sur ce trajet à barricader la route. Ils revendiquaient un bus spécial pour leur axe. M. Yaya Barkhai soutient que pour la ville de N’Djamena ,le centre national des œuvres universitaires (CNOU) leur a mis seulement 9 bus à leur disposition. Or dit-il, l’Unet section de N’Djamena en a demandé 20 bus proportionnellement au nombre des étudiants, signifie le SG de l’Unet. « Aujourd’hui nous sommes 32000 étudiants, avec de nouveaux recrûs on estime être à 40 000 étudiants. Ils nous ont dit que 6 bus sont garés qu’ils vont mettre à la disposition de l’Université de Ndjamena. Jusque-là ils traînent alors que le besoin est pressant ».

L’Unet dit suivre cette affaire de près. Et est étonné par quelle alchimie hier, 19 janvier, les élèves du lycée de Walia se sont retrouvés devant la grande voie cailloux et bâtons en main. « Ils ont cassé quatre bus d’étudiants, deux hier et deux autres aujourd’hui. Alors que c’est un problème qui ne les concerne pas. Il semble qu’ils revendiquent les enseignants scientifiques en grève. Ils auraient dû se concentrer sur leurs revendications », lance-t-il. Yaya Barkhai affirme que le staff de l’Unet s’est rendu à Toukra tenir une réunion avec les étudiants. Il assure qu’ils ont dit aux étudiants qu’ils ne doivent pas riposter, car ces élèves sont leurs cadets et ils vont les suivre demain. Le SG de l’Unet de N’Djamena confirme qu’il y a eu des dégâts causés par les étudiants au lycée de Walia. Mais selon lui, c’était une salle de classe en Seko qui a été brûlée hier. « Les élèves doivent aussi comprendre que les bus qu’ils cassent aujourd’hui, ils vont les utiliser demain ».

Yaya Barkhai constate que les gens ont tendance à extrapoler les choses lorsque ce sont des étudiants qui revendiquent ce qui leur revient de droit. Il appelle ses camarades étudiants à la retenue. Pour lui, ils doivent prouver à leurs cadets qu’ils sont mâtures. « Ce sont nos cadets, il faut les conscientiser afin que les choses ne dérapent pas. Nous appelons les étudiants et les élèves au calme », insiste le SG de l’Unet.

Cours suspendus au lycée de Walia

M. Beyakba Debgaroua, proviseur du lycée scientifique de Walia affirme que les cours sont suspendus après les heurts. Pour rappeler les faits, le proviseur soutient que leurs élèves faisaient cours lorsque les policiers en voulant dissuader les étudiants, ont jeté de lacrymogènes. « Plusieurs gaz lacrymogènes sont tombés devant les classes. C’est ce qui a poussé les élèves à sortir de leurs salles. Déjà ce jour, les cours ont fini en queues de poisson. C’est ce qui a poussé les élèves à réagir », soutient le proviseur.

Selon M. Beyakba hier 19 janvier, les élèves revendiquaient les heures perdues par les enseignants scientifiques contractuels en grève. Ils se souciaient du fait qu’ils sont en classe de terminale et doivent suivre normalement les cours pour bien préparer le baccalauréat, dit-il. « Malheureusement, d’un mouvement d’ensemble, ils se sont retrouvés avec les étudiants sur l’avenue. Les bus des étudiants passaient et comme ils ont perdu leurs cours avant-hier, ils ont répondu. Et patatras, cela a dégénéré. Et les étudiants ont réagi en descendant du bus. Ils ont cassé l’entrée principale du lycée ».

Toujours selon le proviseur, vers 9h00 les étudiants sont revenus au lycée. Ils ont défoncé les portes de l’administration et ont tout saccagé, « les dossiers des élèves, les dossiers administratifs vandalisés, les salles de classe brûlée. Vous voyez c’est un dégât énorme que nous enregistrons », dit le proviseur.

M. Beyakba estime que les étudiants sont censés être des futurs cadres du pays, et par conséquent, être exemplaires. « Ils ne devraient pas répondre au mal par le mal. Quelles que soient les conditions, les élèves sont leurs petits frères. Il y a d’autres méthodes pour faire des reproches à leurs cadets, mais ne pas agir ainsi», regrette-t-il. Le SG de l’Unet de N’Djamena compte s’entretenir avec nous, mais il faudrait que cela soit des discussions constructives, insiste l’administrateur du lycée de Walia. « Je crois qu’au niveau du gouvernement les responsables cherchent une solution. À notre niveau, nous projetons de changer le portail pour le placer vers le sud afin d’éviter d’éventuelles surprises».

Moyalbaye Nadjasna

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