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Rien ne va depuis quelques jours entre la direction administrative, la direction des études, la surveillance générale et les enseignants chargés de cours du Collège d’Enseignement général (CEG) N°2 d’Abena. Tout est parti d’un arrêté d’affectation sorti depuis le 22 avril dernier qui mute 4 enseignants de leur poste pour la province de Wadi-Fira et dans la même école. Les enseignants ont prévu organiser un sit-in ce 03 juin pour exiger le départ du directeur administratif, mais la Direction des Ressources humaines a calmé la tension. Reportage

La Direction des Ressources humaines DRH a convoqué ce matin les quatre enseignants mutés pour jouer la médiation suite au conflit qui les oppose avec le directeur administratif de l’établissement scolaire Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio. De l’avis des enseignants, le directeur administratif a adressé une correspondance à la direction des ressources humaines pour affecter quatre des enseignants pour motif de perturbation. Informés, ces derniers boudent l’arrêté et comptent organiser un sit-in afin d’exiger le départ de leur directeur Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio. Rencontrés, la direction des ressources a demandé aux éducateurs de sursoir au sit-in et penser plutôt à l’organisation du Brevet de l’Enseignement Fondamental (BEF) qui est à la porte. La DRH a également reproché aux enseignants de ne pas la saisir au préalable pour résoudre le problème, mais qu’ils ont écouté sur les ondes de la radio qu’un sit-in est prévu. Il ressort de cette médiation que les enseignants mutés ne seront plus au CEG d’Abena, mais seront réaffectés dans un établissement dans la commune du 7e arrondissement pour le compte de l’année 2022-2023. Le directeur administratif  Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio sera lui aussi affecté ailleurs.

Bembatem Victor est l’un des mutés, il fait la genèse du problème. Pour lui, la goutte d’eau qui a débordé le vase est la demande que les enseignants ont émise à propos de la clôture de l’établissement. « Lors d’une réunion avec le directeur, les enseignants lui ont demandé de faire un budget annuel et introduire le chapitre clôture de l’école. Depuis ce jour, le directeur a ciblé ceux qui ont pris la parole pour aborder cet aspect et c’est cela qui est à l’origine de notre affectation sanction », explique-t-il. Il ajoute que le directeur Dabio a tout confisqué et s’est refermé sur lui-même. Il ne collabore pas avec ses collègues et ne rend pas compte de la gestion financière de l’école. Pour les enseignants, le directeur est un ex-combattant qui ne fait pas partie du corps enseignant, mais mange dans la même assiette qu’eux. Au final les éducateurs ont décidés que si jamais les noms des quatre mutés ne figurent pas sur la liste de l’organisation du BEF, ils vont boycotter cet examen. Jusque-là, la liste des élèves devant composer le BEF et les enseignants qui doivent surveiller le déroulement des épreuves ne sont pas encore affichés.

Contacter pour sa version de fait, le directeur administratif  contesté Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio, affirme que c’était une incompréhension entre ses collègues et lui. Et que la hiérarchie a déjà résolu le problème.

Kouladoum Mireille Modestine

La ministre du Développement touristique et de l’Artisanat, Mme Mounira Hassaballah a effectué ce matin vendredi 03 juin, une visite officielle au village de Gaoui, situé à une dizaine de kilomètres à l’Est de la capitale N’Djamena pour faire l’état de lieux de la Maison d’argile et du groupement des femmes potières.

Son entourage affirme que c’est dans le cadre de sa mission d’accompagnement des mouvements associatifs exerçant dans le secteur du tourisme et de l’artisanat, la ministre du Développement touristique et de l’Artisanat, Mme Mounira Hassaballah s’est rendue à Gaoui et précisément à la Maison d’argile et au local du groupement des femmes potières pour faire le constat afin d’apporter des solutions idoines, dit-elle.

À sa descente de voiture, elle est accueillie par le Sultan de Gaoui, sa Majesté Abdoulaye et la Présidente du groupement des femmes potières, Halimé Ourdi. Mme Mounira Hassaballah a fait le tour à tour du local du groupement hébergé au sein du Musée de Gaoui et la Maison d’argile.

Au local du groupement des femmes potières, la ministre du Développement touristique et de l’Artisanat a visité le stand de fortune de fabrication puis le stand d’exposition. Ensuite, Mme Mounira Hassaballah s’est rendu à la Maison d’argile située à une trentaine de mètres du groupement. Elle a été guidée par le promoteur de ladite Maison, l’artiste Mandoué. Ensemble, ils ont visité tous les stands d’exposition et de fabrication.  

La ministre du Développement touristique et de l’Artisanat a rappelé que sa visite s’inscrit dans la droite ligne de sa mission d’accompagnement des mouvements associatifs exerçant dans le secteur du tourisme et de l’artisanat. Elle a également relevé que cette visite vise à encourager les potières et les promoteurs pour leurs efforts dans la valorisation de la poterie et penser à la relève et écouter leurs préoccupations.

Il faut le rappeler, le village de Gaoui est l’un des lieux ancestraux où la tradition du travail de la terre cuite a connu son apogée. Cette connaissance a été préservée et transmise d’une génération à une autre.

Abderamane Moussa Amadaye

La capitale tchadienne N’Djamena est ceinturée à moitié par le fleuve Chari à sa sortie sud. Généralement vers les mois d’août et septembre voire octobre, c’est la période de crue ou montée des eaux. Les lits du fleuve sont occupés dans leur totalité. En période de décrue, les riverains mettent en valeur la berge. Diverses cultures sont entreprises. Mais la culture du manioc semble la plus répandue. Reportage.

Maxime, 16 ans travaille chaque matin et soir sur-le-champ de manioc de sa grande sœur. Ce matin, il chasse les cabris qui viennent souvent manger leurs pépinières. Il est maintenant en vacances et opte porter secours à sa grande sœur.  « Je fais ce travail depuis cinq ans déjà. C’est un job pénible, mais on ne gagne rien sans sacrifice. Je me pointe ici à 5heure du matin. J’introduis la motopompe dans le fleuve pour drainer l’eau au pied des jeunes plants de maniocs. Je m’occupe également du désherbage. Seulement depuis 2 jours, ma motopompe est en panne », se lamente-t-il. Maxime s’inquiète pour ses plants, car, dit-il, s’il n’arrive pas à faire réparer vite sa motopompe, tous ses plants de maniocs vont se sécher. Ce serait une peine perdue à ce stade où tout est encore bon, assure-t-il.

Son voisin s’appelle Michel Weinembé, âgé d’une vingtaine d’années, il travaille pour le compte de M. Ousmane Abakar. Il est père d’une petite famille. « Je fais ce travail pour aider ma maisonnée. Rien n’est facile dans la vie. Ce que ta main sait faire il ne faut pas hésiter. Telle est ma vision de la vie », confie le jeune homme. Le manioc lorsqu’on la cultive, il faut six (6) à sept (7) mois pour récolter les tubercules. Michel relate qu’ils vendent aussi les feuilles fraîches avec les femmes vendeuses de légumes du marché de Dembé. Il soutient que le revenu leur permet de s’alimenter en carburant pour leur motopompe.

Son Chef M. Ousmane Abakar assure que ce n’est pas facile. Selon lui, ils font une culture de contre saison et par irrigation. L’eau, dit-il, est loin des terres fertiles de la berge. « Nous nous servons des motopompes et le carburant nous revient cher. La terre est fertile, il suffit que les plants soient bien irrigués et ça va bien produire. Une chose que nous déplorons ce sont les cabris des gens qui divaguent. Ils nous détruisent beaucoup de choses », signifie-t-il. L’horticulteur se plaint du fait que les propriétaires de ces animaux répondent que c’est un espace de l’État. Les autorités municipales sont aussi muettes lorsqu’ils leur présentent ces cabris, insiste-t-il. « C’est difficile, en plus de cela, les hippopotames constituent aussi pour nous un grand danger. Il n’y a pas un mois, ils ont tué un horticulteur qui gardait ses plants. On s’est plaint, mais comme le gouvernement les protège, on n’y peut rien », exprime Ousmane Abakar. Il martèle que le gouvernement pourrait bien les effrayer avec de bruit de fusils pour les éloigner de leurs champs.

Ce cultivateur âgé d’environ 60 ans estime que ce n’est tout le monde qui travaille au bureau. Il affirme que les gens négligent les pauvres qui se lancent dans le travail de la terre pour assurer leur quotidien. M. Ousmane Abakar ne demande que de matériels de travail à l’État ou à toute bonne volonté. « La berge est vraiment fertile et je crois que si moyens accompagne les efforts, il y aura des résultats surprenants. Il y a de la variété, ce n’est pas seulement du manioc », se résume-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

Le mot d’ordre de grève lancé par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) il y a plus de deux semaines a eu des répercussions sur le service hospitalier de la capitale.  La rédaction d’Ialtchad a fait un tour de quelques hôpitaux pour faire le constat. Reportage.

De l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine en passant par l’hôpital de l’Union et en chutant par l’hôpital Kachallah Kasser, le constant est le même, les hôpitaux sont vidés.

10h. Hôpital de l’amitié Tchad-Chine situé dans le 8e arrondissement au quartier Diguel. À l’entrée de la salle de réception en passant par le bloc de consultation, les lieux sont déserts et calmes. L’ambiance n’était pas comme par le passé. Aux services des urgences, du bloc de laboratoire et de la maternité, l’engouement est passable. Le service minimum est assuré de 7h  à 12h. Les portes-urgences sont ouvertes 24 sur 24. Au laboratoire, les services d’analyse de NFS (Formule de numération sanguine), le GE (goûte  épaisse du test de paludisme), GS (Groupe sanguin) sont suivis régulièrement par les laborantins accompagnés de quelques stagiaires. Pour Moussa Adoum, Secrétaire général de la Cellule syndicale de l’Hôpital de l’amitié Tchad-Chine « le mot d’ordre de grève lancé par l’UST est effectif, mais le service minimum est fonctionnel. Les urgences sont disponibles à toute heure. Malgré cela les patients brillent par leur absence», dit-il. Un stagiaire rencontré surplace affirme que la grève impacte négativement sa formation.

12h. Hôpital de l’Union, à Chagoua dans le 7e arrondissement  non loin de l’ambassade des États unis au Tchad.  Au service des  blocs opératoires et aux services des urgences ainsi qu’à la petite chirurgie tout est calme, les va-et-vient se font à compte-gouttes. Quelques infirmiers accompagnés par deux stagiaires assurent le service minimum. Dans la salle des urgences et d’hospitalisation, il y a quelques patients. Les  malades méditent sur leur triste sort. Et ce calme inhabituel les inquiète.  

Il est 13h passé au centre de la ville, précisément à l’hôpital polyclinique Sultan Kasser dans le 3e arrondissement  à côté du marché central communément appelé « Souk Kabir » les allées de l’hôpital sont fantomatiques. Les deux entrées, Est et sud, ressemblent aux entrées d’un village fantôme.  Il n’y a que quelques infirmiers qui assurent le service minimum et le service d’urgence. Une seule salle héberge un patient, le reste des salles est quasiment vide. Une sage-femme nous confie que le service minimum de la maternité au laboratoire jusqu’aux urgences est opérationnel.  Elle ajoute que la grève a des conséquences graves. « A la consultation prénatale, le manque d’un suivi régulier des femmes enceintes peut causer facilement des avortements ou des fausses couches. Si un malade est refoulé à cause de cette grève, il risque la rechute et mort s’en suivra » argument-elle.

La grève déclenchée par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) le 25 mai dernier  a été  suivie par le Syndicat national des Travailleurs (ses) des Affaires sociales et de la Santé du Tchad (SYNTASST). Elle  a pour objectif d’exiger la libération du Secrétaire général de la plus grande centrale syndicale du pays (UST), Gounoug Vaima Gafare et cinq (5) autres leaders de la société civile arrêtée il y a deux semaines suite à la marche pacifique autorisée par le gouvernement à l’initiative de la coalition citoyenne Wakit-Tama le 14 mai dernier.  

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

Dans le cadre de l’organisation, du prochain dialogue national inclusif (DNI), le comité technique pour l’organisation du dialogue national inclusif (CODNI), organise depuis le 30 mai dernier, une série de conférences-débats publics. Ce jeudi à l’université Roi Fayçal de N’Djamena, le débat a eu lieu sous le thème « le bilinguisme au Tchad : contraintes et défis ». Reportage.

La salle de conférence de l’université Roi Fayçal est bondée de monde. Plusieurs jeunes composés majoritairement des élèves, étudiants et autres cadres arabophones, mais aussi des francophones sont venus assister à la conférence-débat publique organisée par le CODNI. C’est depuis le 30 mai dernier que cette institution chargée d’organisation du prochain dialogue national inclusif a décidé d’organiser les débats publics pour mieux éclairer la lanterne des citoyens tchadiens sur l’importance du dialogue. Ce jeudi, le débat est accès sur le thème « le bilinguisme au Tchad : contraintes et défis ».

Les 4 panélistes composés des enseignants chercheurs francophones et arabophones ont tour à tour exposé de manière claire et nette ce qu’est le bilinguisme et son intérêt pour un pays comme le nôtre.

Pour l’honorable Bassa Djideingar, le Tchad est bilingue, mais les Tchadiens ne sont pas bilingues. Il souligne que c’est dans l’optique de réorganiser le bilinguisme que l’État a créé le centre national de curricula qui a pour mission de développer les programmes scolaires en français et en arabe. Selon lui, pour réussir il faut repartir au point zéro, c’est-à-dire depuis l’école primaire. Il ajoute qu’il est prévu d’enseigner l’arabe comme langue dans les écoles francophones et le français comme langue dans les écoles arabophones. Il suggère aussi qu’on mette en place un programme de recyclage des cadres tchadiens du privé comme du public, l’apprentissage du français pour les arabophones et de l’arabe pour les francophones. Le député et ancien directeur de planification au ministère de l’Éducation nationale constate que le système mis en place par l’État n’a pas bien fonctionné pour manque de volonté politique. Il estime que les Tchadiens assistent à deux systèmes éducatifs. Pour résoudre le problème de bilinguisme au Tchad, ce dernier souhaite un forum national pour éplucher de manière profonde le problème. Selon lui, il faut dépouiller le bilinguisme dans tous les aspects confessionnels.

Pour Dr Ramatou Houtoin qui expose sur le bilinguisme et l’inclusion sociale, souligne que la langue est un vecteur d’inclusion et cohésion sociale. Elle estime que le pays a choisi le français et l’arabe comme langues officielles parce qu’on a plusieurs dialectes. Sur le plan institutionnel, la chercheuse ajoute que la langue est un facteur d’inclusion et quand elle est mal gérée, elle peut créer des frustrations. Selon elle, le bilinguisme est perçu par un grand nombre des Tchadiens comme une juxtaposition de deux langues. Elle explique que cette façon de faire crée un sentiment de frustration chez les arabophones qui estiment que c’est une mauvaise volonté de l’État d’appliquer et de mettre en œuvre le bilinguisme. Au sujet de l’intégration à la fonction publique, elle ajoute qu’à un moment donné les choses sont faites de telle sorte que la géopolitique a agi et certaines personnes sont intégrées au nom de l’arabe. Pour le Dr Hassabala Mahadi, il y a une confusion entre la langue arabe et la religion. Pour lui beaucoup des jeunes sudistes pensent qu’apprendre l'arabe à l’école, c’est devenir musulman. Pour mettre fin à ce préjugé, le chercheur arabophone suggère qu’il faut faire un travail de fond et de sensibilisation et que l’État devrait chercher des voies et moyens pour la réussite du bilinguisme dans notre pays.

Après l’exposition des 4 panélistes, une série de questions lancent le débat qui a suscité la réaction de plusieurs jeunes arabophones qui pensent que l’État n’a pas assez donné de la place aux arabophones. Durant les échanges, certains arabophones s’exprimaient avec beaucoup de sentiments d’amertume et de frustration.

Jules Doukoundjé 

Le parti socialiste Sans Frontière (PSF), présidé depuis août 2021 par M. Yaya Dillo Djerou est entré dans un bras de fer interne sur la question de leadership. Du 30 au 31 mai dernier, un groupe de militants sous la houlette du vice-président M. Dinamou Daram du PSF à Bongor, chef-lieu de la province du Mayo kebi-Est a organisé un congrès extraordinaire. A l’issu de ce congrès, il ressort une motivation destituant le Président national du PSF M. Yaya Dillo. Un congrès illégal dénoncé par celui-ci en violation du Règlement intérieur (RI) du PSF. Reportage.

« Nous allons porter cette affaire devant la justice pour haute trahison et sur le plan pénal, la violation des textes du parti », dit M. Yaya Dillo Djerou, président du parti socialiste Sans Frontière (PSF). Il balaie du revers de la main la question de destitution. « C’est une mascarade, pas un congrès. Les textes ne prévoient pas ce type-là », soutient-il. Le président du PSF étaye son argument en s’appuyant sur l’article 51 du règlement intérieur qui dit : « le congrès peut être convoqué en session extraordinaire par le président national du parti ou à la demande d’un tiers des membres du Conseil National socialiste (CNS).  Dans ce cas, un délai de 30 jours est accordé au Bureau exécutif national pour la mise en marche de la procédure de la convocation. » D’après lui, lorsque le vice-président parle de 20 membres du Conseil National socialiste (CNS), il fait allusion aux 20 membres du Bureau exécutif national. Ceux-ci n’ont aucune compétence en dehors de l’avis du président et du CNS qui peuvent convoquer le congrès avec un nombre de 2/3.

M. Yaya Dillo dégage deux raisons de la nullité de l’acte des congressistes de Bongor. D’abord, dit-il, le texte ne prévoit pas la convocation du congrès par un groupe de membre du bureau même s’ils sont 80%.  Deuxièmes raisons, il note que par prévention, ils sont tous disqualifiés et ne disposent aucune casquette légale pour parler au nom du parti. Le président du PSF souligne qu’un parti est un patrimoine national et non une propriété d’individus. « Avec beaucoup d’efforts et de risques qu’on a construits le parti PSF. L’article 49 du RI prévoit qu’ils participent au congrès, les membres du CNS, les délégués sous départementaux et communaux, les députés du parti et la diaspora. Mais aucune catégorie de ces corporations n’a été conviée. C’est peut-être une aventure pour plaire à la junte et créée de bruit au sein du parti », lance-t-il.

M. Yaya Dillo affirme aussi que, jusqu’à la date qu’ils ont pris un certain nombre de mesures préventives pour supprimer le poste de vice-président et révoquer certains membres indélicats il n’y avait aucun problème. Il précise que l’article 75 du règlement intérieur (RI) donne plein pouvoir au président national de supprimer n’importe quel poste au sein du Bureau exécutif national si la présence des détenteurs de ce poste n’est pas utile. Le président du PSF insiste en même temps sur les articles 19, 20,21,22 et suivants du RI définissant les types de sanctions pour les autres membres du bureau exécutif. « Ils sont nommés par un mandat du président national. Ils n’étaient pas des élus du congrès, mais c’est le congrès mandate le président pour les nommer. C’est à cause de la haute trahison, qu’ont été révoqués et la compétence revient toujours au président national », explique Yaya Dillo.

Pour le vice-président ou l’ex-vice-président du PSF M. Dinamou Daram, les textes sont clairs et disent que si deux tiers des membres du bureau sont d’accord, ils peuvent organiser un congrès. Il confirme la tenue d’un congrès en date du 30 au 31 mai 2022 à Bongor. « Le congrès a effectivement eu lieu et les congressistes m’ont désormais confié la présidence du PSF. Dire que c’est antistatutaire c’est du folklore. Ce n’est pas moi qui ai destitué le président national, mais le congrès à travers une motion de censure contre lui », assure-t-il.

M. Dinamou Daram, le 06 août 2021, les congressistes ont confié la destinée du parti à M. Yaya Dillo. Il soutient que le président du PSF se comporte en dictateur et fait la politique de la vengeance, contraire à la vision du parti socialiste sans frontière (PSF). « Il prend de décisions unilatérales sans consulter le BE national. C’est un fondamentaliste intégré. On l’a interpellé plusieurs fois, mais il a préféré supprimer le poste de vice-président en violation des textes statutaires. Il a aussi suspendu 20 membres du BE sur 30 », affirme-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

Les jeunes filles tchadiennes affrontent avec beaucoup de difficultés les premières règles. Un coup dur pour celles qui ne sont pas averties sur ce changement physiologique, une situation normale pour celles qui s’y sont préparées. Madame Dendar Mba Anastasie sage-femme à l’Association tchadienne pour le Bien-être Familial ASTBEF, donne des éclaircissements sur l’hygiène menstruelle. Reportage. 

L’hygiène menstruelle appropriée fait appel à l’accès  par les adolescentes et les femmes à des produits propres pour absorber ou recueillir le sang menstruel. Ces dispositifs peuvent être changés en toute intimité aussi souvent que nécessaire pour toute la durée de la menstruation. Une fille qui a des menstrues est tenue de faire de l’hygiène menstruelle, une de sa priorité. C’est-à-dire elle doit prendre du temps pour se laver deux à trois fois par jour durant toute la période de la menstruation et laver sa couche si elle est traditionnelle. Affronter les premières règles et l’hygiène qui l’accompagne est très difficile pour les jeunes filles surtout dans nos communautés ou les parents ne parlent pratiquement pas de cela avec leurs progénitures.

Pour madame Mba Anastasie sage-femme à l’ASTBEF, les parents doivent faire ce travail d’information au préalable, c’est-à-dire briser le tabou autour du sexe et parler franchement à une enfant pour le préparer. «  La maman doit préparer la fille pour qu’elle aborde cette période, mais beaucoup de parents ne le font pas. Quelques fois les filles voient leurs premières règles étant à l’école. Elles sont stressées et ont honte d’elles même. Nous parents sommes appelés à préparer la fille pour qu’elle ne se sente pas gêner parce que les règles font de la fille d’aujourd’hui, une femme de demain », explique-t-elle. Parlant de l’utilisation des couches par une fille en règle, la sage-femme indique que cela dépend de l’organisme de chaque individu. Tout de même, dès que la fille en menstrues voit que sa garniture est trop mouillée, elle peut prendre une douche correctement et la changer. Elle ne doit pas laisser la seule garniture du matin jusqu’au soir, ajoute-t-elle.

Que les filles n’ont pas honte d’avoir les menstrues parce que c’est un phénomène naturel. Et l’arrivée des règles ne peut pas constituer un obstacle pour les filles dans l’exercice de leurs activités, affirme Mme Mba Anastasie. À son avis, les filles peuvent normalement vaquer à leurs occupations quand elles sont en règle. L’idéal est qu’elles soient propres pour ne pas courir le risque des infections. Le silence actuel sur la menstruation des femmes et des adolescentes les prive d'une information importante concernant leur propre corps, leur santé, leurs droits à l'éducation et enfin au respect de la dignité  et des droits de la personne humaine. Malgré le fait que la menstruation soit un processus biologique naturel, les règles sont stigmatisées, abordées avec hésitation et mal connues, à cause des tabous culturels profondément enracinés dans nos communautés, dit Mme Mba.

Kouladoum Mireille Modestine

Seulement 4 mois pour consommer les 18 mois prévus pour la transition au Tchad. Le spectre de prorogation taraude les esprits des Tchadiens. Pour éclairer la lanterne de ses lecteurs, Ialtchad a donné la parole à deux analystes. Selon professeur Ahmat Mahamat Taboye, enseignant chercheur et ancien ministre la prorogation ne fait pas de doute. Dr Saleh Bakari, lui estime que le Tchad entre dans l’histoire en reculant. Analyse et reportage sur les enjeux.

Les Tchadiens s’interrogent sur les enjeux de la transition en cours. Les 18 mois de transitions sont pratiquement consommés, deux fois, le dialogue national inclusif (DNI) est reporté, le pré-dialogue des politico-militaires est à la traîne. Selon professeur Ahmat Mahamat Taboye, enseignant chercheur et ancien ministre sous Idriss Deby, la transition est une période d’exception. Lorsqu’on voit les gens sortir pour manifester, dit-il, c’est leur droit, mais ils ont aussi de devoirs de retenu. « Dans une telle période, le droit de manifester doit être suspendu. La raison, la sécurité du citoyen et de l’État ne dépend que des autorités de la transition. Elles seules doivent la piloter. On ne peut pas s’autoriser pendant la période de transition à faire ce qu’on veut. Cette vacance de pouvoir ou de la gouvernance ne peut être gérée que par les autorités transitoires », explique M. Ahmat Taboye. La transition devrait s’organiser et nous organiser de telle sorte à nous sortir de cette période difficile que nous avons connue après de la mort brusque du maréchal du Tchad Idriss Deby Itno, estime le Pr Taboye. C’est un vide politique qui doit être comblé par tous les membres de la communauté tchadienne, souligne-t-il. Ce qui sous-entend à son avis, une entente, un dialogue, le pardon et surtout des méthodes. Pour lui, on ne doit pas aller dans tous les sens. « Ce qui nécessite d’être souligné, on a craint le pis après le décès du maréchal. Les débâcles, la catastrophe ou la violence. Pour moi, si les gens le croient ou pas, notre armée a démontré qu’elle ne sait pas tirer seulement que sur des cibles militaires, mais elle a réussi à nous sauver de débâcles et de la vacance de l’État. Notre armée a réussi a mettre la sécurité jusqu’à nos frontières », dit-il.

Concernant transition, M. Ahmat Taboye indique qu’en toute logique les 18 mois ne suffisent pas. « Il ne reste que 4 mois, soyons réalistes, les politico-militaires sont dehors d’autres sont mécontents. Je ne pense pas que la présidence du CMT ne puisse régler en 4 mois tout ce problème-là. En toute sincérité qu’on le veuille ou pas on aura la prolongation », analyse le professeur. Pour le dialogue de Doha, il dit avoir appris qu’il y a eu des propositions et un accord de paix. Si c’est cela, c’est une bonne chose, mais il faut que cet accord de paix vienne à N’Djamena et soit porté à la connaissance d’autres composantes politiques du pays, soutient-il. « Tout ce qui se passe dans ce pays-là c’est la gestion de la gouvernance de l’État. Nous sommes dans un pays vaste, de 1 284 000 km2 peuplé par peuplade de petites communautés juxtaposées. Ces peuplades sont éloignées par l’espace et la tradition. Il faut amener tout ce monde à s’entendre et avoir un bien commun, un destin national. Ce ne serait pas possible de la faire en 4 mois ou 18 mois », assure Ahmat Taboye.

« On entre dans l’histoire en reculant »

L’historien Dr Sali Bakari, lui aussi enseignant chercheur estime que le pouvoir militaire a été mis sur pied par un impératif de paix et de sécurité. Malheureusement, constate-t-il, que la recrudescence de la violence telle que les conflits intercommunautaires, les manifestations et dernièrement les confrontations qui se sont déroulées à Kouri Bougoudi dans le Tibesti sont déplorables. D’après Dr Sali Bakari, tout porte à croire que la transition sera prorogée. Selon lui, il y a une autre lecture de la chose.  L’historien précise que la transition ne se résume pas seulement sur la durée de 18 mois. Mais c’est une occasion pour refaire un nouveau Tchad, dit-il. Même si on organise un dialogue et des élections, cela ne va pas résoudre le problème des Tchadiens indique l’enseignant chercheur. « Ce que les Tchadiens veulent n’est pas un agenda qui se focalise sur les élites politiques du pays ou sur les partenaires. Ils ont besoin d’être nourris, logés, bien se soigner, des routes pour bien circuler », dit-il. À son avis, c’est difficile à comprendre qu’on soit en 2022 et le taux de couverture en électricité ne soit que de 10%. « Les Tchadiens vivent dans leur propre pays comme s’ils étaient des étrangers. Cela n’est pas normal. Il faut qu’on passe de pacte de sécurité qu’on nous a plongé depuis 1960 jusqu’aujourd’hui à un pacte social. La paix et la stabilité c’est fondamental, mais il n’y a pas que cela », affirme Dr Sali.

L’historien pense que les autorités doivent comprendre que la marche contre la présence militaire au Tchad organisée le 14 mai dernier n’est qu’une expression de la colère d’un peuple. Un peuple qui a trop souffert, qui vit dans la pauvreté et qui pense que c’est la France qui devrait être à l’origine de sa souffrance, explique-t-il. « Les organes de transition doivent revoir leur manière de lire les évènements, les évaluer. Prendre des décisions dans les circonstances pareilles », assure Dr Sali. Pour l’analyste, le Tchad entre dans l’histoire en reculant. Aujourd’hui, soutient l’enseignant chercheur, personne ne croit en ce que dit les gouvernants. « le peuple a atteint un niveau de rupture de confiance. Le peuple ne s’intéresse pas à celui qui parle, mais à celui qui parle qu’est-ce qu’il produit comme acte. Ce n’est pas le propre du Tchad, mais pareillement dans beaucoup d’autres pays africains. La confiance ne peut s’établir que si l’élite assume sa responsabilité. Privilégier l’intérêt général au détriment de l’intérêt personnel (clan, ethnie ou région) », conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

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